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Missing Files Prequel 02 Rain Forest

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Missing Files Prequel 02 Rain Forest Empty Missing Files Prequel 02 Rain Forest

Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 10:41

Titre : Missing Files Prequel 02 Rain Forest

Auteur : Humbug

Avertissement : R (c'est quand même un peu violent)

Catégorie : X, Fowley

ship : =

Résumé : Jusqu'à la diffusion de l'épisode "The End" (5x20), tout le monde pensait qu'avant l'arrivée de Scully lors du Pilot, Mulder enquêtait seul aux X-Files, mais c'était une erreur. Durant un an (1 saison) Fox Mulder a fait équipe avec l'agent Diana Fowley. Aucun épisode de la série n'a été consacré à cette période. Voici les 10 enquêtes perdues auxquelles ils ont été confrontés, les Missing Files Prequel.


Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas.



Missing Files Prequel 02 Rain Forest 15021310




X-Files







Missing Files






Prequel






Episode 2











«Rain Forest»



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Chapitre 1 « Nouvelle Espèce »








Guyane Française - Amazonie

Lundi 3 Juin 1991 - 18h35



Daniel Neveux, professeur en biologie, tenait entre ses mains ou plus exactement entre les branches d’une pince à épiler, un spécimen inconnu. Le petit animal ressemblait fortement à un insecte rampant, tel une fourmi, mais il n’en avait jamais vu d’aussi grosse. Sa taille était vraiment imposante. Au moins trois ou quatre fois supérieure à la norme constatée pour cette espèce.

Le scientifique la regardait avec attention et sous toutes les coutures pour essayer de comprendre et d’étudier cet insecte.
-Je vais t’aider si tu ne sais pas ce que c’est, lui dit son collègue Pierre Lacroix. C’est un hyménoptère apocrite formicidé. Une fourmi quoi !

-Très drôle ! Soupira le blond aux cheveux longs. C’est vrai que ça ressemble à une fourmi mais c’est, de loin, la plus grosse que j’ai pu observer dans ma carrière. Ce n’est pas normal.

-On est en milieu tropical, Daniel. De nombreuses espèces qui vivent dans ces régions sont plus gros que celles, similaires, qui habitent dans les zones tempérées.

-C’est vrai, je le reconnais. Mais…Je ne sais pas. Elle est quand même énorme cette fourmi, non ? Même si l’on prend en compte le fait que ce soit un spécimen tropical.

Le scientifique se tut pour observer l’insecte d’encore plus près, grâce à une loupe, qu’il tenait dans son autre main.

-Je crois que je viens de découvrir une toute nouvelle espèce. Ajouta-t-il avec fierté.

-Arrête de te prendre pour Louis Gabriel d’Antessanty, tu veux bien ! On est là depuis un mois et on doit encore rester dans cette zone au moins six semaines. Nous sommes des scientifiques, spécialistes en biologie, dont la mission est d’étudier l’écosystème tropical et la biodiversité de cette région d’Amazonie. 7 000 nouvelles espèces d’insectes, environ, seront découvertes cette année. Bien sûr qu’on va découvrir de nouvelles espèces, c’est même pour ça que l’Etat Français nous paye. Mais, sans vouloir te vexer, je ne pense pas que cette fourmi en fasse partie.

-Comment tu peux dire ça ?

-Parce qu’il y a déjà 14 000 espèces de fourmis recensées. Statistiquement, ton spécimen à donc, déjà, été découvert par quelqu’un d’autre. Ce sont les tristes lois de la science. Vouloir être le premier mais n’être que second, à jamais.

-D’accord, admettons que les lois statistiques soient de ton coté cette fois-ci aussi. Mais, si ce n’est pas une nouvelle espèce de formidacé, qu’est ce que c’est selon toi ?

-Je n’en sais rien. Sans doute une fourmi amazonienne un peu plus balèze que les autres. Elle a certainement prit toute la bouffe commune à ses petites copines de la colonie.

-C’est ça ton explication à cette taille démesurée ? Un excès de nourriture. T’es vraiment un biologiste à la manque, Pierre. J’étais sûr que tu ne méritais pas ta place ici et que si tu es là, c’est grâce au piston, juste parce que tu es de la famille du ministre de la santé et de la recherche.
-Oh le pêché de jalousie que voilà ! Le père de ma femme est peut-être notre ministre de tutelle mais je mérite ma place tout autant que toi, répliqua le petit brun frisé à lunettes. Il y a, à l’heure actuelle, plus de 10 000 espèces de fourmis recensées et je suis sûr qu’il en reste encore sans doute des milliers à découvrir. Elles ont colonisés toutes les régions du globe à part le Groenland et l’Antarctique, ce qu’aucune autre espèce à part elle n’a fait. Elles sont particulièrement nombreuses en milieux tropicaux et néo-tropicaux, et bien qu’elles représentent moins d’un pour cent des espèces d’insectes, la masse totale de la myrmécofaune terrestre excède le poids de l’humanité. De plus cette masse conjuguée à celle des termites représente le tiers de la biomasse animale de la forêt amazonienne. Alors, tu penses que je connais assez bien les fourmis et la biologie en milieu équatorial pour donner mon avis sur la question maintenant ?
-Certes. Consentit Neveux.
-Alors je peux te répéter ce que je viens de te dire. Je ne pense pas que la fourmi que tu observes en ce moment même appartienne à une nouvelle espèce. Et c’est un point de vue parfaitement logique et scientifique. Mais seul un autre spécimen identique pourrait nous départager et dire qui de nous deux a raison.
-Si tu le dis. N’empêche que pour l’instant, je n’ai que celui-là et c’est le plus gros formicidé que j’ai jamais vu. Par conséquent, j’ai bien l’intention de continuer à l’étudier de très près.
-Si tu veux mon avis, Daniel, tu perds ton temps.
Juste après cette phrase, le professeur Lacroix bu une grande gorgée d’eau dans sa gourde mais avala de travers et dû en recracher une grande partie pour ne pas s’étouffer.
Un peu d’eau arriva sur le spécimen animal et sur la main du  scientifique. Daniel Neveux fut si surpris qu’il lâcha la pince à épiler et la fourmi s’enfuit. Il regarda partout autour de lui pour essayer de la retrouver mais elle avait déjà disparue.
Il était excédé, de manière démesurée.
-Oh non !!! Regardes ce que tu as fait !
Le petit brun toussait encore un peu.
-Ca va, je n’ai pas fait exprès ! Ce que tu peux être râleur et intolérant. Et puis j’ai faillit m’étouffer. Je sais que ça ne t’aurais pas déplu mais tu aurais pu, au moins, faire semblant d’être inquiet. Mais non, tout ce qui t’intéresse en ce bas monde, c’est ta maudite « pseudo-nouvelle-espèce » et rien d’autre.
-Sans doute parce que le représentant de l’espèce que j’ai devant les yeux toute la journée ne me parait pas digne du moindre intérêt contrairement à elle. Répliqua Neveux, très sèchement.
-Là, tu viens de dépasser les bornes ! Si jamais tu trouves le cran de vouloir t’excuser, je serais dans ma tente, car ta compagnie m’est devenue insupportable. Là-bas, au moins, l’ambiance sera infiniment plus chaleureuse.
-Grace à quoi ? Répliqua Neveux. La consultation assidue de tes revues porno ?
Pierre Lacroix était piqué au vif.
-Si tu ne viens pas t’excuser d’ici demain matin pour m’avoir insulté et manqué de respect, je demande mon rapatriement immédiat sur Paris et tu verras tes crédits supprimés. Tes subventions iront à d’autres scientifiques plus méritants et surtout plus sociables que toi. Toi aussi tu devras rentrer en France, la queue entre les jambes. Et tu retrouveras tes chers élèves, ceux que tu aimes tant. Ces gamins que tu trouves fainéants et immatures, le futur de la recherche française. Sur ce, bonsoir !
Et Lacroix tint sa promesse sous les yeux indifférents du professeur Neveux. Il s’en alla dans sa tente sans dire un mot de plus à son collègue.
Le scientifique aux cheveux blonds, lui, était plus que tout dégoutté d’avoir perdu le nouveau spécimen qu’il avait réussi à trouver et cherchait partout autour de lui pour voir s’il ne voyait pas une autre mega-fourmi comme celle qu’il avait réussie à attraper quelques minutes plus tôt.
Vers une heure du matin, alors que la nuit était tombée depuis très longtemps, un bruit bizarre réveilla Pierre Lacroix.
Il pensait que c’était son collègue qui avait réfléchit, qui avait pris sur lui et qui venait enfin s’excuser pour ses mots un peu durs à son encontre.
-Daniel, c’est toi ? Si c’est pour me présenter tes excuses, c’est un peu tard, tu ne crois pas ? Tu aurais pu me les faire avant que je ne m’endorme.
Il chaussa ses lunettes avec difficultés.
-Daniel ?
Il croyait de moins en moins à la présence de son collègue aux abords de sa tente car le bruit ressemblait de plus en plus à un son de grattage. On aurait dit que quelqu’un raclait la terre avec de longs ongles juste devant le couchage du scientifique. Et il était peu probable que se fut le professeur Neveux.
Tout à coup, Lacroix eu la surprise de sa vie et cela se transforma vite en écœurement car il aperçu poindre à l’entrée de sa tente, ce qui ressemblait fortement à une fourmi, mais de la taille d’un rat.
-C’est quoi ce délire ?!!!!
C’était forcément une hallucination. Un cauchemar.
La fourmi entra complètement dans la tente et il était à sa merci, piégé dans son sac de couchage. Mais il n’était pas au bout de ses peines ni de ses surprises car une autre suivi, puis une autre, et encore une autre. En tout ce furent six fourmis géantes qui fondaient sur lui comme des prédateurs affamés, les antennes pointées vers leur proie et les mandibules en action, faisant des mouvements ultra-rapides.
Il hurla de terreur mais personne ne l’entendit et il se fit dévorer par les créatures monstrueuses.
En effet, personne ne vint à son secours ni même, n’entendit le moindre de ses supplies, car son collègue, Daniel Neveux, avait lui aussi, subit les assauts ravageurs des fourmis géantes et avait succombé un peu plus tôt dans la nuit, dans son sommeil.
Il ne s’était donc pas vu mourir et n’avait pas souffert, contrairement à Pierre Lacroix.
Mais tous les deux étaient morts à présent, attaqués mortellement par ce qu’il était indéniable de considérer comme une nouvelle espèce. Une toute nouvelle espèce prédatrice et homicide. Une fourmi gigantesque et tueuse d’hommes.

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Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 11:21




Chapitre 2 « L’Ambassadeur »









Résidence de France – 2221 Kalorama Road – Washington DC

Samedi 8 Juin 1991 – 19h56


L’agent spécial du FBI Diana Fowley portait une robe de soirée noire, échancrée, splendide, qui mettait particulièrement ses formes en valeurs. Elle était pourtant célibataire, trop occupée par sa nouvelle affectation aux affaires non-classées pour penser à batifoler avec un homme, quel qu’il fut. Cela n’était absolument pas dans ses projets immédiats.
Lorsqu’elle descendit de sa voiture après l’avoir garé sur le parking de la Résidence de France, l’endroit où l’ambassadeur français vivait et recevait ses convives, un domestique lui tint la porte et l’aida à sortir.
Ses longs cheveux bruns furent légèrement balayés par le vent et envoyèrent des phéromones vers le voiturier.
-Humm, Sexy ! Se dit-il en la déshabillant du regard.
Elle avait décrypté son langage corporel et fut prise d’une immense fierté. Du coup, son menton se leva et elle bomba la poitrine encore d’avantage, sans même s’en rendre compte.
Peu habituée à des talons aussi hauts, elle éprouvait beaucoup de mal à marcher mais le cachait du mieux qu’elle le pouvait.
Elle leva les yeux et pu voir le drapeau tricolore, bleu, blanc et rouge, qui trônait fièrement sur le fronton du bâtiment. Il était éclairé par de puissants réverbères. L’oriflamme était immense et perché en haut d’un mat qui s’avançait vers le ciel en diagonale. La façade était de couleur ocre et les lignes obéissaient à un pur style architectural du XVIIIe siècle adapté à l’ambiance américaine et très inspiré du style Victorien. Un parfait amalgame des deux tendances, un mélange particulièrement harmonieux.
Elle gravit les quelques marches qui la séparaient du perron et arriva juste devant la porte en bronze. Deux immenses cerbères montaient la garde à l’entrée et l’un d’eux tenait une liste d’invités. Elle se tourna vers lui, en priant pour que son nom y figure, comme le lui avait certifié son mentor.
-Diana Fowley. Se présenta-t-elle, une boule de nervosité dans la gorge.
La vérification ne pris que quelques secondes.
- Allez-y, Mademoiselle Fowley. Passez une bonne soirée. Lui dit-il en français.
Elle le remercia d’un signe de tête accompagné d’un sourire et s’avança dans la grande salle de réception.
Au fur et à mesure que ses pas l’amenaient un peu plus dans ce temple de la distinction et du bon gout, et tandis qu’elle regardait tout autour d’elle la décoration du lieu et les invités, elle repensa à ce qui l’avait amené là, dans ce lieu si singulier, en territoire étranger, une demande expresse de son mentor, une fois de plus.
C’était déjà lui qui avait demandé à l’apprenti agent qu’elle était à l’époque de sa formation à Quantico, de rejoindre le service des affaires non-classées, une fois diplômée, et d’aider l’agent spécial Fox Mulder dans sa quête de réponses quant-à l’enlèvement de sa sœur cadette. Au cours de cet entretien, il lui avait aussi révélé qu’il lui fournirait des informations et des accréditations pour faciliter son travail dans les méandres de l’inexpliqué.
Cette fois, il était revenu à la charge, un peu plus tôt dans la journée, en lui disant qu’elle devrait bien s’apprêter, comme jamais auparavant, car elle était invitée à une réception au domicile de l’Ambassadeur de France à Washington, le soir même. Il lui avait même fourni la robe haute couture et les hauts talons. Il connaissait visiblement tout de son apprentie, y compris les mensurations et la pointure. Il savait même un point précis de son passé qui allait lui être très utile pour cette mission.
Elle ne pouvait pas refuser. De toute façon ils avaient fait un marché et elle lui avait donné sa parole d’honneur qu’elle ferait tout ce qu’il lui demanderait. Et puis, tout allait bien ; aller à une réception mondaine donnée par l’ambassadeur de France n’était pas un sacrifice si horrible que ça à faire, bien au contraire, elle pourrait même y passer un agréable moment. De plus, elle y allait sur ordre, avec une invitation en bonne et due forme. Que demander de mieux ?
Le vieil homme anonyme à qui elle obéissait aveuglément lui avait également révélé que cela concernait la mystérieuse disparition de deux scientifiques français, en pleine forêt Amazonienne. Les informations des services secrets de l’Oncle Sam étaient vagues et ils avaient besoin d’un agent dévoué et parlant couramment le français, ce qui était le cas de Fowley. Par ailleurs, elle n’était pas agent secret mais agent fédérale, ce qui apportait un certain crédit à son discours et à ses éventuelles requêtes. Ainsi, le représentant des intérêts français à Washington n’avait pas l’impression de se faire berner par les USA et de travailler pour eux, malgré lui. Elle n’était pas une espionne mais une enquêtrice, une distinction lourde de sens, et la confiance que l’ambassadeur devait lui vouer pour qu’il consente à lui confier cette enquête était, de ce fait, quasiment acquise.
En effet, la mission de Diana était de le persuader de la laisser aller là-bas pour enquêter, de manière officieuse et au seul bénéfice de l’Etat Français alors qu’en fait, elle devait faire un rapport complet à son mentor sur ce cas. Ce n’était pas une mince affaire mais Diana savait être particulièrement persuasive quand il le fallait.
La grande pièce était inondée de convives, tous mieux habillés les uns que le autres. Des serveurs proposaient des coupes de champagnes et des petits canapés. La grande brune au décolleté plongeant s’empara alors d’une longue flute du liquide doré, pétillant et Millésimé. Elle la porta à sa bouche et en bu une petite gorgé. Lorsque le breuvage coula en elle, elle se rendit compte qu’elle n’en avait jamais gouté de meilleur. C’était vraiment le nectar des Dieux.
Tout en tenant sa coupe, elle scanna la grande pièce de son regard de lynx à la recherche de sa proie, Jacques Andréani, l’Ambassadeur de France et hôte de cette réception.
Après un passage en revue de la quasi-totalité des gens présents, elle fini par l’identifier parmi ses invités. Son Mentor lui avait fourni une photo récente, cela avait grandement facilité la recherche.
Pour se donner un peu de courage, elle bu une nouvelle gorgée de champagne et s’avançait, laissant chalouper ses pas au rythme de la musique de salon qui imprégnait la grande salle.
L’Ambassadeur discutait avec des hommes en costume sombre et des militaires bardés de décorations, visiblement des généraux.
Cela ne l’intimida pas le moins du monde. Elle devait remplir sa mission et personne ne pourrait l’en empêcher.
-Bonsoir, il faut que je vous parle. Lui dit-elle tout simplement, pour entamer la conversation sans fioriture.
-Bonsoir, répondit alors l’homme d’Etat.
Au moment où il se tourna, il remarqua la beauté classique de la femme qui venait de lui adresser la parole, ainsi que son allure particulièrement distinguée. A n’en pas douter, cette femme était aussi attirante qu’intelligente car elle dégageait une étrange sophistication, une aura peu commune, le genre de sensation que l’on a uniquement face aux grands personnages, et l’ambassadeur s’y connaissait en personnes remarquables car il en avait fréquenté un certain nombre.
Ses yeux avaient envie de la dévorer toute crue mais aussi d’en savoir beaucoup plus sur elle. Il décida de l’impressionner car, malgré le peu de mots qu’elle avait prononcé, et ce, dans un français parfait, il avait quand même pu déceler une pointe d’accent américain. Ce genre de détail ne lui échappait jamais.
-A qui ai-je l’honneur ? Lui demanda-t-il.
-Diana Fowley. Répondit-elle en le regardant de ses yeux de braise.
-Américaine, lui lança-t-il. Vous n’êtes pas une espionne, j’espère ?
Elle sourit. L’homme était très direct, tout comme elle.
-Désolé, mais non. Je suis agent fédérale. Je suis basée au Hoover Building et j’officie au service des affaires non-classées.
Fowley avait fait exprès d’appuyer sur les derniers mots.
Les généraux et les hommes en costumes qui les côtoyaient la regardèrent avec méfiance et circonspection.
L’ambassadeur, lui, était intéressé.
-Laissez-nous, s’il vous plait, leur dit-il.
Ils obéirent, sans tarder, et s’éloignèrent, leur verre à la main, laissant Andréani et Fowley discuter, seuls.
-Et que fait une agent du FBI, spécialiste de l’inexpliqué, au domicile de l’ambassadeur de France, alors qu’il reçoit quelques amis ?
-Je viens vous proposer mes services.
Son regard était perçant, presque hypnotique, et sa voix était assurée, malgré les circonstances, inédites. Elle possédait ce timbre grave pour une femme mais pas masculin. Beaucoup d’hommes trouvaient cela sexy et l’ambassadeur en faisait partie.
-Je sais que les américains se prennent pour les gendarmes du monde, mais nous aussi nous avons de très bons enquêteurs en France.
-Si je ne m’abuse, vos concitoyens ne gouttent que très peu les histoires paranormales. Ils sont pragmatiques. Je dirais même Cartésiens. Et ce ne sont pas les adeptes de votre compatriote René Descartes qui vont me contredire. Par contre, nous les américains, nous sommes peut-être des cowboys, des va-t-en guerre, et des incultes, mais pour ce qui est des enquêtes sur les phénomènes paranormaux, nous sommes une nation très en avance, vous ne pouvez pas le nier.
-En effet. A ce niveau là, je dois reconnaitre qu’il n’y a pas photo. Comment êtes-vous entrée ?
-Nous avons un ami en commun. D’ailleurs le fait que je sois là, face à vous, malgré votre impressionnant service de sécurité, prouve que vous pouvez avoir toute confiance en moi. Car si notre ami m’a confié cette mission, c’est qu’il me pense capable de la mener à bien.
-Vous semblez avoir réponse à tout agent Fowley.
-Insinuez-vous par là que je fasse une excellente politicienne ?
Elle avait décidément un sens de la répartie inégalé et cela impressionna grandement l’ambassadeur.
-Que savez-vous au juste ?
-Que deux de vos scientifiques les plus brillants, deux biologistes, ont mystérieusement disparus au cœur de la forêt amazonienne alors qu’ils recherchaient des espèces inconnues.
-C’est un bon début. Quoi d’autre ?
-Les deux hommes étaient très différents et ne s’appréciaient pas. L’un d’eux est le gendre du ministre de la santé et de la recherche, et ce dernier vous a demandé expressément d’envoyer quelqu’un sur place afin d’enquêter. Sauf que la zone est si dangereuse que personne ne veut y aller, à part les militaires, mais l’état français ne veut pas d’intervention armée, il souhaite que cette affaire se règle avec discrétion. Et puis, comme je vous l’ai déjà dit, la France n’est pas un pays qui cautionne l’explication paranormale. Vous avez donc véritablement besoin de moi.
L’homme sourit, de plus en plus impressionné.
-D’accord. Admettons que je vous confie cette mission. Qu’elles en seraient les modalités.
-Vous payez tous les frais et me fournissez les papiers nécessaires aux passages de frontières etc... Je vais là-bas en dehors de ma mission principale pour le FBI. La Guyane est largement hors de ma juridiction fédérale, je n’aurais donc aucun pouvoir judiciaire mis à part celui que vous voudrez bien m’octroyer, c'est-à-dire celui d’enquêter et qui sait ? Peut-être que je réussirais à vous ramener vos deux biologistes vivants.
-Je le souhaite, agent Fowley. Autre chose : Aucun rapport à votre hiérarchie. Là-bas, vous ne travaillez que pour l’état Français, sous couverture. Comment vous comptez expliquer votre absence au bureau, à votre patron ?
-Mes horaires sont assez souples, et puis mon bureau est au sous-sol. C’était le local pour la photocopieuse avant. Personne n’y va jamais. On ne remarquera même pas mon absence, je vous le garantie. Le rêve de tout salarié.
-C’est vraiment une très bonne chose pour nous, ça. Certains de mes compatriotes vous envieraient à coup sûr.
Elle sourit de cette autocritique pour le moins lucide et inattendue.
-N’ayez crainte, Monsieur Andréani. Je découvrirais ce qu’il est advenu de vos biologistes, je vous ferais un rapport très complet et le FBI n’en saura rien.
-Mais comment ferez-vous, une fois là-bas ? La Guyane, c’est très grand et parler le français ne fait pas tout.
-Je connais les lieux. J’y suis déjà allée plusieurs fois.
L’ambassadeur était très étonné, alors elle précisa.
-Escapades romantiques. J’étais jeune.
Cela acheva de le convaincre.
-Très bien agent Fowley. Votre vol part demain. J’espère que je ne regretterais pas ma décision. D’ici là, je suppose que vous avez encore le temps de m’accorder cette danse !?
Elle acquiesça et il mit la main au niveau de sa taille.







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Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 11:22



Chapitre 3 « Voyage »







J. Edgar Hoover Building – siège du FBI – Washington DC

Bureau des X-Files

Dimanche 9 Juin 1991 – 8h29



Lorsque l’agent Fox Mulder poussa la porte de son nouveau bureau, il fut soulagé d’y trouver sa partenaire, Diana Fowley.
-Ah, Fowley ! Enfin ! C’est le seul endroit où je n’avais pas cherché.
Elle, par contre, n’était pas du tout heureuse de le voir. Elle avait d’autres projets, des choses qu’elles devaient accomplir seule, sans lui. Mais sa présence ici, un dimanche matin, compliquait particulièrement ses intentions.
Elle farfouillait dans les dossiers X, tous classés dans l’armoire métallique qui trônait au fond de la pièce, et ne l’avait absolument pas entendu arriver.
-Mulder ? Mais qu’est ce que vous faites là ? Vous savez qu’on est dimanche ?
-Oui et vous ? Vous savez qu’en étant là aujourd’hui, vous bossez gratuitement ?!
Elle comprit que cela allait être compliqué de le renvoyer dans ses pénates et qu’il faudrait qu’elle fasse preuve d’une imagination à toute épreuve.
-Alors pourquoi est-ce que vous me cherchez au bureau dans ce cas, un dimanche matin ? Vous avez du mal à vous passez de moi ou quoi ? Votre femme risque d’être jalouse.
-D’une part j’ai bien fait de venir ici parce que vous y êtes et d’autre part, ma femme est de garde à l’hôpital et ne rentre que demain. Malgré tout, je précise que mon intérêt pour vous, tout aussi matinal et dominical qu’il soit, reste purement professionnel.
-Ah oui ? Et quelle affaire si urgente que ça ne pouvait pas attendre lundi, aux heures normales de bureau ?
-Une histoire de possession démoniaque, à Providence, dans le Rhodes Island.
-J’ai déjà vu le film, agent Mulder. Inutile de me faire un pale remake de l’Exorciste.
-Comment savez vous qu’une fillette est concernée ?
-Je ne savais pas. Quoi qu’il en soit, je ne peux vraiment pas venir avec vous sur cette affaire. Vous devrez y aller tout seul.
Mulder n’en croyais pas ses oreilles. C’était incroyable à ses yeux qu’une bête de travail acharnée et passionnée, comme Fowley, refuse de venir avec lui pour enquêter sur une affaire inexpliquée.
-Vous plaisantez ? Je croyais qu’on formait une équipe !?
Fowley se mordit la lèvre inférieure et leva les yeux au ciel. Elle était gênée.
-Vous tenez absolument à me prendre par les sentiments ? Navrée, mais on ne se connait pas depuis assez longtemps pour ça. Cette technique ne marchera pas, désolé.
L’ancien profiler la fixa du regard pour la scanner et décrypter son langage non verbal.
-Agent Fowley…Vous me cachez quelque chose. Mon intuition me trompe rarement.
-Ah oui ? Comment ça ?
-Votre regard en dit plus longs que vos mots. Lui dit-il pour bien lui signifier qu’il n’était pas dupe de son petit manège.
-A ce niveau là, c’est quasiment du sixième sens, reconnu-t-elle.
-Et je compte bien préciser mes pensées. Vous êtes un bourreau de travail, j’ai pu le constater depuis qu’on travaille ensemble. Vous êtes même là, au bureau, un dimanche matin à farfouiller dans de vieux dossiers, et vous refusez une affaire non classée amenée sur un plateau. Ne me dites pas qu’il n’y a rien d’anormal là-dedans.
-D’accord, Mulder. Vous m’avez eu. Bravo. Alors ? Je vous écoute. Pourquoi j’agis comme ça, selon vous ?
-La réponse est évidente.
-Alors, dites la moi.
-Vous êtes déjà sur une affaire. Lâcha Mulder en la regardant droit dans les yeux et en lui lançant un petit sourire narquois de gamin surdoué. Surement un truc énorme !
-OK. Alors, puisque vous êtes si fort, vous allez pouvoir me dire quel genre d’affaire me ferait lâcher mon, tout nouveau et si malin, partenaire.
-C’est surement quelque chose d’officieux. Sinon vous ne seriez pas là un dimanche et d’aussi bonne heure, en cachette, et ne voulant surtout pas que je puisse découvrir de quoi il s’agit.
-De mieux en mieux. On ne peut vraiment rien vous cacher.
-C’est même pire que ça, agent Fowley. Plus on me cache les choses et plus ça devient obsessionnel pour moi de vouloir les déterrer.
-Je n’ai donc pas le choix, à ce que je vois, lui répondit-elle en baissant les bras.
-Eh bien, on dirait que je suis arrivé au bon moment, moi. A quelques minutes près, j’aurais été obligé d’aller tout seul dans le Rhodes Island. Alors, allons-y. Qu’est ce qui peut bien vous faire agir comme ça ?
-La disparition de deux biologistes français.
-Sur le territoire américain ?
-Non. En Guyane. C’est un département français d’Amérique du Sud.
-Mais ça ne concerne pas le FBI !
Elle était très gênée.
-C’est pour ça que c’est officieux.
-Je vois. Le FBI n’est pas au courant. Mais comment vous avez eu connaissance de l’affaire ?
-J’ai mes sources, agent Mulder, répondit-elle, mystérieusement. Mais je ne peux pas vous en dire plus, ça serait beaucoup trop dangereux pour tout le monde.
-Pourrais-je au moins en savoir d’avantage sur l’affaire en elle-même ?
-Je suppose que oui. Mais de toute façon, il n’y a pas grand-chose à dire. Deux scientifiques français ont disparus en pleine jungle amazonienne sans laisser aucune trace et je dois enquêter là-dessus.
-Vous pensez qu’ils ont pu tomber sur une créature oubliée ?
-Aucune idée. Je le saurais en allant là-bas.
-Alors, c’est d’accord.
-Quoi, « c’est d’accord » ?
-Je vais en Guyane avec vous.
-Mais…Mulder. Vous ne pouvez pas. C’est à moi qu’on a confié cette mission. Et puis vous ne savez rien, au fond.
-Ce que vous m’en avez dit m’a suffit. Et puis si c’est votre mission, c’est la mienne aussi. Que vous le vouliez ou non, non sommes équipiers, quoi que vous en pensiez, y compris sur ce dossier.
-Je vous rappelle que vous avez cette affaire à Providence.
-Elle sera encore là quand on reviendra. Et on ira tous les deux. En attendant, deux prêtres s’occupent de la petite fille, ses parents aussi et des policiers locaux veillent au grain.
-Comme vous voulez. C’est votre décision. Mais je tiens à vous préciser que nos badges du FBI ne nous servirons à rien là-bas car un territoire français ne fait absolument pas partie de notre juridiction. On ne sera pas couvert par nos plaques et on n’aura aucun pouvoir. Et puis, le Bureau ne doit surtout pas être au courant. Mais je pense que vous savez garder un secret. De plus j’ai obtenu des papiers français pour cette enquête et il n’y en a pas pour vous. Navrée.
-J’ai déjà fait avec beaucoup moins que ça. Et puis, un passeport français, un vrai, j’en demanderais un quand je serais à la retraite et que je voudrais m’installer là-bas.
-Parce que vous comptez prendre votre retraite ? Vous me décevez ! Et puis, vous n’avez même pas d’affaires. Or, je dois partir maintenant. On n’a pas le temps de repasser par chez vous cette fois.
Mulder sourit.
-Vous n’êtes pas une si bonne enquêtrice que ça, apparemment. Regardez derrière vous.
Diana Fowley se tourna et vit dans un recoin, caché derrière des casiers en métal, un petit sac à dos, apparemment les vêtements de Mulder.
Elle sourit à son tour en se disant « Un point pour lui ».
-A ce que je vois, vous avez retenu la leçon de Castle Rock.
-C’est rare qu’il m’arrive de faire deux fois la même erreur. Vous l’apprendrez en me fréquentant assidument.


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Missing Files Prequel 02 Rain Forest Empty Re: Missing Files Prequel 02 Rain Forest

Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 11:24



Chapitre 4 « Guyane Française »










Aéroport International Cayenne-Rochambeau – Matoury - Guyane
19h54


Les deux agents qui ne l’étaient plus, juste pour cette mission, venaient d’atterrir sur le territoire français, le seul sur le continent Sud-Américain.
C’était un département d’outre-mer peuplé par plus de 200 000 habitants et d’une superficie de plus de 83 000 km2, ce qui en faisait le deuxième plus grand département de France mais aussi le deuxième moins peuplé. Il était le plus boisé avec 98% de son territoire recouvert par la forêt équatoriale. Après avoir accueillit un bagne et des camps de travaux forcés durant des années, il fut ensuite consacré à la l’étude spatiale, à partir de 1965, sous l’impulsion du Général De Gaulle.
-Où va-t-on, maintenant ? Demanda Mulder à sa coéquipière, car c’était elle qui menait la danse pour cette affaire.
-On prend un taxi pour aller à l’hôtel. Ça ne sert à rien de nous enfoncer dans la jungle à cette heure-ci. On a rendez-vous demain matin avec nôtre guide.
-Et pourquoi pas ce soir ? Vous avez peur de vous faire dévorer par des bestioles nocturnes ?
-Sachez si nous sommes confrontés à des petites bêtes de la nuit, elles auront fini de vous manger bien avant de s’attaquer à moi.
Mulder fut séché par sa répartie, lui qui n’était pourtant pas en reste à ce niveau là, d’habitude.
-Taxi !!! Appela-t-elle en levant le bras et sans se préoccuper de la réaction de son partenaire.
Une voiture s’arrêta net. Les pneus crissèrent car le chauffeur avait pilé, ne voulant surtout pas rater une course. Le véhicule était une vieille Renault Espace de 84, le tout premier modèle, et le conducteur était un émigré asiatique, un H’Mong.
Les deux américains s’engouffrèrent dans le véhicule et s’assirent cote à côte, leur sac sur les genoux.
Fowley s’exprima alors en français.
-Hôtel du Centre, s’il vous plait.
Mulder la regarda et fut agréablement surpris qu’elle maitrise la langue de Molière.
-J’aurais peut-être dû prendre autre chose qu’Espagnol, au lycée !
-Ce sont deux langues assez proches ! Précisa-t-a-t-elle. Deux langues latines.
-Parce que vous parlez espagnol aussi ?
-Oui ! Et plusieurs autres langues également, mais je vous réserve la surprise pour une prochaine affaire.
-Alors pourquoi on n’enquête pas au Mexique ou au Costa Rica ?
-Parce que c’est en Guyane que ces deux scientifiques ont disparus. On ne choisi pas, je vous rappelle.
-Je sais, c’était une boutade. Vous n’avez vraiment aucun humour !
-J’en ai quand c’est le moment, et là j’estime que ce n’est pas le cas.
-OK, Diana. Comme vous voulez. J’ai la désagréable sensation que si on se brouille ici, vous seriez capable de me perdre en un clin d’œil, alors…
-Ca va, Mulder, j’ai compris. Je vais me détendre un peu, je crois que je suis trop nerveuse. Quand on arrive à l’Hôtel, on prend chacun sa chambre et on se décrasse. On se donne rendez-vous dans le hall et on va manger un morceau puis on va se coucher car demain, une très longue journée nous attend.
-Chouette programme ! Répliqua-t-il avec son ironie mordante habituelle.

Trente minutes plus tard, le chauffeur les déposa devant leur hôtel et Fowley paya la course. Comme elle l’avait dit, chacun alla dans sa chambre et pris une douche. Mulder attendit sa coéquipière dans le hall du petit hôtel et apprécia son arrivée. Il rechaussa ses lunettes de vue pour être sûr qu’il voyait bien. Elle était bien moins sexy que la veille au soir, à la réception chez l’ambassadeur de France, mais ce charme naturel faisait déjà son petit effet au renard. C’était surtout sa longue chevelure brune et ses grands yeux qui l’attiraient, car cela la faisait ressembler à une pin-up comme Betty Page, Hedy Lamarr, Linda Darnell ou Yvonne de Carlo.
Sa femme, Abbie, n’avait pas du tout ce physique, c’était une femme petite et d’apparence fragile, l’opposée de Diana qui était très grande et paraissait sûre d’elle.
Avec un soupçon de nostalgie, il regarda son alliance et la fit tourner une fois autour de son annulaire, comme il l’avait fait en attendant son entrevue avec le Chef de Division Vince Carter dans le but de voir son transfert aux affaires non-classées être accepté ; ce qui avait, d’ailleurs, été le cas, fort heureusement pour lui.
Il repensa à sa femme en se disant qu’ils ne se voyaient plus aussi souvent qu’avant mais se surpris à ne pas en être dérangé plus que ça. Il était pourtant du genre « fleur bleue », un vrai romantique, au sens historique du terme. Mais il fallait aussi dire que l’histoire qu’il avait vécu en Angleterre avec Phoebe Green, une étudiante rencontrée à l’Université d’Oxford, lui avait laissé un gout amer car elle avait rompu avec lui sans ménagement dès que sa fouge était passée alors que celle de Fox était toujours aussi grande. Il avait eu beaucoup de mal à se remettre de cette rupture et surtout de la façon dont ça s’était passé, d’une manière aussi soudaine et abrupte, avec une apparente désinvolture et sans le moindre regret ou la plus élémentaire des compassions pour Phoebe. Mais c’était à présent du passé, Mulder était très jeune à l’époque et depuis, il avait appris à maitriser ses sentiments et ses emportements amoureux en ce qui concernait les femmes.
-Agent Mulder ? Vous êtes-là ? Lui dit sa coéquipière, sur un ton moqueur, car elle l’avait vu, perdu dans ses pensées.
Il sorti de sa torpeur et se tourna vers elle, confus.
-Oui, je suis là.
-Alors atterrissez ! On va manger un morceau.
Il la suivi et ils allèrent à pieds jusqu’à une toute petite gargote qui ne payait pas de mine et dont seuls les habitués pouvait connaitre le potentiel.
Fowley poussa la porte vitrée et entra sans hésiter.
Comment pouvait-elle connaitre cet endroit ? Etait-elle déjà venue en Guyane auparavant ?
Mulder se noyait sous les interrogations.
Le patron, un créole d’un mètre quatre-vingt-dix et portant une barbe épaisse la salua d’un signe de tête.
Ils allèrent s’assoir à une table au fond. Cette dernière était placée contre un miroir. Cela leur donna l’impression qu’ils étaient quatre.
Le patron vint les voir et Diana se tourna immédiatement vers lui.
-Un Ti-Punch, une Kalawang et une fricassée, s’il vous plait. Commanda-t-elle dans un français impeccable et sans aucune hésitation.
Mulder, lui, était perdu. Il la regarda comme si c’était une extra-terrestre et sentit le regard pressé du géant. Il jeta un coup d’œil au petit menu qui se trouvait sur la table mais n’y comprenait rien. Il ne connaissait absolument pas la cuisine créole.
Comme le patron le regarda avec de plus en plus d’insistance, il fallait absolument qu’il fasse un choix.
-Je vais prendre la même chose, dit-il en désespoir de cause.
Le gérant tourna les talons et retourna derrière son bar en levant les yeux au ciel et d’un air blasé, voulait dire « Tout ça pour ça ».
En parlant fort, il passa la commande à la cuisine.
-J’espère que vous n’avez pas pris du singe ou du perroquet, uniquement pour me taquiner. Dit Mulder à Fowley, sur un ton qui fleurait bon l’inquiétude dissimulée.
Elle sourit.
-Non, mais l’apéritif est une gnole de bambou qui va vous bruler les amygdales.
Comme il eu vraiment peur d’y laisser sa santé, elle le rassura.
-Du calme Mulder. Le Ti-Punch, c’est très doux et vraiment excellent. En plus, ici, c’est le meilleur de Guyane.
-Mais comment vous connaissez cet endroit, au fait ? Ce n’est pas le genre de gargote qu’on trouve dans un guide.
-Au tout début de mes études, je suis sorti avec un Guyanais qui faisait ses études à Boston. Ce restaurant est à son oncle.
Mulder eu soudain très peur des conséquences.
-Rassurez-vous, c’est lui qui a rompu. Sa famille n’a donc absolument rien contre moi.
Il souffla de nouveau et pensa :
« C’est quoi cet ascenseur émotionnel que me fait vivre cette femme ? Je ne sais jamais ce qu’il va se passer la seconde suivante, ni comment j’en suis arrivé là. Il faut vraiment s’accroché avec elle. »
Faisant fit de son silence, elle lu dans ses yeux et y décrypta son état d’esprit. Le résultat la fit sourire.
-Les affaires non-classées, c’est le Grand-Huit, Mulder. C’est ce que vous pensez. Et croyez-moi, ce n’est pas fini, ce n’est que le tout début, le commencement. Il va falloir vous y faire. Et il faut que vous soyez sur le qui-vive, prêt à tout. Moi je crois que je le suis. Et vous ?
-Disons que je m’accroche. Mais j’aime ça. Et puis j’ai une prédisposition pour l’inconnu, sinon, je ne serais pas là.
Le patron amena les deux apéritifs et les entrées.
-Merci ! Lui dit Fowley.
-Bon, bah, je me lance, dit Mulder à sa partenaire, juste avant d’aspirer une lampée de son breuvage, à la paille.
Elle observait ses réactions avec attention. Il sourit et acquiesça. Ses yeux brillaient.
-Humm. Vous aviez raison, c’est excellent. Et ça, qu’est-ce que c’est ? Lui demanda-t-il en désignant son assiette du regard.
Diana sourit de son inquiétude et de son ignorance.
-C’est une salade de mangues vertes.
Il sembla déçu.
-C’est ça que j’ai pris ? Il n’y avait rien de plus nourrissant qu’une salade au menu ?
-Ce n’est qu’une entrée, une mise en bouche, ici on dit « hors d’œuvre ». La suite ne vous laissera pas sur votre faim, faites-moi confiance.
-OK, je veux bien, répondit-il en attrapant sa fourchette et en piquant une mangue qu’il fourra dans sa bouche. Du coup j’ai vraiment hâte de passer à la suite.
Elle sourit de nouveau. Son attitude était vraiment impayable. Elle lui trouva tout à coup un certain charme dans son comportement général.
-Alors agent Mulder. Si on arrêtait un peu de parler gastronomie et si on évoquait un peu l’affaire qui nous a fait faire ce voyage, dans le dos de notre employeur.
-Et à mes frais, en ce qui me concerne ! Tenu-t-il à préciser. Allons-y, Diana, dites-moi tout ce que vous ne m’avez pas dit et je pourrais enfin savoir si le jeu en vaut réellement la chandelle.
-Je crois que je vous ai dit tout ce que je savais, en tout cas, tout ce qu’il vous est utile de savoir. Par contre, vous, vous ne m’avez toujours pas dit pourquoi vous avez tant tenu à venir alors que rien ne vous y obligeait, au contraire, vous prenez même un risque énorme en étant là.
-Si, je vous l’ai dit. On est une équipe, agent Fowley.
-A ce que je vois, vous m’avez bien vite adopté. Et puis, il y a un coté Boyscout dans votre façon de le dire. Je vous pensais plus individualiste.
-Je dois être un mix des deux. En fait, j’aime surtout nos joutes verbales. C’est pour ça que je voulais venir. J’ai rarement vu ça dans ma carrière et je trouve ça stimulant.
-Nos joutes verbales ? Mais vous n’êtes pas là que pour ça, avouez-le.
Il se mordit la lèvre inférieure.
-C’est vrai. Cette affaire a piquée ma curiosité et j’avais vraiment envie de m’y frotter.
-Ah bon ? Alors vous avez sans doute, déjà, une théorie ?
-Plus ou moins. La disparition de ces deux biologistes est sans doute médicale.
-Et les français m’enverraient là-bas officieusement. Pour une maladie ?
-Ils avaient besoin d’une enquêtrice chevronnée. Mais vous allez voir que lorsque nous arriverons au camp de base nous trouverons les scientifiques malades et trop faibles pour appeler les secours.
Comme ils avaient fini l’entrée tout en discutant, le géant créole les débarrassa et mis les assiettes de viande à la place. Fowley le remercia à nouveau puis elle se retourna vers son coéquipier.
-Vous êtes optimiste, dites-donc. Quel genre de maladie ?
-Nous sommes en milieu tropical et ils campent en plein cœur de la forêt humide. Il y en a tellement !
Mulder attrapa les morceaux à toute vitesse et les dévora littéralement, tellement il était pressé de passer aux choses sérieuses. Puis il reprit son discours après un petit soupir d’approbation. Visiblement, le plat était à son gout.
-Le paludisme, la dengue, la fièvre jaune, ou même la tuberculose.
-Effectivement, c’est possible. Mais si c’était le cas, je ne pense pas que ce soit à une enquêtrice américaine qu’ils auraient confié cette affaire. Les français ont tout un tas de personnes bien mieux qualifiées que moi au niveau médical.
-Alors pourquoi vous ?
-Parce que je possède quelque chose qu’aucun de leurs compatriotes n’a ou ne veut assumer. L’expertise de l’inexpliqué.
-Je vois. Vous êtes la spécialiste du mystère au FBI et c’est pour ça que les français vous ont fait confiance pour mener à bien cette mission. Certes, mais ça n’en fait pas une affaire non-classée pour autant. Nous saurons si elle rentre dans cette catégorie ou pas quand nous aurons vu les scientifiques, ou, au moins, leur camp de base.
-Je suis d’accord avec vous. C’est demain que nous en aurons le cœur net. En attendant, apprécions ce délicieux repas créole. D’ailleurs, vous aimez ?
-C’est vrai que c’est bon, répondit-il alors qu’il en avait encore un peu dans la bouche. Ca change de la salade !
-Ca, je ne vous le fais pas dire !
-Ah bon, qu’est ce que c’est ?
-Du Lézard. Thomas le prépare comme personne !
Mulder afficha soudain une mine des plus dégouttée tandis que Fowley sourit et en avala un morceau.
-Vous disiez aimer l’inconnu, non ? En tout cas, je vous conseille de finir votre assiette sinon le chef va très mal le prendre.



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Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 11:25



Chapitre 5 « Bree Sharp »










Hôtel du Centre - Cayenne

Lundi 10 Juillet 1991 - 7h57



Mulder avait digéré tant bien que mal la fricassée de lézard mais n’avait pas beaucoup dormi. Contrairement à la veille au soir, c’est elle qui était déjà dans le hall et qui l’attendait.
Une fois de plus, Fowley avait de nouveau changée de tenue. Ni en robe du soir haute couture, ni en tailleur foncé, cette fois elle était en bermuda et chemisette beige, avec beaucoup de poches. Aux pieds, elle avait des chaussures de randonnée hautes et des chaussettes de sport qui montaient jusqu’à ses rotules. Elle avait fait une queue de cheval à ses cheveux avec un élastique et portait un bandana bleu autour du cou. Le parfait look de l’aventurière. Au poignet, elle avait une montre digitale dernier cri et avait ôté tous ses bijoux : colliers, bracelets, même la magnifique petite montre dorée que lui avait offert son père quand elle avait eu sa graduation en étant major de sa promotion.
A cet instant, Mulder l’envia car il avait, certes, pris des affaires de rechange mais rien de spécifique au milieu tropical. Il avait retiré sa veste et sa cravate mais c’était le seul changement vestimentaire qu’il avait pu opéré avec ses habitudes de travail, car il n’avait absolument pas prévu qu’un cas de figure comme celui-là arriverait, et surtout pas si tôt dans sa collaboration avec Fowley.
Il portait donc une chemise dont il avait retroussé les manches, un pantalon de ville et des mocassins.
Elle le déshabilla du regard, de haut en bas et de bas en haut, quand il arriva vers elle.
-C’est ça votre tenue de jungle ?
-Comment j’aurais pu savoir en me levant ce matin qu’on enquêterait dans un milieu aussi extrême ? Même la Floride n’est pas aussi humide.
Ses yeux trahissaient une certaine anxiété.
-L’anticipation, Mulder. On va vous trouver des vêtements plus adaptés. On perdra un peu de temps, mais tant pis, je ne peux pas vous laisser aller là-bas comme ça, vous allez y laisser votre santé. Votre chemise va vous faire étouffer, votre pantalon va se déchirer en quelques centaines de mètres et vos chaussures vont vous provoquer des cloques grosses comme des mandarines si vous vous obstinez à les garder aux pieds.
-Je ne m’obstine pas, je vous fais entièrement confiance. Ici c’est vous la spécialiste.
-Bien, petit citadin. Ce n’est pas une simple balade en foret que nous nous apprêtons à faire ! C’est une des régions les plus dangereuses du monde et il ne faut surtout pas la sous-estimer. La moindre erreur de jugement pourrait nous être fatal, à vous comme à moi.
-Je n’ai pas l’intention de jouer au héros. Si ça peut vous rassurer, je peux vous promettre d’écouter vos directives religieusement, vous et notre très cher guide. Et ce n’est pas quelque chose qui me ressemble d’habitude.
-Vous avez plutôt intérêt, répliqua Diana sèchement, mais avec un léger sourire ironique.
Au même moment, entra dans l’hôtel une jeune femme, une très jeune femme, 19 ou 20 ans maximum. Elle était petite et menue mais paraissait tonique et musclée. Sa peau était halée, ses yeux verts pétillaient et elle avait une coupe très courte à la garçonne.
D’ailleurs, de loin, Mulder cru que c’était un jeune homme, avant d’apercevoir les reliefs sous son T-shirt et ses traits si féminins.
Elle était très jolie. Fowley ne la connaissait pas. C’était l’ambassadeur qui avait demandé à la jeune fille de servir de guide à l’enquêtrice.
-Vous êtes Diana Fowley, j’imagine ? Lui dit-elle tout de go.
-Oui.
-Bree Sharp. Je vais vous guider. Je suis aussi votre support logistique. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je vous le trouverais.
-Merci. Vous les connaissiez ? Les deux biologistes français ?
-Oui. Je servais de relais entre la civilisation et la Mission « Eco Recherches ». C’est Daniel Neveux qui m’a recruté. C’est l’un des deux disparus.
-Vous n’êtes pas retournée là-bas pour voir où ils avaient pu passer ?
-Non ! Le gouvernent français me l’a interdit. Trop dangereux. Ils ont préféré vous envoyer pour enquêter, et qu’on aille sur place toutes les deux. C’est moins risqué. Mais au fait, c’est qui ça ? Demanda-t-elle en regardant le profiler.
-Ah ! Voici Fox Mulder. Précisa Diana en montrant son partenaire d’un geste de la main.
La jeune femme la regardera d’un air désapprobateur.
-Je ne savais pas que vous seriez deux. On ne m’avait parlé que de vous, Diana Fowley. Et mes employeurs ne sont pas le genre de personne à faire des erreurs aussi grossières ou à omettre ce style de « détail ».
-C’est une décision de dernière minute. Il me sera très utile pour mon enquête. C’est un psychologue chevronné. Il pourra nous aider à trouver les scientifiques si jamais ils ne sont plus au camp de base. Il saura prévoir leur comportement.
La guide souffla.
-Bien. De toute façon, j’imagine que je n’ai pas le choix. Par contre, on va devoir rhabiller notre petit « Ken » car s’il rentre dans la jungle avec ça, il n’en ressortira jamais vivant.
Fowley le regard alors avec des yeux signifiant « Qu’est ce que je vous avais dit ?! »
Mulder avait compris. Il fallait absolument qu’il change de vêtements.
-Je connais une petite boutique pas loin d’ici. Ca ne vous coutera pas trop cher.
Mulder approuva, de toute façon il n’avait pas le choix. Il était un peu gêné de faire perdre du temps, un temps précieux, à l’expédition, mais comment aurait-il pu savoir ? Et puis Fowley avait raison : Il sera à coup sûr très utile à leur mission et il avait eu raison de s’imposer à elle, ses qualités ne pouvaient pas nuire à leur enquête, bien au contraire.

Quelques minutes plus tard, Mulder sorti de la cabine d’essayage d’un petit magasin de vêtements du centre de Cayenne, recherchant l’approbation dans les yeux des deux femmes qui lui faisaient face. Elles le regardaient tout en le jugeant, comme le ferait un directeur de casting face à un acteur en recherche d’emploi.
Bree Sharp laissa échapper un grand sourire.
-Ah bah voilà, c’est beaucoup mieux comme ça. Je vous trouvais déjà sexy tout à l’heure, mais là, j’ai carrément envie de vous croquer tout entier !
Mulder sourit. Visiblement, la petite guide n’était pas timide, pas du tout même. Ses hormones fonctionnaient à plein régime, son jeune âge sans doute. Fowley, elle, était beaucoup plus pondérée. Fox la regarda alors, de manière interrogative.
-Et vous Diana ? Vous en pensez quoi ?
-J’en pense qu’on a assez perdu de temps comme ça ! On y va : Mais j’avoue qu’elle a raison, ça vous va bien.
Mulder était satisfait. Ils pouvaient enfin se mettre en route.











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Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 11:26



Chapitre 6 « Amazonie »









Forêt tropicale – 110 km à l’Ouest de Cayenne.

11h27


-C’est encore loin ? Demanda l’agent spécial, comme un enfant pressé d’arriver.
-Un cinquantaine de kilomètres. Répondit Bree Sharp.
-Nous serons donc là-bas dans moins de trois heures.
-Pas si sûr, petit renard. Lui répondit-elle sur le ton de la drague. La route s’arrête dans un peu plus de 40 kms. On devra faire le reste à pied, et le terrain est sacrément escarpé.
-Vous appelez ça une route ? Sérieux.
-Dans le coin, quand une voiture peu rouler dessus, c’est une route ! C’est sûr que ce n’est pas Washington et que le bitume n’existe pas pour aller là-bas, trop peu de trafic. Mais voyez le bon coté des choses. Pas de bouchons, pas de feu-rouges, ni de flics ou de radar.
-Comment voulez-vous qu’il y ait tout ça ? Il n’y a même pas de pavés sur la piste, c’est de la terre. Et il n’y pas de panneau non plus.
Mulder n’avait pas tort.
-Des panneaux ? Mais pour quoi faire ? Vous voulez indiquer quoi ici ? Plaisanta-t-elle.
-Je ne sais pas. « Camp de Base scientifique français dans 1,5 km ! »
Bree Sharp le regarda en souriant, puis jeta un petit coup d’œil à Diana dans le rétroviseur. Elle aimait beaucoup son sens de l’humour.
Elle conduisait très vite pour le terrain en piteux état, une Jeep verte ressemblant à un véhicule militaire datant de la guerre du Vietnam. Mulder était à ses cotés.
Les trois passagers sautaient sur leur siège comme des jouets à ressort tant la piste était mauvaise et les amortisseurs en fin de vie.
-Je crois que j’ai mal au cœur, avoua Mulder. Je commence à être malade.
-Vous êtes mignon mais, ce que vous pouvez être une petite nature ! J’aime bien les hommes un peu sophistiqués, mal là, c’est too much. Prenez exemple sur Diana, ban sang, elle a l’air d’une vraie aventurière, elle.
-C’est déjà mon modèle. Répliqua Mulder sarcastiquement en se tenant le ventre et la poitrine.
Le jeune agent aux lunettes était pâle, presque livide. La conductrice le remarqua et s’en inquiéta un peu plus.
-Vous êtes sûr que ça va aller, Fox ? On a encore pas mal de route.
Mulder allait de plus en plus mal. Il passait par toutes les couleurs et suait à grosses goutes.
-Je ne pourrais jamais aller au bout. En tout cas, pas tout entier.
-D’accord, je m’arrête.
La belle aux cheveux courts joint le geste à la parole et arrêta la jeep. Le malade en sortit à grande vitesse et vomit contre un arbre. Quand il eut fini, il regagna le véhicule et apparemment, cela l’avait soulagé car il semblait avoir retrouvé des couleurs.
-Mulder, ça va mieux ? Lui demanda sa coéquipière, visiblement inquiète pour sa santé.
-Oui. Merci Diana.
-C’est sans doute à cause de la chaleur, de l’humidité et de l’état de la piste. Vous avez le mal des transports d’habitude ? Lui demanda Bree.
-Je n’en sais rien. Jusqu’à présent, ça c’est toujours bien passé. A ce point là ça ne m’était jamais arrivé avant. Mais je dois reconnaitre aussi que je n’avais jamais été secoué comme ça.
-Faut vraiment pas que vous montiez sur un bateau en cas de mauvaise mer, vous ! Lui conseilla la guide.
-J’essayerai de suivre votre conseille. Répondit l’agent spécial.
-Bien. On peut repartir, maintenant ? On a encore pas mal de route.
-Oui, c’est bon. Allez-y. Je crois que je n’ai plus rien à régurgiter, de toute façon.
Elle remit le contact et repris la route. Fowley observait son partenaire pour voir si tout allait bien. Bree Sharp aussi jetait à œil à Mulder de temps à autre. Elle remarqua à ce moment là et pour la première fois qu’il portait une alliance. Pour essayer de le détendre, elle décida d’évoquer ce sujet avec lui.
-Au fait, désolé de vous avoir légèrement dragouillé toute à l’heure. Je n’avais pas vu que vous étiez marié. Sinon, je ne me serais jamais permise.
-Ce n’est pas grave. De toute façon, je ne peux pas vous en vouloir pour ça. C’est même assez flatteur.
-Ah ! Finalement, je crois que je recommence à vous apprécier, moi !
Mulder sourit. Fowley n’en perdait pas une miette.
-Vous êtes vraiment ce qu’on appelle un cœur d’artichaut ?
-Je crois qu’on peu dire ça, oui.
Fox avait l’intention d’en savoir un tout petit peu plus sur elle.
-Qu’est-ce que vous faites ici ? Lui demanda-t-il. Comment avez-vous atterri dans cette région ?
La jeune femme était heureuse qu’il s’intéresse un peu à elle, à son histoire.
-En fait, c’est une très longue histoire. Mes parents sont anglais et je suis née à Salisbury, mais j’ai grandit à Long Island, dans l’amour et à l’abri du besoin. Mon père était entrepreneur dans le bâtiment. En fait, il construisait des immeubles ou des résidences pavillonnaires et les revendaient au compte goutte pour se faire un maximum d’argent. A la base, il était expert comptable puis s’est dit qu’il était temps de s’enrichir lui-même plutôt que de voir les autres, ses patrons, en profiter et ne faire que voir tout cet argent lui passer devant le nez, sans qu’il soit vraiment à lui. Ma mère ne travaillait pas. Je ne l’ai jamais connu, exerçant un emploi. Elle m’a dit qu’elle était employée de bureau, en Angleterre, jusqu’à ce qu’elle se marie avec mon père et qu’elle tombe enceinte. Elle nous a élevé, mes deux petits frères et moi. Pour leur plus grande fierté, j’ai toujours été en avance au niveau scolaire. J’ai sauté plusieurs classes alors que mes frères étaient systématiquement dans la moyenne. A quinze ans, j’étais à la Fac et quand je suis arrivé, l’un des mecs les plus charismatiques de ma classe était un leader écolo. Declan Minsch. Il voulait venir dans la région, en pleine Amazonie, pour dénoncer la déforestation et l’extermination de la nature causée par l’exploitation forestière outrancière des grands groupes commerciaux. Il recherchait des candidats motivés pour le suivre dans son périple humaniste, humanitaire et écologiste. Pour l’impressionner, j’ai tout de suite dit oui, mais il ne m’a pas prise au sérieux. Il m’a dissuadé de le faire, m’a dit que j’étais trop jeune, mineure, que ça gâcherait ma vie, mes rapports avec mes parents etc.…J’ai décidé de ne pas l’écouter et je l’ai suivi. J’étais amoureuse, on pourrait même dire « méchamment mordue ». J’étais une gamine. Sacrément têtue en plus, et sûre de moi. Mais il n’avait pas tort. Mon père était furieux. Il voulait intenter un procès à Declan, au groupuscule écolo, à la Fac, bref, à tout le monde. Il voulait lui mettre sur le dos son armée d’avocats et m’a dit qu’il aurait sa peau. Je lui ai dit que s’il faisait ça, je ne me considèrerais plus comme sa fille. Que je le rayerai de ma vie. Ma mère était effondrée. Mes petits frères étaient apeurés. Ils ne comprenaient pas ma décision et m’en voulaient des les « abandonner ». Tout ce qu’ils voulaient en ce monde ces deux bouts de choux, c’était « revoir leur grande sœur ». Ne pas les avoir revus depuis tout ce temps, c’est sans doute la plus grande blessure de ma vie.
A cet instant, Mulder repensa à sa sœur disparue, Samantha. Bree Sharp continua.
-Dans les larmes, les cris et la crainte, je suis monté à bord de l’avion affrété par l’association de Declan. C’était un vieux cargo tout pourri. Je ne sais même pas comment on a fait pour décoller avec un truc pareil. Toujours est-il qu’on a atterri à Cayenne car la présidente adjointe de leur association était française. Le coté international de la cause écolo ! On a fait quelques actions d’éclat dans le coin, contre de grands groupes qui coupent tous ces arbres pour leur profit personnel, notamment pour en faire des sacs en papier. Vous y croyez, sérieux ? Dévaster cette si belle nature sauvage pour en faire des sacs afin que des affamés puissent y mettre leur hamburger pour pouvoir le manger chez eux. Vous parlez d’une logique ! Le monde marche vraiment sur la tête pour trouver ça normal !
-Et que s’est-il passé ensuite ? Voulu savoir Fowley.
-Assez vite, on s’est retrouvé à cours d’argent et de vivres. On avait beau être humanistes au plus profonds de nos cœurs, on en restait des hommes des femmes. Des tensions sont apparues entre nous. Les plus faibles nerveusement voulaient rentrer. Ils en avaient marre. Ironiquement, Declan en faisait parti. La française aussi. Moi j’ai voulu rester. Je suis tombée amoureuse du coin. Je n’en repartirais pour rien au monde. Tout ce que je souhaite, c’est mourir ici.
-Espérons que ça ne vous arrive pas de si tôt. Lui dit Mulder avec son habituel humour noir.
-Je crois au Destin. Si c’est le mien de partir demain, je l’accepterai, de toute manière, je n’ai pas le choix. La mort vous prend où elle doit le faire, que ce soit à Bagdad, à Samara ou en Guyane. Mais avouez qu’il y a pire comme endroit pour pousser son dernier soupir.
-C’est vrai que c’est un endroit vraiment somptueux.
-C’est pour ça que j’ai absolument voulu y rester. Je me suis donc établi à Cayenne. Au début, ça a été très dur, je n’ai pas mangé tous les jours, loin de là. Puis de fil en aiguille, je me suis fait des relations, j’ai fait quelques connaissances et j’ai rencontré des gens vraiment extraordinaires. J’ai traversé cette jungle dans tous les sens et je la connais comme ma poche à présent. Pour profiter de cette qualité de vie et pouvoir vivre de ma passion pour cet environnement majestueux, j’ai décidé d’y devenir guide ; afin de montrer aux touristes les meilleurs endroits du coin et pourquoi il faut absolument les préserver.
-C’est une très belle histoire.
-Je vous remercie. Et vous, Mulder ? Comment avez-vous rencontré votre femme ? Comment vous êtes vous retrouvé avec cette alliance à votre doigt ? Je ne sais pas trop pourquoi, mais je ne vous imagine pas « marié ». Vous vous appelez Fox, mais vous me faites plutôt l’impression d’être un Loup Solitaire, un Maverick, pas le genre de type avec une vie plan-plan, des enfants bien sages et un pavillon en banlieue.
-Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? Lui demanda-t-il, estomaqué d’avoir été percé à jour par quelqu’un qui ne l’avait vu que quelques heures, en voiture et dans des conditions qui n’étaient pas tout à fait favorables à l’analyse d’autrui.
-Principalement, le fait que vous soyez là, avec Diana, alors que vous ne deviez pas y être. Ce n’est pas le genre de truc que ferait un bon mari.
-Si vous le dites. En fait, j’ai rencontré ma femme au travail. J’ai arrêté l’homme qui a tué son frère.
-Ah oui, je vois. Vous étiez son héros ! Un peu comme l’était Declan pour moi. Vous avez vu ce que ça a donné pour nous ? Il m’a abandonné au moindre coup de mou, alors que moi, je l’ai suivi en pleine jungle contre l’avis formel de ma famille. C’est ça l’Amour Fox ! Ca correspond plus à ce que vous avez fait pour Diana en venant ici que de ne pas prévenir votre femme de votre absence prolongée. Car je suis sûre que vous ne l’avez même pas prévenue, n’est ce pas ?
Fowley était gênée.
-J’ai quand même laissé un message sur le répondeur.
-Un message sur le répondeur ? Il n’y a rien de plus impersonnel que ça. Et vous n’avez même pas honte ! Vous croyez qu’une femme aimante va se contenter de ça ? Si je peux vous donner un conseil, dès que cette mission est fini et que vous rentrez chez vous, serrez votre femme bien fort dans vos bras et dites lui que vous l’aimez. On ne le fait jamais assez et après on regrette. Declan est peut-être trader aujourd’hui ou alors il bosse pour Exxon, tout est possible. Mais je suis quand même contente qu’il m’ait fait découvrir cet endroit car c’est l’un des plus beaux du monde. Quand il est parti je n’ai pas pu lui dire que je l’aimais alors que j’étais folle de lui. J’étais trop fière sans doute. Ne faites pas la même erreur que moi, Fox. Ne laissez pas votre fierté étouffer vos sentiments.
Mulder sourit et approuva, en silence.



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Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 13:58



Chapitre 7 « Camp de Base »










Jungle Amazonienne - Guyanne

17h21


Les trois acolytes étaient arrivés au bout de la piste. Mulder n’avait plus été malade, ce qui avait grandement soulagé ses deux accompagnatrices.
Ils avaient pris leur sac à dos et avaient commencé à marcher sous l’impulsion très tonique de Bree Sharp qui avait déjà pris plusieurs dizaines de mètres d’avance sur les deux autres, pourtant très motivés et pressé d’arriver au camp de base des scientifiques. Malgré son petit gabarit, c’était une véritable force de la nature et elle évoluait sur ce terrain escarpé aussi aisément qu’un citadin sur du macadam. Cela semblait facile pour elle et les deux agents spéciaux n’en croyaient pas leurs yeux.
-Elle est vraiment très loin, se lamenta Mulder. Avec le recule, je crois que je préférais quand elle était plus près et qu’elle me draguait.
-Je ne suis pas si loin que ça, Fox. Et puis, je ne vous draguerais plus, ça vous ferais trop plaisir. En plus, maintenant, je sais que vous êtes marié, alors ça ne risque pas de se reproduire, croyez moi.
-Ca alors ! Se dit-il. Elle a vraiment l’ouïe fine. Un vrai animal sauvage.
Il n’en croyait tout simplement pas ses oreilles et se retourna vers Fowley pour chercher du soutient mais elle le regarda d’un air qui signifiait plus ou moins « Avance et tais-toi ! ».
Cette randonnée forcée leur permettait de déambuler au cœur de cette forêt dense et magnifique qu’on surnommait à juste raison : Le Poumon de la Terre.
L’air ambiant était moite et leurs vêtements collaient littéralement à leur peau qui suintait. De grandes auréoles de sueurs se dessinaient à divers endroit de leurs vêtements et s’agrandissaient à mesure de leur marche. Cet atmosphère très lourd et difficilement respirable était chargé d’humidité à 80% et la chaleur était étouffante.
De nombreux animaux rampant grouillaient autour d’eux et d’autres, volants, tournoyaient comme des charognards.
-J’imagine que c’est encore loin. Se lamenta Mulder. Je n’ai même pas envie de vous demander, je connais déjà la réponse, ajouta-t-il avec un sarcasme coutumier.
-Profitez de la vue, Fox, au lieu de vouloir arriver au plus vite à tout prix. Parfois le voyage est plus beau et plus enrichissant que l’arrivée. Les buts de chaque chose ne se trouvent pas forcément tous à la fin d’un périple, mais quelques fois en plein milieu.
-C’est de la philosophie créole ?
-Arrêtez Mulder ! Lui demanda sa partenaire qui en avait un peu assez. Elle a raison, profitez un peu de la vue. Ce n’est pas tout les jours qu’on peut voir un écosystème comme celui-là.
-C’est vrai, je le reconnais.
Et Mulder se mit à tourner la tête à gauche et droite, la levant également et observant tout autour de lui pour apprécier le voyage comme Bree le lui avait recommandé.
La guide était heureuse de ce revirement et se tourna vers l’agent spécial.
-Vous voyez ce que vous étiez entrain de rater ?! Et pour répondre à votre question, nous sommes bientôt arrivé au camp de base, contrairement à ce que vous pensez. C’est à 200 mètres.
Fox se mit à souffler de satisfaction.
Quelques minutes plus tard, ils étaient enfin arrivés à destination.
Diana Fowley scannait les lieux de ses yeux de lynx, comme elle aimait à le faire, à la recherche du moindre indice.
-C’est ça le camp de base de deux biologistes français de renom ? Demanda Mulder, aussi surpris qu’écœuré.
-Oui, pourquoi ? Lui répondit Bree. Vous vous attendiez à quoi ? A un Hôtel 5 Etoiles ?
-Non, mais je pensais que ça serait un peu plus propre et rangé. Là c’est carrément le bazar. On dirait une chambre d’ado.
-J’aimerai bien voir votre appartement si vous étiez célibataire, lui répliqua Diana. Ou le bureau des X-Files si je ne mettais pas un peu d’ordre au quotidien.
-Vous êtes vraiment mauvaise langue, Fowley. Je vous garantie que je suis une véritable fée du logis.
-Bizarrement, je demande à voir.
Malgré son aspect désordonné lié à son côté passionnel, Mulder avait raison : le camp de base des professeurs Lacroix et Neveux était dans un désordre indescriptible, véritablement sans dessus-dessous.
Leurs affaires étaient éparpillées partout et déchiquetées.
-La radio est morte ! Remarqua immédiatement la guide.
-C’est pour ça que les français n’avaient plus de nouvelles. Répliqua Fowley.
-Qu’est-ce qui a bien pu faire ça ?
-J’en n’ai aucune idée. Mais c’est vraiment un carnage !
-Bon, ben, maintenant, reste plus qu’à trouver les deux savants.
-Je crois que je les ai trouvés ! Coupa Mulder, pour répondre à Bree. En tout cas, l’un d’entre eux. Ou peut-être les deux, finalement. Difficile de savoir.
L’agent spécial était visiblement écœuré, bien plus qu’en arrivant sur le camp. Il était rentré dans une des tentes et venait de voir les restes d’un des deux biologistes.
-Quoi ? Lui demanda sa partenaire qui n’en croyait pas ses oreilles.
-Allez-y, Diana. Entrez, je vous en prie. Moi, je crois que j’ai eu ma dose.
Mulder s’éloigna mais fixait la tente de camping pour voir la réaction de sa coéquipière.
La grande brune entra et découvrit l’horreur. Il s’agissait de Daniel Neveux. Il avait été, en partie, dévoré par un animal sauvage. Aux vues du carnage, il lui passa même par la tête que les bêtes avaient dues s’y mettre à plusieurs pour provoquer une telle chose.
Le scientifique avait eu les viscères et la chair dévorées, ainsi que les yeux, les lèvres et le nez.
La métisse algonquine essayait de trouver des indices mais rien, juste le cadavre à moitié déchiqueté du français aux cheveux blonds.
La seule chose mystérieuses qu’elle remarqua fut une substance gluante et collante sur certaines parties du cadavre.
Elle ressorti en soufflant. C’était vraiment une scène très difficile à soutenir du regard. Et puis l’odeur était pestilentielle. Les mouches étaient là par dizaines à tournoyer.
Certaines s’étaient même posées sur Diana qui les avaient chassées d’un geste résolu.
-Je crois que j’ai aussi trouvé son collègue, précisa quant-à elle la jeune Bree qui venait de ressortir de l’autre tente. Je ne sais pas ce qu’il y a dans celle où vous êtes entré, mais si c’est comme dans celle-là, c’est vraiment dégueu !
-C’est surement pareil, mademoiselle Sharp, lui répondit Mulder.
-Il faut qu’on sorte ces malheureux de là, leur dit Fowley. On doit mettre leurs restes dans nos sacs de couchage et les ramener à Cayenne au plus vite.
-Vous oubliez déjà qu’il faut aussi qu’on trouve qui ou quoi leur a fait ça, Diana ? Lui demanda Mulder, pour la taquiner.
-Je n’ai pas oublié, je ne risque pas d’oublier. Croyez-moi. Mais la première chose à faire est de s’occuper des victimes. C’est une règle qui s’applique partout, en cas de crime, qu’on soit à Washington, Paris ou en même en plein milieu de la jungle.
-Elle a raison. Par contre, on ne pourra pas les ramener à Cayenne tout de suite. Il est trop tard pour rentrer. On va devoir dormir ici.
-Et c’est dangereux la nuit ? Voulu savoir Fox.
-Oui, lui répondit la guide. Si vous n’êtes pas abrité, des bêtes sauvages peuvent vous surprendre. Il y a des serpents, des caïmans, des jaguars et toutes sortes de lézards…En tout plus de 2000 espèces en tout genre prêtes à tailler le bout de gras avec vous.
Mulder était aussi impressionné qu’apeuré.
-J’espère qu’on va tous dormir ensemble cette nuit. Leur dit-il.



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Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 13:59


Chapitre 8 « Marabunta »










Camp de base de la Mission « Eco Recherches »

20h54



Les deux agents spéciaux et la petite guide avaient fait comme ils avaient dit en rassemblant les restes des deux biologistes dans leur sac de couchage. Ils les avaient sorti de leurs tentes et les avaient enterrés peu profond sous la terre avant de les dissimuler sous les branchages. Ils avaient mangé ce que Bree avait emporté, notamment du bœuf séché.
-On est loin d’un repas chez les Mac Lachlan. Se désola Mulder en faisant référence à leur dernière enquête.
-Sauf que je préfère ce cadre idyllique au château hanté de Castle Rock, précisa Fowley.
-Idyllique, idyllique, c’est vite dit, répliqua le profiler. Surtout si j’en crois l’Etat des deux biologistes.
-Mulder à raison, coupa la guide. L’endroit est, certes, beau, mais il faut le craindre autant que l’admirer.
-En parlant de ça, vous croyez toujours à votre thèse de la maladie, Mulder ? Lui avait demandé sa partenaire.
-Non. C’est un animal sauvage qui leur a fait ça.
-Lequel ? Je n’ai jamais vu des blessures comme celles-là. Répliqua Diana.
-Moi oui ! Lança Bree Sharp.
-Et vous comptez nous dire de quel animal elles venaient ? Lui dit Mulder, sarcastique.
-C’était des fourmis !
-Des fourmis ? Attendez, vous plaisantez ?
-Hélas non, Diana. La fourmi est un animal très organisé et particulièrement vorace. Cette substance que vous avez vue sur le corps du professeur Neveux, elle est contenue dans l’abdomen de certaines fourmis qui s’agrippent à leur proie et le font exploser pour les engluer, les paralyser. Elles peuvent également projeter de l’acide formique et mordre. Certaines sont aussi pourvues d’un aiguillon pouvant injecter un venin mortel.
-Quelle espèce de fourmis pourrait faire ça ? Demanda Mulder
-Une espèce que je ne connais pas !
-Une nouvelle espèce ! Théorisa Fowley.
-En tout cas, elles sont forcément très nombreuses pour faire autant de dégâts, émis Fox. Ce ne sont pas quelques dizaines voir quelques centaines de petites fourmis qui ont pu faire une telle chose. Elles ont dues attaquer en masse.
Bree Sharp avait les yeux dans le vague. Elle pensa à quelque chose qui pouvait peut-être expliquer cela, l’état des corps des deux scientifiques.
-Il y a peut-être une explication. La Marabunta !
-La Marabunta ?
-Ecoutez Mulder. Ce que je vais vous dire, va sans doute vous paraitre dingue mais tout cela est vrai. Tous les villageois qui m’en ont parlé n’ont pas pu inventer, c’est impossible.
-Qu’est ce que c’est ? L’implora Diana.
-C’est un terme espagnol qui désigne une migration massive de fourmis légionnaires.
-Ah oui, je crois que ça me reviens. Dans les années 50, ils en ont même fait un film avec Charlton Heston.
-C’est plus qu’un simple film, Fox. Ce n’est pas qu’une fiction ! Ici c’est la triste réalité.
-Dites-nous en plus sur ce phénomène, lui demanda la grande brune.
-Elle est aussi surnommée « Plaga de Hormigas », c'est-à-dire « La Plaie des fourmis ». Plaie, au sens biblique du terme, comme les sept fléaux qui se seraient abattus sur l’Egypte antique quand le pharaon Ramses II a refusé à Moise de libérer son peuple. Elle dévaste tout sur son passage et rien ne peut l’arrêter.
-Il doit forcément y avoir une raison à ça ? Emis Mulder.
-Si c’est le cas, personne ne la connait. Ni les locaux qui vivent là et subissent cette plaie depuis des siècles, ni les scientifiques qui se sont penchés sur la question. Apparemment, ça concerne les Hormigas Cazadoras, des fourmis chasseuses du genre Eciton. Cette espèce de fourmis ne vit que sur ce continent et leurs colonies sont composées de 150 000 à 700 000 individus. Leur reine peut pondre jusqu’à 50 000 œufs par jours, je vous conseille donc de ne pas trop compter sur le fait qu’une fourmi ne vit que quelques mois. On les appelle « Légionnaires » parce qu’elles n’ont pas de nid. Elles alternent donc deux phases de propagations, la phase sédentaire et la phase nomade. Durant la phase sédentaire, la reine en profite pour pondre et les larves de la précédente génération deviennent adultes. Comme vous pouvez l’imaginer, la Marabunta concerne la phase nomade. Toute la colonie se déplace à un rythme de 200 mètres par jour environ, transportant la reine impotente et des milliers de larves. Cela forme un tapis brunâtre de plusieurs centaines de mètres de longs, une mâchoire gigantesque que rien n’arrête. Tout être vivant n’ayant pas la capacité physique de fuir est dévoré sur place, sans répit ni pitié ; et cela comprend les animaux attachés et les humains immobilisés par l’ivresse ou la maladie par exemple. Quand elles sont en période de raid nourricier, ces bestioles avalent beaucoup plus de proies que les grands prédateurs.
Mulder et Fowley furent exorbités, mais aussi dégouttés par le récit de la jeune guide. Ils n’en croyaient tout simplement pas leurs oreilles.
-Vous croyez à cette thèse ? Lui demanda tout simplement Diana.
-Je ne sais pas. C’est un phénomène cyclique. Elles ne connaissent ni obstacles, ni ennemi. Là, l’état dans lequel est le camp de base, ne correspond pas tout à fait aux dégâts énormes que peut faire une Marabunta, du moins pour ce que j’en sais.
-Vous voulez dire que ce sont des fourmis qui leurs ont fait ça, que la Marabunta est l’explication la plus probable à ce massacre, mais que le modus operandi est légèrement différent ?
-Oui, Fox. Ce que je veux dire, c’est que si c’était la Marabunta qui était responsable de ce carnage, il ne resterait plus rien autour de nous, ni biologistes, ni camp de base !
-Elle vient peut-être juste de passer. Proposa Fowley. Le terrain n’était sans doute pas propice à avaler la totalité des victuailles, ou elles n’avaient peut-être plus assez faim pour tout manger.
-On parle du plus grand prédateur du monde, Diana. Vous imaginez tomber à l’eau au milieu des requins et compter sur le fait qu’ils ont bien diné juste avant ? La probabilité est infime.
-Et vous n’avez pas d’autre théorie ? Lui demanda Mulder.
-Je dois reconnaitre que je suis en panne sèche. Je n’avais rien vu de tel auparavant. Mais c’est vous les enquêteurs. Vous en dites quoi, vous, de ce massacre ? Vous êtes expert en psychologie Fox, alors, on vous écoute. Qui peut faire une telle chose, à par un animal sauvage ?
-Malheureusement, l’être humain est capable d’égaler la sauvagerie des bêtes les plus féroces. J’ai déjà vu le cas. Mais en ce qui concerne notre affaire, je suis obligé de reconnaitre que vous avez raison. Ce sont certainement des fourmis qui ont fait le coup. Tout ce que j’espère c’est qu’elles ne rodent plus dans le coin et qu’elles ne vont pas nous faire subir la même chose.
-Je pense qu’elles sont partie et qu’on ne risque pas grand-chose, répliqua Bree. Le mieux c’est qu’on se partage les tentes et que je dorme avec Diana.
-Je vais dormir seul ?
-Pas de panique Mulder, lui dit Diana. Il n’arrivera rien cette nuit et demain on ramène les corps à Cayenne. L’enquête est bouclée, nous avons nos réponses. Ce sont des fourmis légionnaires qui ont fait le coup. Toutes les preuves et les constatations vont en ce sens. Ca devrait vous faire plaisir, on va pouvoir aller dans le Rhodes Island pour enquêter sur le cas de possession dont vous m’avez parlé. En plus, le bureau ne risque pas de remarquer notre absence en ayant raté que le lundi et le mardi.
Mulder acquiesça.
-Et comme cela ne concerne pas un phénomène paranormal mais quelque chose de naturel, j’ai gagné le droit d’avoir une plaque à mon nom sur vôtre bureau. C’était un pari et vous devez vous y tenir. C’est vraiment arrivé beaucoup plus tôt que vous l’avez imaginé, j’en suis sûr ! Se félicita-t-il.
-Ce n’est pas une affaire officielle du Bureau, Mulder. Lui rappela-t-elle, telle une douche froide. Mais admettons. Je veux bien vous l’accordez car je suis magnanime.
Bree Sharp sourit. Elle paraissait, à présent, sous le charme de Diana, notamment de sa voix légèrement grave et de ses inflexions pleines d’assurances.
-Allez, allons nous coucher. Plus on se lève tôt demain matin, plus vite vous pourrez repartir chez vous.
Les deux agents obéirent à la jeune femme et gagnèrent leur couchage après s’être souhaité une bonne nuit.

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Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 14:00



Chapitre 9 « Les Fourmis »










22h29


Toute la nuit, Mulder avait repensé à la Marabunta et à l’état des deux cadavres.
Durant les années qu’il avait passé au Service des Sciences du comportement comme profiler, il avait vraiment vu des choses horribles mais il restait un être humain. Même si de telles atrocités devenaient quotidiennes pour certaines personnes, aucun être sein d’esprit ne saurait s’en accommoder ou s’y habituer. C’était également le cas de Fox après ce qu’il avait vu en arrivant au camp de base des deux français.
La guide Bree Sharp suspectait des fourmis et avait pensé à la Marabunta, un phénomène dévastateur et cyclique. Mais ce que l’expert en psychologie criminel avait vu ne ressemblait pas à la migration meurtrière décrite par la guide et divers témoignages.
Durant le repas, principalement frugale, Bree avait évoqué les récits de plusieurs voyageurs et explorateurs.
Armand Reclus, un explorateur français ayant vécu au XIXème siècle avait été témoin du phénomène implacable lors de son exploration de l’Isthme de Panama, juste avant le percement du canal. Il avait évoqué un tapis brunâtre, un délai de cinq minutes maximum pour transformer un animal de la taille d’un rat en squelette parfaitement nettoyé, des chiens et des porcs paniqués s’enfuyant de manière éperdue et des maisons débarrassés de toutes leurs vermines et des victuailles présentes en un temps record.
La jeune femme avait aussi évoquée Dana et Ginger Lamb, un jeune couple de voyageurs qui vivaient de chasse, de pêche et de cueillette dans la jungle, à l’orée des années 50. Contrairement à Reclus, les jeunes gens avaient décrit leur vie au cœur de l’Amazonie comme agréable. L’explorateur, lui, évoquait plutôt une éprouvante et épuisante succession d’épreuves. Mais d’après leurs dires, leur vie se rapprochait d’un séjour dans l’Eden…jusqu’au jour où ils assistèrent, médusés, depuis l’autre rive d’une petite rivière où ils avaient réussi à trouver refuge, au déplacement assassin de l’immense colonie. Ils avaient décrits avec beaucoup de précisions et une certaine forme une candeur, renforçant ironiquement leur crédibilité, comment les fourmis, précédés d’éclaireurs, avaient envahi leur camp. Ce qui les avait fortement surpris c’était l’organisation parfaite au sein du groupe, transportant leurs couvains et leurs larves et se les repassant les unes aux autres, formants des ponts pour franchir les obstacles ou les petites cours d’eau, dépeçant tous les produits comestibles sur leur route et cherchant même à traverser le feu pour également dévorer le gibier mis à boucaner.
Toutes les images de ces horribles récits imprégnaient à présent le cerveau du psychologue. Il n’arrivait pas à les ôter de sa tête et ne pouvait absolument pas imaginer ce qu’il se passait au même moment dans la tente voisine, celle qui était occupée par sa partenaire et la petite guide aux cheveux courts. Les images des fourmis meurtrières étaient bien trop présentes en lui pour ça.
Les deux femmes étaient dos à dos et Diana essayait de dormir, tout en ayant, également, des images de centaines de milliers de fourmis dans la tête. Mais tout à coup, Bree Sharp s’adressa à elle.
-Diana, vous dormez ?
La grande brune avait les yeux écarquillés.
-Non.
-Je n’ai pas vu d’alliance à votre annulaire gauche, lui dit la guide après un petit temps.
Fowley sourit.
-Vous tenez vraiment à ce qu’on en parle maintenant ?
-Si vous faites références à cette tente et à la menace qui rode, je vous signale que le moment idéal n’existe pas. On dit qu’il y a un temps pour tout et on attend toujours le bon moment mais c’est une chimère. Alors faisons les choses quand on en a envie. Vous ne croyez pas ?
-C’est une façon intéressante de voir les choses. Mais je ne sais pas si c’est valable partout. Si on suivait votre philosophie à Washington, des tas de choses seraient très différentes, ça c’est sûr. Mais peut-être trop différente pour une majorité de gens qui préfèrent le statu quo.
-C’est vrai, et si tout le monde pensaient comme ça, les choses, y compris les pires, ne changeraient jamais.
Diana acquiesça et ferma les yeux quelques secondes.
-C’est vrai que je ne porte pas d’alliance, Bree. Parce que je ne suis pas mariée.
-Et vous avez quelqu’un dans votre vie ?
La jeune femme était trop contente de s’être engouffré dans la brèche, d’avoir enfin fait céder la carapace de Fowley.
-Non.
Bree était, à la fois, heureuse et très surprise.
-Personne ne fait battre ce petit cœur ?
-Il bat pour mon travail uniquement. Je n’ai pas le temps pour autre chose.
-Je ne peux pas croire ça. Disons simplement que vous n’avez pas trouvé la bonne personne.
-C’est possible. Approuva l’agent spécial.
-Tous ceux que vous côtoyez doivent vous paraitre fades, sans intérêt. Je suis sûre que vous ne voyez que leurs défauts, qu’ils vous sautent littéralement au visage. Vous devez penser que personne ne vous mérite.
-Ca ferait de moi l’orgueil personnifié.
-Et ça serait un mensonge ? Oui vous êtes fier de qui vous êtes, mais vous vous êtes donné du mal pour ça. Vous ne vous accordez aucun répit, dans tout ce que vous faites et vous réussissez tout ce que vous entreprenez. Ce serait dommage de faire dans l’humilité. Et ça ne traduirait, en aucun cas, la réalité.
-Je suis orgueilleuse, c’est vrai, mais il y a un domaine où vous me surpassez. C’est la perspicacité. Et c’est une enquêtrice chevronnée qui vous dit ça. Vous n’avez jamais pensé à devenir psychologue ?
Bree se mit à rire.
-Non, les bureaux feutrés, ce n’est pas mon truc. Mais, vous savez, si j’arrive à lire dans le cœur et la tête des gens, c’est grâce à cette forêt.
Diana fut très surprise.
-Là, il va falloir que vous m’expliquiez.
La jeune guide sourit de la méprise possible.
-Oh non, rassurez vous, il n’y a rien de paranormal, là-dedans. C’est juste qu’après le départ de Declan, je suis resté longtemps dans la jungle, à cogiter et réfléchir sur le monde, et on peut dire que tout s’est éclairé. J’ai eu une espèce de révélation, un peu comme le Bouddha, toute proportion gardée, bien sûr. Depuis ce jour, les gens autour de moi sont devenus transparents, diaphanes. Je lis en eux comme dans un livre, un livre écrit en caractères gras.
-C’est un don très pratique pour éviter les écueils.
-C’est sans doute un mécanisme d’autodéfense. Mon cerveau à dû développer cette faculté pour que l’immense souffrance que j’ai ressentie à ce moment là ne se reproduise jamais. Et visiblement ça marche puisque, depuis ce jour, je n’ai plus jamais souffert. Du moins, jamais autant qu’à ce moment là. Et vous aussi, Diana, vous méritez le bonheur. Je peux le lire dans votre cœur.
La jeune femme se mit à caresser l’épaule de l’agent spécial, et d’une manière plus qu’amical.
Diana fut surprise et fit un mouvement d’épaule pour signifier à la petite guide d’arrêter.
Cette dernière fut confuse.
-Oh excusez-moi, je n’aurais pas dû.
-Non, non, ce n’est pas grave. Vous ne pouviez pas savoir.
Bree sourit.
-Comme quoi, je ne suis pas si bonne psychologue que ça finalement. Vous m’attirez Diana. Il fallait que je vous le fasse comprendre.
-Je croyais que c’était plutôt Mulder qui vous intéressait.
-Ce n’est pas incompatible, vous savez ? Peut-être que ça l’est dans votre monde, mais pas dans le mien. Et puis Fox est intelligent et sexy, mais, je ne sais pas, j’ai l’impression qu’on n’a pas grand-chose en commun. Alors qu’avez-vous, je suis sûr qu’on pourrait passer d’excellents moments.
Fowley fut très gêné de cette révélation.
-Je…Heu…C’est très flatteur et je suis vraiment contente que vous vous soyez livrée comme ça, Bree, mais vous êtes quelqu’un de bien et je vous dois la vérité. Ce que vous ressentez pour moi n’est pas réciproque.
-Cette honnêteté vous honore, une fois de plus. Et ça rend d’autant plus dommage cette absence de réciprocité dans mon attirance. Vous…Diana, retournez-vous, s’l vous plait. J’ai besoin de voir vos yeux.
L’agent spécial obéit. Elle venait de la repousser alors elle pouvait bien faire ça pour elle, juste la regarder dans les yeux. Elle se tourna.
Bree plongea ses yeux dans les siens et l’embrassa sur la bouche. C’était un geste désespéré. Elle avait espoir que ce contact charnel lui fasse changer d’avis et qu’elles puissent passer une nuit d’amour. Fowley le savait. Mais elle refroidit ses espoirs.
-Désolé Bree. Ce baiser était agréable mais il ne change rien.
-Attendez, j’ai compris. Ce n’est pas votre orgueil qui vous empêche de trouver l’amour, c’est la peur.
Diana souffla, de ses lèvres légèrement charnues. La jeune femme était décidemment très forte pour déterrer les secrets intimes des gens, même les plus enfouis. Elle poursuivit.
-Vous avez peur de perdre l’être aimé comme vous avez perdu quelqu’un de très proche. Je suis presque sûre que c’est votre mère. Ne pensez pas comme ça, Diana. La vie est ainsi faite, on trouve des gens, on aime des gens, on perd des gens. Mais si vous choisissez de n’aimer personne pour ne pas les perdre, vous ne ressentirez jamais le frisson. Vous ne serez jamais épanouie. Il faut que vous vous ouvriez, Diana, que vous ouvriez votre cœur à la meilleure personne possible. A celle qui vous correspond le mieux. Faites-moi confiance, tomber amoureuse, c’est ce qui peut arriver de mieux dans votre vie. Allez, arrêtons pour ce soir la psychologie de camping et dormons un peu. Bonne nuit, Diana.
Fowley sourit.
-Merci pour la consultation gratuite. Bonne nuit Bree.
Elle se mit à penser à ce que venait de lui dire la jeune femme et cogita tellement qu’elle eu du mal à trouver le sommeil, tandis que la jeune femme, elle, était, depuis longtemps plongé dans les bras de Morphée.





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Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 14:01



Chapitre 10 « Jungle Fever - Multiplication »










Mardi 11 Juillet 1991 - 6h54

Mulder émergea de son sommeil puis de sa tente. Il était aussi moite que l’air ambiant. Il titubait légèrement et ses yeux étaient rougis par le manque de sommeil. Il n’avait, pourtant, jamais été un gros dormeur, bien au contraire, il pouvait se contenter de quelques heures seulement, mais là, les circonstances étaient bien différentes. Il avait pensé aux fourmis et à la Marabunta toute la nuit.
Il sorti de sa tente en se frottant le visage et les cheveux, et s’approcha du coin repas. Il était le premier levé, pour l’instant. Il alluma la petite bouteille de butane qui servait de réchaud aux scientifiques, à l’aide d’un allume-gaz. Il ne fallait surtout pas faire de feu dans cette, si belle, forêt au risque de la voir s’envoler en fumée. C’était strictement interdit. La déforestation était assez importante comme ça pour ne pas, en plus, détruire les lieux à cause d’incendies involontaires.
L’agent spécial mit la cafetière sur le gaz et attendit que le café soit chaud. Il en avait vraiment besoin de ce breuvage énergisant et stimulant. Il fallait qu’il tient le coup et bientôt, ses accompagnatrices et lui allaient pouvoir ramener les corps des malheureux biologistes français à leur famille et sortir eux aussi de cet enfer, enfin.
Mais soudain, alors qu’il était dans ses pensées et qu’il tentait de se réchauffer et de se réveiller, Bree et Diana sortirent également de la tente qu’elles avaient partagées. L’une derrière l’autre. La grande brune était devant. Mulder la regarda tout en buvant de grandes gorgées du liquide chaud et noirâtre qu’il venait de verser dans une tasse. Il était soulagé de voir sa coéquipière en bonne santé.
-Salut Fowley.
Elle le trouva vraiment mal en point.
-Ca va Mulder ?
Il savait qu’il ne servait à rien de minimiser son état.
-Non, je…Je me sens bizarre. J’ai chaud et froid en même temps. Je n’ai pas dormit de la nuit.
-Vous avez dû être piqué par un moustique. Lança Bree, comme diagnostique immédiat.
-J’ai attrapé une maladie ?
-C’est fort probable.
-Décidément ! Ca ne va pas faciliter notre retour à Cayenne avec les corps, ça. Déjà que le voyage aller n’a pas été simple pour moi…Désolé Diana, je ne vous suis pas d’une utilité folle depuis notre arrivée. J’aurais peut-être dû aller tout seul à Providence…
-Ne dites pas de bêtises Mulder. Répliqua Fowley. J’ai été mise seule sur cette affaire mais je préfère largement l’accomplir avec vous. On est partenaire, après tout.
Mulder sourit et apprécia le soutient.
-N’en faites pas trop, vous n’êtes pas crédible.
-On peut me reprocher pas mal de choses mais je ne crois pas que l’hypocrisie en fasse partie. Alors prenez ce que je vous dis pour argent comptant sinon je vous laisse là avec votre fièvre et votre tasse de café.
-OK. Reconnu-t-il. Je veux bien vous croire.
-J’ai ramené des antibiotiques avec moi, leur dit la jeune guide. Quand je suis arrivée dans la région, j’ai due attraper toutes les maladies possibles. J’ai passé mes journées avec une forte fièvre alors je sais ce que c’est. Aujourd’hui je dois être immunisée. Je vais vous les chercher.
-Heureusement que vous êtes là, lui dit Fowley. On va soigner Mulder et après on rentre. S’il fait le voyage comme ça, ça risque d’empirer son état.
Puis elle se retourna vers son partenaire.
-Chacun son tour, hein, Mulder. La dernière fois, je me suis fait hypnotisée et cette fois c’est vous qui êtes victime d’une fièvre tropicale. Notre partenariat démarre vraiment sur les chapeaux de roue. Ce n’est vraiment pas ce à quoi je m’attendais quand j’ai choisi le service des X-files à la fin de mon apprentissage à Quantico.
Soudain, Mulder se retourna vers elle.
-Au fait, Fowley, pourquoi vous avez demandé ce service plutôt que n’importe quel autre ? Je suis sûr que vous auriez été pris partout où il y avait une place. Votre dossier est trop parfait pour un service aussi marginal.
Elle devait lui donner une réponse satisfaisante et crédible au plus vite, mais sans lui parler de son mentor, bien évidemment. Heureusement qu’elle avait un sens aiguisé de la répartie.
-Le votre aussi, je vous signale. Je vous l’ai déjà dit, Mulder, ça dois être la fièvre qui vous rend amnésique. Je me sens très proche des phénomènes paranormaux et je pense que je peux amener ces affaires qui son demeurées non-classées au plus près de leur résolution.
-Ah oui, c’est vrai. Ca m’avait échappé. Je trouvais ça bizarre qu’une agent comme vous ait échouée dans ce service dont le bureau est au sous-sol et n’a aucune fenêtre…Je ne me souvenais plus que la raison était aussi terre-à-terre.
-On a tous nos raisons, Mulder, qu’elles vous paraissent terre-à-terre ou pas. Vivement que Bree vous ramène les antibiotiques, que vous retrouviez votre forme habituelle.
-Je vous donne ça tout de suite, dès que je les aurais retrouvés, leur dit Bree, qui avait entendu toute la conversation, malgré l’éloignement.
Elle cherchait dans son sac à dos mais quelque chose attira son attention.
Une fourmi s’approchait d’elle. Une fourmi beaucoup plus grosse que la normale. La plus grosse qu’elle avait vu, et pourtant, elle en avait déjà vu des centaines au fil des années.
La bête attira tellement son attention qu’elle ne la quitta pas des yeux. Sa taille vraiment inhabituelle la perturba grandement.
Soudain, Bree Sharp remarqua une goutte d’eau qui tomba sur l’animal. La goutte venait d’une feuille située juste au dessus.
Le liquide transparent s’écrasa sur l’insecte qui se mit à se dandiner à son contact.
La guide ne réussi pas à savoir si c’était un mouvement de souffrance ou autre chose, mais il était peu probable que de l’eau, de la simple eau de pluie puise faire souffrir une fourmi, c’était même impossible.
Elle regarda donc l’animal avec la plus grande attention.
Et tout à coup, l’impossible se produisit. La jeune femme vit la fourmi muter et donner naissance à deux individus, deux fourmis.
L’espace d’un instant, elle avait même cru voir double et être atteinte par la même fièvre que Mulder. Mais il n’en était rien. C’était belle et bien la réalité. Devant elle, une seule fourmi, d’une taille déjà anomale, venait de donner naissance à deux insectes, en quelques secondes, juste parce qu’une seule goute d’eau l’avait touchée. Du moins, ce fut comme ça que Bree analysa la situation. Une situation vraiment hors norme. Elle en avait pourtant vu des choses extraordinaires durant les mois qu’elle avait passé dans cette jungle, mais jamais rien de la sorte.
Et les révélations n’étaient pas finies car les deux nouvelles nées grandirent à vitesse grand V et de manière exponentielles, devenant, très vite, bien plus grosses que la fourmi qui leur avait donné naissance.
-Diana, venez voir ! Demanda-t-elle à Fowley, sur un ton teinté d’empressement.
La grande brune la regarda fixement, attendant une précision mais elle comprit très vite qu’elle ne l’aurai pas. Par contre, cela semblait très urgent et il fallait qu’elle s’exécute au plus vite, même si l’état de son coéquipier laissait à désirer.
-Je reviens tout de suite, Mulder, le prévient-elle avant de se diriger vers la petite guide.
-Regardez ça, lui dit Bree en désignant les deux insectes géants du regard.
-Elles sont énormes ces fourmis ! Constata Fowley, éberluée.
-Et ce n’est pas tout. Il y a moins de deux minutes, il n’y en avait qu’une seule et elle était bien plus petite.
-Mais qu’est ce qu’il s’est passé ?
-Une goutte d’eau lui est tombée dessus !
-Quoi ?
-Vous avez bien entendu Diana. Une seule goutte de pluie qui était sur une feuille, est tombée sur une fourmi, déjà plus grosse que la moyenne et elle s’est mise à muter, très vite, pour donner naissance à ces deux énormes bestioles. Je suppose que ses cellules se sont divisées.
Soudain, Fowley eu très peur et se précipita sur les insectes, les écrasant sans pitié sous sa chaussure de marche.
-Mais, qu’est-ce que vous faites ? Lui demanda la guide écolo.
Diana répondit du tac-au-tac.
-Vous ne voyez pas ce qu’il se passe ?
-Si je le vois. Vous venez d’écraser deux animaux qui avaient le droit de vivre autant que vous.
-Vous n’avez rien compris, alors ! C’est ce truc qui est responsable de la mort des deux français !
-Mais comment vous pouvez en être aussi sûr ?
-Réfléchissez. Pensez-y attentivement. Vous avez dit que ce sont des fourmis qui ont fait ça, mais que la Marabunta n’est sans doute pas en cause car il reste des morceaux de cadavre, or les milliers de fourmis de la colonie auraient tout emmené, ils en ont besoin pour nourrir toute leur armée de marcheurs. Par contre, ça pourrait être une toute nouvelle espèce de fourmi, une race inconnue jusqu’ici et que les scientifiques auraient découvert.
-Et le contact de l’eau leur ferait subir une mutation ? Répliqua-t-elle incrédule.
-Comme les Gremlins, coupa Mulder, toujours très fiévreux. Elle a raison. C’est la seule explication logique à la mort des deux biologistes. Aucune autre espèce n’a pu faire ça.
-Mais vous vous rendez-compte ? C’est une découverte révolutionnaire !
-Et que comptez-vous faire ? Demanda Fowley, très inquiète. En ramener un spécimen en ville ? Pour être étudié, au risque qu’il soit exposé à l’eau et se multiplie à volonté ? Ce serait de l’inconscience ! Et vous mieux que quiconque connaissez les dangers de la nature sauvage et les risques à la faire cohabiter avec la civilisation !
Bree Sharp acquiesça, bon an mal an.
-Vous avez raison. Ca serait beaucoup trop dangereux. Il faut ramener les corps de Neveux et Lacroix à Cayenne et revenir avec des scientifiques et des militaires.
-On n’a pas le temps, protesta Fowley. D’ici qu’on revienne, une averse pourrait tomber et une seule de ces créatures en donnerait des centaines en quelques minutes. Ce n’est certainement pas les deux insectes que je viens d’écraser qui ont réduit les deux français en charpie. Ca doit en être d’autres, plus gros, et surement plus nombreux.
-Des fourmis ayants pris plus d’eau ?
-Oui, ou plusieurs fois d’affilé.
-Sans compter que nous sommes encore en saison des pluies, pour quelques jours seulement, certes, mais d’ici là, un seul spécimen à tout le temps de devenir aussi gros qu’un chat et de se multiplier comme une bactérie !
-Alors, vous préconisez quoi, au juste ?
-On se met en route, on les trouve et on les tue, comme je viens de le faire en écrasant ces deux là.
-Mais votre partenaire n’est pas en état ! Protesta-t-elle.
-Ne vous occupez pas de moi, dit Mulder. Donnez-moi les antibiotiques et partez tuer ces saloperies.
-Non ! Trancha la guide. Il est hors de question qu’on vous abandonne ici. Et c’est la guide expérimentée qui parle ! Dans la jungle, on n’abandonne personne, c’est une question d’éthique et de survie. Vous êtes trop faible pour vous défendre si jamais ces bestioles viennent vous attaquer durant notre absence. Il faut qu’on reste ensemble. Les anti-bio’ vous auront requinqués d’ici une petite heure, si tout va bien. A ce moment là, on pourra se mettre en route tous les trois. Et c’est non négociable !
Mulder se retourna alors vers Fowley.
-Vous en pensez quoi Diana ?
-Si c’est non négociable. On suivra les instructions du guide. Donnez-moi les médicaments, dit-elle à Bree, je vais m’occuper de Mulder.
Bree Sharp acquiesça.
-On va s’en occuper toutes les deux.





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Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 14:03



Chapitre 11 « Périple en Forêt - L’Enfer Vert »







Rain Forest

11h22


Comme la guide l’avait prédit, l’agent spécial alla beaucoup mieux environ une heure plus tard.
Ils s’étaient hydratés tous les trois et s’étaient mis en route, à la recherche des tueurs monstrueux des deux scientifiques.
-Comment va-ton les trouver ? Demanda Mulder.
-On ne va pas les trouver, ce sont elles qui vont venir à nous. Les fourmis ont des antennes particulièrement efficaces qui utilisent les phéromones. Elles suivent des pistes laissées par les odeurs de nourriture, et nous sommes de la nourriture.
-Elles ont l’air de trouver l’être humain très à leur gout si j’en crois ce qu’il reste des biologistes. Ajouta l’agent, avec son humour si particulier.
-Si elles sont attirées par nous, pourquoi on a pris la route, au lieu de les attendre au camp ? Demanda Fowley.
-Parce qu’elles ont déjà attaqué cet endroit. Pour elles, il n’y a plus rien là, ce n’est plus un garde-manger digne d’intérêt. Elles n’y reviendront que si elles ne trouvent aucune autre source de nourriture. On avance vers leur nid pour forcer le destin et en finir au plus vite.
-La reine de cette espèce sera sacrément balèze à mon avis. Dit Fox, avec son ton sarcastique.
-Certaines espèces arrivent à se reproduire sans reine. D’un coté ça serait une très bonne chose pour nous car elles vivent dans des colonies très réduites, mais d’un autre coté, si c’était le cas, ça nous compliquerait grandement la tache car s’il ne restait qu’un seul individu en vie, ce spécimen pourrait fonder une autre colonie.
-Des fourmis sans reine, mais comment c’est possible ? Voulu savoir Mulder.
Tandis que le trio poursuivait sa longue marche dans la forêt dense, Bree Sharp répondit.
-Environ 1% des espèces s’organisent hiérarchiquement pour que certaines ouvrières soient habilitées à pondre. Un spécimen est choisi pour être le gamergate, l’individu dominant de la colonie. Il occupe cette place centrale mais son statut et son privilège reproductif peuvent être remis en cause par n’importe qui lors de joutes phéromonales et d’agressions ritualisées. Si nos fourmis tueuses font parti de ce 1%, on n’est pas sorti de l’auberge car ce qu’on a vu risque de se reproduire ad vitam aeternam. On ne pourra jamais en venir à bout.
-On les aura ! Lança Mulder, déterminé et sûr de lui.
-Les Dieux de la forêt vous entendent ! Lui intima la petite guide.
-Au fait, vous savez où on va, Bree ? Demanda Fowley.
-Plus ou moins. Répliqua-t-elle aussi laconiquement que mystérieusement.
-Comment ça « plus ou moins » ?
-Du calme Fox. Tout ce que je peux vous dire c’est que je sens le chemin. Je sens leur piste exactement comme elles nous sentent.
-Vous êtes réceptive à « la piste », comme les natifs américains ? Voulu savoir Diana.
La grande brune, dont la mère était de la tribu Algonquin, était particulièrement sensible à ce genre de chose. Elle se sentit, tout à coup, très proche de cette jeune fille, née en Angleterre, et qui était son exact opposé physique.
-Oui, si on veut. Disons qu’à force de fréquenter cette jungle, elle est devenue mon territoire. Je l’ai apprivoisé un peu comme un citadin apprivoise les lignes de métro, de bus ou les bretelles de changement d’autoroute. A force, je vois et je sens des choses qui m’étaient inconnue avant ça.
-Une sorte de sixième sens ? Proposa Mulder.
-Non. Plutôt une pleine connaissance de mon environnement. Et aussi surement qu’un usager des transports en commun sait quand son train va arriver, je peux vous dire qu’on est dans la bonne direction.
L’ancien profiler acquiesça. Il comprenait ce qu’elle voulait dire, même si il ne l’assimilait pas totalement, que cela le dépassait un peu. C’était un concept qui ne lui était pas familier, pas pour l’instant.
Tout à coup, Fowley eu la peur de sa vie. Elle sursauta et hurla.
-Oh mon Dieu, non !!!
La bête avançait rapidement, droit vers eux. Elle était, à présent, de la taille d’un chat.
Une fourmi de la taille d’un chat ! Cette vision était véritablement cauchemardesque pour les trois chasseurs.
-Mulder ! Appela Diana à la rescousse.
En effet, tout ce qu’avaient les deux femmes comme arme, c’étaient des machettes, alors que Fox avait son pistolet de service, lui.
N’étant pas officiellement entrain d’enquêter pour le FBI, Fowley avait laissée sa plaque et son Sig-Sauer au Hoover Building, tandis que Mulder les avaient emmené avec lui, signant une décharge, rendant responsable le Bureau Fédéral et lui-même en cas de problème avec cette arme déclarée par le FBI. En tant que policier américain, il avait obtenu l’autorisation de garder avec lui uniquement l’arme qu’il gardait à sa cheville, en secours, pas celle qu’il portait à la ceinture. Bree, elle, n’avait pas d’arme à feu, par principe. Elle détestait ça, comme beaucoup d’écologistes convaincus et même militants.
Mulder se rendit compte, en même temps que la jeune femme, que l’insecte monstrueux se dirigeait vers eux. Il comprit immédiatement pourquoi Fowley l’avait appelé. Cette sale bestiole serait beaucoup plus difficile à tuer avec une arme blanche qu’une arme à feu.
L’agent s’approcha de sa coéquipière et dégaina l’arme qu’il avait à sa cheville droite. Il mit l’immense fourmi en joue et tira. Une balle, puis deux. Malgré sa taille, elle était difficile à avoir car elle se déplaçait très rapidement.
Au troisième coup, il la toucha enfin et le liquide présent dans son abdomen explosa.
Ils furent soulagés tous les trois.
-C’est vraiment dingue ce truc ! Hurla Bree, pleine d’incompréhension, alors que c’était d’elle que venait l’hypothèse des fourmis.
-Maintenant, au moins, nous sommes sûrs d’une chose, répliqua Mulder. Les responsables sont belles et bien des fourmis mutantes géantes.
-Donc, même si nous étions en enquête officielle pour le Bureau, vous ne mériteriez pas votre plaque sur mon bureau, Mulder, lui lança Fowley. Les coupables sont des créatures inconnues.
-Diana, je dois vous avouer, qu’en ce moment, je m’en balance d’avoir une plaque à mon nom sur ce bureau. Tout ce que je veux c’est trouver la reine de cette nouvelle espèce toute droit venue de l’enfer et de survivre à cette randonnée qui s’apparente de plus en plus à un périple en territoire super-hostile.
-Vous avez raison, reconnue Fowley. Ma remarque était un peu déplacée. Trouvons cette reine et tuons là !
Le trio se remit en route.
-On se rapproche, les informa la guide.
Mulder bu une gorgée d’eau dans sa gourde et regarda le contenant avec circonspection.
-Quand je pense que cette eau, une substance qui nous apporte la vie et nourrit notre corps, le composant d’ailleurs en grande partie, risque de nous être fatale si jamais une averse nous tombe dessus. S’il se met à pleuvoir avant que nous ne tuions la reine de cette espèce, ces bestioles vont pulluler et grossir encore et toujours plus. Vous imaginez une centaine de ces sales bêtes grosses comme des phacochères, tout autour de nous ? Je suis persuadé qu’on ne ferait pas long feu.
-Je ne vous savais pas si poète, Fox. Lui dit Bree. Et surtout pas si défaitiste. Si jamais il pleut, ça ne sera pas avant trois heures.
-Cool ! Répliqua Mulder, avec son habituelle ironie.
-On sait ce qu’il nous reste à faire. Ajouta Fowley.
Après avoir marché encore trente minutes de plus dans la forêt tropicale guyanaise, Bree écarquilla les yeux à son tour.
-On se rapproche. Ca ne fait aucun doute !
Fowley et Mulder comprirent pourquoi elle avait dit ça. Devant eux se trouvaient trois fourmis monstrueuses qui avançaient comme le ferait la cavalerie au pas de charge.
Ils étaient sur leurs gardes et se sentaient près à les affronter. Mais seul Mulder avait une arme à feu, toute petite, qui plus est. Par ailleurs, il ne lui restait plus que 10 balles dans son chargeur et il n’avait pas été autorisé à emporter avec lui le supplémentaire qu’il avait toujours sur le coté du holster.
L’ancien profiler visa, mais une fois de plus, elles étaient un peu loin et il manqua sa cible, mais une seconde balle atteignit celle du milieu. Il mit alors en joue la fourmi qui se trouvait sur la droite.
Elles approchaient de plus en plus. Leurs mandibules étaient horribles et semblaient coupantes comme des cisailles.
Fowley était pourtant courageuse mais elle vit sa dernière heure arriver.
Mulder tira et atteignit la bête du premier coup cette fois. Mais cela signifiait qu’elles étaient toutes proches. Il n’avait pas le temps d’ajuster une troisième fois.
C’était trop tard. Le dernier spécimen était sur eux.
Bree Sharp pris alors son courage à deux mains et leva sa machette.
Elle hurla et avança vers la bête.
Elle abattit son coupe-coupe avant que l’insecte ne puisse les attaquer et la tua, lui coupant la tête d’un seul coup.
Mulder et Fowley la félicitèrent du regard. Elle les fixa également.
-J’aurais aimé ne jamais avoir à faire ça ! Leur confia-t-elle. Je respecte trop la nature et la vie animale pour ça.
-Ce sont des prédateurs et nous risquons nos vies. Vous n’aviez pas le choix.
-Je sais mais c’est difficile à assimiler pour quelqu’un comme mois. Je suis en train de vivre un cauchemar.
-Nous aussi, ajouta Mulder, toujours aussi sarcastique.
La jeune guide se mordit la lèvre inférieure et se ressaisi.
-Il faut qu’on reparte. Pas la peine de s’apitoyer sur le sort de ces monstres. Même si ces créatures ont autant le droit vivre que n’importe quelle espèce sur cette terre, je sais que c’est elles ou nous, alors partons tout de suite à la recherche de leur reine. Plus vite on l’aura trouvée et moins on aura de bêtes à éliminer pour s’en sortir.
-Et plus vite le cauchemar sera fini, ajouta Fowley.
-Vous avez raison, conclu Mulder, finissons-en !




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Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 14:14




Chapitre 12 « La Reine - Retour Difficile »










13h20


-Regardez là-bas, leur dit tout à coup leur petite guide.
Mulder et Fowley obéirent et apercevaient au loin une dizaines de fourmis géantes montant la garde devant ce qui semblaient être une reine. Elle était gigantesque, beaucoup plus que les autres, de la taille d’un bœuf, mais semblait impotente. Visiblement elle ne pouvait pas se déplacer sans l’aide de ses enfants, ses braves petits soldats, prêts à tout pour leur maman.
Elle était véritablement horrible et ressemblait à une créature du démon, un être cauchemardesque toute droit sortie d’un roman de H.P Lovecraft.
Le trio s’approchait discrètement, plus déterminé que jamais. Ils se séparèrent, s’écartant les uns des autres pour surprendre la reine et ses gardiens. Il était primordial de réussir à la prendre à revers.
Leurs pas étaient lents et ils ne faisaient aucun bruit, mais les antennes des gardes du corps firent leur office et détectèrent la présence de Fowley, Sharp et Mulder avant qu’ils ne furent assez près pour la tuer.
Ils avaient été repérés tous les trois et six des dix gardiennes leurs foncèrent dessus, deux insectes par humain. Elles attaquèrent en duo, ce qui était infiniment plus impressionnant qu’une seule créature, même si cela révélait déjà de la vision d’horreur.
Mulder tira une nouvelle fois. Il n’avait presque plus de balles mais réussi à éliminer ses deux assaillants sans trop gaspiller de projectiles.
Deux autres monstres fonçaient à toute allure vers Diana qui était déterminée à ne pas se laisser dévorer toute crue.
Sa machette était prête à la défendre tandis que les deux insectes fondirent sur elle. Il fallait qu’elle soit rapide et efficace sinon elle allait y rester et elle le savait. Son entrainement intensif au combat rapproché à Quantico allait lui être très utile, même si elle n’avait jamais combattu ce genre d’ennemi et espérait ne plus jamais en affronter. Seulement sa deuxième affaire inexpliquée depuis qu’elle était arrivée au bureau des X-Files et déjà elle risquait sa vie, bien plus que dans le château hanté des Mac Lachlan à Castle Rock.
Elle pouvait voir le regard noir des insectes déterminés à en faire leur déjeuner mais savait parfaitement que c’était la nature, qu’elles devaient se nourrir pour survivre, la loi de la jungle, elle ou elles ; et elle avait bien l’intention que, dans le cas présent, ce ne soit pas elle qui serve de repas.
Les fourmis étaient assez près et son mouvement de bras fut très précis, découpant les mandibules de la première. Elle enchaina avec un autre mouvement latéral qui coupa la bête en deux. L’autre fondit alors sur elle, et Fowley cru que son regard trahissait un sentiment de vengeance envers elle. En réalité, cela était peu probable, même si les fourmis étaient d’une intelligence et d’une solidarité bien souvent supérieures à l’être humain.
Elle souffla de soulagement.
Maintenant, Bree demeurait la seule à être sous la menace d’une attaque.
Elle aussi fut courageuse et réussi à se débarrasser des quatre cisailles vivantes qui lui fonçaient dessus avec son long coupe-coupe effilé.
Plus que quatre cerbères autour de la reine, quatre gardes à éliminer avant de pouvoir abattre la mère de toutes ces créatures.
Ces dernières ne fondirent pas sur les trois humains comme leurs sœurs, elles préféraient rester autour de leur génitrice comme les tours de garde d’un château fort, ultime rempart.
Le combat allait être âpre et difficile. Les humains le savaient. Les fourmis aussi. Elles pouvaient le sentir. Leurs antennes bougeaient dans tous les sens, trahissant une certaine fébrilité.
Mulder fit feu pour abattre le cerbère qui se trouvait en face de lui et réussi, mais une autre gardienne pris sa place. Après plusieurs essais, il l’abattit également.
Mais cette fois c’était fini, il n’avait plus de balles dans son arme. Il appuya sur la gâchette plusieurs fois mais en vain, aucun projectile ne sortit du canon. Pourtant il restait encore deux fourmis géantes à éliminer avant de pouvoir atteindre la reine.
Mais Fox n’avait plus d’arme, il allait devoir se reposer sur ses deux coéquipières d’aventure pour atteindre leur but à tous les trois et enfin sortir de ce bourbier cauchemardesque.
Il leur faisait confiance. Elles avaient déjà prouvées qu’elles en étaient dignes en éliminant plusieurs de ces animaux du diable.
Leurs deux machettes étaient encore pleines de la substance collante présente dans l’abdomen des insectes. Les deux femmes s’en moquaient, leur arme étaient encore efficaces.
Dans une scène digne d’un film de science-fiction de série B des années 70, « L’empire des fourmis géantes », avec Joan Collins, Bree et Diana s’étaient débarrassés très efficacement des deux dernières gardiennes mais avaient été blessées dans la bataille, toutes les deux. Diana eu son bras gauche entaillé et Bree souffrait au niveau de la jambe droite.
Mulder les rejoint pour les voir exécuter la reine gigantesque mais Bree gisait au sol. Elle tandis son coupe-coupe à l’ancien profiler.
-Prenez ça, Fox, et finissez-en !
Il s’empara de l’arme blanche et regarda la grosse reine impotente.
Lui et Diana se mirent alors à découper l’animal reproducteur en mille morceaux. Pour leur survit, il ne fallait plus que cette créature enfante à nouveau, il fallait que leur cauchemar prenne fin et c’était ce qu’il était entrain de se passer.
Quand la reine des fourmis géantes cessa d’exister, le trio souffla.
Pourtant, tout n’était, pas pour autant, fini totalement. Il fallait encore qu’ils regagnent le camp de base et qu’ils sortent de jungle en ramenant les restes des deux scientifiques français à Cayenne.
Ils repartirent et les deux agents spéciaux aidèrent Bree qui avait le plus grand mal à marcher.
-Mon baromètre interne me dit qu’il va pleuvoir très bientôt, leur dit-elle.
Ils n’étaient pas rassurés par cette perspective et se mirent à accélérer la cadence.
Tout à coup, une autre créature les attaqua. Elle était seule. Ils espéraient que c’était la dernière fourmi géante cette fois, qu’il n’y en aurait plus d’autre après cela.
Fowley et Mulder lâchèrent Bree qui s’appuya sur un arbre et attendirent la créature qui se dirigeait vers eux, machettes fermement empoignées.
Mais tout à coup, Mulder sentit une goutte d’eau sur sa main.
Il commençait à pleuvoir.
L’urgence était de mise.
Sous l’effet du liquide, l’immonde bestiole se disloqua et donna naissance à deux insectes exactement identiques, comme ça aurait été le cas avec un vers qu’on aurait coupé en deux.
Il fallait que les agents spéciaux agissent vite. Ils avancèrent alors vers les bêtes devenues plus grosses et les découpèrent à la machette avant que ces dernières ne les déchiquètent avec leurs mandibules ressemblant à s’y méprendre à des pinces coupantes.
Ils en vinrent à bout assez facilement, malgré la blessure de Fowley. Ils commençaient à avoir l’habitude de ces combats rapprochés à l’arme blanche avec ces créatures.
Ils aidèrent de nouveau la jeune guide tandis que la pluie se mis à tomber, de plus en plus.
Il ne s’en était fallu que de quelques secondes pour que l’ultime survivante de l’espèce des fourmis mutantes se multiplie à nouveau et donne naissance à d’autres spécimens.
Ils avaient véritablement eu chaud, dans tous les sens du terme.
Au fur et à mesure de leur marche, la jungle s’était transformée en bourbier à cause de la forte pluie.
Ils n’avaient pas rencontrés d’autres fourmis géantes. L’hypothèse selon laquelle ils avaient éliminé le dernier spécimen de la race au moment même où la pluie avait commencée à tomber semblait se vérifier, du moins, l’espéraient-ils fortement.
La marche fut longue et difficile.
Arrivés au camp de base des biologistes français, ils assemblèrent les restes dans des sacs et continuèrent la marche forcée, une marche qui devait les faire revenir à la civilisation.
L’intensité des pluies avait encore augmentée et le terrain était de moins en moins praticable.
Le sol était boueux, les feuilles étaient glissantes. Sans oublier la pluie diluvienne qui tombait sur eux sans le moindre répit.
Après plusieurs heures de marche, ils virent enfin le 4x4, toujours à la même place. Ils avaient mis deux fois plus de temps au retour qu’à l’aller.
Un véritable chemin de croix.
Ils soufflèrent à nouveau, de joie et de soulagement.
Mais ce n’était pas encore fini. Il fallait encore qu’ils roulent à travers la jungle sur la piste détrempée.
Les deux agents aidèrent la jeune guide aux cheveux courts à monter à l’arrière du véhicule et ils prient place à l’avant.
Mulder s’installa à la place du conducteur.
-Vous êtes blessée au bras, rappela-t-il à Diana, pour justifier sa place de conducteur.
Elle acquiesça.
Fox conduisait du mieux qu’il pu dans le marasme et ne fut pas malade cette fois alors que le terrain était autrement plus accidenté qu’à l’allée.
Comme pour la marche, le retour en voiture pris deux fois plus de temps que le trajet allé mais ils arrivèrent sans encombre à Cayenne.
Le véhicule était couvert de boue jusqu’au toit.
Ils se rendirent à l’hôpital Saint-Denis, au centre ville, pour être soigné. C’était un lieu très ancien. Un nouvel hôpital nommé Andrée-Rosemon était en construction mais ne devait ouvrir que six mois plus tard.
Bree Sharp leur certifia qu’elle allait remettre les restes des deux biologistes à l’état français qui les transmettraient à leurs familles. Qu’ils n’avaient plus rien à craindre et qu’ils pouvaient rentrer tranquille.
Pour la remercier, Diana Fowley posa délicatement ses lèvres sur celles de la jeune guide, sous les yeux éberlués de Mulder.
Bree Sharp apprécia ce geste tendre. Fox avait du mal à l’analyser. Décidément, sa coéquipière pouvait lui réserver moult surprises.
Fowley avait été bien soignée et ils reprirent l’avion tous les deux pour Washington.











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Message  Humbug Jeu 16 Nov 2017 - 14:16



Chapitre 13 « La Lettre »










Alexandria - Virginie - Appartement de Fox Mulder

Mercredi 12 Juillet 1991 - 7h24



Sans avoir pris le temps de s’arrêter une seule seconde, Mulder rentra chez lui, dans l’appartement qu’l partageait avec sa femme.
Au moment où il passa la porte, il vit une forme sur le canapé. Il alluma la lumière.
C’était elle, sa femme, Abbie. Elle n’était pas au travail et semblait l’attendre, dans le noir, prostrée.
-Bonjour Fox.
-Bonjour Abbie, répliqua-t-il, ne sachant pas trop sur quel pied danser, ni pourquoi elle l’attendait ainsi.
Il posa son sac d’affaires dans l’entrée et se dirigea vers elle.
Mais avant qu’il n’arrive jusqu’à elle, elle se leva du canapé et s’avança vers lui. Il pensait qu’elle allait l’embrasser sur la bouche, trop heureuse de le revoir enfin, mais elle posa un baiser sur sa joue droite, comme on le fait à un ami ou un parent, pas à un amant ou un mari.
Il fut circonspect mais pas si étonné que ça.
-Je voulais qu’on parle sérieusement, toi et moi, mais finalement, je pense qu’une discussion n’est pas nécessaire. Tout ce que j’ai à te dire est sur ce papier, là bas, sur la table basse.
Elle se retourna et désigna plusieurs feuilles blanches du regard, qui se trouvaient empilées sur la petite table située entre le canapé et la tv.
-Au revoir, Fox. Lui dit-elle, les yeux dans le vague.
Elle se dirigea vers la porte, l’ouvrit et la franchit sans se retourner, sans même un regard pour son mari.
Il hésita longuement. Fallait-il qu’il lise ce que ce courrier disait ? Oui, il le fallait, mais ce n’était surement-pas une bonne nouvelle, ni quelque chose d’heureux. Elle n’aurait pas eu un tel comportement si cela avait été le cas.
Il alla s’assoir sur le sofa et regarda les papiers plusieurs minutes avant de s’en emparer. Son voyage et son périple dans la jungle avaient été si éprouvant à tout niveau qu’il ne se sentait pas encore le moral pour affronter cette nouvelle épreuve.
Il s’écoula une heure avant qu’il ne trouve enfin la force morale de s’emparer du courrier. Durant tout ce temps, il avait espéré que le téléphone sonne et qu’à l’autre bout du fil se trouvait son épouse qui lui confiait :
« Finalement, j’ai réfléchit longuement. Ne lit pas cette lettre. Elle ne reflète plus ma pensée. Brule-la. »
Mais cela ne s’était pas produit. La sonnerie du téléphone n’avait pas retentit et personne ne l’implorait de ne pas déchiffrer la missive. Il devait donc la lire, pour savoir ce que sa femme avait sur le cœur.
Il s’empara des papiers et commença la lecture.
« Cher Fox,
Je voulais que l’on parle de nous, de notre couple et de notre mariage ; je crois que nous en avons grandement besoin, mais finalement je me suis rendue compte que rien de ce que tu pourrais dire en retour ne changerais quoi que ce soit à toutes mes préoccupations. En bref, juste une explication de ma part me semblait utile à ton information, et c’est pour ça que j’ai tenu à t’écrire cette lettre.
Par contre, par respect pour toi et pour nous, j’ai tenu à t’attendre pour te voir et t’informer de la chose. Je ne voulais surtout pas que tu trouves cette missive très importante en rentrant à la maison, comme une facture parmi tant d’autres ou un simple courrier administratif. Tu es trop important pour ça. La situation est trop importante pour ça.
Lorsque nous nous sommes rencontré, je venais de perdre mon frère et tu as été parfait avec moi, très protecteur, le grand frère que je n’avais plus, pour me confier, me consoler. L’épaule la plus solide et la plus compréhensible qu’on puisse espérer pour s’épancher. Tu as comblé un manque chez moi, un vide très important. C’était exactement ce dont j’avais besoin à ce moment là. Je sais qu’à travers cette relation fraternelle, tu essayais de retrouver la complicité que tu avais, enfant, avec ta sœur disparue, Samantha. C’était très noble de ta part et je t’ai vraiment pris pour mon sauveur, mon chevalier servant. D’autant que tu as réussi à appréhender l’assassin de mon frère George et à l’envoyer en prison, à vie. Une punition amplement justifiée au vue de tous ses monstrueux forfaits.
Tu as témoigné contre lui et tu as tout fait pour qu’il ne puisse jamais sortir de prison. Tu as été parfait. Tout simplement le meilleur homme sur cette Terre, du moins pour moi.
Très vite j’ai développé des sentiments à ton égard, des sentiments qui n’avaient plus rien de fraternel.
C’était tout simplement de l’amour. Je suis tombée amoureuse de toi. De toi et tout ce que tu étais, tout ce que tu représentais.
J’ai légitiment cru que cet amour sincère et profond était réciproque. Je n’ai pas cru cela parce que cela m’arrangeait mais parce que tu m’as rendu le baiser que j’ai posé sur tes lèvres un soir de décembre 1989.
Par la suite nous nous sommes revus plusieurs fois, et nous avons formé un couple naturellement.
Je pensais que ce serait à moi de te demander ta main car tu ne me paraissais pas homme à le faire. Mais, contre toute attente, c’est toi qui as demandé la mienne, au bord du Potomac, le 13 Mai 1990. J’en fus comblée.
Enfin, par ce geste aussi fort que symbolique, j’avais la preuve de la réciprocité de notre amour.
Avec mon travail à Poughkeepsie et le tiens à Quantico, ce n’était pas facile au début, mais j’ai demandé mon transfert à Washington, pour me rapprocher de toi. Puis tu as été, à ton tour, transféré, mais au Hoover Building, à DC.
Tout était donc censé aller pour le mieux, du moins le croyais-je naïvement.
En effet, il n’en a pas été ainsi, à mon grand désespoir, car depuis ta mutation au service des affaires non-classées, je t’ai vu plonger dans ces dossiers, parait-il, inexpliqués, comme on plonge dans le grand bain d’une piscine démesurée et que, trop occupé à se maintenir à la surface pour ne pas sombrer, on ne voit même pas la multitude de mains tendues qui se trouvent sur les bords pour nous aider.
Car c’est exactement de ça qu’il s’agit, Fox : Tu es bien trop obnubilé par ta quête et tes affaires soient-disant paranormales pour faire la plus petite attention à ma personne.
La plus élémentaire des complicités qui caractérise habituellement un couple n’existe même plus entre nous.
J’ai bien essayé de t’en parler plusieurs fois mais ça n’a jamais été possible, à mon grand regret.
Car j’ai beaucoup de regrets, Fox. A propos de toi, à propos de moi, à propos de nous deux.
Nous ne sommes plus un couple mais l’avons-nous déjà seulement été ou tout ce que je m’imaginais n’était-il que de la poudre aux yeux ? Un faux semblant. Un sentiment existant mais basé sur quelque chose de fragile et qui n’était pas de l’amour.
J’aurais aimé plus que tout que ça en soit mais j’ai dû me résoudre à la triste réalité : tu ne m’aimes pas, Fox, pas comme moi je t’aime et surtout pas comme j’aurais aimé être aimé.
Je ne pense pas mériter cela et c’est pour ça que je t’informe de mes ressentiments.
Cela fait quelques temps que j’avais des doutes, mais j’espérais plus que tout me tromper, faire fausse route. Hélas, j’ai dû me rendre à l’évidence.
Tu es parti pour plusieurs jours mais ton bureau n’était pas au courant et ne savait pas où te joindre. De plus, je n’ai eu droit qu’à un simple message sur répondeur pour tout avertissement.
Comment as tu pu me faire ça ?
Me trompes-tu, Fox ? Vois-tu une autre femme dans mon dos ? Quelqu’un qui stimulerais tes sens et ton intellect bien plus que je n’arrive à le faire aujourd’hui.
Si c’était le cas, je ne saurais t’en vouloir. Par contre, je ne saurais d’avantage le supporter.
Même si ce n’est pas le cas, je pense que nous avons franchit un cap, un point de non retour.
Il m’est impossible de vivre ainsi et je ne souhaite pas t’imposer quoi que ce soit.
Je me vois donc au regret de t’annoncer que je te quitte, Fox.
Oui, je sais, j’aurais pu le faire de vive voix, ça aurais été infiniment plus respectueux pour toi mais ce message sur répondeur où tu m’informais juste que tu partais en mission spéciale à l’étranger et que tu ne savais pas quand tu rentrerais m’a fait me dire que ce serait un juste retour des choses que je ne vois pas ton visage quand tu apprendrais cela comme tu n’as pas pu voir le mien quand j’ai écouté ton message.
Désolé mais c’est ce que j’appelle personnellement la justice. Cela m’a fait trop mal et je suis persuadé que tu peux t’en rendre compte à présent.
De plus je tiens à t’informer que je quitte le domicile conjugal, notre foyer car il n’en est plus un. Un foyer doit symboliser le bonheur et ce n’est plus le cas en ce qui me concerne.
Je compte aussi entamer une procédure de divorce et j’ai même obtenu, pour ça, les coordonnées d’un avocat spécialisé. Si tu étais revenu 24 heures plus tôt de ta mission dont même tes patrons, pourtant responsables d’un bureau d’enquête fédéral, n’ont pas eu connaissance, ça n’aurait pas été le cas car je n’ai obtenu le numéro de cet avocat qu’hier, à 19h, par une collègue de l’hôpital, qui vient elle aussi de demander le divorce de son mari volage.
Même si je sais que cela t’est égal car tu es quelqu’un de tout sauf matérialiste, je tiens quand même à t’avertir que le confort ne m’intéresse pas non plus. A ce titre, je te préviens donc que je ne compte rien réclamer de ce qui t’appartient, même si nous sommes mariés sous le régime de la communauté et que nous n’avons signé aucun contrat de mariage. Tout ce qui est à toi est censé être également à moi, en cas de rupture il me revient donc la moitié de ce que nous possédons tous les deux, mais je te laisse le tout. L’appartement, les meubles et tout le reste. Je ne compte même pas te réclamer la moindre pension alimentaire comme j’en aurais parfaitement le droit, tout simplement parce que ça ne serait pas correcte vis-à-vis de toi.
De plus, je me suis toujours assumée toute seule, je ne compte donc pas profiter de cette situation de rupture pour te réclamer quoi que ce soit, la solitude est tout ce que j’ai envie de t’infliger, rien de plus, rien de moins.
Tout ce que je souhaite, c’est que nos chemins se séparent, bons amis comme nous l’avons toujours été.
Ainsi, tu pourras refaire ta vie avec quelqu’un que tu aimeras plus que moi et d’un amour profond. Bien évidemment, ça serait hypocrite de ne pas t’informer que je me souhaite la même chose.
En effet, ce n’est pas parce que je te quitte que je compte restée célibataire à vie ou même rentrer dans les ordres. Je souhaite trouver quelqu’un qui saura me rendre heureuse, au moins autant que j’ai cru cela de toi.
J’ai cru que tu étais le bon, Fox, que tu étais celui qui partagerais ma vie, jusqu’à ce que la mort nous sépare, comme nous l’a dit l’aumônier.
Mais après un aveuglement, bien légitime aux vues de mes sentiments, je me suis rendu à l’évidence : ce n’est tout simplement pas toi.
Peut-être que cette personne à déjà croisé ma route ou peut-être que ça sera le cas prochainement. Toujours est-il que, si je l’ai déjà rencontré, je ne suis pas au courant. Je ne te quitte pour personne et je tenais à ce que tu le saches. Sans doute mon nouveau statut de célibataire me facilitera la tâche dans cette recherche de l’homme parfait. Je souhaite que ça facilite la tienne également, à moins que tes dossiers inexpliqués n’occupent toujours l’immense majorité de ton temps, de ton esprit et de tes préoccupations.
J’ai déjà retiré l’alliance de mon doigt et tu peux faire pareil. Je l’ai remise dans son écrin et je tiens à la garder en souvenir de ma première union avec un homme vraiment merveilleux, mais tout simplement pas fait pour moi.
Nous ne vivons, hélas, pas sur la même planète, moi qui suis plutôt de Venus et toi qui semble venir indéniablement de Mars, comme l’ont subodoré tes collègues de Quantico.
Je sais que pour toi, ce long courrier a l’air soudain et écrit sous le coup de la colère d’une absence longue et injustifiée de mon mari, mais il n’en est rien. Cette décision, je la muris depuis plusieurs semaines et ce voyage n’a été qu’une goutte d’eau qui a fait débordé le vase déjà bien plein de mon incompréhension vis à vis de toi. Mais des gouttes d’eau, il y en a eu de nombreuses avant cela pour que le récipient se remplisse ainsi.
Et je n’ai jamais pu te prévenir, tout simplement parce que tu n’étais jamais là.
A un moment donné, nous avons cessés d’être « deux » pour n’être plus que « deux individus ». Tout ce qui existait de sentiment entre nous s’est estompé et s’en est allé.
Personnellement, je ferai coïncider ce moment avec ton arrivé aux affaires non-classées, ou peut-être un peu avant, alors que tu dépensais toute ton énergie en courrier à tes supérieurs pour que ta requête de transfert soit acceptée.
Elle l’a été pour ton plus grand bonheur.
Et ton rapprochement de la vérité si longtemps désiré nous a, du même coup, éloignés l’un de l’autre.
C’est sans amertume que nos chemins se séparent ici et maintenant, mon très cher Fox.
Je te souhaite le meilleur pour l’avenir, tant dans ta vie privée que professionnelle et surtout, je souhaite plus que tout que tu découvres enfin cette vérité à laquelle tu sembles à présent vouer ta vie, quelles qu’en soient les conséquences.

Abbie. »

Mulder posa les feuilles sur la table basse et avait du mal à assimiler l’intégralité de ce que sa femme avait écrit.
Malgré tout il avait compris l’essentiel. Elle demandait le divorce.
Il enleva l’alliance de son annulaire gauche et la posa sur la petite table, par-dessus le courrier de rupture.
Il ne pourra plus la faire tourner autour de son doigt comme un reflexe quand il désirait se concentrer, cela n’allait plus être possible, il lui faudrait trouver un autre moyen pour ça.
Après cela, il s’allongea sur son canapé.
Jusqu’à présent, il dormait dans le lit conjugal mais savait au fond de lui, que, tant qu’une femme ne partagerait pas, à nouveau, sa vie, la chambre ne servirait plus à rien. En attendant, le sofa lui semblait largement suffisant.
Ce canapé allait lui servir de couchage à partir de ce soir là mais il ne savait pas encore pour combien de temps.
En attendant, il ferma les yeux et repensa au contenu de la lettre tout en essayant, tout de même, de trouver le sommeil, au moins quelques minutes, car cette affaire compliquée l’avait éprouvé et s’était terminée d’une manière qu’il n’aurait jamais pu prévoir, lui le psychologue aguerrit.
Cette enquête qui s’était déroulée dans un lointain pays d’Amérique du Sud et dont les coupables s’étaient avérées être des fourmis mutantes, s’était, finalement, terminé à Alexandria, aux USA, chez Mulder, par l’annonce de son divorce.
Comment aurait-il pu imaginer cela ? Comment aurait-il pu l’anticiper ? Et surtout, comment pouvait-il prendre et digérer cette nouvelle irréversible qui changerait sa vie à jamais ?






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