Missing Files 2x03 H2
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Missing Files 2x03 H2
Titre : Missing Files 2x03 H2
Auteur : Humbug
Avertissement : R (c'est quand même un peu violent)
Catégorie : X
ship : =
Résumé de la saison 2 : L'épisode "Deep Throat" (qui n'est pas daté dans la série) s'est vu situé temporellement à la fin du mois de Septembre 1992 par mes Missing Files et comme il est logique de placer "Squeeze" durant l'été 1993, il restait encore au moins 8 mois d'enquêtes inédites à Mulder et Scully. 10 nouvelles enquêtes perdues encore plus sombres que les précédentes. La saison 2 des Missing Files.
Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas.
X-Files
Missing Files
Saison 2
Episode 3
«H2»
Chapitre 1 «L’Inconnue»
Juneau - Alaska
Vendredi 20 Novembre 1992 - 18h58
Rick Brady zappait frénétiquement. Il était assis sur son canapé et ne pouvait s’empêcher de changer de chaine. Ce soir il était particulièrement nerveux. Sa femme Jane avait mis la table comme à son habitude et s’apprêtait à servir le repas du soir. En apparence, une famille sans enfants mais avec des valeurs à l’ancienne où tout allait pour le mieux, mais il ne s’agissait bien là que d’une apparence. De temps en temps, elle regardait son mari du coin de l’œil, le regard noir. Visiblement, elle avait des choses à lui reprocher. Comme il le ressentait, il en devenait très nerveux et ne pouvait pas le cacher, d’autant qu’il pensait connaitre les raisons du courroux de sa femme. Son âme n’était pas exactement en paix à ce moment là.
Tout en passant d’une chaine à l’autre avec sa main droite, sa jambe gauche tressautait, du fait de sa nervosité. Sa femme le fixait du regard tout en apportant le repas sur la table, un ragout fumant dans une grande marmite. Soudain il tomba sur une chaine info et arrêta de zapper. Il posa la télécommande juste à coté de lui tandis que Jane Brady s’empara de son assiette et lui servit deux grosses louches de ragout de viande et de légumes. Il se leva silencieusement et vint s’assoir à table, à sa place. Sa femme se servit également, une seule louche. Elle n’avait pas grand appétit. Rick s’empara de sa fourchette et mit un morceau de viande dans sa bouche. Il se brula mais n’en dit rien même si sa femme le remarqua immédiatement, puis il décida de souffler sur son assiette pour faire refroidir son plat. Jane pris également sa place et souffla tout d’abord sur son assiette pour ne pas subir le même sort que son mari puis s’empara délicatement d’un petit morceau de légume et le mis doucement dans sa bouche. Elle ne se brula pas et son mari prit cela comme une injustice car pour lui, elle aurait dû lui dire que c’était brulant. C’était sa faute. Une sorte de douce vengeance.
-Tu l’as fait exprès, c’est ça ? Lui lança-t-il sur un ton agressif.
-Fait quoi ? Demanda-t-elle de manière faussement ingénue.
-Me bruler !
-Tu n’avais qu’à souffler dessus, comme moi. Tu sais très bien que le plat était sur le feu il n’y a pas deux minutes. Tu n’es plus un enfant il me semble.
-C’est ça ! Après m’avoir cramé la bouche, tu m’infantilises en me traitant comme un gamin.
-Justement non ! C’est toi qui te comportes comme un enfant en ne soufflant pas sur une assiette fumante.
Il posa sa fourchette de manière violente. Il voulait couper court aux non-dits et aux éventuelles suspicions.
-OK, alors vas-y, dis-moi enfin ce que tu me reproches !
Elle émit un petit sourire.
-Tu as quelque chose à te reprocher ?
-Ne te moques pas de moi, tu me tires une tête de six pieds de long depuis au moins trois jours et chaque fois que tu me regardes, j’ai l’impression que tes yeux sont des carabines Winchester.
-Tu tiens vraiment à ce qu’on en parle aujourd’hui, maintenant, à table ?
-En tout cas j’ai envie qu’on crève l’abcès. Ca commence à me bouffer, moi, tes regards accusateurs.
Jane Brady posa également sa fourchette, mais elle, très calmement.
-Très bien.
Elle était très mince, vêtue d’une robe à fleur rouge et coiffée d’un chignon. Ses cheveux étaient châtain clairs et ses yeux étaient bleus. Elle avait les doigts particulièrement longs et fins, d’ailleurs, les coudes sur la table, elles les tapotaient les uns contre les autres.
-Je ne te dirais pas qui mais pendant que nous prenions le thé, l’une de mes amies m’a dit qu’elle t’avait vu jeudi dernier. Elle faisait une drôle de tête en me disant ça.
-Ah bon ? Répliqua Rick Brady. Et pourquoi est-ce qu’elle faisait une tête pareille ?
Lui aussi était grand et très mince. Il était également châtain mais lui n’avait aucun reflet blond. Malgré ses 34 ans, il était déjà chauve sur toute la partie supérieure du crâne.
-Parce qu’elle était désolée pour moi. Tu n’étais pas seul, Richard !
Tout à coup, il commençait à cerner d’avantage le problème. Mais il tenta quand même une explication.
-Et j’étais avec qui ?
-Avec ta secrétaire.
-On travaillait, et alors ?
-Tu travaillais ?
-Oui !!!
-La main sur ses fesses et ta bouche dans son cou ? Que tu me trompes Richard, c’est une chose mais ne me prends pas pour une idiote, pas aujourd’hui.
Là, il était fait. Elle savait, c’était indéniable. Il déglutit avec difficulté.
-C’était où ?
-Dans la rue, à deux pas du Travelodge Hotel ! Tu n’étais même pas discret d’après elle et tu avais l’air infiniment plus heureux que tu ne l’es en ce moment.
Il tourna la tête sur le côté droit de dépit et fit la grimace puis la regarda droit dans les yeux.
-Je ne veux pas divorcer !
-Pourquoi ? Parce que ça te couterait trop cher ? Je m’en fiche, Richard. Tu es chef comptable dans une grande entreprise, les comptes tu sais les faire, tu n’avais qu’à y réfléchir avant de coucher avec cette petite trainée.
-Jane…Je la vire dès demain. Je te jure que je ne la reverrais plus.
-Ca n’effacera pas ce que tu as déjà fait.
Là, il sorti de ses gonds, se leva et tapa sur la table.
-Merde !!!!! Jane, j’ai fait une connerie, c’est arrivé une seule fois, on ne va divorcer pour ça quand même ?
-Bien sûr que si. Tu as fais une grosse bêtise, tu l’assumes.
Elle était toujours aussi calme, posée. Elle avait due réfléchir à ça depuis presque une semaine et la colère avait laissé place à la froideur, aussi glaciale que l’était leur état, l’Alaska.
-Tu ne peux pas faire ça !
Il était dépité.
-Je compte aller voir mon avocat dès lundi.
En entendant cela, il frappa une nouvelle fois sur la table, se tourna et se dirigea vers la porte. Il s’empara de ses clés de voiture et sorti en claquant la porte d’entrée. Il monta dans sa Ford bordeaux garée juste devant la maison et tourna la clé de contact sêchement. Ses phares jaunes éclairaient la façade de la maison familiale qu’il allait devoir vendre à cause de son incartade. Il en était dévasté. Il passa la marche arrière nerveusement et se mis en route.
Il ne savait pas où il allait mais il devait rouler, pour se calmer les nerfs, pour réfléchir. La route était déserte et la nuit était sans lune et sans étoiles. Il tapait d’énervement sur son volant et s’en voulait comme jamais.
Soudain, il aperçu quelque chose, une forme blanche sur le bas côté de la route. La forme ressemblait de plus en plus à une jeune femme à mesure qu’il s’approchait et sa tenue blanche avait tout d’une robe de mariée.
-Que fait-elle là, toute seule ? Se demanda-t-il.
Elle avait l’air perdue, en détresse. Il s’arrêta.
-Ca va ?
Elle ne répondit pas.
-Vous êtes perdue ? Vous voulez monter ?
Sans répondre, la jeune femme brune habillée tout de blanc se saisi de la poignée de la voiture et ouvrit la portière. Elle monta dans le véhicule et s’assis sur le siège passager en silence.
-Vous voulez aller quelque part ?
Elle ne répondit toujours pas.
-Bien, comme vous voulez. Vous devez être perdue et timide. Je comprends.
Il reprit la route et regarda l’inconnue de temps en temps. En la dévisageant, il remarqua son teint hâlé.
-Vous êtes une Tlingit ? Vous venez de quel village ? Il faudra bien que je vous dépose à un moment ou un autre.
Mais soudain, tout en fixant la route, elle se mit à hurler d’un cri aigu et strident. Rick Brady eu très peur.
-Qu’est ce qu’il se passe ?
Il regarda lui aussi juste en face et vit une silhouette blanche en plein milieu de la route.
-Oh mon Dieu !!!
Il pensait qu’il allait l’écraser mais la forme était vaporeuse et traversa la voiture. Ce fut à cet instant qu’il aperçu son faciès horrible et grimaçant comme celui d’un spectre.
L’apparition blanche s’immisça en lui au travers de la voiture et il se mit à convulser puis du sang sorti de ses orifices : son nez, ses oreilles, sa bouche et ses yeux. Il finit sa course contre un arbre et sa voiture s’écrasa de tout son poids.
Il était mort sur le coup et la jeune femme indienne, toute vêtue de blanc avait disparue. Elle n’était plus là, envolée juste après son hurlement.
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Re: Missing Files 2x03 H2
Chapitre 2 « American Airlines Vol 180 »
Quelque part au-dessus du Manitoba-Canada
Lundi 23 Novembre 1992 – 11h56
L’agent spécial Dana Scully se retourna vers son partenaire Fox Mulder.
-Puis-je enfin voir le dossier, Mulder ? Ou alors est-ce qu’on attend que les repas nous soient servis ou même mangés pour ne pas tacher les feuilles ?
Pour une fois, ils avaient pris place côte à côte dans un vol qui les menait sur les lieux d’une enquête officielle du FBI. C’était leur dix-huitième affaire en commun et ça ne leur était jamais arrivé. Là ils étaient l’un à côté de l’autre, Mulder était côté couloir et Scully était assise à côté d’un homme d’environ cinquante ans qui était ravi de voyager tout près d’une belle jeune femme durant douze heures.
-Ohh noon, je peux te le donner tout de suite si tu veux.
Mulder avait remarqué que le voisin de Scully avait les yeux fermés et portait un casque sur les oreilles. A entendre ses ronflements réguliers, il n’était pas près de se réveiller. Le Martien pouvait donc montrer le dossier à sa partenaire sans craindre une quelconque indiscrétion.
-Je ne voudrais pas avoir l’air d’insister mais quatre heures de films à la suite je crois que c’est mon point de non-retour ; lui répondit-elle avec espièglerie. Il est hors de question que je remette ça pour les huit prochaines heures.
Cela faisait quatre heures qu’ils volaient en direction de Juneau en Alaska et l’agent Mulder n’avait toujours pas dit à sa collègue les raisons de leur déplacement ; ce n’était la première fois et c’était symptomatique de leurs relations. Les « affaires non-classées », c’était lui, elle n’était qu’une envoyée du chef de section Scott Blevins qui devait rédiger des rapports invalidants le travail de Mulder ; mais elle avait déçu sa hiérarchie en n’allant pas exactement dans le sens qu’ils espéraient. Ainsi elle avait gagnée la confiance de son partenaire mais elle n’était pas encore une pensionnaire des X-Files à 100%. D’ailleurs, au sous-sol du Hoover Building, elle n’avait ni bureau, ni plaque à son nom, seul son collègue y avait droit.
Soudain, il plongea sa main dans une serviette en cuir et en sorti une pochette cartonnée marron claire qu’il tendit au Docteur Scully.
-Tiens, voilà. Jette un œil, j’attends tes éventuelles questions.
-Merci, dit-elle en s’emparant de la pochette.
Il y avait indiqué « X-10132407 ». Le « X » au début du numéro de dossier signifiait que cette affaire était classée parmi les cas inexpliqués (le « X » désignant communément l’inconnu), et c’était la spécialité de Fox « Le Martien » Mulder depuis plus d’un an et demi. Elle ouvrit le feuillet et découvrit tout d’abord des photos de la voiture de Richard Brady écrasée contre un arbre ainsi que celles de son cadavre, pratiquement exsangue. Elle lu le compte- rendu du médecin légiste et quelque chose la choqua immédiatement.
-Je comprends pourquoi on t’a confié cette enquête, dit-elle à son partenaire, sans relever la tête du dossier. Je n’avais jamais vu ça. Apparemment, la victime est morte par exsanguination, au volant de sa voiture qui s’est écrasée contre un arbre ; mais sans aucune plaie, ni la moindre coupure et encore moins de bosse, d’hématome ou de fracture. Son absence de sang ne serait pas due à l’accident. A quoi alors ?
-On a peut-être affaire à des vampires qui aiment le froid. Lui répondit Mulder avec son petit sourire en coin.
-Oh non Mulder ! Pas des vampires ! Pas en Alaska !
-Ce n’est pas nous qui choisissons, hélas. Mais avoues qu’avec ses hivers où le jour ne se lève pas durant un mois, c’est un endroit idéal pour eux. Si j’étais un vampire je crois que c’est là que je viendrais passer tous mes hivers, je serais sûr de ne pas être dérangé par le soleil pendant un bon bout de temps et je me ferais le gueuleton de l’année.
-Ce n’est pas vraiment ta théorie, j’espère ? Si c’est le cas, tu me déçois.
-Et toi ? Tu as une théorie qui tienne la route, Docteur Scully ?
-Cet homme de 34 ans a foncé droit dans un arbre à vitesse élevée et l’analyse toxicologique révèle qu’il n’avait pas bu d’alcool ni pris la moindre drogue. Il faut déjà qu’on détermine la cause de cet accident. Peut-être qu’un animal sauvage à traversé. Ca pourrait aussi être un suicide car sa femme venait de lui annoncer qu’elle comptait divorcer.
-Même s’il a très mal pris l’intention de sa femme de demander le divorce, foncer dans un arbre à toute vitesse dès qu’il a appris la nouvelle parait un peu exagéré, tu ne trouves pas ? Des tas de gens entament la procédure puis changent d’avis. Surtout que d’après madame Brady, elle lui a parlé de divorce à cause d’une infidélité avec sa secrétaire mais au fond elle était juste très en colère, elle savait que c’était la première fois et elle voulait lui en faire baver mais comptais tout interrompre dès qu’elle aurait eu le sentiment qu’il avait au moins autant souffert qu’elle.
Elle voulait juste lui donner une leçon en somme, alors un suicide…Ca parait peu probable. Et puis regarde ce que la police à trouvé juste à côté de l’arbre où s’est écrasé monsieur Brady.
Scully tourna quelques pages du dossier et découvrit une nouvelle photo. Il s’agissait d’un totem indien, un grand poteau en bois sculpté qui représentait le plus souvent une personne, de manière symbolique.
-Un Totem ? Mulder, tu penses que cet homme aurait été tué par la magie ou par des esprits amérindiens ?
-C’est une possibilité. En tout cas, je vois mal des vampires-indiens faire un tel coup ! On en saura beaucoup plus en arrivant sur place. L’agent Forrestal du bureau de Juneau nous attendra à l’aéroport et doit nous emmener sur les lieux de l’accident. Il nous dira tout ce qu’il y a à savoir de particulier et qui ne se trouve pas dans ce rapport. C’est lui qui m’a contacté.
-Qui ne se trouve pas dans ce rapport ?
-Détends-toi Scully. Il y a des éléments tellement bizarroïdes dans cette affaire qu’il n’a pas souhaité les coucher sur papier car il n’était pas sûr que ça en vaille la peine. Par contre, il m’a appelé à Washington pour que je vienne jeter un œil parce qu’il pressent quelque chose de très inhabituel.
-Et lui, quelle est sa théorie ? Demanda la petite rousse à son voisin.
-Il pense que ce sont des esprits Tlingits qui ont fait le coup.
-Tlingits ?
-Ce sont les indiens qui vivent là-bas depuis plusieurs siècles. Apparemment ils sont pacifistes mais il pense que quelque chose à dû provoquer leur courroux.
-D’accord. On va écouter ce que cet agent Forrestal a à nous dire. J’avoue débarquer en territoire totalement inconnu. En tout cas, pour l’instant, j’ai envie de ranger ces papiers et de manger un petit truc. Ce n’est pas que je raffole de la nourriture servit dans les avions mais j’ai commis l’erreur fatale de ne pas déjeuner ce matin et je commence à avoir une faim de loup.
-C’est certainement l’altitude, plaisanta à nouveau Mulder.
Il sourit et lui tendit la main pour qu’elle lui donne le dossier qu’il remit dans sa serviette.
-En tout cas, moi, j’ai prévu mon encas, lui dit-il en grignotant ses éternelles graines de tournesol. T’en veux une ? Ajouta-t-il en lui présentant le paquet.
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Re: Missing Files 2x03 H2
Chapitre 3 « Bienvenue en Alaska »
Aéroport International de Juneau-Alaska
20h47
Le reste du voyage se déroula sans encombre et Scully fini de lire le rapport sitôt son déjeuner engloutit. Elle et Mulder firent même une sieste dans l’après-midi. Le vol leur paru excessivement long. Leur avion atterrit un peu après vingt heures et ils retrouvèrent, comme prévu, l’agent Forrestal du bureau local de Juneau.
Ils se reconnurent immédiatement car ils avaient décidément des looks typiques d’agents du FBI.
David Forrestal était petit et carré d’épaule avec les cheveux bruns coiffés sur le côté. Il faisait, apparemment, beaucoup de musculation.
-Vous êtes les agents Scully et Mulder de Washington ? Leur demanda-t-il lorsqu’ils furent à moins d’un mètre de lui.
-Oui. Je suis Mulder et voici Scully.
Les deux agents des X-files sortirent leur badge et le montrèrent à leur collègue.
-Bienvenue en Alaska !!!
-Merci ! Répondirent-ils à l’unisson.
-Vous avez fait bon vol ?
-Un peu long, répliqua Scully du tac-au-tac ; mais à part ça, R.A.S.
-C’est vrai que nôtre beau pays est un peu loin de tout, répondit Forrestal, mais vous verrez, ça vaut le détour.
-Au niveau du paysage ou pour les enquêtes ? Demanda Mulder. Au fait vous voulez une pépite ? Ajouta-t-il en tendant son petit paquet à l’agent local.
David Forrestal fut étonné de cette proposition pour le moins originale et leva un sourcil.
-Non merci.
Puis il prit une plus grande inspiration.
-Nôtre Etat est aussi beau et lointain que mystérieux. Vous y étiez déjà venu ?
-Jamais ! Répondit Scully.
-Moi non plus. Précisa également Mulder.
-C’est donc une première pour tous les deux ! Bien, bien. Vous verrez, nous avons une histoire très particulière, très longue et fascinante. Je vais tout vous dire dans la voiture. Je vous conduis à vôtre hôtel, il est tard et vous devez être exténués par le vol.
-Ce n’est pas moi qui vous contredirais là-dessus, confessa Scully.
Il les emmena donc sur le parking du terminal où était garé son gros Range Rover noir, avec un gyrophare sur le toit.
Mulder monta à l’avant, sur le siège passager, plus pour bien entendre ce que lui dirait Forrestal que par machisme pure mais en tout cas, sans la moindre galanterie pour sa partenaire. Scully était si fatiguée par le vol qu’elle ne protesta même pas.
Au bout de quelques minutes, le petit agent fédéral commença son exposé.
-Je vais vous raconter l’histoire de nôtre Etat parce qu’il est vraiment à part et parce que je suis sûr que cette affaire a quelque chose à voir avec ses spécificités. Je reste persuadé qu’un tel cas n’aurait pas pu exister au Texas ou dans l’Iowa par exemple.
-Pourquoi ça ? Demanda Scully.
-Vous avez déjà vu ça ailleurs, vous, agent Scully ?
-Non.
-C’est un début de réponse à vôtre question. L’Alaska est le 49eme Etat des Etats-Unis, c’est le plus étendu et l’un des moins peuplé. C’est aussi le plus au nord et nous sommes séparés des autres par le Canada. Nous sommes isolés, un peu comme une île, ça forge en nous une mentalité très particulière, on ne compte que sur nous-mêmes.
-La plupart du temps, précisa Mulder pour souligner sa présence ainsi que celle de Scully.
Forrestal sourit de cette ironie.
-Oui, c’est vrai, la plupart du temps. Les premiers habitants étaient des chasseurs. Ils chassaient la baleine, le phoque mais aussi l’ours. C’étaient des types solides. Ici les gens sont taiseux, agents Mulder. En général, ils ne parlent pas beaucoup, ils travaillent dur. Ils sont aussi rudes que le climat. D’ailleurs la température moyenne pour un mois de Novembre est de -6°C, j’espère que vous avez pris des vêtements chauds. Depuis plusieurs siècles il y a un brassage ethnique entre les blancs et les descendants des différentes tribus indiennes ainsi qu’avec les Inuits ou les Yupiks, mais depuis les années 70 et la découverte de plusieurs gisements de gaz et de pétrole, la vie du coin à changée, tout s’est modernisé et la population s’est enrichie. Pourtant, l’empreinte autochtone des indiens est encore très présente ici. Dans ce qu’on appel la Panhandle, c’est dire la « queue de la poêle », vous êtes en territoire Tlingit. Quand je vous emmènerais sur place, demain, vous comprendrez très bien ce que je veux dire par là et pourquoi je pense que ce sont des esprits Tlingits qui ont fait le coup.
-Vous parlez du Totem, c’est ça ? Lui demanda Scully.
-Oui ! Répondit-il immédiatement.
En le regardant dans le rétroviseur intérieur, elle perçu de la peur dans son regard. Quelque chose en rapport avec le Totem retrouvé non loin du drame faisait une peur bleue à cet agent du FBI. Scully se demanda ce qui pouvait provoquer une telle crainte. Pourtant elle n’osa pas lui en demander d’avantage, elle avait sans doute peur qu’il se liquéfie si jamais elle prolongeait cette conversation. De toute façon elle aurait sa réponse dès le lendemain matin.
Après quelques minutes de silence pesant, l’agent Forrestal repris la parole, avec une phrase qui ne pouvait pas être plus « passe-partout ».
-Vous aimerez l’hôtel où je vous emmène, vous verrez, il est très bien.
En disant cette phrase, il retrouva un peu de ses couleurs et de son sourire. Il tentait de se rassurer comme il pouvait.
Dernière édition par Humbug le Dim 20 Nov 2016 - 8:45, édité 1 fois
Humbug- Doodle de Gillian
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Re: Missing Files 2x03 H2
Chapitre 4 « Auto-Stop »
23h20
Stevie et Ronnie Young étaient frères. Ils n’avaient qu’un an d’écart et ils étaient très proches, presque jumeaux. Ils adoraient passer tout leur temps ensemble, d’ailleurs ils travaillaient dans la même usine et étaient également colocataires.
Ils avaient tous les deux les cheveux châtains clairs et les yeux bleus, avec un physique commun et passe partout. Leur chaumière était une petite maison en bois située à la limite nord de Juneau et ils y retournaient, en voiture, dans la brume des soirées d’automne boréale. Ils avaient été passer la soirée dans un bar pour descendre quelques bières et rigoler un peu après un travail harassant. Ils travaillaient dans une des plus grandes conserveries de la ville depuis leur majorité et ils y avaient évolués petit à petit. D’abord c’était Stevie qui y avait postulé et qui avait été embauché en tant que préparateur de commande. Son travail consistait à mettre les boites de conserves sur les bonnes palettes pour qu’elles partent ensuite chez les différents clients, des magasins de tout l’état. Au bout de six mois d’un dur labeur, il avait logiquement obtenu une promotion en devenant chef de ligne. Son travail consistait à présent à surveiller si tout se passait bien sur la chaine de confection des conserves, s’il n’y avait pas le moindre problème. Et pour ça il touchait 400 dollars de plus par mois alors que c’était un travail bien moins physique. Les bons côtés d’une promotion due à un excellent boulot et un comportement exemplaire. A l’école, Steven Young n’avait jamais était quelqu’un de remarquable, ni en primaire, ni au lycée, il n’avait jamais fait parlé de lui, en bien ou en mal ; mais, depuis qu’il était rentré dans le monde du travail, il y avait trouvé un épanouissement bénéfique, un équilibre, et en plus, il gagnait de l’argent tout en faisant quelque chose qui lui plaisait, c’était donc tout bénéfice pour lui.
Quelques mois plus tard, lorsque Ron, son petit frère, avait eu 18 ans et qu’il avait raté sa graduation, il avait supplié son grand frère de le faire rentrer dans son usine, pour travailler, comme lui, et gagner de l’argent, comme lui. Malgré tout son amour pour son petit frère, Steven avait refusé dans un premier temps, de peur d’être mal vu par ses collègues et ses employeurs si jamais le petit pistonné n’était pas à la hauteur mais Ron avait lourdement insisté, arguant qu’il ne pourrait jamais lui faire honte, surtout au travail, et qu’il avait trop de respect pour son grand frère pour lui faire ça. Stevie avait fini par accepter, non sans faire jurer avant à son frère qu’il travaillerait avec zèle, qu’il se comporterait bien, qu’il n’arriverait jamais en retard etc…
Ron Young avait commencé à la conserverie quelques semaines plus tard, mais dans un autre service que son grand frère, au triage. Comme promis, il avait fait très bonne figure et son frère avait été fier de lui. Au même moment, Steven avait encore évolué vers un poste de responsable des expéditions. Il gérait tout ce qui concernait l’envoie des commandes à tous les clients, une responsabilité hors norme pour ce jeune homme « ordinaire », une véritable gageure de l’excellence de son travail. Ronnie aussi avait évolué, un peu moins vite que son grand frère, mais il avait évolué vers un poste de manager du service triage.
Tout se passait donc pour le mieux dans la vie des deux frères fusionnels, enfin pas exactement, pas tout, pas tout à fait. Il y avait bien une ombre au tableau, un nuage sombre et menaçant. Il s’agissait de leur vie privée. En effet, s’ils se comportaient de manière idéale à leur usine, il n’en était pas de même avec les filles. Ils étaient un peu timides, peu sûrs d’eux et tout le temps ensemble, ce qui ne leur facilitait pas la tâche pour draguer. Ils avaient tous les deux eu quelques petites amies, mais ça n’avait pas duré. En plus, c’était le plus souvent des filles paumées et inintéressantes qui cherchaient juste à se mettre en ménage avec n’importe qui pourvu que cette personne, homme ou femme, les entretienne. Parfois, il arrivait que l’une d’elle se détache de lot, qu’elle fut vraiment quelqu’un de bien, mais cela finissait toujours par clasher avec l’autre frère, tôt ou tard. Si bien qu’en cette fin Novembre 1992, ils étaient tous les deux célibataires en rentrant de ce bar « Chez Jerry ». Durant la soirée et grâce au courage et à l’insouciance que donne une petite succession de bières, ils s’étaient rapprochés de plusieurs jeunes femmes. Des demoiselles qui étaient, elles aussi, sortie après leur travail pour se détendre et peut-être même trouver l’homme de leur vie.
Les frères n’usaient pas d’une tactique très porteuse puisqu’ils abordaient systématiquement les filles en même temps, ce qui avait irrémédiablement tendance à leur faire peur. Et même lorsque cela en faisait rire certaines et les intéressait, c’était tout de même gênant de se retrouver entrain de flirter devant la copie conforme de son béguin qui se tenait à quelques centimètres de vous et qui vous dévisageait en tenant la chandelle.
Au court de la soirée, une grande frustration s’était accumulée chez les deux frères jusqu’à ce que Ronnie atteigne le point de non-retour en s’énervant et en tirant les cheveux d’une jeune femme qui s’était un peu moqué d’eux. Ce n’était pas quelqu’un de violent d’habitude, mais l’alcool aidant, il avait littéralement vu rouge en entendant cette personne rire de lui et de son frère. Il avait alors saisi la fille par la queue de cheval et l’avait tiré en arrière d’un coup sec en lui disant :
-T’arrêtes de rire maintenant !
Steven lui avait fait lâché prise, mais c’était trop tard, le mal était fait, la jeune femme avait eu très mal et très peur. Les frères Young avaient quittés le bar très peu de temps après et l’humeur n’était plus à la fête. Ils avaient décidés de rentrer, d’autant qu’il fallait qu’ils se lèvent à 6h le lendemain matin pour aller au travail.
Le route était très calme, pas une seule voiture ne les précédait ni ne les suivait, ils étaient seuls.
Soudain, ils virent grâce à leurs phares une forme blanche se détacher de la lisière du bois qui bordait la route.
-C’est quoi, ça ? Demanda Ron à son frère qui conduisait.
-J’en sais rien, moi !
Plus ils se rapprochaient plus ils pouvaient distinguer la forme.
C’était une jeune femme.
Ils sourirent nerveusement de leur découverte.
Une jeune fille, là, au bord de la route, rien que pour eux.
-Tu crois qu’elle fait du stop ? Demanda à nouveau le jeune frère.
-Sans doute. Qu’est-ce que tu veux qu’elle fasse ici à une heure pareille ?
-Elle est peut-être perdu. Ou peut-être qu’elle est bourré !
-On va même pouvoir se la faire, si ça se trouve, plaisanta Ronnie, qui n’avait décidément plus toute sa tête.
-Si ça se trouve, c’est un mirage, oui. On a vraiment trop abusé avec l’alcool. Précisa le grand frère, assurément la voix de la raison.
Ils se rapprochèrent encore et n’étaient plus qu’à quelques mètres d’elle.
-Oh, t’as vu ? C’est une indienne, sans doute une Tlingit, dit le plus jeune frère.
-Ouais, et on dirait qu’elle porte une robe de mariée ou un truc du genre. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
Steven s’arrêta près de la jeune femme. Elle était brune et très belle. Ronnie descendit sa vitre.
-Bonsoir, mademoiselle. Vous avez un souci ?
Elle ne parla pas.
-Vous voulez qu’on vous emmène ?
Sans répondre, elle s’empara de la poignée de la porte arrière et monta dans la voiture. Steven redémarra. Tout en conduisant, il regardait dans le rétroviseur intérieur pour lui parler un peu.
-Je ne voudrais pas être indiscret mais pourquoi vous êtes en robe de mariée ?
Sa question était légitime mais la jeune femme demeura muette.
Tout à coup, elle se mit à hurler, d’un cri si aigu qu’il manqua de briser les vitres de la vieille voiture des frères Young. Ils sursautèrent, se demandant ce qu’il se passait quand une forme blanche et spectrale apparu devant la voiture, au milieu de la route. Steven cru que c’était une personne qui traversait, qu’il allait l’écraser et que c’était pour ça que l’autostoppeuse avait eu peur et criée. Il tenta d’éviter la forme en tournant le volant sur la droite mais le spectre traversa à nouveau la voiture, comme cela s’était passé avec Rick Brady, fondant sur les deux frères, telle une vague meurtrière. Juste avant que la forme horrible et grimaçante ne vienne sur eux, Steven avait jeté un petit coup d’œil dans le rétroviseur et il fut surpris de voir que la mystérieuse autostoppeuse n’était plus là alors que les portes étaient encore fermées.
Son frère et lui se décomposèrent littéralement de peur et du sang se mis à couler de tous leurs orifices.
Leur voiture fonça alors dans un arbre, à grande vitesse.
Le même arbre dans lequel s’était encastré Richard Brady.
Avec le même Totem, juste derrière.
Les deux drames avaient eu lieu exactement au même endroit.
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Re: Missing Files 2x03 H2
Chapitre 5 « Totem »
Route 7 – Nord de Juneau - Alaska
Mardi 24 Novembre 1992 - 8h10
Une remorqueuse retirait la voiture des lieux du drame tandis que les trois agents du FBI inspectaient les lieux.
-Là je suis définitivement soulagé d’avoir fait appel à vous ! Lança Forrestal à Scully et Mulder.
-Parce que c’est le même arbre que celui sur lequel s’est écrasée la voiture de monsieur Brady ? Lui rétorqua Mulder.
-Oui. C’est le même ; et statistiquement c’est absolument impossible.
-Une pure coïncidence. Lança Scully sans grande conviction.
-Désolé Scully mais là, ton argumentaire est un peu faible, contrattaqua son partenaire. Reconnais-le. C’est exactement le même arbre et ça serait du pur hasard selon toi ? Les lois des probabilités ne sont pourtant pas du tout de cet avis. Tu sais combien de milliers d’arbres il y a le long de cette route ? Et combien il y a de chance pour que deux voitures percutent le même à moins d’une semaine d’intervalle ?
-Ca s’est déjà vu. Tenta-t-elle.
-Avec à chaque fois des corps exsangues et pourtant dépourvus de toute blessure ?
-Ca je te l’accorde. L’état des corps c’est vraiment ce qui me chiffonne dans cette affaire et j’espère trouver une réponse un peu plus satisfaisante que « des vampires en Alaska ».
Mulder ne releva pas la provocation, il préférait rester concentré, lui qui était pourtant si ironique d’habitude, et ce, en toute circonstance.
-Pourrions-nous voir le Totem, s’il vous plait ? Demanda-t-il à l’agent Forrestal.
-Bien sûr ! Acquiesça l’agent local immédiatement.
Il avança dans le bois, en s’écartant de la route et s’arrêta au bout de quelques mètres seulement.
-Le voilà !
Effectivement il n’était qu’à quelques pas derrière l’arbre qui avait vu s’écraser sur lui successivement les voitures de Richard Brady et des frères Young.
Mulder et Scully relevèrent la tête. Leurs yeux trahissaient à la fois l’émerveillement et la peur, un peu comme face à une arme aussi belle que destructrice.
-C’est magnifique ! Lâcha Dana Scully.
-Les Tlingits sont de grands spécialistes des figures totémiques, c’est un peu leur spécialité. Précisa Forrestal. Par contre j’ignore depuis combien de temps celui-ci est planté là.
-Je suis sûr que c’est très récent, lui répliqua Mulder. Regardez les couleurs, elles sont encore vive, et puis le bois n’a pas l’air érodé du tout, comme si il avait été mis là il y a quelques jours seulement.
-C’est vrai ! Répondit Forrestal. Vous avez raison. J’ai vu des tas de Totems un peu partout dans le coin depuis que je suis en poste ici et j’en ai rarement vu des comme ça, aussi net et beau, flambant neuf.
-Vous pouvez nous en dire un peu plus sur les Totems Tlingits, agent Forrestal ? Demanda Scully.
-Oui. Dans la culture Tlingit le Totem est quelque chose de très important symbolisant le respect. C’est presque sacré. Il personnifie un membre de la tribu ou autre à travers son double animal. Car tous les Tlingits ont un animal protecteur et c’est ce dernier qui figure sur le Totem et sur les masques des guerriers ou du chaman par exemple. Les animaux le plus souvent représentés sont l’aigle, le grizzly, l’orignal, le castor, la loutre ou même le loup. La plupart du temps, ils sont faits de cèdre rouge et leur taille est très variable. Dans la ville de Tongass, il y a un Totem qui représente Abraham Lincoln. Il a été érigé en 1870. C’est vous dire le respect que les indiens vouaient à cet homme. Dans le petit village de Howkan, sur l’île du Prince de Galles, il y a aussi le Totem du chef, Skoolka, dont le sommet représente un homme en uniforme et portant une barbe. Il s’agit en fait d’un soldat blanc qui avait prodigué des soins au chef en question. Ca vous donne un aperçu de ce que peut signifier un totem dans nos contrées.
-Et concernant ce totem en particulier ? Demanda Mulder à son tour.
David Forrestal le regarda encore plus assidument, jusqu’en haut et en en faisant le tour. Il se mordilla la lèvre inférieure.
-Humm. Il fait presque 4 mètres de haut. Ce n’est pas le plus haut que j’ai vu mais c’est aussi loin d’être le plus petit. Je pense qu’il ne personnifie pas un chef ou un chaman mais ça doit être pour quelqu’un jouissant d’un profond respect dans la tribu. Il est très coloré avec du vert foncé et un rouge très soutenu. Comme vous l’avez pressenti, ça doit signifier qu’il a été achevé il y a quelques semaines tout au plus et qu’il vient juste d’être mis là. Tout en haut, il est couronné d’une tête de loup. Ca signifie qu’il appartient à la tribu personnifiée par cet animal. Ils n’habitent pas très loin justement. Par contre, le visage qui se situe tout en bas est féminin, je pense donc que ce mat personnifie une femme, sans doute une jeune fille.
-Merci, agent Forrestal, lui dit Scully. On sait maintenant que ce Totem représente une jeune fille de la tribu des Loups.
-C’est ça. Et je crois que je commence à comprendre ce qu’il se passe. Répondit-il avec les yeux dans le vague.
Cela se voyait qu’il réfléchissait tout en parlant.
-Vous pouvez précisez ? Lui demanda Fox Mulder.
-Il faut que vous voyiez quelqu’un. C’est un jeune homme, Thomas Wolf. Il est venu au bureau quelques jours avant la mort de Richard Brady et j’avoue que je n’avais pas fait le rapprochement jusqu’à maintenant car dans son cas, il n’y avait eu ni mort ni blessé.
-Que vous-a-t-il dit ?
-Le mieux, agent Mulder, c’est que vous l’entendiez, de sa propre bouche.
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Re: Missing Files 2x03 H2
Chapitre 6 « Le Témoin »
Douglas Island – Juneau - Alaska
10h27
Les trois agents étaient juste devant le domicile de Thomas Wolf. C’était une maison située au Nord-Est de Douglas Island. Elle était blanche et en bois.
L’agent David Forrestal frappa plusieurs coups forts et rapprochés à la porte. Il était juste devant l’entrée tandis que Mulder et Scully étaient derrière lui.
Très vite, une personne vint ouvrit la porte, c’était une femme. Elle était blonde et de petite taille, avec un visage poupin. Elle avait une robe bleue, très classique.
-Oui ?
-Madame Wolf ? Lui demanda l’agent local.
-Oui ?!
-Nous sommes du FBI. Je suis l’agent spécial Forrestal et voici les agents Scully et Mulder, qui viennent de Washington. Vôtre mari est-il là ?
Ils sortirent leurs badges et les montrèrent à la jeune femme, apeurée et sur ses gardes.
-Oui mais…Le FBI ? Pourquoi vous voulez voir Tom ?
-C’est à propos de son témoignage sur une curieuse rencontre qu’il nous a dit avoir fait en début de semaine dernière, sur la route 7. C’est lui-même qui est venu nous voir madame Wolf. Nous voulions juste en savoir un peu plus sur sa rencontre, avoir des informations complémentaires. C’est pour verser au dossier.
-Et vous avez besoin d’être trois pour ça ? Avec deux agents qui ont fait douze heures de vol ? Juste pour entendre à nouveau le témoignage de mon mari ?
-Madame Wolf, il se pourrait que cette rencontre ait quelque chose à voir avec plusieurs morts qui ont eu lieu, justement, sur cette portion de la route 7. Votre mari pourrait grandement nous aider.
-Oh mon dieu !
Elle comprit enfin qu’ils n’étaient pas venu pour l’arrêter mais parce qu’il détenait peut-être des informations qui pouvaient les aider à résoudre plusieurs morts mystérieuses.
-Nous pouvons entrer ?
-Je vous en pris, dit-elle en s’écartant pour les laisser pénétrer chez elle.
-Tom est dans le garage, il répare sa moto, comme d’habitude. Je vais vous y conduire.
Elle s’exécuta et les emmena jusque dans le garage où Thomas Wolf tentait de bricoler sa moto, comme il semblait le faire assez souvent.
Contrairement à sa femme, il était brun au teint mâte. Mulder et Scully remarquèrent immédiatement que c’était un indien. Il avait les cheveux mi-longs attachés avec un élastique. Il mesurait plus d’1,85m et avait un physique musculeux. Il portait un jean et un T-shirt noir. Ses mains et ses vêtements étaient sales à cause du cambouis. Il avait une clé à pipe dans la main et tournait un écrou, à genoux, tout près de sa moto Honda rouge 1000cc.
L’agent Forrestal frappa au carreau de la porte du garage.
-Thomas Wolf ?
-Qui le demande ? Dit-il sans même relever la tête.
-Le FBI ! Répondit Mulder.
-Ah, vous croyez enfin à mon histoire de demoiselle fantôme après la mort de ce type sur la route 7 ?
-Deux autres personnes sont mortes depuis. Précisa Scully avec un certain fatalisme.
Là, il changea de figure et arrêta de tourner son écrou.
-Quoi ?
-Il y a eu trois victimes sur la route 7 ces derniers jours, exactement au même endroit, dit Forrestal ; et j’aimerai beaucoup que vous disiez aux agents Scully et Mulder de Washington ce que vous nous avez déclaré avoir vu là-bas la semaine dernière.
-Ok !
Il posa sa clé à pipe, se releva et s’essuya les mains sur son jean’s.
-Vous venez de loin alors je vais tout vous dire, dit-il tout d’abord à Mulder et Scully avant de se retourner vers Forrestal ; mais la façon dont j’ai été traité par le FBI local a été particulièrement injuste.
Il avait le regard noir envers le petit agent aux muscles saillants.
-Ils m’ont pris pour un illuminé. Et le fait que je sois Tlingit n’a rien arrangé à l’affaire, croyez moi.
-Vous êtes Tlingit ? Demanda Scully.
-Comme le Totem qui se trouve à quelques mètres du lieu où l’on a retrouvé les victimes sur la route 7, précisa Mulder.
-Je ne vois pas de quoi vous parlez. Je n’ai vu aucun Totem.
-Il y est pourtant, répliqua Scully.
-Dites leur ce que vous avez vu, Thomas, s’il vous plait ; demanda Forrestal sur un ton se rapprochant légèrement de la supplication.
-D’accord, ça va. C’était Mardi, il y a une semaine maintenant. J’étais sorti le soir, une petite heure pour faire un tour de bécane. J’ai pris le pont et je suis remonté vers le Nord, je savais qu’il y avait une route longue et bien droite par là. J’ai fait deux ou trois kilomètres et à la sortie de la ville, j’ai vu un truc bizarre au bord de la route, une forme blanche.
-Une forme blanche ? Répéta Mulder sur un ton interrogatif.
-Oui ! Répondit Wolf passablement énervé. Mais si vous m’interrompez toutes les deux minutes, vous n’aurez la fin de cette histoire que dans une ou deux semaines.
-Désolé, continuez.
Il rassembla ses pensées.
-Donc, je disais qu’il y avait une forme blanche au bord de la route et plus je me rapprochais, plus je comprenais que c’était une femme.
A cet instant, Mulder réprima du mieux qu’il pu son envie quasi-irrépressible de l’interrompre à nouveau par un « Une femme ? ». Wolf le remarqua et fut soulagé qu’il le laisse continuer.
-Elle était en robe de mariée traditionnelle occidentale. Mais c’était une Tlingit, je suis formel.
-Vous lui avez parlé ? Demanda Scully, dont l’interruption, bizarrement, passa beaucoup mieux que celle de son partenaire un peu plus tôt.
-Moi oui, mais elle ne m’a rien dit. Elle paraissait apeurée. Elle avait l’air très jeune. Ses yeux étaient tristes. Je lui ai demandé si elle avait des problèmes, si elle voulait que je l’emmène quelque part. Mais elle est restée muette. Elle est montée sans rien dire sur ma moto, je l’ai prévenu que je n’avais pas d’autre casque mais que j’irai doucement. J’ai démarré et je lui posais des questions. Je voulais savoir d’où elle venait et pourquoi elle était là, toute seule et habillée en mariée occidentale. Au bout de quelques kilomètres, elle ne me répondait toujours pas mais j’ai soudain senti une odeur de fleur. C’était une odeur très agréable mais elle n’avait rien à faire là, sur la route, en pleine forêt. Je me suis alors arrêté puis retourné mais la fille n’était plus là. Le problème c’est que si elle avait sauté de la moto je l’aurais senti. Je suis sûr qu’elle me touchait au moment où j’ai senti cette odeur de fleur, pourtant elle avait disparu, comme ça, sans laisser de trace.
L’agent spécial Fox Mulder opina du chef, comme pour dire qu’il voyait exactement à quoi Thomas Wolf faisait allusion.
-Ne vous vexez pas de ma question mais pourquoi ne vivez-vous pas avec vos semblables dans un village Tlingit ? Lui demanda-t-il d’une manière respectueuse.
Le grand indien sourit. Cette question, on lui avait déjà posé mille fois, aussi bien du côté des blancs que des indiens. Chaque personne qu’il croisait, en fait, et qui savait qu’il était marié avec une femme blanche et vivait dans un quartier blanc lui demandait exactement la même chose.
-Disons qu’à dix-huit ans j’ai préféré m’éloigner un peu de mes racines, de mes origines, mais toujours avec le plus grand respect pour les miens et pour mes ancêtres. Ce n’était pas un rejet de ce que j’étais, c’était juste une envie de voir autre chose. Très vite j’ai rencontré Lauretta et nous sommes tombés amoureux. Elle est la femme de ma vie. Je n’ai jamais réfléchi au fait qu’elle soit blanche ou Tlingit ; c’était elle et pas une autre.
-Vous pensez que c’est parce que vous êtes vous aussi Tlingit qu’elle vous a épargné ? Lui demanda Forrestal.
-Ca je n’en sais rien. Qu’est ce que vous voulez dire par là ?
-Apparemment vous êtes le seul homme à avoir rencontré cette jeune mariée et à avoir survécu. Lui répondit Mulder. Et ce qu’on aimerait savoir c’est pourquoi ?
-Comment voulez vous que je le sache. Peut-être que c’est parce que je suis Tlingit, comme elle, c’est possible.
-Une sorte de solidarité ethnique ? Proposa Scully.
Thomas la regarda et fit la moue. Il n’en savait vraiment rien.
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Re: Missing Files 2x03 H2
Chapitre 7 « Dame Blanche ou Banshee »
11h42
Après avoir quitté le domicile du motard survivant Thomas Wolf, les trois agents spéciaux eurent une petite discussion dans la voiture sur ce que venait de leur apprendre le grand Tlingit.
-En tout cas j’avais raison ! Dit Forrestal, fier de son instinct. C’est un esprit Tlingit qui a fait le coup.
-Ce qui est sûr c’est que ce qu’il nous a décrit ressemble fortement à une Dame blanche. Répliqua Mulder.
-Mulder ! Une Dame Blanche ?
La docteur du FBI avait ses yeux pers en forme de calots comme à chaque fois que Mulder évoquait un phénomène paranormal.
-Ecoutes, Scully, tu as entendu comme moi ?
-Sauf que toi tu crois à ces histoires !
-La jeune fille au bord d’une route déserte et en pleine nuit, la robe blanche de mariée, le mutisme, la disparition soudaine, tout est là.
-C’est quoi ces histoires de Dame Blanche ? Demanda Forrestal.
-C’est le nom générique qu’on donne à un ensemble de très vieux mythes, pour la plupart européens, répondit Scully.
-Ca concerne aussi des témoignages récents, précisa quant-à lui Mulder. Et beaucoup proviennent de toute l’Amérique du nord.
-Sauf que je n’en ai jamais entendu parler, répliqua Forrestal sur un ton des plus frustré. Alors soyez gentils de partager avec moi vos connaissances sur la question.
Mulder ne se fit pas prier plus longtemps.
-C’est un phénomène d’apparition assez ancien. Beaucoup de témoins on déclarés avoir vécu exactement le même phénomène que Thomas Wolf.
-Sauf que personne n’a jamais dit que cette apparition ressemblait à une jeune indienne.
-C’est vrai Scully. C’est le côté original et inédit de cette enquête. Une Dame Blanche Amérindienne. En Europe on les associe à des fées, des sorcières, des fantômes de femmes décédés où même à des lavandières de la nuit. Le plus souvent il s’agit d’auto-stoppeuses, comme ici, mais il peut aussi s’agir de spectres hantant les châteaux. Elles sont en quelques sortent les héritières de la reine Guenièvre des légendes arthuriennes et de la fée Mélusine. A la frontière franco-espagnole, persiste un mythe qui en fait le spectre d’une princesse dont le rôle était de protéger le territoire des attaques d’un Loup monstrueux. Mais la plupart du temps, elles ont un rôle de messager. Elles sont souvent annonciatrices d’une mort prochaine.
-Vous pensez que c’est le cas ici ? Lui demanda Forrestal. Elle est apparue à Thomas Wolf, un compatriote Tlingit, pour annoncer les morts de Richard Brady et des frères Young par accident.
Scully pris la parole à son tour.
-Thomas Wolf a dû halluciner la présence de cette femme en détresse sur le bord de la chaussée ; quant-à ces deux accidents de la route, au même endroit, c’est statistiquement très peu probable mais ça n’a rien d’impossible.
-Scully. Tom Wolf n’est pas seul à l’avoir vu, des tas de gens disent avoir vu une femme en blanc au bord de la route et qui a disparue comme par enchantement. Et je suis sûr que Rick Brady et les frères Young l’ont vu aussi, juste avant de mourir.
-Ca, malheureusement, nous n’en saurons jamais rien. Corrigea sa partenaire.
-D’après les récits et les témoignages, elle apparait toujours de la même manière. Sortie de nulle part au bord d’une route, elle est vue le plus souvent par des hommes puis disparait et très peu de temps après, quelqu’un meurt, soit le témoin lui-même, soit un de ses proches. Si le mort n’est pas en rapport avec celui qui a vu l’apparition, la victime est retrouvée à l’endroit précis où les témoins déclarent avoir vu la forme blanche.
-Comme dans nôtre affaire.
-Absolument, agent Forrestal ! Je pense qu’ici, le lieu à une importance capitale. En cela nôtre spectre Tlingit se rapproche énormément du mythe Irlandais de la Banshee.
-La Banshee ? Qu’est-ce que c’est que ça, encore ?
-C’est tout simplement la version irlandaise de ce qu’on a nommé plus tard sur le continent la Dame blanche. C’est une magicienne ou une messagère de l’Autre Monde. D’ailleurs le mot Banshee vient du gaélique ancien « femme du Sidh », le Sidh étant l’Autre Monde. Quand on la voit et qu’on l’entend gémir, la légende dit que quelqu’un va mourir dans les trois jours. On pense que ses gémissements et ses lamentations annonçant la mort sont similaires à des mélopées funèbres et sont directement hérités de l’ancienne tradition des pleureuses qui rendaient hommages aux victimes et à leurs familles par leurs gémissements.
-Donc selon toi, elle est juste là pour annoncer la mort de ces hommes et on ne pourra jamais rien y faire puisque c’est une entité paranormale ? Je me demande donc pourquoi on a fait tout ce chemin !
-Scully, tu penses que ce serait quoi alors ? Une femme qui tue des hommes en se faisant passer pour une auto-stoppeuse-fantôme ?
-C’est possible.
-Et quel serait son mobile ? Car, si une entité surnaturelle n’en a pas besoin la plupart du temps, ce n’est pas le cas des gens qui se déguisent et se font passés pour des fantômes comme dans Scooby-Doo.
-Sans doute la vengeance. Avec l’argent c’est de loin le mobile le plus fréquent dans les affaires de meurtres.
-Encore une Vengeance d’Outre-tombe ? Répliqua-t-il ironiquement. Au passage, je te rappelle que dans la Bible que tu aimes tant, un ange a incité l’apôtre Philippe à attendre le passage d’un char sur une route déserte entre Jérusalem et Gaza. Un haut fonctionnaire éthiopien s’est effectivement arrêté puis s’est converti après une longue discussion. Au cours d’un arrêt près d’un point d’eau l’apôtre baptisa l’éthiopien mais en remontant du point d’eau vers sont char, le néo-chrétien eu la surprise de voir disparaitre le disciple du Christ.
-C’est sans doute métaphorique, Mulder !
-Dans la bible, sans doute, mais pas pour Resurrection Mary !
L’agent Forrestal regarda Mulder avec des yeux ronds et ce dernier compris qu’il devait à nouveau préciser.
-C’est une histoire qui a eu lieu près de Chicago dans les années 30. Ironiquement, « Résurrection » est le nom du cimetière situé dans la petite ville de Justice, au Sud-Ouest de Chicago. Plusieurs hommes ont déclarés avoir pris en stop une jeune femme habillée de blanc sur Archer Avenue entre la salle de bal Willowbrook et le cimetière de Resurrection. Elle était blonde aux yeux bleus, portait un châle et des souliers de danse. Elle demandait toujours à descendre à proximité du cimetière et disparaissait entre les tombes, en un clin d’œil.
-Il doit y avoir une explication ! Lança Scully, toujours aussi sceptique.
-Oh oui, il y en une. « Mary », la jeune auto-stoppeuse du cimetière serait en fait le fantôme d’une adolescente morte renversée par une voiture au bord de cette route, en rentrant du bal. Elle aurait été enterrée dans sa robe de bal précisément au cimetière de Resurrection. Le point positif c’est que depuis les années 80, les témoignages concernant cette jeune Mary sont quasiment devenus inexistants.
-Mulder, je ne parlais pas de ce genre d’explication !
-En tout cas, coupa Forrestal, cette femme, quelle qu’elle soit, spectre ou vraie femme, est une Tlingit, ça on en est sûr, le témoignage de Thomas Wolf est formel. Il faut donc qu’on aille au village indien le plus proche, on découvrira peut-être de qui il s’agit.
-Ca, c’est une excellente idée, approuva Scully.
-Sauf qu’avant, il faut que j’appelle un interprète. A moins que vous ne maitrisiez la langue Tlingit à la perfection ?
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Re: Missing Files 2x03 H2
Chapitre 8 « L’Interprète »
Route 7
14h20
-Le langage Tlingit est une des langues les plus compliqué au monde, résuma l’interprète.
-Oui, confirma l’agent Forrestal. Avec une grammaire très complexe. Et puis il a des phonèmes qu’on ne retrouve dans aucune autre forme de communication orale.
Ils étaient tous dans le Range Rover de Forrestal et c’était lui qui conduisait, l’interprète à ses côtés. Mulder et Scully étaient tous les deux à l’arrière pour une fois.
Le traducteur local était une femme et se nommait Julia Fox. Elle mesurait approximativement 1,60 m, avait le teint naturellement hâlé et les cheveux noirs de jais attachés ensemble avec une barrette aux motifs amérindiens.
D’épaisses lunettes masquaient ses yeux sombres. Elle portait une veste noire, un chemisier clair et un pantalon gris.
Tandis qu’elle parlait, elle se tournait vers la banquette arrière pour que les agents Scully et Mulder puissent bien l’entendre. C’était essentiel car ils ne connaissaient absolument rien des particularités du langage Tlingit et mademoiselle Fox tenait absolument à les briefer avant leur arrivée au village de Klinkwan.
Elle désirait le faire pour plusieurs raisons. D’une part, elle adorait transmettre les spécificités de sa langue natale, ensuite, elle ne tenait vraiment pas à ce que les agents du FBI venus spécialement de Washington soient mis à l’écart lors du ou des entretiens et enfin, ils devaient connaitre au moins les bases de ce qu’était la culture Tlingit pour appréhender au mieux l’attitude des éventuels témoins pendants les interrogatoires. Même si tout cela restait rudimentaire. Elle ne comptait absolument pas leur apprendre sa langue, juste les initier à quelques unes de ses particularités.
-Dans ce cas, heureusement que Thomas Wolf parle nôtre langue. Releva Mulder, pince-sans-rire.
-Oui, mais ce ne sera le cas d’aucun habitant du village où nous allons, répliqua l’interprète. Personne ne parle anglais là-bas.
-Vous pouvez me rappelez le nom du village et pourquoi on doit y aller ? Demanda Scully.
-Il porte le nom de Klinkwan. Nous ne sommes plus très loin ; et nous allons là-bas tout simplement parce que c’est le village Tlingit le plus proche du lieu où les trois corps exsangues ont été retrouvés. De plus, ce village est dominé majoritairement par la famille Wolf, or c’est un Loup qui figure au sommet du Totem situé juste à coté de l’arbre mortel.
-Thomas Wolf est lui aussi originaire de ce village ? Voulu savoir Mulder. Ca pourrait expliquer qu’il ait survécu.
Julia Fox Répondit immédiatement.
-Non ! Lui, il est de Sitka, c’est beaucoup plus loin. Le fait qu’il s’appelle également Wolf, comme la majorité des habitants de Klinkwan tient au fait que de nombreuses familles indigènes possèdent le Loup comme animal de référence, comme Totem. C’est un peu comme vous et moi, agent Mulder. Vous vous appelez Fox et moi aussi, pourtant nous ne sommes pas de la même famille. Rassurez-vous je sais que dans vôtre cas, il ne s’agit que d’un prénom, pas de vôtre nom de famille.
Elle avait dit cela avec un léger sourire. En effet, chez les amérindiens certains noms étaient très rependus, surtout les noms d’animaux symboliques. Et « Wolf » en faisait partie. Un peu comme « Smith » ou « Jones » dans la population blanche. Elle s’étonna qu’une personne aussi intelligente que Mulder n’y ait pas pensé de lui-même. Mais son QI avait beau être supérieur à la moyenne, il ne pouvait pas penser à tout en toutes circonstances, il lui arrivait aussi d’omettre des choses, surtout dans les domaines qu’il ne maitrisait pas. Mais il ne s’en laissa pas compter pour autant.
-Enfin, en ce qui vous concerne, vous devriez vous appeler Isatis, comme le renard arctique.
-Mes parents sont du genre « généralistes ».
-Les miens sont du genre « non-conformistes ». Répliqua l’agent spécial.
-Et vous, vous êtes de quel village ? Questionna le docteur Scully pour couper court.
Julia s’étonna qu’elle lui pose cette question. La soupçonnait-elle d’avoir un quelconque rapport avec les morts retrouvés à quelques kilomètres de là où ils se trouvaient ? Non ! Il ne saurait en être question. Elle était juste un peu curieuse, voilà tout.
-Moi, je suis de Ketchikan. C’est beaucoup plus au Sud. D’ailleurs c’est la ville d’Alaska la plus proche de vous et de tous les Etats contigus.
-Vous n’avez donc rien à voir avec ces gens ?
-Le territoire Tlingit est très très vaste, agent Scully. Nous sommes une nation immense, avec beaucoup de caractéristiques différentes mais aussi beaucoup de choses qui nous rassemblent.
-Et pour ce qui est de la langue ?
Cette fois ce fut Mulder qui recentra le débat.
-Oui, la langue. Déjà chez nous on ne dit pas Tlingit mais Lingit. C’est la première chose. Elle fait partie des langues na-dené dont elle constitue une branche distincte et elle se divise en cinq dialectes inter-compréhensibles.
-Les langues na-dené ? Demanda Scully.
-C’est une famille de langues amérindiennes principalement parlées dans nôtre Etat mais aussi dans tout l’Ouest du Canada comprenant les langues athapascanes, eyak et tlingit notamment. La langue navajo qui est parlée en Arizona et au Nouveau-Mexique est également de la famille da-dené. C’est une de ses cousines.
Mulder était circonspect malgré son immense culture, tandis que Scully, elle, connaissait un peu la langue navajo grâce à son père, Officier de marine. Quand elle était plus jeune, il lui avait raconté de nombreuses histoires en rapport avec la deuxième guerre mondiale et notamment l’histoire des transcodeurs navajo qui étaient employés pour transmettre des messages secrets durant la guerre du Pacifique car leur langue demeura le seul « codage » que les japonais n’avait jamais réussi à déchiffrer. Scully savait donc que la langue qu’elle allait entendre avait les mêmes racines que le fameux « code navajo » si cher au cœur de son père, William.
-Sans indiscrétions, vous parlez combien de langues, mademoiselle Fox ? Demanda son homonyme tandis que Forrestal remarqua qu’ils n’étaient plus qu’à quelques centaines de mètres du village.
-Je parle couramment la majorité des langues na-dené, mais aussi l’anglais bien sûr, le français, l’espagnol et plusieurs langues Inuits comme l’inupiaq, l’inuktun et l’inuktitut.
Mulder et Scully n’en croyaient pas leurs oreilles.
David Forrestal, lui, affichait un grand sourire.
-Je vous avais dit qu’elle était la personne idéale pour interroger ces gens, là-bas !
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Humbug- Doodle de Gillian
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Re: Missing Files 2x03 H2
Chapitre 9 « Tlingits»
Klinkwan – Alaska
15h07
Le gros Range Rover noir au gyrophare inactif était arrivé au village et les quatre occupants en descendirent.
-Attention ! Prévint Julia Fox à l’attention des agents de la capitale fédérale. Les Tlingits sont des gens très susceptibles, comme tout peuple fier de ce qu’il est et de son héritage. Vous ne devez surtout pas les brusquer si vous voulez obtenir des réponses à vos questions. Vous devez les traiter avec respect et surtout pas avec condescendance, quelque soit leur statut social ; et à plus forte raison si vôtre interlocuteur fait partie d’une classe supérieure.
-Comment ça d’une classe supérieure ? Demanda Mulder.
-Si c’est un chef de clan ou quelqu’un de son lignage par exemple. De plus, la tribu du Loup est l’une des plus prestigieuses avec celle du Corbeau. S’ils pressentent la plus petite ironie dans vos propos ou le moindre manque de respect, ils vont se fermer comme une huitre et vous serez chassés de leurs terres avant de pouvoir dire « ouf ». Ah, autre chose, c’est un système matrilinéaire mais l’autorité parentale est assurée par l’oncle ou les oncles maternels. Le père n’a aucun rôle important et pas le moindre droit concernant ses enfants. Les oncles assurent les soins et l’enseignement tandis que le père peut avoir des activités uniquement ludiques avec eux. Son rôle est de les gâter en fait. Tous les biens familiaux sont transmis d’oncles à neveux, surtout les biens de grande valeur.
-Malgré le matriarcat, on ne fait pas confiance aux femmes en ce qui concerne les biens matériels ! Se désola Scully.
-En tout cas, dans cette société ancestrale et reculée, on fait beaucoup plus confiance aux femmes qu’on ne le fait dans vos civilisations récentes et dites « avancées ».
Tous les quatre se regardèrent. Ils savaient que c’était l’exacte vérité.
Julia Fox poursuivi.
-C’est aussi un peuple qui a su être violent. Pour régler les différents qui les opposaient à leurs voisins, ils organisaient parfois des raides, équipés d’armures typiques faites de lattes de bois attachées entre elles par des bandes de cuir. Ils avaient aussi des casques en bois et des masques à l’effigie d’animaux pour effrayer leurs ennemis. Ces masques représentaient le même animal que leur figure totémique. Ils étaient redoutés par leurs voisins pour leurs « expéditions ». Ils se procuraient fréquemment des prisonniers qu’ils réduisaient en esclavage.
-Et pour les mariages ? Demanda Mulder suite à l’une de ses intuitions caractéristiques.
L’interprète ne compris pas bien pourquoi il lui demandait ça mais répondit naturellement.
-Ils sont arrangés ! Pourquoi vous me demandez ça ?
-Oh, juste un pressentiment.
Scully aussi ne voyait pas où il voulait en venir. Elle trouva la question quelque peu hors de propos.
-Vous pouvez m’en dire un peu plus ?
Julia Fox obtempéra et se tourna vers l’agent Mulder.
-En fait, chaque tribu était divisée en deux groupes exogamiques et matrilinéaires ; et pour éviter le métissage les mariages étaient arrangés entre les couples de moitiés opposées. Mais cette règle est un peu moins rigide aujourd’hui.
Cette fois, Scully avait la ferme intention d’en savoir un peu plus.
-Mulder ! Je te connais et d’après moi, tu as une théorie.
L’agent spécial sourit tel un enfant aussi malin que farceur.
-D’après les témoins, l’apparition blanche était vêtue comme une mariée…
-Une mariée occidentale…Enchaina Scully.
-Alors que c’est une Tlingit. C’est pour ça que j’ai posé cette question. Est-ce que les mariages avec des blancs sont autorisés ?
-Pas au tout début ! Répondit Julia Fox. Mais par la suite, les ethnologues ont relevés quelques unions entre blancs et Tlingits.
-Thomas Wolf n’est donc pas unique en son genre ?! Releva la docteur de Washington.
-Non, bien sûr que non ; personne ne l’est. Répliqua l’interprète.
L’agent Forrestal ne participait quasiment pas à la conversation, il se contentait d’écouter.
-Sauf peut-être cette apparition. Une jeune indienne Tlingit habillée comme une mariée blanche et vidant de leur sang des hommes blancs qui n’ont pas l’air de bien se comporter avec les femmes, et ce, sur la route 7, juste à proximité d’un totem féminin de la tribu du Loup qui a été posé là il y a très peu de temps.
Scully, Forrestal et Julia Fox commençait à rassembler toutes les pièces du puzzle. L’explication de Mulder se tenait, sa perspicacité était au maximum. Mais pour en avoir le cœur net, il fallait qu’ils posent quelques questions au chef du village.
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Re: Missing Files 2x03 H2
Chapitre 10 « 20 Ans »
Maison du chef « Yanyedi »
15h26
En Lingit, Loup se disait « Yanyedi ». Ils avaient été introduits dans la maison du chef de la tribu, un homme de soixante ans aux cheveux longs, poivre et sel. Il portait sur son visage une certaine sagesse mais il était fortement perturbé par l’intrusion de ces étrangers sur ses terres. Les Tlingits étaient d’une nature hospitalière d’habitude, mais là, il savait pertinemment pourquoi ils étaient là et n’appréciait pas du tout l’exercice qui l’attendait, un entretien avec des agents de la police fédérale blanche.
L’interprète avait fait son travail à merveille en montrant énormément de respect envers le chef et toute sa famille. Il fut satisfait de leur attitude et quelque peu rassuré. Elle lui avait précisé que si jamais une question le gênait, il lui suffirait de les avertir de sa volonté de ne pas y répondre. Elle l’informa également qu’il n’était absolument pas soupçonné ni mis en cause, et qu’ils étaient juste venu pour lui demander son aide afin de résoudre des crimes.
Il acquiesça et ce fut Scully qui ouvrit le bal. Elle lui montra une photo du totem.
-Est-ce que ce totem vous dit quelque chose ?
Julia Fox traduit et le chef Yanyedi répondit.
-Oui. C’est un totem Tlingit et Yanyedi.
L’interprète retranscrit ses propos en anglais et l’entretien se poursuivi de la sorte.
Mulder enchaina.
-Il représente une femme, n’est-ce pas ?
Les agents étaient très polis et respectueux. Ils avaient trop peur qu’en le brusquant le chef se bloque et qu’ils n’obtiennent pas les réponses qui pouvaient leur permettre de résoudre cette affaire ou du moins d’en comprendre tous les tenants et les aboutissants.
-Oui, nous l’avons fait pour une femme de la tribu. Pour lui rendre hommage.
-Elle est morte ? Demanda Scully.
-Son destin à été particulièrement tragique.
-Vous avez l’air, vous-même, très affecté par ce décès. Lui dit Mulder.
-Elle était ma nièce. La fille de ma sœur.
Le vieil indien avait les yeux embués.
-Que lui est-il arrivé ? Poursuivi l’agent aux cheveux roux.
-Elle a été écrasé par une voiture sur la route 7.
Les pièces du puzzle se mettaient irrémédiablement en place et le moins qu’on pouvait dire était que les intuitions de Mulder visaient juste pour l’instant.
-Le chauffard était un homme blanc, n’est-ce pas ? Un homme qui avait la réputation d’être un macho ?
Le chef fut circonspect.
-Non ! Nous n’avons jamais su qui était l’homme qui l’a renversé et tué.
Là, ce fut au tour de Mulder de ne pas comprendre. Ses intuitions si « miraculeuses » d’habitude n’étaient pas toutes bonnes finalement.
-Le meurtrier n’a jamais été retrouvé ? Demanda-t-il avec insistance.
-Non ! Répéta le Tlingit.
-Pensez-vous qu’elle soit revenu du royaume des morts pour se venger de l’homme qui l’a tué ?
L’homme réfléchit quelques instant puis…
-Je ne souhaite pas répondre à cette question.
Une telle réaction était compréhensible. Scully décida de changer d’angle d’attaque lorsqu’elle remarqua une photo en noir et blanc posée sur une commode.
Cette dernière représentait deux Tlingits, un homme et une femme. Ils étaient jeunes et semblaient très complices, pour ne pas dire amoureux. Ils n’avaient pas l’air d’être un frère et une sœur, ils semblaient être beaucoup plus que ça.
L’homme était assis sur un tabouret et la femme était debout, à ses côtés. Il était en habilles de fête, l’équivalent Tlingit d’un smoking, et portait sur la tête une coiffe de grandes plumes. Sa belle veste en cuir était boutonnée jusqu’en haut. Il était beau et semblait fier, au sommet du sentiment qu’on qualifie habituellement de bonheur. Cela avait l’air d’être l’un des plus beaux jours de sa vie.
La jeune femme, elle, avait un visage beaucoup plus neutre mais n’en paraissait pas moins heureuse. Ca devait être également le plus beau jour de sa vie, mais elle le montrait moins que l’homme à ses côtés. Elle était peut-être un peu timide. Son visage était également très beau. Ils formaient décidément un couple parfaitement assorti. Elle portait une robe traditionnelle et un bandeau rehaussé d’une unique plume. Elle se collait à lui, non seulement pour rentrer dans le cadre mais aussi parce qu’elle lui portait un amour indéfectible. Ces deux là étaient vraiment faits l’un pour l’autre.
-Qui sont ces jeunes gens ? Demanda-t-elle.
Le chef déglutit. Il était très mal à l’aise, et triste aussi.
-Ma nièce…et…son fiancé.
-C’est elle ? Lança tout à coup Forrestal, enfin sorti de sa torpeur. La jeune femme pour laquelle vous avez dressé le totem au bord de la route 7 ?
-Oui. C’est ma nièce Chenoa.
-Elle s’est mariée avec le jeune homme de la photo ?
Mulder était décidément obsédé par la question du mariage.
L’indien grimaça. Il était de nouveau gêné et triste.
-Non. Cette photo a été prise seulement deux mois avant sa mort.
-Que s’est-il passé ? Demanda Scully.
-Le mariage a été annulé.
-Pourquoi ? Voulu savoir Mulder.
Il pressentait que la vérité n’était plus ailleurs et qu’il s’en rapprochait à grand pas. Il pouvait presque la toucher.
-Une semaine après les fiançailles de Chenoa, après la photographie, un homme est venu au village. C’était un blanc.
-Que voulait cet homme ? Lui dit le docteur du FBI.
-Il était très respectueux, très poli. Comme vous. Il nous a fait beaucoup de cadeaux. Il voulait construire de grandes maisons pour nous tous. Il était très riche.
-Mais il y avait une contrepartie ? Voulu savoir Fox Mulder.
-Non, pas vraiment. Mais un jour, il a aperçu Chenoa.
-Et il est tombé amoureux de vôtre nièce ?
Scully compris très vite ce qui avait dû se passer.
-Oui. Il voulait l’épouser. Il voulait s’unir à elle très vite.
-Mais elle ne voulait pas ? Poursuivi la petite rousse.
-Non. Elle s’est énervée après nous parce que nous lui demandions de réfléchir à l’offre de l’homme blanc. Son mariage avec Wapi avait été arrangé depuis qu’ils étaient petits et elle s’en était très bien accommodée. Elle était même tombée amoureuse de lui. Nous pensions qu’il pourrait en être de même avec l’homme blanc.
-Mais ça ne s’est passé comme ça ?! Pressentit Mulder.
-Elle a refusé. Mais l’homme blanc s’est fait de plus en plus pressent. Il nous a dit que si nous lui refusions le mariage avec Chenoa, nous n’auront rien et que nôtre village mourrait de faim alors que si elle l’épousait, nous vivrions dans l’opulence.
-Vous n’avez pas pu refuser son offre. Conclu Forrestal.
-Comment aurions-nous pu. Il était plus fort que nous, plus fort que nous tous, et tout ce qu’il voulait c’était Chenoa. Alors nous lui avons donné.
-Qu’a fait Wapi ? Voulu savoir Mulder.
-A cause du chagrin il est devenu très violent. Il ne supportait pas que cet étranger lui vole sa Chenoa. Alors nous l’avons chassé du village. Pour avoir la paix. Et nous ne l’avons jamais revu.
-Et Chenoa ? Demanda Scully.
-L’homme blanc voulait qu’elle porte une robe blanche de mariée occidentale mais nous avons insisté pour que le mariage se fasse au village. C’est ce qu’il s’est passé. Tout était près mais lorsqu’elle a vu arrivé cet homme dans son beau costume, elle savait que son destin était inéluctable, scellé à jamais à cet inconnu blanc. Elle n’a pas pu le supporter et s’est enfuit. Elle a courut et s’est dirigé vers la route 7. C’est là qu’elle s’est faite renversée par une voiture.
-Vous pensez que c’était un accident ou qu’elle s’est suicidée pour ne pas avoir à affronter son destin, ce mariage dont elle ne voulait pas ? Lui demanda Mulder.
-Ca, nous ne le saurons jamais. C’est moi qui ai tranché en faveur de ce mariage. C’est moi qui porte le poids de la culpabilité de la mort de ma nièce depuis ce jour. C’est moi qu’il faut blâmer. C’est moi qui ai tué Chenoa.
L’homme était très ému et sa sœur, la mère de Chenoa, qui était entré dans la pièce durant l’entretien, également.
-Ces évènements ont eu lieu il y a combien de temps ? Voulu savoir Le Martien pour terminer l’entrevue.
-Vous voulez savoir quand est-ce que Chenoa est morte ? Il y a une semaine, cela à fait tout juste 20 ans.
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Re: Missing Files 2x03 H2
Chapitre 11 « La Mariée »
18h02
Les trois agents du FBI et l’interprète sortirent du village en débriefant avec passion l’entretien qu’ils venaient d’avoir avec le chef Yanyedi.
-Ca alors ! S’exclama David Forrestal. Je n’aurais jamais imaginé une histoire pareille.
A voir son visage, Mulder avait l’air de partager son grand étonnement.
-Ca explique vraiment tout et je suis content que le chef nous ait tout dit ! Franchement ce n’était pas gagné, il aurait pu se refermer comme on le craignait mais ça n’a pas du tout été le cas. Le chef de la tribu Wolf a parfaitement assumé et grâce à lui on en sait plus sur la présence fantomatique qui hante les bords de la route 7.
-Ne me dites pas que vous avez cru à tout ça ? Tempéra Scully.
-Pourquoi, pas vous ? Lui demanda Forrestal. Qu’est ce qui vous parait bizarre là-dedans ?
-Je pense que l’histoire de Chenoa est vraie mais pour ce qui est de la présence spectrale, il est évident que c’est quelqu’un de la tribu qui se fait passer pour le fantôme de la jeune femme. Peut-être même que le chef Wolf sait qui joue ce rôle et qu’il protège la jeune femme qui personnifie sa nièce décédée.
-Scully ! Tu plaisantes, j’espère !
Mulder était choqué ; et ce n’était pas vraiment dans ses habitudes. Il enchaina.
-Tu crois vraiment qu’il s’agit d’une mystification ? Et qu’en plus le chef est au courant ? Qu’il est complice et qu’il cache la vérité ?
Scully n’eu pas le temps de répondre à toutes ces questions que l’interprète Julia Fox s’en mêla.
-Sans vouloir vous manquer de respect, agent Scully, le ton qu’employait le chef Yanyedi était tout sauf mensonger. De plus, les Tlingits ne sont peut-être pas parfait, personne ne l’est, mais ils n’ont absolument pas l’habitude de mentir. Ce n’est pas quelque chose qui se fait dans nôtre culture. Soit on parle, soit on choisi de se taire mais usuellement, on ne ment pas.
-D’accord. Admis Scully. Le chef n’est pas au courant de la mystification et croit sincèrement que c’est le fantôme de sa nièce qui hante la route 7 et tue les hommes blancs pour se venger, ça ne prouve rien. Qu’il y croit de toute son âme et de toute sa foi ne rend pas cela plus réel pour autant.
Ce fut au tour de l’agent Forrestal de reprendre la parole.
-Sans vouloir vous contredire, docteur Scully, j’ai vu suffisamment de choses depuis que je suis en poste ici pour ne pas prendre cette affaire à la légère. L’expérience m’a montré que les esprits indiens sont très puissants. Cette terre n’a rien à voir avec la vôtre et il y a des choses ici que nous n’avez jamais vu, j’en suis sûr.
-Pourtant nous avons vu tout un tas de choses bizarres ; coupa Mulder. Mais l’agent Scully semble avoir des œillères parfois.
-J’essaye juste de trouver des explications répondant au dogme scientifique, c’est tout. Et c’est mon travail en tant que médecin. Les preuves, les preuves et encore les preuves.
-Et les interprétations aussi, précisa son partenaire. Quand un malade a des symptômes, ils peuvent venir de plusieurs maladies très différentes les unes des autres. En d’autres termes, il peut exister plusieurs causes à un seul effet.
-Dans le cas qui nous intéresse, Mulder, tu penses vraiment qu’il s’agisse d’un fantôme ?
-Résumons la situation. Il y a une semaine, Thomas Wolf, un indien Tlingit qui a quitté sa tribu et son village il y a de nombreuses années et s’est marié avec une blanche, est sorti faire un tour en moto le soir. Il a pris en stop une jeune femme Tlingit habillée en mariée mais cette dernière a disparue. Puis Richard Brady et les frères Young sont morts, leur voiture écrasée contre le même arbre, à proximité de l’endroit au monsieur Wolf à pris la jeune femme en stop. Les trois cadavres ont été retrouvé sans la moindre goute de sang mais aussi sans plaie ni bosse, ni hématomes, ce qui est absolument impossible dans ce genre de collision. Il y a aussi ce Totem Tlingit qui se situe juste derrière l’arbre où se sont écrasées les deux voitures. Et puis l’histoire de Chenoa, qui nous a été raconté par un chef particulièrement respecté de la tribu Yanyedi. Qu’est ce qu’il te faut de plus Scully ?
-Le nom de la jeune fille qui joue le rôle de la mariée ! Comme par hasard, le Totem a été placé là il n’y a pas si longtemps et je vois mal une jeune femme le sculpter toute seule, dans sa chambre et le cacher jusqu’à la date anniversaire de la mort de Chenoa. C’est pour ça que je pense qu’il pourrait s’agir d’un complot.
-OK Scully, alors allons sur place ce soir pour voir si le fantôme va se montrer à nouveau.
-Ca me parait une excellente idée !
-Vous aurez besoin de nous ? Demanda Forrestal, parlant de lui-même et de Julia Fox.
-Non, merci, c’est gentil agent Forrestal, répondit Mulder ; mais, moins nous serons nombreux et plus nous aurons de chance de la surprendre.
-D’accord. Je raccompagnerais Julia pendant que vous irez à proximité du Totem.
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Re: Missing Files 2x03 H2
Chapitre 12 « Spectre »
Route 7 - 22h13
La nuit était tombée et les agents de Washington attendaient dans leur voiture que la forme blanche se montre enfin. Mulder était à la place du conducteur et dévorait ses graines de tournesol.
-Je suis sûr qu’elle ne se montera pas ce soir ! Lança soudain Scully sur un ton plein de résignation.
-Toujours aussi sceptique à ce que je vois, lui opposa son coéquipier.
-Mulder, il ne fait aucun doute que cette affaire est une simple histoire de vengeance. Quelqu’un veut venger la mémoire de Chenoa et tue des hommes blancs.
-Des hommes blancs qui ont fait souffrir des femmes très peu de temps auparavant, Scully. La femme de Rick Brady venait de l’informer qu’elle savait pour ses infidélités et l’un des frère Young avait agressé une jeune femme quelques minutes avant. Comment l’indienne qui personnifie le fantôme de Chenoa a pu le savoir ? Ca c’est paranormal !
-Non c’est une question de statistique. Il y avait plus de chance qu’elle tombe sur un homme ayant fait souffrir une femme tôt ou tard que le contraire.
-Dans ce cas, pourquoi ne s’en est-elle pas prit à Thomas Wolf ?
-Parce qu’il est Tlingit, tout comme elle.
-Scully, c’est nôtre dix-huitième affaire ensemble et tu continues à nier toutes les choses que tu as vu ! Les dons de Big Bear Westmoreland concernant le métal ; Jack l’éventreur, un tueur centenaire dont le seul talon d’Achille est l’électricité. Et maintenant le spectre vengeur d’une mariée Tlingit.
-Mulder, ça nous fera plus de cent affaires en commun que je n’aurais pas bougé mon approche d’un iota, la seule question est, quand est-ce que toi, tu ouvriras les yeux ? Les dons de Big Bear doivent être dus à une mutation accidentelle. Les mutations sont parfaitement scientifiques et sont la base même du Darwinisme, sauf que dans ce cas là, c’est l’explosion de la carrière de magnétite qui a dû le transformer en aimant humain.
-Ca, si je me souviens bien, c’était plutôt ma théorie !
-Ca, ça m’étonnerais, tes théories à toi, n’ont, la plupart du temps, rien de darwiniennes. Quant-à Jack l’éventreur, nous l’avons coincé grâce à une cage électrique mais rien ne prouve que cet homme ait effectivement plus de 100 ans. Ca, c’était la thèse d’un gratte papier du nom de Carl Kolchack. Tu te rappelles ? Et pour ce qui est de ta thèse concernant cette affaire de dame blanche amérindienne, avoues que ma théorie est bien plus censée que la tienne !
-Nous allons en avoir le cœur net très bientôt !
Soudain, il remarqua une forme blanche et vaporeuse à la lisière du bois.
Ses yeux s’écarquillèrent.
-Oh, regardes Scully !
Il montra la forme du doigt et sa partenaire regarda dans la direction qu’il lui désignait, à environ 70 mètres de leur position.
Ils étaient enfin témoins de ce qu’avaient vu Thomas Wolf, Rick Brady et les frères Young. Et force était de constater que l’indien n’avait pas mentit.
Mulder mit le contact et alluma les phares. Il se dirigeait à vitesse réduite vers le spectre blanchâtre.
-Tu vas voir Mulder, dans moins d’une minute, nous aurons tous les deux la preuve de ce que j’ai avancé, à savoir qu’il s’agit d’une mystification !
L’agent spécial ne répondit pas, il était comme hypnotisé par la forme vaporeuse.
Il ne la quittait pas du regard. Elle était toujours là, au bord de la route, et faisait de petits pas. Elle n’était pas immobile mais ne semblait pas s’éloigner de plus d’un mètre de l’endroit où elle était apparue.
La voiture des agents spéciaux de Washington arriva enfin à moins de cinq mètres d’elle et ils purent enfin distinguer ses traits.
A leur grand étonnement, surtout à celui de Scully, ils s’aperçurent très vite qu’il s’agissait de Chenoa Wolf, la nièce du chef Yanyedi qui était morte 20 ans auparavant et dont la photo de fiançailles trônait sur la commode de la demeure du chef. Et elle était en robe de mariée occidentale, blanche avec de la dentelle.
Il pouvait aussi s’agir d’une personne lui ressemblant fortement, comme une petite sœur, une nièce ou même une cousine mais Mulder ne voulait tout simplement pas y croire.
-Tu vois ce que je vois Scully ?
Ils l’avaient reconnu tous les deux.
-C’est bien elle ! Enchaina-t-il.
Leurs regards à tous les trois se croisèrent. Le spectre de la jeune indienne vit également les deux agents spéciaux de la capitale fédérale. Elle les fixa même, comme pour les jauger, les juger.
-Arrêtes-toi Mulder !
Le chauffeur obtempéra et Scully ouvrit sa portière pour descendre de la voiture.
Mais la jeune fille disparue en un claquement de doigt.
La docteur en médecine était estomaquée.
-Où est-elle ?
-Elle vient de disparait sous nos yeux, Scully !
Mulder, lui, était émerveillé.
-Mulder, c’est impossible !
-Alors où est-elle allé ? Je suis sûr que si tu regardes attentivement la terre, tu ne verras aucune empreinte de pas.
Scully regarda le sol et le ratissa méticuleusement de ses yeux pers mais elle ne vit effectivement aucune trace de pas, comme l’avait prédit son collègue.
-Je crois qu’on n’a plus rien à faire ici ! Dit Mulder.
-Pourquoi tu dis ça ?
-Un pressentiment. Tu n’as pas sentit son regard nous pénétrer ? J’ai eu l’impression d’être passé au scanner, comme pour voir si je méritais de vivre ou pas.
-Visiblement tu as eu droit à un petit sursis !
-Je pense qu’on ne la reverra pas. Elle sait que la police est sur ses traces à présent et elle doit estimer qu’elle a fait assez de victimes comme ça ! Elle voulait tuer des hommes blancs pour se venger, elle l’a fait, maintenant je pense qu’elle a enfin la paix.
-Qu’est ce qui te rends si sûr de toi ?
-Elle n’est pas monté dans la voiture, Scully !
-Certes, mais elle pourrait revenir un de ces soirs, pour tuer un homme blanc qui s’est mal comporté avec une femme !
-Pas maintenant qu’elle se sait surveillée et traquée. Et puis quelque chose me dit que son oncle lui a parlé ce soir. Il lui a certainement dit de retourner dormir au moins pour 10 ou 20 ans ! Bien sûr on demandera à Forrestal de nous tenir au courant si jamais elle se manifeste à nouveau mais personnellement j’en doute. Elle a accompli sa vengeance d’outre-tombe.
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Re: Missing Files 2x03 H2
Chapitre 13 « Goldfish »
Quelque part au-dessus de la Colombie Britannique - Canada
Mercredi 25 novembre 1992 - 8h24
Le lendemain matin les agents spéciaux de la capitale prenaient leur avion de retour. David Forrestal les avait accompagné jusqu’au terminal. Ils savaient que le voyage du retour allait être encore plus long que celui de l’allé, surtout après ce qu’ils avaient vu tous les deux.
Cela ne faisait pas une heure que l’avion était parti, qu’ils débattaient déjà de l’affaire.
-Qu’il n’y ait pas d’empreinte à la lisière du bois ne veut pas dire qu’il n’y avait personne ! Lança Scully.
Son partenaire était dépité.
-Une personne laisse forcément une trace, Scully. Un fantôme, par contre, n’en laisse aucune !
Il était provocateur, comme à son habitude.
-Je te rappelle que la jeune fille qui a joué le rôle du fantôme durant toute cette affaire est une Tlingit et les indiens sont réputés pour leur totale cohésion avec la nature et leur instinct ancestral de chasseur.
-C’est drôle, ça, lui opposa Mulder, ton explication ne repose sur aucune base scientifique, pourtant tu choisis de la privilégier.
-Parce que tout a une explication logique, depuis la nuit des temps. Ce qui était hier de la magie ou de la sorcellerie est aujourd’hui un simple effet d’optique ou même un phénomène naturel.
-Sauf que le paranormal demeure encore aujourd’hui une explication comme une autre, Scully.
-Ca ne te frustre pas trop de rentrer systématiquement à la maison les mains vides ?
-Je ne rentre jamais les mains vides. Toutes les affaires que nous traitons m’en apprennent d’avantage sur le paranormal et les phénomènes surnaturels.
-Elles t’en apprennent d’avantage sur la manière de se faire berner ?
Cette fois la provocation avait changée de camp.
-Si c’est ton avis, libre à toi. Mais personnellement ce que j’aime, c’est explorer les mystères de nôtre univers.
-En parlant de mystère, Mulder, il faut que tu en résolves un pour moi.
-Ah ?
-Quand je suis allé chez toi pour suivre le match de basket à la télévision, le premier match de la dream team aux Jeux Olympiques de Barcelone, j’ai remarqué que tu avais un poisson rouge.
-Oui et ?
-J’aimerai savoir qui s’en occupe pendant que tu pars en mission comme c’était le cas durant cette affaire ?
-Ah ! Ca c’est une bonne question, Scully. Gris est un grand garçon, il se débrouille tout seul.
-Gris ?
Scully leva les sourcils d’étonnement.
-Oui, il s’appelle Gris. Tu sais comme les aliens, les extra-terrestres, les petits gris !
-C’est original pour un poisson rouge.
-Disons que j’ai un sens de l’ironie très particulier.
-Ca c’est clair ! Et qui le nourrit pendant tes déplacements ? Tes parents ?
Mulder sourit en baissant la tête.
-Humff, non ! Je ne pouvais pas demander ça à mes parents, les pauvres. Je les laisse profiter tranquillement d’une retraite bien mérité. En plus, je dois t’avouer que j’aurais préférer avoir un chien mais c’était beaucoup trop de contraintes alors je me suis rabattu sur un poisson rouge. Et pour répondre à ta question je donne un peu d’argent à mon concierge pour qu’il nourrisse mon poisson les jours où je ne suis pas là.
-Il a un double de tes clés ?
-Bien sûr !
-Ah bah, voilà enfin un mystère concernant Mulder Le Martien de résolu. Celui de Mulder et de son poisson rouge !
-Rassures-toi, Scully, j’en ai encore plein dans ma besace, en fait, je suis un mystère vivant ! Mais maintenant, s’il te plait, j’aimerai faire une petite sieste. Et tout ce que j’espère c’est que je ne vais par rêver d’un spectre indien hantant les bords d’une route et qui viendrait me vider de mon sang alors que je rentre chez moi !
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