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Missing Files 01 Contact

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Message  Humbug Dim 23 Nov 2014 - 17:33

Titre : Missing Files 01 Contact

Auteur : Humbug

Avertissement : R (c'est quand même un peu violent)

Catégorie : X

ship : =

Résumé : Il existe une "faille temporelle" dans la chronologie de la série X-Files. L’épisode pilot se déroule début Mars 1992 alors que l’épisode "Squeeze" (Compressions) se passe en 1993 vu que Tooms tue tous les 30 ans & que ses précédents forfaits remontent à 1963 & 1933. Entre les deux, l'épisode "Deep Throat" (Gorge Profonde), uniquement. Si l'on admet que "Squeeze" se déroule début 1993 et "Deep Throat" en décembre 1992, cela nous laisse environ 8 mois, les 8 premiers mois d’enquêtes de Mulder & Scully passés sous silence par Chris Carter & son équipe. Durant ces 8 mois, Mulder & Scully ont été confrontés à 13 enquêtes (inédites) particulièrement difficiles : voici ces "enquêtes perdues", ces "Missing Files".



Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas.


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MISSING FILES



Épisode 1


«Contact»






Chapitre 1 «Remote viewing»




Port de San Francisco - Californie
Vendredi 3 Avril 1992 - 23h58



       Un léger vent frais soufflant sur le port fit rapidement descendre la température à 10°C. Le Fog, ce brouillard typique de San Francisco envahissait la baie.Réunissant ainsi les conditions idéales pour la mission qu'ils devaient accomplir.

Cinq silhouettes, cagoulées et entièrement vêtues de noir. Un commando, composé d’hommes grands et musclés, préparés pour cette vie. Ils étaient équipés d'oreillettes, de petits micros et de lunettes de vision nocturne. Également armés pour la guerre, ils portaient tous des fusils d’assaut AKS-74U, idéal pour le combat rapproché, des AS "Val" pour opérer en toute discrétion, ainsi qu'un pistolet SR-1 et un couteau de chasse à la ceinture.
 
Ils s'approchèrent silencieusement de leur cible, un cargo gigantesque nommé le "Providence", amarré au port. Immense bateau noir avec une ligne de flottaison rouge.

La brume blême et opaque leur servait de camouflage.

Ce soir, ils étaient invisibles.

Le commando s'exprima alors en russe.

-Alpha 1, en position, heure H moins deux minutes, dit le chef.
-Alpha 2, en position, enchaina un de ses hommes.

Les trois autres firent de même.

Ils étaient fin prêts et les sentinelles armées qui se trouvaient sur le Providence, des agents du gouvernement américain en costume sombre, armés d'un 9mm et de mitraillettes à canons courts, étaient loin de se douter de l'attaque éclair qu'ils allaient subir.
 
La sentinelle la plus en vue, celle qui était située sur le pont supérieur, fut éliminée à minuit pile. Une autre, située à l'arrière du bateau fut exécutée tout de suite après. Les membres de l'unité Alpha montèrent discrètement à bord, efficaces et précis, en vrais professionnels.


Dans une pièce du pont inférieur au confort spartiate, se trouvait quelqu’un d’anxieux.

La pièce faisait une vingtaine de mètres carrés et n'était meublée que d'une simple table et de trois chaises. Sur la table, on voyait des documents éparpillés, des cartes géographiques du Salvador ainsi que des dossiers estampillés "Top secret".

Le résident était plutôt beau, quarante-cinq ans, athlétique, avec un visage carré, des yeux gris acier et une magnifique chevelure argentée. Il vit littéralement le commando abattre les sentinelles et monter à bord. Une vision mentale très claire, aussi claire qu'un jour d'été. Il se précipita soudain vers la porte et tambourina en hurlant :

-Ils arrivent, ils arrivent !

Mais personne ne l'entendit, il était seul...ou presque.
En plus de la terreur, on pouvait percevoir un accent russe relativement prononcé dans sa voix.

Pendant ce temps, les assassins progressaient à très grande vitesse. Ils semblaient connaitre les coursives du bateau comme leur poche. L'un des soviétiques, nom de code Alpha 5, exécuta un agent américain au détour d'un couloir sans même viser, d'une balle en pleine tête.

Un individu, brun, la quarantaine, arborant un costume-cravate et des chaussures vernies, avec des marques de brulures sur le visage portait un casque à micro. Il venait de lui dire qu'une sentinelle se trouvait là, non loin de lui, dans la coursive de droite.
 
Cet homme au visage brulé se logeait dans une pièce sensiblement identique à celle dans laquelle était le résident du bateau. Les dimensions étaient presque les mêmes, le mobilier aussi, à ceci prêt que cette pièce là n'était équipée que de deux chaises, les murs y étaient plus clairs et la luminosité plus éclatante. Il était debout et faisait les cent pas, tout en donnant ses instructions au commando dans son micro-casque.

-Attention ! Sentinelle ! Dit-il au chef du groupe.

Alpha 1 savait qu'un agent du gouvernement américain allait surgir sur sa gauche et était prêt à l'abattre. Il pointa son AS "Val" sur le yankee et appuya sur la détente. Le « G-Man » s'écroula dans l'étroit couloir. Le russe l'enjamba sans perdre une seconde et continua sa progression.

Un de ses soldats élimina une autre sentinelle grâce aux indications très précises qu'il reçut dans son oreillette. Mais le guide se situait très loin de San Francisco, de l’autre coté du Pacifique : Vladivostok, à l'extrême Est de la Russie, dans une base ultra secrète de l'armée soviétique.

 
Sur un parking de Frisco, non loin du port, deux autres agents russes étaient là, dans une camionnette bleue foncée aux vitres teintées, mais eux, n'étaient pas là pour tuer. Ils devaient faire la liaison entre Gregor, le diable à la figure brûlée, et les membres de l'unité Alpha, son "bras armé". S'assurant que la transmission satellite ne faiblissait pas, pour que les tueurs ne se retrouvent pas "aveugles", à bord du Providence, en plein assaut.

L’infortuné aux cheveux d'argent transpirait à grosses gouttes, continuant de frapper de toutes ses forces contre la porte en hurlant. Hélas, personne n'entendit ses supplications car tous ceux qui étaient chargés de sa sécurité venaient d'être éliminés. Le service de sécurité était volontairement réduit au minimum à bord du bateau pour ne pas attirer l'attention et rester le plus discret possible. Mais les autorités américaines ne se doutaient pas une seule seconde que cette "discrétion" allait se retourner contre eux et s'avérer fatale.


-Continue tout droit pendant 10 pas puis, à droite.

Alpha 1 écoutait sont guide "religieusement" et lui obéissait aveuglement. Il tourna à droite comme demandé puis avança et passa devant plusieurs portes, de part et d'autre du couloir. Il ouvrit l'une d'elle, la quatrième sur la droite, celle de la pièce où se trouvait Aleksei, sa cible. Ce dernier l'avait vu dans sa tête, avant même que le militaire n'emprunte cette coursive.
 
Il connaissait son sort dès qu'il avait vu les combattants de l'Est monter à bord. Juste avant cela, son pouvoir mental de vision à distance était comme "parasité". Il ne voyait plus rien puis tout s'était éclaircit d'un seul coup et l'horreur commença "sous ses yeux" avec l'élimination d'agents du gouvernement uniquement dévolus à sa protection.
 
C'était Gregor qui avait bloqué ses facultés psychiques pour qu'il ne sache pas qu'il était pris pour cible et puisse entreprendre des contre-mesures. Mais à une telle distance, il ne pouvait pas tout faire en même temps : parasiter le don de sa cible et guider son commando. L'esprit de Vladivostok dût donc relâcher la pression sur le cerveau d'Aleksei pour que ses soldats puissent accomplir leur mission sans problème. Utilisant à bon escient cet avantage non négligeable qui consistait à avoir pour guide un "beholder", une espèce "d'œil de dieu" qui voyait tout et pouvait les prévenir du moindre danger dans leur oreillette.
 
Gregor était véritablement leurs "yeux" alors que 8400 kilomètres le séparait de ses assassins qui opéraient dans les sombres coursives du Providence. Ils ne pouvaient procéder autrement. Leur guide devait rester sur le territoire soviétique, pour d'évidentes questions de sécurité.

Comme d'habitude lors de ses séances de travail, Aleskei demanda à être seul dans la pièce, pour mieux se concentrer. Ce détail là, aussi, lui fut fatal.

Lorsque le chef du commando ouvrit la porte après avoir relevé ses lunettes spéciales, son regard bleu et celui, gris, de sa victime se croisèrent durant une fraction de seconde. Aleksei vit sa propre mort dans le regard déterminé de l'inconnu qui lui faisait face. Alpha 1 n'hésita pas une seconde et abattit froidement sa cible de deux balles dans le cœur. Aleksei s'écroula et le militaire s'approcha du corps, ajoutant une balle dans la tête de sa victime. Cela ne servait à rien mais c'était une signature, celle d'une exécution. Un contrat.

Gregor, debout devant sa table, dans la base militaire de Vladivostok, avait vu toute la scène, à distance, mais il attendit la confirmation d'Alpha 1 même si elle n'était pas nécessaire. Le chef-commando confirma, froidement, tout en dévisageant le corps.

-Mission accomplie !


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Message  Humbug Dim 23 Nov 2014 - 17:47

Chapitre 2 « Mulder & Scully »



J. Edgar Hoover Building - Siège du FBI - Washington DC
Lundi 6 Avril 1992 – 7h56


Le soleil étincelait ce jour là sur la capitale américaine et comme chaque jour depuis quatre semaines maintenant, l’agent spécial du FBI Dana Scully se rendait au sous-sol du J. Edgar Hoover Building, son nouveau lieu de travail. Elle qui avait fait des études de médecine et de physique ne s’attendait certainement pas à travailler dans un tel endroit lorsqu’elle s’était engagée au Bureau Fédéral d’Investigations. Un sous-sol lugubre et sans fenêtre où ne trônait qu’un seul bureau, celui de son partenaire, l’agent spécial Fox Mulder. Un agent hors norme et surdoué que ses pairs avaient baptisé « Le Martien » à l’académie de Quantico en raison d’une passion unique pour les enquêtes liées au paranormal.

Malgré ses élucubrations, Mulder avait su gagner le respect de sa nouvelle partenaire, pourtant scientifique, lors de leur première enquête commune : de mystérieux enlèvements d’adolescents à Bellefleur dans l’Oregon.

Après avoir frappé à la porte, la jolie rousse entra dans la minuscule pièce remplie de paperasses et de dossiers. Mulder était assis devant son bureau et mangeait des graines de tournesol, comme à son habitude. Derrière lui trônait un grand poster représentant un OVNI et portant en exergue la phrase « I want to believe ».  

Lorsqu’il vit entrer Scully, une pensée fugitive le surpris.

-Elle est vraiment l’opposée de Diana !

La précédente partenaire de Mulder, Diana Fowley était effectivement  le négatif exact de Scully, autant physiquement que psychologiquement. Fowley était une « believer » comme lui et ils étaient arrivés au service des affaires « non-classées » ensemble. Leur passion commune avait résolu de nombreuses enquêtes durant leur année de partenariat mais la dernière en date avait couté la vie de plusieurs personnes et abouti à la mutation disciplinaire de l’agent Fowley en Europe, à la cellule anti-terroriste de Berlin. Mulder, lui, n’avait pu garder son poste aux X-files que grâce à un soutien de poids, le sénateur Matheson, un homme qui croyait en la quête de cet agent si « spécial ». De cette période passée avec sa précédente coéquipière, c’est tout ce dont l’agent avait parlé à sa nouvelle partenaire, son soutien au congrès. Scully, elle, était une scientifique pure et dure envoyée aux cotés de l’agent Mulder pour rendre compte de son travail et de ses méthodes au chef de section Scott Blevins, leur supérieur hiérarchique, un homme d’une cinquantaine d’années, rond avec les cheveux courts et grisonnants.
Elle était aussi petite que Fowley était grande, aussi rousse que Fowley était brune et aussi sceptique que Fowley était croyante. Une véritable opposition de style. Quoique pour la couleur de cheveux, c’était un retour aux sources. Quand elle était plus jeune ses cheveux étaient roux, comme ceux de son père et de son frère ainé mais à son entrée au FBI elle avait voulu changer pour une couleur châtain qui lui donnait un faux air de Jodie Foster dans « Le silence des agneaux ». Là elle avait opté pour une coupe de cheveux plus courte, un carré, et une couleur rousse proche de sa couleur naturelle qui faisait ressortir ses magnifiques yeux bleus-verts. Son partenaire s’était étonné de ce changement de couleur et de coupe de cheveux et l’avait un peu taquiné sur le sujet.

-C’est un retour aux sources pour moi ! Avait-elle déclaré, toute contente. Une renaissance.

Mulder, lui, était grand, un mètre quatre vingt trois, avec un physique athlétique et des cheveux châtains foncés plus longs que la norme du bureau. Son visage était étonnamment juvénile pour un agent spécial avec une telle expérience. Il avait des traits agréables et un nez légèrement proéminent. Mais cela ne l’empêchait pas d’avoir à peu près autant de charme que sa partenaire. Il avait lui aussi opéré un changement depuis qu’il travaillait avec Scully, en troquant ses lunettes de vue pour des lentilles, plus discrètes. Elle aussi l’avait un peu chambré, sur cette question.

-C’est par coquetterie que tu as changé tes « culs de bouteilles » pour des lentilles, Mulder ? Avait questionné sa coéquipière.

Il n’avait répondu que par un sourire amusé.

Ces deux là ne travaillaient pas ensemble depuis très longtemps, mais s’entendaient déjà très bien, leurs taquineries en étaient la preuve. D’ailleurs Mulder n’y était pas allé par quatre chemins lorsque Scully était entrée dans son bureau pour la première fois. Alors qu’elle lui avait déclaré connaitre son travail et vouloir faire avancer les affaires non classées, il lui avait répliqué tout de go « Ah bon ? J’ai cru que vous étiez là pour m’espionner ! »
C’était la vérité vu que Blevins lui avait demandé des rapports détaillés et circonstanciés sur les faits et gestes de Mulder. Le grand sportif avait cerné la nouvelle venue en moins d’une seconde. Malgré cela, elle s’était passionnée pour cette première enquête aux X-files et la théorie de Mulder avait fini par avoir raison de son scepticisme. Son rapport fut élogieux envers son collègue, ce à quoi ne s’attendait certainement pas le chef de section en nommant cette jeune scientifique idéaliste au sous-sol du Hoover Building.

Scully s’avança doucement dans la toute petite pièce. Mulder ne lui laissa même pas le temps de respirer, ni de s’assoir, ni de poser son sac.

-Tu connais San Francisco Scully ?
-Pourquoi ? répondit la jeune femme. Tu veux me faire faire le circuit touristique ?
-Pas exactement ! Le vieux port, ce n’est pas aussi touristique que Liberty Height ou le Golden Gate !
-Le vieux port ?
-Il y a eu un crime là-bas ce week-end ! Quelque chose d’assez particulier.
-Et le dossier a atterri comme ça sur ton bureau ?
-Non ! Je connais quelqu’un au département de police de Frisco. Il a entendu parler de mon travail ! Quand il a vu de quoi il retournait, il a tout de suite pensé à moi ! Répliqua-t-il, fier de sa notoriété. Jette un coup d’œil là-dessus ! Enchaina-t-il en s’emparant de la télécommande de l’appareil à diapo et en rivant ses yeux sur l’écran.

Dana Scully fit de même. Défila alors une succession de diapositives représentant le massacre du « Providence ». Des cadavres d’hommes athlétiques étendus et baignant dans leur sang. La dernière diapo montrait Aleksei, l’homme aux cheveux d’argent, allongé, un trou pourpre et brun au milieu du front. Malgré sa formation scientifique et son habitude de disséquer les cadavres, Scully eut une légère nausée devant ce massacre. C’était le nombre de victimes qui la choqua le plus.

-Ça sent le règlement de compte ! lança-t-elle pour rompre le silence pesant. Pourquoi ce n’est pas le bureau local qui se charge de l’enquête ?
-Parce qu’à mon avis et celui de mon contact, ce n’est pas exactement un règlement de compte, Scully !

Sa coéquipière le regarda interloquée. Devant ce désarroi, il s’expliqua. L’appareil à diapo montrait toujours l’homme à la crinière argentée.

-Cet homme s’appelle Aleksei Trevelyan. C’est un transfuge russe, passé à l’ouest en 1975. Il était sous haute protection du gouvernement à cause de prétendus pouvoirs de visions à distance. Il travaillait, semble-t-il avec la NSA !

Scully tiqua sur les mots « visions à distance » mais choisit d’insister sur un autre point.

-Cela n’empêche en rien que la mafia russe, ou même que l’ex-KGB aie fait le coup !
-Sauf que ça n’explique pas comment ce commando russe a pu monter sur un bateau ancré sur le territoire américain et tuer des agents du gouvernement sans même avoir un seul blessé à déplorer. On n’a retrouvé aucune trace de sang étranger sur les lieux. Uniquement celui des agents dédiés à la protection d’Aleksei Trevelyan. Les agents américains n’ont, apparemment, opposé aucune résistance. Bizarre non ? Et, point crucial, comment les assassins savaient où se trouvait Trevelyan ?

Scully ne savait que répondre. Ce n’était pas la première fois depuis qu’elle travaillait avec Fox Mulder.
Devant le silence gêné de sa partenaire, Mulder enchaina.

-Nous prenons l’avion de 11h30 pour San Francisco.

Scully acquiesça mais souhaitait encore quelques précisions.

-Mais concrètement, tu penses à quoi Mulder ?

-Je ne sais pas trop ! La téléportation parait une piste envisageable.

Un immense sourire envahit le visage de la jeune agent. Son partenaire était vraiment incorrigible et avait décidément des théories plus loufoques les unes que les autres.

-On a qu’à demander au coupable de nous téléporter directement à San Francisco, on gagnera du temps.

Scully sembla fière de son trait d’esprit. Mulder fit semblant de ne pas comprendre le second degré et regarda sa partenaire d’un air malicieux.

-Téléportation Scotty !!!


Dernière édition par Humbug le Mar 16 Déc 2014 - 4:35, édité 5 fois

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Message  Humbug Mar 25 Nov 2014 - 17:37

Chapitre 3 « Flashbacks »



Dans l’avion qui les menait à San Francisco, Mulder & Sully relisaient le rapport préliminaire. Plus Mulder parcourait les pages et plus il pensait que cette affaire était définitivement une X-file. L’avion était presque bondé mais ils n’étaient pas assis cote à cote. Scully avait vue sur le paysage tandis que son partenaire siégeait coté couloir. Tous les deux écoutaient de la musique dans leur walkman respectif tout en lisant. Fox Mulder avalait compulsivement sa friandise favorite et ne put s’empêcher de repenser à son ancienne partenaire. Il se demanda quelle théorie elle aurait pu émettre sur la question.

Diana Fowley avait des origines amérindiennes par sa mère et avait étudié les « Magies Culturelles » à l’université de Boston. Elle privilégiait toujours la théorie la plus fumeuse. C’était aussi ça que Mulder adorait chez elle. Au début de leur duo, c’était presque lui le plus sceptique des deux. En raison de ses études de psychologie à Oxford et de sa formation de criminologue comportementaliste, il voyait très souvent les enquêtes d’un point de vue psychologique. Mais Fowley avait réussi à élargir ses vues de l’esprit, même si il était déjà réceptif à ce genre d’approche, à cause de l’expérience qu’il avait vécue lorsqu’il avait douze ans. Un grand halo lumineux avait enlevé sa sœur, Samantha, huit ans, alors que les deux enfants faisaient une partie de Stratego devant la TV et que leurs parents s’étaient absentés. Cet événement avait profondément marqué le jeune Fox jusqu’à en devenir obsessif. Il n’oublia jamais que ce qu’il se passa ce soir là causa aussi le divorce de ses parents. Cela disloqua sa famille en plus de le traumatiser à vie, au point d’influencer grandement son travail au seing du bureau. Ce soir de novembre 1973 changea sa vie à jamais.

Son entrée aux X-files s’était déroulée avant l’été 1991. Le chef de section était, à cette époque, un homme grand et blond nommé Vince Carter. Mulder avait débarqué dans son bureau par un très beau matin, le même genre de matinée ensoleillée qui vit entrer Scully dans celui de son successeur, Scott Blevins, dix mois  plus tard.

L’agent spécial était un profiler reconnu à cette époque mais voulait cette place plus que tout et le chef de section Carter lui avait donné l’autorisation de se consacrer aux affaires non classées. Mais lorsqu’il débarqua au sous-sol où les dossiers étaient entreposés, ce dernier était déjà occupé. Il y avait une grande femme brune qui s’affairait à la tâche depuis la veille, l’agent spécial Diana Fowley.
Il fut très étonné de ne pas être seul dans cette quête et son étonnement décupla lorsqu’il découvrit que sa nouvelle partenaire partageait ses théories. Une fois, alors qu’ils enquêtaient sur une affaire particulièrement complexe de « photographies spirites », Fowley lui avait confié avoir beaucoup de théories.
Leur première affaire commune, qu’ils pensaient au départ être un cas d’hypnose, s’était révélée beaucoup plus paranormale finalement. Un authentique cas de « voix fantômes ». Leur complicité avait été quasi immédiate et basée sur le respect, alors que celle qui l’unissait à Scully était plus axée sur la méfiance, du moins, au départ !

L’enquête qui les avait rapprochés concernait des meurtres mystérieux dans une réserve indienne du Maine, à la frontière canadienne, tout à coté de l’endroit où avait grandit Diana Fowley. Elle s’était beaucoup confiée à son partenaire lors de cette enquête et ils étaient tombés amoureux, petit à petit. Le mariage de Mulder avec Abbie n’était qu’un simulacre et le divorce fut prononcé très peu de temps après.

Mulder avait rencontré Abbie McKenzy, sa femme, en 1988 lors d’une enquête hautement complexe alors qu’il travaillait au bureau des sciences du comportement, à Quantico en Virginie, sous la supervision de Reggie Purdue. Un serial killer particulièrement pervers et retors sévissait dans la région d’Albany dans l’état de New York. George McKenzy était la huitième victime du tueur et le profil psychologique dressé par l’agent spécial permit d’établir que le coupable était très certainement un garagiste de la banlieue d’Albany. Abbie était la sœur cadette de George et elle avait beaucoup discuté avec Mulder suite au drame qu’elle avait subi. Ce genre de rapprochement était normalement prohibé, ou du moins mal vu par le bureau mais Mulder s’en fichait, ce qu’il faisait durant son temps libre ne regardait que lui. Physiquement, Abbie lui rappelait beaucoup ce à quoi sa petite sœur Samantha aurait ressemblé si elle n’avait pas été « enlevée ». Elle était petite et mince, presque chétive, avec des cheveux châtains et frisés comme des fils de téléphone, ses yeux étaient noisettes mais tiraient sur le vert lorsqu’il faisait beau. Son visage transpirait la gentillesse inhérente à son métier d’infirmière, qu’elle exerçait aux urgences de l’hôpital central de Poughkeepsie. Mulder revit en elle sa petite sœur perdue et elle voyait en lui le héros qui avait permis l’arrestation de Monty Props, l’assassin de son frère, son unique famille. Ils s’étaient rapprochés malgré la désapprobation de Reggie Purdue et avaient fini par se marier en 1990, en tout petit comité, plus par convenance que par véritable amour. Car, pour être honnête, ce qui les unissait n’était pas à proprement parler de l’amour. Pour Abbie c’était de l’admiration et pour Mulder c’était un sentiment de protection fraternel. Il ne voulait surtout pas qu’Abbie souffre à nouveau, plus jamais.

Lorsque Mulder et Fowley s’étaient rapprochés, il éclata aux yeux du couple qu’ils n’étaient pas fait l’un pour l’autre et ils se séparèrent sans animosité ni rancune. Plus tard dans l’année, alors que Diana Fowley était sa partenaire au travail comme à la ville, il apprit qu’Abbie était à présent en couple avec un médecin de son hôpital, un pédiatre. Il avait ressenti une étrange plénitude en apprenant cela, car à présent, tous deux étaient heureux, séparément.

Le premier contact avec l’agent Fowley ne fut pas aussi électrique que celui qu’il avait eu avec Scully. Elle était vraiment fière de partager ce bureau avec une « légende » des profilers du bureau, un enquêteur qui trônait au sommet des statistiques d’arrestations aux cotés de Jack Crawford, Jason Gideon, Frank Black & Samantha Waters.

Mais ce que Mulder ne savait pas c’était que sa partenaire avait été « aiguillée » vers les affaires non classées dès sa sortie de l’académie par un mystérieux homme d’âge mur. Un homme qui semblait en savoir très long sur elle, sur les X-files et qui connaissait la passion de Mulder pour ces affaires. Il l’avait prévenue que le profiler la rejoindrait très vite au sous-sol du Hoover Building et l’avait informée que le dénommé Fox Mulder aurait besoin d’une alliée dans sa quête chimérique. Par contre, ce protecteur n’avait pu empêcher sa mutation disciplinaire en Europe, après le fiasco de l’affaire des « Abduqués de Dallas ». Il fallait un bouc-émissaire et comme ça ne pouvait être Mulder, c’était Fowley qu’on avait sacrifiée. Vince Carter fut lui aussi désavoué et remplacé par un homme plus en accord avec la politique des pouvoirs, Scott Blevins. Celui-là même qui avait nommé Dana Scully, une scientifique, aux affaires non classées dans le but de discréditer ce service et de le fermer pour de bon.
Mulder, lui aussi, avait été aiguillé vers les X-files, mais par un tout autre personnage, Arthur Dales. C’était l’agent spécial du FBI qui découvrit les affaires non-classés dans les années 50 et avec qui il avait eu un entretien en 1990 à propos d’Edward Skur, un employé du département d’état soupçonné de plusieurs meurtres étranges. William Mulder, le père de Fox, lui aussi employé du département d’état à l’époque avait grandement aidé Dales durant cette enquête en lui servant d’informateur. A partir de cette rencontre déterminante, Mulder décida de se consacrer avec passion et dévouement à ces affaires non-élucidées, en espérant que l’une d’elle le mette sur la piste de sa petite sœur disparue.

Dana Scully, elle, ne savait strictement rien de ce qu’il s’était passé avant son arrivée, mais pressentait que l’ambiance était fortement tendue entre Mulder et sa hiérarchie. Ses rêveries étaient beaucoup moins lointaines que celles de son partenaire et elle s’était contentée d’étudier le dossier durant tout le vol.

La voix du commandant de bord les ramena tous les deux à la réalité car il fallait qu’ils attachent leur ceinture, l’avion allait atterrir à San Francisco.


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Message  Humbug Mar 25 Nov 2014 - 17:47

Chapitre 4 « San Francisco »



Au vieux port du « Paris de l’ouest », les agents furent accueillit par l’inspecteur Jeff Rabin, un homme d’une quarantaine d’années, petit, brun aux cheveux frisés et aux reflets grisonnants. Ses yeux étaient d’un noir perçant et sous la bouche, il avait un trou, pas une fossette, un trou. Il serra la main de Mulder & Scully d’une poigne ferme. Mulder pris la parole pour se présenter.

-Agent Mulder ! Puis il désigna sa partenaire. Et voici l’agent Scully.

L’agent spécial montra sa carte du FBI et Scully fit de même. Les agents portaient une tenue stricte d’agents gouvernementaux, costume sombre pour Mulder, tailleur pour Scully. Ils avaient retenu la célèbre citation d’Ernest Hemingway « L’hiver le plus froid que j’ai passé était un été à San Francisco » car ils portaient tous les deux un long manteau bleu marine. Rabin regarda Fox Mulder avec admiration car il connaissait sa réputation d’enquêteur hors pair. C’était lui qui avait informé l’agent du FBI de l’affaire. Par contre, il regarda la jeune femme avec circonspection. Il n’avait jamais entendu parler d’elle et croyait même que la partenaire de Mulder s’appelait Fowley. Le pauvre n’était pas au courant des derniers événements et c’était bien normal, son attention n’était pas rivée sur la cuisine interne du FBI. Il la trouvait jolie mais ne connaissait absolument rien de ses autres qualités. Il les accueillit chaleureusement car il était vraiment très heureux de les voir, même si son air bougon ne laissait presque rien transparaitre et avait hâte que les deux agents montent à bord pour qu’ils se rendent compte, de visu, de la panade dans laquelle il se trouvait.
Le pas de Mulder était rapide, il fut sur la passerelle en quelques secondes. Scully, beaucoup plus petite que lui, avait du mal à suivre. Rabin les accompagna dans les coursives vides de tout cadavre mais portant encore les stigmates de l’attaque et regardait Mulder avec insistance, d’un air interrogateur. Après un coup d’œil rapide aux murs, aux traces de sangs et aux silhouettes blanches des cadavres tracées par les experts médico-légaux, ce dernier brisa soudain le silence.

-C’est impossible !

Ce genre d’affirmation ne faisait pas partie du vocabulaire usuel de Mulder, car pour lui, très peu de choses l’étaient en réalité… « Impossibles ». Scully fut très étonnée de ce qu’elle entendit et les sourcils du policier se levèrent. Ils attendaient des précisions, ce que Mulder leur offrit sans se faire prier.

-Il n’y a aucun impact sur les murs ou le sol. Ce qui veut dire que tous les coups du commando ont fait mouche, pas une seule balle perdue.

Rabin ressentit le besoin d’apporter quelques précisions. Son débit était rapide.

-Et les cadavres paraissaient tous étrangement sereins. Ils avaient tous le même air que ces victimes qu’on retrouve tuées dans leur sommeil. Une seule balle pour chaque victime, la plupart du temps des « head shots ». Ils ont du être sacrément surpris par la vitesse de l’assaut car aucun n’a réagi. Une efficacité redoutable. Vous en pensez quoi agent Mulder ?

Le profiler n’avait pas l’intention de vampiriser l’enquête et se retourna vers sa partenaire pour lui laisser la parole. Par ailleurs, d’autres policiers s’affairaient sur le grand bateau mais le trio n’en avait cure.

-Un commando de quatre à six hommes, dit Scully d’une voix hésitante. Des hommes expérimentés, entrainés, comme des Navy Seals, avec des lunettes de vision nocturne.

L’inspecteur Rabin ressentit le besoin de rétorquer.

- Un contrat secret gouvernemental ? Mais pourquoi des Seals seraient montés sur un bateau pour exécuter des agents de la NSA et un transfuge russe ?

Mulder l’interrompit.

-Aleksei Trevelyan ?

-Oui. Le seul homme qui a été tué de trois balles. Deux dans le torse et une dans la tête.
-La signature d’une exécution. Ajouta Scully. Peut-être un coup de membres dissidents de l’ex-KGB qui souhaitaient punir un des leurs passés à l’ouest. Car même si la guerre est finie, cet homme menaçait un peu trop leurs secrets. Après tout, pourquoi cet homme était aussi protégé ? Gardé au secret par le gouvernement américain alors même que la guerre froide est terminée et que le mûr est tombé.
-Ta théorie est valable Scully, souligna Mulder, très valable même mais je pressens autre chose. Ce commando a certainement reçu une aide extérieure. Ces hommes étaient un peu trop bien informés sur cet endroit « top secret ». Et l’absence de dommages collatéraux est révélatrice. On dirait qu’ils avaient les plans du bateau et la position des agents de la NSA dans la tête ou qu’ils opéraient dans une sorte de jeu vidéo style FPS comme « Wolfenstein ». Comme téléguidés par quelqu’un d’extérieur.

Scully fut surprise que Mulder s’y connaisse aussi en jeux vidéo.

-J’ai des amis qui aiment beaucoup ça ! Précisa-t-il.
-Sauf qu’ici, c’est un jeu vidéo où les victimes sont bien réelles, ajouta Rabin d’un air grave.
-Tu penses sincèrement que ces hommes étaient « téléguidés » ? demanda Scully. Comme des marionnettes assassines ?
-C’est une explication logique après tout, répliqua Mulder. Ou alors ils ont été téléportés sur le bateau comme dans l’expérience de Philadelphie. A moins que ce ne soient des passe-murailles, avec la faculté de traverser la matière.

Rabin le regarda dubitatif. Mais Mulder enchaina.

-Malgré tout, je pense que le commando a déjà dû quitter le pays, aussi vite qu’ils sont arrivés. Comme des diables rentrant dans leur boite.
-En tout cas, je l’espère sinon, on risque de se retrouver avec une pelletée de cadavres sur les bras, conclut l’inspecteur du SFPD.

Scully ne put s’empêcher d’approuver la réflexion du petit policier, même si cela était, aussi en soit, un aveu d’échec.
Mulder & Scully avaient vu le massacre du Providence de leurs yeux et avaient pu se rendre compte de l’aspect paranormal de cette tuerie. Trop de morts, aucune preuve, des victimes agents secrets et l’exécution d’un homme surprotégé sans la moindre réplique de ses protecteurs. Hélas, ils ne pouvaient pas apprendre grand-chose de plus sur le bateau et comme l’espérait Jeff Rabin, les coupables, vraisemblablement des russes, avaient très certainement quitté le territoire américain sitôt leur forfait accompli. Scully et son partenaire retournèrent donc à Washington DC, la mort dans l’âme, avec l’amère impression d’une inutilité qui n’allait pas vraiment de pair avec leur passionnante vocation.


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Message  Humbug Ven 28 Nov 2014 - 18:02

Chapitre 5 « Red »



Appartement de Fox Mulder - Alexandria - Virginie
23h10

Le voyage de retour avait été éprouvant pour les deux agents, surtout pour Mulder. Son impuissance dans cette affaire lui pesait lourdement. De plus, il était exténué car ils avaient fait l’aller-retour dans l’après-midi et il comptait plus que tout s’allonger sur le canapé de son salon, celui qui lui servait de lit depuis que Fowley était partie. Mais son téléphone sonna sitôt avait-il refermé la porte de son appartement. Il décrocha, curieux.

-Vous êtes déjà rentré de Californie agent Mulder ?

L’homme au bout du fil avait un léger accent russe. Comment pouvait-il savoir que Scully et lui s’étaient rendus à l’autre bout du pays et qu’il était déjà rentré chez lui alors qu’il venait à peine de refermer sa porte ?

-Qui êtes-vous ?

L’homme esquiva.

-Vous ne pouvez pas abandonner cette affaire, répliqua t-il d’un ton résolu.
-Cette affaire est classée, balança l’agent d’un ton sec et nerveux. Ceux qui ont fait le coup ont déjà quitté les États-Unis.
-Non agent Mulder. Et ils vont faire d’autres victimes.
-Comme vous, par exemple ?

Mulder avait compris où l’inconnu voulait en venir. Il voulait très certainement une protection. L’homme acquiesça.

-Moi et d’autres personnes. J’ai des informations cruciales monsieur Mulder. Vous ne pouvez pas abandonner. C’est trop important, des vies sont en jeu.

« Vous ne pouvez pas abandonner », l’homme avait répété cette phrase deux fois et cette récurrence n’avait pas échappée à l’agent spécial. On aurait dit que l’interlocuteur tentait d’activer une clé d’hypnose dans l’esprit de Mulder.

-Ma nouvelle partenaire…
-Ça ne concerne pas l’agent Scully, le coupa l’inconnu.

Mulder fut stupéfait. L’homme en savait décidément trop.

-Qu’est-ce que vous voulez ?
-Vous rencontrer ! J’ai…l’homme hésita. J’ai des informations de première main.
-Écoutez, tempera Mulder, je viens de passer la journée dans l’avion et demain…
-Demain je serais surement dans l’autre monde ! Coupa son interlocuteur. On doit se voir maintenant, c’est une question de vie ou de mort.

L’homme avait un ton résolu et grave.

-Où ça ? Consentit Mulder.
-Dans le parc, en bas de chez vous. Ils ne sont pas encore sur votre piste.

L’agent fut éberlué par la dernière phrase « Ils ne sont pas encore sur votre piste ». Il se demanda les implications d’une telle affirmation. Risquait-il sa vie en enquêtant sur le massacre du Providence ? La risquait-il en rencontrant ce mystérieux interlocuteur ? Sa curiosité et sa dévotion en son travail furent les plus forts et il décida de descendre dans le parc qui se trouvait à moins de deux minutes de son immeuble. Mulder eu froid et enfonça plus profond ses mains dans les poches de son pardessus. Une fois dans le parc, il s’assit sur un banc, dans la pénombre. Un homme grand aux cheveux courts, d’une soixantaine d’années vint le rejoindre immédiatement.

-Vais-je enfin avoir la chance de connaitre votre nom ? Balança Mulder d’un ton provocateur.
-Je pourrais vous donner un faux nom mais je ne le ferais pas. Appelez-moi « Red ».

Son accent russe était beaucoup plus prononcé en vrai qu’au téléphone. L’espace d’un instant, Mulder crut même qu’il n’avait pas affaire à la même personne.

-Red ? Je vois, répondit-il, moqueur.
-Pourquoi êtes vous parti de San Francisco ? Questionna l’homme âgé.
-Parce qu’on ne pouvait pas avancer d’avantage là-bas et quelque chose me dit que vous savez pourquoi...
-Vous savez qui a tué les agents de la NSA et Aleksei Trevelyan ?
-On penche pour un commando de l’armée russe, surement en cheville avec l’ex-KGB. Ou des mercenaires.
-C’est exactement ça agent Mulder. Et ces hommes vont continuer à tuer. Je suis leur prochaine cible.
-Pourquoi vous ? Pourquoi Trevelyan ?
-Parce que nous avons un pouvoir trop important pour eux.
-Un pouvoir ?
-La vision à distance, vous connaissez ?
-Le projet « Stargate » ? Les espions psy ? C’est de ça dont il s’agit ?

Les recherches de Mulder sur les phénomènes paranormaux lui avaient fait prendre connaissance de ce projet gouvernemental placé sous le sceau du « secret défense » plusieurs mois auparavant. De ce dernier, il ne connaissait que la version officielle. Le département d’état utilisait les pouvoirs médiumniques de certaines recrues pour des missions de renseignements. Le nom de leur pouvoir était « remote viewing » et leur qualification était « espions psy ».

-Le projet « Stargate » n’est que la partie émergée de l’iceberg, précisa l’informateur. L’utilisation des pouvoirs médiumniques à des fins militaires remonte en fait à la deuxième guerre mondiale, monsieur Mulder. En 1941, Wolf Messing, le conseiller parapsychologique de Staline prédit la mort d’Hitler et la défaite de l’Allemagne. Prévenus, les nazis mettent un contrat sur la tête de Messing et créént leur propre programme d’espions psy pour repérer les navires ennemis, « L’Institut du Pendule ». A Londres, un jeune officier du renseignement du nom de Ian Fleming organise de fausses fuites selon lesquels le programme « psy » allié cause de nombreuses pertes de navires aux nazis.
-Ian Fleming ? Interrompit Mulder. L’auteur de James Bond ?
-Lui-même, répondit Red, imperturbable. Dès la fin de la guerre, les russes développent leur programme en secret et Nina Kulagina obtient l’arrêt cardiaque d’une grenouille par la seule force de sa pensée. C’est loin d’être son seul exploit. En 1954, Nikholai Khokhlov, un espion psy passé à l’ouest prévient la CIA que, grâce à ses semblables, les russes peuvent détruire des missiles, aveugler des radars ou dérégler des circuits informatiques à distance. Les américains décident de se lancer dans la course et créént leur propre programme pour « concurrencer » les soviétiques. Leur plus éminent représentant est Pat Price qui est mort en 1975, justement à cause de son pouvoir. Officiellement le projet « Grillflame » est abandonné en 1983 mais il a continué sous divers noms, comme « Centerlane », « Land broker » ou « Sunstreack », jusqu’au fameux projet « Stargate », lui aussi officiellement arrêté, en 1986. La vérité c’est qu’il continue toujours agent Mulder. Le général Noriega, dictateur du Panama a été deux fois la cible des espions psy et l’année dernière le président Bush nous a même consulté pour localiser des missiles Scud durant la guerre du Golfe. C’est aussi pour ça que Gregor veut mettre fin au programme et tous nous tuer.
-Gregor ? Interrogea Mulder.
-L’espion responsable de la mort de Trevelyan. Il opère en Russie mais son pouvoir est si puissant qu’il a réussi à guider son commando de barbouzes sur le Providence.

L’esprit de Mulder commençait à s’éclairer.

-Et vous ? Quel est votre rôle là dedans ?
-Durant mes années d’exercice mon nom de code était « Ingo Swan » et j’ai fait équipe avec Pat Price sur le projet « Scanate », jusqu’à sa mort. Nous étions sous la supervision du général Edmund Thompson. C’est moi qui ai inventé le nom « remote viewing » c’est-à-dire « vision à distance ». En 1977, j’ai localisé l’épave d’un avion soviétique écrasé en Afrique alors que j’étais à la Stanford Research Institut en Californie. J’étais le mentor de Trevelyan et Gregor en Russie. Je suis passé à l’ouest en 1972 et j’ai organisé l’exfiltration de Trevelyan avec la CIA.

L’homme fit une pause.

-Gregor a essayé de retenir Aleksei en Russie mais ce dernier a mis le feu au visage de son ennemi, avec son esprit. Il en a gardé les stigmates et un solide esprit de revanche. C’est ce qui le tient debout depuis près de vingt ans. Il est resté dans le coma plus de deux ans et a réussi à retrouver ses facultés. Aujourd’hui elles sont plus importantes que jamais et il a décidé d’accomplir sa vengeance.

Mulder écoutait, passionnément.

-Quand je suis passé à l’ouest, ma mère a été torturée et tuée. C’était Nina Kulagina. C’est pour éviter ça à Aleksei, le meilleur de mes deux élèves que j’ai convaincu le président Gerald Ford de le rapatrier aux États-Unis. Nos pouvoirs sont très important agent Mulder. Gregor et moi nous sommes capables de vous décrire précisément un lieu dans lequel nous ne sommes jamais allés, à plusieurs milliers de kilomètres, y compris le contenu des dossiers qui se trouvent dans un coffre-fort fermé par une porte blindée d’un mètre d’épaisseur.

Mulder était convaincu, depuis bien longtemps en fait.

-Vous voulez la protection du FBI ? C’est ça, n’est-ce pas ?
-Oh non agent Mulder, pour moi il est déjà trop tard, je suis un mort en sursis. Je voulais juste parler à quelqu’un de réceptif avant de « partir » et peut-être sauver la vie d’autres personnes comme moi.

Mulder réfléchit un instant. Il leva la tête vers les étoiles, pensif. Lorsqu’il revint à ses esprits l’homme avait déjà disparu, emporté par le vent.

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Message  Humbug Ven 28 Nov 2014 - 18:13

Chapitre 6 « Irina »


Hoover Building - Washington DC.
Mardi 7 Avril - 8h27

Mulder avait très peu dormi car, après son entrevue avec « Red », il n’était pas retourné chez lui. Il était allé directement à son bureau et avait consulté tous les dossiers qu’il avait trouvé sur les programmes d’espions psy et les affaires qui y étaient reliées. Après avoir eu la confirmation de nombreux éléments révélés par son informateur dans divers dossiers, il avait fini par tomber de sommeil, sur son bureau en bois massif, vers quatre heures du matin. Lorsqu’elle était arrivée, Scully avait trouvé un partenaire hagard. Ses yeux étaient rouges, ses cheveux hirsutes et son teint blafard. Son costume était tout froissé et la pièce sentait la transpiration. Scully fut légèrement incommodée par l’odeur. Elle portait deux grands gobelets de café car elle s’était arrêtée au passage chez Starbucks. Pour elle, elle avait pris un Macchiato et pour Mulder un Capuccino.

-Mulder, tu as dormi là ? lança-t-elle avec étonnement.

Elle tendit le gobelet en plastique très chaud à son partenaire, qui s’en saisi difficilement.

-Merci Scully.

Sa barbe avait poussée, bien poussée même. Soudain, il ressentit le besoin de s’expliquer.

-J’ai reçu une visite hier soir. Et un coup de fil du « téléphone rouge ».

La scientifique le questionna du regard. Il précisa.

-Un inconnu avec un accent russe m’a dit que le commando du Providence était toujours aux États-Unis et comptait faire d’autres victimes. Le Type disait s’appeler « Red ».
-Tu plaisantes ?
-Hélas non. Trevelyan, la victime de San Francisco et l’homme de cette nuit sont tous les deux des espions psy.

Son visage s’éclaira tout à coup.

-Sais-tu que d’après les rapports officiels ces hommes sont capables de couler des sous-marins, de dévier des missiles de leur cible ou même de décrire précisément l’intérieur d’une usine où ils ne sont jamais allés, à plusieurs milliers de kilomètres d’eux ? Ils la voient précisément dans leur tête, avec tous les détails.

Son attitude était celle d’un enfant qui venait d’avoir un nouveau jouet pour noël.

-Non je ne savais pas. Mais ça ressemble beaucoup à ce qu’il a pu se passer à San Francisco. J’ai toujours pensé que ces histoires « d’espions-médiums » c’était une vaste blague, un canular pour faire peur à l’ennemi durant la guerre froide.
-En partie seulement Scully. Pendant la deuxième guerre mondiale, c’est Ian Fleming qui a eu l’idée de faire paniquer les nazis avec des faux rapports de sous-marins repérés et coulés par la simple pensée d’agents alliés.
-Ian Fleming ? Celui de James bond ?

Mulder eu un large sourire. Sa partenaire avait eu la même réflexion que lui.

-Lui-même en personne Scully.
-Et qu’est-ce qu’il t’a dit d’autre, ton mystérieux informateur ?
-Pour résumer, disons que les massacres ne seront pas finis tant qu’un certain Gregor n’aura pas sa revanche.

Scully voulu l’interroger pour avoir plus de détails sur ce Gregor et sa soi-disant vengeance mais Mulder hurla soudain en se tenant la tête à deux mains. Elle s’inquiéta et se pencha vers lui.

-Qu’est-ce qui t’arrive Mulder ? Le manque de sommeil est souvent la cause de migraines…

L’agent n’écoutait pas les divagations scientifiques de sa partenaire, il ne pouvait pas. Une voix imprégnait déjà sa tête, une voix qui le guidait. Il cessa soudain de se tenir la tête et se leva puis se précipita vers la porte. Scully entreprit de le suivre mais avait bien du mal à lui emboiter le pas.
Mulder sortit en trombe du Hoover building et ses yeux se portèrent immédiatement sur la cabine téléphonique qui se trouvait juste en face de l’immeuble. Il y avait là une jeune femme blonde avec un long pardessus marron. Tous deux se regardèrent. La jeune femme sortit de la cabine, « au ralenti » sans cesser de fixer l’agent spécial. Mulder était comme hypnotisé, il ne bougeait plus.

-Je m’appelle Irina Trevelyan, agent Mulder. Aleksei était mon père. Les hommes de Gregor ont eu Ivan cette nuit. C’était l’homme qui vous a dit s’appeler « Red ». Ils sont sur la côte Est en ce moment et je suis la prochaine sur la liste.

Sa voix était emprunte d’une panique non feinte. Elle avait réussi à insérer dans la tête de Mulder l’image de « Red », étendu sur le sol d’une ruelle sombre du Queens à New York, près d’une grande benne à ordure, le corps criblé de balles. L’agent eu froid dans le dos. L’image était si réelle qu’il avait l’impression d’être lui aussi dans la ruelle et d’avoir vu le cadavre de ses propres yeux.

Entre temps Scully avait rejoint son coéquipier sur le parvis du grand immeuble.

-Cette jeune femme a besoin d’une protection Scully. Elle a besoin de nous.

Les yeux bleus-verts de la jeune femme transpiraient l’incompréhension mais elle avait confiance en son partenaire. Elle regarda Irina avec insistance.

C’était une jeune fille de dix-huit ans, aux traits fins et réguliers, avec des yeux bleu lagon et des cheveux blonds, longs jusqu’aux omoplates. Une très belle jeune femme.

-Qui est-elle ?
-Peu importe, Scully ! répondit Mulder. C’est un témoin capital et elle est en danger de mort.

Irina perçut que Scully était vexée de ne pas connaitre son identité et passa outre l’agent Mulder.

-Je m’appelle Irina Trevelyan, dit-elle à Scully.
-Et le commando de San Francisco est ici pour l’exécuter, coupa Mulder.

La petite rousse comprit qu’Aleksei, l’homme qui avait été tué de trois balles sur le Providence, était son père. Elle regarda une nouvelle fois Irina puis céda sous les supplications de son partenaire.

-Comment veux-tu que nous la protégions ? Mulder, jamais Blevins ne nous laissera…
-Laisse tomber Blevins, Scully, je crois que j’ai une meilleure idée ! Répliqua l’agent special.


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Message  Humbug Mar 2 Déc 2014 - 17:44

Chapitre 7 « Protection »


Les deux agents avaient pris place dans une voiture de location, une berline bordeaux de marque « Ford ». Irina était assise à l’arrière, très inquiète pour sa sécurité. L’agent Mulder n’avait rien dit de son plan, ni à Scully ni à la jeune médium mais cette dernière avait parfaitement su lire dans son esprit. C’était ce que l’on appelait un « contact » dans le jargon des espions psy.

Ils roulaient vers le nord et Irina savait que Mulder n’avait aucune intention de passer par la voix officielle. Il comptait se rendre dans l’état du Maine, l’état d’origine de l’agent Diana Fowley. Lorsque leur histoire était devenue plus sérieuse, elle avait emmenée Fox, comme elle aimait à l’appeler, cela lui rappelant ses origines amérindiennes, dans son village natal de Skowhegan. Là-bas, Mulder avait rencontré Joseph McMooneagle, le shérif local ainsi que Lisa Fowley, la petite sœur de Diana, à présent adjointe du shérif. Lisa était une version « réduite » de Diana. Plus petite et moins voluptueuse mais toute aussi brune et avec les mêmes traits, à ceci près qu’elle, elle avait hérité des yeux marrons de sa mère. Elle avait tout de suite beaucoup apprécié Fox et ce dernier savait qu’en se rendant à Skowhegan pour cacher Irina, il y trouverait à coup sûr une alliée.

La route était longue et sinueuse, bordée par des arbres gigantesques. La nuit était tombée et un épais brouillard tapissait la nationale. Les phares de la voiture transperçaient la brume tels une épée. Mulder rêvassait tout en conduisant. Il ne pouvait s’empêcher de penser à Diana, à leurs moments forts. Décidément, son ancienne partenaire occupait encore toutes ses pensées. Leurs enquêtes et leurs moments intimes inondaient son esprit teinté de nostalgie. Il repensa notamment aux circonstances de son départ et à leur rupture forcée.

A la veille de ce jour fatidique, tout allait pour le mieux puisqu’ils avaient réussi à trouver dans un tout petit magasin de –M- Street, le fameux poster portant fièrement la phrase « I want to Believe » et trônant derrière le bureau de Mulder. Ils l’avaient accroché ensemble pour symboliser leur croyance commune dans le paranormale puis ils s’étaient envolés dans la foulée pour Dallas, Texas, par un glacial matin de février pour enquêter sur une famille qui disait avoir été « enlevée » par un halo lumineux et avoir subi des tests. Mais il s’agissait en fait d’un syndrome de « Münchhausen ». Le père était un paranoïaque qui harcelait sa femme et battait ses enfants. Devant le scepticisme des agents sur leur cas et l’intervention des services sociaux, l’homme s’était barricadé chez lui, avait tué toute sa famille puis avait mis le feu à sa maison et s’était suicidé. L’enquête avait démontré un certain laxisme des agents dans leur manière de traiter cette affaire, en particulier Fowley. Ils passèrent en commission disciplinaire et la partenaire de Mulder avait été mutée en Allemagne.

A son retour au sous-sol du Hoover building, Mulder n’avait pas trouvé de lettre d’adieu, juste un petit cadeau, emballé dans du papier doré. Ce petit présent était une plaque à son nom « Agent Special Fox Mulder ». Il s’agissait d’un « running joke » entre lui et Fowley. Lorsqu’il était arrivé, pour la première fois aux X-files, Diana avait déjà disposée une plaque d’identification à son nom sur l’unique bureau du service et par la suite, Mulder lui avait dit que lui aussi méritait une plaque sur ce bureau. Les circonstances avaient fait, que, jusqu’à ce jour, seule la plaque de Fowley trônait sur le bureau. Aujourd’hui, il n’y avait que celle qu’elle lui avait offerte en partant.

L’agent jeta soudain un coup d’œil à Scully tout en ingurgitant ses graines de tournesol et se promit de ne plus jamais avoir de relation amoureuse avec sa partenaire, c’était beaucoup trop risqué, et puis, cela faisait trop mal.

Trop fatigué pour conduire davantage, Mulder demanda à Scully de le remplacer derrière le volant, juste le temps de faire une petite sieste. La scientifique ne se fit pas prier et passa du côté conducteur. Mulder, lui, ne mit que quelques minutes à s’endormir du sommeil du juste.
Pour ne pas s’endormir elle aussi, Scully décida d’engager la conversation avec Irina. Une technique éprouvée mais qui avait fait ses preuves.
Hélas, la jeune fille ne s’en laissa pas compter.

-Je sais ce que vous allez me dire, agent Scully. Vous avez confiance en votre partenaire parce qu’il ne vous a pas déçu dans l’Oregon mais vous ne croyez pas en mes pouvoirs. Pas plus qu’en ceux de Gregor ou en ceux de mon père. Vous ne croyez pas possible que Gregor aie pu guider ses hommes depuis la Russie à bord du Providence.

Scully répliqua sans attendre.

-Je crois possible que Gregor soit le commanditaire de cet assassinat, tout comme je crois qu’il s’est procuré les plans du bateau et que son unité les a appris par cœur. Sur le bateau, c’était une « attaque-commando » classique pour des hommes surentrainés habitués à ce genre de mission.
-Vous êtes très loin de la vérité agent Scully. L’attaque du Providence n’avait vraiment rien de « classique ». Ce que vous avez vu à Bellefleur ne vous a-t-il pas convaincu qu’une partie de la vérité peut aussi être « ailleurs » ? Je sais que ce n’est que votre deuxième affaire avec votre partenaire, mais croyez-moi, l’agent Mulder a très souvent raison. Plus souvent que vous ne l’espérez en tout cas. Dans l’Oregon, il avait tout compris, lui.

Dana Scully fut très étonnée qu’Irina en sache autant, notamment sur sa première enquête aux X-files. Elle tenta un coup de poker.

-Et que savez-vous sur Bellefleur ?

La belle blonde répondit du tac-au-tac.

-Que Billy Miles a tué Karen Swanson, par exemple. Et Ray Soames. Et Peggy O’Dell. Ainsi que toutes les autres victimes de la promotion 89. Je sais aussi que le médecin légiste a caché des preuves parce que sa fille Teresa faisait également partie de cette promo et que le shérif Miles, le père de Billy, fait tout ce qui est en son pouvoir actuellement pour que son fils soit déclaré non responsable de ses actes devant un tribunal.

Un frisson d’effroi parcourut le dos de la rousse aux yeux verts-bleutés. Elle jeta un coup d’œil dans le rétroviseur intérieur pour voir l’expression de la jeune blonde. Celle-ci affichait un petit sourire en coin, mi gênée, mi satisfaite de son effet. Scully n’insista pas et lorsque Mulder se réveilla, elle lui repassa le volant, sans lui dire ce qui s’était passé.

En chemin Mulder s’arrêta sur un parking mais laissa tourner le moteur. Il laissa même sa portière ouverte. Il se précipita dans une cabine téléphonique et mit quelques pièces dans la fente. Scully vit ses lèvres bouger mais ne réussit par à déchiffrer ce qu’il disait, pas plus qu’elle ne comprit à qui il parlait. Il raccrocha, retourna s’assoir derrière le volant comme un éclair et repartit aussi sec.
Sa collègue ne comprit pas grand-chose à la manœuvre, tout comme elle ne saisissait pas pourquoi son partenaire gardait le silence. Irina eut un large sourire, car elle, une fois de plus, n’eut pas besoin de la moindre explication.


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Message  Humbug Sam 6 Déc 2014 - 18:54

Chapitre 8 « Assaut »


Après un voyage long et fatiguant, le trio arriva enfin à Skowhegan, siège du comté de Somerset et petite bourgade de moins de neuf mille âmes. Malgré l’heure plus que tardive, trois heures du matin, il se rendit directement au bureau du Shérif. Joseph McMooneagle n’était pas là mais Lisa Fowley les attendait. Ils auraient pu aller directement chez la sœur de Diana mais elle était de garde ce soir là. C’était ce que son coup de fil éclair sur le bord de la route avait appris à Mulder. Elle serra Fox dans ses bras puis salua Scully et Irina. Mulder ne prit pas la peine de raconter à sa nouvelle partenaire comment il avait fait sa connaissance, c’était encore trop tôt pour qu’il lui dévoile les détails de cette plaie encore béante dans son esprit. Irina savait tout. Venir ici, c’était sa manière à lui de prolonger sa relation avec Diana. Lisa, elle, regarda Scully avec un soupçon de curiosité.

-La route a été bonne ? Demanda-t-elle aux voyageurs.
-Ça a été. Répondit Mulder même si il ne pouvait dissimuler son extrême fatigue.
-Je vais vous emmener chez moi, dit la jeune femme. La fille sera en sécurité là-bas, du moins pour l’instant. Demain, après mon service, je l’emmènerai dans une cabane de chasse que j’ai héritée de mon père. Elle est isolée, en pleine forêt. Ce sera encore moins risqué qu’à mon appartement. Je pense qu’elle y sera bien.

Sur le bureau de la « deputy », Mulder vit une photo de ses parents. La population de Skowhegan était composée principalement d’algonquins et d’émigrants venant d’Ecosse. Diana et Lisa étaient le parfait mélange des deux puisque leur Mère, dont la ressemblance avec Diana était vraiment frappante, était une indienne nommée Natane Tagwani, cela signifiant « fille de l’automne » en raison de sa naissance le dix-huit Octobre et que leur père était un américain dont la famille venait de Glasgow portant le nom de Sherman Fowley. Ce dernier avait suivi une scolarité ordinaire et avait fini par rejoindre le bureau du shérif à vingt-quatre ans puis il était devenu lui-même Shérif de la ville cinq ans plus tard. C’était un homme brun d’un peu moins d’un mètre quatre-vingt, d’apparence stricte mais très aimant envers sa famille. Ses yeux bleus d’européen du nord étaient, pour sa grande fierté, la seule chose qu’il avait transmise à sa fille ainée.
Il avait rencontré Natane lors d’une foire locale, la plus grande du comté et avait élevé ses filles dans le respect des lois et de l’autorité. Lorsque Diana l’avait informé qu’elle souhaitait étudier les « Magies Culturelles », il prit cela pour une provocation, puis avait été soulagé lorsque son cursus et ses connaissances pointues lui avait permis de rejoindre le FBI. Lisa, elle, s’était sentie presque obligée de rentrer dans la police locale après le décès de son père des suites d’un cancer alors qu’elle n’avait pas encore vingt ans. Les deux sœurs étaient proches mais n’évoluaient pas vraiment dans le même monde, un univers très « terre à terre » pour Lisa et un monde beaucoup plus « ésotérique » pour Diana.

-C’est très gentil de votre part, deputy, dit la jeune blonde, mais je ne serai en sécurité nulle part, tant que Gregor sera en vie. Il veut se débarrasser de toutes les personnes qu’il pense responsables de son état ainsi que de tous ceux qui sont mêlés au programme d’espions psy aux USA. Il a tué mon père. Il a tué Ivan. Maintenant c’est mon tour.

Mulder, Scully & Lisa Fowley la regardèrent, vraiment désolés pour elle. Elle était si touchante et tellement lucide.
Soudain, quelque chose de malsain se repandit dans l’air. Quelque chose de diffus et de foncièrement néfaste. Le visage d’Irina changea et ses traits se crispèrent. Elle mordit sa lèvre inférieure et écarquilla les pupilles. Contre toute attente, cela allait se produire.
Elle affichait à présent des traits figurant une panique extrême. Ses gestes nerveux trahissaient son angoisse. Pourtant les trois défenseurs de la loi ne s’étaient rendu compte de rien. Elle poussa un hurlement à glacer le sang.

-Ils sont là !!!

Dans la même seconde, plusieurs rafales de mitraillettes détruisirent les vitres du commissariat qui volèrent en éclats. Mulder, Scully, Lisa et Irina se baissèrent. Le commando de russes aurait pu entrer dans le bureau du shérif et tous les exécuter comme sur le Providence mais Irina avait bloqué les pouvoirs de Gregor. Cela avait été d’autant plus facile que les deux hommes de la camionnette bleue, ceux qui servaient de relais entre l’homme de Vladivostok et le commando s’étaient fait arrêter au cours d’un contrôle de routine par une brigade de police du Maryland.
Les éclats de verres jonchaient le sol du commissariat et le quatuor avait bien du mal à les éviter pour ne pas se blesser. Irina était cachée sous un bureau.

Les russes continuaient de canarder. Ils avaient même réussi à faire sauter toutes les ampoules de l’endroit et leurs quatre proies se retrouvèrent dans l’obscurité. Heureusement, les agents et Lisa Fowley étaient équipés de lampes torches. Ils les allumèrent et les faisceaux se croisèrent comme pour former un gigantesque « X » au dessus d’eux.

-Il faut sortir d’ici ! hurla Scully.
-Il y a une porte condamnée au fond du couloir des cellules, elle donne sur une ruelle. Répliqua l’adjointe du shérif.
-Allons-y ! dit Mulder tandis que les balles fusaient toujours au dessus de leurs têtes.

Lisa Fowley ouvrit la voie, suivie par Mulder qui s’empara de la main droite d’Irina et Scully fermait la marche. La scientifique avait dégainé son arme, tout comme la jeune policière.
Ils se précipitèrent, les jambes fléchies et le dos vouté vers le couloir des cellules. Seulement deux étaient occupées, une par un ivrogne notoire et l’autre, par un jeune homme qui avait été surpris en train de pénétrer dans une maison par la fenêtre de la cuisine.
Seuls les faisceaux de leurs lampes de poches éclairaient leur chemin. Irina elle, n’était pas aveugle et n’avait pas besoin de lampe, elle voyait le couloir comme en pleine journée.

Au bout du couloir sale et décrépi, une vieille porte rouge et rouillée leur barrait le passage. Le Shérif avait perdu la clé depuis bien longtemps. Lisa tira cinq balles dans la serrure et la porte céda. Pourtant elle n’arrivait pas à l’ouvrir. Le vacarme des balles du commando n’avait toujours pas cessé. Mulder lâcha la main d’Irina et défonça la porte avec son épaule. Après plusieurs tentatives, celle-ci finit par s’entrebâiller. Une benne à ordure bleue l’empêchait pourtant de s’ouvrir complètement. Les agents, Lisa & la jeune medium durent se faufiler comme des anguilles pour pouvoir sortir et sitôt dans la ruelle, Mulder reprit la main d’Irina dans la sienne. Lisa les conduisit à une voiture de patrouille et ils y pénétrèrent en quelques secondes. L’adjointe conduisait tandis que Scully prenait place à ses cotés. Mulder et la jeune blonde étaient à l’arrière. Elle démarra en trombe mais les russes s’en étaient aperçus. Mulder protégea la jeune fille et faisait rempart avec son corps tandis que le commando d’élite tira sur la voiture de police dont les vitres volèrent, elles aussi en éclats.


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Message  Humbug Mer 10 Déc 2014 - 8:09

Chapitre 9 « Gregor »



Vladivostok - Est de la Russie

Le grand russe au visage brulé était furieux de cette déconvenue. Il éructait, seul dans la pièce où il avait trouvé refuge pour sa vendetta. La fille de son ancien ami les avait mis en échec, lui et son commando en réussissant à s’enfuir de Skowhegan.

Gregor Kuryakin avait vu le jour à Moscou en 1945, à la toute fin de la deuxième guerre mondiale, d’un père espion et d’une mère secrétaire au MVD, le ministère des affaires intérieurs. Son père Vladimir fut tué en mission en 1954 et l’enfant fut recueilli à la Loubianka, le Quartier Général du KGB alors naissant.

Très tôt, les facultés de l’enfant avaient été remarquées et c’était en 1958 qu’il avait fait la connaissance d’Aleksei Trevelyan, un autre enfant de son âge aux dons similaires. Ils avaient été formés par Ivan, le propre fils de Nina Kulagina, l’une des plus fameuse « espionne psy » de l’après guerre. Ivan s’était toujours senti plus proche d’Alek que de Gregor, deux enfants qu’on aurait pu prendre pour des jumeaux mais dont l’un aurait été un ange et l’autre, un démon. En effet, Ivan avait surpris plusieurs fois Gregor à utiliser ses pouvoirs de manière néfaste, comme par exemple pour tourmenter des animaux, des soldats ou pour causer diverses pannes dans les systèmes électroniques du complexe secret qui les abritait.

Ivan était passé à l’ouest en 1972 et le Général Andropov avait immédiatement mis les deux apprentis sur sa piste. Heureusement, la CIA mandata quatre espions psy pour bloquer les visions des deux jeunes adultes concernant leur ancien mentor.

Dès qu’il fut sur le territoire américain, Ivan Kulagin avait parlé au président Nixon du rapatriement d’Aleksei, son meilleur élève mais le scandale du Watergate retarda l’opération et c’est finalement Gerald Ford qui donna son feu vert en 1975.

L’exfiltration fut rocambolesque puis-qu’officiellement, le jeune homme était un champion d’échecs et les services secrets de l’oncle Sam profitèrent d’un tournoi en Tchécoslovaquie pour subtiliser le médium des mains du KGB grâce à une équipe de l’IMF, une branche du département d’état spécialisée dans ce genre de mission… impossible.

Gregor kuryakin avait senti que quelque chose se tramait et manqua de justesse de faire rater l’opération.
Grâce aux pouvoirs de son esprit il voulait retenir Alek mais un combat « spirit » s’en suivit et le père d’Irina avait fini par l’emporter en réussissant à enflammer la tête de Gregor. Au même moment, ses cheveux à lui étaient devenus tous blancs, instantanément, à l’âge de trente ans.

Aux USA, Aleksei avait rencontré Joanna, une jeune femme blonde, ancienne reine de beauté, alors que son ex-fiancé la harcelait. Il avait réussi à annihiler totalement la jeune femme de la mémoire de cet homme qui s’était révélé ultra-violent et très jaloux avec elle.

Et pendant que l’homme aux cheveux d’argent coulait des jours heureux en Amérique, Gregor, lui, avait passé deux longues années dans le coma avant de se réveiller défiguré.
Ses atroces souffrances lui avaient fait perdre son don et il n’était sorti de l’hôpital qu’en 1980. Il avait passé toute la décennie à chercher à retrouver ses pouvoirs pour accomplir sa vengeance. Hélas, la détente puis la chute du mur de Berlin, l’écroulement du bloc soviétique et la dissolution du KGB en 1991 avaient mis fin à ses rêves.

Malgré cela, il avait décidé d’assouvir sa soif de vengeance, seul, sans le soutien de sa hiérarchie. Quelques mois plus tôt, il avait recruté une équipe. Il avait commencé par aller voir Sergei Louchenko, Alpha 1, et ce dernier avait accepté la mission, par pur patriotisme. Louchenko avait ensuite recontacté son ancienne unité, qui lui était restée fidèle et tout se mit en branle. Ne manquait plus que les hommes chargés des transmissions et Gregor les trouva au service technique du KGB. Il s’agissait d’Igor Dimitriev & Sacha Bougedin. Deux experts en informatique complètement inexpérimentés dans les missions de terrain. Gregor promit à toute l’équipe une très importante somme d’argent et tout le monde, sauf lui s’envola pour San Francisco. Il avait pris place dans son ancien sanctuaire de Vladivostok, au cœur d’une base militaire ultra-secrète, dans son ancien QG. Mais cette fois, le coté non officiel de ses actions finit par se retourner contre lui.

Un homme âgé en uniforme couvert de décorations militaires entra soudain dans la pièce avec fracas.

-Gregor ! C’est fini ! Arrêtez !

Il s’agissait du général Oulianov, successeur du général Andropov, le plus gradé des militaires russes à travailler pour le contre-espionnage.

-Non ! hurla Gregor

L’homme aux brûlures était déterminé à achever coute que coute sa vendetta contre les américains.

-Vous devez cessez cela ! Votre programme est terminé ! Le KGB est enterré ! Washington a appelé Moscou. Vous devez arrêter de tuer des américains !
-Non, je n’ai pas fini ! Protesta l’homme aux brulures. Ce n’est que le commencement. Ils doivent tous mourir.

Le général était venu avec deux gardes armés mais Gregor inonda leur tête d’un cri strident.

Les deux hommes lâchèrent leur arme et se protégèrent les oreilles avec leurs mains mais cela ne pouvait rien contre ces cris qui venaient de l’intérieur même de leur tête.

Gregor avait gagné quelques minutes de répit.

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Message  Humbug Mer 10 Déc 2014 - 11:28

Chapitre 10 « NSA »



Après une heure de route, Mulder avait demandé à Lisa de les déposer près d’un loueur de voitures. Demander son aide s’était révélé être finalement une très mauvaise idée, c’était beaucoup trop dangereux pour elle. D’autant que l’agent avait déjà perdu sa sœur, il ne voulait pas être responsable de la moindre blessure faite à la petite Lisa.
La shérif-adjointe avait obéi, à contre cœur et les deux agents avaient loué une autre berline, grise celle-là dans une petite localité du New Hampshire puis avaient décidé de s’arrêter dans un motel au nord de l’état de New York.
Ils comptaient se reposer un peu mais le cauchemar était loin d’être fini.
Sur le parking du motel, la jeune fille mit en garde les agents spéciaux.

-Ils vont venir ! Dit Irina
-Les tueurs russes ? Interrogea Scully.
-Non, les autres. Révéla la jeune fille.
-Quels autres ? Demanda Mulder.
-L’oncle Sam. Les agents de la NSA. Ils veulent me ramener dans le Maryland.
-Pourquoi la NSA voudrait vous ramener dans le Maryland ?
-Parce que c’est de là que je viens, agent Scully. Je me suis évadée de Fort Meade quand j’ai ressentit la mort d’Ingo Swan, Ivan Kulagin en fait. Il a été abattu à New York par les hommes de Gregor. Après la mort de mon père à San Francisco j’ai alerté Ivan et c’est pour ça qu’il vous a appelé agent Mulder. Mais après sa mort à lui, j’ai senti que je ne serais pas en sécurité à Fort Meade et je suis partie. Ivan m’avait dit qu’il avait confiance en vous agent Mulder.

L’agent fut flatté de cette « considération » et regarda Scully tout en pensant « je ne suis peut-être pas le plus mal aimé des agents du FBI après tout ».

-Pourquoi votre père était à San Francisco et vous dans le Maryland ? Hasarda Scully.
-Pour des raisons de sécurité nationale. Je n’ai pas revu mon père, ni ma mère depuis mes 12 ans.

Mulder et Scully furent abasourdis par ces révélations. Le gouvernement américain avait enlevé une enfant à ses parents en raison de ses pouvoirs de visions à distance, très certainement hérités de son père et la retenait, contre son gré dans un complexe militaire pour exploiter ses pouvoirs à des fins d‘espionnage. Pour Scully, ces pratiques étaient dignes de la Russie stalinienne, pas des États-Unis d’Amérique.

-Il faut qu’on parte d’ici, ajouta l’adolescente, les hommes de l’oncle Sam sont à moins de deux kilomètres.

« L’oncle Sam », elle aimait utiliser cette expression que son père prononçait souvent quand elle était petite.
Mulder crut la jeune fille sur parole.

-Il faut qu’on reparte Scully. Ces gars vont nous tomber dessus.

La jeune scientifique hésita. Les pouvoirs psy, les tueurs soviétiques téléguidés depuis la Russie, la NSA qui traque une adolescente pour la séquestrer, tout cela dans la même journée, c’en était trop pour son esprit rationnel.

-Attends une seconde Mulder. La NSA ? C’est ridicule !
-Scully, on n’a pas le temps !

Les portières de la voiture étaient ouvertes et Mulder avait posé sa main sur le toit. Il fixait sa partenaire pour qu’elle comprenne l’urgence de la situation mais elle hésitait toujours, elle avait besoin de réfléchir.
Soudain, près d’une dizaine de SUV noirs aux vitres teintées déboula sur le parking du motel. Il n’y avait plus de temps pour la tergiversation.
Scully céda, sous la pression des véhicules arrivant dans un crissement de pneus des plus stridents.
Les deux agents et Irina montèrent dans la voiture et c’est Mulder qui conduisait. Il démarra en trombe et les agents du gouvernement les prirent en chasse mais la poursuite ne dura pas car la medium se concentra et fit éclater les pneus de leurs SUV. Mulder regarda dans le rétroviseur intérieur.

-Il y a de la gomme sur le bitume ! Dit l’agent, un sourire enfantin aux coins des lèvres.

Les hommes en noir sortirent de leur véhicule et l’un d’eux mit la berline en joue, l’œil dans la lunette de son fusil d’assaut. Mais son supérieur l’arrêta, au dernier moment.

-Non, il me la faut vivante.

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Message  Humbug Mar 16 Déc 2014 - 18:26


Chapitre 11 « Cas de conscience »


La route nationale était devenue la seule et unique amie de Mulder & Scully depuis deux jours. Leurs traits étaient tirés et leurs cernes devenaient noires comme la nuit. Il faisait froid dans l’état de New York. Ils avaient des hommes de la National Security Agency et un commando russe surentrainé à leurs trousses. Ils ne pouvaient aller nulle part et risquaient leur vie à chaque instant pour cette affaire, même si, avoir Irina à leurs cotés était un sacré atout. La jeune fille, très mature pour son âge s’en rendit soudain compte.

Elle avait regardé seule, assise à l'arrière, défiler le paysage durant toute la route. Un paysage magnifique mais redondant, avec de grands arbres qui défilaient, beaucoup d'arbres. Et cela l'avait plongée dans ses pensées, des pensées particulièrement sombres. Elle avait revu, un peu malgré elle, le meurtre de son père à San Francisco, le meurtre d'Ivan Kulagin, son protecteur, à New York, la fusillade du commissariat de Skowhegan, ainsi que l'épisode du motel. Cela faisait un peu beaucoup, même pour elle. Il n’était plus question de risquer la vie de ces deux agents qui lui avaient offert leur protection.

-Arrêtez-vous, agent Mulder ! Ordonna tout à coup la jolie blonde.

L’homme comprit qu’il se passait quelque chose d’important. Scully regarda sur le siège arrière. Irina avait l’air grave. Mulder s’arrêta sur le bas coté et la médium sortit de la voiture. Les deux agents firent de même.
Le ciel était orageux et les nuages se firent menaçants.

-Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Mulder, inquiet.
-On ne peut pas continuer comme ça ! On n’ira pas beaucoup plus loin vous savez ?

La jeune fille fixait les deux agents, comme une enfant qui n’avait pas l’intention de céder devant ses parents.

-Mais nous devons vous protéger, protesta Mulder. On va vous trouver un endroit, vous confier aux US Marshalls.

Un vent froid balaya le bord de la route et souleva la chevelure solaire de la jeune fille .

-Sauf que vous risquez votre vie et ça je refuse de l’assumer.

Irina était décidément très mature, peut-être plus que Mulder qui s’était lancé dans cette affaire tête baissée, au mépris du danger.

-Vous aussi vous risquez votre vie ! Lança Scully, que le sort de la jeune femme avait émue. Pourquoi ces hommes en noirs voulaient vous récupérer ?
-Parce que je suis très précieuse pour eux. Quant à Gregor, l’homme qui veut ma peau, ne vous en faites pas pour ça, agent Scully. Il est en train d’être désavoué et arrêté par son supérieur, en ce moment même.

Mulder et Scully se regardèrent, choqués mais aussi satisfaits de ce retournement de situation. Le tonnerre gronda tout à coup.

-Je suis presque tirée d’affaire, dit Irina. Emmenez-moi juste à Washington.
-Pourquoi Washington ? demanda Scully.
-Parce qu’il me reste à témoigner devant le FBI des agissements de la NSA. Personne n’a le droit de kidnapper une enfant, pas même le gouvernement américain.

La jeune fille avait l’air déterminée. La pluie se mit à tomber, à grosses gouttes.

-Vous êtes sûre ? Demanda Mulder, presque pour la forme. L’agent s’était vraiment pris d’affection pour cette petite.
-J’en suis certaine, monsieur Mulder.

À cet instant, elle s’immisça dans la tête de l’agent spécial et ce dernier perçut dans ses yeux la plus tenace des résolutions, celle d’une jeune fille sûre d’elle et de ses choix.

Scully interrogea Mulder du regard. Ses yeux de chien battu étaient dans le flou. Cela lui arrivait rarement mais il mit plusieurs secondes à se décider. Pour un être aussi « vif » que lui, ce laps de temps parut durer toute une éternité.

-OK, on y va ! Concéda finalement l’agent spécial.

La volonté de l’agent Scully fut elle aussi légèrement modifiée par Irina mais elle ne s’en rendit pas compte. Elle remonta dans la voiture en même temps que Mulder et la jeune fille. Il était temps car tous les trois étaient trempés, des pieds à la tête.


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Message  Humbug Mar 16 Déc 2014 - 18:45


Chapitre 12 « Red Heat »


Washington DC - 16h27

La route avait été inexplicablement calme, mise à part la pluie diluvienne qui s’était abattue sur eux tout au long du chemin. Le trio arriva devant le siège du FBI alors que les épais nuages commençaient à se dissiper dans le ciel, tout doucement. Mulder se gara et ils descendirent de la voiture. Ils se dirigèrent vers la grande porte du bâtiment quand des coups de feu retentirent. Ils étaient pris pour cible, en pleine rue, juste devant un immeuble fédéral. Ces russes n’avaient décidément peur de rien. Le trio s’accroupit et tenta de se dissimuler derrière des voitures garées là. Les soviétiques étaient de l’autre coté de la rue et tiraient en rafale, sans interruption. Alors que les voitures qui les protégeaient commençaient à être criblées de balles et à tomber en lambeaux, Scully vit sa dernière heure arriver. Les agents subissaient un feu des plus nourri.

-Si ça continue, on va ressembler à deux passoires avec des insignes ! Lança Mulder à sa coéquipière.

La réplique des agents spéciaux était quasiment anecdotique face aux armes de guerre du commando Alpha. Mais plusieurs SUV déboulèrent dans la rue et les hommes qui en sortirent se mirent à canarder les soviétiques, tel un « deus ex machina ». C’était les agents de la NSA qui étaient arrivés à la rescousse. Une bataille rangée s’en suivit. Les tirs n’arrêtaient pas et une épaisse fumée commençait à s’élever dans le ciel de la capitale. Mulder et Scully participaient eux aussi, mais avec leur arme de service, à cette fusillade digne de la scène finale du film « La horde sauvage ».  

-Je n’aurais jamais cru qu’un jour je jouerai en vrai dans un western ! Ajouta-il, toujours aussi pince-sans-rire quelle que soit la situation.
- Arrêtes Mulder, on n’est pas dans « Rio bravo », là !!! Hurla Scully.

Heureusement pour eux, la situation s’était grandement compliquée pour les russes puisque leur « beholder » ne les guidait plus, il avait fini par être arrêté par le général Oulianov. Gregor les avait abandonnés et ils se retrouvaient seuls aux États-Unis. Leur attaque ressemblait à un dernier baroud d’honneur, une véritable mission suicide. Mais ils n’avaient pas l’intention d’abandonner leur mission, même si cela signifiait mourir pour l’accomplir. Cependant, ils n’avaient pas l’avantage et l’un deux prit une balle en pleine tête. Alpha 1 avait réussi à blesser un agent de la NSA à l’épaule mais vit tomber l’homme qui se trouvait à ses cotés, une balle dans le cou tirée par Mulder. Ils n’étaient plus que trois. Deux agents du gouvernement tombèrent mais ils étaient beaucoup plus nombreux que les russes. La fusillade ne faiblissait pas et un autre russe succomba, cette fois suite un tir particulièrement précis de Scully.. Ils n’étaient plus que deux. Alpha 1, l’assassin de Trevelyan essaya de tirer avec d’avantage de précision. Il abattit un nouvel agent. Mais son dernier comparse s’écroula à son tour. Il était seul à présent. Il hurla pour se donner de la force et abattit encore deux agents. Un sniper de l’agence finit par l’abattre en pleine tête avec un fusil à lunette. Les tirs cessèrent presque instantanément et la fumée, épaisse et blanchâtre eut beaucoup de mal à se dissiper.

Irina prit l’agent Mulder dans ses bras sous les yeux de Scully. A cet instant, Fox crut qu’il embrassait Samantha, sa petite sœur enfin réapparut. Le responsable de l’équipe des services secrets s’approcha et gâcha ce moment d’infinie tendresse.

Il tendit la main droite vers la jeune fille.

-Allons-y Irina.

Mulder et la fille d'Aleksei le regardèrent, résolus. Des agents du FBI avaient envahi la rue, en retard, telle la cavalerie et ne purent strictement rien faire. Irina se dirigea vers l’homme en noir le cœur lourd. Scully était emplie d’incompréhension mais Mulder savait que cela devait se terminer ainsi. Il ne protesta même pas.

-Cette jeune fille doit témoigner ! Hurla Scully, autant à l’adresse du responsable que de son partenaire, comme pour lui rappeler sa mission.

L’agent spécial, lui, avait pleinement conscience de son impuissance dans cette affaire. Il n’allait pas risquer une nouvelle fusillade, entre le FBI et la NSA cette fois. Il laissa partir Irina en la regardant. Elle n’aurait pas la protection des US MARSHALLS, cachée quelque part au Nouveau Mexique sous une nouvelle identité. Son témoignage n’aurait jamais lieu et le peuple américain ne saurait jamais rien de son sort.

Scully était plus que jamais dépitée de la fin de cette histoire, son sens de la justice en avait pris un sérieux coup.
Irina monta dans une voiture aux cotés du responsable et les agents de la NSA désertèrent la rue, laissant les agents du FBI qui étaient arrivés après la bataille dans l’incompréhension la plus totale. Les agents Mulder et Scully, eux, étaient amers, une nouvelle fois. Comme lorsqu’un incendie avait ravagé le motel de l’Oregon où ils avaient laissé toutes les preuves ou presque de leur première enquête commune. Une nouvelle déconvenue pour les agents spéciaux.

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Message  Humbug Lun 22 Déc 2014 - 2:05

Chapitre 13 « Clôture »

Georgetown – Washington DC - Appartement de Dana Scully
7h24

L’agent Dana Scully était devant son ordinateur personnel. Il fallait qu’elle s’attaque à son rapport, pour le chef de section Blevins. Même le dimanche et chez elle, elle travaillait. Auparavant, elle avait pris une douche et était en peignoir, les cheveux encore humides. Elle but une gorgée de thé vert de marque « Bigelow » pour se désaltérer et commença à taper sur son clavier.

« L’agent Mulder soutient que plusieurs protagonistes de cette affaire comme Aleskei Trevelyan, la victime de San Francisco et sa fille Irina, ou même Ivan Kulegin qui a été retrouvé exécuté à New York, avaient des pouvoirs parapsychiques et notamment de vision à distance, mais je n’ai jamais vraiment eu de preuve concrète et scientifique de tels phénomènes.
Même si les pneus des véhicules d’agents de la National Security Agency ont mystérieusement éclatés sur le parking du motel « Comfort Inn » ou nous étions arrêtés dans l’état de New York. Il pouvait s’agir de clous, d’une chaussée déformée ou même de pneumatiques en mauvais état. D’ailleurs le fait que ces agents appartenaient à la NSA n’a jamais pu être confirmé, l’agence niant à ce jour un quelconque rapport avec un programme d’espions psychiques, comme le projet « Stargate », arrêté en 1986 par le président Reagan.

Par ailleurs, il est vrai qu’Irina Trevelyan a plusieurs fois ressenti la présence d’assaillants de nationalité soviétique sans les voir mais cela peut s’expliquer par une accentuation aiguë des autres sens, comme l’ouïe ou l’odorat.
Le fait est que les assassins de San Francisco, de New York et de Washington sont vraisemblablement les mêmes individus que ceux qui ont mitraillé le commissariat de Skowhegan dans le Maine. Ce sont cinq ressortissants soviétiques, très probablement des mercenaires ayant appartenu à l’armée rouge ou au KGB. Ils ont tous trouvé la mort devant le J. Edgar Hoover building. Trois d'entre eux sous les balles d’agents du gouvernement dont l’identité demeure inconnue. L'un d'eux a été exécuté par l'agent Mulder et le dernier par moi-même, en état de légitime défense.

Deux membres de leur équipe ont été interpellés au volant d’une camionnette bardée de systèmes de transmission satellite accréditant la thèse d’Irina soutenant le « téléguidage » du commando par le dénommé Gregor depuis l’est de la Russie. Ils ont été rapatriés à Moscou, tout comme les cinq corps. Le matériel de transmission a été confisqué par le FBI.

Les deux militaires arrêtés dans la camionnette bleue seront jugés à Moscou pour complicité de meurtres et trahison.

Le lieu de résidence actuel d’Irina Trevelyan est lui aussi inconnu à ce jour et la NSA nie farouchement l’avoir employée, avec ou contre son gré lorsqu’elle était mineure.

Lisa Fowley, adjointe du shérif de Skowhegan dans l’état du Maine, victime à nos cotés de la fusillade de son commissariat a refusé de confirmer les soi-disant pouvoirs psychiques d’Irina.
L’agent Mulder, lui, déclare avoir ressenti à plusieurs reprises les dons médiumniques de la jeune femme mais il a pu s’agir d’une suggestion poussée, voir d’hypnose. Quant aux informations qu’elle a évoquées concernant l’affaire de Bellefleur dans l’Oregon, elles peuvent très bien venir de rapports officiels rendus publics juste après cette affaire. »

Dans ce cas précis, L’agent Scully fit preuve d’une légère mauvaise foi. Elle le savait mais ne pouvait se résoudre à mettre certaines choses dans son rapport. Comme le fait qu’une jeune fille qu’elle ne connaissait pas ait lu dans son esprit les détails d’une enquête qui remontait à plusieurs semaines, sa toute première affaire aux X-files. C’était trop pour elle. Elle continua sans sourciller.

« L’identité de Gregor Kuryakin, l’espion psy qui aurait guidé le commando à distance, notamment durant le massacre du « Providence » dans le port de San Francisco, n’a jamais été confirmée par Moscou et l’armée russe a même démenti employer ou avoir employé un homme de ce nom.
Leur programme « psy » aurait été arrêté en 1989 par le président Gorbatchev.

Les cinq meurtriers du commando d’assaut étant tous morts, il est raisonnable de considérer que cette affaire est classée. »

Elle appuya plus fort sur le point final et relut l’ensemble une dernière fois.

Elle semblait satisfaite de son rapport tout en ne le pensant pas objectif à 100%. Parfois son cartésianisme et son rationalisme l’emportait d’une courte tête sur sa bonne foi.

Elle sauvegarda le document et éteignit son ordinateur puis se dirigea vers sa chambre, profitant d’un repos bien mérité, mais le téléphone sonna. C’était Mulder.

-Tu as fini ton rapport, Scully ? Lança-t-il d’un ton provoquant.

Scully ne s’en offusqua pas. L’agent l’avait percé à jour et il savait pertinemment qu’elle fournissait des rapports réguliers sur leurs enquêtes au chef de section Blevins. Mais il savait aussi apprécier son rationalisme car cela le cadrait, l’obligeait à ne pas trop divaguer et à aiguiser ses théories qui, sans elle, auraient été encore plus abracadabrantes.

-C’est pour me dire ça que tu m’appelles un dimanche matin, Mulder ? Surenchérit sa collègue.
-Pas tout à fait. L’inspecteur Jeff Rabin m’a appelé. Il a été muté à San Pedro. Juste parce qu’il nous a mis sur l’affaire.

Scully était désolée de cette sanction disciplinaire. L’inspecteur Rabin lui avait fait l’effet d’être un excellent policier, un homme intègre, et commençait à regretter la dureté de son rapport.

Elle raccrocha en repensant une dernière fois à ce policier. Elle eut aussi une pensée pour Irina, la jeune médium, puis alla au lit seule, pour lire un peu. Ce jour là, elle commença « Vol au-dessus d’un nid de coucou » de Ken Kesey.


Au même moment, à Fort Meade dans le Maryland, Irina Trevelyan était dans une pièce semblable à celle où son père avait été exécuté. Il y avait des cartes géographiques de la Lybie sur une table mais elle ne s’en occupait pas. A cet instant, elle essayait de localiser Gregor Kuryakin, l’homme qui avait tué son père.
Ce dernier se trouvait dans une cellule militaire de Vladivostok et il ressentit soudain une vive douleur à la poitrine. Il s’écroula lourdement sur le sol froid et gris de sa cellule. Crise cardiaque.

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