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No sex in the office !

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No sex in the office ! Empty No sex in the office !

Message  noisette Sam 6 Nov 2010 - 14:56

No sex in the office !


Avertissement : NC-17

Auteurs : MissyCam, Bermuda


**************


- Pas question de faire ça au bureau, Mulder !
- Pourquoi spécifiquement « au bureau » ?
Il glisse négligemment sa main dans mon cou en disant cela et commence à m’effleurer doucement.
Le fourbe !
- Parce qu’au bureau on est supposés travailler par exemple ? Et que nous ne sommes pas payés pour nous offrir une séance de… hum…
Il me déconcentre. Et il le sait.
- Débauche ?
- Aux frais du contribuable !
Il sourit. Ses doigts s’écartent de ma peau. Quoi ?… Déjà ? !



Sur son visage, je vois pendant une micro-seconde ce qui ressemble furieusement à de la déception ! Ah Ah ! Elle regrette que je n’insiste pas plus.
C’est mal me connaître !
Je me déplace sur le côté et soudain, j’attrape le fauteuil sur lequel elle est assise et je l’envoie rouler vivement en arrière.
- Hey ! proteste-t-elle en voyant son rapport s’envoler dans le coup de vent.
- On dit merde aux rapports mortellement ennuyeux et on se laisse faire, je vous prie !
Je lui fais ma tête de mec qui sait ce qu’il fait. Et je continue de pousser la chaise jusqu’à ce qu’elle touche le mur et que Scully soit bloquée entre l’adossoir et mon propre corps. Je me penche vers elle.
Elle a frémit ! Mmm, que j’aime la voir frémir ainsi !
Elle croise les bras.
- Tu négliges gravement l’attrait qu’exercent sur ma petite personne ces dossiers structurés et intellectuellement si stimulant puisque c’est moi qui les écrit ! me défie-t-elle en me regardant droit dans les yeux.
- Oooooh ! C’est ça ! Tu as besoin de… stimulations !

...


Dernière édition par noisette le Lun 28 Mar 2016 - 14:00, édité 3 fois

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Message  Missycam Sam 6 Nov 2010 - 16:28

«Stimulations».

*Ce* mot prononcé par *sa* bouche est le seul encouragement dont j’ai vraiment besoin, et bien sur je me garde de lui dire.

-Non Mulder, ce dont j’ai réellement « besoin » c’est de ton aide !

Ah ça il lève un sourcil bien trop heureux à mon gout.

-Mais c’est justement mon aide que je te propose !

Je resserre un peu plus les bras contre ma poitrine, essayant de donner plus de poids à mes paroles.

-Mulder, la première fois quand on en a parlé… on s’est fixé une règle.

Ses yeux me fixent intensément et j’ai la soudaine envie de tout envoyer valser !

-Tu as fixé cette règle Scully, et moi, comme pour toutes les autres règles j’ai bien envie de la briser !



Je ne sais pas si elle se rend vraiment compte de ce qu’elle fait. La voir me résister à toujours eu cet effet provocateur en moi.
Et puis… elle croise fermement ses bras contre sa poitrine, et ça c’est justement tout le *contraire* de ce qu’elle devrait faire pour me dissuader.

Je lui offre un sourire railleur.

-Allez Scully tu sais que tu en as envie autant que moi ! Ne te fais pas prier !

Ses yeux me lancent des éclairs, et l’espace d’une seconde j’en oublie la faim que j’ai d’elle, juste pour la contempler.
Elle gesticule sur son fauteuil, soudainement mal à l’aise.

-Mulder arrête !

-Désolé mais je ne peux pas Scully !

&&&
Missycam
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Message  noisette Sam 6 Nov 2010 - 17:49

Quand il me regarde comme ça, il y a des ondes qui viennent torturer ma colonne vertébrale… Elles arrivent doucement d’abord puis soudain, elles fusent vers ma nuque comme les fusées d’un feu d’artifice. Et ça, ça me met sens dessus dessous.
Complètement.
J’ai la chair de poule.
Il s’agemouille. S’age-N-ouille ! Je perds la boule !
S’agenouille…
Pffffffff. Je souffle le plus discrètement possible pour calmer la tempête qui prend ma raison en otage.
Mon Dieu, il faut que je tienne sinon c’est la berezina et je ne pourrais plus jamais venir travailler dans ce bureau l’esprit serein.
Un. Deux. Trois.

- Ce rapport, Skinner le veut pour la réunion de demain. Je vais devoir le présenter devant une assemblée de spécialistes qui guetteront le moindre faux pas. Je veux assurer, Mulder.

Ses yeux verts ne m’ont pas lâché pendant mon petit laïus que j’ai dit d’une traite. Je vois passer un éclair qui traverse ses iris. Il comprend.
Mais il est toujours à genou devant moi. Et ça… ce n’est pas bon.
Enfin, pas bon…


Je sais le souci qu’elle a d’assurer. Elle ne se donne guère le droit à la médiocrité. Et que l’assemblée soit quasi exclusivement masculine lors de ces réunions y est probablement pour beaucoup. Il en faut toujours quelques-uns uns pour ne commenter que son physique et qui dégomment ensuite avec une crânerie virile et imbécile un exposé dont ils n’ont pas compris les deux tiers. C’est trop intolérable pour ces crétins qu’une femme puisse être à la fois belle et intelligente. C’est dangereux.
Mais Scully ne doit pas oublier qu’elle en est une. De femme.
Et qu’elle est terriblement séduisante.
Je dirais même que c’est mon rôle de le lui rappeler !
Exactement ! Mon rôle !
(Et ça n’a rien à voir avec la vie complètement autonome de cet instrument entre mes jambes que je n’ai jamais bien su tempérer !)
Ces petits bras qui tentent de barrer la vue du parfait symbole de sa féminité, ces petits bras me contrarient là, tout de suite…
Je saisis ses poignets. Je pose mes lèvres sur chaque creux et elle tressaille. Et je l’oblige à ouvrir son corps, haut et bas en m’avançant entre ses jambes.
Je crois bien qu’elle ne respire plus !
...

noisette
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Message  Missycam Sam 6 Nov 2010 - 19:17

Seigneur !
Un jour cet homme réussira à m’achever !

Il ne me lâche pas des yeux alors qu’il baisse une nouvelle fois ses lèvres sur mon poignet. Sa langue tourbillonne sur ma peau m’obligeant à fermer les yeux et essayer de me concentrer sur ma respiration.

Inspire. Expire.
Une fois. Deux fois.

J’ouvre soudainement les yeux lorsque je sens sa main encercler délicatement ma cheville gauche. Il la masse, la caresse, et un soupir d’aise m’échappe alors que ma tête bascule en arrière de son propre chef.

Je *sais* qu’il a ce sourire satisfait sur les lèvres sans même avoir besoin de le voir, et une part de moi en est furieuse, mais je ne peux me forcer à ouvrir les yeux, tant les sensations qu’il fait naitre en moi sont violentes, imposantes.
Une partie de moi se refuse à voir les faits tels qu’ils sont exposés devant moi :

*Il* me courtise et *je* me laisse faire.
Que Dieu me pardonne c’est la seule chose censée que je puisse faire !


Forcément j’ai un petit sourire suffisant à la voir battre en retraite, pas seulement parce que cela veut dire que j’ai «gagné», Scully m’a apprit à ne jamais parler trop vite, surtout en ce qui la concerne, mais principalement parce que je sens l’euphorie me gagner par ce simple contact.
Je m’enhardis et remonte le long de son mollet, prenant toujours soin de ne pas me précipiter.

Une main sur sa jambe, l’autre sur son poignet, deux points qui m’ancre à elle, elle qui n’a toujours pas rouvert les yeux.

Je porte sa main à ma bouche, finit par délaisser son poignet et remonte vers sa paume. Puis, un à un, je baise le bout de ses doigts, et me décide finalement à en prendre un en bouche, la faisant ainsi sursauter.

-Mulder….

Je préfère ne pas répondre, laissant ma langue parler pour moi, et peut-être, la faire taire et oublier qu’elle veut me stopper.

Et là… ses yeux rencontrent les miens.
Nos regards s’accrochent et l’électricité monte très vite d’un cran.

&&&
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Message  noisette Dim 7 Nov 2010 - 0:13

Je ne *dois* pas céder !
Si j’abandonne, il gagne. Et je déteste qu’il gagne parce qu’il s’en gargarise pendant des jours !
Mais bon sang, cet homme est en train de martyriser mon doigt de façon si suggestive qu’il sait pertinemment que je l’imagine me martyriser de bien d’autres manières encore.
Il lève les yeux sur moi. Et ma tête explose.
Je suis la perdante. J’exige de perdre.
Parce que je lis dans son regard très exactement ce à quoi *je* pensais. Il sait tout.
Il n’y a que moi que j’ai plongé dans le noir en fermant les yeux. Pour lui, je n’ai jamais été que transparente. Il ne m’a pas déshabillée et pourtant… je suis nue. Trop troublée pour dicter quoi que ce soit d’approprié à ma volonté.
On reprend.
Inspire. Expire.
Une fois. Deux fois.
Je suis pitoyable.

Je m’arrache moi-même le cœur et je me lève brusquement pour m’écarter.
Je lui aurais sauté dessus sinon. Et ma dignité (qui ne vaut déjà pas grand chose face à lui en matière de désir. Il m’a si souvent fait flancher que c’est à se demander qui de ma tête ou de mes sens parle à Mulder lorsqu’il me touche), ma dignité donc en aurait encore pris un sacré coup…
Je le bouscule dans mon mouvement mais il ne l’entend pas de cette oreille et attrape à la volée mon bras pour me ramener contre lui.
Je suis forte. Je ne craque pas. Je suis forte. Je ne…
De son autre main, il enroule ma taille et me ramène avec autorité contre son bassin.
OK. Je craque.
Ca me tue de le dire mais Dieu que j’aime quand il fait ces trucs… autoritaires !
Et Dieu que son bassin est bavard contre le mien !
Il ondule. Il m’allume. Il me tient l’animal. Et me pousse contre le bureau.
J’essaye d’articuler dans un souffle.

- Je… je sais pourquoi il ne faut pas le faire ici…



J’éclate de rire. Je suis en train de lui jouer du pipeau contre son tailleur, son ventre est brûlant et son dos perle déjà d’une sueur dont l’odeur m’enivre, et elle, elle tente encore d’argumenter !
Je passe mes mains sous la flanelle et remonte doucement sous ses fesses. Elle hoquette.
- Pourquoi alors ? je demande trop heureux de la voir ainsi déstabilisée.
Je m’ajuste précisément à la courbure de sa chair délicate. Très précisément.
Ses yeux ont viré du bleu au noir et dans son regard, je vois avec une vive émotion qu’elle se noie. Elle se noie en moi et je me sens fondre.
- Parce que… ce n’est pas confortable, murmure-t-elle d’une voix rauque à peine audible.
Je la soulève et l’assoie doucement sur le bureau.
- Tu préfères la moquette ?
- Je préfère…
Mes mains se coulent maintenant sous son chemisier et je parcours de mes lèvres la ligne claire de son cou.
- Et puis merde ! lâche-t-elle en posant ses paumes sur mes joues et en s’emparant de mon visage.
Dans un soupir d’aise, elle vient prendre mes lèvres dans les siennes. Elle reprend la direction des affaires.
*Ma* Scully !

Je la connais. Quand elle est comme ça, il n'y a plus rien d'autre.
Maintenant, nul ne pourra nous arrêter !
...

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Message  Missycam Lun 8 Nov 2010 - 17:44

***Toc, toc***

Rien n’aurait pu l’arrêter, nous arrêter, à part *ça*. Un coup donné à la porte.
Elle rompt le baiser, et une lueur paniquée passe dans ses yeux noirs de désir.

J’inspire lentement, tempérant ma frustration et m’enivrant encore de son parfum, quand la situation m’apparait clairement : nous sommes *légèrement* débraillés, elle est encore assise sur le bureau, la tension sexuelle est plus que palpable dans cette pièce et…. quelqu’un frappe encore à cette putain de porte !

Bravo ! Me tempérer n’est pas vraiment le but atteint là.

-Mulder !!

L’agitation qui pointe dans sa voix me fait réagir.
Je m’avance vers la porte, et l’ouvre, m’attendant à voir le Directeur Adjoint.
**Raté !**

-Kim ?!

Elle me jette un regard suspicieux avant d’entrer dans le bureau, puis elle s’arrête.

-Oh Agent Scully… vous êtes là aussi… tant mieux !

Le sourire angélique qu’elle arbore ne me plait pas et j’ai bien envie de le lui faire ravaler.
Oui mais….



Oh non Mulder ! Tu n’as pas intérêt à faire ce que tu penses faire !!
Le temps qu’il ouvre la porte m’a servit à me recomposer une posture, que j’espère présentable.
Je savais que j’aurai du ne pas me laisser convaincre par ses *arguments*. C’était une mauvaise idée, j’ai instauré cette règle pour une bonne raison.

Je sais, ce n’est que l’assistante de Skinner, pas de raison de s’angoisser, mais le problème ne se situe pas là.
Le problème n’est pas par qui nous nous sommes fait surprendre, le problème est qu’on s’est fait surprendre. Point.
Heureusement qu’on ne faisait que s’embrasser.

Mes joues s’empourprent bien malgré moi, le souvenir encore frais de ses lèvres sur les miennes et la promesse que détenait ce bureau, *son* bureau.

Merde ! Et maintenant Mulder qui me regarde d’un œil goguenard.




Tout à l’heure, en entendant le coup frappé à la porte et la réaction de Scully, je me suis alarmé une seconde. Maintenant qu’il n’y a qu’elle, Kim et moi dans ce bureau, la tension est retombée et je m’amuse de la voir encore si gênée.

-Alors Kim, qu’est-ce qui vous amène au sous-sol ?!

D’un coup je vois deux sourcils se lever, l’un bien plus dans la maitrise de cet art que l’autre, puis Kim prend un air inquiet.

-Est-ce que j’interromps quelque chose ?

**Si vous saviez….**

Scully ouvre la bouche pour lui répondre mais je la devance.

-Et si je vous dis que la réponse est «oui» ?!

Le choc se lit sur son visage. Ma main à couper qu’il est la réplique exacte de celui de ma partenaire.
Du coin de l’œil je la vois secouer la tête, refusant que j’en dise plus. Seulement je préfère ne pas la voir. Ce serait *beaucoup* moins drôle si je me rangeais de son avis.

-Je pense que vous devriez éviter ce genre de questions Kim, vous n’avez pas envie de connaitre la réponse.

Elle sourit timidement, pensant sans doute avoir tout comprit.

-Kim, vous aviez besoin de nous ?

Ah, Scully et sa façon avenante de revenir au sujet premier.

-Non. Je veux dire, oui. Le Directeur Adjoint voudrait vous voir dans 1h.

-Et vous ne pouviez pas nous le dire au téléphone !?

J’évite d’éclater de rire en voyant la lueur furieuse et plus tout à fait farouche qui éclaire son regard.
La pauvre assistante ne sait plus vraiment où se mettre.

-C’est-à-dire Agent Scully, que vous ne répondiez pas…..

Scully et moi, tel un seul homme, nous tournons vers le téléphone, qui affiche bien une petite lumière rouge clignotante.

**Touché.**

Je capte le regard de Kim, lui faisant signe que le message était passé et qui en retour me fait une moue d’excuse avant de s’éclipser, prenant soin de refermer la porte derrière elle.
Délicate attention, mais quelque chose me dit que l’ambiance sera beaucoup moins fun que tout à l’heure !




La porte se referme dans un léger cliquetis et j’entends Mulder s’esclaffer derrière moi.

-C’était moins une !

Je me retourne lentement, prenant délibérément un regard dur.

-Tu trouves ça amusant Mulder !?!

Le voir déglutir péniblement me procure une joie intense.

-Avoue que ça aurait pu être pire… Skinner aurait pu être derrière cette porte !

J’aurai voulu esquisser un sourire, mais il faut que je garde mon cap.

-Tu te crois drôle peut-être ?!

Je le vois faire un rictus désolé, et j’ai de suite envie de le pardonné jusqu’à ce qu’il s’avance vers moi.

-Stop Mulder ! Ne me touche pas !

-Mais….

Je lève un index autoritaire.

-Pas de «mais» Mulder, c’est de ta faute si on en est là.

J’ai mal de le voir aussi peiné par mes mots, mais l’instant d’après il a ce sourire carnassier. Balayant l’autorité de mes paroles il m’embrasse à pleine bouche. Ce n’est pas le baiser séducteur de tout à leur, qui doit déboucher sur «autre chose», juste l’expression de l’amour qu’il me porte, et que je lui rends volontiers.
Puis il s’écarte, et nous ne nous touchons plus.

-Dommage que Kim soit arrivée, mais je compte bien reprendre nos «activités» ce soir Agent Scully !

Un clin d’œil et je suis perdue.

-Mais j’y compte bien Agent Mulder ! Maintenant au boulot !

Il se retourne et se dirige vers son bureau l’air de rien, je me surprends alors à soupirer… Ouais, dommage que nous ayons été interrompus, ce bureau avait l’air *très* prometteur !

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Message  noisette Lun 8 Nov 2010 - 22:45

50 minutes plus tard…

Nous nous dirigeons vers l’ascenseur. Nous sommes présentables, propres sur nous et tous gris. En mode FBI quoi.
En dépit de ma fougueuse embrassade de tout à l’heure pour me faire pardonner (elle aime ça, je le sais. Dire qu’elle s’imagine que je ne la vois pas prête à craquer !), je la sens encore contrariée. Son pied s’agite et torture la moquette du couloir alors que nous attendons devant les battants d’acier.
- Ne fais pas cette tête Scully ! Elle ne dira rien.
- Ca, tu n’en sais rien ! Et tu aurais pu y penser avant de faire le malin !
- Kim ne dira rien, j’en suis sûr. Elle m’aime bien !
Elle me dévisage d’un air incrédule. Mais pas seulement.
Je sens une pointe d’énervement. Youhou ! On dirait bien que ma Scully est… jalouse !
- Justement !
- Justement quoi ?
- Oh ça va ! Ne me dis pas que tu n’as…
Elle s’interrompt.
Que je n’ai quoi, d’abord ? !

C’est pas vrai ! Le pire, c’est qu’il ne percute même pas, on dirait !
- Mulder, quand tu es passé par Oxford en psychologie, c’était en touriste, n’est-ce pas ?
Il reste interdit un instant.
Incroyable ce que les mecs peuvent choisir parfois de ne pas voir si ça n’arrange pas leur affaires !
- Qu’est-ce qui me vaut le privilège de me faire retailler le costard par le Docteur « même pas peur de corriger Einstein » ? !
- Je ne l’ai pas corrigé ! Je l’ai réinterprété !
- C’est pareil !
- Et toi, tu ne vois même pas que ta blondasse risque de lâcher le morceau !
- Et pourquoi ferait-elle ça, je te prie ?
- Parce que JE… !
- TU ? !
- JE suis avec toi !
- …
- Je suis avec toi. Et pas ELLE ! Mais ouvre les yeux au nom du ciel ! Elle pourrait être…


- Jalouse…
C’est moi qui termine sa phrase.
Hum.
Elle n’a pas complètement tort.
Oui, mais non. Elle est très mignonne Kim et…
- Mulder !
- Mmm ?
- Tu arrêtes tout de suite !
- Quoi ?
Ben oui, quoi ?
- Ca va je te connais, grommelle-t-elle.
Qu’est-ce que j’ai fais encore ?
- Qu’est-ce que j’ai fais encore ? je demande tout haut cette fois.
Les portes s’ouvrent. Elle s’engouffre au fond de la cabine, s’adosse à la paroi du fond en me défiant les bras croisés – non, Scully, ne refais pas ça… - et me balance :
- Tu lui trouverais toutes les excuses pourvu qu’elle te fasse ses yeux de biches !
Je la regarde, elle, avec ses yeux de gitane. Je me fous des biches ! Moi, je veux Esmeralda qui danse autour de moi le poignard à la ceinture. Et mon Esmeralda est une petite rousse dont les cheveux flamboient presque autant que le fond de son œil quand elle est en colère ou quand… elle m’aime !
Je la suis à l’intérieur de l’ascenseur. Je ne dis rien. Je n’en ai pas besoin ! Elle va culpabiliser toute seule de me faire une scène alors qu’elle n’a pas moindre crainte à avoir. Il me suffit juste de la dévisager en souriant…

Il me sourit. Il ne se donne pas la peine de me répondre et appuie sur le bouton d’étage. Son regard me fixe calmement, puis il a la décence (ou l’indécence, je ne sais pas) de quitter mes yeux au moment précis où je commence à me sentir ridicule et je le devine qui s’égare sur mes formes. Il en fait l’inventaire en silence.
Egare-toi sur mes courbes, Mulder. Je me réchauffe déjà à tes pensées qui redessinent chaque détail de mon corps. Et ne relève pas la tête. Parce que j’ai le rouge aux joues d’avoir osé te faire une histoire, moi qui, contrairement à la blanche biche, ai le privilège de poser mes mains partout sur ta peau presque chaque soir…
Je lui murmure.
- Excuse-moi. C’est idiot.
- Très, approuve-t-il et il tend sa main vers mes lèvres.

La cabine tressaute soudain et elle s’arrête brusquement. Nous nous regardons toujours.
- Cet ascenseur est une calamité, commente-t-il tranquillement.
J’acquiesce avec fatalisme.
- Un jour, il va nous planter.
- Vas-y. Tu sais parler à ces machines, dit-il en me désignant le côté droit près des numéros d’étages.
Il y a un truc. Il faut taper un coup sec et ça repart.
Je tape. Le moteur se met à ronronner et le mécanisme repart.
- Bon, commente-t-il. Encore raté.
J’esquisse quand même un sourire. C’est une vieille plaisanterie entre nous.
Je m’avance vers la porte, il se tourne aussi face au battant. L’appareil se stabilise et s’ouvre sur l’étage de la direction.


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Message  Missycam Mar 9 Nov 2010 - 19:27

***Plus tard dans la soirée….***



Du sofa où je suis installé je la regarde s’activer pour nous préparer du café et jeter les derniers vestiges de notre repas.
Le meeting avec Skinner s’est bien passé, pas de quoi se précipiter comme on l’a fait, franchement ça aurait pu attendre.
Evidemment mon opinion est sans doute biaisée par ce que l’on faisait juste avant d’être dérangé.
Et puis ce que m’a dit Scully dans l’ascenseur me travaille un peu, ce qui ne m’a pas aidé non plus.

-Mulder ?!

Ah ! Nos cafés sont là, la soirée ciné va pouvoir vraiment commencé.
Une sorte de rituel s’est imposé au fil du temps, on arrive chez elle (ou occasionnellement chez moi), le repas est tranquille même si parfois le boulot pointe un peu trop le bout de son nez, puis on passe au dessert (et pas toujours le plus agréable…) et on prend le café devant un bon film, moment de pure détente et de câlinerie.

-Hum ?

-C’est quoi le film du soir ?

Je ne peux m’empêcher de lui sourire, fier de mon choix.

-Independance Day !

Elle perd, un peu, de son sourire, mais c’est juste pour la galerie.

-Tu rigole ?!

-Non !

Elle finit par hausser les épaules, et vient s’assoir à mes cotés, sirotant son café noir. J’en profite pour la taquiner un peu.

-Tu sais Scully j’me dévoue là, c’est pour toi que j’ai choisi ce film !

La mine ahurie qu’elle me sort me fait rire.
Je l’aime !

-J’en suis sure…..

-Tu es secrètement amoureuse de Will Smith avoue, et un jour il va passer par notre bureau et tu t’envoleras avec lui…..

-Mulder… à force de *toujours* me parler de lui je vais bien finir par croire que c’est *toi* qui a un faible pour lui….

Mon sourire tombe une seconde, réfléchissant à la perspective.

-Bah faut dire qu’il est vraiment pas mal ! Aie !!! Pas la peine de m’attaquer avec ce pauvre coussin Scully ! Il ne l’a pas mérité… et moi non plus !




Il me regarde, rieur et l’image même de l’innocence feinte.

-Bien sur que si tu l’as mérité. Et pas seulement à cause de film.

Quelque chose passe dans son regard, quelque chose qui ressemble fortement à une once de regret.
Regret d’avoir poussé le jeu jusque là ou regret d’avoir été interrompu ?

Derrière nous le film à commencé sans vouloir nous attendre, j’entends la voix lointaine de Will Smith, mais je ne m’en préoccupe guère. Non j’ai beaucoup plus intéressant devant moi.
Je suis dans ses bras, à moitié allongée sur lui, notre position habituelle lors de nos séances ciné. Je laisse courir mes doigts sur lui, essayant ainsi de lui faire comprendre que je n’étais pas, plus, «fâchée».
Il me répond d’un air contrit.

-Je suis désolé Scully, pour tout à l’heure.

Non, non, non je ne veux pas qu’on s’aventure sur le terrain de l’auto-flagellation ce soir.
Mutine, je le tourmente un peu plus de la main.

-A quel point *tu* es désolé Mulder ?

J’éprouve une satisfaction sans borne à le voir se triturer la lèvre inférieure.

-Ce qui veut dire ?

-Que tu peux *toujours* te faire pardonner maintenant !

Merde ! Ces lèvres je les veux et je me les approprie.
Notre baiser a un arrière gout d’urgence, logique lorsqu’on sait qu’on s’est titillé toute la journée. Sauf que maintenant, ici j’ai encore envie de prendre mon temps.
Je romps donc le baiser.

-Scully ?

-Chut. On a un film à regarder….

Il est craquant quand il ne comprend pas tous les tenants et les aboutissants d’une situation, et celle-ci ne fait pas exception.
Il retourne donc son attention sur la télé, n’ayant pas encore remarqué que ma considération, elle, lui était entièrement dévouée.
Je remarque satisfaite que plus mes mains deviennent câlines et aventureuses, plus il a de mal à se concentrer.

-Scully…..

-Mulder tais-toi je regarde *mon* film !

Il risque un coup d’œil dans ma direction mais ne proteste pas plus. Encore heureux !
J’ai envie de quelque chose sans avoir envie de quelque chose…. Curieux état d’esprit.

Je passe ma main sur son abdomen, le sentant se contracter sous moi, et souris secrètement, puis je teste la bordure de son jean et entends sa respiration qui s’arrête, curieux de voir où je vais comme ça.
**Pas très loin Mulder, ne t’en fais pas….**

Je dépose un léger baiser sur son torse, près de son cœur, au moment même où j’attaque le bouton du jean et la fermeture éclaire. Et puis je reste *là*.
Nous continuons le simulacre de visionnage du film, lui et sa respiration saccadée, moi et mon cœur haletant, irrégulier.

Je le sens durcir sous mes doigts, prendre forme et vie et ne demander qu’une dose d’attention. Attention que je m’apprête à lui offrir.
Me mordant doucement la joue, je me faufile sous le boxer et le prends en main. Je le sens trépider contre ma peau alors que ma main le flatte d’un lent va-et-vient.
Je l’observe à la dérobée, il a la tête basculée en arrière, les yeux mi-clos et gémit faiblement.
Une vision parfaite d’érotisme.

J’ai envie de lui, mais plus important encore, j’ai envie de le voir *jouir*, se noyer dans le plaisir que *je* lui donne.
J’accélère la cadence et avant même qu’il ne comprenne véritablement ce qui lui arrive, il explose dans ma main, et je souris, heureuse.

J’attends patiemment qu’il revienne un peu sur terre, et lorsqu’il le fait il à le rouge aux joues et le regard plein d’excuses.

-Scully je…..

Je le fais taire d’un baiser chargé d’amour et d’ardeur. Puis je retire délicatement ma main de son refuge, la porte à ma bouche pour en retirer les quelques gouttes qui s'y trouvent et me penche pour prendre des mouchoirs.

-Tu sais Mulder je crois que tu as raison, j’ai bien un faible pour les films de Will Smith…..

On se sourit, heureux, puis le téléphone sonne.

-Allo ?! Oh maman…..

Nous partageons un regard.
Non le spectacle n’ira pas plus loin ce soir, mais peut importe j’ai déjà eu *tout* ce que je voulais !

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No sex in the office ! Empty Re: No sex in the office !

Message  noisette Jeu 11 Nov 2010 - 9:45

Le lendemain

Nous traversons les couloirs du FBI d'un pas vif. Dans quelques minutes, la fameuse réunion sur la mort d'Ed Krichton débutera dans la grande salle de briefing.
- Je te sens stressée…
- Ca va aller, Mulder. J'ai déjà fait ça. Je suis juste pressée que ce soit terminé. Tout ça n'est qu'une mascarade dans laquelle je refuse de jouer le rôle qu'on veut m'attribuer.
- Tu en as l'habitude. Ne les laisse pas avoir la moindre prise sur toi. Tu as raison de faire ce que tu fais.
- Je sais… Je sais…
- C'est parce qu'il y aura Clayton et Stiletti ?
Clayton est le coroner du district. Depuis que je l'ai pris en faute sur un dossier, il me déteste. C'est un vieux type pincé et arrogant mais qui, malheureusement pour moi, a beaucoup de poids dans l'Etat.
Stiletti, lui, est un connard de la CIA. Mais un connard qui a un beau bureau avec vue magnifique sur les rives du Potomac. Et qui est un parfait misogyne. Il s'évertue à bien me le faire sentir dès qu'il le peut. Avec eux deux en sus des probables consignes de tir à vue sur ma petite personne, il y a fort à parier que ça va être ma fête.
Youpi.
- Je n'attends plus grand chose de notre gouvernement et, pour Clayton et Stiletti, disons que je ne saute pas de joie à l'idée de devoir supporter une fois de plus leurs remarques désobligeantes et leurs regards au minimum déplacés.
- En fait, ils sont sensibles à ton charme et ils savent pertinemment qu'ils n'ont pas la moindre chance. C'est du dépit, de la frustration. Crois-moi.
- Oui enfin… mon charme… lorsque j'expose les causes de la mort d'un homme, je crois qu'on s'en fiche un peu…
- Détrompes-toi !
Il me sourit avec malice.
- Ces mots que tu dis…
- Quels mots ? !
Je me demande où il veut en venir. Mulder n'a jamais une parole gratuite. Il sait toujours précisément où il va. C'est à la fois réconfortant et… vaguement inquiétant.
- Tes mots techniques, savants… Ceux qu'on comprend à peine…
- Et bien ?
J'accélère le pas. Je ne veux pas être en retard. Inutile de donner du grain à moudre à ces gens-là. Il précise sa pensée.
- Quand le sens ne nous saute pas à l'esprit, c'est... la façon dont les choses sont dites qui interpelle.
- Mais enfin, où veux-tu en venir ? !
Il accouche enfin avec un air terriblement enjoué qui devrait me mettre la puce à l'oreille.
- J'adore quand tu fais tes exposés auxquels je ne comprends rien ! Je te regarde et je trouve ton examen furieusement … stimulant !
- Très drôle ! Tu vire macho de base ? ! Genre " sois belle et tais-toi " ? !
- Non, non, surtout pas. Parle ! Il faut que tu parles ! C'est sérieux ! Et plus tu dis ces mots incompréhensibles, plus ça me fait… - Il simule un frisson ravi en disant cela - des trucs partout !
Cette fois, je ris. Il m'a eu ! Je suis consternée de voir qu'il arrive encore si souvent à m'embobiner assez pour que je considère avec sérieux pendant quelques secondes les énormités qu'il me sort.
- OK, OK. Merci de me changer les idées.
- Je suis ton homme !
Il passe un bras chaleureux autour de mes épaules et tout en marchant, il me serre un peu contre lui tout en me claquant une petite bise en haut du front. Je m'écarte vivement.
- Mulder !
Il se marre. Mulder a toujours eu ce goût du danger et de la provocation. Si je l'écoutais, nous aurions contrevenu au moins vingt fois aux lois de cet état sur l'exhibition sexuelle ! Mais, il n'y a rien à faire, les interdits, ça l'excite !
- Scully, il faut que je te dise… Il y a autre chose.
Il s'approche de mon oreille. Je le dévisage avec un mélange d'appréhension et je dois l'avouer un brin de trouble (ce type déteint sur moi, c'est effrayant !). Il me susurre.
- A chaque fois que tu dis un de ces mots là, je m'imagine que tu…


Je lui chuchote mon idée en prenant bien soin d'expirer légèrement dans son pavillon. Par réflexe, elle remonte son épaule en riant pour se protéger de ce souffle chatouilleux.

- Tu es un obsédé !
- Penses-y tout à l'heure.
- Pas question !
- Oh si ! glousse-t-il déjà très fier de lui. Tu y penseras, crois-moi !
Je flippe.
Le salopard !
Il va me saboter mon intervention !


******

Scully parle depuis 5 minutes. Pour le moment, elle s'évertue à employer un langage parfaitement intelligible - je pense qu'elle le fait exprès ! - et elle évite de croiser mon regard.
L'affaire est grave mais semble perdue d'avance parce que le gouvernement voudrait faire croire que cet expert s'est suicidé. Or nous avons tout lieu de penser que ce n'est pas le cas : certains éléments semblent inexplicables, d'autres contredisent la thèse du suicide. C'est ce que Scully veut leur exposer ce matin alors qu'une vingtaine de bonhommes (pas une seule femme !) la toisent, sachant que selon toute probabilité la moitié est là en sachant parfaitement que Krichton n'a pas mis fin à ses jours et qu'on l'y a aidé…
Ils ont fait des pressions pour qu'elle rende un rapport dans le sens qui leur convient. Elle les a envoyés bouler au nom de la rigueur de la démarche scientifique. Elle n'entend pas se taire et eux vont tenter de la discréditer.
Elle le sait. Mais elle ne démordra pas de sa ligne de conduite. Ma Scully est l'intégrité en personne. Je voudrais juste que ces salopards ne réussissent pas à la manipuler. Je ne veux pas qu'ils lui fassent de mal. D'où l'idée qui m'est venue cette nuit alors qu'elle dormait profondément dans mes bras…

Scully ne dort pas toujours enroulée contre moi, mais même lorsqu'elle dort de son côté, elle s'arrange plus ou moins consciemment pour me toucher. Peut-être une façon de s'assurer que je suis bien là…
Quand elle se love contre mon corps longtemps après le début de notre sommeil, je sais qu'il y a quelque chose. Neuf fois sur dix. Ou alors, c'est que nous avons fait l'amour jusqu'à tomber d'épuisement et qu'elle n'a même plus la force de rouler à sa place. Mais ce n'était pas le cas hier soir.
Elle avait sa merveilleuse main tendrement et innocemment posée sur mon sexe et elle respirait profondément la tête contre mon torse, sa jambe glissée entre mes cuisses. Dans cette position, je savais qu'elle était en paix. Comme je savais que notre petite récréation autour d'Indépendance Day n'était pas due qu'à la montée de désir de cette journée particulièrement épicée.
Le sexe a toujours été un des meilleurs moyen de décompresser pour moi. Et parfois, Scully réagit comme un mec. Elle se branche sur le sexe pour balayer tout le reste, pour oublier et s'abrutir de plaisir… C'est plutôt marginal chez elle, mais je l'ai déjà vu faire et aujourd'hui, je voudrais convoquer ici ces forces primaires, instinctives, presque animales. J'aimerai déplacer son esprit soucieux ailleurs que dans cette arène. Je voudrais que ses émotions ne se concentrent que sur sa peau et son désir.
Je veux transformer cette réunion qui n'est ni plus ni moins qu'un peloton d'exécution pour la femme que j'aime en un jeu qui lui permettra de se tenir à distance du mal qu'ils veulent lui faire.
Aujourd'hui, je le proclame solennellement, c'est le sexe qui nous sauvera !

Mais on en arrive au rapport d'autopsie…
Je crois qu'on va rire !

- Ed Krichton porte des signes qui manifestent d'évidence la présence d'un traitement ou au moins d'une infiltration ponctuelle. Des sites de piqûres intraveineuses sont présents dans la fosse antécubitale droite - là, elle me jette un regard furtif, je simule un petit choc électrique. Elle se recentre immédiatement sur son exposé - ainsi qu'une ligne intraveineuse dans le pli du coude gauche.

Seigneur ! Il va le faire !
Mulder vient de singer un frémissement de plaisir. Il ne faut pas que je me déconcentre. Surtout pas. Je rive mon regard dans les yeux de Clayton qui fait délibérément mine de m'ignorer depuis le début et je poursuis.

- La lividité est réduite au dos. Un faciès hyppocratique est présent.

Qu'est-ce qui m'a pris de dire ça ! Du coin de l'œil, je vois que Mulder se prend à nouveau pour Meg Ryan !
- Agent Scully, au fait, je vous prie ! L'entaille ! souffle Clayton avec exaspération.
- L'artère du poignet a été sectionnée mais l'artère cubitale est peu volumineuse…

Mulder a saisi le bouchon d'une bouteille en plastique et se met à le manipuler en le faisant rouler sous ses doigts. Très doucement sous ses doigts.
Hum. Ce mouvement… ! Il convoque des pensées très peu professionnelles en moi !
Ce n'est rien. Je me reprends. Mais ses yeux me fixent avec une telle insistance que…

- Il a perdu assez de sang pour crever, voilà tout ! coupe Stiletti.
- Justement non ! L'hémorragie issue de cette blessure n'a pas été telle et si rapide qu'elle puisse entraîner la mort.
- Et les médocs enfin ? ! On les a trouvés à côté de lui, vous n'y faites même pas mention.
- C'est faux ! Prenez la peine de lire ce rapport. J'y fais référence précisément pour établir que la concentration en co-proxamol dans le sang de Ed Krichton n'était en aucun cas suffisante pour provoquer une intoxication mortelle.

Mulder continue et entrouvre ses lèvres. Il porte son poing à la bouche et furtivement, il fait glisser le bout de sa langue sur sa lèvre supérieure. La suggestion est troublante et je réprime un tressaillement. Cet homme pourrait me faire mourir de désir tant il peut rendre sensuel le plus anodin des gestes. Je sens en moi l'envie qui m'enlace, qui dilate mes vaisseaux sanguins, qui fait chauffer mon visage. Elle gonfle et enfle en moi comme l'orage qui se prépare.

- Vous auriez du notifier que ce produit justifie une diminution de l'écoulement sanguin, accuse Clayton.
- C'est un coagulant, je le sais merci et là encore, je vous invite à prendre connaissance de mes conclusions, Monsieur.
- Pfffff…

Quel con ! Je…
Il y a un bruit. Mulder vient de faire tomber son eau minérale sur la table. Tous se retournent vers lui et je le dévisage, le feu aux joues. Il me rappelle à lui.
- Oups, ça mouille ! commente-t-il avec un petit rire en récupérant quelques feuilles trempées.
Et il me cloue à nouveau par une œillade digne d'un noceur en goguette. L'enfoiré ! Je balance entre le fou-rire et la fureur !
Mais mon Dieu, oui ! Il a raison. Ca mouille !
En attendant, Clayton n'a toujours pas ravalé sa fierté déplacée.
- Agent Scully, votre rapport est à peine digne d'un étudiant de première année de médecine, décrète-t-il en jetant avec dédain mon travail en travers de la table.
- Parce que sa conclusion ne vous convient pas peut-être ?
- Vous ne vous en tenez pas aux faits !
- Vous en voulez des faits ? ! Il s'est soi-disant ouvert le poignet et pourtant aucune empreinte n'a été trouvée sur le couteau… Un homme qui transpire de peur face à sa mort aurait laissé des empreintes sur le manche.
- Conjectures !
Je prends sur moi et j'articule le plus posément possible.
- Il n'a pas perdu assez de sang pour mourir -…
- Il a avalé ces pilules !
- …- dont la composition chimique permet de calculer précisément l'effet coagulant et le degré d'épaississement du liquide sanguin. Une démarche scientifique permet de manière rigoureuse et en faisant appel aux lois qui conduisent la mécanique de fluides d'établir dès lors le seuil hémorragique mortel. Vous trouverez mes résultats dans ce rapport !
- Du bla bla de physicien, pas de médecin ! Chacun sa spécialité !
Ce type est une merde ! Je serre les dents.


- Scully est au top en matière de maîtrise des fluides !
Je n'ai pas pu m'en empêcher. Elle se tourne vers moi. Les mâchoires lui en tombent et elle me regarde sidérée. Je lui souris largement et je rive mes yeux à son regard. Je veux qu'elle s'y accroche. Ce qu'elle fait pendant que je me tourne vers les autres participants.
- Et elle ne vous a pas encore parlé de l'inexplicable…
- Il ne manquait plus que ça ! ricane Stiletti.
Scully reprend plus calmement et maintenant c'est moi qu'elle regarde.
- L'aspect dorsal de l'avant-bras droit juste au-dessus du poignet est remarquable du fait qu'il présente plusieurs croûtes confluentes brun foncé de lésions correspondant semble-t-il à des morsures de… muridés vraisemblablement.
Là, elle ne regarde que moi et un petit sourire s'étire sur ses lèvres.
- Pour être précise, je dirais de type Leporillus conditor ou Rattus Norvégicus
Elle a les yeux brillants. Je tire sur le nœud de ma cravate en me mordant légèrement les lèvres. Elle tente de dissimuler un infime mais irrépressible halètement. C'est que… nous avons fait… des choses avec cette cravate !
- Des rats quoi, traduit Clayton en haussant les épaules.
Scully continue, indifférente à l'intervention du coroner et guettant le moindre de mes gestes.
- Un hématome est présent sur la partie proximale du troisième métacarpe. Du côté palmaire du troisième doigt gauche, on constate une abrasion sèche de 4 mm. D'anciennes traces bleu-gris de coloration correspondant à d'anciens hématomes sont présentes à la partie moyenne de la cuisse gauche sur une zone de 6 cm et…
J'ai perdu le fil et d'une certaine manière, je sais qu'elle aussi est ailleurs tandis qu'elle leur explique que cet homme a en réalité été drogué, retenu alité contre son gré dans un endroit où des rongeurs l'ont mordu et que s'il s'est soi-disant ouvert les veines, il a eu suffisamment d'esprit pour essuyer toute trace biologique sur l'arme du " suicide ". L'homme est mort d'épuisement et on l'y a aidé.
Je ne pense plus à rien. Je regarde sa bouche, ses lèvres voluptueuses qu'elle humecte du bout de sa langue par intervalles. J'ai défait les premiers boutons de mon col et j'ai vu ses pupilles se dilater. Maintenant, mon poignet - qu'on me pardonne ! - branle doucement mon innocent verre qui n'en demandait pas tant ! Clayton et Stiletti soupirent bruyamment pour manifester leurs mépris, mais elle les dédaigne d'un air souverain.
- Et les reins ? ! Vous avez négligé l'examen agent Scully ! râle le vieux.
- Le parenchyme de la section est uniforme et brun foncé. Le cortex mesure 10 mm en moyenne. Les jonctions cortico-médullaires sont bien individualisées. Tout baigne, ajoute-t-elle le souffle un peu court et le regard rivé sur ma main.
- Scully ? toussote Skinner que les curieuses réactions de ma partenaire semblent enfin avoir alerté.
- J'ai fini Monsieur. C'est un assassinat. Comprenne qui pourra, ajoute-t-elle en toisant ses deux adversaires et en faisant le tour de la pièce pour reprendre sa place à côté de moi.
En se rasseyant, elle effleure ma nuque.
Aujourd'hui, je prétends, j'affirme que… le sexe l'a sauvé ! Et je crois bien qu'il m'a perdu par la même occasion ! Je prends une feuille en face de moi et, après un coup d'œil furtif aux autres hommes de la salle, j'écris.

J'ai envie de toi tout de suite !

Je glisse la feuille doucement vers elle. Elle ne dit rien, mais son épaule vient toucher la mienne et je sens sa chaleur comme un soleil. Plus grave, j'hume son odeur et ça provoque en moi une montée de désir si soudaine qu'elle en est douloureuse.
Son parfum, sa sueur, je veux m'en emplir jusqu'à la lie ! Je voudrais goûter sa peau, lécher son sel et aspirer entre mes lèvres le parfait concentré de Scully qui me nargue entre ses cuisses !
A défaut d'y poser mes lèvres, j'y dépose une caresse. Et doucement, dissimulé par la table, en relevant millimètre par millimètre sa jupe, je découvre sa cuisse gauche et j'y insinue mes doigts, fleuretant avec le voile si fin, si fragile de sa peau à cet endroit.
Elle frémit et son visage prend des couleurs. Le désir la rend sublime.
Elle tente de garder un air concentré et intéressé pendant que d'autres collaborateurs lui demandent des compléments d'explication. Elle y répond et dans sa voix qui a pris des tonalités soudain très basses, j'entends sa respiration rauque qu'elle essaye tant bien que mal de réguler.
Je m'enhardis un peu plus haut et elle inspire soudain.

Mulder ! C'est une torture !
J'ai l'impression que je vais exploser sous l'avalanche de sensations. Plus j'essaye de les contenir, plus elles se répandent en moi, renversant ce qui me reste de raison.
Je réponds mécaniquement aux questions que l'on me pose mais je n'entends même pas ce que je dis, noyée par un bourdonnement qui part de mes oreilles, descend dans tout mon corps et qui me donne la chair de poule.
Un des types autour de la table éructe.
- Je n'y crois pas. Ce rapport est un tissu de conneries.
Je jette mes dernières forces dans la bataille.
- Ce rapport, c'est la vérité. La connerie quant à elle est ailleurs !
Je sais que j'ai été trop loin. Mais ils me dérangent ! Et je n'ai que faire de leur opinion ! Moi, je ne veux que Mulder à cet instant ! Mulder et ses mains sur moi. Mulder et ses lèvres si douces et si avides !
Je regarde la feuille de papier et je croise son regard. Il a suivit le mouvement de mes yeux. Il a compris.

- Encore une mal baisée ! siffle Stiletti juste assez fort pour qu'on l'entende. Moi en particulier.
Je me tourne vivement vers lui. Mes pulsions deviennent soudain beaucoup moins pacifistes !
Mais la main de Mulder remonte brusquement plus haut. Dans un mouvement réflexe, mon corps se tend sur ma chaise, raide comme la corde d'un arc.
Je ferme les yeux et je laisse soudain le plaisir me dicter ma conduite. J'expire profondément.
Je rouvre les yeux et je souris à l'assemblée. Je sais exactement ce que je vais faire.

- Monsieur… Stiletti… Sachez que… je suis extrêmement bien baisée. Dois-je développer au risque de vous renvoyer à votre propre inconséquence ou pouvons-nous en revenir au sujet ?


- Je suis extrêmement bien baisée !
J'ai sursauté en l'entendant proférer ces paroles avec une sérénité absolue et un sourire d'ange adressé à son détracteur.
Autour d'elle, le silence s'est fait d'un coup.
Soudain, c'est moi qui sens le rouge me monter au visage.
Elle l'a fait ! Elle a osé dire ça !
Et maintenant, ils la regardent tous, dans leurs petits souliers et avec ce pitoyable rire nerveux typique des gamins.
Elle les défie.
- Maintenant, reprend-t-elle toujours dangereusement calme, à moins qu'un autre ne souhaite proposer un nouveau commentaire aussi pertinent, nous pourrions peut-être reprendre là où nous en étions ? Monsieur le directeur ?
Skinner la considère encore avec stupéfaction.
- Oui… Oui, bien sûr ! Reprenons !


Quelques minutes plus tard…

Skinner s'approche de moi. Je me sens moins confiante tout à coup. Il s'arrête à côté de moi, me tourne presque le dos mais me frôle malgré tout. Bas, il s'adresse à moi. Sa voix tremble légèrement. De colère probablement.
- Vous vous êtes surpassée aujourd'hui Scully !
Oui, la colère. Certainement. Mais… je ne sais pas. Peut-être pas seulement.
- Monsieur, je suis désolée que vous ayez à en subir les conséquences…
- Vous pouvez !
- … mais je ne m'excuserais de rien d'autre ! je conclue en reprenant ma légitime détermination.
Il balaye ma remarque de la main et se tourne franchement vers nous.
- Vous et Mulder, fichez le camp de cette pièce immédiatement et allez plutôt m'attendre dans mon bureau. Je vous rejoins dès que… j'aurais pu limiter l'incident diplomatique !
Nous nous exécutons. Nous fendons tous les deux l'assemblée essuyant les regards courroucés de certains. Moins que je ne le pensais pourtant.
Et nous nous retrouvons dans le couloir.
Seuls.
Je me tourne vers lui.
- Et maintenant Mulder ?




Dernière édition par noisette le Mar 22 Fév 2011 - 13:44, édité 1 fois

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Message  Missycam Lun 15 Nov 2010 - 3:24

Oui, «Et maintenant ?»
Effectivement la question pouvait se poser.

Pourtant je ne lui réponds pas de suite, et commence à me diriger vers l’ascenseur.
Trop de choses en tête, et ailleurs.

Mon cerveau ne peut se détacher de la scène qui vient de se jouer. Toute la scène.
Je suis plutôt fier de moi je l’avoue. Je m’étais fixé un objectif –que Scully se détende lors de son intervention- et je crois que j’ai plutôt bien réussi mon coup, au-delà de toute espérance même.

Elle me donne un coup de coude pour me faire sortir de ma rêverie et de l’ascenseur par la même occasion.
Nous marchons toujours en silence dans le couloir.
Même couloir, étage différent.

Nous ne nous sommes toujours pas parlé et quelque chose me dit qu’elle n’a pas tout à fait la même vision que moi sur les évènements maintenant que toute *l’excitation* est retombée.
Je m’aperçois subitement que Kim n’est pas là je me tourne vers elle, tout sourire.

-Maintenant Scully, on va discuter.

-Mulder ce n’est pas le moment.

Je m’avance vers la porte du bureau du Directeur Adjoint.

-Qu’est-ce que tu fais ?!

-Je nous trouve un endroit pour discuter "au calme".

-Evidemment suis-je bête !

Elle me fait peut-être de l’ironie mais ça ne l’empêche pas de me suivre.

-Je tiens tout de même à te signaler que Skinner sera là dans quelques minutes….

-Mais c’est largement suffisant pour *parler* Scully !

Et au vu de notre petite démonstration de tout à l’heure c’est tout aussi suffisant pour "autre chose".
Je glisse un regard sur l’ensemble de la pièce alors qu’elle fixe toujours la porte, s’assurant sans doute qu’elle est bien close et que personne ne débarque.

-Scully ?!

Au moins maintenant elle se retourne vers moi.

-Oui ?

Et là je ne peux empêcher mon sourire crétin d’homme satisfait et un brin suffisant.

-*Extrêmement Bien Baisée* hein ?!

Elle s’empourpre légèrement lorsque je me réapproprie sa phrase.

-Mulder, efface tout de suite ce sourire supérieur !

J’hausse les épaules.

-Je ne vois pas pourquoi je le ferai…

-Je peux te donner *d’excellentes* raisons pourtant !

-Je n’attends que ça !

Je me sens téméraire aujourd’hui, si la réunion n’en est pas la preuve, le simple fait de m’assoir dans le fauteuil de mon supérieur avec des intentions clairement affichées doit faire l’affaire.

-Mulder, ce qui s’est passé… à la réunion était puéril et inconscient.

-Tu ne penses pas ce que tu dis.

-Pourtant je devrai.




Ce qu’il peut m’agacer quand il sourit de ce sourire insolent.
Je savais bien que j’aurais du répondre autre chose de plus pertinent.

-Avoue que tu as passé un bon moment lors de cette réunion malgré tous ces culs serrés et esprits obtus !

Non mais c’est la meilleure !!

-Tu veux peut-être que je te remercie ?!

Il me fait une moue, parfait mélange entre décadence et innocence.

-Tu l’as déjà fait Scully… Tous ces mots sortis de ta bouche tout à l’heure, ta maitrise parfaite du sujet et puis cette chute….
Oh Scully, rien que *ça* pourrait me tenir *très* chaud pendant l’hiver.

Je ris, parce que c’est la seule chose à faire devant son explication et ses mimiques et parce qu’il me rend complètement dingue.

-Tu es bien conscient que c’est la première et dernière fois n’est-ce pas ?!

Oh oh il secoue négativement la tête.

-Pas si j’ai mon mot à dire dessus ! Première c’est sur mais après de tels résultats hors de question que ce soit la dernière !

-Mulder !!

Il pivote lentement dans ce grand fauteuil, me faisant face maintenant et plante son regard perçant dans le mien.

-C’est d’accord. Si tu me dis que ça ne t’a pas plu je veux bien arrêter.

L’Enfoiré !!!
Comme si j’allais lui dire ça !

Je m’entête à revenir sur le sujet de fond, priant pour qu’il abandonne, mais sachant qu’il ne le fera pas.

-Mulder je suis sérieuse. Plus de… de simulation d’orgasme, plus de mots glissés en douce et surtout tu ne me touches plus en réunion !

-Han han pas d’accord Scully.

Purée! Pourquoi ne se contente-t-il pas d’abonder dans mon sens pour une fois?!

Je suis furax ! Furax après lui et son envie de me tenir tête et furax contre moi et mon traitre de corps qui n’arrive pas à lutter contre ce besoin de lui.
Sans m’en apercevoir j’avance vers le bureau.

-Tu sais, il y a déjà assez de rumeurs qui courent sur notre compte ce n’est vraiment pas la peine d’en rajouter.

Il éclate de rire.

-Je pense que tu viens de couper court aux rumeurs là.

Il n’a pas tout à fait tord et c’est seulement maintenant que j’en prends conscience.
Je me sens rougir et pourtant pas une once de honte ne m'habite.

J'ancre subitement mon regard au sien.

-Oui Mulder, je confirme, *extrêmement*.

Je me sens soudainement enveloppée dans ses bras, sa bouche s'emparant fiévreusement de la mienne.

Il m'embrasse. Je l'embrasse. On s'embrasse.
A ce niveau là ce n'est plus un *baiser* mais bien le début de *préliminaires*.

&&&
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Message  noisette Jeu 18 Nov 2010 - 22:27

Il n’a pas eu besoin de se lever. Ses mains se sont tendues vers moi et pendant que l’une me précipitait contre son corps, l’autre attrapait ma nuque et m’aspirait comme un souffle dans sa bouche.
Je suis en équilibre, je peine à trouver ma respiration alors qu’il attaque mes lèvres comme un homme affamé. Et moi, je gémis parce qu’il est trop loin encore et que je veux, j’exige que chaque centimètre de sa peau vienne se fondre contre moi. Je réponds éperdument à ses baisers. Je m’enivre à son essence, je transpire à sa saveur. Je me sens de ces femelles qui pourraient manger et tuer après l’amour. Manger sa chair pour qu’elle soit mienne, tuer parce qu’il doit être en moi, nulle part ailleurs.
Je m’agrippe à son cou mais je bascule déjà corps et âme. Fort heureusement, Mulder veille. Dans un mouvement brusque, il me retourne, me ceinture et me renverse contre lui toujours assis sur le fauteuil en cuir. Mon dos est contre son torse. Il plaque ses bras larges contre ma poitrine et la serre jusqu’à l’étouffer. Je laisse tomber ma tête en arrière. Il en profite pour venir promener sa bouche vorace le long de ma jugulaire.
Il sait que je suis totalement désorientée alors il enfonce le clou. De son pied, il prend appui sur le bureau et soudain, il envoie tourner le siège et nous nous mettons à tourner comme dans un manège. Lorsque l’élan se ralentit, il relance un nouveau un coup de pied et ça repart.
Ca m’arrache un rire rauque mais il me fait taire en descendant l’une de ses mains très haut sous ma jupe. Ravalant mon rire, je bande les muscles de mes abdos et de mes cuisses pour rester accrochée à lui. Je suis comme un papillon écartelé sur une planche à qui l’on interdit de voler et qui se met à trembler violemment parce que tout son être réclame l’envol et les sommets.
Je tremble. Et les doigts de Mulder viennent fleureter avec mes sommets intérieurs…

Je suis devant une baie vitrée ouverte sur Washington mais je suis seule avec cet homme.
Je suis dans le bureau de mon supérieur, mais je pourrais être dans un bureau ovale que ça n’y changerait rien.
Je ne contrôle plus mon souffle. Le désir me commande.
Je le veux au plus profond de moi, et ça tombe bien…

Il bande !


Sa respiration hachée décuple mon envie. Elle s’agrippe de toutes ses forces aux accoudoirs. Je veux l’étourdir sur ce siège et lui donner du plaisir comme jamais.
(Je place la barre haut puisque… il paraît qu’elle est extrêmement… Hum. On sait !)
Mais à la vérité, je sais que j’ai déjà trop attendu et que l’heure n’est plus aux préliminaires. Une certaine partie de moi-même veille à me le rappeler en tentant de se redresser sous le poids délicieux de cette femme. Je trouve maintenant la barrière de tissu entre elle et moi tout à fait inconvenante. Je relève davantage encore sa jupe, ma main revient caresser l’intérieur de sa cuisse et s’aventure un peu plus haut. Sous mes doigts, je sens la texture soyeuse de sa culotte (oui, ce matin, c’était culotte !). Eux se faufilent rapidement sous cette membrane dérisoire mais ça ne suffira pas. Je tente de soulever Scully et de laisser un peu d’espace à mon bassin pour bouger. J’exerce une pression précise sur ce point très particulier de son axe vertébral pour créer un mouvement réflexe. Elle se cambre instantanément et s’appuie sur les accoudoirs pour se maintenir en équilibre alors que tout son corps vient de se tendre vers le ciel.
Voilà ! J’ai gagné la place dont j’avais besoin pour me positionner de façon plus stratégique. Et mon sexe vient fleureter avec son intimité tandis que mes mains enserrent ses hanches pour la maintenir au bon niveau.
- Mulder…, souffle-t-elle dans un état second.
- Mmm…
J’écoute à peine.
- Mulder ? ! ! !
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Je vais me casser la figure !
Elle saisit mes mains et se dégage en riant. Elle se lève et se retourne vers moi en se mordant les lèvres.
- Je crois que les positions acrobatiques et moi nous sommes décidément un peu fâchées !
Elle me dévisage d’un air effronté et j’éclate de rire.
Je me remémore la dernière tentative acrobatique. Un échec cuisant ! Mais un souvenir en or !
Elle s’approche avec une démarche chaloupée de séductrice et se penche vers moi. Je lis dans ses yeux qu’elle va s’en prendre soit à ma cravate, soit à ma ceinture !
C’est la cravate !
Elle m’attire à elle et se cale contre le bureau de Skinner.
- J’ai l’espoir fou qu’ici – elle tapote le sous-main en cuir de notre directeur -, ça puisse être sensiblement plus confortable, susurre-t-elle les prunelles brillantes.
Je n’ai pas besoin de me faire prier. Et puis, je sais que Scully aime son confort !
- Va pour un peu de confort alors !
Et j’approche mes mains de ses jambes avec le sourire de celui qui se sait en terrain conquis. J’enveloppe une cuisse et je remonte le courant en la fixant toujours. Je vois dans son iris bleu la flamme qui chancelle sous la force de désir. Elle essaye de garder encore le contrôle et les yeux grands ouverts. Mais elle ploie et sa gorge bascule alors qu’elle expire brusquement. Je viens de la toucher * là * !


Des bruits de pas vifs résonnent soudain à mes oreilles.
Nous avons un moment d’inertie puis nous nous redressons brusquement et je rabaisse promptement ma jupe sur mes genoux.
La porte s’ouvre à la volée et Skinner se fige.

Je suis encore en train de tirer mon vêtement.
Mulder resserre sa cravate. Il a les cheveux défaits.
(Pourquoi faut-il toujours que je le décoiffe ? C’est plus fort que moi…)
Le visage de notre supérieur s’empourpre.

Si l’on pouvait crever de honte, je serais déjà six pieds sous terre !

- Euh… tente Mulder absolument bluffant d’éloquence.
- JE TRAVAILLE SUR CE BUREAU ! ! ! tonne Skinner d’une voix de stentor et tremblant de rage.

- Ce n’est pas ce que vous -…
Il m’interrompt en levant sèchement la main au dessus de moi. J’ai un mouvement de recul ! Mais il prolonge son geste jusqu’à son dessous de bureau et le remet en place.
Je tressaille. Grillés !
Le directeur adjoint s’approche de moi. Il me prend par les épaules et m’écarte fermement de son bureau en faisant manifestement un effort surhumain pour ne pas me briser les os des bras.
Je retente en désespoir de cause ;
- Nous n’avons pas -…
Il me foudroie. Je baisse les yeux. Il s’approche de mon oreille et me souffle.
- Tenez-vous vraiment à ce que j’appelle cette enflure de fumeur en lui demandant de me fournir généreusement les très probables enregistrements vidéos des dernières minutes dans cette pièce ?
Des enregistrements vidéos ? !
Pitié, Seigneur ! Pas ça !
Mon regard croise celui de Mulder. Pétrifié !
Je me décompose.
- Très bien, grince Skinner. Je prends donc cela comme un aveu ! Mademoiselle Pilgrim ?! gronde-t-il.
Kim apparaît à la porte, jouant manifestement la discrétion.
- Oui, Monsieur ?
- Commandez un autre bureau auprès de notre fournisseur habituel, fulmine-t-il. Et… envoyez la facture chez… Chez qui, au fait ?
Il se tourne vers nous l’air mauvais, passant de moi à Mulder comme une salve de coup de mitraillette.
- Hum…
C’est Mulder.
- Chez moi, Monsieur. Ce sera parfait.
Je n’aime pas le regard de mon partenaire. Un tout petit peu trop obséquieux pour ne pas être un brin provocateur. Il goûte beaucoup trop cette lamentable péripétie. Et je sens venir la casse.

Je savais qu’il ne fallait pas faire ça au bureau. Encore moins sur celui de son chef…
Mulder a ce sourire accroché à ses lèvres. Ce mec !
Maintenant, j’ai moi aussi envie de rire. J’essaye de me fustiger. Mais c’est peine perdue.
Je le savais. Mais Dieu que c’est bon !
Je déchiffre son regard et je devine déjà ce qu’il me dira dans quelques heures.
« C’est comme les positions acrobatiques : ça rate mais ça fait des souvenirs ! »


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Message  Missycam Sam 20 Nov 2010 - 4:01

Je tourne et retourne ce stylo entre mes doigts.
Rien de bien constructif en somme mais mon esprit n'est pas décidé à me laisser me concentrer.

Après avoir été prit en flag' par Skinner, Scully a... disparu je-ne-sais-où, et j'ai pourtant essayé tous les moyens possibles et imaginables pour la contacter.

Je sais qu'elle a apprécié notre petit écart dans le bureau de Skinner, c'est pourquoi j'ai du mal à comprendre pourquoi elle se planque maintenant. Ce n'est pas comme si il allait recommencer incesamment sous peu. Ce n'est pas comme si elle allait le laisser faire de nouveau.

Aucune chance!
Il soupira bruyamment.

*Où était-elle?!*




La porte grince légèrement, m'obligeant à me retourner.
Rien d'alarmant, juste un laborentin venu chercher un dossier.

Oui, je n'ai rien trouvé de mieux que de venir me réfugier dans un des nombreux laboratoires.
Pathétique.

Mulder et moi nous nous sommes *légèrement* laissés emporter par l'instant et aussi délicieux soit-il, la douche froide "Skinner" a été sacrément éfficace.

J'ai honte, honte d'avoir été si faible face à lui. Honte d'avoir laissé Skinner nous voir, me voir dans cet état.
Honte d'être heureuse de ne rien regretter aussi.

Alors oui, je suis venue piteusement me planquer ici.
Me planquer de Mulder et des répercussions.

La porte me dérange de nouveau, je remarque que l'un des Directeurs Adjoint est ici. Pourquoi? Je ne sais pas et je m'en fiche. Ce n'est pas le mien, il n'est donc pas là pour moi.

Et j'y vois un Signe, quelque part.
Il faut que j'aille le voir, que j'essaye d'arranger la situation.

D'un geste précipité je me lève et sors de ce laboratoire.




Je raccroche furieusement le téléphone.
C'est le quatrième message que je lui laisse en une demie-heure et je commence à m'agacer de n'entendre sa voix que sur sa foutue messagerie!!!!!

Jetant un coup d'oeil à l'heure, je me résigne tout de même à me remettre au travail. Sans elle.




Mon regard se glisse à ma droite puis à ma gauche, vérifiant bien que personne n'est présent. J'espère tout de même que lui est là.

**Toc. Toc.**

Sa voix gronde à travers la porte, me disant d'entrer.

Nos regards s'affrontent une seconde.

-Je suppose que ma secrétaire est encore absente!?

Je refuse son ironie et ne le lâche pas des yeux.

-Monsieur, il faut que je vous parle.

Il me jauge un instant puis se radoucit.

-Scully si c'est au sujet de l'enregistrement....

Merde! Je n'y pensais déjà plus.
Je croyais à un coup de bluff tout à l'heure mais... avec CSM et Krycek dans les parages ça devient tout de suite plus probable.
Merde! Merde! Et Merde!!!

-Non Monsieur, ce n'est pas à ce sujet, enfin pas vraiment.

Il hausse un sourcil suspect.
Compréhensible.

-Bien. Je vous écoute.

Et là.... je ne trouve plus grand chose à dire.
Mon idée première était de venir plaider notre cause à Mulder et moi, ce qui à l'heure actuelle ne semble pas être la chose à faire pour nous sortir de ce mauvais pas.

-Ce que vous avez vu....

Son regard prend une lueur horrifiée.

-.... Ou pas. Monsieur, ce n'était pas ce que vous croyez que c'était!

Je parle vite et sans doute avec incohérence.

-Ces "non-aveux" ne parlent pas vraiment en votre faveur Agent Scully. Je ne sais pas si c'est l'Agent Mulder qui vous a envoyer, encore une fois, couvrir vos arrières mais ce n'est pas nécéssaire.

Je retiens de justesse l'envie de lui crier que *non Mulder ne m'envois pas "couvrir nos arrières"!!!!* Pourquoi tout le monde assure toujours ça de moi?! Mulder est capable de se défendre par lui-même.

Tempérant la tempête qui fait rage dans mon esprit, j'ai quand même la décence de baisser les yeux et de paraitre embarrassée.

-Bien Monsieur, si vous le dites. Mais nous sommes vraiment désolés. Je suis désolée.

Il opine du chef et je comprends, soulagée, que l'incident est réellement clos.
Je me dirige finalement vers la porte.

-Scully!

-Oui?

-A l'avenir, qu'il y ait ou non Kim, que vous pensiez ou non que c'est la chose à faire, faites-moi le plaisir d'attendre à l'exterieur de cette porte, c'est clair?!

-Limpide Monsieur.

Nos regards s'accrochent une dernière fois avant que je ne sorte de son bureau.
Maintenant que la tempête s'est calmée, je revis avec une joie non feinte ce qu'il s'y est produit dans ce fameux bureau.

&&&

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Message  noisette Dim 21 Nov 2010 - 22:02



Je me dirige vers l’ascenseur, libérée d’un léger poids quand même. Apparemment il a accepté mes excuses et cela rassérène cette part de moi-même encore marquée par son éducation catholique… Le genre de choses qui fait beaucoup sourire Mulder…
Enfin…

- Agent Scully ? !
Je me retourne. Skinner arrive en courant vers moi.
- Oui, monsieur ?
- Il y a quand même autre chose…
Il baisse les yeux en disant cela et soudain mon supérieur semble dans ses petits souliers. Il s’éclaircit la voix.
- Ahem…
La porte de l’ascenseur s’ouvre. Je l’ignore, attendant avec un rien d’inquiétude que Skinner se décide à parler. Il regarde à droite… A gauche… Je ne saisis pas bien son petit manège. Il a presque l’air apeuré.
- Monsieur, vous vouliez me dire…?
- Pas ici, se décide-t-il en me prenant le bras et en s’engouffrant avec moi dans l’ascenseur. Euh… quel étage ?
J’écarquille les yeux. Qu’est-ce qui lui arrive ?
- Eh bien, le sous-sol ! Notre bureau…
- Votre bureau évidemment…, marmonne Skinner.
Comment ça « évidemment » ? !

Oh. Ohhhhh !
- C’est… pour travailler monsieur ! ! !
Je prends un air offusqué. Et là, il me fixe en silence. Je soutiens son regard. Je voudrais me planquer dans le trou d’une souris, mais je me force à relever encore un peu plus le menton avec fierté.
Je réalise que malgré moi, je mordille l’intérieur de ma lèvre.
Skinner me regarde toujours et soudain, à ma grande surprise, un petit sourire s’étire sur son visage.
- Très bien. Mettons.
- Voilà ! Mettons !
Je ferme brièvement les yeux ! Merde ! Je dérape encore ! Et je frise l’insolence…
Depuis quelques jours, ça devient le grand n’importe quoi. Mes instincts me jouent des tours. Je m’en veux terriblement. J’ai mis des années à asseoir ma réputation de sérieux, et je menace de balayer tout ça pour des conneries d’hormones.
Il faut arrêter ça tout de suite !
- Pardonnez-moi Monsieur, mais de quoi souhaitiez-vous me parler ?
- D’une certaine « saillie » en réunion inter-agences en fait.
Cette fois, il a prononcé ceci dans un calme parfait.

Une certaine « saillie » ? ! Oh mon Dieu ! LA saillie !
En d’autres circonstances, j’aurai sûrement savouré le champ lexical de mon supérieur. Mais étonnamment, là, c’est bien le dernier de mes points d’attention.
- Vous savez, enfonce-t-il. Que vous étiez «extrêmement… bien -…
- Oui ! je l’interromps vivement. Oui. Je remets très bien !

La cabine choisit ce moment précis pour hoqueter, faire un nouveau raffut mécanique et se stopper entre le rez-de-chaussée et le premier sous-sol.
- Il ne manquait plus que ça ! je rouspète à mi-voix.
- Permettez ? sourit Skinner.
Il fait un pas dans ma direction. Je suis adossée à côté du tableau de commande. Il passe son large bras devant moi, effleurant au passage ma poitrine. Il a un petit air satisfait lorsqu’il appuie à nouveau sur le bouton de l’étage « - 1 ».
Il prend tout son temps. Dieu que cet homme est large ! J’ai l’impression que c’est la lune qui cache le soleil…
Cette soudaine proximité physique ne semble pas le gêner le moins du monde. Je réalise que depuis tout à l’heure, mine de rien, il ne cesse de s’enhardir. Je ne préfère pas penser à quoi ! Tout de même, c’est Walter Skinner… Il n’oserait pas…
Je rejette avec vigueur l’idée qui me traverse l’esprit. Ca ne lui ressemble pas !


Je trépigne : je déteste ignorer où elle est. Et une fois de plus, elle ne décroche pas.
Ce n’est pas juste par esprit de possession. Ca m’inquiète. Réellement.
Je sais que ça semble stupide mais l’expérience vous marque un homme.
Et l’expérience m’a appris que Scully n’est jamais à l’abri du pire, même si je dois reconnaître que ma partenaire n’a jamais manqué de courage et de sang-froid pour faire face à tous les malades qui ont essayé de s’en prendre à elle…
Je percute soudain que sa petite sortie tout à l’heure en réunion l’expose à tout un tas d’aléas et de complications potentielles.
Et si un de ces nombreux primates du bureau se prenait de pousser un peu les choses, constatant que la reine n’est pas si glaciale que ça ? !
Je saute sur mes pieds !
Cette idée m’est insupportable ! Je ne peux rester là à lancer ces crayons au plafond (j’ai arrêter de viser la poubelle avec mes boulettes de papier : elle est remplie. Elle déborde.)

Je m’élance vers la porte en attrapant ma veste en coup de vent. Je vais parcourir tous les couloirs de ce bâtiment si c’est nécessaire. Je veux la retrouver.
(Je ne sais pas encore comment je me justifierais. Ca risque de chauffer pour mes fesses. Elle n’est pas exactement fan de mes attitudes surprotectrices…)

Skinner me dévisage avec… on dirait bien de la malice au fond des yeux !
Je vois. Il s’amuse de me voir confrontée à ma propre effronterie. C’est sa revanche.
Soit.
Mais je ne suis pas sûre d’avoir envie de la jouer profil bas ! (Au nom du ciel, non ! Il faut que j’arrête avec mes envies !
Raisonnable ! Je dois être raisonnable !)
En attendant, l’ascenseur n’est toujours pas reparti et mon supérieur reste bien trop près de moi à mon goût. Je fais un pas de côté, en le toisant avec un doigt de provocation, je le confesse. Mais juste un doigt…
- Nous disions donc, agent Scully…
- Que j’étais extrêmement bien baisée !
Finalement non.
Pas un doigt. Un bras !

Et là, surprise ! Il éclate de rire ! Il en a les larmes aux yeux…
Pour le coup, je suis totalement décontenancée. Je m’attendais à tout sauf à ça !
- Scully, il faut que je vous avoue : ça fait plus de vingt que je travaille ici et plus de dix ans que je me cogne ces deux crétins de Clayton et Stiletti. Et je vous jure que rien que pour profiter de la vision de leurs deux visages cramoisis ce matin, ça en valait le coup ! Je veux dire… d’attendre que vous sortiez de vos gonds !
- Eh bien, vous m’en trouvez ravie…
- Je vous aurais embrassé !
- C’est bien que vous vous soyez contrôlé. On aurait pu se méprendre.
C’est plus fort que moi, je l’ai lâché en haussant les épaules mais avec un tout petit sourire amusé.
C’est malin. Il repart de nouveau en fou-rire.
Et là, il se passe un truc… inexplicable. Je ne comprends même pas comment nous en arrivons là…


Si ça se trouve, un salopard l’a coincée dans son bureau et tente lâchement d’abuser d’elle. Si ça se trouve, à cette heure, elle est au désespoir et son corps ne lui appartient plus.
Putain cet ascenseur !
Mais qu’est-ce qu’il a encore !
J’appuie à nouveau avec humeur sur le bouton d’appel.

Skinner est secoué de rires et soudain, il se rattrape à moi, ses larges mains sur mes joues. Les yeux encore humides, il me fixe maintenant.
Seigneur ! Non !
Mon homme, c’est Mulder !
C’est Mulder.
Mais je me sens brusquement troublée. Parce que tout d’un coup, je ne vois plus le directeur adjoint en face de moi, mais un homme… séduisant. Très.
Il ravale son sourire. Je crois que même lui n’a pas vu venir ce qui allait se passer.
Il se penche sur mes lèvres.
Je prends une longue inspiration.

Je sais que je vais rater une belle occasion. Je l’arrête dans son mouvement en posant mes mains sur son torse.
Je ne sais pas comment lui dire que je suis désolée. Que ce n’est pas contre lui.
C’est juste que c’est… pour Mulder.
Je lui souris. Je lui épargne la pitié dans mon regard. Il n’en a pas besoin.
Il se redresse et me sourit à son tour, en se grattant la nuque, un peu embarrassé.
- Allons bon… Voilà que je perds la tête. Je suis confus. Pardonnez-moi Dana.
- Ce n’est rien… Walter.
Je l’appelle par son prénom. Je lui dois bien ça. Je ne veux pas être glaçante avec lui. C’est quelqu’un de bien.
- Hum. La prochaine fois que je vous reprocherais un quelconque manque de professionnalisme, si tant est que ça arrive, rappelez-moi cet ascenseur, vous voulez bien…
- Je n’ai pas été très…
- Ca suffit Scully.
Je vois qu’il reprend vite sa casquette de directeur adjoint. La parenthèse n’aura pas été très longue, mais je lui en suis reconnaissante.
- Oui, Monsieur.
Il s’écarte. Nous sommes toujours coincés et je sens que ça risque de devenir gênant.
- Cet appareil est une plaie, commente Skinner d’un air ennuyé en s’apprêtant à appeler les dépanneurs avec le bouton d’alarme.
- Non, laissez.
- … ?
- Il y a un truc.
Je frappe vigoureusement le point précis de la cabine que je connais par coeur et instantanément, nous nous remettons en route.
- Vous êtes une femme de ressources, agent Scully, murmure-t-il avec un petit sourire et un coup d’œil discret.
Nous arrivons au sous-sol.
- Je vais vous laisser, dit-il.
- Oui. Comme vous voulez.
Je le sens hésiter. Moi aussi à vrai dire. Je ne suis pas encore très sûre de la façon dont je dois me positionner. J’ai, bien malgré moi, l’impression qu’il s’est quand même passé quelque chose entre nous.
Il me regarde et lorsqu’il reprend, je devine qu’il a balayé ses doutes.
- Je ne vous demande pas si c’était vrai ou pas…
Qu’est-ce qui est vrai ou… ?
Oh.
Ca…

- Je vous en sais gré !
La porte commence à s’ouvrir. Il s’installe contre la paroi du fond. Je m’avance.
Devant moi, je vois apparaître le profil de Mulder. D’abord extrêmement tendu. Et lorsqu’il me découvre, l’expression de soulagement et de bonheur qui éclaire son visage me réchauffe instantanément l’âme.
Derrière moi, Skinner, qui n’a pas encore aperçu mon partenaire, ajoute en poursuivant son idée :
- Je ne vous le demande pas mais … j’ai ma petite idée sur la question !
Je reste figée sans répondre. Fox me dévisage et je lui rends son regard, tournant toujours le dos à notre chef. Quelque chose d’inédit, comme un éclair de colère, traverse les prunelles de Mulder.
- Monsieur ! interpelle-t-il.
Je me sens soudain dans une position terriblement inconfortable.
Skinner réalise enfin que nous ne sommes pas seuls.
- Agent Mulder, salue-t-il d’un air détaché et rappuyant sur bouton de l’étage des directeurs.
Mais Mulder m’écarte de son passage et vient se planter devant lui.
- Vous avez d’autres factures à présenter, peut-être ? Parce que je préfère vous avertir : nous ne sommes pas prêts à toutes les payer…


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Message  noisette Mar 30 Nov 2010 - 6:49

- Mulder…
- Laisse s’il te plait Scully.
Je n’aurais pas du dire ça. Le plan « Laisse faire les hommes », ça la mets plutôt hors d’elle. Et d’ailleurs là, elle me fusille du regard.
- Mulder !
Skinner rappuie sur le bouton. Cet empressement à partir est suspect ! Je n’aime pas ça.
Je bloque les battants métalliques qui commençaient à se refermer. Il soupire.
- Jamais vous n’essayez de faciliter les choses, hein ? !
- J’aimerais comprendre ! C’est tout ! Vous raccompagnez Scully jusqu’à notre bureau. Plutôt inhabituel, non ? Pourquoi faites-vous ça ? Vous craignez les mauvaises rencontres pour votre « protégée » peut-être ? !
- Mulder, ça suffit ! gronde-t-elle en me prenant le bras.
Skinner me toise avec une franche commisération et peut-être bien aussi une once de mépris.
- De fait, oui, je pense que l’agent Scully pourrait être importunée même ici…
Elle se tourne brusquement vers notre supérieur avec un drôle d’air. Quelque chose entre la surprise, la colère et…, non, ça ne doit pas être ça… un brin d’ironie…
Il la regarde aussi. Furtivement. Je crois déceler un sourire.
Ouh là ! Cet échange visuel me déplaît au plus haut point !
Mais Skinner poursuit.
- … En revanche, je doute qu’elle ait besoin de mon aide face au genre d’agression auquel je pense. Elle paraît se défendre parfaitement toute seule ! Les événements de la matinée nous l’ont prouvé s’il en était besoin il me semble …
- Ouais…
Je râle. Voilà que j’ai le mauvais rôle maintenant. Et que je passe pour celui qui n’estime pas sa partenaire à sa juste valeur.
- Agent Mulder, ne soyez pas stupide, nous avons juste partagé un ascenseur !
Il perd patience et écarte d’autorité ma main pour débloquer le mécanisme. Soudain, une lueur d’effroi passe dans ses yeux. Et cette fois, il interrompt lui-même la fermeture des portes.
Il me regarde. Puis il scrute Scully.
Du bout des lèvres, avec une mine horrifiée, il murmure.
- Vous ne *l'*avez quand même pas fait dans cet…
- NON !
Nous venons de crier tous les deux. Scully s’indigne, offusquée.
- Monsieur, je vous jure que jamais… !
Le directeur-adjoint coupe court à nos protestations et se recule précipitamment.
- Taisez-vous ! Je ne veux rien savoir ! Il souffle. Je crois que j’ai eu ma dose pour aujourd’hui…

Son visage disparaît derrière le métal, l’ascenseur l’emporte vers des étages plus cléments et nous nous retrouvons maintenant, elle et moi, à nous observer en chiens de faïence.

- Tu es content de ton petit numéro ? je dégaine en lui tournant le dos et en marchant vivement vers notre bureau.
Il bafouille.
- Je m’inquiétais !
- Sans blague !
- Ca fait 2 heures que tu refuses de répondre à mes messages, Scully…
Nous arrivons devant notre antre. Je fais volte face et forcément, devant son expression désemparée, mon coup de colère retombe aussitôt. Je lui réponds plus doucement en le regardant dans les yeux.
- Ca peut nous faire du bien de ne pas être toujours l’un sur l’autre…
- …
- Sans mauvais jeu de mots, s’entend.
Il sourit un peu tristement.
- Oui, j’avais compris. Donc… euh… ceinture ?
- Le bureau n’est pas l’endroit qui convient Mulder… Regarde dans quel état ça nous met !
- J’aurais dit un état épanoui, mais il faut croire que ce n’est pas ce que tu penses toi !
Je soupire. C’est compliqué.
- Mon épanouissement ici ne dépend pas…
Je m’interromps. Nous sommes toujours dans le couloir et j’entends des pas qui viennent vers nous. J’ouvre la porte et le pousse à l’intérieur.
- …ne dépend pas du sexe ! poursuis-je en chuchotant. En moins de 24h, nous nous sommes faits griller par Kim puis par Skinner. Quant à moi, je viens peut-être de mettre fin à toute une évolution de carrière possible au sein du FBI…
- Oh… Tu voulais évoluer ?
Pour le coup, je souris à mon tour. J’ai voulu. Mais aujourd’hui, je veux juste continuer avec lui et avancer sur les affaires non-classées.
Je le lui dis.

- Bien, je vais être sage, alors. Et nous allons en revenir à ce qui t’épanouis ici ! Cadavres, phénomènes inexpliqués, combustion spontanées et crop circles… Le programme vous sied-t-il, docteur Scully ?
Je retiens un rire.
- Parfaitement !
- Alors je vais avoir besoin de votre opinion sur le dossier de Gunther Frizzle : un cas fantastique de télépathie entre deux individus ayant vécu à deux époques différentes…
Ca y est : il s’emballe !
- Il n’y a pas de télépathie qui existe Mulder, et encore moins de télépathie trans-historique ! Ce n’est rien de plus que la manifestation symptomatique d’une forme de schizophrénie : troubles de la pensée, hallucinations auditives et visuelles, paranoïa… Voilà ta télépathie ! Quand ce n’est pas purement et simplement du charlatanisme !
- Scully ?
- Oui ?
- Ca t’excite, hein ? ! De me contredire !
Je me pince les lèvres et lui balance ma veste à la figure (c’est ce que j’ai sous la main !). Aux anges, il la rattrape et l’accroche à la patère. Il me nargue avec un sourire impertinent. Et le pire, c’est qu’il a raison. Je viens de partir au quart de tour et de sauter à pied joint dans son piège ! Je m’arroge son fauteuil, remonte les manches de mon chemisier et je souffle.
- Très bien. Je me tais et je t’écoute.
- Non, non ! Contredis-moi tant que tu veux, Scully.
Il s’approche avec son dossier et l’ouvre devant moi en ajoutant.
- J’aime te voir « intellectuellement stimulée » à défaut de…
- A défaut de toute autre stimulation qui attendrait ce soir ! Viens en au fait, Mulder… Parle-moi de Gunther Frizzle. Il me passionne déjà !


*************


J’ai été sage. Très sage.
Nous sommes repartis sur nos dossiers. Ca n’était pas si difficile. J’aime ce que je fais. Et Scully aussi. Elle a vite cessé de m’interrompre pour s’intéresser au cas étonnant de cet homme.
Nous sommes allés l’interroger et maintenant, je compulse les anciens dossiers pour tenter de retrouver une manifestation similaire tandis que Scully rédige un début de compte-rendu tout en prenant connaissance des travaux en ligne de l’université de Stanford. L’un de leurs départements est spécialisé dans les pathologies psychologiques rares.

Je suis installé par terre, entouré de photos et de papiers cartonnés. Elle est toujours à mon bureau.
Elle a mis ses lunettes. Toute son attention est tendue vers l’écran. A cet instant précis, je pourrais faire un triple loots en costume de danseuse du crazy horse qu’elle ne me remarquerait pas !
Moi, en revanche, à quelques minutes de la fin théorique de nos horaires de travail, je me sens beaucoup moins concentré sur mes X-Files que sur le visage fin de ma partenaire.
Je l’observe.
Je note la grâce de ses doigts pianotant sur le clavier et le mouvement délicat de ses poignets pour accompagner ses gestes. Je note les boutons défaits de son chemisier qui laissent entrevoir très discrètement les premières courbes de sa poitrine. Je note sa bouche qui s’entrouvre légèrement lorsqu’elle tombe sur une information qui l’intéresse. Les lignes numériques impersonnelles se reflètent dans ses iris bleus qui, eux, sont tout sauf impersonnels : ils respirent la passion. Et je ne m’offense même pas de n’être pas la source de cette passion. Du moins à cet instant…
Je me lève et j’avance lentement vers elle…

Une fois de plus, je réalise que j’ignore beaucoup de choses. Mais ça ne me gène pas. Au fond, ça m’ennuierait profondément d’avoir la science infuse et l’une des choses qui me plaît le plus dans ce travail, c’est précisément que chaque jour m’apporte son lot de découvertes, de surprises.
Le monde est un animal insaisissable : il se laisse à peine approcher, vous offre une vision furtive, puis il glisse à nouveau derrière d’immenses bambous hauts comme le ciel et vous laisse, fébrile, fascinée et perdue parce que vous ne l’avez toujours pas compris et parce que vous passerez votre vie à courir après ce mystère… Mais la science, la merveilleuse science offre à l’homme la chance de lever une partie du voile et je me sens telle une exploratrice, probablement plus Achab que Starbuck, à creuser ces rapports plutôt confidentiels des chercheurs de Stanford : un monde se révèle !
Je sursaute soudain. Deux mains se sont posées sur ma taille.
Mulder est passé derrière le siège. Il vient doucement embrasser ma joue. Je suis un peu à dix mille lieues de lui : je suis en train de lire le résultat d’une expérience plus que troublante menée sur des schizophrènes : on leur a demandé de tenter de deviner ce que voyait un des membres de leur groupe. Les statistiques sont sidérantes. Le groupe cobaye a six fois plus de succès que le groupe témoin étudié en parallèle.
- Scully… murmure Mulder à mon oreille.
- Oui ? lui réponds-je distraitement.
- La journée de travail est presque terminée, non ?
- Un instant Mulder. Je suis sur quelque chose…
- Mmm. Moi aussi, dit-il en me titillant tout d’un coup le lobe de l’oreille.
Je ne me laisse pas déconcentrer.
- Tu savais pour les expériences publiées l’an dernier sur les capacités extra-sensorielles des schizophrènes ?
- Je savais, mais ça n’a pas la même saveur quand je te le présente ou quand tu le découvres par toi-même, n’est-ce pas ?
Je me tourne une seconde vers lui, étonnée. C’est vrai… Ca n’a pas la même saveur…
- Tu sais…, poursuit-il, moi aussi, j’ai des capacités extra-sensorielles que j’aimerais beaucoup te démontrer…
- Et bizarrement pourtant, tu n’as pas encore lu dans mes pensées que là, ce n’est pas du tout -…
- Chut ! m’interrompt-il avec autorité. Tais-toi et regarde ça !
Toujours derrière moi, il passe ses larges mains par-dessus mes épaules, pose son menton sur mon crâne et vient remplacer mes doigts sur le clavier.
- Ne me perds pas la page !
Je le menace mais ça ne semble pas l’émouvoir outre mesure. Il daigne toutefois ouvrir un nouveau signet et tape rapidement des mots dans la barre de recherche du navigateur.
- Je sais exactement ce que tu veux ! glousse-t-il en validant sa requête.
Une fenêtre s’affiche soudain en lieu et place de mon très sérieux rapport. Une fenêtre aux couleurs rose guimauve peuplée d’infirmières court vêtues, aux poitrines généreuses et qui semblent furieusement inspirées par de grosses seringues… et la vue d’une banale webcam !
- « Infirmières en chaleur », Mulder ? Je crains que tes capacités extra-sensorielles n’aient pas dépassé le cadre un peu étroit de ton propre cerveau ou du moins de cette masse grisâtre assimilée…
- Tu préfères « Internes en chaleur » ? se marre-t-il en saisissant les mots clés à la vitesse de la lumière et en faisant apparaître désormais un autre site tout aussi kitch peuplé cette fois de bels éphèbes aux poses passablement suggestives.
Mon petit doigt me dit pourtant que ces internes là seraient plus branchés Mulder que moi-même. Mettons que ça nous fait un point en commun. Le seul certainement !
- Je crois que les infirmières et les internes peuvent aller se rhabiller. Dans la catégorie « en chaleur », m’est d’avis qu’ils ont trouvé leur maître !


- Et moi, j’ai trouvé ma maîtresse ! conclus-je en prenant son visage entre mes mains.
Je renverse sa tête en arrière et je l’embrasse doucement.
Je suis au dessus d’elle. Son souffle s’est presque arrêté. Je me relève un peu pour la regarder.
Je me trouble brusquement à la vue de son cou offert et basculé vers le ciel et de ses yeux clos qui savourent encore le goût de mes lèvres. Puis ils s’ouvrent, bleus comme l’infini, et se plantent en moi avec un tel désir que j’en frissonne.
Elle ne dit rien. Ses bras soudain se tendent vers moi, empoignent mes cheveux et me ramènent à elle. Elle se redresse sur le fauteuil et moi, je laisse couler mes doigts le long de son cou, sous sa gorge claire puis au creux de ses seins. Ma main gauche vient soulever la soie délicate de son chemisier et se glisse sur son ventre.
Elle me sourit à l’envers et attrape mes lèvres avec un appétit irrésistible.
Elle insiste sur mes tempes pour approfondir encore son baiser. Maintenant, c’est moi qui ne respire plus.
Finalement, elle relâche sa prise et d’un geste souple, elle se met debout.

Je me retourne vers lui. Je l’ai décoiffé et ça lui donne ce petit charme tellement irrésistible. Il me sourit d’un air amusé et ses yeux verts brillent. Ils brillent tant qu’ils m’étourdissent et m’emportent très loin d’ici. J’en ai le vertige...
L’espace d’un instant, je me fige pour graver en moi l’image de Mulder, dépenaillé, la chemise à moitié sortie de son pantalon, les bras de manches remontés et la mine impudique et si sensuelle que je serais capable de me déshabiller là, sur le champ, pour m’offrir à lui.
Mais je suis une femme raisonnable.
Je prends sa main d’office.
- Partons d’ici maintenant ! Ce n’est plus une heure pour travailler…


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Message  noisette Dim 13 Fév 2011 - 23:43

Nous voilà chez elle. Nous avons bricolé un rapide repas. Ce n’était pas exactement mon programme mais avec Scully, force est de constater qu’il m’a fallu apprendre la patience !
Donc, nous venons de partager une petite omelette avec une salade fraîche délicatement assaisonnée (Scully assaisonne comme personne ! Hem… !). En terme de dîner, ce n’est déjà pas si mal. Chez moi, il nous aurait fallu choisir entre une vieille conserve de haricots blancs et… une vieille conserve de sauce mexicaine que je soupçonne d’être périmée depuis une bonne dizaine d’années !
Par réflexe, je m’installe sur son canapé pendant qu’elle remplit le lave-vaisselle (je ne suis pas moderne, on m’a déjà assez chargé pour cela !).
- Tu as des envies ? dis-je en zappant entre les programmes des principales chaînes et en jetant un œil sur son magazine télé.
Elle vient s’asseoir près de moi. Je suis à moitié affalé. C’est la nourriture. Je digère. Mais je sens comme un regard insistant. Je me tourne vers elle.
Je ne me suis pas trompé. Elle me dévisage avec un drôle d’air. Un air que je connais par cœur en fait. Je sens comme un frisson électrique dans mon cou.
Elle me dévore des yeux et le mouvement de son bassin qui s’avance sensuellement vers moi ne me laisse guère de doutes quant à ses intentions ! Des intentions très peu catholiques à en juger par ce bout de langue qu’elle passe très suggestivement sur ses lèvres brillantes comme une pomme d’amour.
Dana !

J’ai vrillé mes prunelles insolentes dans son regard un brin perdu. Mais il se reprend vite et m’offre un de ses larges sourire qui me fait fondre à chaque fois.
- Tu vas m’assaillir !
Ce n’est pas une question. Il déclare ça en me lorgnant les yeux pleins de malice.
Sale gosse !
C’est insupportable cette assurance ! Et en même temps… j’adore !
- Tu ne devrais pas dire ça. Je le provoque en faisant mine de reculer. Avec mon soi-disant esprit de contradiction, je pourrais… être tentée de renoncer, susurre-je en croisant mes bras sur ma poitrine.
Il s’approche à son tour de moi.
- Je ne prends aucun risque...
Je vais lui rentrer dans le lard à ce type et à sa détestable autosuffisance !
- Parce que tu te crois irrésistible ?
Il se marre et reprend.
- Je ne prends aucun risque parce que : Un, ton esprit de contradiction est bien inférieur au mien...
Je ris. Il a juste !
- Deux, je ne sous-estime jamais la puissance de tes instincts !
Je me cache le visage en riant. L’enfoiré ! Encore raison !
- Trois, je suis à moitié étendu sur ton canapé en train de lire le programme, tu vas venir te coller à moi, c’est obligé ! C’est inscrit dans tes gènes !
Il se laisse tomber en arrière et me défie les yeux brillants. J’éclate de rire et j’abdique.
- OK, OK…
- Il n’y a qu’une chose qui puisse t’arrêter, ajoute-t-il le doigt docte en l’air… et à sa mine de collégien immature, je devine à quoi il pense.
- Que j’ai une envie urgente d’aller aux toilettes, concluons-nous d’une même voix en pouffant de concert.
Ce que c’est que l’intimité !
Je grimpe sur son bassin et je le serre entre mes cuisses. Il vient me caresser la joue du bout des doigts. Je ravale mon rire et je crois bien que l’humidité dans mes yeux a maintenant une toute autre cause.
Je murmure en me penchant juste au dessus de ses lèvres.
- Le seul programme qui me fasse envie ce soir, c’est toi !
- Aurais-je des choses à rattraper ? souffle-t-il.
- Tu m’as allumé toute la journée et tu crois que tu t’en tirerai avec une banale soirée vidéos ? !
- Avec toi, les vidéos ne sont jamais banales, dit-il en glissant son autre main entre nous.
Mmmoui.
Je ne préfère pas essayer de trouver un éventuel sous-entendu…
J’inspire vivement et je ferme les yeux. Il bouge imperceptiblement ses longs doigts et se met à creuser doucement, à s’enfoncer plus loin… plus près. Il approche du point brûlant et déjà gonflé de plaisir. Mes épaules se mettent à trembler au dessus de lui et je me rattrape à ses hanches. Il insiste. J’ouvre mes yeux et je me plante en lui.

Elle me cloue de son regard fauve. Elle se soulève légèrement et vient mêler ses mains à mes doigts. Je sens qu’elle essaye de m’écarter pour accéder à cette partie de moi entièrement tendue vers elle. Elle enveloppe de sa paume tendre mon membre au travers du tissu. Ca me fait perdre tous mes moyens pendant quelques instants alors que je la sens masser ma virilité. De sa bouche entrouverte s’échappent des gémissements à peine audibles. Avec des gestes déterminés, elle quitte mon sexe et s’attaque à ma ceinture qu’elle défait avant que je n’ai pu réagir. Puis elle saisit ma fermeture éclair.
Je parviens à me reprendre et je capture ses mains agitées. De force, je ramène ses poignets dans son dos, alors qu’elle proteste contre mon oreille.
- Laisse-moi te déshabiller, au nom du ciel !
Je tiens fermement ses petites mais si habiles mains dans ma paume droite et de la gauche, je passe sous sa jupe et remonte le long de sa cuisse en m’attardant sous le galbe de sa fesse.
Elle gesticule et se frotte fébrilement contre moi. Je tire davantage sur ses mains et l’oblige à se redresser. Son corps se tend et sa tête bascule vers le ciel dans un soupir.
Je me redresse à mon tour et viens fleureter de ma bouche sur la soie tendue par ses seins triomphants. Je tente d’attraper entre mes dents ses tétons dissimulés sous le chemisier.
- Que j’aime te goûter !
Ca m’a échappé !
- Alors par pitié, passe aux choses sérieuses et très vite ! implore-t-elle en se débattant de nouveau.
- Quoi là ? ! Tout de suite ? !
J’en rajoute. En fait, je crève d’envie de la prendre immédiatement et je relève brusquement son tailleur au dessus de sa taille fine.
- Tout de suite !… Elle a réussi à se libérer. Elle saisit ma main, la dirige sous sa culotte et la pose d’autorité sur son sexe histoire de me prouver à quel point elle est prête. Tout de suite ou je meurs ! lâche-t-elle d’une voix rauque.
- Dans ce cas !
Je la renverse de l’autre côté et fébrilement, je prends sa culotte à deux mains et je la tire vers moi pour la lui ôter. Je la vois se mordre la lèvre et je m’abats sur son ventre.
- Mulder, halète-t-elle et je sens son corps brûlant onduler sous mon poids.
Je descends presque immédiatement pour poser mes lèvres sur sa toison discrète. Je m’emplis de son odeur, de sa saveur. Un concentré aphrodisiaque ! Du pur Scully ! pensé-je en enfouissant encore davantage ma tête entre ses jambes.
Et sur ma langue, sous son ventre qui tressaille, je vendange et récolte la douceur et la quintessence de sa sève salée.
Elle se cambre et dans un cri d’impatience, elle cueille mon visage en enserrant mes tempes. Elle me remonte à sa bouche et me supplie dans un baiser.
- Je te veux en moi, Fox ! Maintenant !
Ses doigts s’approprient ma verge et la conduisent fermement là où elle doit être. Maintenant, paraît-il !
- Et les préliminaires ?
- Les préliminaires, on verra après ! balaye superbement Dana Scully avec un sens certain de la formule !


Dernière édition par noisette le Ven 29 Juil 2011 - 10:35, édité 1 fois

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Message  noisette Lun 14 Fév 2011 - 23:11

*************


Je me sens encore engourdie par le plaisir. Dieu que c’est bon d’aller enfin au bout, après une journée pareille !
J’aime ce moment où il s’abandonne de tout son poids sur moi… Où, installé au creux de mes jambes encore humides et pantelantes, il me recouvre et m’étreint entre éveil et sommeil. Il est en moi, je veux le garder ainsi et que nous formions à jamais deux êtres qui se fondent l’un en l’autre, soudés comme les branchages enlacés d’un nid douillet. Il ferme les yeux et ses mains viennent à l’aveugle faire l’inventaire de ma présence.
Ses mains qui sont si douces et si larges…
Ses mains qui survolent et s’attardent sur moi dans la pénombre de mon séjour…
Ses mains qui étirent lentement mes bras au dessus de ma tête. Ses mains qui les caressent d’un touché léger. Elles partent de mes aisselles d’où perle un parfum qui trahit mes phéromones sexuelles et remontent jusqu’au creux délicat de mes poignets.
Ma respiration se fait profonde. J’inspire son odeur, elle m’enivre ! Ces effluves ! Du 100% Mulder, j’en ferais bien mon oxygène jusqu’à la fin de mes jours…
Ses cheveux épais sont contre ma joue et je dodeline de la tête pour poser mes lèvres sur sa peau.
Il remue doucement contre mon ventre.
Oooh.
Je sens que pour la fusion éternelle, ça ne va plus tenir très longtemps.
Je viens à mon tour caresser le cuir fin de sa nuque et je mêle mes doigts à ses cheveux en dessinant des cercles appuyés contre ses tempes. Il se met à ronronner et arrête immédiatement ses investigations sur ma chair frémissante pour être entièrement à l’écoute des sensations que je lui procure.
- Eh bien ? je chuchote à son oreille. Tu peux continuer tu sais…
- Quand tu me fais des trucs comme ça, je ne peux rien faire d’autre ! Je suis un homme, Scully. Je suis mono-tâche !
- Je vois. Tout s’explique alors. Nous savons désormais pourquoi le 69 ne marche jamais entre nous deux !
Il éclate de rire. Et dans un même mouvement, nous réalisons tous les deux que l’heure n’était pas à la vanne !
Elle entrouvre les vannes… la vanne !
Nous essayons tant bien que mal de resserrer le contact entre nos bassins et de maintenir encore sa verge paresseuse dans mon intimité.
Ca devient périlleux ! Mais Fox ne semble pas tellement d’humeur à se bagarrer avec sa virilité épuisée.
- Mulder ?
- Scully ?
- Je crois qu’il va falloir lancer une opération « sauvez le canapé » !
- Mmm… ?
J’insiste.
- J’aimerais autant éviter de faire à nouveau une tâche sur mon canapé.
Je sens son sourire enfoui contre mon cou.
- OK, OK, consent-il à articuler. Regarde ! Je suis engagé à fond dans cette opération, là !

Ah ?
Bon.
… Sauf que je vois rien. Je ne sens rien non plus ! Je le sonde.
- C’est un engagement mental, c’est ça ?
- Absolument ! Un genre de méthode Coué en fait.
- Genre « Bande ! Bande ! Bande ! » ?
- Voilà ! Je t’ai dis : je suis hyper engagé dans ton opération !
- A vrai dire, là, tu es de moins en moins engagé si je peux me permettre…
- Tout de suite, les critiques ! Je ne suis pas qu’un bouchon enfin ! s’enflamme-t-il en singeant le dépit amoureux.
Je ris.
- Peux-tu attraper la boite de mouchoirs ?
- Celle qui est là-bas sur la table de la cuisine ? demande-t-il innocemment.
Zut ! Je fais la moue. Et évidemment, il a envoyé valdinguer tous nos habits (including mes sous-vêtements) de l’autre côté de la pièce.
- Attends. J’essaye un truc !
Il prend un air inspiré et se met à froncer bizarrement le nez avec des grimaces grotesques.
- A quoi joues-tu ? je lui demande en rigolant doucement.
- Ma sorcière bien aimée. Ca marchait bien pourtant avec elle.
Je prends mon courage à deux mains et me soulève prudemment.
- Prépare-toi…
- Non Scully ! Pas déjà !
- Pense au canapé !
- Pense à mon petit oiseau si triste sans toi !
Je me glisse de sous lui en serrant prudemment les cuisses.
- Tourne-toi ! je commande.
- Je ne vois pas pourquoi, renâcle-t-il en s’exécutant tout de même. Tu es plutôt irrésistible quand tu cours vers la salle de bain en essayant tant bien que mal de garder encore un peu de mon essence dans ton ventre.

Avec lui, je ne sais jamais vraiment si c’est du lard ou du cochon…


Elle s’est éclipsée et j’entends maintenant l’eau de la douche qui s’immisce en lieu et place de moi-même sur le voile fin de sa chair et sur sa délicate broussaille.
Je me retourne sur le dos et adresse une œillade complice à mon organe.
- T’as bien bossé, p’tit gars !
J’espère que ça suffira à faire pardonner la petite goutte que je viens de faire tomber sur son cher canapé !
J’entends des pas souples et je suis irrésistiblement attiré vers leur origine. Elle apparaît, nue comme un ver, les cheveux en bataille, les joues encore roses et les lèvres pulpeuses.
- Je n’ai pas été trop longue ?
- C’est toujours trop long, lui dis-je en tendant mes bras vers elle comme une invite.
Elle s’approche. Je veux mourir en regardant son corps magnifique qui vient vers moi. Je veux mourir en me noyant dans ses yeux, fièvre et tendresse, tour à tour…
Avec elle, je peux mourir d’amour…

Il tend ses bras vers moi, prêt à m’accueillir contre son corps alangui. Qu’ai-je fait pour mériter un tel homme qui me met les larmes aux yeux et le sourire aux lèvres par un simple geste ? Je m’agenouille près de lui et je laisse traîner mon regard et mes mains soudain timides sur son anatomie. Je le vois en entier. Il est immense, presque trop grand pour moi, me dis-je en fermant un instant les yeux. Ma main caresse délicatement les veines tendues de sa cheville et remonte doucement le long de sa jambe musclée pour prendre la mesure de l’Homme. Je rouvre les yeux et je souris en moi. Il m’observe et me laisse faire apparemment ému. Puis il passe une main derrière mon dos, au creux de mes reins et avec précautions, m’attire vers lui. Je m’allonge contre son torse sans rien dire, cale ma jambe gauche entre ses cuisses et je poursuis ma caresse émerveillée. Je tourne mes doigts sur sa hanche, là où elle se creuse et j’ai envie de l’embrasser. De poser mes lèvres à cet endroit précis.
Je me redresse à peine et coule ma bouche sur son ventre. Du bout de ma langue, je trace le trajet de mon plaisir, ses lignes carrées mais pleines, le sel de sa sueur… Je le goûte et je l’aime. C’est physique, me dis-je. Et ça me va…
Je baise sa chair et j’appuie d’autant mon baiser que je le devine qui retient son souffle. Son ventre se creuse et je l’étreins plus fort encore. Mes lèvres se promènent sur lui, mais plus je descends, plus je ressens l’urgence, le besoin de le couvrir de baisers affamés.
Et pourtant, nous venons de faire l’amour.
Deux fois.
Ma langue se faufile sous son nombril, mes mains passent sous lui et enveloppent ces lunes rondes qui m’ont toujours fait tourner la tête et je lui indique là où je vais…

Il y a paraît-il un petit oiseau qui se sent tout triste sans moi !


TOC ! TOC ! TOC !


- Dana chérie ?


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Message  noisette Mar 15 Fév 2011 - 22:01

Nous nous redressons vivement tous les deux. Je croise son regard balançant entre désespoir et effarement. Il chuchote à mi-voix.
- C’est pas vrai, Scully ? ! Elle a un radar pour interrompre nos jeux sexuels, Maggie ? !
Je hausse le sourcil. Et sur le même ton, je lui réponds.
- Sois gentil. Ne remets plus jamais dans la même phrase « sexuel » et le prénom de ma mère ! Je t’en supplie !
Il pouffe en sautant sur ses jambes et se rue sur mes vêtements.


- Une seconde, Maman ! crie Scully au travers de l’appartement.
Elle attrape ses dessous, son tailleur et son chemisier que je viens de lui envoyer.
- Ouvre chérie !
- Oui, oui ! Je sors de ma douche, tu permets ? !
De sa douche ? ! Mais qu’est-ce qui lui a pris de dire ça ? ! Comment vais-je justifier de ma présence, maintenant ! Je le lui fais comprendre à coup de mimiques affolées. Elle grimace. Je commence à passer mon pantalon. De toute façon, c’est trop tard !
Merde ! Merde ! M…
- Hé bien, ouvrez-moi alors Fox !

Je suspends mon geste et nous nous figeons, stupéfaits. Je manque de me casser la figure avec mon pantalon à moitié remonté.
J’articule silencieusement sur mes lèvres.
< Comment sait-elle ? ! >
Scully hausse les épaules avec fatalisme. Je lis sur sa bouche.
< C’est juste ma mère… >. Elle dissimule tout de même un faible sourire. < Vas-y ! >, me fait-elle signe.
Maladroitement, je termine de reboutonner ma chemise. Fébrilement, je tente de me recoiffer et je m’avance vers la porte.
J’ouvre.

- Bonjour Madame Scully !
J’affecte un air enjoué. J’ai la vague impression que mon sourire est plus que crispé. Je me sens obligé de justifier.
- Nous revenons tout juste d’une mission un peu salissante, j’ai seulement déposé -…
- Comment allez-vous Fox ? m’interrompt-elle en me prenant la main et en me souriant largement.
- Euh bien…
Je bafouille.
Elle entre dans le séjour d’un pas assuré et sans me regarder, elle lâche négligemment.
- Vous avez boutonné lundi avec dimanche Fox…
Je baisse les yeux vers ma chemise.
Meeeerde !
Merde ! Merde ! Merde !

Dana arrive parfaitement apprêtée et prend sa mère dans ses bras.
- Tu pouvais appeler, M’man, dit-elle avec un léger reproche dans la voix.
Maggie caresse sa joue.
- De toute évidence, j’aurai du…
Scully pique un fard. Margareth poursuit sans relever la soudaine coloration de sa cadette.
- Excuse-moi ma chérie mais c’était important.
J’interviens pour tenter de rattraper le coup.
- Euh, Scully. Je vais vous laisser. Merci pour la douche.
Elle me regarde avec incompréhension, puis elle percute quand je lui montre ma chemise.
- Je… Je t’en prie. C’est… toujours ennuyeux ces problèmes de plomberie, ajoute-t-elle perspicace.
Magnifique ! Elle est parfaite. Je me rassérène. Du coup, j’en rajoute une couche.
- J’espère que vous ne vous êtes pas méprise Madame Scully. Je ne voudrais pas que vous vous imaginiez que je compromets l’honneur de votre fille !
Je me force à rire. Scully fronce les sourcils. De toute évidence, elle trouve que je viens d’en faire un peu trop.
Margareth se tourne vers moi, pose tranquillement son sac à main sur la table basse et me rétorque sereinement.
- Compromettez Fox ! Je n’y vois aucun inconvénient !
- Maman ! s’écrie Dana en s’étouffant d’indignation.
- Je plaisante, apaise sa mère. Excusez-moi, Fox. L’humour de la famille souffre parfois de quelques audaces qui ne sont pas du goût de tout le monde.
Maggie me renvoie un franc sourire, très peu contrit à vrai dire. Je me retiens de lui dire que je suis plutôt très au fait de l’audace familiale. Et qu’elle est tout à fait à mon goût !
Mais la mère de ma partenaire repasse immédiatement en mode pragmatique et se tourne vers sa fille.
- Ma chérie, tu connais Richard Blake ?
Je prends ma veste et m’apprête à prendre également la tangente. Dana me fait un petit signe de la main pour me dire au revoir. Je crois lire dans ses yeux l’ombre d’une déception.
- Ca me dit vaguement quelque chose. Je devrais je suppose ?
- Il est policier, acquiesce Margareth et à l’occasion il travaille avec le FBI.
- Ah…, ponctue Scully indifférente.
Je vais y aller…
- Il était à ta réunion ce matin…
Je sursaute. Dana vient de perdre brusquement tout flegme et vire cramoisie de nouveau.
Nos regards se croisent et cette fois, c’est un sentiment proche de la terreur que je peux lire dans les yeux de ma partenaire.

Pitié mon Dieu ! Pas cette réunion ! Dites-moi que ma mère n’a pas eu vent de cette réunion ! ! !
Je suis à deux doigts de me décomposer. Ce n’est pas possible ! La femme qui m’a mise au monde ne doit pas savoir * ça * ! ! !


Margareth Scully vient de lâcher une bombe et maintenant elle regarde autour d’elle et cherche une place où s’asseoir. Elle avise le canapé.
J’ai un flash.

Le canapé… Le canapé sur lequel il y a quelques secondes à peine, nous…
Le canapé qu’il ne faut surtout pas tâcher encore !

Oh mon Dieu ! La goutte ! ! !
MA goutte ! ! !

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Message  noisette Ven 18 Fév 2011 - 11:52

Richard Blake ! Putain ! Quel est cet enfoiré qui a sauté sur un téléphone pour appeler ma mère et lui raconter mon putain de morceau de bravoure ou de connerie, c’est à voir !
Je n’en reviens pas ! Il y a un flic à New York qui continue à rapporter aux mamans ! Et il a fallu que ce crétin me balance, moi !
Maman me dévisage avec ce regard perçant qui m’a toujours mis dans mes petits souliers. Mulder n’est pas parti et suit les mouvements de ma championne de daronne avec un air qui n’est pas sans me rappeler sa « panic face »…
- Dana, tu ne te rappelles vraiment pas de Richard Blake ?
- Quelle importance ? ! je marmonne.
- Le petit Ricky ! insiste Maman. Pourtant qu’est-ce que vous avez pu nous donner comme cheveux blancs à Cathy et à moi quand vous faisiez vos « aventures » en vous échappant de la base !
Ricky ? Ricky ! Je la fixe, incrédule.
Ricky, c’était Richard ?… Je ne m’étais jamais posé la question. Et Blake, c’était peut-être bien en effet le nom de famille d’une des meilleures amies de Maman à Miramar.
Mais bon sang, ça fait probablement trente ans que je n’ai pas revu mon amoureux d’en-dessous l’âge de raison (et ça, ça ne compte pas) et il ne trouve rien de mieux à faire que -…
- Nooooon ! hurle Mulder.
Je sursaute et Maman se fige. Mulder se précipite près d’elle.
- Ne vous asseyez pas ici, Madame Scully !
- Maggie. Je vous ai déjà dit que vous pouviez m’appeler Maggie, Fox…
- Prenez le fauteuil Maggie. Il est beaucoup plus confortable !
Mais qu’est-ce qui lui prend ? ! Il essaye de toute évidence de me dire quelque chose en roulant des yeux vers la direction de mon canapé mais je ne saisis pas…
J’hésite. Je crois comprendre. Ça le gêne qu’elle s’asseye là où…
Mmm. Tout bien réfléchi, il a raison, le fauteuil c’est mieux !
- C’est vrai Maman…
Je lis la gratitude dans l’expression de Mulder.
- Je ne suis pas encore sénile. Je saurai me relever et j’aime bien ce canapé !
Elle se dégage et s’apprête à s’installer.
Mulder lui passe devant et se laisse tomber largement sur les coussins en lui soufflant la politesse avec un culot qui me crucifie.
- Mulder !
Maman le dévisage, assez stupéfaite (ce qui est intéressant je dois le dire parce que peu de personnes arrivent à déstabiliser ma mère !) et puis soudain, ses traits se détendent au fur et à mesure que ceux de Mulder se tordent, mortifiés.
- Je vois, murmure-t-elle.
- Maggie pardonnez-moi, je suis un rustre et votre âge n’est pas en cause mais c’est juste que j’ai maladroitement défoncé les ressorts en m’asseyant vivement tout à l’heure et je ne voudrais pas que vous vous blessiez.
- Vous avez défoncé les ressorts ? sonde ma mère avec maintenant un petit sourire en coin qui me fait frémir.
J’interviens.
- Oui, bon, c’est sans intérêt tout ça.
Elle me regarde bien en face. Longuement. J’avale ma salive et je lui désigne le fauteuil. A pas lents, elle va s’y asseoir.
- Tu venais pour… ?
Je m’assoie à côté de Mulder qui ne semble pas résolu à décoller tout compte fait. Les yeux de ma mère vont de lui à moi et elle consent finalement à entamer la discussion.
- Richard vient parfois me donner un coup de main lorsque j’ai du bricolage à faire et que tes frères ne sont pas là. Il habite à deux rues de chez moi.
- Tu peux m’appeler Maman si tu as besoin d’aide.
- Je sais chérie mais tu as une vie très occupée et Richard est un charmant garçon toujours disponible. Ca me fait plaisir de le voir. Il est très drôle en plus. Elle ajoute avec un sourire. Tu as toujours craqué pour ceux qui savaient te faire rire…
Je sens derrière moi Mulder qui retient un commentaire. Je ronchonne.
- Je ne suis pas sûre qu’il y parviendrait aujourd’hui… Je ne sais pas… une intuition !
Maman a du sentir mon animosité.
- C’est quelqu’un de bien.
- Ah vraiment ! je provoque.
Un mec bien qui rapporte !
- Tu ne l’avais pas reconnu ce matin ? me demande Mulder.
Je lui réponds d’une voix sourde.
- Ca fait une éternité que je ne l’ai pas vu. Il devait avoir 7 ans la dernière fois…
- Et tu aurais du mal à le reconnaître, ajoute ma mère soudain plus grave. Il a eu un grave accident de voiture il y a six mois. Très grave.


Je regarde Scully et je sens que tout d’un coup sa colère se fissure. Elle cherche, comme moi, parmi tous ces hommes qui étaient là à la réunion ce matin.
Je crois que nous percutons tous les deux exactement au même moment.
Le balafré.
- Il a une longue balafre ? murmure-t-elle.
- C’est lui, confirme Maggie.
- Ricky… souffle ma coéquipière manifestement secouée.
Il y a un long silence.
- Il est venu me trouver à l’improviste après ta réunion. Il voulait savoir s’il pouvait te joindre…
Accident ou pas, je commence à détester ce mec qui se décide à appeler son amie d’enfance le jour où il l’entend proclamer à la ronde qu’elle est extrêmement bien baisée ! Je grince.
- Il pouvait lui parler juste après que je sache.
Margareth pose ses yeux tranquilles sur moi.
- Je crois savoir que vous avez été immédiatement convoqués dans le bureau du Directeur adjoint… Non ?
Elle revient à sa fille.
- C’est bien ça, Dana ? demande-t-elle sur un ton bien plus sévère.
- Maman…
Scully ne baisse pas les yeux mais je vois dans son regard un éclair de tristesse. Elle ne veut pas décevoir sa mère. Et là, je doute que les péripéties de la journée soient du goût de Madame Scully en dépit de son sens de l’humour.
- Tu m’as toujours appris à me défendre.
- Richard s’inquiétait pour toi. Il m’a dit que tu t’étais mis à dos des gens puissants.
- Il a raison. Ce sont des gens malhonnêtes et je ne regrette pas d’avoir…
- Provoquer ? complète Maggie l’œil noir.
Scully se tait.
- Dana…
- Je crois que j’ai passé l’âge des réprimandes, Maman.
- Ca n’interdit pas de tenter de réagir avec un brin de sagesse. Tu y as pensé ? !
Re-silence. Lourd.
- Scully a eu raison !
Je croyais me faire cette réflexion en moi-même. Je l’ai dit à voix haute. Margareth se tourne vers moi.
- Elle a eu raison de se mettre en danger, Fox ?
- Vous auriez fait pareil ! Ils étouffent une affaire de meurtre !
Maggie me fixe.
- J’aurais fait…pareil ? Croyez-vous ?
Je me ratatine. Elle se lève. Nous suivons son mouvement.
- Chérie, dit-elle en s’adressant à sa fille. Je ne sais pas tout ce que tu as encore inventé pour ne rien faire comme les autres. Richard n’a pas voulu rentrer dans les détails. Il m’a juste dit que tu les avais mouchés avec, je cite, « une grande classe nonobstant un sens certain de la provocation », que c’était un spectacle plutôt réjouissant mais que tu risquais de payer très cher pour ton insolence.
Je souffle. Maggie ne sait pas alors ? ! Elle ne sait pas les « détails » !
Je sens que Dana aussi est tout d’un coup infiniment soulagée !
- Je lui ai donné ton numéro, conclut-elle.
Elle se dirige vers la porte d’entrée, pose sa main sur la poignée puis fait volte-face pour dévisager sa fille avec un air qui me bouleverse. Elle est inquiète. Vraiment.
Elle pose ses mains sur les épaules de Dana.
- Jure-moi que tu ne prendras pas de risques inutiles et jure-moi que si tu as un problème, tu le diras avant qu’il ne soit trop tard.
- Je ne cherche pas délibérément les problèmes, Maman, murmure ma moitié en serrant sa mère dans ses bras avec tendresse mais trop de pudeur pour que l’étreinte se prolonge.
Sans lâcher sans fille, Maggie ajoute.
- Je ne vous la confie pas Fox parce que Dana me ferait une scène pour me reprocher ma vision rétrograde de la situation mais je n’en pense pas moins.
- Je reste avec elle, souris-je.
- Je sais, approuve doucement ma quasi-belle-mère en fixant Dana. Je sais que vous savez… la rendre heureuse.

Maman a un drôle d’air en disant cela. Je suis à nouveau prise d’un doute. Que lui a dit Ricky exactement ?
- Mais veillez à la garder en vie… prie ma mère.
- La garder en vie. La rendre heureuse, répète Mulder un peu pris de court.
J’ai besoin de savoir ce qu’elle connaît exactement.
- Me rendre heureuse… ?
- Sachez Fox, murmure ma mère tout en me regardant, que dans la famille, nous sommes extrêmement bien -…
Oh mon Dieu ! Ce sourire ! J’en ai des suées froides !
- … informées ! conclut-elle.
Je souffle.
Mais.. « informée » ? < Walter… > me chuchote-t-elle à l’oreille.
Walter ?
Je regarde ma mère. Elle me regarde. Tout d’un coup, je réalise que peut-être pour la première fois, je la vois comme une femme. Et qu’elle m’observe de la même manière.
- Skinner ? je lui murmure la voix étranglée.
Elle rit doucement. Ma mère a un joli rire. Même si là, je me sens un peu bizarre à l’idée que…
- Il n’y a rien, me rassure-t-elle à mi voix.
Je lui souris. Rien ? Peut-être. Ou peut-être pas. Ma mère est une femme, après tout. Encore belle… Je ne veux pas penser plus loin. J’ai juste envie de l’embrasser. Je voudrais qu’elle soit heureuse comme elle me souhaite de l’être.
- Je ferai attention, Maman, dis-je en embrassant sa joue poudrée.
Elle ouvre la porte et s’éloigne. Nous la regardons disparaître.
Je crois qu’elle sait tout.
- Elle sait ? demande Mulder en passant son bras derrière mes épaules.
- C’est ma mère. C’est un X-Files. Elle a un troisième œil !
Il rit et nous refermons le battant derrière nous.

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Message  noisette Mar 22 Fév 2011 - 23:08


Richard Blake se lève en me voyant arriver. Il a du charme. Je me rappelle mon amoureux d’enfance. Sûr qu’il a changé mais il a une présence. Je me demande comment j’ai fait pour ne pas le remarquer hier…
J’étais préoccupée au début…
Puis… accaparée !
Je suis face à lui. Il hésite visiblement quant au salut à adopter et finalement me tend la main.
- Bonjour Dana. Tu permets qu’on se tutoie. Je sais que ça fait longtemps, mais c’est ce que nous faisions avant, ajoute-t-il dans un sourire.
Je le regarde. Il y a beaucoup de choses que nous faisions avant que nous ne ferons définitivement plus maintenant. Il doit se dire la même chose alors que je n’ai toujours pas saisi sa main.
- Mon argument est un peu faible. Si ça peut te rassurer sache que je ne te demanderai plus de jouer au docteur en souvenir du bon vieux temps.
Pour le coup, je souris à mon tour. Je ne jouerai certainement plus au docteur mais je peux bien embrasser un ami d’enfance. Je lui fais la bise – ça a l’air de le surprendre - et je m’assoie sur la banquette ocre de l’autre côté de la table.
- Je t’ai maudis Ricky ! je commence en guise d’ouverture.
Il me regarde à nouveau un peu interloqué et s’assoie lentement.
- Je savais que je n’aurais jamais du te piquer ta pelle chérie avec un petit poisson qui nageait dans le manche…, commente-t-il contrit.
- C’était toi ?!
- Ce n’est pas pour ça que tu m’as maudit ?
Je prends une longue inspiration.
- Qu’est-ce qui t’a pris de raconter cette réunion à ma mère ? !
Il ne dit rien pendant quelques secondes, puis fait un signe à la serveuse. Elle s’approche.
- Tu veux quelque chose Dana ?
- A part des explications ?
Je soupire.
- Un expresso, ça ira.
- Deux, commande-t-il à la jeune femme qui repart.
Il se tourne vers moi.
- Va pour les explications…
- Je ne suis là que pour ça.
Je l’ai coupé brutalement. Je m’en veux un peu. Ca a l’air de l’attrister mais il se reprend.
- Je comprends. Ecoute, je ne t’ai pas demandé de me rejoindre dans ce café ce matin pour t’emmerder. Je n’ai fais de pari avec personne comme quoi je décrocherai un RV avec la plus belle femme du FBI et la mieux baisée qui plus est -…
Dans son regard, je décèle une lueur de malice. J’essaye de rester de marbre. Il redevient sérieux.
- … Je voulais te parler parce que tu n’as pas assisté à l’après réunion entre ces connards et que je voulais que tu sois au courant de ce qui se trame contre toi.
J’ouvre grand mes oreilles.
- Ils veulent discréditer ton rapport et te discréditer toi par la même occasion. Et hier, tu leur as donné la matière pour le faire…
- Je rêve… Ils ne vont pas utiliser ça contre moi ? ! dis-je en soufflant.
- Tu les as humiliés en les renvoyant à leur inconséquence. Ils ne se priveront pas de te rouler dans la boue, crois-moi. Et j’en suis le premier furieux mais à défaut de réussir à les en empêcher, je peux au moins t’avertir de la sauce à laquelle ils vont te manger.
- Quelle sauce ?
- La sauce nympho.
J’en reste scotchée. Ricky me regarde et il a l’air sincèrement écœuré des manœuvres qui se trament derrière mon dos.
- Moi nympho ? je murmure encore sonnée.
- Jusqu’à la réunion d’hier, ils n’excusaient pas que tu leur fasses front. Depuis hier, ils ne te pardonnent pas d’être simplement une femme heureuse…
Je lève les yeux vers lui. Ca me touche qu’il résume ainsi mes paroles qui étaient un peu moins élégantes que ça.
- Ce n’est qu’avec Mulder, dis-je maladroitement en tentant de me justifier tout en me disant que je n’ai rien à justifier.
- Arrête tout de suite ! me coupe-t-il. Je ne veux pas entendre ça. Je te crois sur parole quant tu me dis qu’il n’y a que Mulder mais de toi à moi, tu pourrais t’envoyer tous les mecs que tu veux, faire des parties à trois ou être branchée SM que ça ne changerait rien au fait que ce ne sont pas leurs oignons et que ta vie privée ne regarde que toi ! Et là, ils vont s’en donner à cœur joie parce que tu es une femme et que leurs petits esprits pervers se délectent à l’avance de te traîner dans la boue pour des raisons soi-disant de mœurs.
La serveuse apporte nos cafés et nous restons silencieux un moment. Je tourne lentement ma cuillère dans le liquide sombre.
- Et concrètement, que veulent-ils faire ?
- Faire courir des rumeurs jusqu’à ce que ta vie au bureau soit un enfer.
- Jusque là, je crois que j’ai malheureusement fait toute seule le nécessaire pour alimenter de telles rumeurs et qu’il y ait des vagues à mon sujet, non ?
Je suis amère.
- Ils vont en rajouter. Qu’as-tu dis de vraiment gênant à part de contester l’appellation « mal baisée » ? Rien ! Et entre nous, si les gens ont fait le lien avec Mulder, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’un scoop. Ca fait belle lurette que votre couple est connu ! J’en entends parler depuis des années…
- Alors il faut croire que la rumeur a précédé la réalité.
Il me dévisage surpris.
- C’est vrai ?
- Nous ne sommes ensemble que depuis dix mois.
- Ah ben ça !
Il se gratte la tête. Je reprends la main.
- Ecoute. Ce que peuvent penser les gens du bureau, je m’en fiche. J’ai l’habitude. Pendant toute ma formation à Quantico, j’ai hérité du surnom « la reine de glace » et je sais bien qu’aujourd’hui, les X-Files amusent beaucoup de monde et donnent du grain à moudre à l’imagination sans limite de ceux qui n’ont rien de mieux à penser. Ce n’est pas grave, Ricky ! Il n’y a pas de quoi fouetter un chat.
- Tu ne dirais pas la même chose si tu apprenais que des photos de toi fouettant autre chose qu’un chat circulaient…
- QUOI ? ! ! !
- Ne les laisse pas installer leurs médisances et leurs sales manip…
- Je ne fouette personne, bordel ! Ce sont des conneries ! Des foutus montages !
Des gens se retournent vers nous. Je crois que j’ai crié. Heureusement ce café n’est pas près du bureau, il ne manquerait plus que ça ! Je me retiens d’exploser et je tente de poursuivre en baissant le ton, mais je fulmine.
- Je vais les attaquer ces enfoirés !
- Clayton et Stiletti se sont murmuré des cochonneries de cet ordre. J’ai entendu qu’ils comptaient t’attaquer par là. Mais, pour le moment, une telle photo n’est pas encore tombée dans mes mains… ni dans celles de celui qui est mon soutien au FBI -…
- Ton soutien ?
- Tu le connais, je crois. Enfin bref, je sais que ce sont leurs méthodes. Les fausses rumeurs, les photomontages… Ils ont déjà fait le coup à un de mes collègues. Tout le monde le regardait de travers, il s’est retrouvé au placard -…
- Pour ça, je ne risque rien, je suis déjà au fin fond du sous-sol ! je le coupe en ricanant.
- Ils pourraient te retirer les X-Files en prétextant n’importe quoi pour t’enfoncer, Dana !
Je tressaille.
- Ce n’est pas rien ce qu’ils sont capables de faire, crois-moi…
Il a soudain l’air terriblement accablé. Je ne sais pas pourquoi je prends sa main.
- Est-ce qu’ils t’ont… ?
- Moi non. Gary, oui. Il a fini par…
- …
- … se suicider.
- …
- J’ai perdu un ami à cause d’eux. Je ne veux pas revivre ça.
- Je ne les laisserai pas faire.
- Je sais. C’est pour te proposer mon aide pour la riposte que je suis là…



*************


Je suis en train de ruminer en me balançant sur mon fauteuil depuis une bonne demi-heure. Je pense à Scully qui prend un café avec son amoureux d’enfance. J’ai l’impression de n’être que l’ombre de moi-même quand je la sens loin de moi. Quelqu’un frappe à la porte.
Pas Scully.
Je reconnais son coup entre mille.
- Entrez.
Kim entre dans la pièce. Elle tient une enveloppe dans sa main. Je me redresse et lui adresse mon plus beau sourire.
Elle est plutôt mignonne et j’aime bien discuter avec elle. Elle me trouve toujours drôle et irrésistiblement intéressant… contrairement à d’autres un rien plus critiques, songes-je méchamment par dépit.
- Bonjour Agent Mulder. Je n’interromps… rien ?
Je ris.
- Pas aujourd’hui.
Elle a l’air intimidé.
Non. Mal à l’aise plutôt.
Pourtant généralement, elle est plutôt à l’aise avec moi.
- Donc… je présume que l’agent Scully n’est pas là ?
- Vous savez, il nous arrive de travailler... !
Elle a un mince sourire, légèrement pincé.
Mmm… Ca, ça ne la fait pas spécialement rire… Je reprends pour calmer le jeu.
- Elle n’est pas là encore. Elle ne devrait plus tarder, j’imagine. Ne me dites pas que vous vous êtes choisi une nouvelle copine de ragot sinon je serai très vexé !
- Dans le genre ragot, je ne suis pas sûre que celui-là vous plaise…
Ca fait quelques années maintenant que Kim vient régulièrement papoter avec moi, de tout et de rien, des couples qui se font et se défont au FBI… Je ne sais pas d’où c’est parti. Certainement pas de moi parce que ça ne me passionne pas plus que ça mais… je suppose que… j’apprécie sa compagnie d’une certaine manière. Et puis Kim n’est jamais mauvaise. Elle a de l’esprit. Ce n’est pas une blonde éthérée comme a parfois l’air de le penser Scully.
Elle est sympa quoi. Et il n’y a pas tant de gens que ça qui viennent spontanément rechercher ma compagnie.
- De quoi s’agit-il ?
Elle hésite encore.
- Je ne sais pas si…
- Kim, Scully et moi nous n’avons pas de secret l’un pour l’autre…
Elle me regarde bizarrement. Et finalement me tend son enveloppe A4 avec réticence.
- Ceux qui envoient ça me débectent. On ne se connaît pas bien, mais si elle a besoin d’aide…
J’ouvre l’enveloppe et je tire les feuilles vers moi.
- … je serai avec elle, conclue Kim tandis que je suis pris d’une sensation d’étouffement fulgurante comme une attaque en posant les yeux sur… ça !.
Je perds l’équilibre et je m’explose la tête contre le mur.



Mon dernier souvenir est de voir Kim se précipiter vers moi. Je crois qu’elle me caresse la joue en disant des choses que je ne comprends pas… et je crois qu’elle me déchire ma chemise…
Scullyyyy ! ! !



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Message  noisette Mer 23 Fév 2011 - 22:34

*************


Il est sur le sol, la chemise grande ouverte. Elle est à cheval sur lui et a ses mains sur son torse. Je la vois se pencher vers son visage.

Les larmes me montent aux yeux. La bile remonte ma gorge. Je vais vomir.
Il ne manquait plus que ça !
Je devrais entrer, la prendre par le col, l’envoyer au dehors de mon bureau et surtout ailleurs que sur mon homme. Je devrais regarder ce salaud de Mulder en face et lui coller la plus magistrale claque qu’il ait jamais reçue.
Mais c’est comme si toutes mes forces s’étaient envolées. Comme si tout d’un coup, sept ans d’illégitimité à être jalouse me revenait en pleine gueule. Je souffle difficilement. Au fond de moi, la Scully qui n’avait pas droit de propriété sur Mulder est toujours là. Celle qui devait le voir flirter avec d’autres femmes sans pouvoir rien y redire, elle est là. Elle n’a jamais vraiment assimilé que ça y est. Maintenant, il est à moi. Enfin… A moi…
Pas tant que ça apparemment…
La colère l’emporte maintenant sur la paralysie. Je crois que je pourrais tuer. Je dois m’éloigner. Au prix d’un effort surhumain, je leur tourne le dos et je claque la porte si fort que les murs en tremblent.
Moi aussi, je tremble. Violemment. D’une démarche raide, je me dirige vers l’ascenseur. J’entends derrière moi la porte de notre bureau qui se rouvre.
- Agent Scully ! crie la blondasse.
Les oreilles me brûlent et je presse le pas.
J’appuie sur le bouton. Elle court vers moi.
Bordel ! Que ce battant s’ouvre !
Elle se rapproche encore.
- Agent Scully ! Attendez !
Ca y est ! L’ascenseur s’ouvre enfin ! Je me rue à l’intérieur.
- Dégagez Kim !
La plaque de métal va se refermer mais elle glisse son pied. Risqué avec ce matériel défectueux !
- Aaaah !
Elle crie. Et j’en retire immédiatement un plaisir intense et coupable.
- Aidez-moi ! Mon pied est coincé !
- Je ne suis pas sûre d’en avoir envie, maugrées-je.
Mais bon. Je tire le cadre lourd à deux mains et parviens à lui dégager la cheville. Elle a mal de toute évidence.
Pendant une seconde, j’ai pitié pour elle. Mais quelle conne je suis ! ! !
- Merci, lâche-t-elle en se mordant les lèvres.
- Maintenant, foutez-moi la paix Kim sinon, il n’y aura pas que votre pied qui se retrouvera en bouillie, croyez-moi !
- Mais… ! proteste-t-elle.
L’ascenseur se referme sur son visage abasourdi. Je me laisse tomber contre la paroi du fond. A quoi joue-t-elle ?
A QUOI JOUE-T-ELLE PUTAIN ? ! ! !

A nouveau les larmes me viennent.
Et lui ? Comment a-t-il pu me faire une chose pareille ? ! ! !



*************


- C’est elle ? je crie.
Bordel ! Bien sur que c’est elle ! Qui d’autre aurait claqué ainsi la porte en manquant de faire s’écrouler tout le bâtiment. A tous les coups, elle s’est imaginé n’importe quoi. Scully a toujours été jalouse. Même quand elle n’en avait pas vraiment la légitimité. Qu’est-ce que j’ai pu rire à la voir essayer de contenir sa colère et son dépit parfois.
La vache ! … Ouch…. J’ai mal à la tête !
Bon, on attendant, là, ça ne rigole plus. Scully nous a vus dans une position… ben… équivoque et maintenant… elle doit être folle furieuse !
- C’était elle, confirme Kim en revenant vers moi. Elle grimace en se tenant la cheville. Je crains de n’avoir commis un impair en vous grimpant dessus, ajoute-t-elle en toute innocence.
- Ce n’est pas de votre faute. Elle est un peu…
Je lui adresse un sourire en guise d’excuse.
- … un peu sanguine, peut-être ?
- Scully est du genre implosif. Elle contient tellement que c’est à l’intérieur que ça pète. Dieu sait ce qu’elle va se mettre en tête…
- Incroyable ce que les gens peuvent s’imaginer parfois, commente Kim avec un étrange sourire qui se glisse sur ses lèvres.
- Euh…
- Elle a déchaîné l’imagination de ces messieurs avec sa sortie d’hier à la réunion, mais de vous à moi…
Elle avance à pas chaloupés vers moi. Tiens, oubliée la cheville… Je la regarde et je me sens tout chose.
- … si elle est extrêmement… hum…, vous savez, c’est donc bien que vous êtes extrêmement
- Kim !
- Adroit, non ?
Je suis littéralement mortifié. Kim serait en train de… ?
Ses traits se détendent soudain et elle rit.
- Vous devriez vous voir, Mulder ! Ca vaut le détour !
Bon sang ! Le poids en moins ! J’ai cru mourir avec son petit numéro !
- Rassurez-vous. Je ne suis pas assez téméraire pour risquer l’affrontement avec Dana Scully en ce qui vous concerne, se marre-t-elle.
Maintenant que je suis rassuré, j’ai furieusement envie de faire le malin.
- Vous renoncez bien vite, je trouve !
- Qui a dit que je renonçais ? J’ai juste dit que ça ne se ferait pas sans elle… susurre-t-elle avec une moue passablement licencieuse.
Gloups.
Finalement si. Je suis mourru.
Je n’ai pas rêvé ! Cet air gourmand qu’elle a…
Ooooh ! Kim ! ! !
Elle balaye d’un geste désinvolte de la main sa Proposition.
Et quelle proposition ! Est-ce que j’oserais jamais en parler un jour à Scully ?
Mmm. Oui.
Le jour où je voudrais qu’on me suicide ! ! !
- Laissez tomber ! De toutes façons, j’ai déjà quelqu’un, dit-elle en reprenant son attitude habituelle de Kim-la-bonne-copine.
- Ah, dis-je stupidement.
Elle me tourne les talons et je jurerai que je l’entends murmurer « Quoi qu’il ne dirait probablement pas non ! »…

Je suis encore sous les chocs. Ma tête. La … proposition
Je jurerai que j’oublie quelque chose…
Kim passe la tête derrière la porte.
- Et sérieusement, allez voir Scully. Qu’elle vous examine et surtout, dites-lui pour les photos. Je vais renvoyer le message à l’expéditeur en disant que c’est un montage. Qu’elle m’appelle pour qu’on en parle.
Photo ? Montage ?
De quoi parle-t-elle ?
J’ai un flash.
Photo…
Oh, Scully ! Non ! ! !


*************


Peut-être me suis-je méprise… Peut-être que j’ai mal interprété des signes… Parce que… il m’aime, non ?
Peut-être que Kim lui a sauté dessus et qu’il n’a pas pu se défendre !
Oui. Enfin bon. Il faudrait que je reste crédible avec mes peut-être…

Je traverse les couloirs à pas vifs depuis quelques minutes laissant les pas me guider vers mon but quand je réalise que les gens se retournent discrètement sur mon passage. J’entends des murmures dans mon dos. J’accélère.
Alors, ça y est ? Ca commence déjà…

Je ne dois pas me laisser déstabiliser par Mulder ou Kim. Je dois garder ma ligne et avancer, coûte que coûte. Parce qu’en termes d’ennuis, j’ai déjà de quoi faire.
Compartimenter. Voilà ce que je vais tenter. Je compartimente, et ce soir, au calme, je lui administre la baffe de sa vie. Et puis je lui demande des explications.
Ou l’inverse peut-être…
On verra.
En attendant, je dois aller trouver le « soutien » de Ricky au FBI… Si j’avais su que c’était lui…
Je tire un peu sur ma veste pour me redonner une contenance et je frappe à la porte du labo.
- Entrez ! me lance une voix de l’intérieur.
Je tourne la poignée et j’entre.
Il se tourne vers moi et lorsqu’il me reconnaît, il se lève et vient à ma rencontre avec un air grave, visiblement désolé.
- Je n’aurai pas cru que je viendrais un jour discuter bagatelle avec vous, lances-je le plus bravement possible en faisant mine d’en rire.
Il ne répond pas et me tend deux feuilles. Je les saisis, pas vraiment étonnée mais avec une sourde angoisse qui monte en moi. Les choses vont vite paraît-il dans ce genre d’affaires… Immédiatement son visage s’empourpre et il se détourne, comme s’il ne voulait pas s’immiscer dans l’intimité des mes émotions.
Je baisse les yeux et j’ai un hoquet.
Les salauds ! ! !
Je ferme les yeux comme si cela pouvait repousser l’image détestable que je tiens entre mes mains.
- Ce n’est pas moi, je murmure dans un souffle.
- Je n’en ai jamais douté, dit-il d’une voix que je ne lui connais pas et qui vibre d’une colère contenue.
Et d’un geste mâle et étonnamment assuré, il me reprend les photos des mains et les passe à la déchiqueteuse en serrant les dents. Il récupère les bandelettes fines puis se dirige d’un pas déterminé vers le petit cabinet rattaché à son espace. Je le vois disparaître deux secondes et ressortir aussi vite laissant résonner derrière bruit le bruit éclatant comme une cascade d’une chasse d’eau.
- Voilà ! grince-t-il. Maintenant chaque chose est exactement à sa place !
Vraiment ? Parce que moi, là, je suis au trente sixième dessous. J’hésite entre pleurer et hurler. Et le pire, c’est que je sais que je ne ferais aucun des deux.
- Agent Scully ?
Je me tourne vers lui.
- Je suis toujours là…
- Demandez-moi ce que vous voulez. On va leur faire ravaler leur merde, assène l’habituellement si pacifique agent Pendrell.


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Message  noisette Ven 25 Fév 2011 - 23:47

Je dois la retrouver avant que…
1) elle ne se mette martel en tête
2) elle découvre autrement que par moi ce qui circule
C’est presque une question de vie ou de mort. Je me lance dans les couloirs. Et à voir, les regards de mes « collègues » sur moi lorsque je passe, nul doute que l’offensive de Clayton et Stiletti a déjà bien progressé.
Alexander Brastov, un agent du service de protection des témoins, m’arrête en me saisissant le bras.
- Je suis pressé, Alex
- Tu cherche Scully ?
- Ouais !
Je le défie du regard. S’il a un problème avec MA Scully, qu’il balance ! Et je lui ferai tâter de mon poing !
- Elle s’est fait des ennemis hier, n’est-ce pas ?
- Je n’ai pas le temps !
Je me dégage vivement. Et je commence à m’éloigner à pas vifs.
- Deux choses alors, me crie-t-il dans le dos. Primo, elle est au labo…
Je me retourne et je reviens vers lui.
- Merci, je lui dis après une hésitation. Et… deuxio ?
- Deuxio, c’est un faux n’est-ce pas ?
- A ton avis ? !
- Je pense que c’est un faux. Ca ne lui ressemble pas.
Je sens soudain mes épaules qui s’affaissent. Ils sont en train de démolir la femme que j’aime et je ne sais pas comment les en empêcher.
- Tout le monde est déjà au courant ?
- On ne parle que de ça ce matin… après avoir glosé hier sur son « extrêmement bien… » - il s’arrête prudemment – euh…
- Je vois. Tout le monde s’en donne à cœur joie.
- Certains oui.
Je l’interroge du regard.
- Et les autres ?
- Les autres ne peuvent s’empêcher de noter la sortie très opportune de ces photos compromettantes, Mulder. Et puis…
- Et puis…
- Dana Scully est une femme mystérieuse pour la plupart d’entre nous mais elle est respectée. Et pour beaucoup, ce qu’elle a dit hier ne la rend que plus respectable…
- C’est vraiment ce que tu penses ?
- Oui, mec.
- Alors fais-le savoir ! Ce n’est pas Scully !
Et je repars un peu plus vite vers le labo. Alors il y en a quand même au moins deux qui sont avec nous… Ca ne m’étonnait pas de la part de Kim mais Brastov… Franchement, ce type, je le connais à peine… Enfin tant mieux, me dis-je tout en croisant les œillades ricaneuses d’autres qui semblent vachement moins bienveillants.
J’arrive à l’ascenseur et alors que j’attends la cabine, je vois cette ordure de Porter taper dans les mains de deux de ses collègues en gloussant grassement. Il se dirige vers moi à grands renforts de clins d’œil vers sa basse-cour. Ca pue le pari de couilles molles !
- Hey ! Le martien ! m’apostrophe-t-il avec une familiarité que rien ne lui autorise à part une insondable vulgarité.
Je ne lui réponds même pas.
- T’es pas avec « Maîtresse Scully » ce matin ? ! Ah non, je suis con, elle en a d’autres à fouetter la salop-…
C’est plus fort que moi, je ne peux pas ! Je lui saisis le col sans lui laisser le temps de terminer et je le plaque contre le mur.
- Ta gueule, Porter ! Et tiens-toi en à ton constat lucide : t’es effectivement le roi des cons !
Il a du mal à respirer, mais l’enfoiré me crache quand même.
- Ca vaut mieux qu’être le roi des cocus.
Je le relâche et il s’écroule parterre. Je rentre dans l’ascenseur qui vient de s’ouvrir et alors que le battant se referme, je lui lance.
- C’est pas à toi que ça arriverait, hein ? ! Pas une femme n’est assez bête pour vouloir de toi même une heure !
Il frappe contre la porte mais c’est trop tard. L’ascenseur m’emporte déjà vers les hauteurs du building.


*************


Je ressors du labo. Pendrell est un prince. Ca en fait au moins un sur terre !
Il m’a promis de faire savoir le plus possible que les photos étaient des montages. Il a trouvé des indices paraît-il et il se fait un devoir de dénoncer la supercherie et de « déniaiser tous ceux qui gobent sans réfléchir » je le cite. Je l’ai rarement vu aussi remonté.
C’est bon de savoir qu’il y a des gens qui ne croient pas une seconde à ces caricatures sado-maso mais bon sang, si j’avais les connards qui ont fait ça devant moi, je serai capable de les étrangler, je crois !
Tant de pulsions meurtrières en si peu de temps ! Je ne suis pas sur la bonne pente ! Seigneur, il faut que je retrouve ma tête froide et ma sérénité. C’est vital. Sinon, je ne ferai que m’enfoncer aux yeux des tous les petits esprits qui n’attendent que ça.
Mais pourquoi ? !… Pourquoi au nom du ciel Mulder m’a-t-il fait… ÇA juste LÀ ? ! ! !
Je souffle devant la porte de l’ascenseur. Je bascule ma tête vers le ciel pour essayer de faire rentrer les larmes qui menacent de s’échapper du coin de mon œil. J’entends le mécanisme qui s’ouvre. J’ai réussi à ravaler ma larme, je regarde droit devant moi.

Lui !


Toi !

Je fais un pas en arrière, mais il m’attrape et me ramène de force à l’intérieur de la cabine. Il appuie sur le bouton de notre sous-sol, me prend par les épaules et me dit.
- Maintenant, écoute-moi !

Paf !
(Dieu me pardonne ! Je n’ai pas pu la retenir celle-là parce que -…)


Paf !
(Bordel non ! Qu’est-ce que j’ai fait ? !)



J’en reste sur le c…
Il m’a renvoyé ma baffe !
Il me dévisage, manifestement horrifié par ce qu’il vient de faire.
Et moi, je me demande si je ne suis pas folle d’avoir ainsi frappé l’homme… que j’aime. Mais qui m’a, semble-t-il… trompé…
Il y a un silence sépulcral entre nous.
Et puis, de manière presque autonome, j’entends ma voix qui prononce un improbable :
- Un partout !
Il écarquille les yeux.
- Scully…
- En fait, non, rectifies-je. Tu avais une claque d’avance n’est-ce pas ? ! Et vous étiez à deux contre un, ça manque -…
- Scully arrête, supplie-t-il.
- … ça manque singulièrement de classe ! je poursuis en grinçant des dents malgré moi tant la rage m’étouffe.
- Ce n’était pas ce que tu crois !
- Et tu ne sais pas la meilleure ? ! Tu as bien choisi ton jour pour m’exposer à ce genre de scène-qui-n’est-pas-ce-que-je-crois parce que, moi aussi j’ai une révélation pour toi : figure-toi que je viens de découvrir qu’apparemment, je fais du somnambulisme sexuel sado-maso en ton absence !



Ca me fait mal de la voir ainsi. Elle essaye le cynisme mais je la sens démontée. Et c’est pour une bonne moitié à cause de cette connerie de méprise.
- Je sais pour les photos Dana…
Elle ravale sa salive et me regarde blessée. J’ajoute précipitamment.
- Je sais que ce n’est pas toi…
A cet instant et pour changer, la machine hoquette et s’arrête entre deux étages. Très bien ! Parlons alors !
Elle me fusille du regard.
- J’aimerais tellement pouvoir en dire autant à ton sujet !
Elle frappe sur le côté pour faire redémarrer l’ascenseur et il se remet immédiatement en marche mais cela ne me va pas. Je l’écarte, elle, et je tape à nouveau à droite du panneau. Je n’avais jamais essayé ! Ca marche ! L’ascenseur stoppe net !
Si les yeux de Scully étaient chargés, je serai déjà mort à l’heure qu’il est.
Elle me repousse et lance à nouveau son poing au niveau de l’emplacement stratégique. Marche. J’abats ma main. Arrêt !
Elle lève son bras, déterminé à ne pas lâcher, je le lui saisis et la plaque contre la paroi et je m’écrase contre elle en murmurant à son oreille.
- Tu vas m’écouter maintenant Scully ! Il ne s’est rien passé avec Kim ! C’est une méprise ! Tu t’es inventé des histoires et tu te fais du mal toute seule ! Regarde-moi ! j’ordonne en prenant son visage entre mes mains.
Elle lève son regard vers moi et je sens comme une fissure dans sa colère.
- Pas une seconde, je n’ai douté de toi face à ces clichés !
- Encore heureux, murmure-t-elle.
Mais je la sens ébranlée.
- Alors ne doutes pas de moi ! Te couper de tout le monde, c’est exactement ce qu’ils veulent. Ne leur offre pas ce bonus !


Dernière édition par noisette le Sam 12 Mar 2011 - 14:37, édité 1 fois

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Message  noisette Lun 7 Mar 2011 - 18:03

Il a raison, je suppose. J’ai soudain du mal à réfléchir clairement. C’est qu’il est contre moi et qu’il a posées ses paumes sur mes joues. C’est que ses doigts viennent caresser subrepticement mon cou. C’est que… ses lèvres effleurent le lobe de mon oreille et que son souffle contre ma peau qui s’enflamme ne fait qu’attiser la brûlure qui me saisit toute entière…
Désespérément, j’essaye de lutter avant de perdre la raison.
- Pourquoi… était- elle… sur toi, alors… ?


Sa voix est rauque et les mots ont du mal à sortir. Dana, quand elle est troublée, a un mal fou à aligner des mots les uns derrière les autres. Dans ces moments, je sais que je l’ai entièrement sous ma coupe. Je saisis une de ses mèches flamboyante et je la fais rouler entre mes doigts.
- Elle vérifiait que j’avais survécu aux photos qu’elle venait de m’apporter.
- Des photos ? ! Quand même pas LES photos ? ! s’étrangle-t-elle.
- Si, LES photos !
Elle se débat, folle furieuse que, selon elle, Kim ait osé balancer. A nouveau, je la maintiens fermement par les épaules et je baisse mon visage presque sous son nez.
- Laisse-moi terminer. Elle est venue parce qu’elle trouve ça révoltant et pour te dire qu’elle était prête à t’aider.
- …
- Mais tu ne lui en as pas laissé l’occasion…, j’ajoute un brin accusateur.
- Elle était quasiment en train de t’embrasser, marmonne-t-elle mais je sens qu’elle faiblit.
- Elle s’assurait que j’étais conscient et que je respirais. Je venais de m’exploser violemment la tête contre le mur.
- On n’a pas besoin de se mettre à cheval sur une victime de choc ou de malaise que je sache !
- Ça c’est juste pour rendre l’opération plus agréable !
Je n’ai pas pu m’empêcher de la provoquer. Elle relève les yeux vers moi et me fusille.
- Et la claque ? Elle était agréable la claque ? ! Parce que là, je -…
Ça aussi c’est plus fort que moi ! J’écrase ma bouche sur la sienne ! Pour la faire taire et parce que… elle est tellement désirable quand elle s’enflamme !

Il m’embrasse si fougueusement que je peine à reprendre mon souffle entre deux attaques de ses lèvres charnues. Elles m’investissent ses lèvres, elles me brusquent, elles m’explorent, affamées. Je me mets à lui répondre avec la même ardeur bien malgré moi. Je suis définitivement perdue pour le bon sens.
Balayé le doute raisonnable ! Je m’en fous !
Je veux bien croire à tout ce qu’il me dit pourvu qu’il m’étreigne et qu’il m’étouffe de ses baisers !
Mes mains se faufilent près de sa taille et viennent retrouver leur territoire en caressant sa peau dont je suis folle. Je commence à tirer sa chemise et j’entreprends fébrilement son torse puis les muscles de son dos. Je ne cesse de le ramener à moi. Je le veux.
Je le veux !
Je laisse couler mes doigts de plus en plus bas, ils s’immiscent sous la ceinture et enveloppent, presque religieusement la chair ferme et parfaitement bombée de ses fesses. Je le presse à nouveau pour le coller à moi.
- Dana… souffle-t-il en me soulevant du plancher et je m’enroule contre son bassin définitivement déconnectée du réel.
Foin du réel ! Je m’abandonne à cette merveilleuse et licencieuse sensation entre ciel et terre. Je me vautre déjà copieusement dans le stupre et la luxure ! Je vais m’envoyer en l’air et, de notre sueur parfumée à l’essence même du désir, je m’en vais baptiser ce triste ascenseur du FBI ! ! !
Je dis !

Drrrrr ! Drrrrr ! Drrrrr !

- Mulder ?! Tu ne te ballades quand même pas ici avec… ?!
- C’est juste mon portable en mode vibreur, éclate-t-il de rire.


Je lui sors mon « accessoire » de la poche. Elle devient cramoisie tout d’un coup. J’adore quand elle a des pensées totalement déplacées !
- Oui bien sûr… C’est… ce que je voulais dire. Hum.
- Menteuse !
- Pas du tout !
- Tu y as pensé, pas vrai ?!
Elle me prend par le col et vient m’administrer un nouveau baiser tellement renversant que j’ai l’impression d’avoir un gourdin à la place de…
- Je ne pense qu’à faire l’amour avec toi, me susurre-t-elle de sa voix de sirène.
- C’est bien ce que je dis ! Tu y as repensé !
Scully et moi, nous aimons bien les expériences… Et en matière de vibrations, hum… nous avons déjà un peu entrepris quelques… recherches ! La suggestion de Kim me revient soudain en mémoire.
Ouais. Le truc, c’est que nos expériences sont des expériences à deux quoi !
- Fox ? Elle me rappelle à son attention.
- Oui ?
- Soit tu réponds, soit tu… optimises ton matériel, suggère-t-elle.
Mon portable trémule, vrombit d’une manière qui m’apparait de plus en plus expressive voire légèrement émoustillante à l’instar du regard rigolard de ma comparse. Je jurerai que la palpitation de mon appareil augmente proportionnellement avec l’impatience de celui ou celle qui cherche à me joindre mais surtout exponentiellement avec mon excitation. Scully me nargue avec une mine tellement effrontée que j’envisagerais bien d’ « optimiser » comme elle dit !
Mais je la descends précautionneusement de mes hanches. C’est mon téléphone quand même !
Elle affiche une moue déçue et croise les bras. Je décroche.
- Mulder ? j’annonce.
- Ça, ça va se payer très cher, me murmure-t-elle en posant sans l’ombre d’une hésitation sa main sur cet endroit très ciblé de mon pantalon.
Je frémis.
- Salut mec ! Ça boume ?
D’un côté, j’entends la voix de Frohike ; De l’autre je me ratatine comme si tout mon mètre quatre-vingt-quatre était aspiré dans ce petit (quoi que) morceau de chair entre mes jambes. J’ai le bide qui gargouille, la langue sèche et je peine à répondre.
- Oui Frohike ? Qu’est-ce qu’il y a ?
Je n’ai pas vanné. J’aurai dû vanner. Je vanne toujours. Il va se poser des questions.
Ça ne rate pas !
- Oh oh ! Je te dérange peut-être ?
Dana (je vais la tuer !) intensifie sa caresse et me plaque bruyamment contre la paroi d’en face.
- Du tout ! je souffle précipitamment.
- C’est quoi ce Boum ? s’enquit mon pote de plus en plus suspicieux.
- C’est rien !
Rien du tout. Des broutilles. Juste la femme la plus bandante au monde qui tient mon sexe à pleine main au travers du tissu de mon pantalon dans un ascenseur du FBI planté entre deux étages. Tout va bien ! Je maitrise la situation ! Je gère !
- Si tu le dis… On a intercepté un truc sur le réseau du FBI, annonce-t-il négligemment.
- Vous avez infiltré notre réseau ?! je m’exclame.
Et la fin de ma phrase m’échappe et s’envole vers les aigües comme un ballon d’hélium qu’on lâche vers le ciel parce que les doigts de Scully, eux, viennent de s’infiltrer dans mon boxer !
- Ouaip ! Et je suis pas sûr que tu vas adorer…
C’est à ce moment précis que pour une raison mystérieuse, la cabine se secoue et se remet en marche. Je réalise que nous sommes presque arrivés. Nous n’avons plus le temps !!!
Aaaaaah !
Les portes s’entre-ouvrent. Dana récupère sa diabolique main. Le poids de l’existence me retombe brutalement sur les épaules.
- Frohike, je te rappelle.

Devant nous, droit comme un I, il y a l’incarnation de la connerie qui nous fait face, un parangon de crétinisme :

Archimbald Stiletti !

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Message  noisette Sam 12 Mar 2011 - 14:33


Un sourire mauvais s’étire sur ses lèvres. Ce type me débecte.
Je sors en lui signifiant ostensiblement mon dédain, mais ça me démange de lui rentrer à nouveau dans le lard. Il ne faudrait surtout pas qu’il me provoque.
Je le dépasse, il n’a pas ouvert la bouche. Mulder me suit avec des yeux affûtés comme un couteau tel un garde du corps. A mon avis, pour lui aussi, il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’il explose.
- Alors, agent Scully ? Toujours d’humeur dominatrice ? ricane Stiletti.

OK. C’est bon.
Il va se la manger sa blague.
Je me retourne.
- Vous avez quelque chose à me dire, Monsieur Stiletti ?
- Rien, rien, s’esclaffe-t-il d’un air supérieur.
Je le toise alors qu’il rentre dans l’ascenseur. Ses yeux brillent d’une autosuffisance ravie. Il soutient mon regard à peine deux secondes et je vois alors passer dans le sien un éclair de pure haine. Je le fixe toujours. Il détourne la tête et fait mine d’appuyer sur la commande d’étage.
Je m’avance et glisse mon pied pour annuler la fermeture automatique des portes.
- Non - j’insiste -, vous avez dit quelque chose.
- Je suis pressé, agent Scully.
A son rictus, je devine que les choses ne tournent pas comme il s’y attendait. Il ne doit pas avoir l’habitude d’assumer une attaque franche. Sa spécialité, c’est plutôt l’attaque en traître et à moitié planqué. Son comportement au cours de la réunion me l’a déjà prouvé.
Fort bien ! Mais je n’entends pas le laisser s’en tirer à si bon compte.
- Dans ce cas, expédions rapidement ceci. Vous parliez de… ?
- J’ai dit que je suis pressé, agent Scully ! Continuez vos insolences et je vous promets d’en référer à votre supérieur !
- Ce qui serait adulte, ce serait de m’en entretenir à moi d’abord, cher Monsieur. Assumez vos propos et discutons ensemble. Quel est votre problème exactement ?
- Je n’ai pas de problème !
- De toute évidence, si ! Vous en avez. Avec moi ou peut-être avec la gente féminine plus largement ?
- Foutez-moi la paix !
- C’est mon côté « dominatrice »… ?


Je vois les yeux de Stiletti s’écarquiller. Scully le tient en joue et il commence à verdir. Mais elle mène un jeu dangereux. Humilier un homme qui a le pouvoir de vous faire mettre à la porte grâce à ses relations, ce n’est jamais très bon… Et à sa façon de grincer des dents, il commence à m’inquiéter.
- C’est votre truc, n’est-ce pas ? Soumettre les autres ? crache-t-il soudain. Je le savais !
- Vous saviez quoi ?
- Vos déviances ! J’en étais sûr !
- Quelles déviances, monsieur Stiletti ? Parce que pour le moment, il me semble que c’est plutôt vous qui déviez de la droite ligne. Et à maints égards apparemment…
Je prends le bras de Dana et le presse doucement pour essayer de l’arrêter. C’est un connard mais un connard qui n’hésitera pas à la faire virer voire pire !
Elle écarte ma main fermement.
- C’est bon Mulder. Elle se retourne vers lui. De vous à moi, s’il y en a bien un qui a l’air de se gargariser de son petit pouvoir, il me semble que c’est plutôt vous Stiletti.
Elle a laissé tomber le « Monsieur »…
- Moi, je ne m’avilis pas à porter d’obscènes tenues de cuir et à fouetter d’éventuels partenaires sexuels à genoux en paradant du haut mon estrade, attaque-t-il avec une grimace hideuse et un ricanement malsain.
Intéressant… Donc il a parfaitement connaissance des photos qui circulent depuis ce matin alors qu’il n’appartient pas à l’agence. Soit les nouvelles vont très vite, soit…
- Libre à vous de préférer la position basse. Je ne me permettrais pas de juger, provoque Dana qui décidément n’en rate pas une.
- Vous n’êtes qu’une petite salo-… !
Il se retient à grand peine. Mais il en a déjà trop dit.
- Nous y voilà ! C’est parfait ! Un message on ne peut plus clair ! Je n’en dirais pas autant quant à vos surprenantes projections SM à mon sujet.
Il se renfrogne mais je vois qu’il bout en lui-même.
- Je ne projette rien du tout. On dirait que vous été flashée, agent Scully !
- Et la bonne question est « qui » a « flashé » ainsi sur ma petite personne » ? Pas vrai ?
- Probablement un de vos esclaves mécontents, ricane encore Stiletti.
- C’est ainsi que vous vous voyez ? Soit.
- Ça suffit maintenant ! Je ne sais pas pour qui vous vous prenez -…
- En tous cas, je sais qui je ne suis pas !
Le ton monte et je vois Scully qui serre les poings. Mais je la connais par cœur. Je jurerai qu’elle a fait le choix délibéré de le provoquer. Qu’est-ce qui lui prend ?! Il va vouloir l’humilier si elle continue à le chercher ainsi !
- Agent Scully, je me fous de votre vie privée dépravée -…
- Je n’en dirai pas autant de vos procédés nauséabonds !
- … MAIS, hurle-t-il maintenant la bave aux lèvres, puisque cela semble altérer votre sang-froid -…
- Dit celui qui éructe de gracieux « salope » -…, pilonne Dana avec la folle témérité du kamikaze.
- … JE VAIS VOUS LE FAIRE PAYER ! parvient-il à conclure dans un sommet de fureur qui ferait passer le Vésuve en éruption pour une hospitalière petite colline aux coteaux rougeoyants.
- En renvoyant une nouvelle tournée de photos trafiquées peut-être ?
- En convoquant une commission disciplinaire !!!
- Vous n’en aurez pas les couilles !
- Scully !

C’est moi qui viens de m’écrier. Elle a perdu la raison ?!
S’il y avait jusque-là un mince espoir pour que ces menaces ne soient que paroles en l’air, c’est définitivement perdu maintenant ! Elle va l’avoir sa convocation !
- Rendez-vous très bientôt, agent Scully…
Il détache les syllabes avec mépris et recule dans la cabine en grinçant des dents.
- Si vous croyez que ça m’effraye de me retrouver dans un petit bureau devant deux pelés et trois tondus ! pousse-t-elle encore, complètement inconsciente me dis-je.
Il la toise et je vois soudain s’afficher sur son visage le sourire du satyre qui vient de trouver une idée bien vicelarde.
- Je m’assurerai que cette convocation ait une large audience, susurre-t-il.
Je me retourne vers ma moitié. Elle a pâli.
- Vous ne feriez pas cela…, murmure-t-elle perdant soudain toute sa superbe.
- Je vais me gêner, tiens !
- C’est inique !
- Bien sûr que non, glousse-t-il de plus en plus satisfait, vous aurez la parole pour vous en expliquer ! Nous ne sommes pas des monstres !
- Si vous lui faites le moindre mal… !
C’est moi qui viens de le menacer en pointant mon doigt sur lui. Je sors enfin de ma torpeur. Mais trop tard…
La porte se referme sur lui et son rictus triomphant.
J’ai peur de me tourner vers elle. Peur de la trouver décomposée par le sort qui s’abat sur elle. Je voudrais qu’elle ne souffre jamais.
Mais pourquoi diable a-t-elle été débusquer le loup de sa tanière ? !

Je sens sa main qui s’arrime à ma hanche. Elle se glisse dans mon dos. Pour une fois, elle ne semble pas se préoccuper qu’on puisse nous voir.
Elle pose sa tête contre mon épaule et j’entends sa voix qui s’élève, étonnamment gaillarde.
- Maintenant, passons à la contre-attaque !


*************


Mulder a mis les Lones Gunmen sur le coup. J’ai rappelé Ricky qui m’a promis d’essayer de faire parler Clayton.
Pendrell et Kim sont en ordre rangé et contre-attaquent à coup de mails de dénégation. C’est David contre Goliath mais j’ai l’impression en ayant provoqué Stiletti d’avoir pris la main sur les événements et de garder un peu le contrôle en influençant le calendrier et les modalités de ma « sanction ».
Qu’il la réunisse la commission de discipline ! Ça me va très bien ! Et qu’elle se fasse devant le maximum de monde ! Je sais ce que j’ai fait et je veux répondre de ces attaques lamentables en public. Rien de pire que ce petit jeu larvé, ces attaques insidieuses : je veux qu’ils avancent leurs pions, franchement, face à tous. A charge pour moi de les renverser.
Mon plan est risqué mais j’ai la certitude qu’il n’y a pas d’autre solution pour laver ma réputation de tout soupçon et retrouver, autant que possible, l’intégrité de mon image.

Il est 18 heures.
J’ai repoussé le moment pour me donner le temps de me calmer mais maintenant, il y a quelque chose que je dois faire. Ca m’ennuie profondément mais Mulder ne m’a pas trop laissé le choix…

Je frappe.
- Oui ? Entrez je vous prie, invite une voix avenante.
Je pousse la porte.
Elle lève les yeux vers moi et le sourire sur ses lèvres se raidit un peu.
- Agent Scully, c’est pour le directeur adjoint ? s’enquit-elle prudemment.
Je m’avance.
- Non, c’est pour vous Kim. Est-ce que… vous permettez ?
Je lui désigne le siège face à elle.
- Bien sûr, acquiesce-t-elle en m’invitant à m’asseoir.
- Merci.
Je me sens stupide. J’ai une seconde d’hésitation. C’est elle qui vient à mon secours.
- L’agent Mulder vous a expliqué pour ce matin ?
- Oui, je… je suis désolée de m’être… injustement emportée.
Elle me fixe. Il y a dans ses yeux une lueur étrange que je ne parviens pas à identifier avec certitude. Quelque chose entre malice et bienveillance. Je ne sais pas…
- Vous êtes toute excusée. Je suppose que j’aurais aussi été… réactive si j’avais eu à faire face à ce que vous vivez.
Je n’ai pas vraiment envie de développer l’aspect « j’ai détesté vous voir chevauchant mon amant », donc je rebondis délibérément sur l’épisode des photos.
- Ces montages m’ont un peu… chamboulée.
- Vous n’y êtes pas si mal pourtant !
Je sursaute ! Elle enchaîne immédiatement en riant.
- Je plaisante, pardon.
Moui…
Est-ce à ce genre d’humour que Mulder pensait lorsqu’il m’a dit que Kim était en fait « très open » et qu’elle n’avait « vraiment pas » de préjugés à mon sujet ?
- Qu’est-ce que vous allez faire, agent Scully ?
- Prendre le taureau par les cornes, je crois. A vrai dire, tous ces murmures sur mon passage me mettent sur les nerfs. Je veux crever l’abcès.
Elle me regarde d’un air inquiet. Et là, elle ne rigole plus.
Heureusement.
- Ne les sous-estimez pas. Et ne sous-estimez pas la bêtise de tous ceux qui vont se jeter sur ces ragots comme la misère sur le monde.
- …
La bêtise est un puits sans fond disait parfois ma grand-mère maternelle qui n’avait pas la langue dans sa poche. Il parait que je tiens d’elle.
Mais de Maman, j’ai hérité de l’espoir que l’homme peut aussi surprendre en bien. Je ne veux pas désespérer en l’homme. Je veux bien affronter la connerie, mais je ne veux pas renoncer à l’espoir.
- Il y en a bien qui me soutiennent alors que je les menace de leur casser la gueule entre deux portes, je commente avec un petit sourire repenti. Alors qui sait ? Peut-être que d’autres aussi…
Elle me sourit à son tour.
- On va tout faire pour les retourner et les mettre de notre côté en tous cas, affirme-t-elle manifestement déterminée.
Je me relève et je m’apprête à partir.
- Merci Kim. Merci vraiment… Ils ne sont pas nombreux les alliés dans ces cas là… C’est précieux.
- Ça me fait plaisir. Et si vous arrivez à moucher ces crétins, ça m’en fera encore plus.
- Croyez-moi : je vais m’appliquer à vous l’offrir ce plaisir !
A nouveau, elle a ce curieux regard.
- Agent Scully, demande-t-elle avec une légère hésitation, l’agent Mulder vous a-t-il exposé toute ma proposition ?
- Que voulez-vous dire ?
Rien à faire. Il y a quelque chose qui me perturbe (qui me trouble ?) un peu dans son comportement.
- Non… Rien… Oubliez. Comptez sur moi et n’hésitez pas si vous avez besoin… Vous pouvez me demander ce que vous voulez
Je m’arrête sur ses yeux clairs et rieurs. Sur sa bouche qui vient de prendre une posture en cœur. Et sur la langue aguicheuse qu’elle passe sur ses lèvres.
J’en suis sûre maintenant. Il y a bien une offre… Et pas seulement de soutien informatique !
Si Mulder savait, ce serait l’ouverture de la grande foire aux fantasmes ! Il serait au septième ciel !
Mais Dieu nous en préserve, je crois que je ne lui en toucherai jamais un mot !
Quant à l’offre de Kim, ma foi… je crois que je vais garder ça pour ma petite bibliothèque personnelle de rêvasseries libertines !
- J’y penserai…(en songes !)… A très bientôt Kim.
Et je referme la porte sur moi en la laissant s’imaginer tout ce qu’il lui plaira.

Après tout, si ça lui fait plaisir d’envisager ces choses à mon sujet, je n’en suis plus à ça près !


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Message  noisette Ven 25 Mar 2011 - 23:19



4 jours plus tard…


- Je t’assure que ça pourrait le faire !
- Mulder !
- Ce n’est qu’un slip un peu spécial…
- Un peu oui !
- … Avec une télécommande entre mes mains à moi, ajoute-t-il en se léchant les babines par avance.
- La dernière fois que nous avons tenté la stimulation sexuelle en réunion, tu m’accorderas, je pense, que ça nous a créé quelques menus problèmes !
- Si peu !
Mulder et sa mémoire toujours si opportunément sélective !
- Scully, reprend-t-il, je connais même une boutique où trouver ça dès 8h00 du mat’…
- Je ne veux même pas savoir pourquoi tu collectionnes des adresse pareilles mais…
- Allez, dis oui !
- Laisses tomber ton idée de string vibrant, s’il te plait ! Motive-moi plutôt pour sortir du lit parce que là, j’ai envie d’aller au bureau comme de me pendre…
- Expérimenter la culotte vibrante dans les locaux du FBI ça ne te donne pas envie de te lever ? ! insiste-t-il en m’embrassant dans le cou.
- Fox ! Débranche !
- J’aurais tellement préféré TE brancher sur ma télécommande, rigole-t-il en m’enlaçant sous les draps.
Que je déteste devoir me lever lorsque ses mains entreprennent ma peau encore fraîche du matin qui se lève ! Il parcourt du bout des doigts les courbes de mon dos et fait voler le tissu pour me découvrir complètement.
Avec un frisson, je sens l’air froid m’envelopper. Ça aurait peut-être une chance de m’aider à me mettre debout s’il ne venait pas s’installer doucement au-dessus de moi.
- Qu’est-ce que tu fais ? je murmure la tête encore à moitié enfouie dans l’oreiller.
- Je te réveille, souffle-t-il en venant mordiller mon oreille.
Ça provoque en moi un irrépressible frémissement de plaisir. Il se soulève lentement et avec d’infinies précautions, il vient jouer de son corps contre le mien.
Dieu que j’aime quand il fait ça !
- Je suis parfaitement réveillée, dis-je mais ma voix est si languide que je doute qu’il accorde la moindre attention à mon commentaire, très hypocrite au demeurant.
- Pas tout à fait, déclare-t-il fermement en faisant fi de toute objection.
Il faut que je travaille sérieusement ma crédibilité quand je m’adresse à lui !

En appui sur ses bras, il vient caresser du bout des lèvres mes omoplates et dessine des cercles qui viennent rejoindre ma colonne vertébrale. Je sens contre mon fessier qu’il n’est pas que concentré sur la ligne descendante de mon dos !
Sa langue vient humidifier mon derme qui se met à chauffer. En m’effleurant toujours, il suit le sentier fumant et s’enfonce au creux de mes reins, aussi léger et troublant qu’une brise sur une peau nue et ouverte. Il saisit ma taille entre ses mains larges et s’agenouille entre mes jambes. Son visage baise maintenant cette zone où tout masseur raisonnable convient qu’il est prudent de s’arrêter et de cesser l’incursion sur un territoire si sensible. Mais Mulder est un masseur audacieux ! Il poursuit son raid et aborde ma vallée fessière avec un appétit qui m’enchante et qui m’excite tout à fait !
Soudain, je sens son corps secoué de soubresauts alors même qu’il approche du point de non-retour.
- Mulder ? je souffle presque sans voix parce que là, à ce stade, il n’est plus permis d’interrompre le mouvement.
- C’est… ! Il éclate de rire et tente de retrouver sa respiration. C’est…, reprend-il difficilement, … à ce moment que ta mère appelle, non ? !
Je pique un fou-rire à mon tour.
- Pitié, non !
- Chut ! ! ! ordonne-t-il.
Je ravale mon rire et bêtement nous tendons tous les deux l’oreille.
Mais non.
Rien.
Soulagé, je susurre en me tournant à demi vers lui, appuyée sur un coude.
- Réveille-moi… Réveille tous les pores de ma peau et n’en oublie aucun, je t’en conjure !
Il achève de me tourner face à lui et me ceinture de ses bras immenses. Il enfouit sa tête entre mes seins et me renverse sur le matelas. Et pendant que sa bouche s’attelle à honorer ma poitrine déjà toute émue, ses mains retrouvent la direction de mon centre névralgique. Ses paumes entourent avec douceur l’arrondi de mes fesses puis s’immiscent tendrement sous mes cuisses, chatouillant le pli de mon aine. Ses doigts s’amusent avec mes nerfs, avançant puis reculant…
C’est certain.
Je vais être en retard.

Et ça ne me dérange pas le moins du monde, tout compte fait !

Je suppose que la commission de discipline convoquée à 11h00 par Kersh manifestement soumis au bon vouloir de Stiletti n’y est pas pour rien ! Depuis quand le FBI fait des ronds de jambe devant la CIA ? ! J’aimerais bien le savoir !

Mulder descend sa bouche sur mon ventre…
11h00… c’est bon… Il n’est que 8 heures. On est large. What a Face
Je souris : en fait, je trouve qu’il est d’excellente augure de s’octroyer un réveil crapuleux avant une réunion pareille !!!
Il s’installe entre mes jambes. Je retiens mon souffle.
J’ai une pensée fugace pour ces tristes sires qui me pensaient mal baisée ! Ou ceux qui veulent réduire le plaisir d’être baisé à celui de souffrir ou de faire mal.
Ils ne savent rien probablement de l’amour physique. Ou peut-être ont-ils « oublié »… comme disait Beahs Richards à Spencer Tracy dans « Devine qui vient diner ? »…
Pendant un bref instant, je crois que je les plains…
Mais mon élan de compassion ne fait pas long feu. Mulder m’investit en propriétaire. Et je commence déjà à trembler sous la langue experte de l’homme qui m’a perdu pour la sainteté en savourant le bonheur d’être… savourée !

Mon Dieu !!!

Ce que c’est bon !!!


DRIIIIIIING !



Non ?... Non !

DRIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNGGG !!!



- Nooooooon !!!!! Mamaaaaan ! explose ma partenaire.
- On ne décroche pas, j’ordonne toujours affairé sur l’efflorescence de son plaisir.
- Mais elle va laisser un message ! gémit Dana et je réalise qu’elle a raison, évidemment.
Je la regarde. Je me demande.
- Je ne peux pas, souffle-t-elle en réponse à mon interrogation muette. Je ne peux pas jouir en entendant la voix de ma mère.
Elle saisit mon visage et me repousse.
- Pardon.
- Bouche-toi les oreilles, je suggère en sautant autour de sa taille et en posant mes mains de part et d’autres de sa tête pour joindre le geste à la parole.

- Agent Scully ? Vous êtes là… ?

Ah ? ! Ce n’est pas vraiment la voix de notre interruptrice préférée. Je lâche la figure de Scully. Ca change tout ! Je vais pouvoir poursuivre alors…
- Ce n’est pas elle ! constate ma moitié à son tour maintenant que j’ai libéré son ouïe.
Dana se redresse.

- C’est Walter Skinner…
- Tu crois que tu peux jouir sur la voix de…
- Tu es fou ! glousse-t-elle alors que je file à nouveau vers mon éden favori.
Mais je surprends son regard légèrement inquiet vers son répondeur.
- C’est à propos de la commission de discipline…
- Arrêtes ! C’est peut-être important…
- Tu n’as pas arrêté que je sache quand c’était Frohike…
- Basse vengeance !
- … L’horaire est avancé.

- QUOI ? ! ! !
Nous avons crié simultanément.

- Ils vous attendent à 8h45…

Je n’écoute plus rien. Scully est déjà debout et court vers la salle de bain. Moi, je me rue vers mon portable.
- J’appelle les Lones Gunmen ! je lui hurle alors que j’entends la douche se mettre en marche.
- … dans la grande salle du 6ème…
- Compose-moi le numéro de Richard ! rugit-elle à son tour en couvrant le reste du message de Skinner.
Ça décroche sur ma ligne.
- Langly ! Branle-bas le combat. La réunion est avancée à 8h45 !
Je n’écoute même pas la réponse de mon ami. J’attrape le portable personnel de Dana, je fais défiler son carnet de contact. Blake ! Le voilà.
Ça sonne.
- Richard Blake ? annonce-t-il d’un ton tranquille.
Je pousse la porte de la salle de bain et je me laisse une microseconde émouvoir par ce corps ruisselant sous l’eau. Elle se tourne vers moi.

- Richard, j’introduis.
Et je lève le téléphone vers ma sirène dont les yeux brillent d’une flamme guerrière comme jamais.

- Ricky ? ! lance-t-elle au milieu d’une cascade qui fume encore sur sa peau. Si tu veux le faire parler, il te reste moins de ¾ d’heure !

L’amoureux d’enfance prend quelques secondes. Probablement qu’il tente de digérer la nouvelle à moitié noyée sous des bruits aquatiques qui doivent lui sembler pour le moins surprenants.
- ¾ d’heure ? répète-t-il.
Oui, mon gars. ¾ d’heure pour coincer Stiletti…
- OK ! entérine-t-il sereinement pour ma plus grande surprise. ¾ d’heure : c’est… large !

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No sex in the office ! Empty Re: No sex in the office !

Message  noisette Sam 2 Avr 2011 - 17:07


- Vous êtes en retard ! siffle Skinner en se précipitant vers nous.
- On ne change pas l’horaire d’une réunion trois quart d’heure avant, rétorque Scully les poings serrés. Mais je suppose que c’est délibéré de leur part…
- Oui, bon. Il faut que je vous prévienne…
Scully et moi nous continuons à avancer à grandes enjambées mais Skinner prend le bras de Dana et l’arrête. Il la tourne vers lui. Je le trouve bien trop près…
- C’est pire que ce que je pensais, lui dit-il droit dans les yeux.
- C’est-à-dire ?
Nous avons posé la question ensemble et j’ai placé ma main sur l’épaule de Scully histoire de rappeler à notre cher directeur où est sa place exacte. Il me regarde et s’éloigne légèrement de ma moitié.
- Il y a Freeh.

Le boss ? ! Le directeur du FBI vient en personne assister à une commission de discipline ? !
- Pourquoi n’est-il pas en train de cirer les pompes de Bush lui ? !
- Agent Scully !
- Pardon. Ça m’a échappé.
- Vous devriez faire davantage attention à ce qui vous échappe. Quel qu’en soit le sujet si vous voyez ce que je veux dire…, appuie-t-il en fusillant Dana d’un œil aiguisé.
Freeh est un pur produit de l’Amérique puritaine. Un chasseur de sorcières. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est très mauvais pour Scully. Je croise son regard.
Elle doit se dire la même chose mais elle me retourne un regard fier. Droite dans ses bottes et tête haute, elle ne déposera pas les armes sans se battre. Avec un petit sourire bravache, elle tapote son attaché-case d’un air entendu.
- Face à l’obscurantisme, rien de tel que la rigueur scientifique n’est-ce pas ?
Je souffle. Il faut que je lui fasse confiance.
- Rien d’autre ? s’enquit-elle auprès de Skinner.
- Juste une trentaine de pontes de l’agence, marmonne-t-il en se grattant la tête quelque peu décontenancé par l’attitude de son agent.
- Bien ! Alors que le spectacle commence ! décrète Dana en poussant le double battant de la salle avec une farouche détermination.


*************


- Vous voilà ! C’est bien la première fois que je me trouve contraint d’attendre un agent convoqué face à une commission disciplinaire, attaque Louis Freeh avec un air dédaigneux.
- Je vous présente mes excuses Monsieur le Directeur, dis-je en jouant profil bas.
Il vaudrait mieux que j’évite de me le mettre tout de suite à dos. Je vais m’asseoir à la place de l’accusé que Skinner me désigne de la main. La salle est tellement remplie que les subalternes ont été contraints de s’installer sur de simples chaises contre le mur. Autour de la table, en effet, je reconnais plusieurs directeurs adjoints du bureau. Et à droite de Freeh, aux places d’honneur Stiletti et son copain Clayton qui se délectent déjà par anticipation.
Kim est là aussi. Elle m’adresse un discret signe de la main. Je cherche Ricky du regard. Si seulement, il pouvait…
Mais je ne le vois pas. Je crois que je vais devoir compter sans miracle.
Mulder n’est pas convié mais il est rentré derrière moi et s’adosse au mur, les bras croisés avec une œillade qui proclame haut et fort un « Essayez de me faire sortir pour voir ! » en direction du « maître de cérémonie ». Une cérémonie sacrificielle de toute évidence.
- Bien. Commençons. Je n’ai pas l’intention de perdre des heures sur une affaire aussi scabreuse. Et je crois que vos exploits ont déjà suffisamment fait perdre de temps et de sérénité au sein de nos services, entame Freeh.
O-kayyyy. Ça s’annonce on ne peut plus équilibré cette audience.
- Ce doit être ce qu’Hoover appelait autrefois avec prudence la « variable féminine »… ricane-t-il avec un coup d’œil à sa cour qui glousse de concert.
Hoover en plus d’être un pourri était un foutu misogyne et il semble avoir ici de dignes successeurs. Mais soit. Je retiens mes commentaires. Au visage à moitié paniqué qu’affiche Skinner, je soupçonne qu’il se doute que je ronge mes freins. Mais je vais tacher de me maîtriser.
Pour ma mère.
Et pour ne pas ajouter d’eau à leur moulin branlant.
Je peux les battre sans ça.
- Vous êtes ici car vous êtes accusée d’avoir eu un comportement obscène et exhibitionniste sur votre lieu de travail. Reconnaissez-vous les accusations portées contre vous ?
- Non, Monsieur. Absolument pas. Je ne reconnais qu’une repartie objective face à une diffamation inappropriée au cours d’une réunion de travail.
Stiletti se tortille et se penche vers Freeh.
- C’est ce que je vous disais. Nous allons devoir la confronter aux images, je le crains.
Et dans sa grimace, je vois bien qu’en réalité, il s’en réjouit, l’enfoiré !
- Agent Scully ? Faut-il vraiment en arriver là ? insiste le directeur qui semble moins emballé que son comparse à l’idée de se confronter à ces images de dépravation évidente.
Je me tais. S’il veut me faire un procès, il peut au moins se faire violence et voir de quoi il en retourne. En réalité, je mets ma main au feu qu’il a déjà vu les photos. C’est la présence d’un public qui doit le déranger…
- Je n’en vois vraiment pas l’intérêt, intervient Walter que la colère empourpre.
- Votre agent refuse de reconnaître les faits qui lui sont reprochés. Nous n’avons pas le choix, rétorque Stiletti avec une mine désolée.
Un grand moment d’hypocrisie. Quel acteur ! Je lâche.
- Je n’y tiens pas spécialement mais comme je présume que vous n’avez rien d’autre dans votre maigre dossier…
- Très bien ! Stiletti saute sur ses pieds et cette fois l’enthousiasme qui l’habite ne fait plus guère de doute.
Il saisit la télécommande du vidéoprojecteur. Et l’allume plus vite que son ombre. La première photo s’affiche. Il était parfaitement prêt le salopard !

Me voilà, sur grand écran, dans une position lamentablement équivoque. Ça ricane de tous les côtés. Moi, je ne quitte pas le Directeur des yeux. Ce qui manifestement lui déplaît.
- Cessez de me défier, agent Scully et regardez plutôt vos « exploits » en face ! Que voulez-vous nier après ça ? En dépit de votre tenue… pour le moins vulgaire, je suis bien certain que chacun ici vous aura identifiée. Avouez et qu’on en finisse !
Je serre les dents. Il poursuit.
- Je vois bien que ce n’est pas votre posture favorite, persifle Freeh l’air mauvais, mais je crains qu’aujourd’hui, ce ne soit à votre tour de vous écraser. Ici, vous n’êtes pas dans votre chambre des supplices et nous sommes autrement moins soumis que ces pédales qui rampent à vos pieds !
Re rires gras.
Un petit couplet homophobe. Il ne manquait que ça au tableau… Mais pourquoi n’être qu’un peu con quand on peut atteindre l’excellence en ce domaine, n’est-ce pas ? !
Je lève les yeux vers la photo et je m’oblige à la détailler en face. La posture est explicitement sexuelle. Les sous-vêtements de cuir me donnent clairement une attitude parfaitement stéréotypée de maîtresse SM et le fouet levé dans un geste auguste ne laisse en effet guère de doute quant à la nature du plaisir qui se joue dans cette scène.
Je reviens vers le directeur.
- J’ai vu. Je nie. Toujours. C’est un montage.
Nous nous affrontons du regard. Stiletti s’excite pendant ce temps.
- Et celle-ci aussi est un montage ?
Il fait défiler une nouvelle photo.
Pire.
Je réprime une grimace de dégoût.
- Passez donc celle où elle pose ses talons sur…, suggère Clayton qui se prend au jeu.
- Je crois que ça ira, le coupe Skinner. L’agent Scully vous dit qu’il s’agit d’un montage !
- Je vous en prie, il est évident que ces clichés sont véridiques et que l’agent Scully peine à assumer ses déviances.
- J’assume que ce n’est pas moi.
- Cessez donc de vous obstiner !
- J’aimerai savoir d’où proviennent ces photos, je déclare.
- On s’en fout ! s’agace Stiletti.
- Pas moi. J’aimerai aussi savoir pourquoi la CIA mène les débats dans une commission disciplinaire strictement interne, j’ajoute le plus calmement du monde.
Freeh vire pivoine et se tortille. C’est tout à fait anormal et il le sait !
- Je crois que vous n’êtes pas en position de vous permettre ce genre de remarque déplacée, tonne-t-il.
- Compte tenu de la position - je désigne la photo – dans laquelle vous jugez opportun de me placer, il me semble qu’au contraire je suis en droit de me défendre…
- Vous êtes ridicule ! De quoi voulez-vous vous défendre ?!
C’est Clayton. Il se lève et, en orateur entraîné, il prend à partie l’ensemble de la salle.
- Cela fait plus de trente ans que j’occupe ce poste et jamais, de mémoire de coroner, je n’ai vu nos institutions descendre si bas dans l’obscénité -…
- Vous oubliez le cas de l’agent Gary O’Connor.
Tous les regards se tournent vers moi et je vois Clayton jeter un œil inquiet vers Stiletti et pâlir imperceptiblement.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez mais -…
- Nous y reviendrons, je lui promets en le fixant…
- Voulez-vous cesser de me couper la parole ?! s’indigne le vieux con qui réprime un tremblement de colère.
Je poursuis en couvrant sa voix sans me démonter.
- … et nous requalifierons ce qui est réellement obscène, Monsieur Clayton.
Un brouhaha s’élève parmi les participants. J’ai levé un lièvre et ils s’interrogent maintenant.
- Agent Scully, ça suffit ! s’écrie Freeh qui doit sentir que l’assemblée s’agite et qu’il doit impérativement la reprendre en main.
- Toutes mes excuses. Poursuivez, je vous prie, et d’un geste de la main, je redonne la parole à Clayton ce qui achève de le mettre hors de lui.
- Vous êtes la honte de cet établissement, agent Scully ! Vous ajoutez la débauche à l’incompétence ! La bassesse à la médiocrité et l’indécence à la mauvaise foi ! Oser mettre en cause des professionnels irréprochables pour ne pas assumer l’ignominie de vos agissements, c’est absolument indigne d’un serviteur de notre pays.
- Vous n’imaginez pas combien je partage votre point de vue, Monsieur le Coroner !
Je me tourne à nouveau vers le Directeur.
- De quoi m’accuse-t-on précisément dans cette procédure, Monsieur le Directeur ? Je n’ai entendu que calomnies et accusations floues jusqu’à présent…
- Floues ?! s’emballe Stiletti qui se lève à son tour. Trouvez-vous ces images floues, agent Scully ? attaque-t-il en désignant sans la regarder la photo toujours projetée sur l’écran blanc.
- Ce n’est pas moi, je répète en croisant les bras.
- Et pourtant chacun ici y a reconnu votre visage, soutient-il le doigt accusateur toujours levé vers l’arrière…
Tous les regards suivent la direction qu’il indique et soudain l’image se met à frémir. Inconscient de ce qui se passe à son insu, Stiletti poursuit.
- Ce sont des preuves infalsifiables. Nul n’a besoin de couper les cheveux en quatre face à l’évidence, nous ne sommes pas aveugles, agent Scully…
Sur la photo, mon visage se déforme bizarrement. Le cadre de la CIA n’a toujours rien remarqué mais parmi les spectateurs, je surprends des coups d’œil déstabilisés. Ils se demandent ce qui se passe… Je croise le regard de Mulder.
Il a eu Langly tout à l’heure, le diable ! Alors ce n’était pas une blague ? ! Ils vont le faire !
Mon Dieu, ces mecs sont fous ! Géniaux et fous !
Si je ne me fais pas allumer avec leur petit jeu, j’aurais de la chance !
Je ferme mon esprit à toute déconcentration : je ne dois surtout pas perdre mes moyens. Pas maintenant !
- Vos petites dispersions ne mènent à rien, continue l’autre, et vous pouvez toujours pérorer à l’envie si cela vous amuse, mais nous, NOUS, les hommes d’honneur, nous savons précisément à quoi il convient de s’en tenir avec les gens de votre espèce : fi du mensonge, agent Scully ! – Stiletti qui déclame une tirade manifestement longuement répétée ! En dépit de ma situation pour le moins périlleuse, j’ai presque envie d’en rire ! – Fi de la perfidie ! - Je rêve ! Il a dû sortir son dictionnaire pour sa préparation ! - Les images parlent d’elles-mêmes !!! Et aujourd’hui, elles vous condamnent à vous taire céans !!!

Il a terminé sa tirade, le menton haut, tremblant et encore tout ému de sa brillante plaidoirie. Il attendrait presque les applaudissements bouleversés de l’assemblée…
Mais, en guise d’ovation, la salle éclate de rire ! Et moi, je me mors les lèvres pour ne pas la suivre !
Derrière lui, par un procédé de morphing très élaboré, mon visage s’est changé en celui de Stiletti ! Très à son avantage, je dois dire ! On ne lui prêterait pas un tel physique !
L’orateur humilié regarde autour de lui sans comprendre. Il n’a pas saisi que le spectacle se passe dans son dos sur l’écran… et qu’il semblerait bien que ça le condamne à « se taire céans » !!!
Les fou-rires redoublent lorsqu’apparaît en lieu et place d’un de mes « esclaves » la figure sèche comme une trique de Clayton ! Les lones gunmen se sont surpassés !
Seigneur ! Pardonnez-leur !
Je retiens mon rire. Je ne dois pas rire !
J’ai mes arguments et je ne dois surtout pas dévier de mon plan !


Ils ont réussi !
Langly me l’avait promis mais je n’y croyais pas ! Ils ont réussi à le faire ! ! !
Infiltrer le réseau Wifi et substituer aux photos sur l’ordinateur portable de Stiletti leur propre programme de morphing. Mes potes sont brillants !
Je regarde Dana. Elle fait de son mieux pour rester de marbre mais j’observe un tressautement à peine perceptible au niveau de ses zygomatiques.
Et pendant ce temps, Freeh, Clayton et Stiletti n’ont toujours rien vu !
- Eh bien, eh bien ! s’excite le directeur. Qu’est-ce que… ?
Un de ses collaborateur se penche à son oreille et Freeh se retourne vivement. Avec un hoquet horrifié, il découvre l’objet du délit. Ses deux acolytes le suivent dans son mouvement et avec un plaisir immense, je les vois sursauter face à la photo trafiquée et manquer de s’étouffer sous l’humiliation. Rouge vif, Stiletti ferme promptement le fichier
- Agent Scully ! tonne-t-il et sa voix dérape vers les aigus dans sa fureur.
- Ah non. Regardez bien. Je vous assure que ce n’est pas moi ! rétorque Scully drapée dans sa dignité et le plus sérieusement du monde.
Ce qui déclenche une nouvelle hilarité chez les participants, bien vite réprimée sous l’œil féroce de Freeh.
- Ne vous foutez pas de nous ! siffle le directeur.
- Non monsieur.
Si je ne la connaissais pas, je serai incapable de dire si elle se paye sa tête ou si elle se montre parfaitement docile !
- Comment avez-vous fait… ça, agent Scully ?
- Je jure que je n’ai rien fait, Monsieur. Les montages vidéos, ce n’est pas ma spécialité… à moi, place-t-elle en toute innocence. Heureusement, nous savons bien que ces images sont fausses et nous ne laisserions jamais si facilement influencés, n’est-ce pas ?
- Vous croyez peut-être que ce lamentable tour de passe-passe vous dispensera d’explications quant à vos agissements ? !
- Du tout, monsieur ! – Scully se lève. Et dans son attitude, je vois soudain se dessiner l’image furtive d’un Cyrano de Bergerac qui, en l’hôtel Bourguignon, est prêt à en découdre avec un bélître ! – Et puisque vous me donnez la parole, j’entends bien maintenant vous répondre plus précisément quant à ces… clabauderies !
Je me marre. Elle sourit placidement à Stiletti que le terme volontairement affété qu’elle a choisit laisse incertain, lui qui voulait se donner des mines d’homme lettré. Et elle attaque.
- Monsieur Stiletti, veuillez rouvrir le fichier photographique, s’il vous plaît.
Remous dans la salle.

Engagement ! J’entendrais presque le bruit des fers qui se croisent.
Messieurs ! Garez vos abattis !
La femme que j’aime a tiré sa lame. Une fine lame !
Et autant vous prévenir : à la fin de l’envoi, elle touche ! ! !

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