No sex in the office...
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No sex in the office...
No sex in the office !
Avertissement : NC-17
Auteurs : MissyCam, Bermuda
**************
- Pas question de faire ça au bureau, Mulder !
- Pourquoi spécifiquement « au bureau » ?
Il glisse négligemment sa main dans mon cou en disant cela et commence à m’effleurer doucement.
Le fourbe !
- Parce qu’au bureau on est supposés travailler par exemple ? Et que nous ne sommes pas payés pour nous offrir une séance de… hum…
Il me déconcentre. Et il le sait.
- Débauche ?
- Aux frais du contribuable !
Il sourit. Ses doigts s’écartent de ma peau. Quoi ?… Déjà ? !
Sur son visage, je vois pendant une micro-seconde ce qui ressemble furieusement à de la déception ! Ah Ah ! Elle regrette que je n’insiste pas plus.
C’est mal me connaître !
Je me déplace sur le côté et soudain, j’attrape le fauteuil sur lequel elle est assise et je l’envoie rouler vivement en arrière.
- Hey ! proteste-t-elle en voyant son rapport s’envoler dans le coup de vent.
- On dit merde aux rapports mortellement ennuyeux et on se laisse faire, je vous prie !
Je lui fais ma tête de mec qui sait ce qu’il fait. Et je continue de pousser la chaise jusqu’à ce qu’elle touche le mur et que Scully soit bloquée entre l’adossoir et mon propre corps. Je me penche vers elle.
Elle a frémit ! Mmm, que j’aime la voir frémir ainsi !
Elle croise les bras.
- Tu négliges gravement l’attrait qu’exercent sur ma petite personne ces dossiers structurés et intellectuellement si stimulant puisque c’est moi qui les écrit ! me défie-t-elle en me regardant droit dans les yeux.
- Oooooh ! C’est ça ! Tu as besoin de… stimulations !
...
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
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Re: No sex in the office...
«Stimulations».
*Ce* mot prononcé par *sa* bouche est le seul encouragement dont j’ai vraiment besoin, et bien sur je me garde de lui dire.
-Non Mulder, ce dont j’ai réellement « besoin » c’est de ton aide !
Ah ça il lève un sourcil bien trop heureux à mon gout.
-Mais c’est justement mon aide que je te propose !
Je resserre un peu plus les bras contre ma poitrine, essayant de donner plus de poids à mes paroles.
-Mulder, la première fois quand on en a parlé… on s’est fixé une règle.
Ses yeux me fixent intensément et j’ai la soudaine envie de tout envoyer valser !
-Tu as fixé cette règle Scully, et moi, comme pour toutes les autres règles j’ai bien envie de la briser !
Je ne sais pas si elle se rend vraiment compte de ce qu’elle fait. La voir me résister à toujours eu cet effet provocateur en moi.
Et puis… elle croise fermement ses bras contre sa poitrine, et ça c’est justement tout le *contraire* de ce qu’elle devrait faire pour me dissuader.
Je lui offre un sourire railleur.
-Allez Scully tu sais que tu en as envie autant que moi ! Ne te fais pas prier !
Ses yeux me lancent des éclairs, et l’espace d’une seconde j’en oublie la faim que j’ai d’elle, juste pour la contempler.
Elle gesticule sur son fauteuil, soudainement mal à l’aise.
-Mulder arrête !
-Désolé mais je ne peux pas Scully !
*Ce* mot prononcé par *sa* bouche est le seul encouragement dont j’ai vraiment besoin, et bien sur je me garde de lui dire.
-Non Mulder, ce dont j’ai réellement « besoin » c’est de ton aide !
Ah ça il lève un sourcil bien trop heureux à mon gout.
-Mais c’est justement mon aide que je te propose !
Je resserre un peu plus les bras contre ma poitrine, essayant de donner plus de poids à mes paroles.
-Mulder, la première fois quand on en a parlé… on s’est fixé une règle.
Ses yeux me fixent intensément et j’ai la soudaine envie de tout envoyer valser !
-Tu as fixé cette règle Scully, et moi, comme pour toutes les autres règles j’ai bien envie de la briser !
Je ne sais pas si elle se rend vraiment compte de ce qu’elle fait. La voir me résister à toujours eu cet effet provocateur en moi.
Et puis… elle croise fermement ses bras contre sa poitrine, et ça c’est justement tout le *contraire* de ce qu’elle devrait faire pour me dissuader.
Je lui offre un sourire railleur.
-Allez Scully tu sais que tu en as envie autant que moi ! Ne te fais pas prier !
Ses yeux me lancent des éclairs, et l’espace d’une seconde j’en oublie la faim que j’ai d’elle, juste pour la contempler.
Elle gesticule sur son fauteuil, soudainement mal à l’aise.
-Mulder arrête !
-Désolé mais je ne peux pas Scully !
&&&
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
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Re: No sex in the office...
Quand il me regarde comme ça, il y a des ondes qui viennent torturer ma colonne vertébrale… Elles arrivent doucement d’abord puis soudain, elles fusent vers ma nuque comme les fusées d’un feu d’artifice. Et ça, ça me met sens dessus dessous.
Complètement.
J’ai la chair de poule.
Il s’agemouille. S’age-N-ouille ! Je perds la boule !
S’agenouille…
Pffffffff. Je souffle le plus discrètement possible pour calmer la tempête qui prend ma raison en otage.
Mon Dieu, il faut que je tienne sinon c’est la berezina et je ne pourrais plus jamais venir travailler dans ce bureau l’esprit serein.
Un. Deux. Trois.
- Ce rapport, Skinner le veut pour la réunion de demain. Je vais devoir le présenter devant une assemblée de spécialistes qui guetteront le moindre faux pas. Je veux assurer, Mulder.
Ses yeux verts ne m’ont pas lâché pendant mon petit laïus que j’ai dit d’une traite. Je vois passer un éclair qui traverse ses iris. Il comprend.
Mais il est toujours à genou devant moi. Et ça… ce n’est pas bon.
Enfin, pas bon…
Je sais le souci qu’elle a d’assurer. Elle ne se donne guère le droit à la médiocrité. Et que l’assemblée soit quasi exclusivement masculine lors de ces réunions y est probablement pour beaucoup. Il en faut toujours quelques-uns uns pour ne commenter que son physique et qui dégomment ensuite avec une crânerie virile et imbécile un exposé dont ils n’ont pas compris les deux tiers. C’est trop intolérable pour ces crétins qu’une femme puisse être à la fois belle et intelligente. C’est dangereux.
Mais Scully ne doit pas oublier qu’elle en est une. De femme.
Et qu’elle est terriblement séduisante.
Je dirais même que c’est mon rôle de le lui rappeler !
Exactement ! Mon rôle !
(Et ça n’a rien à voir avec la vie complètement autonome de cet instrument entre mes jambes que je n’ai jamais bien su tempérer !)
Ces petits bras qui tentent de barrer la vue du parfait symbole de sa féminité, ces petits bras me contrarient là, tout de suite…
Je saisis ses poignets. Je pose mes lèvres sur chaque creux et elle tressaille. Et je l’oblige à ouvrir son corps, haut et bas en m’avançant entre ses jambes.
Je crois bien qu’elle ne respire plus !
...
Complètement.
J’ai la chair de poule.
Il s’agemouille. S’age-N-ouille ! Je perds la boule !
S’agenouille…
Pffffffff. Je souffle le plus discrètement possible pour calmer la tempête qui prend ma raison en otage.
Mon Dieu, il faut que je tienne sinon c’est la berezina et je ne pourrais plus jamais venir travailler dans ce bureau l’esprit serein.
Un. Deux. Trois.
- Ce rapport, Skinner le veut pour la réunion de demain. Je vais devoir le présenter devant une assemblée de spécialistes qui guetteront le moindre faux pas. Je veux assurer, Mulder.
Ses yeux verts ne m’ont pas lâché pendant mon petit laïus que j’ai dit d’une traite. Je vois passer un éclair qui traverse ses iris. Il comprend.
Mais il est toujours à genou devant moi. Et ça… ce n’est pas bon.
Enfin, pas bon…
Je sais le souci qu’elle a d’assurer. Elle ne se donne guère le droit à la médiocrité. Et que l’assemblée soit quasi exclusivement masculine lors de ces réunions y est probablement pour beaucoup. Il en faut toujours quelques-uns uns pour ne commenter que son physique et qui dégomment ensuite avec une crânerie virile et imbécile un exposé dont ils n’ont pas compris les deux tiers. C’est trop intolérable pour ces crétins qu’une femme puisse être à la fois belle et intelligente. C’est dangereux.
Mais Scully ne doit pas oublier qu’elle en est une. De femme.
Et qu’elle est terriblement séduisante.
Je dirais même que c’est mon rôle de le lui rappeler !
Exactement ! Mon rôle !
(Et ça n’a rien à voir avec la vie complètement autonome de cet instrument entre mes jambes que je n’ai jamais bien su tempérer !)
Ces petits bras qui tentent de barrer la vue du parfait symbole de sa féminité, ces petits bras me contrarient là, tout de suite…
Je saisis ses poignets. Je pose mes lèvres sur chaque creux et elle tressaille. Et je l’oblige à ouvrir son corps, haut et bas en m’avançant entre ses jambes.
Je crois bien qu’elle ne respire plus !
...
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
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Re: No sex in the office...
Seigneur !
Un jour cet homme réussira à m’achever !
Il ne me lâche pas des yeux alors qu’il baisse une nouvelle fois ses lèvres sur mon poignet. Sa langue tourbillonne sur ma peau m’obligeant à fermer les yeux et essayer de me concentrer sur ma respiration.
Inspire. Expire.
Une fois. Deux fois.
J’ouvre soudainement les yeux lorsque je sens sa main encercler délicatement ma cheville gauche. Il la masse, la caresse, et un soupir d’aise m’échappe alors que ma tête bascule en arrière de son propre chef.
Je *sais* qu’il a ce sourire satisfait sur les lèvres sans même avoir besoin de le voir, et une part de moi en est furieuse, mais je ne peux me forcer à ouvrir les yeux, tant les sensations qu’il fait naitre en moi sont violentes, imposantes.
Une partie de moi se refuse à voir les faits tels qu’ils sont exposés devant moi :
*Il* me courtise et *je* me laisse faire.
Que Dieu me pardonne c’est la seule chose censée que je puisse faire !
Forcément j’ai un petit sourire suffisant à la voir battre en retraite, pas seulement parce que cela veut dire que j’ai «gagné», Scully m’a apprit à ne jamais parler trop vite, surtout en ce qui la concerne, mais principalement parce que je sens l’euphorie me gagner par ce simple contact.
Je m’enhardis et remonte le long de son mollet, prenant toujours soin de ne pas me précipiter.
Une main sur sa jambe, l’autre sur son poignet, deux points qui m’ancre à elle, elle qui n’a toujours pas rouvert les yeux.
Je porte sa main à ma bouche, finit par délaisser son poignet et remonte vers sa paume. Puis, un à un, je baise le bout de ses doigts, et me décide finalement à en prendre un en bouche, la faisant ainsi sursauter.
-Mulder….
Je préfère ne pas répondre, laissant ma langue parler pour moi, et peut-être, la faire taire et oublier qu’elle veut me stopper.
Et là… ses yeux rencontrent les miens.
Nos regards s’accrochent et l’électricité monte très vite d’un cran.
&&&
Un jour cet homme réussira à m’achever !
Il ne me lâche pas des yeux alors qu’il baisse une nouvelle fois ses lèvres sur mon poignet. Sa langue tourbillonne sur ma peau m’obligeant à fermer les yeux et essayer de me concentrer sur ma respiration.
Inspire. Expire.
Une fois. Deux fois.
J’ouvre soudainement les yeux lorsque je sens sa main encercler délicatement ma cheville gauche. Il la masse, la caresse, et un soupir d’aise m’échappe alors que ma tête bascule en arrière de son propre chef.
Je *sais* qu’il a ce sourire satisfait sur les lèvres sans même avoir besoin de le voir, et une part de moi en est furieuse, mais je ne peux me forcer à ouvrir les yeux, tant les sensations qu’il fait naitre en moi sont violentes, imposantes.
Une partie de moi se refuse à voir les faits tels qu’ils sont exposés devant moi :
*Il* me courtise et *je* me laisse faire.
Que Dieu me pardonne c’est la seule chose censée que je puisse faire !
Forcément j’ai un petit sourire suffisant à la voir battre en retraite, pas seulement parce que cela veut dire que j’ai «gagné», Scully m’a apprit à ne jamais parler trop vite, surtout en ce qui la concerne, mais principalement parce que je sens l’euphorie me gagner par ce simple contact.
Je m’enhardis et remonte le long de son mollet, prenant toujours soin de ne pas me précipiter.
Une main sur sa jambe, l’autre sur son poignet, deux points qui m’ancre à elle, elle qui n’a toujours pas rouvert les yeux.
Je porte sa main à ma bouche, finit par délaisser son poignet et remonte vers sa paume. Puis, un à un, je baise le bout de ses doigts, et me décide finalement à en prendre un en bouche, la faisant ainsi sursauter.
-Mulder….
Je préfère ne pas répondre, laissant ma langue parler pour moi, et peut-être, la faire taire et oublier qu’elle veut me stopper.
Et là… ses yeux rencontrent les miens.
Nos regards s’accrochent et l’électricité monte très vite d’un cran.
&&&
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
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Re: No sex in the office...
Je ne *dois* pas céder !
Si j’abandonne, il gagne. Et je déteste qu’il gagne parce qu’il s’en gargarise pendant des jours !
Mais bon sang, cet homme est en train de martyriser mon doigt de façon si suggestive qu’il sait pertinemment que je l’imagine me martyriser de bien d’autres manières encore.
Il lève les yeux sur moi. Et ma tête explose.
Je suis la perdante. J’exige de perdre.
Parce que je lis dans son regard très exactement ce à quoi *je* pensais. Il sait tout.
Il n’y a que moi que j’ai plongé dans le noir en fermant les yeux. Pour lui, je n’ai jamais été que transparente. Il ne m’a pas déshabillée et pourtant… je suis nue. Trop troublée pour dicter quoi que ce soit d’approprié à ma volonté.
On reprend.
Inspire. Expire.
Une fois. Deux fois.
Je suis pitoyable.
Je m’arrache moi-même le cœur et je me lève brusquement pour m’écarter.
Je lui aurais sauté dessus sinon. Et ma dignité (qui ne vaut déjà pas grand chose face à lui en matière de désir. Il m’a si souvent fait flancher que c’est à se demander qui de ma tête ou de mes sens parle à Mulder lorsqu’il me touche), ma dignité donc en aurait encore pris un sacré coup…
Je le bouscule dans mon mouvement mais il ne l’entend pas de cette oreille et attrape à la volée mon bras pour me ramener contre lui.
Je suis forte. Je ne craque pas. Je suis forte. Je ne…
De son autre main, il enroule ma taille et me ramène avec autorité contre son bassin.
OK. Je craque.
Ca me tue de le dire mais Dieu que j’aime quand il fait ces trucs… autoritaires !
Et Dieu que son bassin est bavard contre le mien !
Il ondule. Il m’allume. Il me tient l’animal. Et me pousse contre le bureau.
J’essaye d’articuler dans un souffle.
- Je… je sais pourquoi il ne faut pas le faire ici…
J’éclate de rire. Je suis en train de lui jouer du pipeau contre son tailleur, son ventre est brûlant et son dos perle déjà d’une sueur dont l’odeur m’enivre, et elle, elle tente encore d’argumenter !
Je passe mes mains sous la flanelle et remonte doucement sous ses fesses. Elle hoquette.
- Pourquoi alors ? je demande trop heureux de la voir ainsi déstabilisée.
Je m’ajuste précisément à la courbure de sa chair délicate. Très précisément.
Ses yeux ont viré du bleu au noir et dans son regard, je vois avec une vive émotion qu’elle se noie. Elle se noie en moi et je me sens fondre.
- Parce que… ce n’est pas confortable, murmure-t-elle d’une voix rauque à peine audible.
Je la soulève et l’assoie doucement sur le bureau.
- Tu préfères la moquette ?
- Je préfère…
Mes mains se coulent maintenant sous son chemisier et je parcours de mes lèvres la ligne claire de son cou.
- Et puis merde ! lâche-t-elle en posant ses paumes sur mes joues et en s’emparant de mon visage.
Dans un soupir d’aise, elle vient prendre mes lèvres dans les siennes. Elle reprend la direction des affaires.
*Ma* Scully !
Je la connais. Quand elle est comme ça, il n'y a plus rien d'autre.
Maintenant, nul ne pourra nous arrêter !
...
Si j’abandonne, il gagne. Et je déteste qu’il gagne parce qu’il s’en gargarise pendant des jours !
Mais bon sang, cet homme est en train de martyriser mon doigt de façon si suggestive qu’il sait pertinemment que je l’imagine me martyriser de bien d’autres manières encore.
Il lève les yeux sur moi. Et ma tête explose.
Je suis la perdante. J’exige de perdre.
Parce que je lis dans son regard très exactement ce à quoi *je* pensais. Il sait tout.
Il n’y a que moi que j’ai plongé dans le noir en fermant les yeux. Pour lui, je n’ai jamais été que transparente. Il ne m’a pas déshabillée et pourtant… je suis nue. Trop troublée pour dicter quoi que ce soit d’approprié à ma volonté.
On reprend.
Inspire. Expire.
Une fois. Deux fois.
Je suis pitoyable.
Je m’arrache moi-même le cœur et je me lève brusquement pour m’écarter.
Je lui aurais sauté dessus sinon. Et ma dignité (qui ne vaut déjà pas grand chose face à lui en matière de désir. Il m’a si souvent fait flancher que c’est à se demander qui de ma tête ou de mes sens parle à Mulder lorsqu’il me touche), ma dignité donc en aurait encore pris un sacré coup…
Je le bouscule dans mon mouvement mais il ne l’entend pas de cette oreille et attrape à la volée mon bras pour me ramener contre lui.
Je suis forte. Je ne craque pas. Je suis forte. Je ne…
De son autre main, il enroule ma taille et me ramène avec autorité contre son bassin.
OK. Je craque.
Ca me tue de le dire mais Dieu que j’aime quand il fait ces trucs… autoritaires !
Et Dieu que son bassin est bavard contre le mien !
Il ondule. Il m’allume. Il me tient l’animal. Et me pousse contre le bureau.
J’essaye d’articuler dans un souffle.
- Je… je sais pourquoi il ne faut pas le faire ici…
J’éclate de rire. Je suis en train de lui jouer du pipeau contre son tailleur, son ventre est brûlant et son dos perle déjà d’une sueur dont l’odeur m’enivre, et elle, elle tente encore d’argumenter !
Je passe mes mains sous la flanelle et remonte doucement sous ses fesses. Elle hoquette.
- Pourquoi alors ? je demande trop heureux de la voir ainsi déstabilisée.
Je m’ajuste précisément à la courbure de sa chair délicate. Très précisément.
Ses yeux ont viré du bleu au noir et dans son regard, je vois avec une vive émotion qu’elle se noie. Elle se noie en moi et je me sens fondre.
- Parce que… ce n’est pas confortable, murmure-t-elle d’une voix rauque à peine audible.
Je la soulève et l’assoie doucement sur le bureau.
- Tu préfères la moquette ?
- Je préfère…
Mes mains se coulent maintenant sous son chemisier et je parcours de mes lèvres la ligne claire de son cou.
- Et puis merde ! lâche-t-elle en posant ses paumes sur mes joues et en s’emparant de mon visage.
Dans un soupir d’aise, elle vient prendre mes lèvres dans les siennes. Elle reprend la direction des affaires.
*Ma* Scully !
Je la connais. Quand elle est comme ça, il n'y a plus rien d'autre.
Maintenant, nul ne pourra nous arrêter !
...
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
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Date d'inscription : 17/01/2016
Re: No sex in the office...
***Toc, toc***
Rien n’aurait pu l’arrêter, nous arrêter, à part *ça*. Un coup donné à la porte.
Elle rompt le baiser, et une lueur paniquée passe dans ses yeux noirs de désir.
J’inspire lentement, tempérant ma frustration et m’enivrant encore de son parfum, quand la situation m’apparait clairement : nous sommes *légèrement* débraillés, elle est encore assise sur le bureau, la tension sexuelle est plus que palpable dans cette pièce et…. quelqu’un frappe encore à cette putain de porte !
Bravo ! Me tempérer n’est pas vraiment le but atteint là.
-Mulder !!
L’agitation qui pointe dans sa voix me fait réagir.
Je m’avance vers la porte, et l’ouvre, m’attendant à voir le Directeur Adjoint.
**Raté !**
-Kim ?!
Elle me jette un regard suspicieux avant d’entrer dans le bureau, puis elle s’arrête.
-Oh Agent Scully… vous êtes là aussi… tant mieux !
Le sourire angélique qu’elle arbore ne me plait pas et j’ai bien envie de le lui faire ravaler.
Oui mais….
Oh non Mulder ! Tu n’as pas intérêt à faire ce que tu penses faire !!
Le temps qu’il ouvre la porte m’a servi à me recomposer une posture, que j’espère présentable.
Je savais que j’aurai du ne pas me laisser convaincre par ses *arguments*. C’était une mauvaise idée, j’ai instauré cette règle pour une bonne raison.
Je sais, ce n’est que l’assistante de Skinner, pas de raison de s’angoisser, mais le problème ne se situe pas là.
Le problème n’est pas par qui nous nous sommes fait surprendre, le problème est qu’on s’est fait surprendre. Point.
Heureusement qu’on ne faisait que s’embrasser.
Mes joues s’empourprent bien malgré moi, le souvenir encore frais de ses lèvres sur les miennes et la promesse que détenait ce bureau, *son* bureau.
Merde ! Et maintenant Mulder qui me regarde d’un œil goguenard.
Tout à l’heure, en entendant le coup frappé à la porte et la réaction de Scully, je me suis alarmé une seconde. Maintenant qu’il n’y a qu’elle, Kim et moi dans ce bureau, la tension est retombée et je m’amuse de la voir encore si gênée.
-Alors Kim, qu’est-ce qui vous amène au sous-sol ?!
D’un coup je vois deux sourcils se lever, l’un bien plus dans la maitrise de cet art que l’autre, puis Kim prend un air inquiet.
-Est-ce que j’interromps quelque chose ?
**Si vous saviez….**
Scully ouvre la bouche pour lui répondre mais je la devance.
-Et si je vous dis que la réponse est «oui» ?!
Le choc se lit sur son visage. Ma main à couper qu’il est la réplique exacte de celui de ma partenaire.
Du coin de l’œil je la vois secouer la tête, refusant que j’en dise plus. Seulement je préfère ne pas la voir. Ce serait *beaucoup* moins drôle si je me rangeais de son avis.
-Je pense que vous devriez éviter ce genre de questions Kim, vous n’avez pas envie de connaitre la réponse.
Elle sourit timidement, pensant sans doute avoir tout compris.
-Kim, vous aviez besoin de nous ?
Ah, Scully et sa façon avenante de revenir au sujet premier.
-Non. Je veux dire, oui. Le Directeur Adjoint voudrait vous voir dans 1h.
-Et vous ne pouviez pas nous le dire au téléphone !?
J’évite d’éclater de rire en voyant la lueur furieuse et plus tout à fait farouche qui éclaire son regard.
La pauvre assistante ne sait plus vraiment où se mettre.
-C’est-à-dire Agent Scully, que vous ne répondiez pas…..
Scully et moi, tel un seul homme, nous tournons vers le téléphone, qui affiche bien une petite lumière rouge clignotante.
**Touché.**
Je capte le regard de Kim, lui faisant signe que le message était passé et qui en retour me fait une moue d’excuse avant de s’éclipser, prenant soin de refermer la porte derrière elle.
Délicate attention, mais quelque chose me dit que l’ambiance sera beaucoup moins fun que tout à l’heure !
La porte se referme dans un léger cliquetis et j’entends Mulder s’esclaffer derrière moi.
-C’était moins une !
Je me retourne lentement, prenant délibérément un regard dur.
-Tu trouves ça amusant Mulder !?!
Le voir déglutir péniblement me procure une joie intense.
-Avoue que ça aurait pu être pire… Skinner aurait pu être derrière cette porte !
J’aurai voulu esquisser un sourire, mais il faut que je garde mon cap.
-Tu te crois drôle peut-être ?!
Je le vois faire un rictus désolé, et j’ai de suite envie de le pardonné jusqu’à ce qu’il s’avance vers moi.
-Stop Mulder ! Ne me touche pas !
-Mais….
Je lève un index autoritaire.
-Pas de «mais» Mulder, c’est de ta faute si on en est là.
J’ai mal de le voir aussi peiné par mes mots, mais l’instant d’après il a ce sourire carnassier. Balayant l’autorité de mes paroles il m’embrasse à pleine bouche. Ce n’est pas le baiser séducteur de tout à leur, qui doit déboucher sur «autre chose», juste l’expression de l’amour qu’il me porte, et que je lui rends volontiers.
Puis il s’écarte, et nous ne nous touchons plus.
-Dommage que Kim soit arrivée, mais je compte bien reprendre nos «activités» ce soir Agent Scully !
Un clin d’œil et je suis perdue.
-Mais j’y compte bien Agent Mulder ! Maintenant au boulot !
Il se retourne et se dirige vers son bureau l’air de rien, je me surprends alors à soupirer… Ouais, dommage que nous ayons été interrompus, ce bureau avait l’air *très* prometteur !
Rien n’aurait pu l’arrêter, nous arrêter, à part *ça*. Un coup donné à la porte.
Elle rompt le baiser, et une lueur paniquée passe dans ses yeux noirs de désir.
J’inspire lentement, tempérant ma frustration et m’enivrant encore de son parfum, quand la situation m’apparait clairement : nous sommes *légèrement* débraillés, elle est encore assise sur le bureau, la tension sexuelle est plus que palpable dans cette pièce et…. quelqu’un frappe encore à cette putain de porte !
Bravo ! Me tempérer n’est pas vraiment le but atteint là.
-Mulder !!
L’agitation qui pointe dans sa voix me fait réagir.
Je m’avance vers la porte, et l’ouvre, m’attendant à voir le Directeur Adjoint.
**Raté !**
-Kim ?!
Elle me jette un regard suspicieux avant d’entrer dans le bureau, puis elle s’arrête.
-Oh Agent Scully… vous êtes là aussi… tant mieux !
Le sourire angélique qu’elle arbore ne me plait pas et j’ai bien envie de le lui faire ravaler.
Oui mais….
Oh non Mulder ! Tu n’as pas intérêt à faire ce que tu penses faire !!
Le temps qu’il ouvre la porte m’a servi à me recomposer une posture, que j’espère présentable.
Je savais que j’aurai du ne pas me laisser convaincre par ses *arguments*. C’était une mauvaise idée, j’ai instauré cette règle pour une bonne raison.
Je sais, ce n’est que l’assistante de Skinner, pas de raison de s’angoisser, mais le problème ne se situe pas là.
Le problème n’est pas par qui nous nous sommes fait surprendre, le problème est qu’on s’est fait surprendre. Point.
Heureusement qu’on ne faisait que s’embrasser.
Mes joues s’empourprent bien malgré moi, le souvenir encore frais de ses lèvres sur les miennes et la promesse que détenait ce bureau, *son* bureau.
Merde ! Et maintenant Mulder qui me regarde d’un œil goguenard.
Tout à l’heure, en entendant le coup frappé à la porte et la réaction de Scully, je me suis alarmé une seconde. Maintenant qu’il n’y a qu’elle, Kim et moi dans ce bureau, la tension est retombée et je m’amuse de la voir encore si gênée.
-Alors Kim, qu’est-ce qui vous amène au sous-sol ?!
D’un coup je vois deux sourcils se lever, l’un bien plus dans la maitrise de cet art que l’autre, puis Kim prend un air inquiet.
-Est-ce que j’interromps quelque chose ?
**Si vous saviez….**
Scully ouvre la bouche pour lui répondre mais je la devance.
-Et si je vous dis que la réponse est «oui» ?!
Le choc se lit sur son visage. Ma main à couper qu’il est la réplique exacte de celui de ma partenaire.
Du coin de l’œil je la vois secouer la tête, refusant que j’en dise plus. Seulement je préfère ne pas la voir. Ce serait *beaucoup* moins drôle si je me rangeais de son avis.
-Je pense que vous devriez éviter ce genre de questions Kim, vous n’avez pas envie de connaitre la réponse.
Elle sourit timidement, pensant sans doute avoir tout compris.
-Kim, vous aviez besoin de nous ?
Ah, Scully et sa façon avenante de revenir au sujet premier.
-Non. Je veux dire, oui. Le Directeur Adjoint voudrait vous voir dans 1h.
-Et vous ne pouviez pas nous le dire au téléphone !?
J’évite d’éclater de rire en voyant la lueur furieuse et plus tout à fait farouche qui éclaire son regard.
La pauvre assistante ne sait plus vraiment où se mettre.
-C’est-à-dire Agent Scully, que vous ne répondiez pas…..
Scully et moi, tel un seul homme, nous tournons vers le téléphone, qui affiche bien une petite lumière rouge clignotante.
**Touché.**
Je capte le regard de Kim, lui faisant signe que le message était passé et qui en retour me fait une moue d’excuse avant de s’éclipser, prenant soin de refermer la porte derrière elle.
Délicate attention, mais quelque chose me dit que l’ambiance sera beaucoup moins fun que tout à l’heure !
La porte se referme dans un léger cliquetis et j’entends Mulder s’esclaffer derrière moi.
-C’était moins une !
Je me retourne lentement, prenant délibérément un regard dur.
-Tu trouves ça amusant Mulder !?!
Le voir déglutir péniblement me procure une joie intense.
-Avoue que ça aurait pu être pire… Skinner aurait pu être derrière cette porte !
J’aurai voulu esquisser un sourire, mais il faut que je garde mon cap.
-Tu te crois drôle peut-être ?!
Je le vois faire un rictus désolé, et j’ai de suite envie de le pardonné jusqu’à ce qu’il s’avance vers moi.
-Stop Mulder ! Ne me touche pas !
-Mais….
Je lève un index autoritaire.
-Pas de «mais» Mulder, c’est de ta faute si on en est là.
J’ai mal de le voir aussi peiné par mes mots, mais l’instant d’après il a ce sourire carnassier. Balayant l’autorité de mes paroles il m’embrasse à pleine bouche. Ce n’est pas le baiser séducteur de tout à leur, qui doit déboucher sur «autre chose», juste l’expression de l’amour qu’il me porte, et que je lui rends volontiers.
Puis il s’écarte, et nous ne nous touchons plus.
-Dommage que Kim soit arrivée, mais je compte bien reprendre nos «activités» ce soir Agent Scully !
Un clin d’œil et je suis perdue.
-Mais j’y compte bien Agent Mulder ! Maintenant au boulot !
Il se retourne et se dirige vers son bureau l’air de rien, je me surprends alors à soupirer… Ouais, dommage que nous ayons été interrompus, ce bureau avait l’air *très* prometteur !
&&&
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
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Date d'inscription : 17/01/2016
Re: No sex in the office...
50 minutes plus tard…
Nous nous dirigeons vers l’ascenseur. Nous sommes présentables, propres sur nous et tous gris. En mode FBI quoi.
En dépit de ma fougueuse embrassade de tout à l’heure pour me faire pardonner (elle aime ça, je le sais. Dire qu’elle s’imagine que je ne la vois pas prête à craquer !), je la sens encore contrariée. Son pied s’agite et torture la moquette du couloir alors que nous attendons devant les battants d’acier.
- Ne fais pas cette tête Scully ! Elle ne dira rien.
- Ca, tu n’en sais rien ! Et tu aurais pu y penser avant de faire le malin !
- Kim ne dira rien, j’en suis sûr. Elle m’aime bien !
Elle me dévisage d’un air incrédule. Mais pas seulement.
Je sens une pointe d’énervement. Youhou ! On dirait bien que ma Scully est… jalouse !
- Justement !
- Justement quoi ?
- Oh ça va ! Ne me dis pas que tu n’as…
Elle s’interrompt.
Que je n’ai quoi, d’abord ? !
C’est pas vrai ! Le pire, c’est qu’il ne percute même pas, on dirait !
- Mulder, quand tu es passé par Oxford en psychologie, c’était en touriste, n’est-ce pas ?
Il reste interdit un instant.
Incroyable ce que les mecs peuvent choisir parfois de ne pas voir si ça n’arrange pas leur affaires !
- Qu’est-ce qui me vaut le privilège de me faire retailler le costard par le Docteur « même pas peur de corriger Einstein » ? !
- Je ne l’ai pas corrigé ! Je l’ai réinterprété !
- C’est pareil !
- Et toi, tu ne vois même pas que ta blondasse risque de lâcher le morceau !
- Et pourquoi ferait-elle ça, je te prie ?
- Parce que JE… !
- TU ? !
- JE suis avec toi !
- …
- Je suis avec toi. Et pas ELLE ! Mais ouvre les yeux au nom du ciel ! Elle pourrait être…
- Jalouse…
C’est moi qui termine sa phrase.
Hum.
Elle n’a pas complètement tort.
Oui, mais non. Elle est très mignonne Kim et…
- Mulder !
- Mmm ?
- Tu arrêtes tout de suite !
- Quoi ?
Ben oui, quoi ?
- Ca va je te connais, grommelle-t-elle.
Qu’est-ce que j’ai fais encore ?
- Qu’est-ce que j’ai fais encore ? je demande tout haut cette fois.
Les portes s’ouvrent. Elle s’engouffre au fond de la cabine, s’adosse à la paroi du fond en me défiant les bras croisés – non, Scully, ne refais pas ça… - et me balance :
- Tu lui trouverais toutes les excuses pourvu qu’elle te fasse ses yeux de biches !
Je la regarde, elle, avec ses yeux de gitane. Je me fous des biches ! Moi, je veux Esmeralda qui danse autour de moi le poignard à la ceinture. Et mon Esmeralda est une petite rousse dont les cheveux flamboient presque autant que le fond de son œil quand elle est en colère ou quand… elle m’aime !
Je la suis à l’intérieur de l’ascenseur. Je ne dis rien. Je n’en ai pas besoin ! Elle va culpabiliser toute seule de me faire une scène alors qu’elle n’a pas moindre crainte à avoir. Il me suffit juste de la dévisager en souriant…
Il me sourit. Il ne se donne pas la peine de me répondre et appuie sur le bouton d’étage. Son regard me fixe calmement, puis il a la décence (ou l’indécence, je ne sais pas) de quitter mes yeux au moment précis où je commence à me sentir ridicule et je le devine qui s’égare sur mes formes. Il en fait l’inventaire en silence.
Egare-toi sur mes courbes, Mulder. Je me réchauffe déjà à tes pensées qui redessinent chaque détail de mon corps. Et ne relève pas la tête. Parce que j’ai le rouge aux joues d’avoir osé te faire une histoire, moi qui, contrairement à la blanche biche, ai le privilège de poser mes mains partout sur ta peau presque chaque soir…
Je lui murmure.
- Excuse-moi. C’est idiot.
- Très, approuve-t-il et il tend sa main vers mes lèvres.
La cabine tressaute soudain et elle s’arrête brusquement. Nous nous regardons toujours.
- Cet ascenseur est une calamité, commente-t-il tranquillement.
J’acquiesce avec fatalisme.
- Un jour, il va nous planter.
- Vas-y. Tu sais parler à ces machines, dit-il en me désignant le côté droit près des numéros d’étages.
Il y a un truc. Il faut taper un coup sec et ça repart.
Je tape. Le moteur se met à ronronner et le mécanisme repart.
- Bon, commente-t-il. Encore raté.
J’esquisse quand même un sourire. C’est une vieille plaisanterie entre nous.
Je m’avance vers la porte, il se tourne aussi face au battant. L’appareil se stabilise et s’ouvre sur l’étage de la direction.
…
Nous nous dirigeons vers l’ascenseur. Nous sommes présentables, propres sur nous et tous gris. En mode FBI quoi.
En dépit de ma fougueuse embrassade de tout à l’heure pour me faire pardonner (elle aime ça, je le sais. Dire qu’elle s’imagine que je ne la vois pas prête à craquer !), je la sens encore contrariée. Son pied s’agite et torture la moquette du couloir alors que nous attendons devant les battants d’acier.
- Ne fais pas cette tête Scully ! Elle ne dira rien.
- Ca, tu n’en sais rien ! Et tu aurais pu y penser avant de faire le malin !
- Kim ne dira rien, j’en suis sûr. Elle m’aime bien !
Elle me dévisage d’un air incrédule. Mais pas seulement.
Je sens une pointe d’énervement. Youhou ! On dirait bien que ma Scully est… jalouse !
- Justement !
- Justement quoi ?
- Oh ça va ! Ne me dis pas que tu n’as…
Elle s’interrompt.
Que je n’ai quoi, d’abord ? !
C’est pas vrai ! Le pire, c’est qu’il ne percute même pas, on dirait !
- Mulder, quand tu es passé par Oxford en psychologie, c’était en touriste, n’est-ce pas ?
Il reste interdit un instant.
Incroyable ce que les mecs peuvent choisir parfois de ne pas voir si ça n’arrange pas leur affaires !
- Qu’est-ce qui me vaut le privilège de me faire retailler le costard par le Docteur « même pas peur de corriger Einstein » ? !
- Je ne l’ai pas corrigé ! Je l’ai réinterprété !
- C’est pareil !
- Et toi, tu ne vois même pas que ta blondasse risque de lâcher le morceau !
- Et pourquoi ferait-elle ça, je te prie ?
- Parce que JE… !
- TU ? !
- JE suis avec toi !
- …
- Je suis avec toi. Et pas ELLE ! Mais ouvre les yeux au nom du ciel ! Elle pourrait être…
- Jalouse…
C’est moi qui termine sa phrase.
Hum.
Elle n’a pas complètement tort.
Oui, mais non. Elle est très mignonne Kim et…
- Mulder !
- Mmm ?
- Tu arrêtes tout de suite !
- Quoi ?
Ben oui, quoi ?
- Ca va je te connais, grommelle-t-elle.
Qu’est-ce que j’ai fais encore ?
- Qu’est-ce que j’ai fais encore ? je demande tout haut cette fois.
Les portes s’ouvrent. Elle s’engouffre au fond de la cabine, s’adosse à la paroi du fond en me défiant les bras croisés – non, Scully, ne refais pas ça… - et me balance :
- Tu lui trouverais toutes les excuses pourvu qu’elle te fasse ses yeux de biches !
Je la regarde, elle, avec ses yeux de gitane. Je me fous des biches ! Moi, je veux Esmeralda qui danse autour de moi le poignard à la ceinture. Et mon Esmeralda est une petite rousse dont les cheveux flamboient presque autant que le fond de son œil quand elle est en colère ou quand… elle m’aime !
Je la suis à l’intérieur de l’ascenseur. Je ne dis rien. Je n’en ai pas besoin ! Elle va culpabiliser toute seule de me faire une scène alors qu’elle n’a pas moindre crainte à avoir. Il me suffit juste de la dévisager en souriant…
Il me sourit. Il ne se donne pas la peine de me répondre et appuie sur le bouton d’étage. Son regard me fixe calmement, puis il a la décence (ou l’indécence, je ne sais pas) de quitter mes yeux au moment précis où je commence à me sentir ridicule et je le devine qui s’égare sur mes formes. Il en fait l’inventaire en silence.
Egare-toi sur mes courbes, Mulder. Je me réchauffe déjà à tes pensées qui redessinent chaque détail de mon corps. Et ne relève pas la tête. Parce que j’ai le rouge aux joues d’avoir osé te faire une histoire, moi qui, contrairement à la blanche biche, ai le privilège de poser mes mains partout sur ta peau presque chaque soir…
Je lui murmure.
- Excuse-moi. C’est idiot.
- Très, approuve-t-il et il tend sa main vers mes lèvres.
La cabine tressaute soudain et elle s’arrête brusquement. Nous nous regardons toujours.
- Cet ascenseur est une calamité, commente-t-il tranquillement.
J’acquiesce avec fatalisme.
- Un jour, il va nous planter.
- Vas-y. Tu sais parler à ces machines, dit-il en me désignant le côté droit près des numéros d’étages.
Il y a un truc. Il faut taper un coup sec et ça repart.
Je tape. Le moteur se met à ronronner et le mécanisme repart.
- Bon, commente-t-il. Encore raté.
J’esquisse quand même un sourire. C’est une vieille plaisanterie entre nous.
Je m’avance vers la porte, il se tourne aussi face au battant. L’appareil se stabilise et s’ouvre sur l’étage de la direction.
…
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
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Re: No sex in the office...
Plus tard dans la soirée….
Du sofa où je suis installé je la regarde s’activer pour nous préparer du café et jeter les derniers vestiges de notre repas.
Le meeting avec Skinner s’est bien passé, pas de quoi se précipiter comme on l’a fait, franchement ça aurait pu attendre.
Evidemment mon opinion est sans doute biaisée par ce que l’on faisait juste avant d’être dérangé.
Et puis ce que m’a dit Scully dans l’ascenseur me travaille un peu, ce qui ne m’a pas aidé non plus.
-Mulder ?!
Ah ! Nos cafés sont là, la soirée ciné va pouvoir vraiment commencé.
Une sorte de rituel s’est imposé au fil du temps, on arrive chez elle (ou occasionnellement chez moi), le repas est tranquille même si parfois le boulot pointe un peu trop le bout de son nez, puis on passe au dessert (et pas toujours le plus agréable…) et on prend le café devant un bon film, moment de pure détente et de câlinerie.
-Hum ?
-C’est quoi le film du soir ?
Je ne peux m’empêcher de lui sourire, fier de mon choix.
-Independance Day !
Elle perd, un peu, de son sourire, mais c’est juste pour la galerie.
-Tu rigole ?!
-Non !
Elle finit par hausser les épaules, et vient s’assoir à mes cotés, sirotant son café noir. J’en profite pour la taquiner un peu.
-Tu sais Scully j’me dévoue là, c’est pour toi que j’ai choisi ce film !
La mine ahurie qu’elle me sort me fait rire.
Je l’aime !
-J’en suis sure…..
-Tu es secrètement amoureuse de Will Smith avoue, et un jour il va passer par notre bureau et tu t’envoleras avec lui…..
-Mulder… à force de *toujours* me parler de lui je vais bien finir par croire que c’est *toi* qui a un faible pour lui….
Mon sourire tombe une seconde, réfléchissant à la perspective.
-Bah faut dire qu’il est vraiment pas mal ! Aie !!! Pas la peine de m’attaquer avec ce pauvre coussin Scully ! Il ne l’a pas mérité… et moi non plus !
Il me regarde, rieur et l’image même de l’innocence feinte.
-Bien sur que si tu l’as mérité. Et pas seulement à cause de film.
Quelque chose passe dans son regard, quelque chose qui ressemble fortement à une once de regret.
Regret d’avoir poussé le jeu jusque là ou regret d’avoir été interrompu ?
Derrière nous le film à commencé sans vouloir nous attendre, j’entends la voix lointaine de Will Smith, mais je ne m’en préoccupe guère. Non j’ai beaucoup plus intéressant devant moi.
Je suis dans ses bras, à moitié allongée sur lui, notre position habituelle lors de nos séances ciné. Je laisse courir mes doigts sur lui, essayant ainsi de lui faire comprendre que je n’étais pas, plus, «fâchée».
Il me répond d’un air contrit.
-Je suis désolé Scully, pour tout à l’heure
Non, non, non je ne veux pas qu’on s’aventure sur le terrain de l’auto-flagellation ce soir.
Mutine, je le tourmente un peu plus de la main.
-A quel point *tu* es désolé Mulder ?
J’éprouve une satisfaction sans borne à le voir se triturer la lèvre inférieure.
-Ce qui veut dire ?
-Que tu peux *toujours* te faire pardonner maintenant !
Merde ! Ces lèvres je les veux et je me les approprie.
Notre baiser a un arrière gout d’urgence, logique lorsqu’on sait qu’on s’est titillé toute la journée. Sauf que maintenant, ici j’ai encore envie de prendre mon temps.
Je romps donc le baiser.
-Scully ?
-Chut. On a un film à regarder….
Il est craquant quand il ne comprend pas tous les tenants et les aboutissants d’une situation, et celle-ci ne fait pas exception.
Il retourne donc son attention sur la télé, n’ayant pas encore remarqué que ma considération, elle, lui était entièrement dévouée.
Je remarque satisfaite que plus mes mains deviennent câlines et aventureuses, plus il a de mal à se concentrer.
-Scully…..
-Mulder tais-toi je regarde *mon* film !
Il risque un coup d’œil dans ma direction mais ne proteste pas plus. Encore heureux !
J’ai envie de quelque chose sans avoir envie de quelque chose…. Curieux état d’esprit.
Je passe ma main sur son abdomen, le sentant se contracter sous moi, et souris secrètement, puis je teste la bordure de son jean et entends sa respiration qui s’arrête, curieux de voir où je vais comme ça.
**Pas très loin Mulder, ne t’en fais pas….**
Je dépose un léger baiser sur son torse, près de son cœur, au moment même où j’attaque le bouton du jean et la fermeture éclaire. Et puis je reste *là*.
Nous continuons le simulacre de visionnage du film, lui et sa respiration saccadée, moi et mon cœur haletant, irrégulier.
Je le sens durcir sous mes doigts, prendre forme et vie et ne demander qu’une dose d’attention. Attention que je m’apprête à lui offrir.
Me mordant doucement la joue, je me faufile sous le boxer et le prends en main. Je le sens trépider contre ma peau alors que ma main le flatte d’un lent va-et-vient.
Je l’observe à la dérobée, il a la tête basculée en arrière, les yeux mi-clos et gémit faiblement.
Une vision parfaite d’érotisme.
J’ai envie de lui, mais plus important encore, j’ai envie de le voir *jouir*, se noyer dans le plaisir que *je* lui donne.
J’accélère la cadence et avant même qu’il ne comprenne véritablement ce qui lui arrive, il explose dans ma main, et je souris, heureuse.
J’attends patiemment qu’il revienne un peu sur terre, et lorsqu’il le fait il à le rouge aux joues et le regard plein d’excuses.
-Scully je…..
Je le fais taire d’un baiser chargé d’amour et d’ardeur. Puis je retire délicatement ma main de son refuge, la porte à ma bouche pour en retirer les quelques gouttes qui s'y trouvent et me penche pour prendre des mouchoirs.
-Tu sais Mulder je crois que tu as raison, j’ai bien un faible pour les films de Will Smith…..
On se sourit, heureux, puis le téléphone sonne.
-Allo ?! Oh maman…..
Nous partageons un regard.
Non le spectacle n’ira pas plus loin ce soir, mais peut importe j’ai déjà eu *tout* ce que je voulais !
Du sofa où je suis installé je la regarde s’activer pour nous préparer du café et jeter les derniers vestiges de notre repas.
Le meeting avec Skinner s’est bien passé, pas de quoi se précipiter comme on l’a fait, franchement ça aurait pu attendre.
Evidemment mon opinion est sans doute biaisée par ce que l’on faisait juste avant d’être dérangé.
Et puis ce que m’a dit Scully dans l’ascenseur me travaille un peu, ce qui ne m’a pas aidé non plus.
-Mulder ?!
Ah ! Nos cafés sont là, la soirée ciné va pouvoir vraiment commencé.
Une sorte de rituel s’est imposé au fil du temps, on arrive chez elle (ou occasionnellement chez moi), le repas est tranquille même si parfois le boulot pointe un peu trop le bout de son nez, puis on passe au dessert (et pas toujours le plus agréable…) et on prend le café devant un bon film, moment de pure détente et de câlinerie.
-Hum ?
-C’est quoi le film du soir ?
Je ne peux m’empêcher de lui sourire, fier de mon choix.
-Independance Day !
Elle perd, un peu, de son sourire, mais c’est juste pour la galerie.
-Tu rigole ?!
-Non !
Elle finit par hausser les épaules, et vient s’assoir à mes cotés, sirotant son café noir. J’en profite pour la taquiner un peu.
-Tu sais Scully j’me dévoue là, c’est pour toi que j’ai choisi ce film !
La mine ahurie qu’elle me sort me fait rire.
Je l’aime !
-J’en suis sure…..
-Tu es secrètement amoureuse de Will Smith avoue, et un jour il va passer par notre bureau et tu t’envoleras avec lui…..
-Mulder… à force de *toujours* me parler de lui je vais bien finir par croire que c’est *toi* qui a un faible pour lui….
Mon sourire tombe une seconde, réfléchissant à la perspective.
-Bah faut dire qu’il est vraiment pas mal ! Aie !!! Pas la peine de m’attaquer avec ce pauvre coussin Scully ! Il ne l’a pas mérité… et moi non plus !
Il me regarde, rieur et l’image même de l’innocence feinte.
-Bien sur que si tu l’as mérité. Et pas seulement à cause de film.
Quelque chose passe dans son regard, quelque chose qui ressemble fortement à une once de regret.
Regret d’avoir poussé le jeu jusque là ou regret d’avoir été interrompu ?
Derrière nous le film à commencé sans vouloir nous attendre, j’entends la voix lointaine de Will Smith, mais je ne m’en préoccupe guère. Non j’ai beaucoup plus intéressant devant moi.
Je suis dans ses bras, à moitié allongée sur lui, notre position habituelle lors de nos séances ciné. Je laisse courir mes doigts sur lui, essayant ainsi de lui faire comprendre que je n’étais pas, plus, «fâchée».
Il me répond d’un air contrit.
-Je suis désolé Scully, pour tout à l’heure
Non, non, non je ne veux pas qu’on s’aventure sur le terrain de l’auto-flagellation ce soir.
Mutine, je le tourmente un peu plus de la main.
-A quel point *tu* es désolé Mulder ?
J’éprouve une satisfaction sans borne à le voir se triturer la lèvre inférieure.
-Ce qui veut dire ?
-Que tu peux *toujours* te faire pardonner maintenant !
Merde ! Ces lèvres je les veux et je me les approprie.
Notre baiser a un arrière gout d’urgence, logique lorsqu’on sait qu’on s’est titillé toute la journée. Sauf que maintenant, ici j’ai encore envie de prendre mon temps.
Je romps donc le baiser.
-Scully ?
-Chut. On a un film à regarder….
Il est craquant quand il ne comprend pas tous les tenants et les aboutissants d’une situation, et celle-ci ne fait pas exception.
Il retourne donc son attention sur la télé, n’ayant pas encore remarqué que ma considération, elle, lui était entièrement dévouée.
Je remarque satisfaite que plus mes mains deviennent câlines et aventureuses, plus il a de mal à se concentrer.
-Scully…..
-Mulder tais-toi je regarde *mon* film !
Il risque un coup d’œil dans ma direction mais ne proteste pas plus. Encore heureux !
J’ai envie de quelque chose sans avoir envie de quelque chose…. Curieux état d’esprit.
Je passe ma main sur son abdomen, le sentant se contracter sous moi, et souris secrètement, puis je teste la bordure de son jean et entends sa respiration qui s’arrête, curieux de voir où je vais comme ça.
**Pas très loin Mulder, ne t’en fais pas….**
Je dépose un léger baiser sur son torse, près de son cœur, au moment même où j’attaque le bouton du jean et la fermeture éclaire. Et puis je reste *là*.
Nous continuons le simulacre de visionnage du film, lui et sa respiration saccadée, moi et mon cœur haletant, irrégulier.
Je le sens durcir sous mes doigts, prendre forme et vie et ne demander qu’une dose d’attention. Attention que je m’apprête à lui offrir.
Me mordant doucement la joue, je me faufile sous le boxer et le prends en main. Je le sens trépider contre ma peau alors que ma main le flatte d’un lent va-et-vient.
Je l’observe à la dérobée, il a la tête basculée en arrière, les yeux mi-clos et gémit faiblement.
Une vision parfaite d’érotisme.
J’ai envie de lui, mais plus important encore, j’ai envie de le voir *jouir*, se noyer dans le plaisir que *je* lui donne.
J’accélère la cadence et avant même qu’il ne comprenne véritablement ce qui lui arrive, il explose dans ma main, et je souris, heureuse.
J’attends patiemment qu’il revienne un peu sur terre, et lorsqu’il le fait il à le rouge aux joues et le regard plein d’excuses.
-Scully je…..
Je le fais taire d’un baiser chargé d’amour et d’ardeur. Puis je retire délicatement ma main de son refuge, la porte à ma bouche pour en retirer les quelques gouttes qui s'y trouvent et me penche pour prendre des mouchoirs.
-Tu sais Mulder je crois que tu as raison, j’ai bien un faible pour les films de Will Smith…..
On se sourit, heureux, puis le téléphone sonne.
-Allo ?! Oh maman…..
Nous partageons un regard.
Non le spectacle n’ira pas plus loin ce soir, mais peut importe j’ai déjà eu *tout* ce que je voulais !
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Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
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Re: No sex in the office...
Le lendemain
Nous traversons les couloirs du FBI d'un pas vif. Dans quelques minutes, la fameuse réunion sur la mort d'Ed Krichton débutera dans la grande salle de briefing.
- Je te sens stressée…
- Ca va aller, Mulder. J'ai déjà fait ça. Je suis juste pressée que ce soit terminé. Tout ça n'est qu'une mascarade dans laquelle je refuse de jouer le rôle qu'on veut m'attribuer.
- Tu en as l'habitude. Ne les laisse pas avoir la moindre prise sur toi. Tu as raison de faire ce que tu fais.
- Je sais… Je sais…
- C'est parce qu'il y aura Clayton et Stiletti ?
Clayton est le coroner du district. Depuis que je l'ai pris en faute sur un dossier, il me déteste. C'est un vieux type pincé et arrogant mais qui, malheureusement pour moi, a beaucoup de poids dans l'Etat.
Stiletti, lui, est un connard de la CIA. Mais un connard qui a un beau bureau avec vue magnifique sur les rives du Potomac. Et qui est un parfait misogyne. Il s'évertue à bien me le faire sentir dès qu'il le peut. Avec eux deux en sus des probables consignes de tir à vue sur ma petite personne, il y a fort à parier que ça va être ma fête.
Youpi.
- Je n'attends plus grand chose de notre gouvernement et, pour Clayton et Stiletti, disons que je ne saute pas de joie à l'idée de devoir supporter une fois de plus leurs remarques désobligeantes et leurs regards au minimum déplacés.
- En fait, ils sont sensibles à ton charme et ils savent pertinemment qu'ils n'ont pas la moindre chance. C'est du dépit, de la frustration. Crois-moi.
- Oui enfin… mon charme… lorsque j'expose les causes de la mort d'un homme, je crois qu'on s'en fiche un peu…
- Détrompes-toi !
Il me sourit avec malice.
- Ces mots que tu dis…
- Quels mots ? !
Je me demande où il veut en venir. Mulder n'a jamais une parole gratuite. Il sait toujours précisément où il va. C'est à la fois réconfortant et… vaguement inquiétant.
- Tes mots techniques, savants… Ceux qu'on comprend à peine…
- Et bien ?
J'accélère le pas. Je ne veux pas être en retard. Inutile de donner du grain à moudre à ces gens-là. Il précise sa pensée.
- Quand le sens ne nous saute pas à l'esprit, c'est... la façon dont les choses sont dites qui interpelle.
- Mais enfin, où veux-tu en venir ? !
Il accouche enfin avec un air terriblement enjoué qui devrait me mettre la puce à l'oreille.
- J'adore quand tu fais tes exposés auxquels je ne comprends rien ! Je te regarde et je trouve ton examen furieusement … stimulant !
- Très drôle ! Tu vire macho de base ? ! Genre " sois belle et tais-toi " ? !
- Non, non, surtout pas. Parle ! Il faut que tu parles ! C'est sérieux ! Et plus tu dis ces mots incompréhensibles, plus ça me fait… - Il simule un frisson ravi en disant cela - des trucs partout !
Cette fois, je ris. Il m'a eu ! Je suis consternée de voir qu'il arrive encore si souvent à m'embobiner assez pour que je considère avec sérieux pendant quelques secondes les énormités qu'il me sort.
- OK, OK. Merci de me changer les idées.
- Je suis ton homme !
Il passe un bras chaleureux autour de mes épaules et tout en marchant, il me serre un peu contre lui tout en me claquant une petite bise en haut du front. Je m'écarte vivement.
- Mulder !
Il se marre. Mulder a toujours eu ce goût du danger et de la provocation. Si je l'écoutais, nous aurions contrevenu au moins vingt fois aux lois de cet état sur l'exhibition sexuelle ! Mais, il n'y a rien à faire, les interdits, ça l'excite !
- Scully, il faut que je te dise… Il y a autre chose.
Il s'approche de mon oreille. Je le dévisage avec un mélange d'appréhension et je dois l'avouer un brin de trouble (ce type déteint sur moi, c'est effrayant !). Il me susurre.
- A chaque fois que tu dis un de ces mots là, je m'imagine que tu…
Je lui chuchote mon idée en prenant bien soin d'expirer légèrement dans son pavillon. Par réflexe, elle remonte son épaule en riant pour se protéger de ce souffle chatouilleux.
- Tu es un obsédé !
- Penses-y tout à l'heure.
- Pas question !
- Oh si ! glousse-t-il déjà très fier de lui. Tu y penseras, crois-moi !
Je flippe.
Le salopard !
Il va me saboter mon intervention !
Scully parle depuis 5 minutes. Pour le moment, elle s'évertue à employer un langage parfaitement intelligible - je pense qu'elle le fait exprès ! - et elle évite de croiser mon regard.
L'affaire est grave mais semble perdue d'avance parce que le gouvernement voudrait faire croire que cet expert s'est suicidé. Or nous avons tout lieu de penser que ce n'est pas le cas : certains éléments semblent inexplicables, d'autres contredisent la thèse du suicide. C'est ce que Scully veut leur exposer ce matin alors qu'une vingtaine de bonhommes (pas une seule femme !) la toisent, sachant que selon toute probabilité la moitié est là en sachant parfaitement que Krichton n'a pas mis fin à ses jours et qu'on l'y a aidé…
Ils ont fait des pressions pour qu'elle rende un rapport dans le sens qui leur convient. Elle les a envoyés bouler au nom de la rigueur de la démarche scientifique. Elle n'entend pas se taire et eux vont tenter de la discréditer.
Elle le sait. Mais elle ne démordra pas de sa ligne de conduite. Ma Scully est l'intégrité en personne. Je voudrais juste que ces salopards ne réussissent pas à la manipuler. Je ne veux pas qu'ils lui fassent de mal. D'où l'idée qui m'est venue cette nuit alors qu'elle dormait profondément dans mes bras…
Scully ne dort pas toujours enroulée contre moi, mais même lorsqu'elle dort de son côté, elle s'arrange plus ou moins consciemment pour me toucher. Peut-être une façon de s'assurer que je suis bien là…
Quand elle se love contre mon corps longtemps après le début de notre sommeil, je sais qu'il y a quelque chose. Neuf fois sur dix. Ou alors, c'est que nous avons fait l'amour jusqu'à tomber d'épuisement et qu'elle n'a même plus la force de rouler à sa place. Mais ce n'était pas le cas hier soir.
Elle avait sa merveilleuse main tendrement et innocemment posée sur mon sexe et elle respirait profondément la tête contre mon torse, sa jambe glissée entre mes cuisses. Dans cette position, je savais qu'elle était en paix. Comme je savais que notre petite récréation autour d'Indépendance Day n'était pas due qu'à la montée de désir de cette journée particulièrement épicée.
Le sexe a toujours été un des meilleurs moyen de décompresser pour moi. Et parfois, Scully réagit comme un mec. Elle se branche sur le sexe pour balayer tout le reste, pour oublier et s'abrutir de plaisir… C'est plutôt marginal chez elle, mais je l'ai déjà vu faire et aujourd'hui, je voudrais convoquer ici ces forces primaires, instinctives, presque animales. J'aimerai déplacer son esprit soucieux ailleurs que dans cette arène. Je voudrais que ses émotions ne se concentrent que sur sa peau et son désir.
Je veux transformer cette réunion qui n'est ni plus ni moins qu'un peloton d'exécution pour la femme que j'aime en un jeu qui lui permettra de se tenir à distance du mal qu'ils veulent lui faire.
Aujourd'hui, je le proclame solennellement, c'est le sexe qui nous sauvera !
Mais on en arrive au rapport d'autopsie…
Je crois qu'on va rire !
- Ed Krichton porte des signes qui manifestent d'évidence la présence d'un traitement ou au moins d'une infiltration ponctuelle. Des sites de piqûres intraveineuses sont présents dans la fosse antécubitale droite - là, elle me jette un regard furtif, je simule un petit choc électrique. Elle se recentre immédiatement sur son exposé - ainsi qu'une ligne intraveineuse dans le pli du coude gauche.
Seigneur ! Il va le faire !
Mulder vient de singer un frémissement de plaisir. Il ne faut pas que je me déconcentre. Surtout pas. Je rive mon regard dans les yeux de Clayton qui fait délibérément mine de m'ignorer depuis le début et je poursuis.
- La lividité est réduite au dos. Un faciès hyppocratique est présent.
Qu'est-ce qui m'a pris de dire ça ! Du coin de l'œil, je vois que Mulder se prend à nouveau pour Meg Ryan !
- Agent Scully, au fait, je vous prie ! L'entaille ! souffle Clayton avec exaspération.
- L'artère du poignet a été sectionnée mais l'artère cubitale est peu volumineuse…
Mulder a saisi le bouchon d'une bouteille en plastique et se met à le manipuler en le faisant rouler sous ses doigts. Très doucement sous ses doigts.
Hum. Ce mouvement… ! Il convoque des pensées très peu professionnelles en moi !
Ce n'est rien. Je me reprends. Mais ses yeux me fixent avec une telle insistance que…
- Il a perdu assez de sang pour crever, voilà tout ! coupe Stiletti.
- Justement non ! L'hémorragie issue de cette blessure n'a pas été telle et si rapide qu'elle puisse entraîner la mort.
- Et les médocs enfin ? ! On les a trouvés à côté de lui, vous n'y faites même pas mention.
- C'est faux ! Prenez la peine de lire ce rapport. J'y fais référence précisément pour établir que la concentration en co-proxamol dans le sang de Ed Krichton n'était en aucun cas suffisante pour provoquer une intoxication mortelle.
Mulder continue et entrouvre ses lèvres. Il porte son poing à la bouche et furtivement, il fait glisser le bout de sa langue sur sa lèvre supérieure. La suggestion est troublante et je réprime un tressaillement. Cet homme pourrait me faire mourir de désir tant il peut rendre sensuel le plus anodin des gestes. Je sens en moi l'envie qui m'enlace, qui dilate mes vaisseaux sanguins, qui fait chauffer mon visage. Elle gonfle et enfle en moi comme l'orage qui se prépare.
- Vous auriez du notifier que ce produit justifie une diminution de l'écoulement sanguin, accuse Clayton.
- C'est un coagulant, je le sais merci et là encore, je vous invite à prendre connaissance de mes conclusions, Monsieur.
- Pfffff…
Quel con ! Je…
Il y a un bruit. Mulder vient de faire tomber son eau minérale sur la table. Tous se retournent vers lui et je le dévisage, le feu aux joues. Il me rappelle à lui.
- Oups, ça mouille ! commente-t-il avec un petit rire en récupérant quelques feuilles trempées.
Et il me cloue à nouveau par une œillade digne d'un noceur en goguette. L'enfoiré ! Je balance entre le fou-rire et la fureur !
Mais mon Dieu, oui ! Il a raison. Ca mouille !
En attendant, Clayton n'a toujours pas ravalé sa fierté déplacée.
- Agent Scully, votre rapport est à peine digne d'un étudiant de première année de médecine, décrète-t-il en jetant avec dédain mon travail en travers de la table.
- Parce que sa conclusion ne vous convient pas peut-être ?
- Vous ne vous en tenez pas aux faits !
- Vous en voulez des faits ? ! Il s'est soi-disant ouvert le poignet et pourtant aucune empreinte n'a été trouvée sur le couteau… Un homme qui transpire de peur face à sa mort aurait laissé des empreintes sur le manche.
- Conjectures !
Je prends sur moi et j'articule le plus posément possible.
- Il n'a pas perdu assez de sang pour mourir -…
- Il a avalé ces pilules !
- …- dont la composition chimique permet de calculer précisément l'effet coagulant et le degré d'épaississement du liquide sanguin. Une démarche scientifique permet de manière rigoureuse et en faisant appel aux lois qui conduisent la mécanique de fluides d'établir dès lors le seuil hémorragique mortel. Vous trouverez mes résultats dans ce rapport !
- Du bla bla de physicien, pas de médecin ! Chacun sa spécialité !
Ce type est une merde ! Je serre les dents.
- Scully est au top en matière de maîtrise des fluides !
Je n'ai pas pu m'en empêcher. Elle se tourne vers moi. Les mâchoires lui en tombent et elle me regarde sidérée. Je lui souris largement et je rive mes yeux à son regard. Je veux qu'elle s'y accroche. Ce qu'elle fait pendant que je me tourne vers les autres participants.
- Et elle ne vous a pas encore parlé de l'inexplicable…
- Il ne manquait plus que ça ! ricane Stiletti.
Scully reprend plus calmement et maintenant c'est moi qu'elle regarde.
- L'aspect dorsal de l'avant-bras droit juste au-dessus du poignet est remarquable du fait qu'il présente plusieurs croûtes confluentes brun foncé de lésions correspondant semble-t-il à des morsures de… muridés vraisemblablement.
Là, elle ne regarde que moi et un petit sourire s'étire sur ses lèvres.
- Pour être précise, je dirais de type Leporillus conditor ou Rattus Norvégicus…
Elle a les yeux brillants. Je tire sur le nœud de ma cravate en me mordant légèrement les lèvres. Elle tente de dissimuler un infime mais irrépressible halètement. C'est que… nous avons fait… des choses avec cette cravate !
- Des rats quoi, traduit Clayton en haussant les épaules.
Scully continue, indifférente à l'intervention du coroner et guettant le moindre de mes gestes.
- Un hématome est présent sur la partie proximale du troisième métacarpe. Du côté palmaire du troisième doigt gauche, on constate une abrasion sèche de 4 mm. D'anciennes traces bleu-gris de coloration correspondant à d'anciens hématomes sont présentes à la partie moyenne de la cuisse gauche sur une zone de 6 cm et…
J'ai perdu le fil et d'une certaine manière, je sais qu'elle aussi est ailleurs tandis qu'elle leur explique que cet homme a en réalité été drogué, retenu alité contre son gré dans un endroit où des rongeurs l'ont mordu et que s'il s'est soi-disant ouvert les veines, il a eu suffisamment d'esprit pour essuyer toute trace biologique sur l'arme du " suicide ". L'homme est mort d'épuisement et on l'y a aidé.
Je ne pense plus à rien. Je regarde sa bouche, ses lèvres voluptueuses qu'elle humecte du bout de sa langue par intervalles. J'ai défait les premiers boutons de mon col et j'ai vu ses pupilles se dilater. Maintenant, mon poignet - qu'on me pardonne ! - branle doucement mon innocent verre qui n'en demandait pas tant ! Clayton et Stiletti soupirent bruyamment pour manifester leurs mépris, mais elle les dédaigne d'un air souverain.
- Et les reins ? ! Vous avez négligé l'examen agent Scully ! râle le vieux.
- Le parenchyme de la section est uniforme et brun foncé. Le cortex mesure 10 mm en moyenne. Les jonctions cortico-médullaires sont bien individualisées. Tout baigne, ajoute-t-elle le souffle un peu court et le regard rivé sur ma main.
- Scully ? toussote Skinner que les curieuses réactions de ma partenaire semblent enfin avoir alerté.
- J'ai fini Monsieur. C'est un assassinat. Comprenne qui pourra, ajoute-t-elle en toisant ses deux adversaires et en faisant le tour de la pièce pour reprendre sa place à côté de moi.
En se rasseyant, elle effleure ma nuque.
Aujourd'hui, je prétends, j'affirme que… le sexe l'a sauvé ! Et je crois bien qu'il m'a perdu par la même occasion ! Je prends une feuille en face de moi et, après un coup d'œil furtif aux autres hommes de la salle, j'écris.
Je glisse la feuille doucement vers elle. Elle ne dit rien, mais son épaule vient toucher la mienne et je sens sa chaleur comme un soleil. Plus grave, j'hume son odeur et ça provoque en moi une montée de désir si soudaine qu'elle en est douloureuse.
Son parfum, sa sueur, je veux m'en emplir jusqu'à la lie ! Je voudrais goûter sa peau, lécher son sel et aspirer entre mes lèvres le parfait concentré de Scully qui me nargue entre ses cuisses !
A défaut d'y poser mes lèvres, j'y dépose une caresse. Et doucement, dissimulé par la table, en relevant millimètre par millimètre sa jupe, je découvre sa cuisse gauche et j'y insinue mes doigts, fleuretant avec le voile si fin, si fragile de sa peau à cet endroit.
Elle frémit et son visage prend des couleurs. Le désir la rend sublime.
Elle tente de garder un air concentré et intéressé pendant que d'autres collaborateurs lui demandent des compléments d'explication. Elle y répond et dans sa voix qui a pris des tonalités soudain très basses, j'entends sa respiration rauque qu'elle essaye tant bien que mal de réguler.
Je m'enhardis un peu plus haut et elle inspire soudain.
Mulder ! C'est une torture !
J'ai l'impression que je vais exploser sous l'avalanche de sensations. Plus j'essaye de les contenir, plus elles se répandent en moi, renversant ce qui me reste de raison.
Je réponds mécaniquement aux questions que l'on me pose mais je n'entends même pas ce que je dis, noyée par un bourdonnement qui part de mes oreilles, descend dans tout mon corps et qui me donne la chair de poule.
Un des types autour de la table éructe.
- Je n'y crois pas. Ce rapport est un tissu de conneries.
Je jette mes dernières forces dans la bataille.
- Ce rapport, c'est la vérité. La connerie quant à elle est ailleurs !
Je sais que j'ai été trop loin. Mais ils me dérangent ! Et je n'ai que faire de leur opinion ! Moi, je ne veux que Mulder à cet instant ! Mulder et ses mains sur moi. Mulder et ses lèvres si douces et si avides !
Je regarde la feuille de papier et je croise son regard. Il a suivit le mouvement de mes yeux. Il a compris.
- Encore une mal baisée ! siffle Stiletti juste assez fort pour qu'on l'entende. Moi en particulier.
Je me tourne vivement vers lui. Mes pulsions deviennent soudain beaucoup moins pacifistes !
Mais la main de Mulder remonte brusquement plus haut. Dans un mouvement réflexe, mon corps se tend sur ma chaise, raide comme la corde d'un arc.
Je ferme les yeux et je laisse soudain le plaisir me dicter ma conduite. J'expire profondément.
Je rouvre les yeux et je souris à l'assemblée. Je sais exactement ce que je vais faire.
- Monsieur… Stiletti… Sachez que… je suis extrêmement bien baisée. Dois-je développer au risque de vous renvoyer à votre propre inconséquence ou pouvons-nous en revenir au sujet ?
- Je suis extrêmement bien baisée !
J'ai sursauté en l'entendant proférer ces paroles avec une sérénité absolue et un sourire d'ange adressé à son détracteur.
Autour d'elle, le silence s'est fait d'un coup.
Soudain, c'est moi qui sens le rouge me monter au visage.
Elle l'a fait ! Elle a osé dire ça !
Et maintenant, ils la regardent tous, dans leurs petits souliers et avec ce pitoyable rire nerveux typique des gamins.
Elle les défie.
- Maintenant, reprend-t-elle toujours dangereusement calme, à moins qu'un autre ne souhaite proposer un nouveau commentaire aussi pertinent, nous pourrions peut-être reprendre là où nous en étions ? Monsieur le directeur ?
Skinner la considère encore avec stupéfaction.
- Oui… Oui, bien sûr ! Reprenons !
Quelques minutes plus tard…
Skinner s'approche de moi. Je me sens moins confiante tout à coup. Il s'arrête à côté de moi, me tourne presque le dos mais me frôle malgré tout. Bas, il s'adresse à moi. Sa voix tremble légèrement. De colère probablement.
- Vous vous êtes surpassée aujourd'hui Scully !
Oui, la colère. Certainement. Mais… je ne sais pas. Peut-être pas seulement.
- Monsieur, je suis désolée que vous ayez à en subir les conséquences…
- Vous pouvez !
- … mais je ne m'excuserais de rien d'autre ! je conclue en reprenant ma légitime détermination.
Il balaye ma remarque de la main et se tourne franchement vers nous.
- Vous et Mulder, fichez le camp de cette pièce immédiatement et allez plutôt m'attendre dans mon bureau. Je vous rejoins dès que… j'aurais pu limiter l'incident diplomatique !
Nous nous exécutons. Nous fendons tous les deux l'assemblée essuyant les regards courroucés de certains. Moins que je ne le pensais pourtant.
Et nous nous retrouvons dans le couloir.
Seuls.
Je me tourne vers lui.
- Et maintenant Mulder ?
Nous traversons les couloirs du FBI d'un pas vif. Dans quelques minutes, la fameuse réunion sur la mort d'Ed Krichton débutera dans la grande salle de briefing.
- Je te sens stressée…
- Ca va aller, Mulder. J'ai déjà fait ça. Je suis juste pressée que ce soit terminé. Tout ça n'est qu'une mascarade dans laquelle je refuse de jouer le rôle qu'on veut m'attribuer.
- Tu en as l'habitude. Ne les laisse pas avoir la moindre prise sur toi. Tu as raison de faire ce que tu fais.
- Je sais… Je sais…
- C'est parce qu'il y aura Clayton et Stiletti ?
Clayton est le coroner du district. Depuis que je l'ai pris en faute sur un dossier, il me déteste. C'est un vieux type pincé et arrogant mais qui, malheureusement pour moi, a beaucoup de poids dans l'Etat.
Stiletti, lui, est un connard de la CIA. Mais un connard qui a un beau bureau avec vue magnifique sur les rives du Potomac. Et qui est un parfait misogyne. Il s'évertue à bien me le faire sentir dès qu'il le peut. Avec eux deux en sus des probables consignes de tir à vue sur ma petite personne, il y a fort à parier que ça va être ma fête.
Youpi.
- Je n'attends plus grand chose de notre gouvernement et, pour Clayton et Stiletti, disons que je ne saute pas de joie à l'idée de devoir supporter une fois de plus leurs remarques désobligeantes et leurs regards au minimum déplacés.
- En fait, ils sont sensibles à ton charme et ils savent pertinemment qu'ils n'ont pas la moindre chance. C'est du dépit, de la frustration. Crois-moi.
- Oui enfin… mon charme… lorsque j'expose les causes de la mort d'un homme, je crois qu'on s'en fiche un peu…
- Détrompes-toi !
Il me sourit avec malice.
- Ces mots que tu dis…
- Quels mots ? !
Je me demande où il veut en venir. Mulder n'a jamais une parole gratuite. Il sait toujours précisément où il va. C'est à la fois réconfortant et… vaguement inquiétant.
- Tes mots techniques, savants… Ceux qu'on comprend à peine…
- Et bien ?
J'accélère le pas. Je ne veux pas être en retard. Inutile de donner du grain à moudre à ces gens-là. Il précise sa pensée.
- Quand le sens ne nous saute pas à l'esprit, c'est... la façon dont les choses sont dites qui interpelle.
- Mais enfin, où veux-tu en venir ? !
Il accouche enfin avec un air terriblement enjoué qui devrait me mettre la puce à l'oreille.
- J'adore quand tu fais tes exposés auxquels je ne comprends rien ! Je te regarde et je trouve ton examen furieusement … stimulant !
- Très drôle ! Tu vire macho de base ? ! Genre " sois belle et tais-toi " ? !
- Non, non, surtout pas. Parle ! Il faut que tu parles ! C'est sérieux ! Et plus tu dis ces mots incompréhensibles, plus ça me fait… - Il simule un frisson ravi en disant cela - des trucs partout !
Cette fois, je ris. Il m'a eu ! Je suis consternée de voir qu'il arrive encore si souvent à m'embobiner assez pour que je considère avec sérieux pendant quelques secondes les énormités qu'il me sort.
- OK, OK. Merci de me changer les idées.
- Je suis ton homme !
Il passe un bras chaleureux autour de mes épaules et tout en marchant, il me serre un peu contre lui tout en me claquant une petite bise en haut du front. Je m'écarte vivement.
- Mulder !
Il se marre. Mulder a toujours eu ce goût du danger et de la provocation. Si je l'écoutais, nous aurions contrevenu au moins vingt fois aux lois de cet état sur l'exhibition sexuelle ! Mais, il n'y a rien à faire, les interdits, ça l'excite !
- Scully, il faut que je te dise… Il y a autre chose.
Il s'approche de mon oreille. Je le dévisage avec un mélange d'appréhension et je dois l'avouer un brin de trouble (ce type déteint sur moi, c'est effrayant !). Il me susurre.
- A chaque fois que tu dis un de ces mots là, je m'imagine que tu…
Je lui chuchote mon idée en prenant bien soin d'expirer légèrement dans son pavillon. Par réflexe, elle remonte son épaule en riant pour se protéger de ce souffle chatouilleux.
- Tu es un obsédé !
- Penses-y tout à l'heure.
- Pas question !
- Oh si ! glousse-t-il déjà très fier de lui. Tu y penseras, crois-moi !
Je flippe.
Le salopard !
Il va me saboter mon intervention !
******
Scully parle depuis 5 minutes. Pour le moment, elle s'évertue à employer un langage parfaitement intelligible - je pense qu'elle le fait exprès ! - et elle évite de croiser mon regard.
L'affaire est grave mais semble perdue d'avance parce que le gouvernement voudrait faire croire que cet expert s'est suicidé. Or nous avons tout lieu de penser que ce n'est pas le cas : certains éléments semblent inexplicables, d'autres contredisent la thèse du suicide. C'est ce que Scully veut leur exposer ce matin alors qu'une vingtaine de bonhommes (pas une seule femme !) la toisent, sachant que selon toute probabilité la moitié est là en sachant parfaitement que Krichton n'a pas mis fin à ses jours et qu'on l'y a aidé…
Ils ont fait des pressions pour qu'elle rende un rapport dans le sens qui leur convient. Elle les a envoyés bouler au nom de la rigueur de la démarche scientifique. Elle n'entend pas se taire et eux vont tenter de la discréditer.
Elle le sait. Mais elle ne démordra pas de sa ligne de conduite. Ma Scully est l'intégrité en personne. Je voudrais juste que ces salopards ne réussissent pas à la manipuler. Je ne veux pas qu'ils lui fassent de mal. D'où l'idée qui m'est venue cette nuit alors qu'elle dormait profondément dans mes bras…
Scully ne dort pas toujours enroulée contre moi, mais même lorsqu'elle dort de son côté, elle s'arrange plus ou moins consciemment pour me toucher. Peut-être une façon de s'assurer que je suis bien là…
Quand elle se love contre mon corps longtemps après le début de notre sommeil, je sais qu'il y a quelque chose. Neuf fois sur dix. Ou alors, c'est que nous avons fait l'amour jusqu'à tomber d'épuisement et qu'elle n'a même plus la force de rouler à sa place. Mais ce n'était pas le cas hier soir.
Elle avait sa merveilleuse main tendrement et innocemment posée sur mon sexe et elle respirait profondément la tête contre mon torse, sa jambe glissée entre mes cuisses. Dans cette position, je savais qu'elle était en paix. Comme je savais que notre petite récréation autour d'Indépendance Day n'était pas due qu'à la montée de désir de cette journée particulièrement épicée.
Le sexe a toujours été un des meilleurs moyen de décompresser pour moi. Et parfois, Scully réagit comme un mec. Elle se branche sur le sexe pour balayer tout le reste, pour oublier et s'abrutir de plaisir… C'est plutôt marginal chez elle, mais je l'ai déjà vu faire et aujourd'hui, je voudrais convoquer ici ces forces primaires, instinctives, presque animales. J'aimerai déplacer son esprit soucieux ailleurs que dans cette arène. Je voudrais que ses émotions ne se concentrent que sur sa peau et son désir.
Je veux transformer cette réunion qui n'est ni plus ni moins qu'un peloton d'exécution pour la femme que j'aime en un jeu qui lui permettra de se tenir à distance du mal qu'ils veulent lui faire.
Aujourd'hui, je le proclame solennellement, c'est le sexe qui nous sauvera !
Mais on en arrive au rapport d'autopsie…
Je crois qu'on va rire !
- Ed Krichton porte des signes qui manifestent d'évidence la présence d'un traitement ou au moins d'une infiltration ponctuelle. Des sites de piqûres intraveineuses sont présents dans la fosse antécubitale droite - là, elle me jette un regard furtif, je simule un petit choc électrique. Elle se recentre immédiatement sur son exposé - ainsi qu'une ligne intraveineuse dans le pli du coude gauche.
Seigneur ! Il va le faire !
Mulder vient de singer un frémissement de plaisir. Il ne faut pas que je me déconcentre. Surtout pas. Je rive mon regard dans les yeux de Clayton qui fait délibérément mine de m'ignorer depuis le début et je poursuis.
- La lividité est réduite au dos. Un faciès hyppocratique est présent.
Qu'est-ce qui m'a pris de dire ça ! Du coin de l'œil, je vois que Mulder se prend à nouveau pour Meg Ryan !
- Agent Scully, au fait, je vous prie ! L'entaille ! souffle Clayton avec exaspération.
- L'artère du poignet a été sectionnée mais l'artère cubitale est peu volumineuse…
Mulder a saisi le bouchon d'une bouteille en plastique et se met à le manipuler en le faisant rouler sous ses doigts. Très doucement sous ses doigts.
Hum. Ce mouvement… ! Il convoque des pensées très peu professionnelles en moi !
Ce n'est rien. Je me reprends. Mais ses yeux me fixent avec une telle insistance que…
- Il a perdu assez de sang pour crever, voilà tout ! coupe Stiletti.
- Justement non ! L'hémorragie issue de cette blessure n'a pas été telle et si rapide qu'elle puisse entraîner la mort.
- Et les médocs enfin ? ! On les a trouvés à côté de lui, vous n'y faites même pas mention.
- C'est faux ! Prenez la peine de lire ce rapport. J'y fais référence précisément pour établir que la concentration en co-proxamol dans le sang de Ed Krichton n'était en aucun cas suffisante pour provoquer une intoxication mortelle.
Mulder continue et entrouvre ses lèvres. Il porte son poing à la bouche et furtivement, il fait glisser le bout de sa langue sur sa lèvre supérieure. La suggestion est troublante et je réprime un tressaillement. Cet homme pourrait me faire mourir de désir tant il peut rendre sensuel le plus anodin des gestes. Je sens en moi l'envie qui m'enlace, qui dilate mes vaisseaux sanguins, qui fait chauffer mon visage. Elle gonfle et enfle en moi comme l'orage qui se prépare.
- Vous auriez du notifier que ce produit justifie une diminution de l'écoulement sanguin, accuse Clayton.
- C'est un coagulant, je le sais merci et là encore, je vous invite à prendre connaissance de mes conclusions, Monsieur.
- Pfffff…
Quel con ! Je…
Il y a un bruit. Mulder vient de faire tomber son eau minérale sur la table. Tous se retournent vers lui et je le dévisage, le feu aux joues. Il me rappelle à lui.
- Oups, ça mouille ! commente-t-il avec un petit rire en récupérant quelques feuilles trempées.
Et il me cloue à nouveau par une œillade digne d'un noceur en goguette. L'enfoiré ! Je balance entre le fou-rire et la fureur !
Mais mon Dieu, oui ! Il a raison. Ca mouille !
En attendant, Clayton n'a toujours pas ravalé sa fierté déplacée.
- Agent Scully, votre rapport est à peine digne d'un étudiant de première année de médecine, décrète-t-il en jetant avec dédain mon travail en travers de la table.
- Parce que sa conclusion ne vous convient pas peut-être ?
- Vous ne vous en tenez pas aux faits !
- Vous en voulez des faits ? ! Il s'est soi-disant ouvert le poignet et pourtant aucune empreinte n'a été trouvée sur le couteau… Un homme qui transpire de peur face à sa mort aurait laissé des empreintes sur le manche.
- Conjectures !
Je prends sur moi et j'articule le plus posément possible.
- Il n'a pas perdu assez de sang pour mourir -…
- Il a avalé ces pilules !
- …- dont la composition chimique permet de calculer précisément l'effet coagulant et le degré d'épaississement du liquide sanguin. Une démarche scientifique permet de manière rigoureuse et en faisant appel aux lois qui conduisent la mécanique de fluides d'établir dès lors le seuil hémorragique mortel. Vous trouverez mes résultats dans ce rapport !
- Du bla bla de physicien, pas de médecin ! Chacun sa spécialité !
Ce type est une merde ! Je serre les dents.
- Scully est au top en matière de maîtrise des fluides !
Je n'ai pas pu m'en empêcher. Elle se tourne vers moi. Les mâchoires lui en tombent et elle me regarde sidérée. Je lui souris largement et je rive mes yeux à son regard. Je veux qu'elle s'y accroche. Ce qu'elle fait pendant que je me tourne vers les autres participants.
- Et elle ne vous a pas encore parlé de l'inexplicable…
- Il ne manquait plus que ça ! ricane Stiletti.
Scully reprend plus calmement et maintenant c'est moi qu'elle regarde.
- L'aspect dorsal de l'avant-bras droit juste au-dessus du poignet est remarquable du fait qu'il présente plusieurs croûtes confluentes brun foncé de lésions correspondant semble-t-il à des morsures de… muridés vraisemblablement.
Là, elle ne regarde que moi et un petit sourire s'étire sur ses lèvres.
- Pour être précise, je dirais de type Leporillus conditor ou Rattus Norvégicus…
Elle a les yeux brillants. Je tire sur le nœud de ma cravate en me mordant légèrement les lèvres. Elle tente de dissimuler un infime mais irrépressible halètement. C'est que… nous avons fait… des choses avec cette cravate !
- Des rats quoi, traduit Clayton en haussant les épaules.
Scully continue, indifférente à l'intervention du coroner et guettant le moindre de mes gestes.
- Un hématome est présent sur la partie proximale du troisième métacarpe. Du côté palmaire du troisième doigt gauche, on constate une abrasion sèche de 4 mm. D'anciennes traces bleu-gris de coloration correspondant à d'anciens hématomes sont présentes à la partie moyenne de la cuisse gauche sur une zone de 6 cm et…
J'ai perdu le fil et d'une certaine manière, je sais qu'elle aussi est ailleurs tandis qu'elle leur explique que cet homme a en réalité été drogué, retenu alité contre son gré dans un endroit où des rongeurs l'ont mordu et que s'il s'est soi-disant ouvert les veines, il a eu suffisamment d'esprit pour essuyer toute trace biologique sur l'arme du " suicide ". L'homme est mort d'épuisement et on l'y a aidé.
Je ne pense plus à rien. Je regarde sa bouche, ses lèvres voluptueuses qu'elle humecte du bout de sa langue par intervalles. J'ai défait les premiers boutons de mon col et j'ai vu ses pupilles se dilater. Maintenant, mon poignet - qu'on me pardonne ! - branle doucement mon innocent verre qui n'en demandait pas tant ! Clayton et Stiletti soupirent bruyamment pour manifester leurs mépris, mais elle les dédaigne d'un air souverain.
- Et les reins ? ! Vous avez négligé l'examen agent Scully ! râle le vieux.
- Le parenchyme de la section est uniforme et brun foncé. Le cortex mesure 10 mm en moyenne. Les jonctions cortico-médullaires sont bien individualisées. Tout baigne, ajoute-t-elle le souffle un peu court et le regard rivé sur ma main.
- Scully ? toussote Skinner que les curieuses réactions de ma partenaire semblent enfin avoir alerté.
- J'ai fini Monsieur. C'est un assassinat. Comprenne qui pourra, ajoute-t-elle en toisant ses deux adversaires et en faisant le tour de la pièce pour reprendre sa place à côté de moi.
En se rasseyant, elle effleure ma nuque.
Aujourd'hui, je prétends, j'affirme que… le sexe l'a sauvé ! Et je crois bien qu'il m'a perdu par la même occasion ! Je prends une feuille en face de moi et, après un coup d'œil furtif aux autres hommes de la salle, j'écris.
J'ai envie de toi tout de suite !
Je glisse la feuille doucement vers elle. Elle ne dit rien, mais son épaule vient toucher la mienne et je sens sa chaleur comme un soleil. Plus grave, j'hume son odeur et ça provoque en moi une montée de désir si soudaine qu'elle en est douloureuse.
Son parfum, sa sueur, je veux m'en emplir jusqu'à la lie ! Je voudrais goûter sa peau, lécher son sel et aspirer entre mes lèvres le parfait concentré de Scully qui me nargue entre ses cuisses !
A défaut d'y poser mes lèvres, j'y dépose une caresse. Et doucement, dissimulé par la table, en relevant millimètre par millimètre sa jupe, je découvre sa cuisse gauche et j'y insinue mes doigts, fleuretant avec le voile si fin, si fragile de sa peau à cet endroit.
Elle frémit et son visage prend des couleurs. Le désir la rend sublime.
Elle tente de garder un air concentré et intéressé pendant que d'autres collaborateurs lui demandent des compléments d'explication. Elle y répond et dans sa voix qui a pris des tonalités soudain très basses, j'entends sa respiration rauque qu'elle essaye tant bien que mal de réguler.
Je m'enhardis un peu plus haut et elle inspire soudain.
Mulder ! C'est une torture !
J'ai l'impression que je vais exploser sous l'avalanche de sensations. Plus j'essaye de les contenir, plus elles se répandent en moi, renversant ce qui me reste de raison.
Je réponds mécaniquement aux questions que l'on me pose mais je n'entends même pas ce que je dis, noyée par un bourdonnement qui part de mes oreilles, descend dans tout mon corps et qui me donne la chair de poule.
Un des types autour de la table éructe.
- Je n'y crois pas. Ce rapport est un tissu de conneries.
Je jette mes dernières forces dans la bataille.
- Ce rapport, c'est la vérité. La connerie quant à elle est ailleurs !
Je sais que j'ai été trop loin. Mais ils me dérangent ! Et je n'ai que faire de leur opinion ! Moi, je ne veux que Mulder à cet instant ! Mulder et ses mains sur moi. Mulder et ses lèvres si douces et si avides !
Je regarde la feuille de papier et je croise son regard. Il a suivit le mouvement de mes yeux. Il a compris.
- Encore une mal baisée ! siffle Stiletti juste assez fort pour qu'on l'entende. Moi en particulier.
Je me tourne vivement vers lui. Mes pulsions deviennent soudain beaucoup moins pacifistes !
Mais la main de Mulder remonte brusquement plus haut. Dans un mouvement réflexe, mon corps se tend sur ma chaise, raide comme la corde d'un arc.
Je ferme les yeux et je laisse soudain le plaisir me dicter ma conduite. J'expire profondément.
Je rouvre les yeux et je souris à l'assemblée. Je sais exactement ce que je vais faire.
- Monsieur… Stiletti… Sachez que… je suis extrêmement bien baisée. Dois-je développer au risque de vous renvoyer à votre propre inconséquence ou pouvons-nous en revenir au sujet ?
- Je suis extrêmement bien baisée !
J'ai sursauté en l'entendant proférer ces paroles avec une sérénité absolue et un sourire d'ange adressé à son détracteur.
Autour d'elle, le silence s'est fait d'un coup.
Soudain, c'est moi qui sens le rouge me monter au visage.
Elle l'a fait ! Elle a osé dire ça !
Et maintenant, ils la regardent tous, dans leurs petits souliers et avec ce pitoyable rire nerveux typique des gamins.
Elle les défie.
- Maintenant, reprend-t-elle toujours dangereusement calme, à moins qu'un autre ne souhaite proposer un nouveau commentaire aussi pertinent, nous pourrions peut-être reprendre là où nous en étions ? Monsieur le directeur ?
Skinner la considère encore avec stupéfaction.
- Oui… Oui, bien sûr ! Reprenons !
Quelques minutes plus tard…
Skinner s'approche de moi. Je me sens moins confiante tout à coup. Il s'arrête à côté de moi, me tourne presque le dos mais me frôle malgré tout. Bas, il s'adresse à moi. Sa voix tremble légèrement. De colère probablement.
- Vous vous êtes surpassée aujourd'hui Scully !
Oui, la colère. Certainement. Mais… je ne sais pas. Peut-être pas seulement.
- Monsieur, je suis désolée que vous ayez à en subir les conséquences…
- Vous pouvez !
- … mais je ne m'excuserais de rien d'autre ! je conclue en reprenant ma légitime détermination.
Il balaye ma remarque de la main et se tourne franchement vers nous.
- Vous et Mulder, fichez le camp de cette pièce immédiatement et allez plutôt m'attendre dans mon bureau. Je vous rejoins dès que… j'aurais pu limiter l'incident diplomatique !
Nous nous exécutons. Nous fendons tous les deux l'assemblée essuyant les regards courroucés de certains. Moins que je ne le pensais pourtant.
Et nous nous retrouvons dans le couloir.
Seuls.
Je me tourne vers lui.
- Et maintenant Mulder ?
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
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Re: No sex in the office...
Oui, «Et maintenant ?»
Effectivement la question pouvait se poser.
Pourtant je ne lui réponds pas de suite, et commence à me diriger vers l’ascenseur.
Trop de choses en tête, et ailleurs.
Mon cerveau ne peut se détacher de la scène qui vient de se jouer. Toute la scène.
Je suis plutôt fier de moi je l’avoue. Je m’étais fixé un objectif –que Scully se détende lors de son intervention- et je crois que j’ai plutôt bien réussi mon coup, au-delà de toute espérance même.
Elle me donne un coup de coude pour me faire sortir de ma rêverie et de l’ascenseur par la même occasion.
Nous marchons toujours en silence dans le couloir.
Même couloir, étage différent.
Nous ne nous sommes toujours pas parlé et quelque chose me dit qu’elle n’a pas tout à fait la même vision que moi sur les évènements maintenant que toute *l’excitation* est retombée.
Je m’aperçois subitement que Kim n’est pas là je me tourne vers elle, tout sourire.
-Maintenant Scully, on va discuter.
-Mulder ce n’est pas le moment.
Je m’avance vers la porte du bureau du Directeur Adjoint.
-Qu’est-ce que tu fais ?!
-Je nous trouve un endroit pour discuter "au calme".
-Evidemment suis-je bête !
Elle me fait peut-être de l’ironie mais ça ne l’empêche pas de me suivre.
-Je tiens tout de même à te signaler que Skinner sera là dans quelques minutes….
-Mais c’est largement suffisant pour *parler* Scully !
Et au vu de notre petite démonstration de tout à l’heure c’est tout aussi suffisant pour "autre chose".
Je glisse un regard sur l’ensemble de la pièce alors qu’elle fixe toujours la porte, s’assurant sans doute qu’elle est bien close et que personne ne débarque.
-Scully ?!
Au moins maintenant elle se retourne vers moi.
-Oui ?
Et là je ne peux empêcher mon sourire crétin d’homme satisfait et un brin suffisant.
-*Extrêmement Bien Baisée* hein ?!
Elle s’empourpre légèrement lorsque je me réapproprie sa phrase.
-Mulder, efface tout de suite ce sourire supérieur !
J’hausse les épaules.
-Je ne vois pas pourquoi je le ferai…
-Je peux te donner *d’excellentes* raisons pourtant !
-Je n’attends que ça !
Je me sens téméraire aujourd’hui, si la réunion n’en est pas la preuve, le simple fait de m’assoir dans le fauteuil de mon supérieur avec des intentions clairement affichées doit faire l’affaire.
-Mulder, ce qui s’est passé… à la réunion était puéril et inconscient.
-Tu ne penses pas ce que tu dis.
-Pourtant je devrai.
Ce qu’il peut m’agacer quand il sourit de ce sourire insolent.
Je savais bien que j’aurais du répondre autre chose de plus pertinent.
-Avoue que tu as passé un bon moment lors de cette réunion malgré tous ces culs serrés et esprits obtus !
Non mais c’est la meilleure !!
-Tu veux peut-être que je te remercie ?!
Il me fait une moue, parfait mélange entre décadence et innocence.
-Tu l’as déjà fait Scully… Tous ces mots sortis de ta bouche tout à l’heure, ta maitrise parfaite du sujet et puis cette chute….
Oh Scully, rien que *ça* pourrait me tenir *très* chaud pendant l’hiver.
Je ris, parce que c’est la seule chose à faire devant son explication et ses mimiques et parce qu’il me rend complètement dingue.
-Tu es bien conscient que c’est la première et dernière fois n’est-ce pas ?!
Oh oh il secoue négativement la tête.
-Pas si j’ai mon mot à dire dessus ! Première c’est sur mais après de tels résultats hors de question que ce soit la dernière !
-Mulder !!
Il pivote lentement dans ce grand fauteuil, me faisant face maintenant et plante son regard perçant dans le mien.
-C’est d’accord. Si tu me dis que ça ne t’a pas plu je veux bien arrêter.
L’Enfoiré !!!
Comme si j’allais lui dire ça !
Je m’entête à revenir sur le sujet de fond, priant pour qu’il abandonne, mais sachant qu’il ne le fera pas.
-Mulder je suis sérieuse. Plus de… de simulation d’orgasme, plus de mots glissés en douce et surtout tu ne me touches plus en réunion !
-Han han pas d’accord Scully.
Purée! Pourquoi ne se contente-t-il pas d’abonder dans mon sens pour une fois?!
Je suis furax ! Furax après lui et son envie de me tenir tête et furax contre moi et mon traitre de corps qui n’arrive pas à lutter contre ce besoin de lui.
Sans m’en apercevoir j’avance vers le bureau.
-Tu sais, il y a déjà assez de rumeurs qui courent sur notre compte ce n’est vraiment pas la peine d’en rajouter.
Il éclate de rire.
-Je pense que tu viens de couper court aux rumeurs là.
Il n’a pas tout à fait tord et c’est seulement maintenant que j’en prends conscience.
Je me sens rougir et pourtant pas une once de honte ne m'habite.
J'ancre subitement mon regard au sien.
-Oui Mulder, je confirme, *extrêmement*.
Je me sens soudainement enveloppée dans ses bras, sa bouche s'emparant fiévreusement de la mienne.
Il m'embrasse. Je l'embrasse. On s'embrasse.
A ce niveau là ce n'est plus un *baiser* mais bien le début de *préliminaires*.
&&&
Effectivement la question pouvait se poser.
Pourtant je ne lui réponds pas de suite, et commence à me diriger vers l’ascenseur.
Trop de choses en tête, et ailleurs.
Mon cerveau ne peut se détacher de la scène qui vient de se jouer. Toute la scène.
Je suis plutôt fier de moi je l’avoue. Je m’étais fixé un objectif –que Scully se détende lors de son intervention- et je crois que j’ai plutôt bien réussi mon coup, au-delà de toute espérance même.
Elle me donne un coup de coude pour me faire sortir de ma rêverie et de l’ascenseur par la même occasion.
Nous marchons toujours en silence dans le couloir.
Même couloir, étage différent.
Nous ne nous sommes toujours pas parlé et quelque chose me dit qu’elle n’a pas tout à fait la même vision que moi sur les évènements maintenant que toute *l’excitation* est retombée.
Je m’aperçois subitement que Kim n’est pas là je me tourne vers elle, tout sourire.
-Maintenant Scully, on va discuter.
-Mulder ce n’est pas le moment.
Je m’avance vers la porte du bureau du Directeur Adjoint.
-Qu’est-ce que tu fais ?!
-Je nous trouve un endroit pour discuter "au calme".
-Evidemment suis-je bête !
Elle me fait peut-être de l’ironie mais ça ne l’empêche pas de me suivre.
-Je tiens tout de même à te signaler que Skinner sera là dans quelques minutes….
-Mais c’est largement suffisant pour *parler* Scully !
Et au vu de notre petite démonstration de tout à l’heure c’est tout aussi suffisant pour "autre chose".
Je glisse un regard sur l’ensemble de la pièce alors qu’elle fixe toujours la porte, s’assurant sans doute qu’elle est bien close et que personne ne débarque.
-Scully ?!
Au moins maintenant elle se retourne vers moi.
-Oui ?
Et là je ne peux empêcher mon sourire crétin d’homme satisfait et un brin suffisant.
-*Extrêmement Bien Baisée* hein ?!
Elle s’empourpre légèrement lorsque je me réapproprie sa phrase.
-Mulder, efface tout de suite ce sourire supérieur !
J’hausse les épaules.
-Je ne vois pas pourquoi je le ferai…
-Je peux te donner *d’excellentes* raisons pourtant !
-Je n’attends que ça !
Je me sens téméraire aujourd’hui, si la réunion n’en est pas la preuve, le simple fait de m’assoir dans le fauteuil de mon supérieur avec des intentions clairement affichées doit faire l’affaire.
-Mulder, ce qui s’est passé… à la réunion était puéril et inconscient.
-Tu ne penses pas ce que tu dis.
-Pourtant je devrai.
Ce qu’il peut m’agacer quand il sourit de ce sourire insolent.
Je savais bien que j’aurais du répondre autre chose de plus pertinent.
-Avoue que tu as passé un bon moment lors de cette réunion malgré tous ces culs serrés et esprits obtus !
Non mais c’est la meilleure !!
-Tu veux peut-être que je te remercie ?!
Il me fait une moue, parfait mélange entre décadence et innocence.
-Tu l’as déjà fait Scully… Tous ces mots sortis de ta bouche tout à l’heure, ta maitrise parfaite du sujet et puis cette chute….
Oh Scully, rien que *ça* pourrait me tenir *très* chaud pendant l’hiver.
Je ris, parce que c’est la seule chose à faire devant son explication et ses mimiques et parce qu’il me rend complètement dingue.
-Tu es bien conscient que c’est la première et dernière fois n’est-ce pas ?!
Oh oh il secoue négativement la tête.
-Pas si j’ai mon mot à dire dessus ! Première c’est sur mais après de tels résultats hors de question que ce soit la dernière !
-Mulder !!
Il pivote lentement dans ce grand fauteuil, me faisant face maintenant et plante son regard perçant dans le mien.
-C’est d’accord. Si tu me dis que ça ne t’a pas plu je veux bien arrêter.
L’Enfoiré !!!
Comme si j’allais lui dire ça !
Je m’entête à revenir sur le sujet de fond, priant pour qu’il abandonne, mais sachant qu’il ne le fera pas.
-Mulder je suis sérieuse. Plus de… de simulation d’orgasme, plus de mots glissés en douce et surtout tu ne me touches plus en réunion !
-Han han pas d’accord Scully.
Purée! Pourquoi ne se contente-t-il pas d’abonder dans mon sens pour une fois?!
Je suis furax ! Furax après lui et son envie de me tenir tête et furax contre moi et mon traitre de corps qui n’arrive pas à lutter contre ce besoin de lui.
Sans m’en apercevoir j’avance vers le bureau.
-Tu sais, il y a déjà assez de rumeurs qui courent sur notre compte ce n’est vraiment pas la peine d’en rajouter.
Il éclate de rire.
-Je pense que tu viens de couper court aux rumeurs là.
Il n’a pas tout à fait tord et c’est seulement maintenant que j’en prends conscience.
Je me sens rougir et pourtant pas une once de honte ne m'habite.
J'ancre subitement mon regard au sien.
-Oui Mulder, je confirme, *extrêmement*.
Je me sens soudainement enveloppée dans ses bras, sa bouche s'emparant fiévreusement de la mienne.
Il m'embrasse. Je l'embrasse. On s'embrasse.
A ce niveau là ce n'est plus un *baiser* mais bien le début de *préliminaires*.
&&&
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
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Re: No sex in the office...
Il n’a pas eu besoin de se lever. Ses mains se sont tendues vers moi et pendant que l’une me précipitait contre son corps, l’autre attrapait ma nuque et m’aspirait comme un souffle dans sa bouche.
Je suis en équilibre, je peine à trouver ma respiration alors qu’il attaque mes lèvres comme un homme affamé. Et moi, je gémis parce qu’il est trop loin encore et que je veux, j’exige que chaque centimètre de sa peau vienne se fondre contre moi. Je réponds éperdument à ses baisers. Je m’enivre à son essence, je transpire à sa saveur. Je me sens de ces femelles qui pourraient manger et tuer après l’amour. Manger sa chair pour qu’elle soit mienne, tuer parce qu’il doit être en moi, nulle part ailleurs.
Je m’agrippe à son cou mais je bascule déjà corps et âme. Fort heureusement, Mulder veille. Dans un mouvement brusque, il me retourne, me ceinture et me renverse contre lui toujours assis sur le fauteuil en cuir. Mon dos est contre son torse. Il plaque ses bras larges contre ma poitrine et la serre jusqu’à l’étouffer. Je laisse tomber ma tête en arrière. Il en profite pour venir promener sa bouche vorace le long de ma jugulaire.
Il sait que je suis totalement désorientée alors il enfonce le clou. De son pied, il prend appui sur le bureau et soudain, il envoie tourner le siège et nous nous mettons à tourner comme dans un manège. Lorsque l’élan se ralentit, il relance un nouveau un coup de pied et ça repart.
Ca m’arrache un rire rauque mais il me fait taire en descendant l’une de ses mains très haut sous ma jupe. Ravalant mon rire, je bande les muscles de mes abdos et de mes cuisses pour rester accrochée à lui. Je suis comme un papillon écartelé sur une planche à qui l’on interdit de voler et qui se met à trembler violemment parce que tout son être réclame l’envol et les sommets.
Je tremble. Et les doigts de Mulder viennent fleureter avec mes sommets intérieurs…
Je suis devant une baie vitrée ouverte sur Washington mais je suis seule avec cet homme.
Je suis dans le bureau de mon supérieur, mais je pourrais être dans un bureau ovale que ça n’y changerait rien.
Je ne contrôle plus mon souffle. Le désir me commande.
Je le veux au plus profond de moi, et ça tombe bien…
Il bande !
Sa respiration hachée décuple mon envie. Elle s’agrippe de toutes ses forces aux accoudoirs. Je veux l’étourdir sur ce siège et lui donner du plaisir comme jamais.
(Je place la barre haut puisque… il paraît qu’elle est extrêmement… Hum. On sait !)
Mais à la vérité, je sais que j’ai déjà trop attendu et que l’heure n’est plus aux préliminaires. Une certaine partie de moi-même veille à me le rappeler en tentant de se redresser sous le poids délicieux de cette femme. Je trouve maintenant la barrière de tissu entre elle et moi tout à fait inconvenante. Je relève davantage encore sa jupe, ma main revient caresser l’intérieur de sa cuisse et s’aventure un peu plus haut. Sous mes doigts, je sens la texture soyeuse de sa culotte (oui, ce matin, c’était culotte !). Eux se faufilent rapidement sous cette membrane dérisoire mais ça ne suffira pas. Je tente de soulever Scully et de laisser un peu d’espace à mon bassin pour bouger. J’exerce une pression précise sur ce point très particulier de son axe vertébral pour créer un mouvement réflexe. Elle se cambre instantanément et s’appuie sur les accoudoirs pour se maintenir en équilibre alors que tout son corps vient de se tendre vers le ciel.
Voilà ! J’ai gagné la place dont j’avais besoin pour me positionner de façon plus stratégique. Et mon sexe vient fleureter avec son intimité tandis que mes mains enserrent ses hanches pour la maintenir au bon niveau.
- Mulder…, souffle-t-elle dans un état second.
- Mmm…
J’écoute à peine.
- Mulder ? ! ! !
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Je vais me casser la figure !
Elle saisit mes mains et se dégage en riant. Elle se lève et se retourne vers moi en se mordant les lèvres.
- Je crois que les positions acrobatiques et moi nous sommes décidément un peu fâchées !
Elle me dévisage d’un air effronté et j’éclate de rire.
Je me remémore la dernière tentative acrobatique. Un échec cuisant ! Mais un souvenir en or !
Elle s’approche avec une démarche chaloupée de séductrice et se penche vers moi. Je lis dans ses yeux qu’elle va s’en prendre soit à ma cravate, soit à ma ceinture !
C’est la cravate !
Elle m’attire à elle et se cale contre le bureau de Skinner.
- J’ai l’espoir fou qu’ici – elle tapote le sous-main en cuir de notre directeur -, ça puisse être sensiblement plus confortable, susurre-t-elle les prunelles brillantes.
Je n’ai pas besoin de me faire prier. Et puis, je sais que Scully aime son confort !
- Va pour un peu de confort alors !
Et j’approche mes mains de ses jambes avec le sourire de celui qui se sait en terrain conquis. J’enveloppe une cuisse et je remonte le courant en la fixant toujours. Je vois dans son iris bleu la flamme qui chancelle sous la force de désir. Elle essaye de garder encore le contrôle et les yeux grands ouverts. Mais elle ploie et sa gorge bascule alors qu’elle expire brusquement. Je viens de la toucher * là * !
…
Des bruits de pas vifs résonnent soudain à mes oreilles.
Nous avons un moment d’inertie puis nous nous redressons brusquement et je rabaisse promptement ma jupe sur mes genoux.
La porte s’ouvre à la volée et Skinner se fige.
Je suis encore en train de tirer mon vêtement.
Mulder resserre sa cravate. Il a les cheveux défaits.
(Pourquoi faut-il toujours que je le décoiffe ? C’est plus fort que moi…)
Le visage de notre supérieur s’empourpre.
Si l’on pouvait crever de honte, je serais déjà six pieds sous terre !
- Euh… tente Mulder absolument bluffant d’éloquence.
- JE TRAVAILLE SUR CE BUREAU ! ! ! tonne Skinner d’une voix de stentor et tremblant de rage.
- Ce n’est pas ce que vous -…
Il m’interrompt en levant sèchement la main au dessus de moi. J’ai un mouvement de recul ! Mais il prolonge son geste jusqu’à son dessous de bureau et le remet en place.
Je tressaille. Grillés !
Le directeur adjoint s’approche de moi. Il me prend par les épaules et m’écarte fermement de son bureau en faisant manifestement un effort surhumain pour ne pas me briser les os des bras.
Je retente en désespoir de cause ;
- Nous n’avons pas -…
Il me foudroie. Je baisse les yeux. Il s’approche de mon oreille et me souffle.
- Tenez-vous vraiment à ce que j’appelle cette enflure de fumeur en lui demandant de me fournir généreusement les très probables enregistrements vidéos des dernières minutes dans cette pièce ?
Des enregistrements vidéos ? !
Pitié, Seigneur ! Pas ça !
Mon regard croise celui de Mulder. Pétrifié !
Je me décompose.
- Très bien, grince Skinner. Je prends donc cela comme un aveu ! Mademoiselle Pilgrim ?! gronde-t-il.
Kim apparaît à la porte, jouant manifestement la discrétion.
- Oui, Monsieur ?
- Commandez un autre bureau auprès de notre fournisseur habituel, fulmine-t-il. Et… envoyez la facture chez… Chez qui, au fait ?
Il se tourne vers nous l’air mauvais, passant de moi à Mulder comme une salve de coup de mitraillette.
- Hum…
C’est Mulder.
- Chez moi, Monsieur. Ce sera parfait.
Je n’aime pas le regard de mon partenaire. Un tout petit peu trop obséquieux pour ne pas être un brin provocateur. Il goûte beaucoup trop cette lamentable péripétie. Et je sens venir la casse.
Je savais qu’il ne fallait pas faire ça au bureau. Encore moins sur celui de son chef…
Mulder a ce sourire accroché à ses lèvres. Ce mec !
Maintenant, j’ai moi aussi envie de rire. J’essaye de me fustiger. Mais c’est peine perdue.
Je le savais. Mais Dieu que c’est bon !
Je déchiffre son regard et je devine déjà ce qu’il me dira dans quelques heures.
« C’est comme les positions acrobatiques : ça rate mais ça fait des souvenirs ! »
Je suis en équilibre, je peine à trouver ma respiration alors qu’il attaque mes lèvres comme un homme affamé. Et moi, je gémis parce qu’il est trop loin encore et que je veux, j’exige que chaque centimètre de sa peau vienne se fondre contre moi. Je réponds éperdument à ses baisers. Je m’enivre à son essence, je transpire à sa saveur. Je me sens de ces femelles qui pourraient manger et tuer après l’amour. Manger sa chair pour qu’elle soit mienne, tuer parce qu’il doit être en moi, nulle part ailleurs.
Je m’agrippe à son cou mais je bascule déjà corps et âme. Fort heureusement, Mulder veille. Dans un mouvement brusque, il me retourne, me ceinture et me renverse contre lui toujours assis sur le fauteuil en cuir. Mon dos est contre son torse. Il plaque ses bras larges contre ma poitrine et la serre jusqu’à l’étouffer. Je laisse tomber ma tête en arrière. Il en profite pour venir promener sa bouche vorace le long de ma jugulaire.
Il sait que je suis totalement désorientée alors il enfonce le clou. De son pied, il prend appui sur le bureau et soudain, il envoie tourner le siège et nous nous mettons à tourner comme dans un manège. Lorsque l’élan se ralentit, il relance un nouveau un coup de pied et ça repart.
Ca m’arrache un rire rauque mais il me fait taire en descendant l’une de ses mains très haut sous ma jupe. Ravalant mon rire, je bande les muscles de mes abdos et de mes cuisses pour rester accrochée à lui. Je suis comme un papillon écartelé sur une planche à qui l’on interdit de voler et qui se met à trembler violemment parce que tout son être réclame l’envol et les sommets.
Je tremble. Et les doigts de Mulder viennent fleureter avec mes sommets intérieurs…
Je suis devant une baie vitrée ouverte sur Washington mais je suis seule avec cet homme.
Je suis dans le bureau de mon supérieur, mais je pourrais être dans un bureau ovale que ça n’y changerait rien.
Je ne contrôle plus mon souffle. Le désir me commande.
Je le veux au plus profond de moi, et ça tombe bien…
Il bande !
Sa respiration hachée décuple mon envie. Elle s’agrippe de toutes ses forces aux accoudoirs. Je veux l’étourdir sur ce siège et lui donner du plaisir comme jamais.
(Je place la barre haut puisque… il paraît qu’elle est extrêmement… Hum. On sait !)
Mais à la vérité, je sais que j’ai déjà trop attendu et que l’heure n’est plus aux préliminaires. Une certaine partie de moi-même veille à me le rappeler en tentant de se redresser sous le poids délicieux de cette femme. Je trouve maintenant la barrière de tissu entre elle et moi tout à fait inconvenante. Je relève davantage encore sa jupe, ma main revient caresser l’intérieur de sa cuisse et s’aventure un peu plus haut. Sous mes doigts, je sens la texture soyeuse de sa culotte (oui, ce matin, c’était culotte !). Eux se faufilent rapidement sous cette membrane dérisoire mais ça ne suffira pas. Je tente de soulever Scully et de laisser un peu d’espace à mon bassin pour bouger. J’exerce une pression précise sur ce point très particulier de son axe vertébral pour créer un mouvement réflexe. Elle se cambre instantanément et s’appuie sur les accoudoirs pour se maintenir en équilibre alors que tout son corps vient de se tendre vers le ciel.
Voilà ! J’ai gagné la place dont j’avais besoin pour me positionner de façon plus stratégique. Et mon sexe vient fleureter avec son intimité tandis que mes mains enserrent ses hanches pour la maintenir au bon niveau.
- Mulder…, souffle-t-elle dans un état second.
- Mmm…
J’écoute à peine.
- Mulder ? ! ! !
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Je vais me casser la figure !
Elle saisit mes mains et se dégage en riant. Elle se lève et se retourne vers moi en se mordant les lèvres.
- Je crois que les positions acrobatiques et moi nous sommes décidément un peu fâchées !
Elle me dévisage d’un air effronté et j’éclate de rire.
Je me remémore la dernière tentative acrobatique. Un échec cuisant ! Mais un souvenir en or !
Elle s’approche avec une démarche chaloupée de séductrice et se penche vers moi. Je lis dans ses yeux qu’elle va s’en prendre soit à ma cravate, soit à ma ceinture !
C’est la cravate !
Elle m’attire à elle et se cale contre le bureau de Skinner.
- J’ai l’espoir fou qu’ici – elle tapote le sous-main en cuir de notre directeur -, ça puisse être sensiblement plus confortable, susurre-t-elle les prunelles brillantes.
Je n’ai pas besoin de me faire prier. Et puis, je sais que Scully aime son confort !
- Va pour un peu de confort alors !
Et j’approche mes mains de ses jambes avec le sourire de celui qui se sait en terrain conquis. J’enveloppe une cuisse et je remonte le courant en la fixant toujours. Je vois dans son iris bleu la flamme qui chancelle sous la force de désir. Elle essaye de garder encore le contrôle et les yeux grands ouverts. Mais elle ploie et sa gorge bascule alors qu’elle expire brusquement. Je viens de la toucher * là * !
…
Des bruits de pas vifs résonnent soudain à mes oreilles.
Nous avons un moment d’inertie puis nous nous redressons brusquement et je rabaisse promptement ma jupe sur mes genoux.
La porte s’ouvre à la volée et Skinner se fige.
Je suis encore en train de tirer mon vêtement.
Mulder resserre sa cravate. Il a les cheveux défaits.
(Pourquoi faut-il toujours que je le décoiffe ? C’est plus fort que moi…)
Le visage de notre supérieur s’empourpre.
Si l’on pouvait crever de honte, je serais déjà six pieds sous terre !
- Euh… tente Mulder absolument bluffant d’éloquence.
- JE TRAVAILLE SUR CE BUREAU ! ! ! tonne Skinner d’une voix de stentor et tremblant de rage.
- Ce n’est pas ce que vous -…
Il m’interrompt en levant sèchement la main au dessus de moi. J’ai un mouvement de recul ! Mais il prolonge son geste jusqu’à son dessous de bureau et le remet en place.
Je tressaille. Grillés !
Le directeur adjoint s’approche de moi. Il me prend par les épaules et m’écarte fermement de son bureau en faisant manifestement un effort surhumain pour ne pas me briser les os des bras.
Je retente en désespoir de cause ;
- Nous n’avons pas -…
Il me foudroie. Je baisse les yeux. Il s’approche de mon oreille et me souffle.
- Tenez-vous vraiment à ce que j’appelle cette enflure de fumeur en lui demandant de me fournir généreusement les très probables enregistrements vidéos des dernières minutes dans cette pièce ?
Des enregistrements vidéos ? !
Pitié, Seigneur ! Pas ça !
Mon regard croise celui de Mulder. Pétrifié !
Je me décompose.
- Très bien, grince Skinner. Je prends donc cela comme un aveu ! Mademoiselle Pilgrim ?! gronde-t-il.
Kim apparaît à la porte, jouant manifestement la discrétion.
- Oui, Monsieur ?
- Commandez un autre bureau auprès de notre fournisseur habituel, fulmine-t-il. Et… envoyez la facture chez… Chez qui, au fait ?
Il se tourne vers nous l’air mauvais, passant de moi à Mulder comme une salve de coup de mitraillette.
- Hum…
C’est Mulder.
- Chez moi, Monsieur. Ce sera parfait.
Je n’aime pas le regard de mon partenaire. Un tout petit peu trop obséquieux pour ne pas être un brin provocateur. Il goûte beaucoup trop cette lamentable péripétie. Et je sens venir la casse.
Je savais qu’il ne fallait pas faire ça au bureau. Encore moins sur celui de son chef…
Mulder a ce sourire accroché à ses lèvres. Ce mec !
Maintenant, j’ai moi aussi envie de rire. J’essaye de me fustiger. Mais c’est peine perdue.
Je le savais. Mais Dieu que c’est bon !
Je déchiffre son regard et je devine déjà ce qu’il me dira dans quelques heures.
« C’est comme les positions acrobatiques : ça rate mais ça fait des souvenirs ! »
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
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Date d'inscription : 17/01/2016
Re: No sex in the office...
Je tourne et retourne ce stylo entre mes doigts.
Rien de bien constructif en somme mais mon esprit n'est pas décidé à me laisser me concentrer.
Après avoir été prise en flag' par Skinner, Scully a... disparu je-ne-sais-où, et j'ai pourtant essayé tous les moyens possibles et imaginables pour la contacter.
Je sais qu'elle a apprécié notre petit écart dans le bureau de Skinner, c'est pourquoi j'ai du mal à comprendre pourquoi elle se planque maintenant. Ce n'est pas comme si il allait recommencer incesamment sous peu. Ce n'est pas comme si elle allait le laisser faire de nouveau.
Aucune chance!
Il soupira bruyamment.
*Où était-elle?!*
La porte grince légèrement, m'obligeant à me retourner.
Rien d'alarmant, juste un laborentin venu chercher un dossier.
Oui, je n'ai rien trouvé de mieux que de venir me réfugier dans un des nombreux laboratoires.
Pathétique.
Mulder et moi nous nous sommes *légèrement* laissés emporter par l'instant et aussi délicieux soit-il, la douche froide "Skinner" a été sacrément éfficace.
J'ai honte, honte d'avoir été si faible face à lui. Honte d'avoir laissé Skinner nous voir, me voir dans cet état.
Honte d'être heureuse de ne rien regretter aussi.
Alors oui, je suis venue piteusement me planquer ici.
Me planquer de Mulder et des répercussions.
La porte me dérange de nouveau, je remarque que l'un des Directeurs Adjoint est ici. Pourquoi? Je ne sais pas et je m'en fiche. Ce n'est pas le mien, il n'est donc pas là pour moi.
Et j'y vois un Signe, quelque part.
Il faut que j'aille le voir, que j'essaye d'arranger la situation.
D'un geste précipité je me lève et sors de ce laboratoire.
Je raccroche furieusement le téléphone.
C'est le quatrième message que je lui laisse en une demie-heure et je commence à m'agacer de n'entendre sa voix que sur sa foutue messagerie!!!!!
Jetant un coup d'oeil à l'heure, je me résigne tout de même à me remettre au travail. Sans elle.
Mon regard se glisse à ma droite puis à ma gauche, vérifiant bien que personne n'est présent. J'espère tout de même que lui est là.
**Toc. Toc.**
Sa voix gronde à travers la porte, me disant d'entrer.
Nos regards s'affrontent une seconde.
-Je suppose que ma secrétaire est encore absente!?
Je refuse son ironie et ne le lâche pas des yeux.
-Monsieur, il faut que je vous parle.
Il me jauge un instant puis se radoucit.
-Scully si c'est au sujet de l'enregistrement....
Merde ! Je n'y pensais déjà plus.
Je croyais à un coup de bluff tout à l'heure mais... avec CSM et Krycek dans les parages ça devient tout de suite plus probable.
Merde ! Merde ! Et Merde !!!
-Non Monsieur, ce n'est pas à ce sujet, enfin pas vraiment.
Il hausse un sourcil suspect.
Compréhensible.
-Bien. Je vous écoute.
Et là.... je ne trouve plus grand chose à dire.
Mon idée première était de venir plaider notre cause à Mulder et moi, ce qui à l'heure actuelle ne semble pas être la chose à faire pour nous sortir de ce mauvais pas.
-Ce que vous avez vu....
Son regard prend une lueur horrifiée.
-.... Ou pas. Monsieur, ce n'était pas ce que vous croyez que c'était!
Je parle vite et sans doute avec incohérence.
-Ces "non-aveux" ne parlent pas vraiment en votre faveur Agent Scully. Je ne sais pas si c'est l'Agent Mulder qui vous a envoyer, encore une fois, couvrir vos arrières mais ce n'est pas nécéssaire.
Je retiens de justesse l'envie de lui crier que *non Mulder ne m'envois pas "couvrir nos arrières"!!!!* Pourquoi tout le monde assure toujours ça de moi?! Mulder est capable de se défendre par lui-même.
Tempérant la tempête qui fait rage dans mon esprit, j'ai quand même la décence de baisser les yeux et de paraitre embarrassée.
-Bien Monsieur, si vous le dites. Mais nous sommes vraiment désolés. Je suis désolée.
Il opine du chef et je comprends, soulagée, que l'incident est réellement clos.
Je me dirige finalement vers la porte.
-Scully !
-Oui ?
-A l'avenir, qu'il y ait ou non Kim, que vous pensiez ou non que c'est la chose à faire, faites-moi le plaisir d'attendre à l'exterieur de cette porte, c'est clair ?!
-Limpide Monsieur.
Nos regards s'accrochent une dernière fois avant que je ne sorte de son bureau.
Maintenant que la tempête s'est calmée, je revis avec une joie non feinte ce qu'il s'y est produit dans ce fameux bureau.
&&&
Rien de bien constructif en somme mais mon esprit n'est pas décidé à me laisser me concentrer.
Après avoir été prise en flag' par Skinner, Scully a... disparu je-ne-sais-où, et j'ai pourtant essayé tous les moyens possibles et imaginables pour la contacter.
Je sais qu'elle a apprécié notre petit écart dans le bureau de Skinner, c'est pourquoi j'ai du mal à comprendre pourquoi elle se planque maintenant. Ce n'est pas comme si il allait recommencer incesamment sous peu. Ce n'est pas comme si elle allait le laisser faire de nouveau.
Aucune chance!
Il soupira bruyamment.
*Où était-elle?!*
La porte grince légèrement, m'obligeant à me retourner.
Rien d'alarmant, juste un laborentin venu chercher un dossier.
Oui, je n'ai rien trouvé de mieux que de venir me réfugier dans un des nombreux laboratoires.
Pathétique.
Mulder et moi nous nous sommes *légèrement* laissés emporter par l'instant et aussi délicieux soit-il, la douche froide "Skinner" a été sacrément éfficace.
J'ai honte, honte d'avoir été si faible face à lui. Honte d'avoir laissé Skinner nous voir, me voir dans cet état.
Honte d'être heureuse de ne rien regretter aussi.
Alors oui, je suis venue piteusement me planquer ici.
Me planquer de Mulder et des répercussions.
La porte me dérange de nouveau, je remarque que l'un des Directeurs Adjoint est ici. Pourquoi? Je ne sais pas et je m'en fiche. Ce n'est pas le mien, il n'est donc pas là pour moi.
Et j'y vois un Signe, quelque part.
Il faut que j'aille le voir, que j'essaye d'arranger la situation.
D'un geste précipité je me lève et sors de ce laboratoire.
Je raccroche furieusement le téléphone.
C'est le quatrième message que je lui laisse en une demie-heure et je commence à m'agacer de n'entendre sa voix que sur sa foutue messagerie!!!!!
Jetant un coup d'oeil à l'heure, je me résigne tout de même à me remettre au travail. Sans elle.
Mon regard se glisse à ma droite puis à ma gauche, vérifiant bien que personne n'est présent. J'espère tout de même que lui est là.
**Toc. Toc.**
Sa voix gronde à travers la porte, me disant d'entrer.
Nos regards s'affrontent une seconde.
-Je suppose que ma secrétaire est encore absente!?
Je refuse son ironie et ne le lâche pas des yeux.
-Monsieur, il faut que je vous parle.
Il me jauge un instant puis se radoucit.
-Scully si c'est au sujet de l'enregistrement....
Merde ! Je n'y pensais déjà plus.
Je croyais à un coup de bluff tout à l'heure mais... avec CSM et Krycek dans les parages ça devient tout de suite plus probable.
Merde ! Merde ! Et Merde !!!
-Non Monsieur, ce n'est pas à ce sujet, enfin pas vraiment.
Il hausse un sourcil suspect.
Compréhensible.
-Bien. Je vous écoute.
Et là.... je ne trouve plus grand chose à dire.
Mon idée première était de venir plaider notre cause à Mulder et moi, ce qui à l'heure actuelle ne semble pas être la chose à faire pour nous sortir de ce mauvais pas.
-Ce que vous avez vu....
Son regard prend une lueur horrifiée.
-.... Ou pas. Monsieur, ce n'était pas ce que vous croyez que c'était!
Je parle vite et sans doute avec incohérence.
-Ces "non-aveux" ne parlent pas vraiment en votre faveur Agent Scully. Je ne sais pas si c'est l'Agent Mulder qui vous a envoyer, encore une fois, couvrir vos arrières mais ce n'est pas nécéssaire.
Je retiens de justesse l'envie de lui crier que *non Mulder ne m'envois pas "couvrir nos arrières"!!!!* Pourquoi tout le monde assure toujours ça de moi?! Mulder est capable de se défendre par lui-même.
Tempérant la tempête qui fait rage dans mon esprit, j'ai quand même la décence de baisser les yeux et de paraitre embarrassée.
-Bien Monsieur, si vous le dites. Mais nous sommes vraiment désolés. Je suis désolée.
Il opine du chef et je comprends, soulagée, que l'incident est réellement clos.
Je me dirige finalement vers la porte.
-Scully !
-Oui ?
-A l'avenir, qu'il y ait ou non Kim, que vous pensiez ou non que c'est la chose à faire, faites-moi le plaisir d'attendre à l'exterieur de cette porte, c'est clair ?!
-Limpide Monsieur.
Nos regards s'accrochent une dernière fois avant que je ne sorte de son bureau.
Maintenant que la tempête s'est calmée, je revis avec une joie non feinte ce qu'il s'y est produit dans ce fameux bureau.
&&&
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
- Messages : 32
Date d'inscription : 17/01/2016
Re: No sex in the office...
Je me dirige vers l’ascenseur, libérée d’un léger poids quand même. Apparemment il a accepté mes excuses et cela rassérène cette part de moi-même encore marquée par son éducation catholique… Le genre de choses qui fait beaucoup sourire Mulder…
Enfin…
- Agent Scully ? !
Je me retourne. Skinner arrive en courant vers moi.
- Oui, monsieur ?
- Il y a quand même autre chose…
Il baisse les yeux en disant cela et soudain mon supérieur semble dans ses petits souliers. Il s’éclaircit la voix.
- Ahem…
La porte de l’ascenseur s’ouvre. Je l’ignore, attendant avec un rien d’inquiétude que Skinner se décide à parler. Il regarde à droite… A gauche… Je ne saisis pas bien son petit manège. Il a presque l’air apeuré.
- Monsieur, vous vouliez me dire…?
- Pas ici, se décide-t-il en me prenant le bras et en s’engouffrant avec moi dans l’ascenseur. Euh… quel étage ?
J’écarquille les yeux. Qu’est-ce qui lui arrive ?
- Eh bien, le sous-sol ! Notre bureau…
- Votre bureau évidemment…, marmonne Skinner.
Comment ça « évidemment » ? !
Oh. Ohhhhh !
- C’est… pour travailler monsieur ! ! !
Je prends un air offusqué. Et là, il me fixe en silence. Je soutiens son regard. Je voudrais me planquer dans le trou d’une souris, mais je me force à relever encore un peu plus le menton avec fierté.
Je réalise que malgré moi, je mordille l’intérieur de ma lèvre.
Skinner me regarde toujours et soudain, à ma grande surprise, un petit sourire s’étire sur son visage.
- Très bien. Mettons.
- Voilà ! Mettons !
Je ferme brièvement les yeux ! Merde ! Je dérape encore ! Et je frise l’insolence…
Depuis quelques jours, ça devient le grand n’importe quoi. Mes instincts me jouent des tours. Je m’en veux terriblement. J’ai mis des années à asseoir ma réputation de sérieux, et je menace de balayer tout ça pour des conneries d’hormones.
Il faut arrêter ça tout de suite !
- Pardonnez-moi Monsieur, mais de quoi souhaitiez-vous me parler ?
- D’une certaine « saillie » en réunion inter-agences en fait.
Cette fois, il a prononcé ceci dans un calme parfait.
Une certaine « saillie » ? ! Oh mon Dieu ! LA saillie !
En d’autres circonstances, j’aurai sûrement savouré le champ lexical de mon supérieur. Mais étonnamment, là, c’est bien le dernier de mes points d’attention.
- Vous savez, enfonce-t-il. Que vous étiez «extrêmement… bien -…
- Oui ! je l’interromps vivement. Oui. Je remets très bien !
La cabine choisit ce moment précis pour hoqueter, faire un nouveau raffut mécanique et se stopper entre le rez-de-chaussée et le premier sous-sol.
- Il ne manquait plus que ça ! je rouspète à mi-voix.
- Permettez ? sourit Skinner.
Il fait un pas dans ma direction. Je suis adossée à côté du tableau de commande. Il passe son large bras devant moi, effleurant au passage ma poitrine. Il a un petit air satisfait lorsqu’il appuie à nouveau sur le bouton de l’étage « - 1 ».
Il prend tout son temps. Dieu que cet homme est large ! J’ai l’impression que c’est la lune qui cache le soleil…
Cette soudaine proximité physique ne semble pas le gêner le moins du monde. Je réalise que depuis tout à l’heure, mine de rien, il ne cesse de s’enhardir. Je ne préfère pas penser à quoi ! Tout de même, c’est Walter Skinner… Il n’oserait pas…
Je rejette avec vigueur l’idée qui me traverse l’esprit. Ca ne lui ressemble pas !
Je trépigne : je déteste ignorer où elle est. Et une fois de plus, elle ne décroche pas.
Ce n’est pas juste par esprit de possession. Ca m’inquiète. Réellement.
Je sais que ça semble stupide mais l’expérience vous marque un homme.
Et l’expérience m’a appris que Scully n’est jamais à l’abri du pire, même si je dois reconnaître que ma partenaire n’a jamais manqué de courage et de sang-froid pour faire face à tous les malades qui ont essayé de s’en prendre à elle…
Je percute soudain que sa petite sortie tout à l’heure en réunion l’expose à tout un tas d’aléas et de complications potentielles.
Et si un de ces nombreux primates du bureau se prenait de pousser un peu les choses, constatant que la reine n’est pas si glaciale que ça ? !
Je saute sur mes pieds !
Cette idée m’est insupportable ! Je ne peux rester là à lancer ces crayons au plafond (j’ai arrêter de viser la poubelle avec mes boulettes de papier : elle est remplie. Elle déborde.)
Je m’élance vers la porte en attrapant ma veste en coup de vent. Je vais parcourir tous les couloirs de ce bâtiment si c’est nécessaire. Je veux la retrouver.
(Je ne sais pas encore comment je me justifierais. Ca risque de chauffer pour mes fesses. Elle n’est pas exactement fan de mes attitudes surprotectrices…)
Skinner me dévisage avec… on dirait bien de la malice au fond des yeux !
Je vois. Il s’amuse de me voir confrontée à ma propre effronterie. C’est sa revanche.
Soit.
Mais je ne suis pas sûre d’avoir envie de la jouer profil bas ! (Au nom du ciel, non ! Il faut que j’arrête avec mes envies !
Raisonnable ! Je dois être raisonnable !)
En attendant, l’ascenseur n’est toujours pas reparti et mon supérieur reste bien trop près de moi à mon goût. Je fais un pas de côté, en le toisant avec un doigt de provocation, je le confesse. Mais juste un doigt…
- Nous disions donc, agent Scully…
- Que j’étais extrêmement bien baisée !
Finalement non.
Pas un doigt. Un bras !
Et là, surprise ! Il éclate de rire ! Il en a les larmes aux yeux…
Pour le coup, je suis totalement décontenancée. Je m’attendais à tout sauf à ça !
- Scully, il faut que je vous avoue : ça fait plus de vingt que je travaille ici et plus de dix ans que je me cogne ces deux crétins de Clayton et Stiletti. Et je vous jure que rien que pour profiter de la vision de leurs deux visages cramoisis ce matin, ça en valait le coup ! Je veux dire… d’attendre que vous sortiez de vos gonds !
- Eh bien, vous m’en trouvez ravie…
- Je vous aurais embrassé !
- C’est bien que vous vous soyez contrôlé. On aurait pu se méprendre.
C’est plus fort que moi, je l’ai lâché en haussant les épaules mais avec un tout petit sourire amusé.
C’est malin. Il repart de nouveau en fou-rire.
Et là, il se passe un truc… inexplicable. Je ne comprends même pas comment nous en arrivons là…
Si ça se trouve, un salopard l’a coincée dans son bureau et tente lâchement d’abuser d’elle. Si ça se trouve, à cette heure, elle est au désespoir et son corps ne lui appartient plus.
Putain cet ascenseur !
Mais qu’est-ce qu’il a encore !
J’appuie à nouveau avec humeur sur le bouton d’appel.
Skinner est secoué de rires et soudain, il se rattrape à moi, ses larges mains sur mes joues. Les yeux encore humides, il me fixe maintenant.
Seigneur ! Non !
Mon homme, c’est Mulder !
C’est Mulder.
Mais je me sens brusquement troublée. Parce que tout d’un coup, je ne vois plus le directeur adjoint en face de moi, mais un homme… séduisant. Très.
Il ravale son sourire. Je crois que même lui n’a pas vu venir ce qui allait se passer.
Il se penche sur mes lèvres.
Je prends une longue inspiration.
Je sais que je vais rater une belle occasion. Je l’arrête dans son mouvement en posant mes mains sur son torse.
Je ne sais pas comment lui dire que je suis désolée. Que ce n’est pas contre lui.
C’est juste que c’est… pour Mulder.
Je lui souris. Je lui épargne la pitié dans mon regard. Il n’en a pas besoin.
Il se redresse et me sourit à son tour, en se grattant la nuque, un peu embarrassé.
- Allons bon… Voilà que je perds la tête. Je suis confus. Pardonnez-moi Dana.
- Ce n’est rien… Walter.
Je l’appelle par son prénom. Je lui dois bien ça. Je ne veux pas être glaçante avec lui. C’est quelqu’un de bien.
- Hum. La prochaine fois que je vous reprocherais un quelconque manque de professionnalisme, si tant est que ça arrive, rappelez-moi cet ascenseur, vous voulez bien…
- Je n’ai pas été très…
- Ca suffit Scully.
Je vois qu’il reprend vite sa casquette de directeur adjoint. La parenthèse n’aura pas été très longue, mais je lui en suis reconnaissante.
- Oui, Monsieur.
Il s’écarte. Nous sommes toujours coincés et je sens que ça risque de devenir gênant.
- Cet appareil est une plaie, commente Skinner d’un air ennuyé en s’apprêtant à appeler les dépanneurs avec le bouton d’alarme.
- Non, laissez.
- … ?
- Il y a un truc.
Je frappe vigoureusement le point précis de la cabine que je connais par coeur et instantanément, nous nous remettons en route.
- Vous êtes une femme de ressources, agent Scully, murmure-t-il avec un petit sourire et un coup d’œil discret.
Nous arrivons au sous-sol.
- Je vais vous laisser, dit-il.
- Oui. Comme vous voulez.
Je le sens hésiter. Moi aussi à vrai dire. Je ne suis pas encore très sûre de la façon dont je dois me positionner. J’ai, bien malgré moi, l’impression qu’il s’est quand même passé quelque chose entre nous.
Il me regarde et lorsqu’il reprend, je devine qu’il a balayé ses doutes.
- Je ne vous demande pas si c’était vrai ou pas…
Qu’est-ce qui est vrai ou… ?
Oh.
Ca…
- Je vous en sais gré !
La porte commence à s’ouvrir. Il s’installe contre la paroi du fond. Je m’avance.
Devant moi, je vois apparaître le profil de Mulder. D’abord extrêmement tendu. Et lorsqu’il me découvre, l’expression de soulagement et de bonheur qui éclaire son visage me réchauffe instantanément l’âme.
Derrière moi, Skinner, qui n’a pas encore aperçu mon partenaire, ajoute en poursuivant son idée :
- Je ne vous le demande pas mais … j’ai ma petite idée sur la question !
Je reste figée sans répondre. Fox me dévisage et je lui rends son regard, tournant toujours le dos à notre chef. Quelque chose d’inédit, comme un éclair de colère, traverse les prunelles de Mulder.
- Monsieur ! interpelle-t-il.
Je me sens soudain dans une position terriblement inconfortable.
Skinner réalise enfin que nous ne sommes pas seuls.
- Agent Mulder, salue-t-il d’un air détaché et rappuyant sur bouton de l’étage des directeurs.
Mais Mulder m’écarte de son passage et vient se planter devant lui.
- Vous avez d’autres factures à présenter, peut-être ? Parce que je préfère vous avertir : nous ne sommes pas prêts à toutes les payer…
Enfin…
- Agent Scully ? !
Je me retourne. Skinner arrive en courant vers moi.
- Oui, monsieur ?
- Il y a quand même autre chose…
Il baisse les yeux en disant cela et soudain mon supérieur semble dans ses petits souliers. Il s’éclaircit la voix.
- Ahem…
La porte de l’ascenseur s’ouvre. Je l’ignore, attendant avec un rien d’inquiétude que Skinner se décide à parler. Il regarde à droite… A gauche… Je ne saisis pas bien son petit manège. Il a presque l’air apeuré.
- Monsieur, vous vouliez me dire…?
- Pas ici, se décide-t-il en me prenant le bras et en s’engouffrant avec moi dans l’ascenseur. Euh… quel étage ?
J’écarquille les yeux. Qu’est-ce qui lui arrive ?
- Eh bien, le sous-sol ! Notre bureau…
- Votre bureau évidemment…, marmonne Skinner.
Comment ça « évidemment » ? !
Oh. Ohhhhh !
- C’est… pour travailler monsieur ! ! !
Je prends un air offusqué. Et là, il me fixe en silence. Je soutiens son regard. Je voudrais me planquer dans le trou d’une souris, mais je me force à relever encore un peu plus le menton avec fierté.
Je réalise que malgré moi, je mordille l’intérieur de ma lèvre.
Skinner me regarde toujours et soudain, à ma grande surprise, un petit sourire s’étire sur son visage.
- Très bien. Mettons.
- Voilà ! Mettons !
Je ferme brièvement les yeux ! Merde ! Je dérape encore ! Et je frise l’insolence…
Depuis quelques jours, ça devient le grand n’importe quoi. Mes instincts me jouent des tours. Je m’en veux terriblement. J’ai mis des années à asseoir ma réputation de sérieux, et je menace de balayer tout ça pour des conneries d’hormones.
Il faut arrêter ça tout de suite !
- Pardonnez-moi Monsieur, mais de quoi souhaitiez-vous me parler ?
- D’une certaine « saillie » en réunion inter-agences en fait.
Cette fois, il a prononcé ceci dans un calme parfait.
Une certaine « saillie » ? ! Oh mon Dieu ! LA saillie !
En d’autres circonstances, j’aurai sûrement savouré le champ lexical de mon supérieur. Mais étonnamment, là, c’est bien le dernier de mes points d’attention.
- Vous savez, enfonce-t-il. Que vous étiez «extrêmement… bien -…
- Oui ! je l’interromps vivement. Oui. Je remets très bien !
La cabine choisit ce moment précis pour hoqueter, faire un nouveau raffut mécanique et se stopper entre le rez-de-chaussée et le premier sous-sol.
- Il ne manquait plus que ça ! je rouspète à mi-voix.
- Permettez ? sourit Skinner.
Il fait un pas dans ma direction. Je suis adossée à côté du tableau de commande. Il passe son large bras devant moi, effleurant au passage ma poitrine. Il a un petit air satisfait lorsqu’il appuie à nouveau sur le bouton de l’étage « - 1 ».
Il prend tout son temps. Dieu que cet homme est large ! J’ai l’impression que c’est la lune qui cache le soleil…
Cette soudaine proximité physique ne semble pas le gêner le moins du monde. Je réalise que depuis tout à l’heure, mine de rien, il ne cesse de s’enhardir. Je ne préfère pas penser à quoi ! Tout de même, c’est Walter Skinner… Il n’oserait pas…
Je rejette avec vigueur l’idée qui me traverse l’esprit. Ca ne lui ressemble pas !
Je trépigne : je déteste ignorer où elle est. Et une fois de plus, elle ne décroche pas.
Ce n’est pas juste par esprit de possession. Ca m’inquiète. Réellement.
Je sais que ça semble stupide mais l’expérience vous marque un homme.
Et l’expérience m’a appris que Scully n’est jamais à l’abri du pire, même si je dois reconnaître que ma partenaire n’a jamais manqué de courage et de sang-froid pour faire face à tous les malades qui ont essayé de s’en prendre à elle…
Je percute soudain que sa petite sortie tout à l’heure en réunion l’expose à tout un tas d’aléas et de complications potentielles.
Et si un de ces nombreux primates du bureau se prenait de pousser un peu les choses, constatant que la reine n’est pas si glaciale que ça ? !
Je saute sur mes pieds !
Cette idée m’est insupportable ! Je ne peux rester là à lancer ces crayons au plafond (j’ai arrêter de viser la poubelle avec mes boulettes de papier : elle est remplie. Elle déborde.)
Je m’élance vers la porte en attrapant ma veste en coup de vent. Je vais parcourir tous les couloirs de ce bâtiment si c’est nécessaire. Je veux la retrouver.
(Je ne sais pas encore comment je me justifierais. Ca risque de chauffer pour mes fesses. Elle n’est pas exactement fan de mes attitudes surprotectrices…)
Skinner me dévisage avec… on dirait bien de la malice au fond des yeux !
Je vois. Il s’amuse de me voir confrontée à ma propre effronterie. C’est sa revanche.
Soit.
Mais je ne suis pas sûre d’avoir envie de la jouer profil bas ! (Au nom du ciel, non ! Il faut que j’arrête avec mes envies !
Raisonnable ! Je dois être raisonnable !)
En attendant, l’ascenseur n’est toujours pas reparti et mon supérieur reste bien trop près de moi à mon goût. Je fais un pas de côté, en le toisant avec un doigt de provocation, je le confesse. Mais juste un doigt…
- Nous disions donc, agent Scully…
- Que j’étais extrêmement bien baisée !
Finalement non.
Pas un doigt. Un bras !
Et là, surprise ! Il éclate de rire ! Il en a les larmes aux yeux…
Pour le coup, je suis totalement décontenancée. Je m’attendais à tout sauf à ça !
- Scully, il faut que je vous avoue : ça fait plus de vingt que je travaille ici et plus de dix ans que je me cogne ces deux crétins de Clayton et Stiletti. Et je vous jure que rien que pour profiter de la vision de leurs deux visages cramoisis ce matin, ça en valait le coup ! Je veux dire… d’attendre que vous sortiez de vos gonds !
- Eh bien, vous m’en trouvez ravie…
- Je vous aurais embrassé !
- C’est bien que vous vous soyez contrôlé. On aurait pu se méprendre.
C’est plus fort que moi, je l’ai lâché en haussant les épaules mais avec un tout petit sourire amusé.
C’est malin. Il repart de nouveau en fou-rire.
Et là, il se passe un truc… inexplicable. Je ne comprends même pas comment nous en arrivons là…
Si ça se trouve, un salopard l’a coincée dans son bureau et tente lâchement d’abuser d’elle. Si ça se trouve, à cette heure, elle est au désespoir et son corps ne lui appartient plus.
Putain cet ascenseur !
Mais qu’est-ce qu’il a encore !
J’appuie à nouveau avec humeur sur le bouton d’appel.
Skinner est secoué de rires et soudain, il se rattrape à moi, ses larges mains sur mes joues. Les yeux encore humides, il me fixe maintenant.
Seigneur ! Non !
Mon homme, c’est Mulder !
C’est Mulder.
Mais je me sens brusquement troublée. Parce que tout d’un coup, je ne vois plus le directeur adjoint en face de moi, mais un homme… séduisant. Très.
Il ravale son sourire. Je crois que même lui n’a pas vu venir ce qui allait se passer.
Il se penche sur mes lèvres.
Je prends une longue inspiration.
Je sais que je vais rater une belle occasion. Je l’arrête dans son mouvement en posant mes mains sur son torse.
Je ne sais pas comment lui dire que je suis désolée. Que ce n’est pas contre lui.
C’est juste que c’est… pour Mulder.
Je lui souris. Je lui épargne la pitié dans mon regard. Il n’en a pas besoin.
Il se redresse et me sourit à son tour, en se grattant la nuque, un peu embarrassé.
- Allons bon… Voilà que je perds la tête. Je suis confus. Pardonnez-moi Dana.
- Ce n’est rien… Walter.
Je l’appelle par son prénom. Je lui dois bien ça. Je ne veux pas être glaçante avec lui. C’est quelqu’un de bien.
- Hum. La prochaine fois que je vous reprocherais un quelconque manque de professionnalisme, si tant est que ça arrive, rappelez-moi cet ascenseur, vous voulez bien…
- Je n’ai pas été très…
- Ca suffit Scully.
Je vois qu’il reprend vite sa casquette de directeur adjoint. La parenthèse n’aura pas été très longue, mais je lui en suis reconnaissante.
- Oui, Monsieur.
Il s’écarte. Nous sommes toujours coincés et je sens que ça risque de devenir gênant.
- Cet appareil est une plaie, commente Skinner d’un air ennuyé en s’apprêtant à appeler les dépanneurs avec le bouton d’alarme.
- Non, laissez.
- … ?
- Il y a un truc.
Je frappe vigoureusement le point précis de la cabine que je connais par coeur et instantanément, nous nous remettons en route.
- Vous êtes une femme de ressources, agent Scully, murmure-t-il avec un petit sourire et un coup d’œil discret.
Nous arrivons au sous-sol.
- Je vais vous laisser, dit-il.
- Oui. Comme vous voulez.
Je le sens hésiter. Moi aussi à vrai dire. Je ne suis pas encore très sûre de la façon dont je dois me positionner. J’ai, bien malgré moi, l’impression qu’il s’est quand même passé quelque chose entre nous.
Il me regarde et lorsqu’il reprend, je devine qu’il a balayé ses doutes.
- Je ne vous demande pas si c’était vrai ou pas…
Qu’est-ce qui est vrai ou… ?
Oh.
Ca…
- Je vous en sais gré !
La porte commence à s’ouvrir. Il s’installe contre la paroi du fond. Je m’avance.
Devant moi, je vois apparaître le profil de Mulder. D’abord extrêmement tendu. Et lorsqu’il me découvre, l’expression de soulagement et de bonheur qui éclaire son visage me réchauffe instantanément l’âme.
Derrière moi, Skinner, qui n’a pas encore aperçu mon partenaire, ajoute en poursuivant son idée :
- Je ne vous le demande pas mais … j’ai ma petite idée sur la question !
Je reste figée sans répondre. Fox me dévisage et je lui rends son regard, tournant toujours le dos à notre chef. Quelque chose d’inédit, comme un éclair de colère, traverse les prunelles de Mulder.
- Monsieur ! interpelle-t-il.
Je me sens soudain dans une position terriblement inconfortable.
Skinner réalise enfin que nous ne sommes pas seuls.
- Agent Mulder, salue-t-il d’un air détaché et rappuyant sur bouton de l’étage des directeurs.
Mais Mulder m’écarte de son passage et vient se planter devant lui.
- Vous avez d’autres factures à présenter, peut-être ? Parce que je préfère vous avertir : nous ne sommes pas prêts à toutes les payer…
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
- Messages : 32
Date d'inscription : 17/01/2016
Re: No sex in the office...
- Mulder…
- Laisse s’il te plait Scully.
Je n’aurais pas du dire ça. Le plan « Laisse faire les hommes », ça la mets plutôt hors d’elle. Et d’ailleurs là, elle me fusille du regard.
- Mulder !
Skinner rappuie sur le bouton. Cet empressement à partir est suspect ! Je n’aime pas ça.
Je bloque les battants métalliques qui commençaient à se refermer. Il soupire.
- Jamais vous n’essayez de faciliter les choses, hein ? !
- J’aimerais comprendre ! C’est tout ! Vous raccompagnez Scully jusqu’à notre bureau. Plutôt inhabituel, non ? Pourquoi faites-vous ça ? Vous craignez les mauvaises rencontres pour votre « protégée » peut-être ? !
- Mulder, ça suffit ! gronde-t-elle en me prenant le bras.
Skinner me toise avec une franche commisération et peut-être bien aussi une once de mépris.
- De fait, oui, je pense que l’agent Scully pourrait être importunée même ici…
Elle se tourne brusquement vers notre supérieur avec un drôle d’air. Quelque chose entre la surprise, la colère et…, non, ça ne doit pas être ça… un brin d’ironie…
Il la regarde aussi. Furtivement. Je crois déceler un sourire.
Ouh là ! Cet échange visuel me déplaît au plus haut point !
Mais Skinner poursuit.
- … En revanche, je doute qu’elle ait besoin de mon aide face au genre d’agression auquel je pense. Elle paraît se défendre parfaitement toute seule ! Les événements de la matinée nous l’ont prouvé s’il en était besoin il me semble …
- Ouais…
Je râle. Voilà que j’ai le mauvais rôle maintenant. Et que je passe pour celui qui n’estime pas sa partenaire à sa juste valeur.
- Agent Mulder, ne soyez pas stupide, nous avons juste partagé un ascenseur !
Il perd patience et écarte d’autorité ma main pour débloquer le mécanisme. Soudain, une lueur d’effroi passe dans ses yeux. Et cette fois, il interrompt lui-même la fermeture des portes.
Il me regarde. Puis il scrute Scully.
Du bout des lèvres, avec une mine horrifiée, il murmure.
- Vous ne *l'*avez quand même pas fait dans cet…
- NON !
Nous venons de crier tous les deux. Scully s’indigne, offusquée.
- Monsieur, je vous jure que jamais… !
Le directeur-adjoint coupe court à nos protestations et se recule précipitamment.
- Taisez-vous ! Je ne veux rien savoir ! Il souffle. Je crois que j’ai eu ma dose pour aujourd’hui…
Son visage disparaît derrière le métal, l’ascenseur l’emporte vers des étages plus cléments et nous nous retrouvons maintenant, elle et moi, à nous observer en chiens de faïence.
- Tu es content de ton petit numéro ? je dégaine en lui tournant le dos et en marchant vivement vers notre bureau.
Il bafouille.
- Je m’inquiétais !
- Sans blague !
- Ca fait 2 heures que tu refuses de répondre à mes messages, Scully…
Nous arrivons devant notre antre. Je fais volte face et forcément, devant son expression désemparée, mon coup de colère retombe aussitôt. Je lui réponds plus doucement en le regardant dans les yeux.
- Ca peut nous faire du bien de ne pas être toujours l’un sur l’autre…
- …
- Sans mauvais jeu de mots, s’entend.
Il sourit un peu tristement.
- Oui, j’avais compris. Donc… euh… ceinture ?
- Le bureau n’est pas l’endroit qui convient Mulder… Regarde dans quel état ça nous met !
- J’aurais dit un état épanoui, mais il faut croire que ce n’est pas ce que tu penses toi !
Je soupire. C’est compliqué.
- Mon épanouissement ici ne dépend pas…
Je m’interromps. Nous sommes toujours dans le couloir et j’entends des pas qui viennent vers nous. J’ouvre la porte et le pousse à l’intérieur.
- …ne dépend pas du sexe ! poursuis-je en chuchotant. En moins de 24h, nous nous sommes faits griller par Kim puis par Skinner. Quant à moi, je viens peut-être de mettre fin à toute une évolution de carrière possible au sein du FBI…
- Oh… Tu voulais évoluer ?
Pour le coup, je souris à mon tour. J’ai voulu. Mais aujourd’hui, je veux juste continuer avec lui et avancer sur les affaires non-classées.
Je le lui dis.
- Bien, je vais être sage, alors. Et nous allons en revenir à ce qui t’épanouis ici ! Cadavres, phénomènes inexpliqués, combustion spontanées et crop circles… Le programme vous sied-t-il, docteur Scully ?
Je retiens un rire.
- Parfaitement !
- Alors je vais avoir besoin de votre opinion sur le dossier de Gunther Frizzle : un cas fantastique de télépathie entre deux individus ayant vécu à deux époques différentes…
Ca y est : il s’emballe !
- Il n’y a pas de télépathie qui existe Mulder, et encore moins de télépathie trans-historique ! Ce n’est rien de plus que la manifestation symptomatique d’une forme de schizophrénie : troubles de la pensée, hallucinations auditives et visuelles, paranoïa… Voilà ta télépathie ! Quand ce n’est pas purement et simplement du charlatanisme !
- Scully ?
- Oui ?
- Ca t’excite, hein ? ! De me contredire !
Je me pince les lèvres et lui balance ma veste à la figure (c’est ce que j’ai sous la main !). Aux anges, il la rattrape et l’accroche à la patère. Il me nargue avec un sourire impertinent. Et le pire, c’est qu’il a raison. Je viens de partir au quart de tour et de sauter à pied joint dans son piège ! Je m’arroge son fauteuil, remonte les manches de mon chemisier et je souffle.
- Très bien. Je me tais et je t’écoute.
- Non, non ! Contredis-moi tant que tu veux, Scully.
Il s’approche avec son dossier et l’ouvre devant moi en ajoutant.
- J’aime te voir « intellectuellement stimulée » à défaut de…
- A défaut de toute autre stimulation qui attendrait ce soir ! Viens en au fait, Mulder… Parle-moi de Gunther Frizzle. Il me passionne déjà !
*************
J’ai été sage. Très sage.
Nous sommes repartis sur nos dossiers. Ca n’était pas si difficile. J’aime ce que je fais. Et Scully aussi. Elle a vite cessé de m’interrompre pour s’intéresser au cas étonnant de cet homme.
Nous sommes allés l’interroger et maintenant, je compulse les anciens dossiers pour tenter de retrouver une manifestation similaire tandis que Scully rédige un début de compte-rendu tout en prenant connaissance des travaux en ligne de l’université de Stanford. L’un de leurs départements est spécialisé dans les pathologies psychologiques rares.
Je suis installé par terre, entouré de photos et de papiers cartonnés. Elle est toujours à mon bureau.
Elle a mis ses lunettes. Toute son attention est tendue vers l’écran. A cet instant précis, je pourrais faire un triple loots en costume de danseuse du crazy horse qu’elle ne me remarquerait pas !
Moi, en revanche, à quelques minutes de la fin théorique de nos horaires de travail, je me sens beaucoup moins concentré sur mes X-Files que sur le visage fin de ma partenaire.
Je l’observe.
Je note la grâce de ses doigts pianotant sur le clavier et le mouvement délicat de ses poignets pour accompagner ses gestes. Je note les boutons défaits de son chemisier qui laissent entrevoir très discrètement les premières courbes de sa poitrine. Je note sa bouche qui s’entrouvre légèrement lorsqu’elle tombe sur une information qui l’intéresse. Les lignes numériques impersonnelles se reflètent dans ses iris bleus qui, eux, sont tout sauf impersonnels : ils respirent la passion. Et je ne m’offense même pas de n’être pas la source de cette passion. Du moins à cet instant…
Je me lève et j’avance lentement vers elle…
Une fois de plus, je réalise que j’ignore beaucoup de choses. Mais ça ne me gène pas. Au fond, ça m’ennuierait profondément d’avoir la science infuse et l’une des choses qui me plaît le plus dans ce travail, c’est précisément que chaque jour m’apporte son lot de découvertes, de surprises.
Le monde est un animal insaisissable : il se laisse à peine approcher, vous offre une vision furtive, puis il glisse à nouveau derrière d’immenses bambous hauts comme le ciel et vous laisse, fébrile, fascinée et perdue parce que vous ne l’avez toujours pas compris et parce que vous passerez votre vie à courir après ce mystère… Mais la science, la merveilleuse science offre à l’homme la chance de lever une partie du voile et je me sens telle une exploratrice, probablement plus Achab que Starbuck, à creuser ces rapports plutôt confidentiels des chercheurs de Stanford : un monde se révèle !
Je sursaute soudain. Deux mains se sont posées sur ma taille.
Mulder est passé derrière le siège. Il vient doucement embrasser ma joue. Je suis un peu à dix mille lieues de lui : je suis en train de lire le résultat d’une expérience plus que troublante menée sur des schizophrènes : on leur a demandé de tenter de deviner ce que voyait un des membres de leur groupe. Les statistiques sont sidérantes. Le groupe cobaye a six fois plus de succès que le groupe témoin étudié en parallèle.
- Scully… murmure Mulder à mon oreille.
- Oui ? lui réponds-je distraitement.
- La journée de travail est presque terminée, non ?
- Un instant Mulder. Je suis sur quelque chose…
- Mmm. Moi aussi, dit-il en me titillant tout d’un coup le lobe de l’oreille.
Je ne me laisse pas déconcentrer.
- Tu savais pour les expériences publiées l’an dernier sur les capacités extra-sensorielles des schizophrènes ?
- Je savais, mais ça n’a pas la même saveur quand je te le présente ou quand tu le découvres par toi-même, n’est-ce pas ?
Je me tourne une seconde vers lui, étonnée. C’est vrai… Ca n’a pas la même saveur…
- Tu sais…, poursuit-il, moi aussi, j’ai des capacités extra-sensorielles que j’aimerais beaucoup te démontrer…
- Et bizarrement pourtant, tu n’as pas encore lu dans mes pensées que là, ce n’est pas du tout -…
- Chut ! m’interrompt-il avec autorité. Tais-toi et regarde ça !
Toujours derrière moi, il passe ses larges mains par-dessus mes épaules, pose son menton sur mon crâne et vient remplacer mes doigts sur le clavier.
- Ne me perds pas la page !
Je le menace mais ça ne semble pas l’émouvoir outre mesure. Il daigne toutefois ouvrir un nouveau signet et tape rapidement des mots dans la barre de recherche du navigateur.
- Je sais exactement ce que tu veux ! glousse-t-il en validant sa requête.
Une fenêtre s’affiche soudain en lieu et place de mon très sérieux rapport. Une fenêtre aux couleurs rose guimauve peuplée d’infirmières court vêtues, aux poitrines généreuses et qui semblent furieusement inspirées par de grosses seringues… et la vue d’une banale webcam !
- « Infirmières en chaleur », Mulder ? Je crains que tes capacités extra-sensorielles n’aient pas dépassé le cadre un peu étroit de ton propre cerveau ou du moins de cette masse grisâtre assimilée…
- Tu préfères « Internes en chaleur » ? se marre-t-il en saisissant les mots clés à la vitesse de la lumière et en faisant apparaître désormais un autre site tout aussi kitch peuplé cette fois de bels éphèbes aux poses passablement suggestives.
Mon petit doigt me dit pourtant que ces internes là seraient plus branchés Mulder que moi-même. Mettons que ça nous fait un point en commun. Le seul certainement !
- Je crois que les infirmières et les internes peuvent aller se rhabiller. Dans la catégorie « en chaleur », m’est d’avis qu’ils ont trouvé leur maître !
- Et moi, j’ai trouvé ma maîtresse ! conclus-je en prenant son visage entre mes mains.
Je renverse sa tête en arrière et je l’embrasse doucement.
Je suis au dessus d’elle. Son souffle s’est presque arrêté. Je me relève un peu pour la regarder.
Je me trouble brusquement à la vue de son cou offert et basculé vers le ciel et de ses yeux clos qui savourent encore le goût de mes lèvres. Puis ils s’ouvrent, bleus comme l’infini, et se plantent en moi avec un tel désir que j’en frissonne.
Elle ne dit rien. Ses bras soudain se tendent vers moi, empoignent mes cheveux et me ramènent à elle. Elle se redresse sur le fauteuil et moi, je laisse couler mes doigts le long de son cou, sous sa gorge claire puis au creux de ses seins. Ma main gauche vient soulever la soie délicate de son chemisier et se glisse sur son ventre.
Elle me sourit à l’envers et attrape mes lèvres avec un appétit irrésistible.
Elle insiste sur mes tempes pour approfondir encore son baiser. Maintenant, c’est moi qui ne respire plus.
Finalement, elle relâche sa prise et d’un geste souple, elle se met debout.
Je me retourne vers lui. Je l’ai décoiffé et ça lui donne ce petit charme tellement irrésistible. Il me sourit d’un air amusé et ses yeux verts brillent. Ils brillent tant qu’ils m’étourdissent et m’emportent très loin d’ici. J’en ai le vertige...
L’espace d’un instant, je me fige pour graver en moi l’image de Mulder, dépenaillé, la chemise à moitié sortie de son pantalon, les bras de manches remontés et la mine impudique et si sensuelle que je serais capable de me déshabiller là, sur le champ, pour m’offrir à lui.
Mais je suis une femme raisonnable.
Je prends sa main d’office.
- Partons d’ici maintenant ! Ce n’est plus une heure pour travailler…
- Laisse s’il te plait Scully.
Je n’aurais pas du dire ça. Le plan « Laisse faire les hommes », ça la mets plutôt hors d’elle. Et d’ailleurs là, elle me fusille du regard.
- Mulder !
Skinner rappuie sur le bouton. Cet empressement à partir est suspect ! Je n’aime pas ça.
Je bloque les battants métalliques qui commençaient à se refermer. Il soupire.
- Jamais vous n’essayez de faciliter les choses, hein ? !
- J’aimerais comprendre ! C’est tout ! Vous raccompagnez Scully jusqu’à notre bureau. Plutôt inhabituel, non ? Pourquoi faites-vous ça ? Vous craignez les mauvaises rencontres pour votre « protégée » peut-être ? !
- Mulder, ça suffit ! gronde-t-elle en me prenant le bras.
Skinner me toise avec une franche commisération et peut-être bien aussi une once de mépris.
- De fait, oui, je pense que l’agent Scully pourrait être importunée même ici…
Elle se tourne brusquement vers notre supérieur avec un drôle d’air. Quelque chose entre la surprise, la colère et…, non, ça ne doit pas être ça… un brin d’ironie…
Il la regarde aussi. Furtivement. Je crois déceler un sourire.
Ouh là ! Cet échange visuel me déplaît au plus haut point !
Mais Skinner poursuit.
- … En revanche, je doute qu’elle ait besoin de mon aide face au genre d’agression auquel je pense. Elle paraît se défendre parfaitement toute seule ! Les événements de la matinée nous l’ont prouvé s’il en était besoin il me semble …
- Ouais…
Je râle. Voilà que j’ai le mauvais rôle maintenant. Et que je passe pour celui qui n’estime pas sa partenaire à sa juste valeur.
- Agent Mulder, ne soyez pas stupide, nous avons juste partagé un ascenseur !
Il perd patience et écarte d’autorité ma main pour débloquer le mécanisme. Soudain, une lueur d’effroi passe dans ses yeux. Et cette fois, il interrompt lui-même la fermeture des portes.
Il me regarde. Puis il scrute Scully.
Du bout des lèvres, avec une mine horrifiée, il murmure.
- Vous ne *l'*avez quand même pas fait dans cet…
- NON !
Nous venons de crier tous les deux. Scully s’indigne, offusquée.
- Monsieur, je vous jure que jamais… !
Le directeur-adjoint coupe court à nos protestations et se recule précipitamment.
- Taisez-vous ! Je ne veux rien savoir ! Il souffle. Je crois que j’ai eu ma dose pour aujourd’hui…
Son visage disparaît derrière le métal, l’ascenseur l’emporte vers des étages plus cléments et nous nous retrouvons maintenant, elle et moi, à nous observer en chiens de faïence.
- Tu es content de ton petit numéro ? je dégaine en lui tournant le dos et en marchant vivement vers notre bureau.
Il bafouille.
- Je m’inquiétais !
- Sans blague !
- Ca fait 2 heures que tu refuses de répondre à mes messages, Scully…
Nous arrivons devant notre antre. Je fais volte face et forcément, devant son expression désemparée, mon coup de colère retombe aussitôt. Je lui réponds plus doucement en le regardant dans les yeux.
- Ca peut nous faire du bien de ne pas être toujours l’un sur l’autre…
- …
- Sans mauvais jeu de mots, s’entend.
Il sourit un peu tristement.
- Oui, j’avais compris. Donc… euh… ceinture ?
- Le bureau n’est pas l’endroit qui convient Mulder… Regarde dans quel état ça nous met !
- J’aurais dit un état épanoui, mais il faut croire que ce n’est pas ce que tu penses toi !
Je soupire. C’est compliqué.
- Mon épanouissement ici ne dépend pas…
Je m’interromps. Nous sommes toujours dans le couloir et j’entends des pas qui viennent vers nous. J’ouvre la porte et le pousse à l’intérieur.
- …ne dépend pas du sexe ! poursuis-je en chuchotant. En moins de 24h, nous nous sommes faits griller par Kim puis par Skinner. Quant à moi, je viens peut-être de mettre fin à toute une évolution de carrière possible au sein du FBI…
- Oh… Tu voulais évoluer ?
Pour le coup, je souris à mon tour. J’ai voulu. Mais aujourd’hui, je veux juste continuer avec lui et avancer sur les affaires non-classées.
Je le lui dis.
- Bien, je vais être sage, alors. Et nous allons en revenir à ce qui t’épanouis ici ! Cadavres, phénomènes inexpliqués, combustion spontanées et crop circles… Le programme vous sied-t-il, docteur Scully ?
Je retiens un rire.
- Parfaitement !
- Alors je vais avoir besoin de votre opinion sur le dossier de Gunther Frizzle : un cas fantastique de télépathie entre deux individus ayant vécu à deux époques différentes…
Ca y est : il s’emballe !
- Il n’y a pas de télépathie qui existe Mulder, et encore moins de télépathie trans-historique ! Ce n’est rien de plus que la manifestation symptomatique d’une forme de schizophrénie : troubles de la pensée, hallucinations auditives et visuelles, paranoïa… Voilà ta télépathie ! Quand ce n’est pas purement et simplement du charlatanisme !
- Scully ?
- Oui ?
- Ca t’excite, hein ? ! De me contredire !
Je me pince les lèvres et lui balance ma veste à la figure (c’est ce que j’ai sous la main !). Aux anges, il la rattrape et l’accroche à la patère. Il me nargue avec un sourire impertinent. Et le pire, c’est qu’il a raison. Je viens de partir au quart de tour et de sauter à pied joint dans son piège ! Je m’arroge son fauteuil, remonte les manches de mon chemisier et je souffle.
- Très bien. Je me tais et je t’écoute.
- Non, non ! Contredis-moi tant que tu veux, Scully.
Il s’approche avec son dossier et l’ouvre devant moi en ajoutant.
- J’aime te voir « intellectuellement stimulée » à défaut de…
- A défaut de toute autre stimulation qui attendrait ce soir ! Viens en au fait, Mulder… Parle-moi de Gunther Frizzle. Il me passionne déjà !
*************
J’ai été sage. Très sage.
Nous sommes repartis sur nos dossiers. Ca n’était pas si difficile. J’aime ce que je fais. Et Scully aussi. Elle a vite cessé de m’interrompre pour s’intéresser au cas étonnant de cet homme.
Nous sommes allés l’interroger et maintenant, je compulse les anciens dossiers pour tenter de retrouver une manifestation similaire tandis que Scully rédige un début de compte-rendu tout en prenant connaissance des travaux en ligne de l’université de Stanford. L’un de leurs départements est spécialisé dans les pathologies psychologiques rares.
Je suis installé par terre, entouré de photos et de papiers cartonnés. Elle est toujours à mon bureau.
Elle a mis ses lunettes. Toute son attention est tendue vers l’écran. A cet instant précis, je pourrais faire un triple loots en costume de danseuse du crazy horse qu’elle ne me remarquerait pas !
Moi, en revanche, à quelques minutes de la fin théorique de nos horaires de travail, je me sens beaucoup moins concentré sur mes X-Files que sur le visage fin de ma partenaire.
Je l’observe.
Je note la grâce de ses doigts pianotant sur le clavier et le mouvement délicat de ses poignets pour accompagner ses gestes. Je note les boutons défaits de son chemisier qui laissent entrevoir très discrètement les premières courbes de sa poitrine. Je note sa bouche qui s’entrouvre légèrement lorsqu’elle tombe sur une information qui l’intéresse. Les lignes numériques impersonnelles se reflètent dans ses iris bleus qui, eux, sont tout sauf impersonnels : ils respirent la passion. Et je ne m’offense même pas de n’être pas la source de cette passion. Du moins à cet instant…
Je me lève et j’avance lentement vers elle…
Une fois de plus, je réalise que j’ignore beaucoup de choses. Mais ça ne me gène pas. Au fond, ça m’ennuierait profondément d’avoir la science infuse et l’une des choses qui me plaît le plus dans ce travail, c’est précisément que chaque jour m’apporte son lot de découvertes, de surprises.
Le monde est un animal insaisissable : il se laisse à peine approcher, vous offre une vision furtive, puis il glisse à nouveau derrière d’immenses bambous hauts comme le ciel et vous laisse, fébrile, fascinée et perdue parce que vous ne l’avez toujours pas compris et parce que vous passerez votre vie à courir après ce mystère… Mais la science, la merveilleuse science offre à l’homme la chance de lever une partie du voile et je me sens telle une exploratrice, probablement plus Achab que Starbuck, à creuser ces rapports plutôt confidentiels des chercheurs de Stanford : un monde se révèle !
Je sursaute soudain. Deux mains se sont posées sur ma taille.
Mulder est passé derrière le siège. Il vient doucement embrasser ma joue. Je suis un peu à dix mille lieues de lui : je suis en train de lire le résultat d’une expérience plus que troublante menée sur des schizophrènes : on leur a demandé de tenter de deviner ce que voyait un des membres de leur groupe. Les statistiques sont sidérantes. Le groupe cobaye a six fois plus de succès que le groupe témoin étudié en parallèle.
- Scully… murmure Mulder à mon oreille.
- Oui ? lui réponds-je distraitement.
- La journée de travail est presque terminée, non ?
- Un instant Mulder. Je suis sur quelque chose…
- Mmm. Moi aussi, dit-il en me titillant tout d’un coup le lobe de l’oreille.
Je ne me laisse pas déconcentrer.
- Tu savais pour les expériences publiées l’an dernier sur les capacités extra-sensorielles des schizophrènes ?
- Je savais, mais ça n’a pas la même saveur quand je te le présente ou quand tu le découvres par toi-même, n’est-ce pas ?
Je me tourne une seconde vers lui, étonnée. C’est vrai… Ca n’a pas la même saveur…
- Tu sais…, poursuit-il, moi aussi, j’ai des capacités extra-sensorielles que j’aimerais beaucoup te démontrer…
- Et bizarrement pourtant, tu n’as pas encore lu dans mes pensées que là, ce n’est pas du tout -…
- Chut ! m’interrompt-il avec autorité. Tais-toi et regarde ça !
Toujours derrière moi, il passe ses larges mains par-dessus mes épaules, pose son menton sur mon crâne et vient remplacer mes doigts sur le clavier.
- Ne me perds pas la page !
Je le menace mais ça ne semble pas l’émouvoir outre mesure. Il daigne toutefois ouvrir un nouveau signet et tape rapidement des mots dans la barre de recherche du navigateur.
- Je sais exactement ce que tu veux ! glousse-t-il en validant sa requête.
Une fenêtre s’affiche soudain en lieu et place de mon très sérieux rapport. Une fenêtre aux couleurs rose guimauve peuplée d’infirmières court vêtues, aux poitrines généreuses et qui semblent furieusement inspirées par de grosses seringues… et la vue d’une banale webcam !
- « Infirmières en chaleur », Mulder ? Je crains que tes capacités extra-sensorielles n’aient pas dépassé le cadre un peu étroit de ton propre cerveau ou du moins de cette masse grisâtre assimilée…
- Tu préfères « Internes en chaleur » ? se marre-t-il en saisissant les mots clés à la vitesse de la lumière et en faisant apparaître désormais un autre site tout aussi kitch peuplé cette fois de bels éphèbes aux poses passablement suggestives.
Mon petit doigt me dit pourtant que ces internes là seraient plus branchés Mulder que moi-même. Mettons que ça nous fait un point en commun. Le seul certainement !
- Je crois que les infirmières et les internes peuvent aller se rhabiller. Dans la catégorie « en chaleur », m’est d’avis qu’ils ont trouvé leur maître !
- Et moi, j’ai trouvé ma maîtresse ! conclus-je en prenant son visage entre mes mains.
Je renverse sa tête en arrière et je l’embrasse doucement.
Je suis au dessus d’elle. Son souffle s’est presque arrêté. Je me relève un peu pour la regarder.
Je me trouble brusquement à la vue de son cou offert et basculé vers le ciel et de ses yeux clos qui savourent encore le goût de mes lèvres. Puis ils s’ouvrent, bleus comme l’infini, et se plantent en moi avec un tel désir que j’en frissonne.
Elle ne dit rien. Ses bras soudain se tendent vers moi, empoignent mes cheveux et me ramènent à elle. Elle se redresse sur le fauteuil et moi, je laisse couler mes doigts le long de son cou, sous sa gorge claire puis au creux de ses seins. Ma main gauche vient soulever la soie délicate de son chemisier et se glisse sur son ventre.
Elle me sourit à l’envers et attrape mes lèvres avec un appétit irrésistible.
Elle insiste sur mes tempes pour approfondir encore son baiser. Maintenant, c’est moi qui ne respire plus.
Finalement, elle relâche sa prise et d’un geste souple, elle se met debout.
Je me retourne vers lui. Je l’ai décoiffé et ça lui donne ce petit charme tellement irrésistible. Il me sourit d’un air amusé et ses yeux verts brillent. Ils brillent tant qu’ils m’étourdissent et m’emportent très loin d’ici. J’en ai le vertige...
L’espace d’un instant, je me fige pour graver en moi l’image de Mulder, dépenaillé, la chemise à moitié sortie de son pantalon, les bras de manches remontés et la mine impudique et si sensuelle que je serais capable de me déshabiller là, sur le champ, pour m’offrir à lui.
Mais je suis une femme raisonnable.
Je prends sa main d’office.
- Partons d’ici maintenant ! Ce n’est plus une heure pour travailler…
Bermuda- Cheveux de Scully saison 1
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Date d'inscription : 17/01/2016
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