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Missing Files Prequel 01 Castle Rock

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Missing Files Prequel 01 Castle Rock Empty Missing Files Prequel 01 Castle Rock

Message  Humbug Lun 18 Sep 2017 - 17:02

Titre : Missing Files Prequel 01 Castle Rock

Auteur : Humbug

Avertissement : R (c'est quand même un peu violent)

Catégorie : X, Fowley

ship : =

Résumé : Jusqu'à la diffusion de l'épisode "The End" (5x20), tout le monde pensait qu'avant l'arrivée de Scully lors du Pilot, Mulder enquêtait seul aux X-Files, mais c'était une erreur. Durant un an (1 saison) Fox Mulder a fait équipe avec l'agent Diana Fowley. Aucun épisode de la série n'a été consacré à cette période. Voici les 10 enquêtes perdues auxquelles ils ont été confrontés, les Missing Files Prequel.


Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas.


Missing Files Prequel 01 Castle Rock 15021311




X-Files







Missing Files







Prequel






Episode 1











«Castle Rock»


Missing Files Prequel 01 Castle Rock Castle10






Chapitre 1 « Le Château »









Château Mac Lachlan - Castle Rock – New Hampshire

Vendredi 3 Mai 1991 - 23h23



Quiconque se trouvait à cet instant dans le grand hall du château des Mac Lachlan aurait pu, légitimement, croire que nous étions quelque part dans les Highlands écossais, au XIXème siècle, à l’ère Victorienne, mais il n’en était rien.

La Grande-Bretagne était très loin, à l’Est, de l’autre côté de l’Atlantique, le règne de Victoria faisait partie d’un très lointain passé, plus que centenaire, et le souverain du pays n’était pas une reine, mais un Président, Georges Bush.

Le château en pierres épaisses était situé en Nouvelle-Angleterre, sur la côte Est Américaine. Lord Trevor Mac Lachlan l’avait fait construire à Castle Rock dans le New Hampshire en 1908, lorsqu’il avait voulu s’installer sur le nouveau continent, pour affaires. Sa seule directive était qu’il soit l’exacte réplique  de la demeure que sa famille possédait là-bas, en Ecosse, depuis des générations. Il voulait que sa descendance évolue dans le même environnement que celui dans lequel il avait grandit, malgré son choix, difficile, de quitter sa terre natale.

Pour garder l’authenticité du lieu, Lord James Mac Lachlan, le propriétaire actuel, avait préféré que sa demeure soit éclairée en permanence à la bougie. C’était avant tout pour conserver l’esprit ancestral du domaine mais cela ajoutait indéniablement au cachet du lieu. Sa femme, elle, Lady Penelope, se moquait un peu des lubies passéistes de son mari et voulait absolument que l’électricité soit installée dans toutes les pièces du château, le plus vite possible. Elle voulait aussi tout le confort moderne. Elle était d’origine française et totalement ancrée dans son siècle, au grand désespoir de l’homme qu’elle avait épousée voilà plus de 20 ans.

Malgré ses quarante-cinq ans, elle tenait une forme olympique et faisait énormément de sport. C’était l’opposée d’une aristocrate-femme au foyer-Marie couche toi là, qui pullulaient dans les diners mondains de Concord ou Manchester, respectivement la Capitale de l’Etat et sa plus grande ville. D’ailleurs, elle détestait tout autant ces femmes que ces diners et c’était pour elle un véritable supplice que d’y assister.

A cet instant, elle était dans la cuisine avec Irena Milland, la gouvernante.

-Bonne nuit, Madame. Dit cette dernière en s’inclinant devant sa patronne.
-Bonne nuit, Irena. Il est grand temps d’aller vous coucher.
-Je voulais être la dernière à le faire mais j’ai l’impression que Madame n’a pas sommeil ce soir. Moi, par contre, je crois que je vais tomber si je suis obligé de veiller cinq minutes de plus.

Cette confession fit sourire Lady Penelope.

-Alors ne trainez pas. Je veux que vous soyez en forme demain.
-Merci Madame.

La vieille femme se retira et monta le grand escalier qui menait à sa chambre, au second étage. Madame Mac Lachlan, elle, ouvrit le grand réfrigérateur purement américain et s’empara d’une bouteille de jus d’orange dont elle vida un quart du contenu directement au goulot. Une petite manie, encore une fois, très éloignée de la bienséance habituellement dévolue à la femme d’un aristocrate britannique, comme la majorité des choses qu’elle faisait quotidiennement.

Penelope Merlin Mac Lachlan était grande et blonde avec de grands yeux, et portait son éternelle tenue de sport : débardeur vert fluo, short rouge, chaussettes et chaussures blanches d’une marque de son pays d’origine, la France, Adidas.

Après avoir remis la bouteille de jus d’orange dans le réfrigérateur, elle monta les marches du grand escalier, jusqu’au premier étage, et entra dans la suite qu’elle partageait avec son mari, Lord James.

Ce dernier était en pyjama, un vêtement de nuit en soie, marron et brodé à ses initiales, à droite, au niveau de la poitrine. Il lisait le Wall Street Journal à la lueur d’une bougie, au trois-quarts recouvert par un édredon beige très lourd et très chaud. Et sa femme se demandait continuellement comment il faisait pour ne pas mettre le feu aux feuilles de son journal avec la petite flamme si proche. La vérité était qu’il faisait très attention, il ne voulait surtout pas voir le château de ses ancêtres partir en fumée à la suite d’une simple étourderie. Mais pour elle c’était tellement risqué que cela lui semblait inconcevable qu’il n’y ait jamais eu la moindre alerte ni le moindre coin de page atteint par une flammèche. C’était peut-être ça son superpouvoir, pensait-elle sans y croire le moins du monde et le sourire aux lèvres. Réussir à éloigner les flammes des matières hautement inflammables.

-Ah ! Te voilà enfin ! Lui dit-il en ne quittant pas son journal des yeux.
-Oui, répondit-elle. J’avais vraiment besoin de me vider la tête aujourd’hui. Au grand désespoir d’Irena. Elle avait terriblement envie d’aller se coucher mais préférait être la dernière à aller au lit, comme chaque soir de la semaine. Mais cette fois, elle a due abdiquer face à ma ténacité.

James Mac Lachlan sourit ironiquement en repensant à la tête fatiguée de cette gouvernante complètement dévouée à son travail et à cette famille depuis plus de trente ans, qu’il appréciait véritablement comme une tante ou une très bonne amie, même si elle ne s’était jamais permis de se considérer de leur famille.

-Pauvre Irena. Tu es vraiment une tortionnaire avec elle, chérie.
-Non, c’est même le contraire, c’est moi qui aie dû lui dire d’aller se coucher sinon elle ne l’aurait jamais fait.
-Alors dans ce cas…
-Je vais prendre une douche, mon amour, et je te rejoins.
-Grand bien te fasse.

Elle s’exécuta et se dirigea vers la salle de bain attenante à leur grande chambre décorée de tableaux représentants tous les ancêtres de son mari.

Une fois dans la salle de bain, seule, elle se déshabilla entièrement et pris une douche tiède. Cela la relaxa énormément. En sortant, elle enfila son peignoir rose et rejoignit son mari.

Elle regarda tout autour d’elle, légèrement dépitée.
-A chaque fois que je viens me coucher, j’ai l’impression d’assister à une réunion de famille. Pour les petits câlins ce n’est pas ce qu’il  y a de mieux, avoues-le.

Lord James posa son journal sur la table de nuit, en faisant bien attention à la bougie.

-Chérie, quand tu m’as épousé, tu as adopté également toute mon ascendance. Mes ancêtres font partie de ce que je suis, ce sont eux qui n’ont transmis mon nom et mon titre. Je suis un Lord par héritage et j’ai fait de toi une Lady.
-Mais chéri, répliqua-t-elle, quand tu as demandé ma main, tu savais toi aussi que j’étais française, certes bretonne, et donc celte comme toi, mais surtout roturière et donc républicaine. Je n’ai absolument rien contre tes ancêtres, je dirais même que je les aime bien, notamment parce que, grâce à eux entre autres, tu es l’homme que tu es, comme tu viens justement de le dire, mais parfois j’avoue que leur présence est un peu trop « étouffante » à mon gout.
-Etouffants, mes ancêtres ?
-Chéri, j’ai mis des guillemets. Ne fais pas celui qui ne les a pas entendus.

Le Lord sourit à nouveau. Il avait décidément beaucoup d’humour pour un homme de sa condition. Pendant ce temps sa femme ôta son peignoir et enfila également un pyjama en soie.

-Peut-être que je fais volontairement celui qui ne les a pas entendu pour avoir quelque chose à te reprocher.
Lady Penelope avait compris où il voulait en venir.

-Ah oui ? Pour que je me fasse pardonner, c’est ça ?
-Exactement.
-Je vois.

Elle se retourna vers son mari et se mis à lui caresser le torse afin de débuter le câlin tant désiré par James.

Mais soudain quelque chose les interrompit. Un bruit. Ou plus exactement, des voix.

-Qu’est-ce que c’est ? Demanda Penelope.
-Aucune idée, lui répondit son mari.
-C’est peut-être les enfants qui sont rentré du pensionnat, finalement.
-A cette heure ? Et avec trois semaines d’avances ?
-Les coquins auront, sans doute, voulu nous faire une surprise.
-C’est peu probable, chérie. Les pensionnats britanniques sont très strictes en ce qui concerne les horaires et les dates de sorties.
-Toujours aussi rabats joie, Monsieur le Lord Ecossais.
-Juste pragmatique, et logique.

Elle repoussa l’édredon d’un grand geste et se leva d’un bond.

-Il faut vraiment que j’y aille. Faut que j’en ai le cœur net.

-Chérie, mais reviens, s’il te plait. Ca ne peut pas être Charles ou Sarah.
-Et si c’était un voleur ?
-Tous ceux qui viennent nous rendre visite se perdent durant une bonne heure au minimum avant de trouver le château. Si c’est un voleur, il a eu une chance extraordinaire de nous trouver.
-J’y vais quand même.
-Ca, je n’en ai jamais douté. Se lamenta Lord Mc Lachlan.

Elle enfila ses chaussons et sorti en trombe de la chambre.

-Charly ? Sarah ? C’est vous ?

Elle descendit l’escalier à toute vitesse en s’attendant à tomber sur ses enfants de 13 et 15 ans dans l’entrée. Elle souhaitait de tout cœur qu’ils aient fait une surprise à leurs parents. Elle s’était imaginée que pour une raison X ou Y, ils avaient eu le droit de quitter le pensionnat avant l’heure et qu’ils avaient pris un taxi depuis l’aéroport, le payant avec l’argent de poche que leurs parents leur avaient donné et qu’ils avaient économisés dans ce but.

Elle avait même pensée que l’heure tardive était due au fait qu’ils avaient pris le premier vol en partance de Londres et que le Taxi s’était un peu perdu dans la lande, à cause du brouillard épais et blanchâtre, présent quelque soit l’heure du jour et la saison de l’année, malgré les indications des enfants.

Hélas, il n’y avait personne. Mais ce qui la surprit le plus, c’était que les voix continuaient de se faire entendre, malgré l’absence de toute personne au rez-de-chaussée du château.

-Il y a quelqu’un ? Tenta-t-elle.

Les voix redoublaient d’intensité mais demeuraient toujours aussi incompréhensibles. Ca ressemblait à des lamentations et des Psalmodies.

Cela l’inquiéta de plus ne plus.

-Irena, c’est vous ?

Elle s’était dit que la gouvernante était peut-être redescendue dans la cuisine pour boire ou manger un dernier petit quelque chose avant de dormir.

-Irena, si c’est vous… ? Répéta-t-elle en entrant dans la cuisine, pensant la trouver là.

Mais il n’y avait personne, une fois de plus. Et pendant ce temps, les voix psalmodiaient toujours, dans une langue qu’elle ne connaissait pas.

Elle repassa la porte de la cuisine pour revenir dans le grand hall.

Soudain, Irena Milland descendit l’escalier, très vite et semblant des plus inquiète.
-Qu’y a-t-il Madame ?

-Irena, ces voix, c’est vous qui…?
-Non, je vous ai entendu et je me suis relevé de mon lit pour venir voir ce qu’il se passait.
-Mais vous n’entendez pas ces incantations bizarres ?
-Si, mais qui cela pourrait-il être ? Nous ne sommes que trois ici. Vous-même, Monsieur, et moi. Peut-être est-ce Monsieur ?
-Non, ce n’est pas lui. J’ai entendu les voix dans le hall alors que nous étions tous les deux dans la chambre.

La Gouvernante tombait des nues.

Tout à coup, Lord James sortit à son tour de la chambre.

-Alors, chérie, les enfants sont là ?

Lady Penelope changea soudain de couleur tandis qu’une goutte de sueur perla sur sa tempe.

-Non, non il n’y pas personne.
-Mais alors d’où proviennent les voix qu’on entend depuis tout à l’heure ?
-Alors ça, mon amour, j’aimerai bien le savoir !


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Message  Humbug Lun 18 Sep 2017 - 18:49


Chapitre 2 « Agent Spécial Fox Mulder (Nouvelle Affectation) »










J. Edgar Hoover Building – siège du FBI – Washington DC

Lundi 6 Mai 1991 – 9h02



L’agent spécial du FBI Fox Mulder, un homme grand, les cheveux châtains et portant des lunettes de vue, attendait, assis dans le couloir, depuis plus de dix minutes maintenant. Il avait rendez-vous à 9H et il était arrivé un peu en avance, par contre, son interlocuteur, lui, était en retard. Pour l’une des premières fois de sa vie, il était vraiment stressé et nerveux à cet instant et cela était loin d’être habituel pour lui. Il avait toujours été du genre cool et relax, pas vraiment le style à se ronger les ongles. Pourtant, à cet instant, il était à deux doigts de le faire.
Il rêvait de ce moment depuis plusieurs mois maintenant et la délivrance approchait à grand pas. Il allait rencontrer le Chef de Division Vince Carter et ce dernier devait approuver ou non son transfert aux affaires non-classées, aux X-Files.
C’était un service qui regroupait toutes les affaires n’ayant connu aucune conclusion satisfaisante. Souvent, les thèses évoquées à demi-mot pour les expliquées côtoyaient le paranormal et ne pouvaient servir de résolution officielle au Bureau, c’était la raison pour laquelle elles n’avaient pas été classées.
Mulder avait entendu parler de ce service une première fois par son père, William Mulder, un retraité qui avait œuvré en tant que Haut Responsable au Département d’Etat durant de nombreuses années, notamment pendant la guerre froide. Il lui avait dit qu’il existait un service au FBI où étaient centralisées toutes les affaires un peu bizarres et que ça l’aiderait sans doute à trouver des réponses à toutes les questions qu’il se posait concernant la disparition de sa sœur.
Une disparition qui avait, elle aussi, tout d’un événement paranormal.
Il lui avait aussi confié qu’il n’aimerait surement pas les réponses qu’il allait trouver, car ce n’est jamais le cas.
La conversation avait eu lieu à Quonochontaug, dans le Rhodes Island, en 1989, dans la maison d’été des Mulder, là où ils allaient en famille pour le week-end et durant les vacances. Enfin jusqu’à l’enlèvement de Samantha par une vive lumière le 27 Novembre 1973.
Cette après-midi là, alors que les années 80 s’achevaient et que le mur de Berlin venait de tomber, Fox avait tenté de dissuader son père de vendre cette maison, qui lui rappelait tant de bons souvenirs d’enfance avec sa sœur mais qui symbolisait avant tout, la perte de sa fille, pour ce vieux fonctionnaire accablé par les regrets. L’enlèvement avait eu lieu dans leur maison de Chilmark, Massachusetts, mais c’était leur résidence d’été qui lui rappelaient le plus sa fille bien aimée, à cause de leurs jeux d’enfants bruyants et quotidiens, à elle et à Fox. En effet, ils couraient toute le journée dans leur grand jardin verdoyant.
William Mulder avait alors consentit à garder la maison, bon gré, mal gré, mais seulement si son fils profitait de sa carrière au FBI pour faire tout ce qui était en son pouvoir afin d’élucider la disparition de sa sœur. Sa mère, Teena Mulder, lui avait quant-à elle, transmit l’adresse d’un hypno-thérapeute réputé, le Docteur Heinz Werber, pour que Fox recouvre à nouveau ses souvenirs enfouis.
Les parents de Fox étaient divorcés car l’enlèvement de Samantha avait causé un schisme dans leur couple et détruit leur famille mais ils étaient tous les deux d’accord que pour aller de l’avant, leur fils avait besoin de réponses concernant l’élément fondateur de sa personnalité.
Il fallait dire que Fox Mulder avait de quoi être plus concerné que quiconque par cette affaire, car il était présent ce soir là, il fut même l’unique témoin de l’abduction.
Pourtant, son cerveau refusait de se souvenir de ce qu’il s’était passé cette nuit-là, comme si une force démesurée avait effacée de sa mémoire les événements de cette soirée. Mais l’hypnose régressive avait, en partie, fonctionnée et il était à présent sûr que c’était une lumière étincelante qui avait fait lévitée sa sœur et  l’avait emmenée.
Puis, lors d’une enquête, à la fin de l’année 1990, alors qu’il était profiler au service des sciences du comportement de Quantico, il fut confronté à un témoignage qui rejoignait totalement son histoire, la sienne et celle de sa sœur. Un enfant de 9 ans, vivant près de San Francisco, en Californie, prétendait que son frère jumeau avait été enlevé dans son lit par une vive lumière. Au début, l’équipe du FBI crue que le coupable était un prédateur sexuel sévissant dans la région mais très vite, Mulder eu l’intime conviction que ce cas était identique à ce qui était arrivé à Samantha et dont il avait recouvré le souvenir grâce aux méthodes peu conventionnelles du Docteur Werber.
Cette affaire suivait de très près une enquête où son nom avait été prononcé (en fait celui de son père) et qui impliquait un homme vivant reclus dans le Wisconsin et ayant subit une expérience de xeno-transplantation après la guerre. A cette occasion, il avait rendu visite à Arthur Dales, un agent du FBI qui s’était intéressé aux X-Files à la suite de cette affaire, un excellent enquêteur qui était tombé en disgrâce à cause de ses obsessions proches de celles de Fox.
Cet entretien avait alors entériné l’envie de Mulder de rejoindre les affaires non-classées. Il avait l’intime conviction que cela remplirait de nombreux vides dans sa vie professionnelle et personnelle.
Il avait alors demandé à son chef de service, Reggie Purdue, s’il pouvait être transféré et cela fit de la peine au Responsable afro-américain de perdre un profiler d’une telle valeur, si jeune et tellement prometteur, mais il savait qu’il ne pourrait jamais empêcher Mulder de regarder vers les étoiles et consentit à lui écrire une lettre de recommandation.
Et il avait fallu quatre mois pour que sa demande aboutisse mais c’était enfin le Jour J.
Pour patienter, Fox fit tourner son alliance autour de son annulaire. Elle tournoyait comme un OVNI tout droit sortit d’un film de SF des années 50.
Mais soudain, peut-être au moment où il s’y attendait le moins, la secrétaire du chef de section Vince Carter, une vieille fille nommée Virginia Kersey, sortie de son bureau et regarda l’agent spécial fixement.
-Agent Mulder ? Le Chef de Division Carter est prêt à vous recevoir.
Le profiler, étonné, tourna la tête, soulagé mais aussi impatient, et se leva. Il entra dans le bureau de la secrétaire et cette dernière referma la porte, puis il frappa trois coups à la porte de Vince Carter.
-Entrez !!
La voix était grave et vive. L’homme semblait énergique, en tout cas son ton.
Mulder poussa la porte et ses yeux s’écarquillèrent derrière ses lunettes. Il découvrit un homme souriant, cheveux blonds tirant sur le blanc et yeux bleues. Il avait également le teint halé. Bref, il avait plus l’allure d’un ancien surfeur de haut niveau que d’un Responsable du Bureau Fédéral d’Investigation ayant plus de 15 ans de carrière. Mais Mulder ne mis pas en doute ses compétences, il savait parfaitement que l’habit faisait rarement le moine.
-Bonjour Monsieur.
-Asseyez-vous, agent Mulder.
L’agent s’assis sur la chaise et laissa le Division Chief entamer la conversation.
Carter s’empara d’un dossier qui trônait sur son bureau puis l’ouvrit et le parcouru.
-Vos états de services sont excellents.
-Merci Monsieur.
-John Barnett, Monty Props, le Boucher de Bar Harbor, John Lee Roche, Leonard Skinnyrd…La liste est impressionnante. Vos profils ont permis de résoudre de nombreuses affaires.
-Je fais de mon mieux, Monsieur.
-David Rossi et Reggie Purdue ne tarissent pas d’éloges sur vous. Quant-à  Jack Crawford, il est dithyrambique à votre sujet et je ne lui connaissais pas une telle attitude. J’ai même une lettre de l’agent  Purdue, votre supérieur direct, qui soutient votre projet de rejoindre le service des affaires non-classées. Pourquoi un directeur d’équipe voudrait que son agent le plus brillant quitte son giron, agent Mulder ?
-Je pense que l’agent Purdue a compris que mes compétences en analyses comportementales seraient encore mieux employées à résoudre des affaires demeurées non-classées parce qu’elles sont dans des impasses, des culs-de-sac.
-Vous pensez pouvoir les sortir de ces impasses ?
-Oui, Monsieur.
-Grâce à votre intuition très aiguisée en matière psychologique ?
-Oui, Monsieur.
-Et votre intérêt pour ce service n’aurait pas plutôt un certain rapport avec votre obsession pour la question Extra-terrestre ? Vous n’ignorez pas le surnom que certains vous donnent à Quantico ? Le Martien !
-Je l’ai entendu une fois ou deux, Monsieur. Mais je me moque des « qu’en dira-t-on », si j’y prêtais attention, je serais bien moins efficace dans mon travail. Et je peux vous assurer que mon intérêt pour toutes ces affaires hors normes est bien réel, et pas seulement celles qui pourraient concerner les petits hommes verts. Il y a tellement de choses aujourd’hui, tellement de pistes qui sont inexplorées par le Bureau.
-Et vous pensez être l’homme de la situation ?
-Oui, Monsieur.
Vince Carter souffla.
-Bien, je vois. Quelque chose me dit que si je mets un veto à votre requête, vous ne serez plus aussi efficace que par le passé au BSU, plus aussi concentré. Et le service en pâtirait. Par contre si j’accède à vos vœux de transfert, vous vous donnerez corps et âme à ces affaires. Ai-je raison, agent Mulder ?
Fox eu un sourire en coin et l’œil brillant.
-Vous avez bien résumé la situation, Monsieur.
-Alors, vous avez mon accord.
Le Chef de Section s’empara d’un tampon et l’appuya fortement sur la première page de son dossier.
L’encre était rouge et les lettres majuscules inscrivaient le mot « TRANSFERT »
Fox était soulagé. Il allait enfin pouvoir consacrer tout son temps à ces affaires et peut-être en apprendre un peu plus sur ce qu’il était arrivé à sa petite sœur. Du moins c’était ce qu’il espérait le plus, du fond du cœur.
-Vous commencez demain.
-Avec votre permission, Monsieur, j’aimerai me rendre aux X-Files dès maintenant. L’agent Purdue est d’accord et…
-Je vois. Vous aviez déjà tout prévu ! C’est d’accord, allez-y.
-Merci Monsieur.
-Une dernière chose ! Vous pensez à qui pour vous remplacer en tant que chef d’équipe ?
-Samantha Waters. C’est la meilleure du groupe. Elle a un instinct hors du commun et une grande science du profiling. Vous ne serez pas déçu, Monsieur.
-Bien, merci. Vous pouvez disposer, agent Mulder.
Mulder se leva et salua son nouveau responsable puis sortit du bureau et fit de même avec la secrétaire.
Il ne prit pas l’ascenseur, il était bien trop excité et trépignait d’impatience ; il emprunta l’escalier et descendit les marches quatre à quatre.


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Message  Humbug Lun 18 Sep 2017 - 18:50



Chapitre 3 « Vous n’êtes pas seul »











X-Files Office
9h37



Il savait parfaitement où était le bureau où l’on rangeait les affaires non-classées : au sous-sol, dans une pièce qui avait tout d’un cagibi. Un réduit sans fenêtre qui ferait fuir n’importe quel agent possédant un minimum d’ambition. N’importe quel agent, mais pas Fox Mulder. Lui n’avait que faire des grands bureaux, des étages et des promotions. Tout ce qu’il voulait au fond, c’était savoir ce qui était arrivé à Samantha. Tout le reste lui était secondaire.
Il poussa la porte avec précipitation et excitation.
-Sésame, ouvre-toi !!!
Mais une vision à laquelle il ne s’attendait absolument pas doucha la plupart de ses projets immédiats.
Une femme.
Il y avait là une jeune femme brune aux cheveux longs et aux yeux brillants. Ses traits étaient agréables mais paraissaient sévères, un peu comme ceux d’une enseignante d’histoire, au collège, qui voulaient garder une certaine distance avec ses élèves mais qui les charmait continuellement, malgré elle.
-Mais, qu’est ce que vous faites là ? Lui demanda Mulder, estomaqué.
-Vous ne croyez pas que c’est plutôt à moi de vous poser cette question ? Répondit la jeune femme du tac au tac, sans se laisser impressionner le moins du monde. C’est moi qui suis sur ce fauteuil.
Elle paraissait chez elle dans ce petit bureau, c’était son Territoire. Et Mulder n’en revenait toujours pas. Mais il consentit tout de même à se présenter, c’était la moindre des choses.
-Agent Spécial Fox Mulder. J’ai été muté dans ce service il y a tout juste cinq minutes.
Elle sourit et ses yeux brillèrent encore d’avantage.
-Ah oui, vous êtes Le Martien. Votre réputation vous précède, à Quantico.
-Ecoutez, si vous êtes du genre à accorder foi à ce style de com’…
Il n’eu même pas le temps de finir qu’elle l’interrompit un peu sèchement.
-Oh non, agent Mulder. Je n’accorde foi à aucun type de racontars venant de personnes visiblement jalouses et envieuses, j’ai juste voulu vous signifier que je vous connaissais un petit peu, c’est tout. En tout cas, de réputation.
Il était rassuré et elle s’était merveilleusement rattrapée. Elle poursuivit en se présentant.
-Je suis l’agent Spécial Diana Fowley. Et, quant-à moi, j’ai été nommée dans ce service Samedi après-midi par le chef de section Carter. Et j’épluche tous ces dossiers depuis hier matin.
-Un dimanche ? S’étonna-t-il.
-Quand on aime, on ne compte pas, agent Mulder.
Le profiler acquiesça mais il était dubitatif.
-Quand j’ai vu le Chef de Section Carter dans son bureau tout à l’heure, il aurait pu me dire que quelqu’un officiait déjà dans ce service.
-Vous n’êtes pas seul ! Ca vous étonne ? Je me doute qu’avec une passion et des obsessions comme les vôtres, ça ne doit pas vous arriver si souvent.
-En effet. Je ne m’attendais absolument pas à avoir une coéquipière en me faisant muter ici.
-Et vous vous trompiez lourdement. Mais votre erreur la plus grave en ce moment même est de croire que je vais être votre partenaire.
Comme il ne comprenait pas, elle précisa sa pensée.
-C’est vous qui serez mon coéquipier, pas l’inverse !
Il sourit et se détendit. Elle avait décidément un humour particulier mais il appréciait. Et puis elle avait l’intention de mener leur duo et ce n’était pas pour lui déplaire. En tout cas, pas pour l’instant. D’habitude, c’était lui que les gens suivaient mais inverser les rôles, pour une fois, l’intéressait également. C’était rafraichissant et original, tout comme le nouveau service où il officiait à présent.
-OK, je suis votre équipier, votre coéquipier. Alors, allons-y, agent Fowley, par quoi commençons-nous ? Par quelle affaire bizarre voulez-vous que nous débutions notre partenariat ? Une histoire de Yeti, de monstre lacustre, d’Aliens belliqueux ou même pernicieux ?!
-Oh non, rien de tout ça. Une affaire très récente dont le dossier est arrivé ici même samedi soir.
-Je suis tout ouïe ! Fit-il en tendant l’oreille.
-Ca concerne des châtelains du New Hampshire, de la vieille noblesse britannique. Un ancien sénateur à la retraite, qui est d’origine écossaise, et sa femme, ont entendu des voix menaçantes et persistantes venant des murs de leur château. Mais d’après leur témoignage et les rapports des policiers qui sont intervenus sur place, il n’y avait absolument personne. Ils ont fouillés toute la demeure et rien !
-C’est ça notre première enquête ? Vous êtes sérieuse ? Depuis quand le FBI de Washington s’occupe de ça ? Dès qu’un vieux Lord entend des voix, on nous envoi pour le convaincre d’aller voir un psy ? Je vous rappelle que nous ne sommes pas en Grande-Bretagne, et que nous ne sommes plus une de leurs colonies depuis plus de 200 ans !
-C’est comme ça que vous voyez principalement ce cas ? Un simple souci psychiatrique ? Vous me décevez, agent Mulder. Mais vos études de psychologies à Oxford doivent être pour quelque chose dans votre diagnostique à l’emporte pièce.
Comment savait-elle pour ses études de psychologie ? Mulder se posait légitiment la question. Puis il lui demanda de vive voix.
-Comment connaissez-vous mon cursus ?
-Dès que j’ai entendu cette histoire de Martien à l’académie, j’ai tout de suite voulu en savoir plus sur cet homme brillant qui attirait tant les quolibets. Sa personnalité devait forcément être fascinante. Voilà comment je sais.
-Je vois. Vous avez fait votre petite enquête.
-C’est pour ça qu’on me paye. Et vous, agent Mulder, pourquoi le Division Chief Carter vos paye au juste ?
-Très bien, Fowley, allons dans le New Hampshire. Allons écoutez les voix de ce Lord anglais.
-Ecossais, corrigea-t-elle.
-Oui, écossais. Mais je veux bien parier, avec vous, ma place à ce bureau, qu’il n’y aura rien de paranormal dans cette affaire.
-Il n’y a qu’un seul bureau ici et pour l’instant il est à moi. Premier arrivé, premier servi. Si vous le voulez, vous devrez le mériter Monsieur Martien. Alors, c’est d’accord, je tiens le pari. Si ce cas révèle uniquement de la psychiatrie, je vous laisse mon fauteuil et mon bureau de bonne grâce, en revanche, si un élément paranormal, quel qu’il soit, s’invite dans cette affaire, vous devrez vous contenter de ce tabouret jusqu’à notre prochaine affaire.
-Ca marche ! Mais avouez que si ce type n’était pas plein aux as, ce dossier ne serait jamais arrivé jusqu’ici.
-Là-dessus je suis 100% d’accord avec vous. Lord Mac Lachlan a beaucoup d’influence et connait du monde, notamment au congrès. Il a été sénateur de son Etat durant plus de 15 ans. Vendredi soir, sa gouvernante, sa femme et lui-même ont entendu des voix menaçantes prononçant des psalmodies dans une langue obscure. Il n’y avait personne à part eux trois au château. Au début, ils ont pensé que leurs enfants étaient rentrés plus tôt de pension, mais après vérification ils étaient bien au pensionnat anglais où leurs parents les avaient laissés. Ils ont appelés la police mais ils n’ont rien vu non plus, et les voix continuaient de plus belle. Même les policiers ont été témoins de ça. Certains ont alors pensé à une menace très grave, une menace qui pouvait concerner la police fédérale. Le petit bureau de Bedford trouvait ça trop gros pour lui. Vous pensez, une menace contre un homme aussi influent, un ancien politicien avec un ancêtre anobli pour ses hauts faits d’armes ! Alors ils ont repassé la patate chaude au bureau de Boston, mais ces derniers ont eu tout aussi peur des conséquences, le dossier a alors atterrie ici-même et c’est moi qui aie mit la main dessus.
-Félicitations, agent Fowley !
-Arrêtez avec vos sarcasmes. La vérité c’est que vous êtes mort de trouille.
-Moi, mort de trouille ?
-Oui. Mort de peur de perdre le pari.
-A ce que je vois, vous êtes très persuasive. A votre manière. Alors, quand part-on pour le New Hampshire ?
-Dès que vous êtes prêt.
Mulder ne voulait pas faire pale figure, ni ralentir les élans de Fowley.
-Je le suis !
-Mais vous n’avez pas de vêtements ?! Cette enquête va certainement durer plusieurs jours.
-Si vous me laissez passer chez moi, à Alexandria, une dizaine de minutes, j’en aurais.
-Il va falloir qu’on repasse chez vous ? J’aurai préféré qu’on parte dès maintenant, ce n’est pas la porte à coté. La prochaine fois, pensez-y et organisez-vous, ajouta-t-elle en saisissant un petit sac qui contenait visiblement ses vêtements et quelques effets personnels.
Elle avait tout prévu, contrairement à Mulder. Mais pour sa défense, elle l’avait vraiment prise de court, jamais il n’aurait imaginé qu’il devrait partir enquêter si loin et si vite.
C’était ça les Affaires Non-Classées, de l’imprévu au quotidien et Mulder en eu un aperçu dès son arrivée dans ce service, sans même prendre le temps de souffler ni respirer.










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Message  Humbug Lun 18 Sep 2017 - 19:05





Chapitre 4 « Le Mentor »








Vol 247 à Destination de Manchester – New Hampshire
12h14


En voiture, le voyage durait plus de 8 heures et comme Diana Fowley était impatiente de se confronter à ce cas, elle avait préféré prendre l’avion et avait convaincu sans peine son partenaire. Il n’avait pas eu la moindre objection. Il voulait profiter du vol pour étudier le dossier.
Et pendant qu’il lisait tout ce que le FBI avait rassemblé sur ce cas, Fowley mangeait une salade et des crudités. Elle n’avait pas besoin d’étudier le dossier à nouveau, elle le connaissait déjà par cœur.
Par contre, tout en déjeunant, elle jeta un coup d’œil discret à son nouveau coéquipier et repensa à ce qui l’avait amené, elle, au service des X-Files.
Elle était à Quantico et les fêtes de noël 1990 approchaient à grands pas. Sa formation était quasiment achevée, il ne lui restait plus que quelques semaines et elle sortirait enfin diplômée de l’académie avec le grade d’Agent Spécial, obtenant également l’arme de service et le badge officiel qui allaient avec.
Ses notes étaient excellentes. Elle était première de sa classe, haut la main, et ce soir là, le 20 décembre, elle était seule au stand de tir de plein air. Elle portait un blouson bleu marine doublé, très chaud, affichant le sigle « FBI » en jaune et en lettres capitales au milieu du dos, ainsi qu’une paire de gants en laine noirs, qu’elle avait coupé pour en faire des mitaines afin de garder toute sa dextérité quand il s’agissait d’appuyer sur la détente. C’était frappant tant elle pensait à tout et anticipait chaque chose que la vie mettait face à elle.
Il n’y avait personne d’autre dans les environs, tous les autres aspirants agents étaient rentrés chez eux, dans leurs familles, pour un break de fin d’année bien mérité avant la dernière ligne droite de la formation. Les instructeurs aussi avaient presque tous rejoint leur foyer il n’y avait là que ceux qui travaillaient encore, malgré l’heure tardive, des acharnés et des solitaires, tout comme elle.
Et face aux cibles, elle était seule, désespérément, mais elle n’aurait surtout pas voulu qu’il en fut autrement. Au fond d’elle-même, elle avait toujours été une solitaire, à faire les choses pour et par elle-même, pour sa propre réussite, pas pour prouver quoi que ce fut à qui que ce fut.
Elle déchargeait son Glock sans arrêter, avec hargne, et visait juste, faisant mouche quasiment à chaque fois. Elle venait de faire un véritable tir groupé quand quelqu’un l’interrompit tout à coup.
-Bravo Diana. Vous êtes une fine gâchette.
L’homme était arrivé par derrière et elle ne l’avait pas vu venir, ni même entendu. Un véritable serpent.
Elle fut étonnée par sa présence et se retourna. Fowley découvrit alors un homme d’âge mur aux cheveux courts et gris. Il portait un costume sombre et un long par-dessus mais il n’y avait aucun badge d’accréditation « Visiteur » d’épinglé dessus.
-Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous faites là ?
L’homme sourit nerveusement.
-Je vois que vous êtes déjà une enquêtrice opiniâtre, vous serez une agent très efficace, je n’en doute absolument pas. Mais si je peux me permettre de vous donner un conseil, c’est d’attendre que votre interlocuteur ait répondu à la première question avant de lui en poser une deuxième, surtout quand celui-ci est entièrement disposé à coopérer avec vous.
Elle avait acquiescé et il avait répondu.
-Je ne peux, hélas, pas vous donner mon vrai nom, ça serait beaucoup trop dangereux pour tous les deux, en revanche vous pourrez vous référer à moi en utilisant un pseudonyme adéquat.
-Comme quoi ?
-Celui que vous voudrez.
-Je ne vous connais absolument pas et je ne sais toujours pas ce que vous me voulez. Alors, je crois que l’Inconnu serait trop vague et que l’Homme en Noir ne serait pas vraiment adéquat. Et puis, c’est déjà pris par Johnny Cash.
Le vieil homme sourit.
-Est-ce que le nom de Mentor vous dit quelque chose, mademoiselle Fowley ?
-Je suppose que vous ne parlez pas de la ville de l’Ohio ?
-Non, en effet.
-Et bien, c’est un personnage de la mythologie grecque, n’est-ce pas ? Un très grand ami d’Ulysse et le précepteur de son fils Télémaque. Depuis ce nom est devenu synonyme de Conseiller expérimenté, plein de sagesse et d’attention, auquel on voue une confiance aveugle.
-C’est tout à fait ça. Et si vous le permettez, dans l’avenir je pourrais devenir une sorte de Mentor pour vous.
-Un professeur ? Mais j’ai déjà tout ce qu’il me faut ici, à l’académie. Tous les instructeurs sont excellents, dans tous les domaines.
-Les connaissances que je vous propose d’acquérir ne font pas partie du programme officiel de formation d’un agent fédéral.
-Ah bon, alors quelles sont-elles ?
-Il existe un monde obscur, un monde que vous ne soupçonnez pas. Un univers où le pouvoir occulte se mêle à la conspiration et aux secrets.
-Vous me parlez de quoi exactement ?
-D’un groupe d’hommes qui se prend continuellement pour Dieu, et qui va mener l’humanité à sa perte.
-Vous semblez bien les connaitre. Vous faites partie de ce groupuscule, n’est-ce pas ?
-Autrefois, oui, mais aujourd’hui j’ai pris mes distances avec eux. Toutefois je dois les combattre et il m’est impossible de le faire seul. Je dois agir dans l’ombre tandis que mon bras armé les exposerait au grand jour.
-Et vous me demandez d’être votre bras armé, j’imagine ?
-Pas tout à fait, mademoiselle Fowley. J’ai déjà quelqu’un au FBI, un agent spécial. Il est suffisamment concerné et obstiné pour remplir ce rôle.
-Comment s’appelle-t-il ?
-Il s’agit de l’agent spécial Fox Mulder. Il est profiler ici-même à Quantico, et l’un des plus brillant. Mais il a demandé sa mutation à Washington. Certains de ses collègues l’ont surnommé Le Martien à cause de son obsession pour le paranormal.
-Je ne vois aucun rapport entre un analyste comportementaliste spécialiste en criminologie qui traque les serial-killers et le groupe d’hommes de l’ombre dont vous parlez.
-Il est pourtant ténu ! Ces hommes possèdent les clés de certaines questions en rapport avec le paranormal et ils tirent profit de ces connaissances au mépris de leurs concitoyens. Je suis convaincu que Mulder est l’homme qu’il me faut au FBI et dans ce service.
-Alors que me voulez vous au juste ?
-Lui non plus ne peut pas agir seul. Il aura besoin de soutient et je veux que vous soyez cet appuie indéfectible.
-Vous voulez que je l’aide dans sa quête ? Mais qu’est-ce que ça me rapporte à moi ?
-Je suppose que vous vous demandez comment un civil comme moi, un retraité, peut entrer à Quantico, dans un des lieux les plus sécurisés du monde, sans aucun soucis et sans arborer le moindre badge ? Et bien voilà le genre de pouvoir dont je dispose. Et ce n’est qu’un petit échantillon.
-Je vois.
-Si, lorsque vous obtiendrez votre diplôme dans quelques semaines, vous demandez votre affectation au service des X-Files au lieu du service que vous vouliez jusqu’à aujourd’hui et que vous aidez l’agent Mulder à résoudre les affaires auxquels vous serez confrontés, je vous jure que je saurais m’en souvenir. Vous ne le regretterez pas Diana, votre carrière va faire un bond en avant et vous serez Responsable du service de votre choix avant même de pouvoir vous en rendre compte.
-Je dois reconnaitre que c’est alléchant.
-il n’y a aucun piège mademoiselle Fowley. J’ai besoin de Mulder, Mulder a besoin de vous et vous avez besoin de moi. L’équation est simple. Bien évidemment, je vous servirais également d’informateur et je vous mettrais sur les bonnes pistes aussi souvent que je pourrais. Je vous ferais également profiter de mon réseau de connaissances et d’influences dès que vous solliciterez mon aide.
-Bref, ce n’est pas vraiment un choix que vous me proposez, c’est un Job !?
-Oui, effectivement. Si je suis venu jusqu’ici, c’est pour vous proposer du travail. Vous êtes celle qu’il me faut. Jeune, enthousiaste, intelligente, ouverte d’esprit et pleine d’avenir. Vous êtes la personne idéale pour ce poste et je n’ai fait cette proposition à personne d’autre.
-OK, d’accord, je vous promets d’y réfléchir. Tant que vous ne me demandez pas de tomber amoureuse de lui pour arranger vos petites affaires, je crois qu’on va pouvoir s’entendre.
L’homme sourit à nouveau.
-Rassurez-vous, je ne vous demanderais jamais une chose pareille. Je ne suis pas une agence matrimoniale. Et puis il est déjà marié.

Elle avait réfléchit à cette proposition durant plus un mois et lorsqu’elle avait due présenter officiellement ses vœux d’affectation définitifs, elle avait choisi les X-Files en numéro 1, un choix qui avait grandement étonné la majorité de ses instructeurs mais qu’elle avait assumé jusqu’au bout.
Son mystérieux Mentor était d’ailleurs présent le jour où elle avait reçu son diplôme, son badge, son arme et son affectation et l’avait remerciée d’un discret signe de la tête, applaudissant calmement mais sourire aux lèvres, anonyme parmi la foule de gens venant applaudir leurs proches pour leur réussite et leur nouveau poste. Il avait enfin réussi à placer un pion de choix sur l’échiquier qui l’opposait au Consortium obscur.



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Message  Humbug Lun 18 Sep 2017 - 19:08




Chapitre 5 « Lande & Brouillard »











New Hampshire
15h39



Les agents avaient atterrit à l’aéroport de Manchester au bout d’1h30 de vol qui s’était déroulé sans encombre puis avaient loués une confortable berline. Ils avaient pris ensuite la direction de l’Est, vers Castle Rock.
La route était entourée de grands arbres, immenses au point que le long ruban rectiligne était continuellement plongé dans l’ombre.
-J’ai un peu l’impression de me diriger vers le château du comte Dracula ! Se réjouit l’agent Fowley tout en conduisant et en jetant un coup d’œil discret à son nouveau partenaire pour observer sa réaction.
-Pourquoi pas celui du Baron Frankenstein, tant que vous y êtes ? lui répliqua Mulder.
-Parce que Lord Mc Lachlan n’est pas un scientifique, par contre il se pourrait qu’il soit un monstre du folklore écossais. Car j’ai l’intime conviction que ces voix viennent pour lui, qu’il est la clé de l’énigme. Il est peut-être maudit où…
-Attendez, agent Fowley ! Une malédiction maintenant ? Vous ne croyez pas que…
-Que j’exagère ? Que je divague ? Que j’extrapole ? Agent Mulder, moi aussi je suis nouvelle dans ce service, tout comme vous, mais vous apprendrez bien vite que tout ce qu’on nomme « exagération » ou « divagation » dans n’importe quel autre service s’appelle « Quotidien » au bureau des X-Files. Croyez-moi, vous risquez d’être confronté très bientôt à cette réalité.
-Un monstre du folklore écossais, hein ?
-Un Rouge-Bonnet, pourquoi pas ? Voir même un Elfe Noir ou un Gruagach. Personnellement, j’opterai pour un Nuckelavee.
Fox Mulder était un peu sceptique. En tout cas, il attendait de voir.
-Un Nuckelavee ?
C’était la première fois qu’il entendait ce nom. Pour lui montrer son répondant, il tenta lui aussi d’exposer une théorie en rapport avec le paranormal.
-Pourquoi ça ne serait pas sa femme, le monstre de cette affaire ? Elle pourrait être une Banshee ou même Annis La Noire.
-Je vois que vous vous êtes renseigné vous aussi, mais désolé, sa femme est française.
-Il y a aussi de nombreux monstres féminins dans le folklore français !
-Certes, mais d’après les rapports que j’ai pu lire, c’est elle qui a donné le plus d’éléments aux enquêteurs et qui semblait la plus atteinte par ces phénomènes. Elle avait vraiment l’air bouleversée et je la crois sincère.
-Solidarité féminine sans doute ?! Dites-moi, le nom « Fowley », est bien d’origine écossaise, n’est-ce pas ?
Diana sourit. Il l’avait déjà percé à jour ; en tout cas, une partie de sa personnalité.
-Bien vu, Mulder ! Mais mes origines n’ont rien à voir avec cette affaire ni avec mes connaissances précises du folklore des Highlands. Je pourrais vous citer de nombreuses créatures mythologiques africaines ou même extrême-orientales.
-Je sais, agent Fowley, et pour cause, vous avez obtenu un diplôme supérieur de parapsychologie à l’Université de Boston et vous êtes une spécialiste des Magies Culturelles. Nous sommes donc en plein dans votre « Violon d’Ingre ».
-Là, vous commencez à me faire peur, agent Mulder.
Ce fut à son tour d’afficher un sourire satisfait.
-Rassurez-vous, ça n’a rien de paranormal.
-Alors, dites-moi comment vous avez fait pour en savoir autant sur moi alors que nous ne nous connaissions pas avant ce matin, sinon je peux vous assurer que notre collaboration démarre sur de très mauvais rails et risque d’imploser avant même d’avoir commencé la moindre enquête.
-Ok, Ok. En fait c’est tout simple. Pendant que vous m’attendiez en bas de chez moi au moment où je prenais un sac d’affaires, j’ai appelé un ami de Quantico, un « Monsieur-je-sais-tout », un as de l’informatique, et il m’a dit deux où trois chose sur vous, histoire que je ne tombe pas des nus et que je sache un tant soit peu où je mets les pieds.
-D’accord, alors, que vous a dit d’autre cet ami, ce pro du clavier ?
-Que votre mère était algonquin et votre père écossais, policier. Vous avez grandit dans une petite ville du Maine et votre scolarité a été exemplaire. Après votre graduation, vous vous êtes dirigé vers la parapsychologie avec une réussite éclatante là-aussi. Ensuite, vous avez porté votre candidature au FBI et là encore vos résultats ont été au-delà de toute espérance. Vous avez battus plusieurs records dans diverses épreuves et obtenus de nombreuses fois la note maximale.
-C’est tout, agent Mulder ?
-Oui, je crois, pourquoi ?
-Parce que vous venez de ne citer qu’une succession de banalités et de choses consultables par n’importe quelle personne s’intéressant uniquement à mon cursus. Vous venez juste de me balancer mon dossier scolaire. A vrai dire, vous m’avez grandement déçu, un profiler de votre trempe, se limiter à des infos aussi généralistes, c’est indigne de vous.
-Oh c’est parce que je ne voulais pas trop vous faire attendre que j’ai demandé à Dany de ne me balancer que des infos générales.
-Ainsi votre informateur à lunettes s’appelle Dany ?!
-Rien ne vous échappe à ce que je vois !
-Il me suffira de consulter la liste du personnel de Quantico quand nous aurons résolu cette affaire. Un technicien informatique dont le prénom est Dany et qui est une connaissance de l’agent spécial Fox Mulder, il ne doit pas y en avoir des tonnes à l’Académie ?
Mulder sourit nerveusement. Décidément sa nouvelle partenaire avait de la ressource. Et elle était très intelligente, très intuitive aussi. Pour noyer le poisson de son embarras, il décida de changer de sujet.
-Quoi qu’il en soit, monstre du folklore écossais ou pas, je reste persuadé que cette histoire de voix fantômes dans un vieux château de Nouvelle-Angleterre appartenant à un ancien sénateur n’est pas digne de ce service fraichement rouvert car lorsque nous serons là-bas, après avoir fureté un peu et interrogés nous-mêmes les témoins, la vérité nous sautera au yeux, et elle sera tout ce qu’il y a de plus rationnel, croyez-moi.
-Vous êtes sérieux quand vous dites que cette affaire n’est pas digne de ce service ? Moi, c’est cette réflexion que je trouve indigne d’un enquêteur aussi doué que vous. Et puis vous vous attendiez à quoi au juste, en débarquant dans ce sous-sol, à enquêter sur le fantôme d’Abraham Lincoln hantant la Maison blanche ? Désolé mais pour un cas aussi prestigieux, il faudra que vous attendiez un peu !
L’agent Mulder acquiesça.
Le temps continua de passer, de longues minutes, interminables, et les fédéraux se rapprochèrent du château, enfin le croyaient-ils. En effet, à mesure qu’ils avançaient, le brouillard devint de plus en plus épais sur la lande qui avait succédé à la forêt dense, formant comme un voile blanc et opaque devant le pare-brise, et même les puissants phares jaunes de leur berline n’arrivaient pas à le transpercer.
-En tout cas, je ne sais pas si cette affaire vaut le coup ou pas, comme vous dites, fini par lâcher Fowley, mais on risque très fort de ne jamais arriver au château de Castle Rock. Je ne sais plus du tout où nous sommes.
Mulder se retourna vers elle, très étonné par cette révélation.
-Attendez, vous voulez dire qu’on est complètement perdus ?
-Il semblerait, en effet.
Elle était dépitée et lui aussi. Il se précipita pour sortir une carte routière de la région, de la boite à gants, histoire de corriger au plus vite cette situation périlleuse.








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Chapitre 6 « Mac Lachlan »









Castle Rock – New Hampshire
22h27


Il était plus de 22 heures quand les agents Mulder et Fowley arrivèrent enfin devant le château des Mac Lachlan et il leur sembla aussi lugubre qu’un décor de films de la Hammer.
-Je vous l’avais dit, Mulder, nous sommes au château de Dracula. Et vu les détours que nous avons pris pour enfin arriver jusqu’ici, nous sommes condamné à ne plus jamais repartir de cet endroit et à demeurer ici, vous et moi, pour l’éternité.
-Cessez de dramatiser agent Fowley, ce n’est qu’une demeure comme les autres. Et le lieu de notre première enquête. Allez venez, prenez vos affaires. On va toquer à la porte, on verra bien quel genre de créature vient nous ouvrir !
Ils prirent tous deux leur sac et se placèrent devant l’immense porte du château. Mulder frappa énergiquement grâce au heurtoir doré, au moins cinq coups. Il devait avoir peur que, dans cette immense demeure, les occupants n’entendent pas les visiteurs désirant entrer plus que tout. Sans compter l’heure tardive et le risque de trouver les Mac Lachlan couchés.
Heureusement, cela n’était pas le cas, la porte s’ouvrit très vite et le nouveau pensionnaire des X-Files était rassuré, il n’allait pas dormir dans son véhicule, entouré par le brouillard opaque et les animaux sauvages.
Irena Milland, la gouvernante au chignon blanc et à la tenue impeccable malgré l’heure plus que tardive, leur fit soudain face. Diana Fowley lui présenta sa carte du Bureau.
-Agents Spéciaux Fowley et Mulder. FBI. Nous avons rendez-vous avec Lord Mac Lachlan.
La vieille écossaise, originaire de Glasgow, les fixa d’un regard noir.
-Vous êtes en retard. Très en retard !
Les agents furent un peu surpris par cette remontrance. On aurait presque dit des enfants face à leur maman exaspérée. Certes, l’agent Fowley les avait prévenus qu’ils arriveraient dans l’après-midi et il était très tard dans la soirée, ils avaient beaucoup de retard en effet, mais ils avaient fait tout ce chemin pour aider les propriétaires à résoudre leurs problèmes qui semblaient avoir un rapport ténu avec le paranormal et ils ne s’attendaient pas à être accueillit de la sorte. Une chose était sûre, Madame Milland tenait la ponctualité comme quelque chose de sacré et peu importait s’il s’agissait d’agents spéciaux du FBI, une heure était une heure et un retard devait être excusé, c’était ainsi qu’elle concevait la plus élémentaire des politesses.
Diana le compris et s’excusa immédiatement.
-Pardonnez-nous mais nous nous sommes perdu, à cause du brouillard et des petites routes. On a tourné en rond pendant des heures sans s’en rendre compte. Nous avons cru durant de longues heures que nous ne trouverions jamais vôtre château.
La gouvernante retrouva un semblant de sourire, très léger.
-Tout le monde se perd à cause du Fog. Mais ce château n’est pas à moi, il appartient aux Mac Lachlan, moi, je ne suis qu’une employée. Irena Milland, gouvernante et intendante des lieux. Entrez, je vous en prie.
Les agents entrèrent sans tarder et découvrirent l’immense hall d’entrée en pierre de taille et décoré comme un château hanté des plus classique.
-Je m’excuse, agent Fowley. Finalement, je crois que cet endroit est le lieu idéal pour une première enquête aux affaires non classées. Confia Mulder à sa partenaire.
Le sarcasme était habituel chez lui, presque quotidien.
-Et vous vous excuserez pour pleins d’autres choses aussi, vous verrez. Lui répliqua-t-elle sur le même ton.
-Je vais prendre vos vestes et vos affaires. Leur dit l’écossaise en tendant les bras.
-Oh merci, lui dit Mulder.
-Je vais également prévenir mes employeurs de votre arrivée, leur dit-elle en s’éloignant.
-C’est inutile Irena, répliqua Penelope Mac Lachlan en descendant le grand escalier de manière énergique.
Elle affichait un sourire de façade et une grande nervosité pointait derrière ce beau visage, une grande peur également.
-A ce que je vois, notre Fog local, digne de celui qui sévit dans les Highlands a encore fait deux victimes de plus et non des moindre. Leur lança-t-elle pour les rassurer sur leur important retard.
-Oui, répliqua Fowley. Nous étions complètement perdus et ce brouillard à coupé au couteau ne nous a pas aidé à trouver nôtre chemin.
-Ne vous en faites pas, mon mari et moi savions que vous auriez du retard à cause de ça, c’est le cas de tout ceux qui nous rendent visite. Nous ne vous attendions pas avant 21h de toute façon. Seule Irena prête attention à la ponctualité parce qu’elle comme ça, elle est de la vieille école ; Pour elle, une heure donnée est sacrée, peu importe les circonstances, même le brouillard qui cache la route et les chemins escarpés pour arriver jusqu’ici. Mais vous vous êtes excusez alors, pour elle, c’est déjà oublié, les miracles de la politesse.
-Vous n’avez jamais pensé à déménager ? Lui demanda Mulder.
-Jamais de la vie, agent… ?
-Mulder.
-Ce château représente la famille de mon mari, agent Mulder. C’est ce qui la symbolise. Ce bâtiment, c’est le cœur de son héritage et de son nom, de son histoire. Et vous voulez que nous l’abandonnions ? Vous abandonneriez votre famille, vous ?
Fox se mit à cogiter. Il retourna la question de la française dans sa tête, dans tous les sens. Comment pouvait-elle savoir que sa famille s’était disloquée, que sa sœur avait disparu quand ils étaient enfants, que cela avait causé le divorce de ses parents et qu’il était un peu en froid avec son père actuellement ? Elle ne pouvait pas. Il décida donc d’aller dans son sens.
-En effet, madame Mac Lachlan. Toute personne qui aime sa famille ne déménagerait pas d’un lieu comme ça. Et puis, c’est une bâtisse vraiment magnifique.
-Merci, agent Mulder.
-Bonsoir, les interrompit Lord James, en descendant également le grand escalier mais beaucoup moins énergiquement que sa femme.
Il était en costume malgré l’heure tardive. Un costume en velours avec une écharpe de soie autour du cou.
-Heureux que vous ayez enfin trouvé notre demeure. Et veuillez excuser notre gouvernante pour ses remontrances quant-à votre ponctualité, elle fait la remarque à tout le monde.
-Votre femme nous a déjà prévenu, l’informa Fowley.
-Ah, je vois. Décidément, je suis marié à la femme parfaite.
Ils se serrèrent la main puis James regarda Pénélope, très amoureusement. Mulder observa la scène et se dit que s’ils n’avaient pas eu ce problème de voix fantômes, tout semblait leur sourire. Ils offraient l’image d’un couple en parfaite osmose et il leur enviait ça. Fox était marié avec Abby, une infirmière de Poughkeepsie qui avait demandé sa mutation au Sibley Memorial Hospital de Washington DC, à la suite de leur mariage. C’était la petite sœur de George McKenzy, l’une des victimes du tueur en série Monty Props, que l’unité de Mulder avait traqué durant de longs mois. Petit à petit, des sentiments s’étaient installés entre eux et ils eurent une relation. Le mariage suivi peu de temps après mais le quotidien les emporta très vite dans son tourbillon. Et puis le désir de rejoindre les X-Files était devenu si obsessionnel pour Mulder qu’il n’accordait plus une seule seconde d’attention à sa femme. Au moment où le Chef de Section Carter le convoqua dans son bureau pour l’informer de sa mutation, ils ne se voyaient déjà quasiment plus et leur mariage ne tenait plus qu’à un fil.
Fowley aussi enviait ce bonheur, car elle était célibataire et n’avait pas le temps pour une relation amoureuse, c’était un véritable bourreau de travail. Elle était concentrée sur sa mission comme un sniper sur une cible au centre de son viseur et rien ni personne ne pouvait l’en détourner.
-Ce qu’il vous arrive est vraiment très spécial ! Leur dit Diana pour entrer dans le vif du sujet.
La perte de temps n’était décidément pas son credo. Lady Pénélope fut soudain parcouru par un frisson d’effroi.
-Oui. C’est vraiment horrible. Et ça se produit chaque soir. Ca prend de plus en plus d’ampleur, nous n’en dormons plus !
-Agent Fowley, il me semble que nos aïeux venaient du même pays. Je suis d’origine écossaise et tout le monde connais la réputation des écossais. Nous sommes un peuple tourné vers le paranormal et tout le monde chez nous vous parlerait sans sourciller de phénomènes comme les Banshee ou le Monstre du Loch Ness, mais je peux vous assurer que ce que nous sommes entrain de vivre dans ce château tient du cauchemar éveillé. C’est, de loin, la pire chose que j’ai eu à vivre et pourtant, en politique, personne ne vous fait de cadeau, croyez-moi, et rien ne vous est épargné. Le soleil brule les ailes de tous ceux qui tutoient les sommets.
Tout à coup, un bruit retendit dans le grand hall.
-Oh mon Dieu, ça recommence. Hurla Lady Penelope.
C’était encore les voix.

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Chapitre 7 « Les Voix »









Château Mac Lachlan
22h51


Mulder et Fowley levaient la tête et la tournait dans tous les sens, mais pour des raisons différentes.
Diana essayait d’identifier la provenance des bruits tandis que Mulder tentait, lui, de les entendre car pour l’instant, il était la seule personne présente à ne rien avoir perçu.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? Demanda-t-il. Je n’entends rien.
-Mulder, vous êtes sérieux ? Lui répondit Fowley, médusée.
Les voix étaient de plus en plus fortes et semblaient se multiplier.
Irena Milland dévala l’escalier, la peur au fond des yeux.
-Madame, Monsieur !!! Elles sont revenues.
-N’ayez pas peur, Irena. Le FBI est là pour nous protéger. Tenta de la rassurer son patron.
C’était un son guttural et multiple, menaçant comme une foule hostile ou un jury répétant ad vitam « Coupable ! » aux personnes présentes dans le grand hall des Mac Lachlan, dans une langue inconnue.
-Mais l’agent Mulder dit qu’il n’entend rien. Comment veux-tu qu’il nous protège ou nous aide ? Objecta sa femme.
-Agent Mulder, vous n’entendez vraiment rien ? Lui demanda Lord James, éberlué.
-Comment est-ce possible ? Voulu savoir la gouvernante. Même l’agent Fowley les entend ! Nous ne sommes donc pas fous !
-Je peux vous assurer que non ! Répliqua Diana. J’arrive à les entendre distinctement et je comprends à présent pourquoi le FBI a été saisi de l’enquête. Je n’ai jamais rien entendu de tel.
Mulder s’étonna un peu du discours de sa nouvelle partenaire.
-Vous les entendez vraiment, agent Fowley ?
-Je ne suis pas vraiment du genre à simuler ! S’énerva-t-elle. Ce que l’on entend est bien composé de mots et je crois que je reconnais cette langue. C’est du gaélique écossais, dans sa forme la plus ancienne.
Irena eu soudain une révélation.
-C’est vrai ! Et c’est du gaélique écossais de Glaschu. Autrement dit Glasgow. Je ne l’ai pas entendu depuis très longtemps. Depuis que j’étais enfant. Ma grand-mère le parlait. Seuls les anciens le parlaient.
-Oui, petit à petit, c’est devenu comme un patois et elle n’est utilisée que pour le catéchisme dans certaines régions d’écosse. Précisa Lord Mac Lachlan. C’est à cause d’une loi de 1872, l’Education Scotland Act, qui interdit d’enseigner dans une autre langue que l’anglais dans les écoles.
-Mais tu m’as dit qu’ils ont voté une nouvelle loi changeant cela, il me semble, il y a quelques années. Corrigea sa femme.
-C’est exact. En 1985. Le Gaelic Medium Education a réintroduit la possibilité d’utilisé de Gaélique à l’école sous certaines conditions.
-Vous reconnaissez des mots ? Leur demanda Fowley. Vous savez ce qu’elles nous disent ?
Evidemment, Lady Penelope ne comprenait absolument pas le gaélique et n’était pas concernée par cette question. Fowley, Mulder et elle se retournèrent donc vers Lord James. Mais ce dernier secoua désespérément la tête.
-Non, je suis désolé. Je crois reconnaitre certaines locutions mais je suis incapable de les traduire.
-Moi, je le peux ! Les informa la vieille femme.
-Vous êtes sûre ? Lui demanda Diana pour conformation.
-Oui, Madame. Elles disent « Mar Sin Leibh, Mar Sin Leibh ».
-Qu’est ce que ça veut dire ? Voulu savoir Mulder.
-C’est au pluriel. Et ça signifie « Au revoir ! »
-Oh mon Dieu ! S’exclama Lady Penelope. Mais que nous veulent ces choses ?
-Je ne crois pas que ce soit quelque chose de positif en tout cas.
-Elles veulent notre mort !!! Hurla la gouvernante.
-Du calme, Irena ! Tempéra Lord James. Il n’y a aucune preuve de cela.
-« Au Revoir ! » Qu’est ce que ça peut vouloir dire Monsieur, à part un salut d’adieu ?
-Ce qui est sûr c’est que ce n’est pas amical. Précisa Fowley.
-Oui, peut-être, mais, en ce qui me concerne, je ne les entends toujours pas ! Leur dit Mulder. Ni menaces de mort ni quoi que ce soit.
-Vous ne nous croyez donc pas ? Lui demanda Madame Mac Lachlan.
-Désolé, mais…
-Je crois que je sais comment vous montrer que ces choses existent, que ces voix nous veulent du mal. Répliqua Lord James.
-Comment ? Demanda l’agent spécial.
-Grace au spiritisme !
-Ah oui ? De mieux en mieux.
L’agent Fox Mulder était bel et bien descendu dans les arcanes les plus profondes du paranormal et ce, dès son premier jour aux X-Files. Rien n’aurait pu le préparer à cela, pas même sa passion sincère pour tous ces phénomènes, ni son obsession ou son besoin irrépressible de réponses.
Des voix fantômes, une langue très ancienne, et à présent, du spiritisme, rien n’était épargné aux nouveaux pensionnaires des affaires non-classées.
Et ce n’était qu’un début.



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Message  Humbug Lun 18 Sep 2017 - 19:17


Chapitre 8 « Fantômes (Oui-Ja) »







23h19


-Comment ça, du Spiritisme ? Demanda le diplômé d’Oxford.
-Une séance de mise en contact avec ces esprits, agent Mulder. Lui répondit l’ancien Sénateur.
-Par quel moyen ? Voulu savoir Fowley.
-Une planche de Oui-Ja. Répondit Penelope.
-Hum, classique ! Répliqua Fox, légèrement moqueur. Mais fortement réprouvé par l’église catholique, précisa-t-il en regardant son mari, étonné qu’il cautionne une telle pratique.
-Ma femme utilise cela depuis quelques mois maintenant. Si ça peut lui faire du bien, je n’ai rien contre, peu importe ce qu’en pense l’église. Tout ce que je souhaite, c’est le bonheur de ma femme.
-C’est à la suite des morts successives de ma mère et de ma petite sœur. Précisa la française.
-Vous vous êtes mise au spiritisme après deux décès rapprochés dans votre famille proche ?
-C’est ça, agent Fowley. J’ai vraiment eu besoin de ça pour essayer d’être avec elles encore un peu. Je voulais leur parler des choses que je n’ai pas eu le temps de dire de leur vivant. C’était ma façon à moi d’être avec elles et d’ailleurs, ça l’est toujours.
-Et ça marche ?
-Parfois oui, parfois non ! Je le reconnais. Ce n’est pas systématique. Et c’est encore moins une science exacte.
« C’est le moins qu’on puisse dire ! » Pensa Fox avant de lui poser une question un peu plus terre-à-terre, de vive voix.
-Vous pensez que ces voix ont un rapport avec les morts qui sont survenues dans votre famille ?
-Je ne crois pas, agent Mulder. Ma famille vient de France, vous savez ?! Et visiblement ces voix s’expriment en gaélique écossais.
-Elles seraient donc, forcément, en rapport avec votre mari ?! Emis Fowley.
Lord James ne répondit pas mais approuva d’un léger hochement de tête.
-Essayons de savoir ce qu’elles veulent exactement, proposa-t-il. Avec la planche de Oui-Ja de Penelope. Si c’est la seule solution.
Sa femme alla chercher l’objet, cette planche de bois qu’elle avait appris à domestiquer ces derniers mois et qui la faisait communiquer avec les esprits de sa mère et de sa sœur, enfin, du moins, c’était ce qu’elle aimait croire, elle qui était pourtant une femme moderne et pragmatique, très loin de l’esprit croyant de Lord James, de sa famille et de son peuple d’origine.
Ils étaient tous autour de Lady Penelope et de sa planche. Cette dernière était posée sur la table basse du salon. La femme de James Mac Lachlan était assise au milieu du canapé en cuir marron, son mari était à sa gauche et Diana Fowley siégeait à sa droite. Mulder était quant-à lui sur le fauteuil de droite tandis qu’Irena Milland était debout, face à eux.
La planche de bois affichait l’alphabet sur deux lignes, ainsi que les 10 chiffres arabes en dessous, « yes » et « no » dans les coins supérieurs et, « hello », « goodbye » dans les coins inférieurs.
En tant que spécialiste en parapsychologie, Fowley savait que c’était un moyen classique d’entrer en communication avec le monde des esprits, que cela ne représentait aucun danger particulier et que ça constituait un excellent moyen, peut-être même le seul, d’obtenir des réponses sur l’identité et la provenance des voix qui hantaient les Mac Lachlan depuis plusieurs jours maintenant.
Mulder, lui, était beaucoup plus sceptique sur la technique mais était près à essayer, si cela pouvait apporter des réponses et faire avancer leur enquête.
La française tenait la « goutte » avec deux doigts, l’index de chaque main, et maintenait le pointeur en haut de la planche, au centre, là où était juste indiqué « ouija ». Elle se concentra sous les yeux très intrigués de la petite assemblée.
-Bonjour, esprits. Etes-vous là ce soir ? Commença-t-elle par demander.
Tout à coup, les voix se firent entendre, progressivement et de plus en plus fort.
« Mar sin leibh, mar sin leibh… »
-Mon Dieu ! Elles disent encore « au revoir » ! S’exclama la gouvernante, morte de peur.
Mulder, lui, n’entendait toujours rien. Mais il vit la goutte bouger toute seule vers le « Yes » de la planche, comme Lord James, Fowley, Irena et Penelope. Les esprits étaient bien là et les voix étaient leur première manière de communiquer avec les vivants.
-Qui êtes-vous ? Demanda-t-elle ensuite.
Le pointeur se déplaça alors tout seul vers les lettres « M », « A » et « C ». MAC. L’assemblée compris alors qui cela pourrait être.
-Vous êtes un ancêtre de mon mari, un Mac Lachlan ?
« Yes » pointa la goutte.
-Vous êtes hostiles envers nous ?
Après cette question, le pointeur se déplaça légèrement puis revint à grande vitesse vers le « Yes », avant de, tout à coup, pointer le « No ».
Cela les rassura un peu, même si ils ne savaient pas trop quoi en penser.
-Vous êtes nos amis, alors ?
La goutte ne bougea pas durant de longues secondes puis se dirigea vers les chiffres. Elle indiqua « 9 », puis « 8 », « 7 », « 6 », « 5 »… Egrenant un compte à rebours jusqu’à « 0 ». Elle pointa ensuite un message tout ce qu’il y avait de plus explicite « Goodbye ».
Les voix se turent en même temps, à la même seconde.
Les Mac Lachlan ainsi que leur gouvernante étaient encore dans tous leurs états à la suite de cette séance courte mais intense. Les agents spéciaux eux, réagirent de manière beaucoup plus pragmatiques, vraiment comme des enquêteurs.
-C’est très bien. Nous savons à qui appartiennent ces voix fantomatiques à présent. Se réjouit Fowley. Ce sont les esprits d’un ou plusieurs ancêtres de Lord Mac Lachlan.
-Vous aviez donc raison, précisa Mulder à Lady Penelope. Ces voix n’ont rien à voir avec vous.
-Pas si sûr, répliqua-t-elle. C’est avec moi qu’elles communiquent. Elles doivent sans doute vouloir me dire quelque chose, mais je n’ai pas eu le temps de leur demander.
- En tout cas, on peut aller se coucher. La goutte a pointée le « Non » quand vous lui avez demandé si les esprits seraient hostiles envers nous.
-Le pointeur a, tout d’abord, montré le « oui », tenu à préciser Fowley.
Elle avait raison et les cinq personnes présentent l’avaient bien vu, ils ne pouvaient pas l’ignorer. Mais elle décida de se rétracter et d’adopter le point de vue du profiler.
-Mais l’agent Mulder a raison. C’est le « non » qui l’a emporté. Je pense qu’on n’a donc rien à craindre.
-Vous le croyez vraiment ? Lui demanda la gouvernante, apeurée, mais confiante dans l’autorité et le jugement de cette agent du FBI.
-Je veux y croire ! Répliqua Fowley.






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Chapitre 9 « Fowley’s Story »








Chambre de l’agent Diana Fowley - Château Mac Lachlan
Mardi 7 Mai 1991 - 02h22


Ils étaient tous allé se coucher très peu de temps après. Les agents du FBI avaient chacun leur chambre, que Madame Milland leur avait préparé avec soin, comme s’ils étaient des invités de marque, des diplomates ou des membres de l’aristocratie britannique, tout comme leurs hôtes.
Les chambres de Mulder et Fowley étaient contigus et un peu après deux heures du matin, Diana entendit frapper discrètement à sa porte, alors qu’elle ressassait l’affaire continuellement dans sa tête et qu’elle n’arrivait pas à trouver le sommeil.
-Qui est-ce ? Demanda-t-elle, légèrement inquiète.
-C’est moi, c’est Mulder, répondit la voix de l’autre côté de la porte.
Elle sourit. Que pouvez bien lui vouloir son partenaire à cette heure ? Elle sourit et se leva, enfilant au passage une robe de chambre pour ne pas qu’il la voit dans son pyjama de soie rose pastel.
Elle lui ouvrit. Il portait une petite lampe torche dans la main droite.
-J’ai cru que c’était Stanley Kubrick qui voulait des idées pour la suite de « Shinning ». Après « l’hôtel hanté », « le château hanté ».
Il sourit à son tour.
-On est déjà dans une version « Live » de « La Maison du Diable », il me semble. Je peux entrer ?
-Oui, allez-y, répondit-elle en s’écartant de l’entrebâillement pour le laisser passer.
En passant devant elle, il se surprit à regarder sa tenue de haut en bas.
-Vous avez fait vite pour enfiler ce peignoir.
Il avança dans la chambre et se rendit compte qu’elle était strictement identique à la sienne, avec une décoration typique d’un vieux manoir écossais : des grands tableaux, des chandeliers, un guéridon, une commode, un vieux fauteuil et un grand lit.
-Qu’est-ce qui vous amène ? Lui demanda-t-elle, intriguée.
-Il fallait que je vous parle de l’affaire.
-Je vous écoute.
-Vous avez vraiment entendu ces voix ?
-Bien sûr.
-Alors comment expliquez-vous que moi, je n’ai absolument rien perçu ?
-Mais je ne me l’explique pas, agent Mulder !
-Et ça ne vous parait pas bizarre ?
-Je vous avoue que je n’y ai pas encore réfléchit. Mais le fait que nous voyons le monde de deux manières opposées peut sans douter expliquer cette différence de réceptivité.
-Que voulez-vous dire par là ?
-Vous êtes un profiler, Mulder, un spécialiste en psychologie, quelqu’un de cartésien, avec une approche médicale. Moi, je suis une parapsychologue, quelqu’un de beaucoup plus porté vers l’ésotérisme. Ma spécialité, ce sont les Magies Culturelles, comme vous le savez, je pense donc avoir certaines prédisposition, je suppose.
Immédiatement, il s’inscrit en faux.
-Détrompez-vous, agent Fowley. Je suis, certes un profiler criminel et j’ai une formation très poussée en psychologie, mais je suis, moi aussi très porté vers les phénomènes paranormaux.
-Ah oui, comment cela ? Lui demanda-t-elle, bien qu’elle connaissait déjà la réponse grâce à son mystérieux mentor.
-Je ne tenais pas spécialement à tout vous dévoiler dès le premier soir, agent Fowley, mais si vous me promettez de m’en dire un peu plus sur vous, je veux bien vous dire le pourquoi de mon obsession.
Elle fit mine d’être fortement intéressée.
-OK, c’est donnant-donnant.
-Ma petite sœur s’est faite enlevée par une vive lumière, un soir, alors que mes parents étaient sortis et que j’avais la responsabilité de la maison. Je n’avais que 12 ans.
-Je vois. Vous vous sentez coupable n’est-ce pas ? Et vous voulez retrouver votre sœur, surtout parce que vous vous croyez responsable. Ce drame a dû déchirer votre famille. Vous pensez que les réponses pourront vous réunir. C’est une très bonne raison à une telle obsession.
-Quand je pense que c’est moi le profiler ! Répliqua-t-il de manière sarcastique. Bravo, agent Fowley, c’est un excellent travail de profiling que vous avez fait là. Si j’étais encore au BSU et que vous étiez encore à Quantico, je demanderais à ce qu’on vous recrute. Mais vous avez dit « donnant-donnant », non ? A mon tour d’en savoir un peu plus sur vous.
-Chose promise, chose due. En fait si je m’intéresse de très près à l’ésotérisme et à l’occultisme culturel, c’est à cause de ma mère. Elle se prénommait Natane, nous étions excessivement proches et elle est morte quand j’avais 10 ans. Un cancer du pancréas douloureux et foudroyant. Ma petite sœur Lisa n’a pas vécu cet événement de la même manière que moi car elle était plus jeune, elle n’avait pas vécue les mêmes choses avec elle. Au début j’étais anéanti et puis, à l’adolescence, j’ai voulu explorer mon héritage algonquin, celui de mes ancêtres maternels et qui coulait dans mes veines alors que ma mère était partie les rejoindre. J’ai voulu explorer cette part de moi, au grand désarroi de mon père, un écossais pure souche nommé Sherman Fowley et Shérif du patelin où j’ai grandit, Skowhegan dans le Maine. Le genre de petite ville où l’on s’ennuie ferme, surtout quand on est métisse, orpheline et fille de flic. A l’adolescence, je cumulais toutes les raisons contre moi pour être la cible idéale. Ca m’a renfermé dans un premier temps et je ne sortais pas de chez moi, j’en suis presque devenue agoraphobe, et puis j’ai fait des recherches sur ce qu’était ma mère, sa culture, les rites de ses ancêtres. C’était peut-être un moyen de pouvoir, à nouveau, communiquer avec elle, un peu comme le spiritisme et la planche de Ouija pour Lady Mac Lachlan. Inutile de vous dire que mon père est devenu fou de rage. Il trouvait ça insultant que je préfère passer mon temps à essayer d’entrer à nouveau en contact avec ma mère alors que ma sœur et lui étaient, eux, bien vivants. J’ai laissé passer l’orage et nous nous sommes réconcilié. C’est ma petite sœur qui a servi d’intermédiaire et lorsqu’il a compris que je devais d’abord puiser dans mes racines pour pouvoir grandir et m’épanouir, que j’en avais besoin, il m’a laissé une certaine latitude et aujourd’hui ça va beaucoup mieux. J’ai passé un peu plus de temps avec mon père et ma sœur mais je continuais quand même à me renseigner sur les particularités culturelles et ésotériques de mon héritage. En particulier, ce qui se rapportait à la mort et à la communication familiale entre personnes vivantes et mortes. Sans lui dire. Mais avec les années, je suis devenue une spécialiste et j’ai eu mon diplôme les doigts dans les nez. Puis j’ai décidé d’entrer au FBI pour montrer à mon père qu’il n’y avait pas que ma mère qui m’intéressait, la vocation de mon père pour la loi et l’ordre était aussi importante et pleine de valeur. Il a été comblé par ce choix. Ma petite sœur, elle, est devenue policière dans notre ville natale, tout de suite après son diplôme. Elle voulait le rendre fier et pensait que c’était à elle que cela revenait, tandis que moi je me devais de faire persister la mémoire de notre mère le plus longtemps possible. C’était avant que je décide d’entrer au FBI pour, également, rendre hommage à mon père. Il le méritait vraiment, de notre part à toutes les deux, il s’est toujours occupé de nous tout seul et sans jamais se plaindre. C’était une époque où les pères célibataires n’étaient pas si nombreux. Il a été d’un courage exemplaire et ne s’est jamais remarié car il disait que nous étions toujours une famille, même si maman en était absente, elle demeurait notre ciment.
Mulder était bouleversé par son histoire et n’aurait jamais pensé cela possible, lui qui avait également subit un traumatisme fondateur pour sa personnalité.
-Je suis heureux que vous m’ayez raconté tous ces choses sur vous, agent Fowley. Reconnu-t-il.
-Je vous l’ai dit, agent Mulder, chose promise, chose due.
Le profiler retourna dans sa chambre peu avant quatre heures du matin.








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Message  Humbug Lun 18 Sep 2017 - 19:20



Chapitre 10 « Hypnose »








Cuisine des Mac Lachlan
8h17

Il n’avait pas dormit de la nuit, cogitant sans cesse sur l’histoire de sa nouvelle partenaire et sur les nœuds de cette première affaire.
Mulder passa la porte de la cuisine du château avec un visage très fatigué et des traits particulièrement tirés.
-Bonjour, agent Mulder. Lui dit Lord James. A voir votre tête, vous n’avez dû trouver le sommeil que très tard dans la nuit, ou plus exactement, très tôt ce matin.
-C’est ça de passer la moitié de la nuit dans la chambre de sa partenaire ! Révéla Lady Penelope.
Apparemment, elle avait entendu Fox frapper à la porte de Diana et elle l’avait peut-être même entendu regagner sa chambre un peu plus tard.
Irena Milland, une femme particulièrement vieux jeu fut gênée, voir choquée d’apprendre cela. Elle préparait le petit déjeuné pour ses employeurs et leurs convives mais n’était plus exactement à ce qu’elle faisait.
-C’était en tout bien, tout honneur, tenu à préciser le profiler.
-L’agent Mulder voulait me parler de ce qu’il s’était passé hier soir. Et puis, de toute façon, le bureau proscrit toute relation entre collègues. Sans compter que l’agent Mulder et moi ne nous connaissons que depuis 24h, c’est un peu court pour passer la nuit ensemble, vous ne trouvez pas ?
-En effet, répliqua Lady Penelope. Même si je crois au coup de foudre, je crois que ce n’est ni le lieu ni l’endroit, propice à un tel rapprochement.
Mulder les regarda, tous, attablés, un à un, puis son regard se porta sur la gouvernante avant de revenir vers la française.
-Si vous le dites. En effet, ça serait vraiment mal venu. Non, n’ayez crainte, nous sommes resté très professionnel et les théories quant-à cette affaire ont occupées l’essentiel de notre conversation nocturne.
Mulder ne pouvait décemment pas évoquer les révélations personnelles que lui avait faites l’agent Fowley au court de cette nuit. Il n’était pas vraiment ce qu’on pouvait appeler un gentleman mais ça, c’était une chose qu’il se refusait de faire. Elle s’était déjà confiée à lui, ce n’était pas pour qu’il la trahisse à la moindre occasion.
-De quoi avez-vous parlé, exactement, avec votre partenaire, agent Mulder ? Lui demanda Lord Mac Lachlan. De ce qu’il s’est passé durant la séance de Oui-Ja ? Pourtant je croyais que vous n’avez rien entendu ? Vous êtes bien le seul d’ailleurs. Au moins, vous ne pourrez pas nier avoir vu le pointeur de la planche bouger tout seul.
Le profiler sourit, de manière ironique, et son regard était plein de malice.
-C’est vrai, ça, au moins, je ne peux pas le nier. Et je vous confirme que je n’ai entendu aucune voix depuis que je suis arrivé ici, contrairement à vous et à ma collègue. D’ailleurs, je pense avoir peut-être compris pourquoi.
-Quand ça ? Lui demanda Fowley, très étonnée.
-Cette nuit, juste après avoir quitté votre chambre. J’ai eu comme un flash, une révélation. Tout s’est mis en place juste devant moi et le puzzle s’est quasiment résolu tout seul. Si seulement ça avait pu être aussi facile pour toutes mes enquêtes.
-C’est vrai ? Lui demanda Lady Penelope. Mais comment ça ? Vous m’intriguez, agent Mulder.
-Vous allez vite comprendre. Après ma discussion avec ma collègue, à propos de cette affaire et des hypothèses qui se rattachaient aux phénomènes observés ici depuis notre arrivée, je ne pouvais pas aller me coucher, je n’y arrivais pas. Trop de questions tourneboulaient dans ma tête, sans arrêt. Encore et encore, telle une obsession. Des choses ne collaient pas. Il fallait que je n’en aie le cœur net. Mes années de profiling m’ont appris que les lieux du crime peuvent vous en apprendre énormément sur un tueur, tout comme l’autopsie d’une victime. J’ai donc décidé de visiter un peu votre demeure, à la lueur de ma petite lampe-torche. Heureusement que j’ai pensé à en prendre une.
-Quoi ? S’étonna Lord James. Vous avez fouillé notre château, sans notre consentement ? Ce ne sont pas des manières dignes d’un agent du gouvernement, ni même d’un gentilhomme.
-Oui et j’en suis désolé Monsieur et Madame Mac Lachlan. Mais je n’ai rien fouillé, je me suis contenté de regarder, d’observer les lieux pour en apprendre un peu plus sur les victimes de cette affaire, exactement comme l’aurait fait un médecin-légiste.
-Et vous avez trouvé quelque chose ? Voulu savoir la vieille femme, visiblement intéressée par les révélations de l’agent spécial.
-Oh que oui ! Répliqua-t-il.
Puis il se retourna soudainement vers l’épouse de l’ancien sénateur.
-Madame Mac Lachlan, vous saviez que votre mari s’intéressait de très près à l’hypnose, et de manière particulièrement approfondit ?
-Non ! Qu’est ce que vous racontez ?
-J’ai découvert plus d’une dizaine d’ouvrages détaillés sur l’hypnose et ses techniques dans votre bibliothèque.
-Et alors ? S’offusqua le Lord. Nous avons des centaines de livres dans cette bibliothèque, cela ne signifie pas que…
-Oui, le coupa Mulder, des romans, des biographies, des livres historiques et…des livres sur l’hypnose. Je n’ai pas visité beaucoup de châteaux jusqu’à aujourd’hui, je vous l’accorde, mais c’est la première fois que je vois autant de livres consacrés à un tel sujet chez un particulier. C’est une passion chez vous ?
-Non, répondit-il un peu gêné, c’est un sujet qui m’intéresse, mais, comme beaucoup d’autres.
-Oh, non, je ne crois pas.
-Quelle est votre théorie, agent Mulder ? Lui demanda Fowley. Venez-en au fait.
-Je vais être direct alors. Je pense que Lord Mac Lachlan a hypnotisé sa femme et sa gouvernante il y a plusieurs jours, notamment grâce aux techniques qu’il a apprises dans ses manuels, pour qu’elles soient persuadées d’entendre des voix menaçantes en gaélique ancien. Une langue que madame Milland connait et qu’elle est la seule à pouvoir traduire. Comme par hasard. Normal car ces voix n’existent que dans tête. Dans celles des autres c’est une langue incompréhensible et ça arrange bien Monsieur. C’est plus mystérieux ainsi.
-Vous êtes fous, agent Mulder ! Hurla Lord James. Vous n’avez aucune preuve ! Votre compte est bon ! Moi aussi, j’ai entendu ces voix. Depuis qu’elles nous hantent, je ne dors plus.
-Ca, c’est ce que vous voulez nous faire croire pour donner le change. En fait, vous n’entendez rien, mais vous êtes un très bon comédien. Digne d’un Oscar !
-Je vous rappelle que moi aussi j’ai entendu les voix, agent Mulder. Et nous avons tous vu parler la planche de Oui-Ja.
-Parce que vous aussi, vous avez été hypnotisé, agent Fowley.
-Quoi ? S’offusqua-t-elle. Quand ? Et comment ?
-Sans doute au téléphone. Hier matin, quand vous l’avez appelé pour lui dire que le FBI viendrait enquêter chez lui, juste avant que je n’arrive au bureau des X-Files.
-Il m’aurait hypnotisé au téléphone ?
Cette fois, c’était à son tour d’être incrédule. Elle, qui était pourtant du genre à croire à beaucoup de choses en ce monde avait, cette fois, beaucoup de mal à avaler l’hypothèse farfelue de son partenaire.
-C’est tout à fait possible, en fait. Ca s’est même vu de nombreuses fois. N’importe quel professionnel de l’hypnose vous le dirait. Je pense qu’il a dû programmer en vous une sorte de phrase clé pour que vous réagissiez comme il le voulait quand vous l’entendiez. C’était une partie importante de son plan, selon moi.
-Une phrase clé ? Quelle phrase clé ?
Mulder réfléchit un instant, regardant avec insistance le sol carrelé de la cuisine. Il se creusa la cervelle pour trouver une réponse rapide et crédible à cette question, on ne peut plus logique et pertinente.
Soudain, il releva la tête.
-Quand nous sommes arrivés au château, il a dit une phrase qui m’a semblé hors de propos sur le coup. Une phrase toute faite, un genre de dicton, mais qui sonnait tellement faux que ça m’a fait tiquer. « Le soleil brule les ailes de tous ceux qui tutoient les sommets. » Qu’est-ce que ça venait faire là, à ca moment là de la conversation, dès notre arrivée sous votre toit ? De toute évidence « Rien ». Mais vu ce qu’il s’est passé ensuite, je n’y ai plus pensé, jusqu’à ce que je vois tous ces livres consacrés à l’hypnose dans la bibliothèque. Et puis ça m’est revenu. Je me suis dis que ça devais être la clé pour faire basculer ma partenaire sous sa coupe.
-Et pourquoi il ne vous a pas hypnotisé vous aussi, agent Mulder ? Lui demanda fort logement sa nouvelle partenaire.
-Il aurait bien aimé mais il n’a pas eu le temps. Je n’ai jamais été seul avec lui, de toute la soirée, ce qui n’a été votre cas qu’une seule et unique fois, au téléphone, avant même que notre enquête ne débute.
-Votre carrière est terminée, agent Mulder ! Hurla une nouvelle fois l’écossais d’origine, décidément hors de lui.
-A ce que je crois, c’est plutôt la votre qui est en pleine déliquescence, Lord James. Répondit l’agent spécial dans la seconde. N’est-ce pas ?
-Quoi ? Demanda sa femme.
-Durant notre conversation de cette nuit, il y a une petite chose que je n’ai pas dite à ma partenaire, une chose qui concernait nos hôtes.
Fowley était presque choquée que Mulder lui ait caché quelque chose, mais elle ne lui en voulait pas. Sa méfiance était naturelle, après tout, il ne la connaissait pas, pourquoi lui aurait-il fait déjà confiance au point de tout lui dire ?
-Tandis que je préparais ma valise pour venir ici, j’ai appelé un de mes amis à Quantico, un petit génie de l’informatique. Il est brillant et me considère un peu comme son grand frère. C’est fou ce qu’on peut faire avec un ordinateur aujourd’hui. Quand je lui ai dit que j’allais enquêter chez les Mac Lachlan de Castle Rock, dans le New Hampshire, pour une histoire de voix fantômes, il m’a appris que vous étiez visés par l’IRS, le service des impôts, pour fraude fiscale. Quand il vous tomberait dessus, et la date était imminente, vous auriez été obligé de payer, l’argent dissimulé et les amendes. Et même si mon informateur ne m’a pas dit le montant exact, j’ai cru comprendre que la somme due était sacrément rondelette. De quoi vous rapprocher de la ruine ou, au moins, vous forcer à vendre votre si beau château.
-James, c’est vrai ce qu’il dit ? Lui demanda son épouse. Tu as dissimulé de l’argent au fisc ?
Il ne pouvait se résoudre à mentir à sa femme.
-Ce n’est pas moi, chérie, c’est notre comptable, Erwin Strauss. Je l’ai découvert il y a quelques semaines. Je m’intéressais déjà à l’hypnose depuis plusieurs années, depuis que toi tu t’es mise au spiritisme. Je voulais t’hypnotiser pour faire disparaitre ta douleur comme d’autres l’auraient fait pour une rage de dent. Mais je n’ai jamais eu le courage. Jusqu’à ce que j’apprenne que nous étions dans le viseur de la justice. Je savais qu’on ne pourrait surement pas garder le château. Alors j’ai pris une décision, très grave. J’ai pensé que ça pourrait nous faire de la publicité et qu’on pourrait remonter nos finances grâce à ça. Si on pouvait payer tous les arriérés, on échapperait à la prison. Je me suis entrainé encore et encore, et j’ai fini par passer à l’acte. J’ai commencé par te faire aller mieux et ça a marché. Alors j’ai suggéré les voix à Irena et à toi, progressivement. Ca paraissait être un bon plan.
-Mais l’agent Mulder est allé faire un tour dans votre bibliothèque et a découvert le pot-aux-roses. Répliqua Fowley, fier du coup d’éclat de son partenaire, qui venait de passer le test de la première affaire haut la main.
-Lord James Mac Lachlan, vous êtes en état d’arrestation pour fraude fiscale et conspiration visant à tromper et manipuler des agents du FBI. Lui dit Mulder en lui passant les menottes.
-Non, ce n’est pas possible, protesta la française. Vous ne pouvez pas faire ça !
-N’ayez crainte, monsieur, je m’occuperais de Madame en votre absence lui dit la gouvernante pour qu’il n’ait pas ce poids supplémentaire sur les épaules.
-Vous faites une grave erreur, agent Mulder ! Lui lança son prisonnier. La pire de votre vie.
-Oui, je sais. Vous avez des connaissances au congrès, je n’ai aucune preuve, votre avocat vous fera libérer avant que je sois rentré chez moi, blablabla…
-Oh non, ce n’est pas ça. Lança-t-il avec un petit sourire. C’est juste que vous n’avez pas la clé pour déprogrammer ma femme, ni ma gouvernante, ni même votre partenaire. Ce qui est bien ce qui vous intéresse le plus, n’est-ce pas ? Elles resteront toutes les trois sous mon emprise aussi longtemps que je le voudrais. Et tant que j’aurais ces menottes, vous n’aurez aucune chance de leur faire retrouver leur état normal. Qui sait ce qu’elles pourront faire pour moi, demain, la semaine prochaine ou dans un mois, qui sait ce que je leur ai déjà suggéré de faire ? Malgré votre intelligence supérieure, vous n’aurez la réponse à cette question que lorsqu’il sera trop tard.
Diana Fowley était outrée.
-Quand je pense que vous faites soi-disant partie de notre élite !
Tout à coup, un bruit retentissant se fit entendre. Il venait du grand hall d’entrée, de l’autre coté de la porte.






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Chapitre 11 « Présence & Doutes »








Grand Hall d’entrée des Mac Lachlan
8h54


Ils se précipitèrent tous vers le grand bruit et Mulder tenait son prisonnier fermement par la chemise. Fowley avait dégainée son arme et était sur ses gardes, ouvrant la porte de la cuisine rapidement mais avec une grande prudence.
Dans le grand hall, vraisemblablement le centre névralgique des phénomènes paranormaux qui touchaient le château de Castle Rock, les voix avaient redoublées d’intensité. Le volume et le débit des mots en gaélique ancien étaient beaucoup plus forts et rapides que lors des précédentes manifestations.
La seule différence avec les fois précédentes était que l’agent Fox Mulder les entendait distinctement à cet instant.
-Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Demanda-t-il aux autres, plus incrédule que jamais.
-Ce sont les voix, agent Mulder. Lui répondit la gouvernante. Celles que vous prétendiez sorties de nos têtes. Celles qui nous hantent et qui vont finir par nous tuer.
Décidément, la vieille écossaise avait un sens de la dramatisation tout à fait personnel.
-Mais, attendez ! Alors, vous les entendez vous aussi ? Voulu savoir Lady Mac Lachlan avec certitude.
-Ben oui, je…Il me semble.
Même si il ne pensait pas ça possible, il percevait à présent les sons que lui décrivaient les Mc Lachlan, la gouvernante et sa nouvelle partenaire. Il pouvait enfin les entendre.
Du coup Mulder était perdu. Une régression hypnotique avec le Docteur Werber lui avait rappelé que sa petite sœur avait été enlevée par une vive lumière quand il avait 12 ans, il avait donc déjà été confronté de très près au paranormal, mais jamais de cette façon là. Jamais d’une manière aussi certaine et directe.
Cette fois, c’était bel et bien conscient et cela lui arrivait en ce moment même, ce n’était pas qu’un vague souvenir qui aurait pu lui être suggéré d’une manière ou d’une autre. Pas même par un aristocrate britannique féru d’hypnose.
-C’est vrai, Mulder ? Vous êtes sûr que vous les percevez cette fois ? Insista Fowley en le regardant du coin de l’œil.
-Oui, j’en sûr, pesta-t-il.
Tout en répondant, il se demanda s’il ne rêvait pas et il voulait presque se pincer pour vérifier mais ce n’était pas le cas, ça se produisait bien, contre toute attente.
-Qu’est-ce que vous entendez au juste ? S’étonna la française tandis que son mari semblait se réjouir de plus en plus.
-On dirait des litanies. Ca ressemble à des chants en canon. Des chants d’un autre âge dans une langue que je ne comprends pas. Ca sonne effectivement comme du gaélique, du vieil irlandais. J’ai l’impression que ça se suit et que ça se répète, à l’infini. On dirait des prières, mais ça ne me parait pas « bienfaiteur » comme ton, bien au contraire.
-Vous entendez exactement la même chose que nous, lui révéla Fowley en le fixant à nouveau.
-Pourquoi vous voulez absolument savoir ce que j’entends, au juste ? S’énerva-t-il.
-Parce que cela veut dire que je suis innocent. Jubila Lord James.
-Quoi ? Leur demanda Mulder.
-Vous avez dit vous-même que mon mari ne vous a pas hypnotisé, c’est impossible, il n’a pas eu le temps. C’est vous qui nous l’avez dit. Pourtant vous entendez les mêmes voix que nous, vous aussi. Enfin. Mon mari est donc innocent et ces voix qui nous menacent sont bien réelles. De toute façon, j’ai toujours su que vos histoires d’hypnose c’était de la fumisterie, une très mauvaise blague, de très mauvais gout. Vous étiez là pour nous aider et vous avez brisé cette famille.
Mulder jeta un coup d’œil à la gouvernante et elle semblait approuver totalement le monologue de sa patronne.
-Il a avoué, je vous rappelle ! Et devant vous.
-Je ne savais pas ce que je disais. Coupa James Mac Lachlan. De toute façon, vous ne m’avez pas lu mes droits, à aucun moment. Cette arrestation est donc illégale et tout ce que j’ai dit n’est pas recevable devant un tribunal. Je connais les lois, je participais à leur vote durant de longues années.
Mulder se remémora à toute vitesse le moment où il avait passé les menottes à l’ancien Sénateur. Il se rappela lui avoir dit « Vous êtes en état d’arrestation » ainsi que le double motif de sa mise en détention « fraude fiscale et conspiration » mais il n’avait aucun souvenir de la suite, et pour cause, il n’avait rien pu dire ensuite. Il avait été interrompu par la crise de Lady Penelope, les atermoiements de sa gouvernante, les protestations du Lord et ses gargarismes d’autosatisfaction, ainsi que par les fameuses voix venus du grand hall et qu’il avait perçues distinctement pour la première fois.
Effectivement, l’arrestation du Lord, présumé manipulateur et fraudeur, était totalement illégale, une autre première pour Mulder. Cela ne lui était jamais arrivé, depuis tout le temps qu’il avait passé au FBI, et il fallait que ça se produise lors de sa première enquête aux X-Files. Une énorme erreur de débutant, quelque chose d’indigne de lui. Il fallait dire que les circonstances étaient inédites également. Et puis, surtout, il n’avait pas eu le temps de lui lire ses droits, il était sur le point de le faire quand toutes ces interruptions surgirent. Il corrigea ce manquement sans attendre, même s’il savait que ce qu’avait dit le châtelain avant cela n’était pas recevable et qu’après ce moment, il ne dirait plus rien qui pourrait l’incriminer ou confirmer les soupçons.
-Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous…
Lord James souffla. Il était piégé et menotté par l’agent Mulder alors que les voix prétendument induites par une transe hypnotique provoquée par ses soins étaient bel et bien audibles, même par l’agent qui, lui, n’avait pas été hypnotisé.
Une situation pour le moins paradoxale, hors norme, digne des affaires non-classées.
Et cela était très loin d’être fini.






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Chapitre 12 « High Spirits »









9h28



En plus des voix, un courant d’air soudain et particulièrement froid envahi le hall. Ils en eurent tous des sueurs froides et les frissons leur remontaient le long du dos. A tous.
Les grands tableaux des ancêtres de Lord Mac Lachlan se mirent à trembler frénétiquement. Tous, sans exception, et de plus en plus fort. Et il était impossible que ces phénomènes soient la résultante d’une pseudo-hypnose ourdie par l’ancien sénateur. Tout cela était bel et bien réel et tout le monde pouvait le voir et le sentir. Même Mulder. Et il était estomaqué.
-C’est quoi ça ?!! Lança-t-il à sa partenaire, histoire qu’elle lui apporte une explication satisfaisante.
-Ca ressemble à quoi, agent Mulder ?
-Je donne ma langue au chat, aiguillez-moi.
-A la manifestation d’un ou plusieurs Poltergeist.
-Des fantômes ?
-Personnellement je préfère largement le terme d’esprits ou d’âmes errantes.
-Vous avez raison, c’est plus rassurant. Répliqua-t-il avec son sarcasme légendaire.
-Mais qui sont-ils et qu’est-ce qu’ils nous veulent ? Voulu savoir Lady Penelope.
L’hystérie la gagnait de plus en plus. La gouvernante, elle, était tétanisée par ces forces qu’elle savait supérieures.
-Je pense que c’est quelqu’un qui se trouve sur l’un de ces murs, répondit Fowley.
Ils regardèrent tous les gigantesques représentations familiales accrochés en hauteur aux murs de pierres et tremblant comme des feuilles en pleine hiver.
-Mais qui êtes vous ??!! Hurla la française.
Les tableaux se mirent à trembler d’avantage, si cela eu été possible. On aurait dit qu’ils désiraient plus que tout se décrocher, qu’une grande force ne voulait plus d’eux sur les murs du château.
Le tableau de Lord James fut le premier à s’écraser au sol. D’autres suivirent.
Après le grand fracas, il ne resta qu’une seule image accrochée et trônant. Et le tableau ne tremblait plus, les esprits ne voulaient pas que celui-ci se décroche.
-Qui est cet homme ? Demanda Mulder.
-C’est Trevor. Mon arrière grand-père. Répondit James.
-Et bien je crois que vous avez la réponse à votre question madame. Dit Fowley à Lady Penelope.
-C’est mon premier aïeul à s’être établi aux Etats-Unis. Il a quitté l’écosse en 1908 pour venir ici. Et c’est lui qui a fait construire ce château. Il doit être là pour me sauver et vous punir. Il ne fallait pas s’en prendre à moi, ajouta-t-il avec délectation. Vous allez regretter ce que vous avez fait. Les fantômes écossais sont très puissants.
Très vite, le phénomène redoubla d’intensité, le vent paru encore plus glacial et beaucoup plus violent.
-Je n’en suis pas si sûr. Emis l’agent Fowley.
Lord Mac Lachlan ne comprenait pas ses doutes. Pour lui, il était évident que si le fantôme ou l’esprit de son ancêtre, le premier résident des lieux, se manifestait, c’était forcément pour le sortir de ce mauvais pas avec le FBI, pour défendre son sang. Diana, elle, était très loin de partager cette opinion. Elle ne sentait pas que cet esprit était là pour défendre son arrière petit-fils, fut-il de son sang ; et son intuition en matière parapsychologique ne la trompait que rarement.
Tout à coup, la réponse tomba, comme un couperet. Lady Penelope hurla de nouveau.
Son mari venait de s’écrouler, sur le sol de sa demeure. Comme ça. Ses yeux étaient révulsés et sa bouche entrouverte. De la bave coula au niveau de ses commissures.
-Oh mon Dieu ! S’exclama Irena Milland.
Fowley se précipita pour tenter de le secourir. Mulder s’avança aussi.
-Lord Mac Lachlan, vous m’entendez ?
Il ne répondit pas.
-On dirait qu’il fait une crise cardiaque. Lança Diana à Fox avec les yeux écarquillés.
-A quoi vous voyez ça ?
-Sa poitrine ne se soulève pas. Il faut lui faire un massage cardiaque. Enlevez-lui ses menottes, agent Mulder, il faut qu’il soit bien à plat sur le dos.
Fox obéit immédiatement et retira les menottes de son prisonnier. C’était une question de vie ou de mort.
Diana se plaça à ses cotés, à genoux. Elle positionna ses mains l’une sur l’autre, au milieu de son thorax, les bras tendus.
Elle était à la verticale, juste au dessus de lui et appuya de tout son poids. Elle exerça de fortes pressions, avec tout le corps, elle tenait absolument à le sauver. Elle enfonçait et relâchait ses mains dans sa poitrine pour faire circuler le sang du Lord à nouveau.
Les autres observaient la scène et ne comprenaient pas pourquoi cet homme qui était en bonne santé avait fait un arrêt cardiaque, comme ça, de manière aussi soudaine. La seule explication logique était le stress de l’arrestation et ce fut cette explication que Mulder avait décidé de privilégier. La gouvernante et la française, elles, étaient très inquiètes pour James. Elles se rongeaient les sangs littéralement.
Fowley effectuait les pressions à un rythme régulier et comptait jusqu’à trente. Après les trente pressions, elle mit le massage en suspend pour insuffler de l’air en « bouche-à-bouche » par deux fois, puis elle repris le massage cardiaque au même rythme.
Rien n’y fit. Fowley avait beau s’acharner, l’écossais d’origine ne réagissait pas.
On n’aurait dit qu’une force supérieur empêchait son cœur de battre coute que coute malgré les efforts répétés de Diana.
Elle continua de nombreuses minutes, encore et encore, mais en pure perte. Mulder la regarda droit dans les yeux.
-C’est fini, Fowley.
Diana se rendit compte qu’il avait raison et arrêta ses efforts.
Au même moment, le courant d’air froid cessa immédiatement et la présence s’évanouie. On aurait dit que Lord Trevor avait accomplit sa mission. Ce pourquoi il s’était manifesté au château ce matin-là.


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Chapitre 13 « Succès…Relatif »






J. Edgar Hoover Building – siège du FBI – Washington DC

Bureau des Affaires Non-Classées

Mercredi 8 Mai 1991 - 7h44



Diana Fowley était déjà là, assise à son bureau, lorsque Fox Mulder poussa la porte des X-Files, le lendemain matin.

Elle n’avait pas vraiment le sourire, c’était même plutôt le contraire, mais après ce qu’il était arrivé à Castle Rock, au château des Mac Lachlan, comment pouvait-il en être autrement ?
-Agent Fowley ! La salua son collègue. Déjà là ? S’étonna-t-il.
Avant d’arriver aux X-Files et de trouver Diana Fowley déjà entrain de travailler, il n’était jamais arrivé le second dans son bureau, il avait toujours été là le premier. Force était de constater que les choses changeaient car cela faisait deux fois sur deux que la grande brune le devançait. C’était vraiment une bête de travail, une acharnée qui ne semblait pas avoir de vie privée et paraissait vouloir travailler sans relâche aux dossiers qui lui étaient confiés.
-Oui, lui répondit-elle. J’avais vraiment besoin de me replonger dans le travail après ce que nous avons vécu là-bas.
Il acquiesça.
-C’est vrai que pour une première affaire, ça aurait pu se passer autrement. Ca aurait dû se passer autrement.
-C’est le moins qu’on puisse dire. Rien n’aurait dû se passer comme ça, et c’est peu de le dire. Cette première affaire était une véritable descente aux enfers.
Mulder trouvait qu’elle exagérait mais elle précisa.
-Un Lord écossais, ancien sénateur des Etats-Unis, soupçonné puis arrêté chez lui par des agents du FBI à qui il avait gracieusement ouvert sa porte, à qui il avait demandé de l’aide. Et puis sa mort mystérieuse, d’une crise cardiaque, devant sa femme et sa gouvernante, juste après son arrestation. Une mort dont le seul suspect est son arrière grand-père, un homme mort depuis plus de 70 ans. Les choses n’auraient pas pu commencer de manière plus calamiteuse. Si ça continu comme ça, ce service aura fermé avoir d’avoir été confronté à une dizaine d’enquêtes.
-C’est votre façon de voir les choses, agent Fowley. Moi je vois un citoyen américain qui a avoué avoir découvert que son comptable fraudait le fisc puis s’est employé à hypnotiser son entourage de manière à leur faire croire à des manifestations paranormales. Il a aussi reconnu avoir hypnotisé un agent spécial du FBI. Et il est mort d’une crise cardiaque, parce que son cœur n’a pas supporté l’idée de l’enfermement et des années de prison.
-Petite question, agent Mulder. Vous allez parler de l’hypnose pour suggérer chez ses victimes des perceptions de voix fantômes, dans votre rapport, mais allez-vous parler de la manière dont il est mort, de la manifestation de Trevor Mac Lachlan, son ancêtre ?
-Agent Fowley, ayez l’assurance que, dans mon rapport, je consignerais absolument tout ce qu’il s’est passé.
-Mais vous avez conscience que cette explication se contredit.
-C’est pourtant ce qu’il s’est passé, c’est donc ce qu’il y aura dans mon rapport.
-C’est gonflé de votre part, et d’un certain coté, c’est rassurant. Approuva-t-elle. Pourquoi pensez-vous que le fantôme de son ancêtre s’est manifesté au château ?
-Pour le punir, de toute évidence.
-Comment cela ?
-Nous pensions que le véritable fantôme était apparu à partir du moment où j’avais passé les menottes à Lord James, mais j’y ai réfléchi depuis et ce n’est pas exactement ce qu’il s’est passé.
Diana Fowley le fixa d’un regard qui signifiait « précisez s’il vous plait ». Il comprit et s’exécuta.
-Pour moi, l’esprit de Trevor Mac Lachlan s’est manifesté au moment où James a dit que les personnes qu’il avait hypnotisé, y compris vous, resteraient sous sa coupe aussi longtemps qu’il le déciderait, et qu’il vous avait peut-être programmé pour faire des choses qui pourraient nuire à d’autres personnes.
-Je crois que vous avez raison, agent Mulder. Du coup, je ne sais plus ce qu’il faut penser de la mort de cet homme.
-Si son ancêtre a choisi d’apparaitre et de le punir c’est qu’il présentait une menace dont nous ne pouvions avoir la certitude, c’est donc sans doute une bonne chose que cet homme ait été mis hors circuit.
-C’est vraiment comme ça que vous voyez les choses ? Un méchant a été mis hors-circuit ?
-Il n’y a pas d’autre façon de le voir. Agent Fowley, il s’est délecté du fait de vous avoir sous sa coupe, il s’est félicité d’avoir hypnotisé un agent fédéral ! A partir de ce moment là, je pense qu’il est passé de l’autre coté, du coté des psychopathes que j’ai traqué durant des années au Service des Sciences du Comportement.
-Le problème c’est qu’il est mort mais que je suis toujours sous sa coupe. Je n’ai pas été déprogrammé. Qui sait ce qu’il a pu insinuer dans ma tête comme comportement ? Qui sait de quoi je suis capable au court d’une mission ?
-Il n’a pas eu beaucoup de temps pour vous ordonner de faire quoi que ce soit à un moment prédéfini.
-Il ne lui a fallu que quelques minutes pour me persuader d’entendre des voix dès que je mettrais les pieds dans son château.
Cela fit grandement réfléchir Mulder. Elle avait raison. Il avait pu lui dire de faire n’importe quoi, n’importe quand, y compris d’avoir un comportement hors la loi, à un moment où cela ne lui serait pas pardonnable. Tout était possible.
-J’aurais les yeux sur vous ! Lui dit-il avec un petit sourire complice.
-Merci, agent Mulder. Vous paraissez être quelque de bien. Je suis content de vous avoir comme équipier.
-Alors, c’est bon, j’ai mérité ma place auprès de vous ?
La grande brune sourit.
-Absolument. Et plutôt deux fois qu’une !
-Alors je mérite une chaise, moi aussi ? Et un bureau ?
Elle sourit de nouveau.
-Il ne faut rien exagérer. Vous avez reconnu vous-même que la mort de James Mac Lachlan avait une cause paranormale, j’ai donc gagné mon pari. J’ai aussi gagné le droit de rester sur ce fauteuil. Voulez-vous qu’on réitère ce pari à chaque affaire ?
Cette fois, ce fut à lui de sourire.
-Marché conclu, agent Fowley. Si jamais l’une de nos affaires ne comporte aucun élément paranormal ou surnaturel, dans sa plus large acceptation, j’aurais le droit de m’assoir sur ce fauteuil.
Puis il regarda sur le bureau et enchaina.
-Et j’aurai aussi droit à une plaque à mon nom, comme vous !
-Ca marche, agent Mulder. Mais laissez-moi vous dire qu’en mettant les pieds ici, vous n’êtes plus au BSU, le paranormal deviendra la norme et le surnaturel une simple version alternative des choses de la nature. Bref, vous n’êtes vraiment pas prêt de vous assoir ici, ni d’avoir votre plaque sur ce bureau.
-Peu importe. Je suis quelqu’un de patient vous savez. Et j’ai tout mon temps.









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