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Missing Files 2x09 Sentinel

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Message  Humbug Dim 28 Mai 2017 - 9:21

Titre : Missing Files 2x09 Sentinel

Auteur : Humbug

Avertissement : R (c'est quand même un peu violent)

Catégorie : X

ship : =

Résumé de la saison 2 : L'épisode "Deep Throat" (qui n'est pas daté dans la série) s'est vu situé temporellement à la fin du mois de Septembre 1992 par mes Missing Files et comme il est logique de placer "Squeeze" durant l'été 1993, il restait encore au moins 8 mois d'enquêtes inédites à Mulder et Scully. 10 nouvelles enquêtes perdues encore plus sombres que les précédentes. La saison 2 des Missing Files.


Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas.




Missing Files 2x09 Sentinel 15021312



X-Files




Missing Files



Saison 2







Episode 9








«Sentinel»




Missing Files 2x09 Sentinel Arton310



Chapitre 1 « Yakuza »







Columbus - Ohio

Vendredi 21 Mai 1993 - 21h58



Il faisait nuit mais l’inconnu y voyait comme en plein jour. Il était seul et perché sur le toit d’un immeuble mais il n’avait pas besoin de jumelles ou d’un appareil de vision nocturne pour voir sa cible distinctement. Tel un aigle, il la surplombait. Le bâtiment qui lui servait de perchoir était un vieil entrepôt désaffecté. Personne n’aurait pu se douter qu’un assassin diablement efficace y avait trouvé refuge.

Il était là et patientait tel un chasseur guettant sa proie. Rien n’aurait pu perturber son attention, mise à part l’arrivée de celui qu’il attendait depuis plus de deux heures maintenant.

Il l’avait vu entrer dans le bâtiment d’en face à ce moment là pour une réunion avec plusieurs de ses partenaires d’affaire. Ryoichi Kodama était arrivé dans son immense limousine noire et l’un de ses gardes du corps lui avait ouvert la portière. Il était sorti de la voiture comme au ralenti, dans son costume blanc immaculé. Ses cheveux noirs de jais étaient plaqués en arrière avec du gel. Ses yeux noirs et brillants regardaient partout autour de lui, rapidement, pour vérifier qu’il n’était pas suivi ou observé.

Il ignorait totalement qu’un américain en avait fait sa cible. Et tandis que son garde du corps venait de refermer la portière de la voiture, un autre, qui se trouvait déjà à l’entrée de l’entrepôt, lui ouvrit celle du bâtiment où il avait rendez-vous. Il jeta un coup d’œil à sa montre, une Patek Philip en or incrustée de diamants. La rencontre était prévue à 20h, tout allait bien, il n’était pas en retard. D’ailleurs, il n’était jamais en retard.

Le bâtiment était situé dans les bas-fonds de Columbus, dans le quartier de North Linden. L’organisation de Kodama avait l’intention de totalement réhabiliter le quartier en y implantant plusieurs affaires. Confection, restauration, salles d’arcades, laveries automatiques, tout était bon pour faire de l’argent, enfin afficher une belle vitrine légale pour mieux masquer toutes leurs activités illégales : prostitution, racket, extorsion, trafic d’armes, de contrefaçons, de drogues…

Mais l’inconnu ne voulait rien savoir de tout ça et surtout pas les détails, il en aurait eu la nausée. Tout ce qu’il désirait à cet instant c’était le punir.

Sitôt qu’il avait vu entrer le Yakuza, il se concentra au maximum et réussi à entendre les conversations de la bande, dans un immeuble fermé et de l’autre coté de la rue, à plus de 50 mètres, avec tous les bruits environnants inhérents aux activités d’une grande ville en pleine soirée. Ses capacités étaient véritablement hors du commun.

Il ne comprenait pas le japonais et n’avait qu’une hâte, que Ryoichi Kodama ressorte et regagne son appartement. Il le traquait comme un prédateur traque une proie et la guette, attendant le moment opportun pour l’abattre de la meilleure manière qui soit.

Le rendez-vous avait duré deux heures et l’inconnu avait entendu le ton monter plus d’une fois entre les protagonistes. La conversation était des plus animée. Les Yakuzas jouaient gros à Columbus. Ils voulaient une « patte », autrement dit une ramification dans le Midwest des USA. La capitale de l’Ohio était la cible idéale, notamment grâce à sa position géographique. Placée entre Toledo et Cincinnati, elle était surtout proche du grand port de Cleveland, par lequel transitait quantité de marchandises en provenance du Canada, ce qui facilitait considérablement tous types de trafics internationaux.

Le gang nippon était déjà implanté dans toutes les zones portuaires de la côte Ouest ainsi qu’à Hawaii. Dans la baie de San Pedro, à Oakland, San-Francisco, Seattle et même Vancouver au Canada, ils contrôlaient une grande partie des transits grâce à une corruption généralisée et particulièrement agressive des responsables des docks. Ensuite, les marchandises transitaient par camion la plupart du temps et parfois par avion, via des aéroports privés lourdement arrosés de bakchichs.

Lorsque Kodama sorti du bâtiment après avoir parlé des meilleurs stratégies à mettre en place pour devenir les rois du crime organisé en Amérique, avec de nouveaux associés venus, comme lui, du pays du soleil levant, il regagna sa limousine et les deux prostituées qui s’y trouvaient. Ces filles, à peine majeures et en toutes petites tenues, étaient « ses » filles. Elles lui redonnaient une partie de leurs gains tandis qu’il s’offrait des parties gratuites quasiment tous les jours. Il avait besoin de ça, de ce pouvoir, de cet ascendant physique et psychologique sur tous ceux qui l’entouraient, cela faisait partie de son statut de Shateigashira, de second lieutenant du grand chef de la famille. Cela signifiait qu’il était numéro trois dans la hiérarchie du clan et son père, Yoshio Kodama, était le grand chef, le Oyabun. Le premier lieutenant, le Washagashira, était son frère ainé Hattori.

Ryoichi se saisi d’une coupe de champagne qui avait été au préalable rempli par Eika, l’une des deux jeunes filles. Elle avait 19 ans et avait été enlevée à sa famille à 16 ans avant d’avoir été droguée, puis transita par bateau dans un container comme plusieurs dizaines de ses compatriotes, devenus, comme elle, les esclaves sexuelles des yakuzas. Le gangster avala une gorgée du breuvage français, se délecta de son gout et de sa couleur dorée puis il eu une meilleur idée pour le consommer de manière amusante. Il renversa le reste de son verre sur la poitrine d’Atsuko, l’autre prostituée qui l’accompagnait pour la soirée. Il lécha la boisson alcoolisée et pétillante sur les seins de son employée avec envie et gourmandise.

Ils firent tous les trois l’amour dans la limousine durant le trajet et lorsqu’ils arrivèrent au domicile du second lieutenant, ce dernier se rhabilla, comme si il ne s’était rien passé, réajustant sa cravate blanche.

-Allez me gagner de l’argent ! Leur ordonna-t-il en claquant la portière de la longue voiture.

Son garde du corps le suivait comme son ombre. C’était un nippon grand et costaud, la mine patibulaire et l’air violent. Il ouvrit la porte de l’immeuble pour son patron et le laissa ouvrir la marche. Tous deux passèrent devant le concierge de ce bâtiment cossu.

-Bonsoir ! Leur dit-il.

Ils ne répondirent pas et s’engouffrèrent dans l’ascenseur. Le molosse appuya sur le bouton 42. Kodama résidait au 42ème étage de l’immeuble, le dernier palier, celui qu’on appelait l’appartement terrasse, le Penthouse. Il était bien évidemment seul à ce niveau, pour son plus grand plaisir et son confort le plus absolu.

Un autre de ses employés, tout aussi costaud, l’attendait. Sa mission était de veiller sur la résidence du chef. Ryoichi avait commencé à faire des voyages réguliers aux Etats-Unis un an auparavant, envoyé par son père pour « tâter le terrain » et « évaluer le marché et les opportunités » et il s’était beaucoup plu dans cet immense pays. Très vite il avait ressentit le besoin d’acheter un bien immobilier, autant parce qu’il en avait marre de séjourner à l’hôtel à chaque fois (un lieu tout sauf discret) que par envie de s’offrir quelque chose d’américain, une manière de commencer à s’approprier cet endroit qu’il convoitait tant.

-Je vais me coucher ! Dit-il à ses deux Bodyguards.

Il avait l’air éreinté. Sa journée avait été particulièrement chargée : les repérages, les visites et puis le grand entretien avec les autres, avant la récréation au champagne dans la voiture, peut-être la partie la plus amusante et réconfortante de sa journée mais aussi la plus fatigante, assurément, tant les jeunes filles avaient mis d’ardeur à l’ouvrage. D’ailleurs, le chauffeur avait un peu rallongé le trajet pour que son patron prenne encore plus de bon temps.

Les deux cerbères s’assirent tous les deux sur le canapé du living room et se mirent à discuter de leur journée, tout en se gardant parfaitement en alerte, tandis que Ryoichi pénétra dans sa chambre, seul.

Il referma la porte derrière lui. Son lit était immense. Il se déshabilla lentement, juste éclairé par les lumières de la ville et les rais de lumière laissaient entrevoir son torse et son dos intégralement tatoués.

Il s’allongea sur le lit, ses yeux sombres scrutant le plafond blanc immaculé mais plongé à présent dans l’obscurité. Sur la table de nuit, il s’empara d’une petite télécommande et appuya sur le bouton. Les volets descendirent, se fermèrent et il resta dans le noir le plus complet.

Il ferma les yeux et s’endormi en moins de cinq minutes, goutant enfin au repos tant mérité.

Soudain, il entendit un bruit suspect. Il ouvrit et écarquilla les yeux, inquiet. Son réveil indiquait 00h13.

Ce n’était pas normal et il le savait parfaitement. C’était comme un râle, le son de la souffrance. Il ne le connaissait que trop bien, mais d’habitude, c’était lui qui infligeait les sévices l’occasionnant.

Sa chambre était toujours plongée dans l’obscurité la plus totale. Mais tout à coup, la porte s’ouvrit. Il eu peur, pourtant il n’était pas vraiment du genre froussard, au contraire. Il se dressa sur son lit et ressentit une présence hostile dans l’entrebâillement de sa porte. Il pensa à ses gardes du corps. Que pouvaient-ils bien faire, eux qui étaient là pour le protéger ? Il pensa au pire. Ils avaient forcément été tués par l’inconnu sinon ils seraient intervenus immédiatement. Ils ne l’auraient jamais laissé dans une position si vulnérable en étant toujours en vie. Cela signifiait que le second lieutenant était à présent seul dans son grand appartement et sans protection.

Il avait des pistolets automatiques dans la chambre mais ils étaient trop loin pour qu’il s’en empare suffisamment rapidement afin d’abattre l’intrus. Il n’aurait jamais pensé qu’un homme seul pouvait mettre à mal sa garde rapprochée. Il avait tort. Il possédait également un katana, un sabre japonais, qui était posé sur son socle, sur un meuble non loin. C’était son unique chance.

Il fallait qu’il tente le tout pour le tout. Il bondit hors de son lit pour se saisir de l’arme blanche mais l’inconnu se dressa sur son chemin. Comment avait-il fait pour voir ainsi dans l’obscurité et entendre les indices sonores laissés par le gangster ? Il l’ignorait et n’aurait plus jamais le loisir de se poser ce genre question, ni aucune autre d’ailleurs.

L’inconnu le poignarda à plusieurs reprises avec un couteau de survie, un gros couteau de chasse de l’armée américaine.

Le Yakuza s’écroula sur l’épaisse moquette de sa chambre et se vida de son sang.

-Si tu vis par l’épée, tu péris par l’épée ! Lança l’inconnu à sa victime en le regardant expirer lentement.

Il se pencha vers lui et lui mit une petite carte de visite blanche dans la main droite. Sur cette dernière était inscrit en noir deux simples mots :

« La Vigie »


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Message  Humbug Dim 28 Mai 2017 - 9:59



Chapitre 2 « Justicier »








Old Ebbit Grill – Washington DC
Samedi 22 Mai 1993 – 12h06


Le restaurant chic et décontracté était situé à deux pas de la Maison Blanche et ce samedi midi, encore plus que d’habitude, la salle était bondée. Le ballet rapide et incessant des serveurs et serveuses qui zigzaguaient entre les tables rapprochés, les gens assis et les clients debout qui n’avaient pas encore trouvé de place, donna le tournis à l’agent spéciale Dana Scully, qui se trouvait juste à l’entrée.
C’était la première fois qu’elle venait dans cet établissement et sa surpopulation manqua de la faire défaillir. Elle n’aimait pas trop ce genre d’ambiance, lui préférant une atmosphère calme et distinguée pour ses repas.
C’était son partenaire du FBI l’agent spécial Fox Mulder qui lui avait donné rendez-vous là pour déjeuner. Il avait quelque chose de très urgent à dire à sa collègue et lui proposa un petit repas dans un bon restaurant pour faire passer le fait qu’il voulait lui parler boulot alors que nous étions samedi. Même si lui n’en avait pas, elle, au service des affaires non-classées depuis bien moins longtemps que lui, avait droit à une vie privée, faire autre chose que son job, en tout cas le week-end. Pourtant, elle avait accepté l’invitation et s’était laissée amadouée par les arguments de son coéquipier : un moment sympa dans un excellent établissement de la capitale fédérale. La jeune femme rousse aux yeux pers n’était pas encore installée à table mais elle regrettait déjà d’avoir dit oui.
L’endroit était très beau, même magnifique, et il imposait sa stature d’endroit hors norme dès son fronton avec son nom écrit en lettres d’or majuscules et son entrée sous arcades entre des colonnes ioniques qu’on aurait pu croire directement importées de Grèce.
Lorsqu’elle passa la porte en verre, Scully fut toute aussi éblouie par les sublimes plafonniers qui scintillaient, les poutres apparentes en bois sombre et massif qui traversaient le plafond d’un bout à l’autre, les dorures et le long bar en bois qui reflétait tellement la lumière qu’on aurait dit qu’il venait tout juste d’être ciré. Sur la gauche, des tabourets longeaient le bar et sur la droite, par symétrie, d’autres sièges hauts étaient alignés le long d’une tablette.
Tout le monde buvait un verre ou déjeunait. Pas un seul siège de disponible et un brouhaha indescriptible, mais beaucoup plus proche d’une salle des marchés de Wall Street que d’un restaurant cossu de DC. Elle portait une serviette à la main et était vêtu d’un tailleur classique marron, sa tenue de travail, enfin la plupart du temps. Quand elle était en mission à l’autre bout de pays, elle pouvait porter une tenue un peu plus pratique, un pantalon en toile par exemple.
Elle fit un mouvement de tête circulaire pour balayer l’intégralité de son champ de vision. Comme elle ne vit pas son partenaire malgré un deuxième passage, elle s’avança tant bien que mal entre les clients car elle était sûre qu’il était là mais forcément caché ou plus loin. Elle arriva au bout du bar et s’aperçu que ce n’était pas la fin du restaurant, qu’une autre salle plus vaste commençait. Elle était beaucoup plus large et il y avait là des tables pour les gens désirant un peu plus de temps pour déjeuner et ne pas juste boire un verre ou manger sur le pouce. Elle balaya de nouveau la pièce de ses yeux pers et perçants et ne vit toujours pas son partenaire. Mais juste devant elle, un homme assis lisait le journal, seul, et elle fut attirée par lui car il feuilletait une édition du « Columbus Citizen ». Vraisemblablement ce n’était pas un journal local et elle se demanda pourquoi un homme lirait ce quotidien de l’Ohio alors qu’ils étaient à Washington DC où tout le monde se délectait des articles du « Post », du « DC News », du « Times » ou même « The Hill ». Pour afficher une telle attitude singulière, il ne pouvait s’agir que de son partenaire, un homme ô combien original, particulièrement dans son comportement et ses obsessions.
Elle décida de tenter le coup.
-Mulder ?! Appela-t-elle en s’approchant légèrement, une forte hésitation dans la voix.
L’homme baissa son journal d’un coup sec et releva la tête pour la regarder.
-Oh Scully, tu es là ?! Assis toi, je t’en pris, lui dit-il en désignant la chaise vide qui lui faisait face.
Elle obtempéra en lâchant un sourire, tellement soulagée d’avoir vu juste. Son intuition ne l’avait pas trompé.
-Désolé pour mon retard. S’excusa-t-elle.
-Oh non, ne t’inquiète pas. C’est moi qui suis arrivé en avance pour nous réserver une table.
-Et je crois que tu as bien fait, dit-elle en usant du ton sarcastique si souvent dévolu à son collègue et regardant le monde tout autour d’elle. Mulder, j’espère que ce déjeuner vaudra le coup car je me suis déplacé pour toi un samedi et j’ai l’impression d’être tombé dans un guet-apens.
-Le soir, c’est beaucoup plus calme mais il fallait que je te voie le plus vite possible. Et puis tout ce monde prouve que la nourriture est excellente ici, tu n’es pas d’accord ?
-Et ça m’étonne que tu connaisses cet endroit aussi bien. Je t’imaginais plutôt manger quelque chose vite fait, chez toi, au bureau ou dans ta voiture et pas dans un endroit pareil !
-C’est une collègue qui m’y a emmené une fois.
Il faisait référence à Diana Fowley, son ancienne partenaire aux X-Files, qui fut aussi son amante, mais il ne voulu pas entrer dans les détails et préférait rester flou. Le sujet était encore trop douloureux pour lui.
-Je vois. Fit Scully avec un soupçon de malice dans la voix.
-Oh, c’était strictement professionnel, exactement comme ici avec toi, lui objecta-t-il.
-Alors puisque c’est uniquement pour le travail, j’espère que tu vas enfin me dire ce que je fais ici à l’heure du rush ; et aussi pourquoi tu lis ce canard de l’Ohio ?
Elle fixa son partenaire puis jeta un œil au journal que Mulder venait de poser sur le coté.
-La raison de ta présence ici est justement dans ce journal.
Elle fut intriguée.
-Un quotidien de l’Ohio ? D’ailleurs qui te l’a livré ? Comment tu l’as eu ?
-Notre ami l’informateur, Gorge Profonde. Lui répondit-il avec un air malicieux et en parlant un peu plus bas. Ce matin, j’ai entendu cogner à ma porte et je me suis levé pour ouvrir mais il n’y avait plus personne, juste ce quotidien local à mes pieds.
-S’il n’y avait plus personne, comment tu sais que c’était lui.
-Qui d’autre Scully ? Qui pourrait m’envoyer sur une affaire comme celle-là ?
-C’est vrai, reconnu-t-elle. Tu n’as que lui pour te fournir ce genre d’infos. Mais de quoi s’agit-il au fait ?
Mulder savait et il jubilait.
-Regardes ! Dit-il en lui tendant le journal avec un grand sourire et un regard insistant.
Elle se saisi des feuillets en le regardant à son tour et découvrit que l’article en première page était entouré au stylo rouge. Elle lu attentivement. Le titre affichait « justicier ou guerre des gangs ? ». Cela démarrait mal et Scully le fit remarquer à son partenaire en le fixant, énervé.
-Continues, Scully, tu vas voir.
Elle obéit, bonnant-mallant et se replongea dans l’article. Au bout de quelques lignes, Scully découvrit enfin pourquoi cette affaire intéressait tant son partenaire. Elle releva soudainement la tête.
-Mulder, ce Yakuza a été tué dans le noir le plus total par un justicier qui s’est baptisé « La Vigie » ?
-Et ses deux gardes du corps aussi ! Et j’aimerai que tu partes tout de suite pour Columbus afin de pratiquer les autopsies. Ca pourrait peut-être nous apprendre comment il s’y est pris !
-Et tu penses à quoi au juste ?
-Pourquoi pas un super-héros avec des super-pouvoirs ?
Il se dandinait sur sa chaise comme un enfant.
-Mulder, si tu crois que je vais m’envoler pour l’Ohio, juste parce que tu t’imagines dans une bande dessinée, tu te mets le doigt dans l’œil.
-Scully, de tout temps, il y a toujours eu des gens avec des capacités hors norme, ici nous avons juste un de ces « super-man » qui se prend pour un justicier, donc il rentre complètement dans nôtre zone de compétence. Il faut qu’on l’arrête, quel qu’il soit et si, en plus, on peut réussir à prouver qu’il a des facultés paranormales, le service sera peut-être un peu plus en odeur de sainteté auprès de la hiérarchie.
Elle souffla et secoua la tête.
-J’étais sûre que tu me sortirais le grand jeu pour me convaincre.
Elle avait accepté. Il sortit un billet d’avion de sous la table et lui mit sous les yeux.
-Voilà pour toi. Je te rejoindrais dans la soirée, il faut absolument que je fasse quelque chose avant.
-Ca a rapport avec nôtre affaire au moins ?
-Oui, rassures-toi, répondit-il énigmatiquement. En tout cas, je suis vraiment pressé que tu fasses ton rapport pour savoir de quoi il retourne. Et j’ai surtout hâte de te retrouver dans l’Ohio.
-Je peux quand même manger, Mulder, où l’affaire est trop urgente pour ça et ce resto n’aura été qu’un immense traquenard du début à la fin ?
-Non, non, tu as le temps de prendre un petit truc à grignoter.
-C’est trop aimable, merci. Dit-elle en s’emparant du menu.


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Message  Humbug Dim 28 Mai 2017 - 10:02



Chapitre 3 « Légiste »







Columbus – Ohio
16h54


Dana Scully était docteur en médecine et en physique. Elle était spécialiste en médecine légale et avait même été formatrice à l’académie de Quantico avant de rejoindre le service des affaires non-classées sur ordre du nouveau Chef de Section Scott Blevins. Les autopsies rentraient donc parfaitement dans ses prérogatives, même si elle n’était pas particulièrement ravie de n’être cantonnée qu’à ça. Malgré ses études, ses diplômes et sa passion pour la médecine légale, elle était devenue agent du FBI avant tout pour aider son prochain et pas seulement les gens déjà morts.
Pourtant, elle ne pouvait pas refuser grand-chose à son partenaire, l’étrange autant que dévoué à son travail et socialement inadapté Fox Mulder. Depuis qu’ils enquêtaient ensemble, environ 14 mois, une bonne partie des certitudes de la scientifique avaient été remis en cause par les cas sur lesquels ils avaient dus se pencher, son coéquipier et elle. Mais elle gardait une foi indéfectible envers ses principes et ses croyances purement rationnels et cartésiennes.
Elle s’était donc rendue dans l’Ohio sans tarder, juste après le copieux déjeuné que lui avait promis et payé son collègue. Le légiste du comté lui avait ouvert sa porte sans sourciller. C’était un homme aux ordres, timide et avec une petite voix fluette. Il était chauve, petit, dans la cinquantaine, avec des lunettes à monture d’écaille et une moustache bien taillée. C’était un homme connaissant parfaitement les désidératas de la hiérarchie et il était près à obéir à n’importe quelle demande pourvu qu’elle vienne de quelqu’un qui en avait parfaitement le droit au vue de sa position. Voilà pourquoi il n’avait absolument pas cillé ni vu aucun inconvénient à laisser sa place à une jeune femme débarquée de nulle part lorsque l’agent spéciale du FBI Dana Scully lui avait présenté son badge officiel de l’agence fédérale. Il lui avait même fourni une blouse ainsi que tout l’équipement et demeurait à ses côtés pour lui servir d’assistant. Elle n’avait besoin de personne mais il avait insisté. Il était vraiment gentil et très serviable, tout le contraire de Mulder, pensa-t-elle au fond d’elle-même. Un enquêteur hors du commun, un homme brillant, un agent au dessus du lot mais aussi un mufle parfaitement asocial et inadapté au travail d’équipe, tout du moins depuis la mutation de son ancienne partenaire.
Le Docteur Harvey Lipschitz, qui n’avait rien en commun avec la dernière légiste qu’elle avait rencontré au cours d’une affaire non classée, le docteur Kristel Mathiece, était juste en face d’elle et suivait ses instructions à la lettre, comme un simple stagiaire.
La différence entre les deux personnes la fit rire mentalement car on ne pouvait pas être plus dissemblable que ce petit homme chauve à lunette et cette jeune femme à l’apparence frêle et aux longs cheveux châtains. Depuis qu’elle officiait aux affaires non-classées, elle avait rencontré des cas tous plus différents les uns des autres mais aussi des gens qui n’avaient absolument rien en commun, une faune aussi bigarrée que pouvait l’être ce grand pays.
Elle commença la procédure après avoir observé longuement le Yakuza qui était allongé sur la table. Elle admirait les tatouages qui lui recouvraient le haut du corps et formait sur lui comme un vêtement, une seconde peau. Elle se dit qu’il avait dû beaucoup souffrir mais se repris en se souvenant qu’en tant que criminel, il avait lui aussi fait énormément de mal à de très nombreuses personnes.
Elle détailla le dessin et aperçu sur son torse un homme chauve au regard expressif et à la barbe taillée finement. Il était en kimono. Scully pensa qu’il devait s’agir d’un samouraï. En dessous, elle distingua un paysage magnifique, un joli cours d’eau entouré d’arbres et de fleurs, le contraste parfait avec le guerrier qui trônait juste au dessus, mais assurément quelque chose de particulièrement artistique. Sur les bras, elle vit des écailles vertes ou rouge de dragon. Le tout formait un ensemble homogène et elle ne remarqua pas le moindre centimètre carré de peau laissé à nu, tant les différents tableaux s’enchevêtraient à la perfection.
Après avoir observé les tatouages du yakuza sous toutes les coutures, elle s’empara d’un scalpel mais continua de regarder le corps, l’observation faisait partie intégrante du déroulement d’une autopsie.
Ce qui la marqua immédiatement était la précision des coups. Au moins cinq trous, tous aux niveaux d’organes vitaux. Toutes les frappes de l’assaillant avaient fait mouche, cet homme aurait pu donc mourir cinq fois si cela eu été possible. Son assassin ne voulait absolument pas qu’il survive mais cela n’expliquait toujours pas une telle précision.
-Mon collègue m’a dit que cet homme a reçu ces coups dans le noir ?! Dit-elle au docteur Lipschitz d’un ton interrogatif tant elle n’y croyait pas aux vues de ce qui se trouvait sous ses yeux : cinq coups parfaits.
-Oui, répondit le petit homme dégarni. Quand la police est arrivée, l’électricité avait été coupée.
-Juste chez lui ?
Le petit homme eu l’air agacé.
-Oui. Ce type vivait au dernier étage. Y a pas à dire, le crime, ça paie.
-Qui les a prévenus ?
-Personne. Ils surveillaient ces gars depuis plus de deux semaines. Une voiture à eux planquait en bas de l’immeuble. Quand ils n’ont pas vu de signes d’activités le lendemain, ils sont montés et ont découverts le carnage.
-Mais avant cela, ils n’avaient strictement rien vu ?
-Rien du tout, c’est ça qui est dingue ! D’après ce que m’a dit un des ambulanciers appelé sur place pour s’occuper des corps, en entrant, ils ont dus s’équiper de lampes torches et très vite, ils ont découverts les dégâts.
-C’est la police qui surveillait ce gang ?
-Non, pas la police.
Elle se retourna vers lui, étonnée. Il précisa.
-Le FBI.
-Le FBI ? Et cet assassin a pu opérer dans le noir, sans que personne ne le voit ni ne l’attrape ?
-Si j’ai bien compris, c’est exactement vôtre genre d’affaires ce type de choses. C’est vôtre partenaire qui me l’a dit au téléphone.
Scully sourit en repensant à Mulder et son obsession pour tout ce qui paraissait bizarre. « Spooky Mulder ! »
-C’est un peu vrai, d’une certaine façon.
-Alors vous avez une idée de ce qui pourrait avoir fait ça ?
-En réalité, c’est plutôt mon collègue le spécialiste…Se dédouana-t-elle pour ne pas avoir à fournir d’explication trop hâtive.
-Et qu’en pense-t-il ? Insista le docteur.
La petite rousse sourit à nouveau.
-Il pense que vous avez un super-héros en ville, une sorte de justicier genre Batman ou Daredevil.
Harvey Lipschitz était circonspect.
-Vous croyiez à ce genre de choses, vous, au FBI ?
-Oh, rassurez-vous, c’est juste le crédo de mon partenaire.
-C’est parfaitement ridicule !







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Message  Humbug Dim 28 Mai 2017 - 10:05




Chapitre 4 « Wendy Sparks »






20h10

La personne qui venait de prononcer cette phrase n’était pas le docteur Lipschitz. La voix était féminine et venait de la porte d’entrée de la pièce. Scully se tourna, surprise, et découvrit une femme de quarante ans, grande et blonde, avec un chignon et portant un tailleur strict gris. Elle avait l’air sévère.
-Qui êtes-vous ? Lui demanda Scully.
-Agent Spécial Wendy Sparks du Bureau de l’Ohio. C’est moi qui suis chargé de cette enquête et je n’ai pas le moindre souvenir d’avoir fait appel à vous.
L’agent de la capitale était gênée. Elle repensa immédiatement à son partenaire et une fois de plus, elle eu envie de le gifler mentalement car il l’avait manipulé et elle ne pouvait pas supporter cela, de personne. Il aurait dû prévenir les autorités locales et surtout le FBI mais comme d’habitude, il était passé outre, sa passion et les affaires passaient avant tout et surtout avant la paperasserie. Et comme souvent, il avait envoyé Scully dans la gueule du loup, sans la prévenir à l’avance et sans aucune protection.
La docteur commençait à en avoir assez du comportement de Mulder mais elle avait du mal à lui en vouloir très longtemps, sans doute parce qu’elle n’était pas rancunière. Pourtant, elle avait une excellente mémoire et n’oubliait jamais rien. L’une de ses phrases leitmotiv était d’ailleurs « Forgiven, not forgotten » (Pardonné, pas oublié), un mantra qui lui permettait d’avancer dans la vie sans pour autant être une victime et assumer tous les vilains tours de la vie.
Elle secoua la tête de dépit.
-Ahh Mulder…Soupira-t-elle.
-Pardon ? Lui dit l’agent Sparks qui n’avait pas bien entendu son murmure dépité.
Scully posa l’outil qu’elle tenait.
-C’est mon partenaire, l’agent spécial Mulder, qui m’a demandé de venir ici et de pratiquer ces autopsies.
-Sauf que je ne connais absolument pas cette personne et que je ne lui ai rien demandé. Encore moins par la voie officielle. La personne qui est chargé de cette affaire, ici, c’est moi. Et vous qui êtes vous ?
La docteur soupira de nouveau et tenta de se justifier. Elle voulait minimiser les risques éventuels d’une sanction. Harvey Lipschitz, lui, était estomaqué, il était persuadé que Dana Scully était légitime sur cette enquête et il se sentit très bête tout à coup. La moindre des choses aurait été de vérifier les accréditations de cette femme mais il ne l’avait pas fait, il avait fait preuve de laxisme en lui faisant entièrement confiance, rien qu’en voyant son badge.
-Agent Spéciale Dana Scully. Je suis docteur en médecine et j’officie au Hoover Building à Washington, au bureau des affaires non-classées. Disons que ce cas rentre exactement dans le spectre de nôtre champ d’action.
-Le spectre de vôtre champ d’action ?
Wendy Sparks ne comprenait pas où Scully voulait en venir. Visiblement elle ne connaissait pas le service des X-files. La petite rousse ne lui en voulait pas, c’était un service marginal qui, lorsqu’il était connu, recueillait plus souvent les railleries que les éloges. La docteur grimaça. Il fallait qu’elle s’explique et elle n’était pas vraiment à l’aise avec ça.
-Certaines affaires sont classées sans suite par les différents bureaux qui enquêtent dessus, depuis des dizaines d’années.
-Pour quel motif ?
Cette partie là de l’explication mit Scully encore plus mal à l’aise.
-Manque d’explication rationnelle, la plupart du temps ; témoignages douteux.
-Vous enquêtez sur des affaires irrationnelles ?
-Oui.
-Les Ovnis, les vampires, ce genre de chose ?
La petite docteur rousse ne savait plus où se mettre.
-C’est ça.
-Et en tant que scientifique, vous croyez à tout ça ?
-Mon travail est justement de trouver une explication scientifique à certains phénomènes qui paraissent paranormaux de prime abord.
-Sauf qu’ici, rien n’est irrationnel et l’affaire date d’hier soir, il est donc un peu tôt pour que je la classe sans suite et, au risque de me répéter, vous piétinez mes plates bandes et vous n’avez rien à faire ici.
Elle avait raison. Scully secoua la tête. Harvey Lipschitz était béat, bouche-bé et une goutte de sueur perla sur sa tempe, ses yeux étaient vitreux et son rythme cardiaque augmenta.
Pourtant, Wendy Sparks avait tort sur un point et Scully décida de relever ce fait.
-C’est vrai que ce triple meurtre a eu lieu hier soir et je piétine effectivement vos plates bandes mais il y a quelque chose d’irrationnel dans cette affaire et si vous ne décidez pas de nous faire confiance à mon collègue et à moi, vous risquez de vous en mordre les doigts et de continuer à enquêter sur ce cas encore un bon bout de temps.
-Je dois avouer que vous avez du cran, agent Scully. Pourtant je ne vois aucune irrationalité dans cette affaire ; et pas le moindre phénomène paranormal. Nous avons affaire à un simple règlement de compte entre gangs mafieux. D’ici quelques jours les responsables seront sous les verrous.
-Et vous avez des suspects ?
-C’est forcément un gang rival.
-L’obscurité. Se contenta d’argumenter Scully.
-Pardon ? Lui demanda l’agent Sparks.
-Votre gang rival est capable de voir dans l’obscurité ?
-Si vous faites allusions à la coupure de courant, ils devaient porter des lunettes de visions nocturne, un peu comme ont les commandos.
-Ce n’est pas un commando qui a fait ça. Toutes les blessures proviennent de la même arme. D’après la forme et la profondeur des plaies, on dirait un couteau de chasse.
-Plusieurs membres d’un commando peuvent avoir le même type d’arme.
-Mais d’après l’angle d’attaque, c’est un gaucher qui a porté les coups. Statistiquement, c’est impossible que toute une équipe soit gauchère car 80% de la population est droitière. Le responsable de ces trois meurtres est un homme seul.
-Et vôtre partenaire pense que c’est un super héros, c’est bien ça ?
-Pourquoi ? Répondit Mulder, qui venait juste d’arriver. Ca vous parait si extraordinaire que ça ?
Scully était plus que jamais soulagée de le voir ainsi apparaitre dans la morgue, tel un deus ex-machina, surtout depuis qu’elle passait au grill de l’agent spéciale Wendy Sparks, la terreur du Midwest. Ce n’était pas un moment très agréable pour elle et elle avait bien l’intention de demander une explication à son partenaire mais pour le moment elle était heureuse qu’il soit là. Il allait pouvoir reprendre les choses en main et s’expliquer avec la responsable locale de l’enquête.
-Agent Mulder, je présume ? Lui dit-elle. Agent Sparks, je suis chargée de cette enquête. Vous essayez de me tester, c’est ça ? De voir jusqu’où va ma crédulité ? Et, surtout, jusqu’où va ma patience ?
-Absolument pas, agent Sparks. D’ailleurs, je suis sûr que vous aussi vous avez des éléments qui vont dans le sens de cette explication, mais ça ne peut pas être vôtre version officielle sinon vous allez subir les foudres de vôtre hiérarchie et la presse va vous hacher menu.
Elle fut stupéfaite de tant de clairvoyance.
-Qu’est ce qui vous fait dire ça ?
-Disons que c’est exactement de ça qu’est fait nôtre quotidien. Lui répondit-il plein de sarcasme.
Elle souffla. Il avait vu clair dans son jeu.
-Venez, il faut que je vous montre quelque chose.







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Message  Humbug Dim 28 Mai 2017 - 10:08



Chapitre 5 « La Vigie »






21h26

Quelques minutes plus tard, Scully avait enlevé sa blouse et elle avait laissé le soin au docteur Lipschitz de terminer le travail. Ce qu’avait à leur confier l’agent Sparks était très urgent et le légiste local ne s’était absolument pas fait prier. Il voulait réparer son erreur d’avoir laissé l’agent Scully pratiquer les autopsies à sa place.
Les deux agents de Washington et l’agent Sparks s’étaient rendu dans un bar qui restait ouvert très tard. Ils étaient tous les trois devant une tasse de café serré.
-Est-ce que ceci vous dit quelque chose ? Leur demanda-t-elle en leur présentant une petite carte enfermée dans un petit pocheton en plastique fermé par un zip.
Scully s’empara de l’objet et le retourna. Elle lu la carte.
-« La Vigie » ?
-Vôtre journal local en a parlé. Ce sont même eux qui ont évoqué un justicier.
-Vous connaissez la presse, agent Mulder, toujours à en rajouter pour vendre du papier. Sauf que la chose qu’ils ignorent, c’est ça.
Wendy Sparks accompagna le geste à la parole en sortant de la poche intérieure de sa veste, une autre petite pochette en plastique qui contenait également une carte. Cette fois, elle la tendit à l’agent Mulder qui s’en saisi. Il la retourna également et lu ce qu’il y avait écrit.
-« La Vigie ».
Les deux cartes étaient identiques.
-Qu’est ce que ça veut dire ? Demanda Scully.
-Que votre justicier avait déjà commis un autre crime avant cette nuit. C’était la semaine dernière. Et la victime était déjà un rassortissant japonais. La presse n’en a pas fait sa une parce que cette fois-là c’était du menu fretin, un dealer sans envergure, retrouvé poignardé sur les docks.
-Mais d’après ses tatouages, l’une des trois victimes de cette nuit était très certainement un chef yakuza, précisa Scully.
-Vous pensez que la première victime faisait aussi parti du syndicat du crime japonais ? Demanda Mulder à l’agent Sparks.
-Affirmatif, agent Mulder. Il avait des tatouages, moins que Ryoichi Kodama, la victime d’hier soir, mais tous ces tatouages sont très spécifiques et caractéristiques des yakuzas.
-Comment le savez-vous ? L’interrogea Scully.
Wendy Sparks la regarda avec de gros yeux qui signifiaient l’exaspération.
-J’ai fait des recherches, j’ai tout simplement fait mon travail.
-Vous vous êtes renseignés sur les yakuzas ? Lui demanda Mulder, admiratif.
-Et sur leurs tatouages. On les appelle Irezumi ou Bunshin là-bas. Ils sont largement identifiés aux yakuzas et plus généralement connotés de manière très négative, associés au crime organisé où aux classes sociales les plus basses.
Scully repensa alors aux motifs qu’elle avait vus sur le corps de Ryoichi Kodama.
-Je suppose que le symbolisme est très important aussi pour eux.
-Absolument. La première victime avait deux carpes tatouées sur le haut du bras. Ca symbolise le courage.
-J’imagine que vous n’avez jamais vu ce genre de chose auparavant ?
Elle acquiesça.
-C’est tout à fait inédit pour moi et tout nôtre service. Ce n’est pas tous les jours qu’on a ce type de victime dans l’Ohio, surtout à Columbus. Et dès le début j’ai soupçonné quelque chose de spécial mais j’étais très loin du compte. Je n’aurais jamais imaginé des crimes en série, même après avoir trouvé la carte.
-Vous pensiez à quoi à ce moment là ?
-A une simple revendication, agent Scully. Mais surement pas à un justicier si c’est ce que vous voulez savoir.
-En tout cas, poursuivi Mulder, ce deuxième meurtre nous permet d’en savoir beaucoup plus sur ce « vigilante » aux facultés hors du commun.
-Comme quoi ?
L’agent Sparks était dubitative.
-Il ne s’attaque qu’à des ressortissants japonais, du crime organisé qui plus est.
-La difficulté ne lui fait absolument pas peur.
-Pourquoi ça, agent Scully ?
-Il s’en est pris à un homme armé et dangereux, protégé par deux gardes du corps, chez lui, et dans le noir. S’il n’avait pas eu une confiance totale en lui et ses capacités, jamais il n’aurait opéré ainsi.
-Bien vu Scully ! La félicita Mulder. Ce type a un ego surdimensionné, et il est particulièrement déterminé. J’ai fait quelques recherches moi aussi et je crois que je sais d’où lui viennent ces facultés.
Sa partenaire le regarda de ses yeux bleu-verts, stupéfaite.
-Comment ?
-Ahah ! Répondit-il de manière énigmatique en levant les sourcils. J’ai farfouillé dans les affaires non-classées car ce cas me rappelait quelque chose. C’est même pour ça que je t’ai laissé partir devant. Il fallait que j’en ai le cœur net.
-Et qu’as-tu trouvé exactement ? L’interrogea sa partenaire.
-Plusieurs choses très intéressantes. En 72 dans une petite ville du Wyoming, un vétéran du Vietnam qui avait été fait prisonnier dès 66 par le Viêt-Cong a été admis aux urgences pour des troubles physiologiques et physiques. Le rapport du médecin précise que cet homme a subit une augmentation aussi rare qu’exponentielle de ses cinq sens. Vue, ouïe, gout, touché, odorat, tous ses sens étaient devenus hyper-développés alors qu’avant sa captivité, tout le monde s’accordait à dire que ses sens n’étaient pas particulièrement éveillés. Ils étaient dans la stricte moyenne, tout comme cet individu.
-Est-ce que les médecins qui l’ont examiné ont trouvés les raisons d’un tel changement dans son métabolisme ? Lui demanda Wendy Sparks.
-Ils pensent que c’est la jungle qui aurait augmenté ses facultés sensorielles.
-La captivité aurait augmenté sa vue, son odorat, son touché… ? Médicalement c’est…
-Scully, je répète juste ce que j’ai lu dans les rapports des médecins. D’ailleurs un anthropologue de renom a déclaré qu’il avait déjà vu ce genre de phénomène, chez une tribu isolée d’Amazonie.
-C’est une plaisanterie ?
-Il en a même fait un livre, agent Sparks. Ca s’appelle « Les Sentinelles ». D’après lui, dans chaque tribu de ces zones reculées, le chef choisi ce qu’il nomme une sentinelle. C’est le guerrier le plus aguerri, le plus affuté, toujours un célibataire et celui qui s’avérait être le meilleur traqueur du groupe, le chasseur numéro un. Depuis l’enfance, les plus résistants étaient triés sur le volet et le meilleur d’entre tous devenait leur sentinelle, à l’âge adulte. A 17 ans, celui qui était choisi devait subir un rite initiatique particulièrement difficile, il devait passer plusieurs mois, seul, dans la jungle et livré à lui-même ; mais à son retour il ne ferait plus qu’un avec la nature et ses cinq sens seraient comparables à ceux de certains animaux sauvages, un ultime retour aux sources, une communion.
-Et nôtre homme serait une de ces sentinelles ?
Immédiatement, il répondit à Wendy Sparks.
-Ce terme, « La Vigie », ça rappelle fortement celui de « sentinelle », vous ne trouvez pas ? Mais je ne pense pas qu’il fasse partie d’une de ces tribus, je vois plutôt un vétéran, tout comme l’homme du Wyoming, un prisonnier.
-L’arme du crime penche effectivement pour un américain, précisa Scully. C’est un couteau de chasse de chez nous qui a tué le yakuza, pas une arme tribale.
-Je vais me renseigner sur tous les vétérans qui vivent en ville ! Leur dit l’agent Sparks.
-Concentrez-vous avant tout sur les anciens du Vietnam. Ceux de Corée ou de la seconde guerre mondiale me paraissent être trop vieux pour ce genre de mission.
-Bien, agent Mulder. Je vais suivre cette piste. Demain matin, j’aurais quelques suspects, grâce à vous.





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Message  Humbug Dim 28 Mai 2017 - 10:11


Chapitre 6 « Combats – L’Arme Fatale »








North Linden – Columbus - Ohio
23h24

Au moment où ils s’étaient quittés, les trois agents du FBI ne pouvaient pas savoir que cette douce nuit de Mai allait livrer de nouvelles victimes dans cette affaire ; car deux personnes très importantes avaient fait le voyage depuis Tokyo jusqu’à Columbus, et eux aussi étaient là pour faire justice.
Yoshio et Hattori Kodama avaient atterris sur un petit aérodrome privé, en toute discrétion. Le Oyabun et le Washagashira du clan Kodama étaient arrivés avec leur garde personnelle pour reconnaitre le corps de celui dont ils étaient respectivement le père et le frère ainé, mais surtout pour venger la mort du Shateigashira, une vengeance implacable.
Contrairement à ce dernier, lors de sa nuit funeste, ils portaient tous les deux des costumes noirs. Hattori avait la chemise blanche immaculée déboutonnée en haut et portait une large chaine en or massif. Il avait l’air particulièrement déterminé et son visage était fermé. Son père, lui, semblait beaucoup plus discret mais tout aussi touché, d’une manière très différente. Sa chemise était boutonnée jusqu’en haut et il affichait un flegme et une retenue toute inhérente à son rang de chef suprême du clan familial.
Ils s’étaient rendu à la morgue locale où l’agent Dana Scully avait pratiqué l’autopsie, où plus exactement les trois autopsies car elle avait aussi examinée les corps des deux gardes du corps, avec l’aide d’Harvey Lipschitz. Le gardien les avait laissé entrer et voir la dépouille car ils étaient de la famille du défunt et tous les examens légaux avaient été pratiqués.
Hattori était ivre de rage et son père lui avait demandé de se calmer, ce qu’il eu beaucoup de mal à faire. Il avait juré de tuer l’assassin de son frère, de le torturer et de lui faire subir tous les outrages. En s’attaquant à Ryoichi, il s’était attaqué à tout le clan Kodama, une frange très importante des Yakuzas.
Ensuite, ils s’étaient rendu au même entrepôt de North Linden où le Shateigashira avait vu ses nouveaux partenaires la veille, car, certes, ils devaient venger la mort d’un des leur, mais ils ne pouvaient pas laisser leurs affaires en stand by juste à cause de cette stratégie, ils restaient des hommes d’affaires avant tout et tout ce qu’ils avaient mis en place était trop important pour abandonner si près du but, juste à cause d’un justicier qui s’était donné pour mission de punir les criminels extrême-orientaux.
Le fils sorti tout d’abord de la voiture et fut immédiatement suivi par son père. Ils entrèrent tous les deux dans l’entrepôt quasi vide. Leurs partenaires étaient déjà là. Après les salutations d’usage, ces derniers orientèrent très vite la conversation autour du drame de la veille et du triple meurtre.
-Après ce qu’il s’est passé hier, je ne sais pas si nous avons fait le bon choix, leur dit en japonais un homme mince d’environ 50 ans portant une balafre sur la joue gauche.
Hattori était outré par cette tentative de négociations de dernière minute alors que toutes les tractations étaient fini depuis plusieurs semaines, ne restaient plus que quelques détails à régler.
Le Oyabun s’en rendit compte et tourna les yeux vers lui pour intimer l’ordre à son fils de garder son calme et le silence. Il répondit très calmement.
-Le cadavre de mon fils est encore chaud et vous remettez tout à coup des années de travail en question, à cause d’un homme seul ? Vous manquez de respect envers ma famille et c’est une chose qui n’arrivera pas deux fois.
L’homme à la cicatrice acquiesça et regarda le vieil homme fixement.
-Un homme seul qui en veut visiblement à vôtre famille. Il semble ne s’en prendre qu’à vous seulement ! C’est un justicier qui ne vise pas les autres communautés.
-C’est sans doute un américain. Certains vieux grincheux nous en veulent encore pour Pearl Harbor !
-Celui qui a fait ça est trop agile pour être un vétéran du Pacifique, c’est forcément autre chose.
Hattori rongeait son frein mais craqua et interrompit la conversation, enragé.
-On va tuer cet homme, le couper en deux !! On va vengé mon frère ! Et on sera les rois de cette ville !
-Hattori, silence !
Yoshio était furieux de cette interruption.
Soudain, les lumières de l’entrepôt s’éteignirent. Le cauchemar allait recommencer pour les yakuzas. L’inconnu était là et désirait continuer sa croisade anti mafia nippone. Il avait sous les yeux deux nouvelles cibles de choix et qui avaient fait le trajet depuis le Japon, lui facilitant grandement la tâche.
Il y voyait comme en plein jour et entendit la peur dans le timbre de leur voix. Il sentit aussi que leur transpiration augmentait de manière exponentielle de seconde en seconde. Il était comme un animal sauvage en pleine jungle guettant sa proie.
Les leaders se mirent très vite sous la protection de gardes du corps très particuliers, cagoulés et entièrement vêtu de noirs. Il s’approcha tout de même et réussi à poignarder l’un des partenaires d’affaires des Kodama dans le bas du dos, sur le coté. Ce dernier s’écroula.
Mais tout à coup, il sentit se rapprocher plusieurs ennemis, armés de katana. Il évita les coups de lame et enfonça son couteau dans la gorge du premier adversaire. Il entendit et sentit qu’un projectile fonçait droit sur lui. Il l’évita en se baissant.
D’autres ennemis arrivèrent sur le justicier et il réussi à éviter plus de 90% des coups qu’ils lui portaient malgré l’obscurité et la dextérité de ses assaillants.
Tout en esquivant les coups, il entendit que ses cibles, Yoshio et Hattori Kodama étaient entrain de se faire la belle, sous la protection d’autres hommes cagoulés et armés. Ils s’enfuyaient discrètement tandis qu’il essayait de survivre dans le repaire de ses ennemis.
Cette bagarre dans le noir était parfaitement chorégraphiée. Il arrivait à mettre hors d’état de nuire ses adversaires un à un alors qu’il n’était armé que d’un couteau tandis que les nippons avaient des sabres de différentes tailles.
L’un d’eux réussi à lui attraper les jambes avec un grappin. Comment avait-il fait pour voir sa cible dans une telle obscurité ?
Le justicier chuta et se cogna la tête sur le béton de l’entrepôt. Il saignait mais n’était pas encore hors course. Il parvint à couper la corde et à se libérer. Il coupa le tendon d’un des combattant puis en poignarda un autre dans le cœur.
Il ne ressentit soudain plus qu’un seul battement de cœur, celui de l’homme dont il avait coupé le tendon. Son pouls battait la chamade. Il se vidait de son sang. L’inconnu s’approcha et lui trancha la gorge pour l’achever.
A présent, ils étaient tous morts, tous ceux qui l’avaient attaqué. Il les avait combattus seul, dans le noir et il avait triomphé.
Il s’éloigna et sortie de l’entrepôt par les toits, justement le chemin qu’il avait emprunté pour entrer en toute discrétion.
Mais avant de quitter les lieux, il laissa, comme d’habitude, sa signature, sa carte de visite, la preuve de son identité, la revendication de ce massacre inédit, un petit rectangle cartonné blanc portant juste les deux mots habituels :
« La Vigie ».
Il laissa tomber la carte sur le sol, à une dizaine de mètres des corps.



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Message  Humbug Dim 28 Mai 2017 - 10:13



Chapitre 7 « Shinobi »







Dimanche 23 Mai 1993 - 8h02

Mulder se mis accroupit pour ramasser la carte.
« La Vigie ».
-C’est encore lui, dit-il à sa partenaire, ainsi qu’à l’agent Wendy Sparks et au coroner Lipschitz ; même si il était inutile de le préciser.
Des policiers prenaient des photos du lieu du carnage sous tous les angles possibles tandis que d’autres collectaient toutes les preuves.
Tout à coup, Scully remarqua un objet brillant dans un coin, sur le sol. Elle s’approcha et se pencha pour le ramasser.
-J’ai trouvé quelque chose ! Dit-elle à la cantonade et en levant le petit objet.
Wendy Sparks écarquilla les yeux et se précipita vers sa collègue du FBI.
-Un Shuriken ! S’exclama-t-elle.
-Pardon ? Lui demanda la docteur.
-Un Shuriken. Autrement dit « une étoile de ninja », agent Scully.
La partenaire de Mulder était incrédule.
-Quoi, comme dans ces films de séries B ?
-Non, comme au Japon.
-Elle a raison, interrompit Mulder. Regarde tous ces hommes ; les cagoules, les vêtements noirs, les sabres, les étoiles, ici il y a même un grappin.
Scully inspira un grand coup et leva rapidement les yeux au ciel.
-Vous pensez vraiment que toutes ces victimes sont des ninjas ? A l’évidence ces tenues ne sont que des déguisements inspirés des nanars ayant pullulés dans les vidéoclubs au cours des années 80.
-Tous ces hommes sont japonais Scully ; précisa Mulder en montrant le visage d’un homme étendu là et dont on avait retiré la cagoule noire.
-Ca ne prouve en rien que ce soient des ninjas.
-A l’origine on les appelait plutôt Shinobi, précisa à son tour l’agent Sparks, qui s’était effectivement particulièrement bien renseigné sur le sujet.
Dana pensa à cet instant que cet agent local avait toute sa place au Hoover Building. Elle ne s’était pas contenté d’effectuer des recherches sur les yakuzas mais avait aussi creusé le sillon de toute personne pouvant se révéler violente et provenant vraisemblablement du Japon. Elle avait même passé du temps à étudier les différents arts martiaux provenant de ce pays, pour mieux comprendre la victimologie particulière de ce tueur mystérieux. Wendy Sparks continua son exposé sur les ninjas sous les oreilles attentives de Scully et Mulder.
-Le terme ninja est très récent mais ils existent depuis le moyen âge. C’était une catégorie particulière d’espions très active jusqu’au 17eme siècle.
-Sauf vôtre respect, la coupa Scully, je ne vois pas bien ce qu’espionnaient ces hommes dans cet entrepôt désert.
Mulder répondit calmement, à la place de l’agent Sparks.
-Leur fonction a beaucoup évoluée avec le temps. J’ai lu dans un rapport que depuis quelques années, certains chefs mafieux d’extrême-orient engagent des pratiquants du ninjutsu comme gardes du corps, pour leur discrétion et leur efficacité redoutable.
-C’est exact, agent Mulder, acquiesça l’agent spéciale de Columbus. C’est une pratique qui remonte à 87, quand les clans se livraient une guerre sans merci sur le territoire japonais. Mais aujourd’hui c’est surtout pour se protéger de la police.
-Des ninjas contre des policiers ? S’étonna Dana Scully.
-L’année dernière, le gouvernement japonais en a eu assez du crime organisé et de l’apparente impunité dont il jouissait alors il a durcit le ton, pour donner le change aux honnêtes citoyens. Ils ont voté une loi antigang, le Boyokudan Ho, bientôt suivi d’une loi contre le blanchiment. L’image des yakuzas dans la population s’est altérée progressivement, d’autant que plusieurs conflits générationnels ont touchés des civiles, ce que n’ont pas pardonnés les pouvoirs politiques et l’opinion publique. C’est une des raisons qui rend l’expansion sur le sol américain vitale pour leur survie. Après avoir pris possessions des zones portuaires et profités du boom de l’immobilier à Las Vegas, leur nouveau terrain de jeu est le Midwest, le centre de la toile.
-Sauf qu’un justicier local à décidé de leur mener la vie dure. Précisa Mulder.
-Mais si les hommes qui sont étendus devant nous étaient vraiment des ninjas, comme a-t-il fait ? Si j’en crois les quelques navets sur lesquels je suis tombée, ce sont des guerriers redoutables, rompu à de nombreuses techniques de combats et là, ils sont cinq, tous tués en un ou deux coups.
-Encore une fois, ce ne sont que des coups mortels, approuva Harvey Lipschitz, penché sur l’une des victimes, sauf celui-là qui avant de mourir s’est fait trancher le tendon d’Achille droit.
-Ne crois pas tout ce que tu vois au cinéma Scully, lui conseilla son partenaire. L’image qu’en renvoie Hollywood est avant tout fantasmée. Un guerrier insaisissable, entièrement vêtu de noir…
-Ironiquement, c’est exactement ce que je vois là Mulder.
-La tenue noire, c’est pour passer inaperçu dans la nuit. C’est l’image qu’on en a aujourd’hui mais au temps où ils étaient des milliers et employés pour les missions d’espionnages ou de sabotages, ils n’étaient pas forcément vêtus comme ça. Ils pouvaient être déguisés en paysan ou même en femme.
-Des travestis ça fait tout de suite moins viril que des fantômes de la nuit armés de katana.
-Mulder, mais comment sont arrivés ces hommes en plein milieu d’un entrepôt de l’Ohio ? S’énerva Scully, car tout ce que disaient l’agent Sparks et son coéquipier ne la convainquaient pas.
-Très certainement par avion, répliqua-t-il sarcastiquement.
-Comme par hasard aujourd’hui ?
Wendy Sparks releva très légèrement la tête, elle cogitait.
-L’agent Scully a raison. Ces ninjas ne se sont pas retrouvés là, la nuit dernière, par hasard.
-Ils ont été amenés du Japon par quelqu’un de très puissant pour lutter contre le justicier. Pensa Mulder.
-Ou se protéger de lui, ajouta l’agent local.
Harvey Lipschitz eu soudain une révélation.
-Attendez, je sais qui les a amenés ici, moi, ces gars là ! S’exclama-t-il en regardant les agents de sa position basse, en se tordant littéralement le cou.
-Comment ça ? L’interrogea l’agent Sparks.
-Ce matin, quand je suis arrivé au bureau, j’ai demandé au gardien de nuit si tout s’était bien passé et il m’a répondu que la famille de la victime, Ryoichi Kodama, était venu reconnaitre le corps, hier, en toute fin de soirée.
Mulder était abasourdit.
-Quoi ?
-Et d’après la façon dont il me les a décrits, ils avaient tout l’air de Yakuzas, eux aussi. Précisa le médecin légiste.
-Ils veulent se venger de La Vigie. Pressentit Mulder.
-Ca ne fait aucun doute. Ajouta Wendy Sparks.
-Mais on ne peut pas les protéger, pensa Scully. On ne sait même pas qui ils sont ni où ils logent. Et puis avouez que si la presse apprends que le FBI protège des gangsters étrangers contre un justicier de la nuit, ça fera un tôlé et on se fera tous renvoyer manu militari.
-Qu’est ce que vous préconisez alors ? On ne peut pas rester là sans rien faire, se désola l’agent aux cheveux blonds.
-Je pense que si on trouve ces yakuzas, on trouvera le justicier et vice versa. A présent, on a donc deux fois plus de chance de l’arrêter mais aussi de renvoyer ces mafieux chez eux une fois pour toute. S’ils ripostent contre lui, ils commettront forcément des crimes et des délits, ils seront extradés vers le Japon et seront interdit de séjour ici, ce qui fera d’une pierre deux coups, d’une certaine manière.
-Très bonne idée, agent Mulder, approuva Sparks. Il faut que je vous emmène à nos bureaux et qu’on enquête à la fois sur La vigie et ses futures victimes, ces nouveaux arrivants venu d’Asie, les chefs du clan Kodama !



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Message  Humbug Dim 28 Mai 2017 - 10:16


Chapitre 8 « Motivations ? »







FBI Office – Columbus
11h42



La permanence fédérale de Columbus était plus petite que celles de Cleveland et Cincinnati. Les quelques agents qui travaillaient là toute l’année avaient l’air d’être débordés.
Mulder et Scully regardaient s’activer la fourmilière tandis que l’agent Sparks les faisait pénétrer dans sa tanière. Ils se dirigèrent tous les trois dans une salle de réunion où l’agent spécial aux cheveux blonds en chignon avait l’habitude de réunir ses troupes.
Il y avait plusieurs grandes tables les unes à côté des autres, des chaises, un grand tableau blanc Velléda et un paperboard sur chevalet. Partout sur les murs et les tableaux étaient accrochés des photos et des documents en rapport avec le Japon, les Yakuzas, le crime organisé asiatique en général, mais aussi des articles en rapport avec d’éventuels forfaits de justiciers, dans tout l’Ohio, ainsi que de nombreux papiers sur la guerre du Vietnam, les vétérans et surtout les prisonniers de guerre, les soldats américain déclarés « Portés Disparus ».
Dana Scully et Fox Mulder étaient abasourdis par le travail effectués par l’agent Sparks et son équipe en si peu de temps et pourtant ils étaient tous les deux des travailleurs acharnés.
-Déjà ! Laissa échapper Mulder, stupéfait.
Wendy Sparks compris immédiatement le compliment et sourit, enfin. Elle était du genre « sérieuse », à outrance, mais cette remarque positive de l’agent de Washington au Curriculum Vitae impressionnant la flatta au plus haut point et elle ne pu réprimer l’extériorisation de sa satisfaction.
Scully ne pouvait quitter des yeux toute la documentation rassemblée et accrochée partout autour d’elle.
-Tout cela aurait un rapport avec vôtre justicier ? Demanda-t-elle à l’agent Sparks.
-Ca va nous permettre de le coincer.
Puis elle se retourna vers Fox.
-J’ai étudié vôtre dossier, agent Mulder.
« Incroyable ! » Pensèrent les deux agents de la capitale, elle avait même pris le temps de se renseigner sur lui. Nul doute qu’elle avait également consulté le CV et les états de service de Scully. C’était décidément une acharnée du travail, Mulder semblait posséder un double féminin.
L’agent spéciale de Columbus enchaina.
-Vous étiez un as du Profiling à Quantico au bureau des sciences du comportement durant 5 ans. Reggie Purdue, vôtre chef de service ne tari pas d’éloge à vôtre sujet ; même le grand Bill Paterson dit qu’il s’en faut d’un rien pour que vous soyez du niveau de Frank Black. Jack Crawford qui a repris le service déclare quant-à lui qu’il regrette que vous ayez changé d’orientation. J’ignore ce qui vous a fait rejoindre un cul de sac bizarre comme les affaires non-classées, mais disons que ça m’arrange car ce double cursus fait de vous l’homme idéal pour m’aider dans cette affaire. Si on ajoute à cela les compétences médico-légales de l’agent Scully, je ne vois pas comment La Vigie pourrait s’en sortir.
Scully avait pensé juste, elle s’était également renseignée sur elle. Mulder ignorait comment elle avait pu savoir tout cela aussi vite mais il était heureux d’apprendre que Paterson et Crawford le tenaient en haute estime, même si, pour Bill, cela tenait du miracle, tant l’individu n’avait jamais montré une once de sympathie ou de respect envers lui. C’était ainsi que fonctionnait William Paterson, il ne s’attardait pas avec les sentiments ou les considérations émotionnelles, avec lui, il fallait « courir ou mourir ». Mulder courait à perdre haleine mais ce n’était pas pour cela qu’il obtenait quelque chose de son grand patron en retour, c’était même plutôt le contraire. Plus Fox donnait et plus Bill était exigeant avec lui. Les cinq années qu’il avait passé au service du comportement, il n’avait pas fait que traquer les tueurs en série, il avait surtout réussi à supporter les humeurs de Paterson sans craquer, ce qui avait été loin d’être une mince affaire.
-Vous voulez que je vous fasse un profil psychologique détaillé du justicier ?
-Ainsi qu’une victimologie précise, un profil géographique et tout ce qui va avec.
-Bien, je commence quand ?
-Pourquoi pas tout de suite ! Répondit Sparks avec un petit sourire de satisfaction.
-Est-ce que vous me donnez trente minutes ?
A ces mots, le sourire de Wendy Sparks s’agrandit de manière exponentielle.
-Si vous faites tout cela en trente minutes, j’en déduirais que vôtre réputation n’est pas usurpée et que vous méritez tous les éloges qui vous sont fait. A moins que ce ne soit encore l’une de vos élucubrations, « Le Martien » ?!
Elle avait également appris pour son sobriquet moqueur. Comment aurait-il pu en être autrement ? Mais Mulder ne s’en laissa pas compter.
-J’ai y déjà réfléchit très sérieusement. Si je vous demande trente minutes, c’est parce que je pense avoir fini dans vingt ou vingt-cinq.
Sparks était impressionnée par son assurance. Elle décida de lui faire confiance. Après tout, son dossier plaidait largement en sa faveur. Scully assista à l’échange, médusée.
-Mulder…
Elle connaissait les capacités de son coéquipier et elle avait confiance en lui mais pour elle, ce qu’on lui demandait aujourd’hui s’apparentait d’avantage à une Mission Impossible.
Pourtant, vingt-trois minutes plus tard, Fox Mulder fut en mesure de répondre à la demande de Wendy Sparks, tous les renseignements psychologiques, géographiques et victimologiques dont ils avaient besoin pour appréhender le justicier.
Scully et Sparks l’écoutaient attentivement.
-C’est un homme seul, il n’est pas marié et n’a pas de petite amie, ce serait un secret trop compliqué à garder si c’était le cas et il n’a pas de temps à perdre avec de telles soucis. Il doit habiter dans un quartier populaire dans un petit appartement, discret. Pour se soucier du crime organisé avant tout, il ne doit pas gagner beaucoup d’argent et doit trouver leur train de vie extravagant parfaitement injuste dans la mesure où lui est honnête et boucle difficilement les fins de mois. Il doit très certainement vivre de petits boulots, sans doute une succession de travaux physiques, si j’en crois la force avec laquelle il s’est débarrassé des gardes du corps et des ninjas dans l’entrepôt. Peut-être dans le bâtiment ou le déménagement, la rénovation. Il y a de fortes chances qu’on trouve nôtre homme sur un chantier. C’est vraisemblablement un vétéran d’une guerre récente, mais pas le Golf. Il a de l’expérience et doit avoir la quarantaine. Il a sans doute réussi à obtenir un petit grade à la guerre grâce à son courage mais rien de grandiloquent, peut-être Sergent ou Sergent-chef, ce genre de chose. Il a été prisonnier durant plusieurs années et c’est comme cela qu’il a développé ses cinq sens, il s’est adapté pour survivre.
-C’est excellent, agent Mulder, le coupa wendy Sparks, mais…ses motivations ? Pourquoi s’en prend-t-il uniquement aux criminels japonais ?
-Très certainement par racisme ! A coup sûr, cette expérience au Vietnam l’a traumatisé et il est revenu de là-bas avec des facultés accrus mais aussi un très grand déséquilibre émotionnel et psychologique. Je pense qu’il est de Colombus, qu’il y est né, qu’il y a grandit et qu’il a toujours vécu là. C’est un peu sa ville, son quartier. Il vivote comme il peut depuis son retour de la guerre et ne demande rien à personne. Mais quand il a vu s’installer non loin de chez lui tous ces asiatiques criminels qui fanfaronnaient dans leurs vêtements de luxe et leur grandes voitures, et promettaient d’apporter la violence et le crime, en bas de chez lui, c’en était trop pour lui. Il s’est revu là-bas et s’est dit qu’il ne voulait pas revivre ça. Son cerveau a fait l’amalgame entre ses tortionnaires Viêt-Cong et les yakuzas japonais même s’ils n’ont rien à voir. Son cerveau ne se prête plus vraiment à ce genre de différentiation et de considération, il rapproche tout ce qui pourrait l’être et tente de trouver une solution. Et pour lui, elle est toute trouvée, tous les exterminer pour ne pas revivre son calvaire.
Sparks fut impressionnée, Scully aussi. Même si elles connaissaient toutes les deux les capacités de profiler de Mulder, elles ne s’attendaient pas à un profil aussi détaillé aussi rapidement. Pourtant, c’était ce qu’il avait promis et il tenu parole.



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Message  Humbug Dim 28 Mai 2017 - 10:18



Chapitre 9 « Le Glaive & La Balance »






Karl Road - Columbus – Ohio


Au même moment, La Vigie ne pouvait pas savoir que le FBI était aussi près de lui. Il ignorait qu’ils connaissaient beaucoup de détails sur lui et qu’il ne leur manquait qu’une seule chose pour l’arrêter : son nom. Mais ce n’était qu’une question de minutes ou d’heures tant le profil de Mulder était précis.
Pour l’heure, il avait rejoint son petit appartement et soignait ses blessures sur son vieux canapé. Sa télé était allumée mais il ne la regardait pas vraiment.
Son intérieur était loin d’être luxueux. Tous ses meubles avaient été achetés d’occasion, sa télé et son magnétoscope aussi, tout comme sa stéréo. Et cela se voyait, tout ce qui se trouvait autour de lui avait déjà eu plusieurs vies et il ne pouvait s’empêcher de penser que celle qu’ils vivaient chez lui pourrait bien être la dernière.
Il était brun aux yeux gris acier avec un visage marqué par les années, le stress et une vie de combats. Dès son enfance, il avait dû lutter pour s’en sortir relativement indemne dans un quartier très pauvre qui ne lui épargnait rien, et surtout pas la moindre faiblesse. Il s’était souvent battu avec les autres mômes du block. Chétif avant ses 12 ans, il avait grandit de vingt centimètres en un an et s’était mis au sport de manière intensive. Au début, dans les bagarres, il se faisait systématiquement mettre au tapis puis la situation s’était retourné petit à petit, mais juste en un contre un, contre plusieurs assaillants, il n’avait jamais rien pu faire. Pourtant, il avait décidé de rester dans ce quartier difficile, même à l’âge adulte, pour y passer le reste de sa vie, comme un défi lancé au destin.
Pour être plus précis il l’avait quitté durant plusieurs années, après son retour du Vietnam. Il avait rencontré une femme, Marisa, une très belle blonde et ils avaient décidé très vite de vivre ensemble. Pour se donner de meilleures chances dans leur nouvelle vie de couple, ils avaient pris la décision de changer de quartier, un endroit plus au sud, plus calme, à la limite de la banlieue, une sorte de rêve pour eux.
Au début tout allait bien, dans le petit appartement, une chambre supplémentaire était même prête à accueillir un enfant. Car ils voulaient fonder une famille, du moins Zachary le voulait. Marisa, elle, trouvait que ce n’était jamais le bon moment. Elle travaillait comme secrétaire dans une petite entreprise de cosmétique qui vendait ses produits dans toute l’Amérique du nord. Lui, avait trouvé une place de maçon sur les chantiers. Il avait un physique impressionnant, très musculeux, il mesurait plus d’un mètre quatre-vingt et sa carrure avait jouée en sa faveur pour trouver cet emploi. C’était un boulot difficile, très physique, mais qui lui convenait parfaitement. Il avait besoin de travailler pour gagner de l’argent mais surtout pour se vider la tête et éviter de repenser à toutes les horreurs qu’il avait vu dans la jungle, surtout celles qu’il avait vécu quand il était prisonnier de guerre.
Il avait été déclaré « Porté Disparu » et personne ne savait où il était ni même si il était mort ou vivant. Son père était parti quand il était tout jeune et sa mère était morte de chagrin en apprenant que son fils unique était sans doute mort, en tout cas « disparu » à l’autre bout du monde. Il était donc revenu de la guerre, non seulement traumatisé mais aussi orphelin. C’était pour ça qu’il n’éprouvait aucun besoin d’évoluer dans sa vie, il lui trouvait trop de vacuité pour perdre un temps précieux à tenter de la changer pour rien, dépenser toute son énergie…et mourir. Il trouvait ça stupide.
Lui y trouvait son compte, dans cette vie prolétarienne, mais pas elle. Elle pensait que l’homme qui partageait sa vie manquait beaucoup trop d’ambition. Marisa aurait bien voulu l’épouser si seulement il émettait simplement l’envie d’évoluer, même en restant dans le milieu du bâtiment, si c’était le secteur qui lui convenait le mieux. Elle aurait adoré le voir chef de chantier, ou du moins responsable d’équipe, ce qui lui aurait permis d’avoir un salaire beaucoup plus intéressant et pour eux, une vie nettement plus belle avec une perspective d’avenir bien plus radieux.
Une vie plus belle, c’était tout ce à quoi aspirait Marisa. Mais Zachary, lui, n’en avait que faire, il voulait juste que ses visions d’horreur et ses cauchemars cessent enfin.
Tous les jours il revivait ses missions et ses années de captivité, les morts, dans les deux camps, les exactions, les abus, les copains amputés, l’enfer sur terre et pour lui, six ans de sa vie.
Son syndrome de stress post-traumatique était si intense que cela empoisonnait non seulement sa vie quotidienne mais aussi celle de sa compagne et leur vie de couple plus généralement.
Elle aussi faisait des cauchemars, mais à cause de son comportement erratique, imprévisible et violent.
Si elle avait su, quand elle est tombée amoureuse de lui, à 22 ans, qu’il serait comme ça, elle se serait sans doute abstenue d’aller vers lui, dans ce bar enfumé du centre ville. Lui aussi n’aurait pas donné suite si il avait su que la réussite professionnelle de son conjoint était aussi importante que ça pour elle. Tout simplement parce que ce n’était pas lui, ce n’était plus lui.
Zachary Remar vivait à présent seul, depuis 10 ans. Il était né le 22 Novembre 1950 à Columbus et n’avait jamais quitté sa ville tout simplement parce qu’elle lui ressemblait, à la fois belle et rugueuse, urbaine, tranchante, vivante mais traumatique.
Son père avait toujours été absent même avant de partir pour toujours, il ne le connaissait pour ainsi dire pas, ils n’avaient jamais été proches. Son départ n’avait donc pas été le plus grand traumatisme de son enfance, loin de là, cela n’avait été que la concrétisation et la matérialisation définitive d’une réalité. A l’inverse, le jour de ses 13 ans, Le Président John Fitzgerald Kennedy fut assassiné à Dallas et cela resta comme une plaie béante et non cicatrisable dans son petit corps d’adolescent. Il aimait tellement cet homme, pour tout ce qu’il représentait, la jeunesse, la beauté, l’énergie, l’intelligence, le charisme etc… que lorsqu’il fut sauvagement assassiné d’une balle dans la tête alors qu’il saluait la foule venue l’acclamer, juste à côté de son épouse, cela occasionna une cassure en lui, une fêlure. A partir de ce moment là, il changea d’attitude, s’endurcit.
Lorsqu’il eu 18 ans, il s’engagea volontairement pour combattre au Vietnam, afin de lutter contre l’expansion du communisme. Oswald, l’assassin de JFK était communiste et avait vécu en URSS, lui et son idéologie étaient la vermine que le monde libre devait exterminer.
Hélas, il fut blessé et se retrouva prisonnier dans un camp Viêt-Cong qui devint vite itinérant pour ne pas être repéré par les G.I.
A son retour, il n’était plus le même homme et ne le serait plus jamais. Il rencontra Marisa Fredericks et pensait qu’elle saurait apaiser ses douleurs mais cela n’avait pas été le cas. A présent il était seul mais n’était pas malheureux pour autant car personne ne pouvait supporter ses soubresauts de toute façon et il en était parfaitement conscient.
Sur son canapé, il avait mis la trousse à pharmacie à ses côtés et s’employait à soigner toutes les blessures que les ninjas lui avaient occasionnées. Cela lui prit plus de deux heures, tant il était recouvert d’ecchymoses et de coupures. Quasiment toutes les compresses de sa pharmacie y passèrent.
Quand il eu fini, il se leva et se dirigea vers le miroir qui se trouvait juste au-dessus de son buffet, à quelques mètres. Il se regarda dans la glace, il s’observa. Il voyait toutes ses blessures mais aussi la détermination qui l’animait au plus profond de lui, à travers son regard acier.
Sur le meuble en bois, juste devant lui, il y avait une balance en laiton et juste à coté, une petite épée en acier. Il n’y avait que ça sur le buffet.
Le Glaive et la balance.
Il les avait achetés dans un petit Pawn Shop à deux rues de chez lui un an auparavant. Il avait adoré ces objets car ils symbolisaient la justice. Le désir de justice, c’était tout ce qui l’animait aujourd’hui, il lui fallait donc ces deux petits symboles, trônant chez lui, pour lui rappeler sa mission quotidiennement.
Il les regarda attentivement tout en répétant plusieurs fois, sur un ton monocorde et déterminé.
-Je suis la justice, je suis la justice, je suis la justice…


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Message  Humbug Dim 28 Mai 2017 - 10:20



Chapitre 10 « Vétéran (Porté Disparu) »






FBI Office – Columbus
15h21

Après avoir consulté tout un tas de documentations avec ses deux collègues de Washington et toute son équipe, Wendy Sparks, qui était derrière un écran d’ordinateur depuis bientôt 30 minutes, se retourna vers Mulder et Scully.
-Je crois que j’ai trouvé quelque chose.
Son visage s’était illuminé et ses traits paraissaient bien moins durs à cet instant. Ce changement de physionomie fit penser à Scully et Mulder qu’elle tenait sans doute une piste pour identifier La Vigie. Maitrisant même l’outil informatique, elle avait décidément tous les talents.
Ils attendaient impatiemment qu’elle leur montre ses trouvailles.
-D’après ce fichier, obtenu grâce au ministère de la Défense, il y a 400 vétérans encore en vie aujourd’hui à Columbus. Leur dit-elle.
La liste s’affichait sur l’écran bleuté du computeur.
Scully en eu le vertige. Ils recherchaient véritablement l’aiguille dans la botte de foin.
-Toutes guerres confondues. Précisa-t-elle.
Mulder fut un peu rassuré car son profil précisait que le justicier était certainement un vétéran du Vietnam, pas d’un autre conflit impliquant les USA.
-Et combien sont des anciens du Vietnam ? Lui demanda-t-il pour avoir une idée plus précise du nombre de suspects que son étude avait pointée.
Elle frappa sur le clavier puis appuya sur « entrée ».
Le résultat s’afficha au bout de quelques secondes.
-250 !
Scully souffla. Mulder était déçu. Il pensait que l’entonnoir se refermerait bien plus vite que ça. Pourtant, Wendy Sparks avait le sourire.
-Attendez, vôtre profil est tellement précis que ça nous permet d’aller beaucoup plus loin dans nos recherches.
Elle frappa de nouveau sur le clavier, avec la dextérité d’une secrétaire. Sa demande faisait référence aux prisonniers de guerre.
-Sur les 250 vétérans du Vietnam, 96 ont été fait prisonniers.
C’était encore énorme mais Scully se rappela qu’il avait sans doute été déclaré Porté Disparu. Elle demanda à l’agent Sparks d’apporter cette précision à la machine.
-34 !
L’étau se resserrait de plus en plus. Les agents du FBI pouvaient remercier l’informatique, sa mémoire infaillible et sa rapidité fulgurante.
-Combien ont le grade de Sergent ? Lui demanda Fox Mulder.
Elle pianota de nouveau.
-8 !
-Et combien sont revenu avec un stress post-traumatique déclaré ? Ajouta Scully, les questions médicales étant sa spécialité.
Après qu’elle ait appuyée fortement sur la touche de validation, les trois agents spéciaux tendirent le cou pour s’approcher de l’écran et être sûr de voir le bon chiffre. Si seulement il ne pouvait y en avoir qu’un !
Le résultat tomba.
-5 !
C’était logique. Qu’une majorité de prisonniers de guerre ayant été déclarés Portés Disparus soient revenus du Vietnam avec un syndrome de stress Post-traumatique était d’une normalité malheureusement évidente.
-Vous avez les noms ? Voulu savoir Mulder, tout excité.
-Oui.
Elle pianota de nouveau et lui donna.
-Ernest Franklin, Lawrence Opelka, Zachary Remar, David Nester et Anthony Mazilli.
Fox Mulder relu ces cinq noms une bonne vingtaine de fois, comme pour s’en imprégner au plus profond de son être. Il pensait que de ces patronymes jaillirait peut-être l’intuition suprême, l’inspiration mystique, mais hélas, rien ne vint.
-On va procéder dans l’ordre, dit-il à l’agent Sparks, faute de mieux.
Cinq suspects, c’était très peu après tout, presque miraculeux. Wendy Sparks acquiesça et demanda à son ordinateur la fiche du Sergent Ernest Franklin.
C’était un afro-américain, père de quatre enfants, interné en hôpital psychiatrique depuis 10 ans.
-Ce n’est pas lui déclara Mulder tout de go.
Il était sûr de lui.
Wendy et Dana étaient d’accord avec lui. Sa paternité ne collait pas du tout avec le profil du « solitaire » qu’avait imaginé Mulder. Et puis La Vigie avait son propre appartement, il était impossible que ce soit un aliéné interné qui sortait le soir pour faire justice et retrouvait son dortoir, son traitement et ses infirmiers le matin venu.
-Quel est le nom suivant ? Demanda Scully.
-Lawrence Opelka junior. Lui répondit l’agent Sparks après avoir à nouveau pianoté sur son clavier blanc.
Mulder lu tout haut la fiche signalétique du vétéran.
-Né le 20 Aout 1951 en Virginie. Prisonnier en 1969 et porté disparu puis libéré en 1971 lors d’une mission de sauvetage. Fils de Militaire. Père : Lawrence Opelka senior, Général décoré lors de la guerre du Pacifique. Blessé par l’explosion d’un avion kamikaze japonais.
Scully fit le rapprochement avec l’aversion de La Vigie pour les japonais et pensait bien que ce soit lui, elle l’espérait de tout cœur en tout cas.
-Mulder, lui dit-elle pour attirer son attention et lui faire comprendre qu’elle pensait tenir leur Justicier.
L’ancien profileur relu la fiche d’Opelka et fit tomber le couperet.
-Non, Scully. Je ne pense pas que ce soit lui.
Elle fut très déçue.
-Mais sont père blessé par un kamikaze, ça colle avec l’obsession de La Vigie pour les nippons. Son traumatisme envers la population asiatique ne remonte peut-être pas au Vietnam mais peut être beaucoup plus ancienne. Il est indiqué ici que son père a perdu l’usage de sa jambe suite à cette attaque.
-Je comprends Scully, mais je suis persuadé que La Vigie n’est pas un fils de militaire, c’est un citoyen lambda, quelqu’un d’ordinaire, pas quelqu’un d’éduquer au plus fervent patriotisme et ayant étudié à West Point comme Opelka. Nôtre homme est un anonyme, quelqu’un de traumatisé et déterminé à faire justice, sa justice !
Wendy Sparks fit défiler le nom suivant.
-Zachary James William Remar. Né le 22 Novembre 1950 à Columbus. Volontaire pour le front en 1968, dès ses 18 ans. Fait prisonnier en 1969 et déclaré Porté Disparu. Evadé de son camp en 1973, il a rejoint une unité de combat par ses propres moyens puis a été rapatrié. Diagnostiqué « traumatisé », il a vu un psychiatre pendant plus de 15 ans mais a cessé tout traitement depuis environ 1 an. Célibataire, sans enfant. Intérimaire, manœuvre ou manutentionnaire, sur les chantiers le plus souvent.
Mulder écarquilla les yeux. Il avait devant lui la matérialisation de son travail de profiling.
-C’est lui ! S’exclama-t-il. C’est notre type ! C’est La Vigie !
Scully et Sparks ne pouvaient pas remettre cette certitude en doute tant cet homme correspondait en tout point au profil qu’il avait établi.



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Message  Humbug Dim 28 Mai 2017 - 10:48

Chapitre 11 « Le Dernier Samaritain (Super-Héros) »








16h02

Dans la voiture qui les menait au domicile du suspect, les agents continuaient de débriefer sur leur trouvaille, plus qu’inespérée.
Wendy Sparks conduisait, pied au planché, tout en discutant.
-On a beaucoup de chance de l’avoir débusqué si vite, vous ne trouvez pas ?
La petite agent aux cheveux cuivrés approuva quant-à elle la vitesse de résolution de l’énigme mais absolument pas le paramètre « chance » qu’évoquait sa collègue blonde.
-On a surtout tous fait un très bon travail d’enquête, tenu-t-elle à corriger.
-Scully a raison, surenchérit Mulder. Mais ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué, Zachary Remar n’est pas encore entre les mains de la justice et si j’en crois ses aptitudes et sa détermination, il va être particulièrement compliqué à coincer.
L’agent Sparks n’avait pas encore pensé à ça mais y songea tout à coup et reconnu bien volontier que Mulder avait raison sur tous les points : D’une part, ils ne l’avaient pas encore arrêté, il était donc inutile de s’auto-congratuler de la sorte, ensuite, d’après son profil, il allait être particulièrement difficile à appréhender et au cours de son arrestation il pourrait même y a voir des blessés ou des morts, tant l’homme était habile et n’était absolument pas prompt à se laisser attraper aussi facilement. Cela fit froid dans le dos de l’agent de Columbus, malgré son expérience. Sans s’en rendre compte, elle appuya soudainement moins fort sur l’accélérateur et ralenti au point de se faire clacksonner par la voiture que se trouvait juste derrière elle.
Lorsqu’ils arrivèrent à son adresse avec d’autres voitures de police en renfort, une camionnette transportant une unité d’élite tactique arriva au même moment. Les forces de l’ordre cernaient le quartier. Il ne fallait surtout pas que La vigie s’échappe. Wendy Sparks en eu presque des sueurs froides rien que d’avoir pu imaginer cela. Certes il ne s’en prenait qu’aux gangsters, aux membres de la pègre mais il restait un homme aux facultés surhumaines et rien ne disait qu’il n’allait pas en profiter tôt ou tard pour cambrioler, voler, blesser ou même tuer d’honnêtes citoyens. Il ne l’avait pas encore fait mais ça pouvait très bien venir avec le temps, quand sa mission de purification de la mafia japonaise serait finie.
L’unité tactique pénétra dans son immeuble avec les agents du FBI juste derrière eux. Ces derniers étaient équipés de kevlars et d’une oreillette de communication. Les policiers surentrainés avançaient dans l’escalier du petit bâtiment de brique rouge. Le hall sentait l’urine, était recouvert de tags et de graffitis, et la moitié des boites aux lettres avaient été forcées. Scully s’était demandé lorsqu’elle avait vu cela pourquoi un homme possédant de telles qualités continuait à vivre ici, dans de telles conditions ?
Mulder et Sparks, eux, ne pensaient qu’à coincer l’homme. Ils voulaient la même chose mais pour des raisons différentes. Son prestige personnel pour Wendy Sparks, obtenir enfin une preuve irréfutable du paranormal pour Mulder.
L’officier le plus costaud de l’équipe tactique avait emporté un bélier en métal et défonça la porte du 27, l’appartement qui était apparemment celui de l’ancien Sergent Remar, d’après leurs informations.
-Police ! Hurla le plus gradé. Zachary Remar, vous êtes en état d’arrestation…
Le groupe s’était dispersé dans toutes les pièces et recherchait la moindre trace de vie.
Mais rien.
Les agents du FBI aussi le cherchaient et eux aussi firent choux blanc.
Il n’était pas là. La Vigie avait quitté sa tanière.
Ils firent le tour de son appartement pour voir comment il vivait et Mulder remarqua les objets posés sur le buffet du salon.
-Scully, agent Sparks, venez voir !
Les femmes du Bureau s’approchèrent.
-Le glaive & La balance ! Lança Wendy Sparks en voyant les deux objets symboliques.
-Ce type se prend vraiment pour un justicier. Ajouta Scully. Maintenant on en a la preuve.
-C’est bien lui, mais il n’est pas là, se lamenta Mulder. Où peut-il bien être, bon sang ? Pas au travail, il est sans emploi.
Pour une fois, il n’avait aucune réponse valable à l’une de ses interrogations. C’était infiniment rare. Mais ce fut sa partenaire qui le sortie de son désarroi.
-Attends une minute Mulder. Ton profil le voit comme un manutentionnaire dans un milieu viril, un métier physique, comme la construction, c’est bien ça ?
-Exact, Scully, mais pourquoi tu dis ça ? Sur sa fiche informatique il est précisé partout, sur tous les documents qu’on possède qu’il ne travaille pas.
-Peut-être pas de manière quotidienne pour la même entreprise de construction mais il est possible que son syndrome post-traumatique ne l’ai empêché de garder un emploi stable et qu’il se soit tourné vers l’intérim pour survivre.
Mulder et Sparks acquiescèrent. L’idée de Scully était particulièrement crédible aux vues du profil psychologique du suspect.
-Justement, j’ai vu une agence de travail temporaire à seulement un block d’ici, précisa l’agent blonde.
-Allons-y, proposa Mulder, de l’urgence dans la voix.
Les représentants du FBI descendirent et remontèrent la rue jusqu’à l’agence d’intérim que l’agent Sparks avait vue en arrivant. Mulder poussa la porte et plaqua son badge officiel littéralement sous le nez de la secrétaire qui se trouvait derrière son bureau et se demanda ce qu’il pouvait bien se passer.
-FBI, agents spéciaux Mulder, Scully et Sparks. Connaissez-vous cet homme, Zachary Remar ?
Scully, montra alors une photo du suspect à l’employée, une jeune femme aux cheveux courts et châtains. Elle eu un mouvement de recule.
-Oui bien sûr que je le connais. On l’appelle « Le Bon Samaritain ». Qu’est-ce qu’il a fait au juste ?
-Nous ne pouvons pas répondre à cette question, répliqua Wendy. Est-ce qu’il travaille aujourd’hui ?
Les agents espéraient qu’elle leur répondrait par l’affirmative et qu’elle leur donnerait l’adresse du chantier où il était, ce qu’il leur permettrait de l’arrêter au plus vite. Mais leurs espoirs furent de courte durée. Elle leur répondit par la négative.
-Non, aujourd’hui on l’a mit au repos. Il nous a dit qu’il s’était blessé sur le chantier hier et qu’aujourd’hui il ne se sentait pas assez bien pour assurer le travail. Comme c’est la première fois qu’il nous faisait défection, je ne l’ai pas consigné dans son dossier.
Les agents furent très déçus, mais Scully fut la première à rebondir.
-Pourquoi est-ce que vous le surnommez « Le Bon Samaritain » ?
La jeune employée afficha un large sourire.
-Parce que la semaine dernière, il a sauvé la vie d’un autre de nos intérimaire qui travaillait avec lui, sur le même chantier.
-Comment ça ? Voulu savoir Mulder.
-Une poutrelle métallique a cédée et son collègue se trouvait juste en dessous. Je ne sais pas trop comment il a su que cette poutre allait tomber mais il a poussé l’autre gars et lui a littéralement sauvé la vie.
-Nous on sait comment il fait. Avoua Mulder d’une petite voix.
-Pardon ? Lui demanda la jeune femme.
-Ne faites pas attention, répliqua Scully. Vous ne savez donc pas où il pourrait être aujourd’hui ?
L’employée avait les yeux dans le vague et gonfla ses joues.
-Absolument pas. C’est pour lui remettre une médaille où quelque chose comme ça que vous le cherchez ?
-Pas vraiment, se contenta de répondre l’agent Sparks.
-Pourtant cet homme la mérite, c’est vraiment un super-héros ! Vous savez qu’il a fait le Vietnam et qu’il a été prisonnier de guerre ?
Mulder était dépité.
-Oui, oui, nous savons tout ça.

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Message  Humbug Dim 28 Mai 2017 - 10:52



Chapitre 12 « Wakagashira »








Franklinton - Columbus

16h33


Au même moment, à Franklinton, un quartier du centre ville, Hattori Kodama, le frère ainé de Ryoichi, le Washagashira, le numéro deux du gang, avait un rendez-vous très important.
Il pénétra dans un restaurant japonais avec deux de ses gardes du corps et se dirigèrent tous les trois vers l’arrière salle.
Malgré le deuil, le trentenaire au visage sévère ne pouvait pas laisser péricliter ses affaires, même si un justicier aux facultés hors du commun en avait fait une cible de choix.
Son père, le Oybun, l’avait laissé gérer seul leur business sur le territoire américain car juste après l’attaque de l’entrepôt et l’assassinat de leurs gardes du corps ninjas par La Vigie, le patriarche s’était senti trop menacé à Columbus. Il fallait qu’il soit raisonnable et qu’il retourne au Japon pour prendre les principales décisions et trôner lors des conseils.
Si jamais il était resté dans l’Ohio malgré cette attaque sanglante, le reste du clan aurait pris ça pour un désir de vendetta aveugle et en aurait profité pour tenter de le destituer afin de prendre sa place.
En regagnant son pays, le vieil homme avait pris la meilleure décision, la seule possible.
Il avait nommé son fils ainé Hattori à la place de son défunt frère Ryoichi, chef des affaires du clan Kodama pour le Midwest américain.
Hattori n’avait donc pas perdu de temps et savait qu’il fallait finaliser l’accord, avant que le justicier ne fasse tout rater.
Ses partenaires l’attendaient assis derrière une table de l’arrière salle et tous étaient entourés de gardes du corps surarmés.
-Enfin ! Dit l’un des hommes, celui qui était assis au centre.
-Vous n’avez pas ramené ce justicier avec vous ? Demanda à son tour celui qui se trouvait à sa droite.
Hattori Kodama fit la grimace. Il était gêné par cette remarque. La vérité était que tous ces hommes avaient peur. Ils avaient beau être des gangsters sans scrupule, ils avaient peur d’un américain quarantenaire, traumatisé par la guerre et seul à vouloir et pouvoir se dresser contre eux.

En sortant dépités de l’agence d’intérim, les agents du FBI, eux, n’étaient pas apeurés, ils étaient démunis. Il fallait qu’ils retrouvent cet homme au plus vite et pour l’instant, ni le destin ni la providence ne semblaient vouloir les aider. Mais parfois, lorsque tout semblait perdu, une bonne fée arrivait pour donner un petit coup de pouce comme cela arrivait aux héros dans les contes. Ce fut exactement ce qu’il se produisit à cet instant précis et il fallait au moins ça pour leur sauver la mise dans cette affaire. Cette fois, la bonne fée apparu sous une apparence pour le moins inédite puisqu’elle ne ressemblait pas à un petit être bleu et volant mais au chef de section de l’unité d’élite du FBI, un homme en noir portant un casque, un gilet pare-balle et un fusil d’assaut. Il accouru vers eux et sembla répéter ce qu’il venait d’entendre dans son récepteur. Il s’adressa directement à l’agent Sparks car c’était celle qu’il connaissait le mieux.
-Agent Sparks ?
-Oui ?! Lui répondit-elle, intriguée.
-Le Bureau vient de recevoir un appel anonyme et notre homme serait à Franklinton, dans un restaurant japonais. Apparemment il prévoit de faire de nouvelles victimes.
Incroyable ! Wendy Sparks n’en croyait pas ses oreilles. L’info qui leur manquait pour coincer La Vigie et surement aussi ses potentielles victimes, plusieurs chefs Yakuza. Mulder et Scully aussi eurent du mal à croire à une telle chance.
-Vous avez l’adresse ? Demanda l’agent de Columbus.
Le commando répondit par l’affirmative.
-On y va ! Dit Mulder avec son habituel enthousiasme.
-C’est surement un piège ! Répliqua Scully avec son scepticisme récurent.
-On ne le saura jamais si on n’y va pas ; de toute façon on n’a pas d’autre piste, on n’a donc pas le choix. Mais on va rester prudent et boucler tout le quartier avant d’intervenir.
-C’est plus sage, approuva Scully. Plutôt que de foncer dans le tas et risquer la vie d’innocents en cas de fusillade.
Ils foncèrent toutes sirènes hurlantes vers Franklinton et ce fut l’agent Sparks qui conduisait. Elle connaissait la route et les lieux comme sa poche.
-On y sera dans moins de 5 minutes, précisa-t-elle à ses acolytes.
-Vous pensez que c’est La Vigie qui a passé ce coup de fil ? Lui demanda Dana Scully.
-C’est plus que probable, répondit Mulder à sa place. Zachary Remar a certainement envie d’en finir. Il sait que sa vengeance prend fin. Il l’a compris après l’attaque des ninjas car c’était le dernier recours des Yakuzas. Il sait donc parfaitement qu’il ne lui reste qu’un coup à leur porter et sa victoire sera totale.
-Tu penses que c’est le genre à tout emporter avec lui ? Lui demanda sa partenaire.
-Hélas oui, répondit Mulder avec une petite grimace.
Les agents avaient peur qu’il fasse sauter tout le quartier. Ils pensèrent tous les trois la même chose, au même moment, sans se consulter.
-Vous avez prévenu les démineurs ? Voulu savoir l’ancien profiler.
-J’ai paré à toutes les éventualités ! Lui confia la grande blonde avec un ton des plus sérieux.
Ils arrivèrent enfin à Franklinton et bouclèrent la rue où se trouvaient les gangsters nippons. En entendant les sirènes, les partenaires de Kodama s’enervèrent.
-Vous nous avez tendu un piège ! Hurla le bras droit du chef.
-Si c’est un piège, je suis tombé dedans mois aussi ! Se défendit le Washagashira.
Ils sortirent tous une arme de poing et se dirigèrent vers la salle de restaurant. Ils virent que le quartier était cerné par la police et le FBI, toute fuite était fortement compromise, voir impossible.
L’un des gardes du corps des partenaires se mis à tirer en rafales à l’arme automatique en direction des policiers et brisa les vitres du restaurant, qui volèrent toutes en éclat.
-A couvert ! Hurla Mulder en se cachant derrière une voiture.
Les trois agents dégainèrent leur arme de service. Et se préparèrent à riposter.
Le personnel du restaurant couru dans tous sens pour se cacher et éviter les balles perdues.
-FBI ! Rendez –vous ! Hurla Wendy Sparks dans un mégaphone.
Mais les gangsters n’avaient pas l’intention d’abandonner le combat, du moins pas tout de suite et répliquèrent par de nouvelles rafales de mitraillettes.
L’unité d’élite aussi canarda les opposants et ces derniers essuyaient un feu des plus nourrit.
Le restaurant commença à tomber en lambeaux sous les balles de gros calibre des unités d’élite du FBI et la majorité des gangsters tomba, tous criblés de balles. Le sang et les impacts étaient à présent partout dans la salle principale.
Tout à coup, le feu cessa. L’écho de la fusillade mit un certain temps avant de s’éteindre totalement.
L’un des seuls survivant du restaurant était Hattori Kodama, le Washagashira. Il hurla quelque chose dans sa langue natale.
-Qu’est-ce qu’il a dit ? Demanda Mulder.
-Il dit « Ne tirez pas ! On se rend ! » Précisa une jeune traductrice qui avait beaucoup aidé l’agent Sparks dans ses recherches et qui se trouvait à dix mètres d’eux.
Effectivement, le premier lieutenant du parrain sorti lentement avec trois autres survivants et déposa son arme, un Glock 9 mm complètement doré. Il regarda fixement les agents du FBI et Scully remarqua de la peur dans ses yeux. Elle remarqua aussi qu’il ressemblait beaucoup à son frère Ryoichi.
L’homme était à leur merci et ils n’avaient plus qu’à lui passer les menottes. Bien évidement, cet honneur revenait à Wendy Sparks. Pourtant, cet instant avait un gout amer car ils n’avaient pas mis la main sur Zachary Remar, La Vigie.
Mais tout à coup, alors, qu’il avait les mains levées et se rendait à la justice américaine, Hattori Kodama fut percé d’un shuriken en plein front, une étoile de ninja sortie de nulle part.






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Chapitre 13 « Récupération »








Le mafieux japonais s’écroula, sans vie, le shuriken au milieu du front, sous les yeux éberlués de ses complices mais aussi des policiers qui ne s’y attendaient pas du tout.
-Oh mon Dieu ! Fit Scully.
Wendy Sparks aussi était épouvantée.
Mulder eu le réflexe de regarder partout autour de lui mais aussi en l’air et vit une ombre sur le toit de l’immeuble qui les surplombait, celui qui était situé juste en face du restaurant.
-C’est lui ! Hurla-t-il. C’est Remar ! Il est là-haut !
Il se mit à courir vers l’escalier de secours de l’immeuble et gravit les marches quatre à quatre. Il était suivit par plusieurs membres de l’unité d’élite.
L’agent Spécial de la capitale fédérale arriva sur le toit en moins d’une minute et pointa son arme vers la silhouette qui se trouvait juste au bord, à 20 mètres de lui.
-FBI, pas un geste ! Hurla-t-il en menaçant l’homme de son revolver.
L’inconnu leva les mains comme l’avait fait le washagashira un peu plus tôt, il se rendait sans opposer la moindre résistance. Mulder avait beaucoup de mal à y croire. Cela contredisait un peu son profil d’homme prêt à tout et pouvant aller jusqu’au sacrifice. Il se demanda si Remar ne voulait pas lui jouer un dernier tour en feignant la reddition. Mulder ne le quittait pas du regard.
L’homme eu un petit rictus, pas tout à fait un sourire mais pas une grimace non plus, autre chose. Il était exactement comme sur la photo de son dossier militaire mis à jour après son suivi médical ; brun aux yeux gris acier, perçant comme des katana, des marques sur le visage et de véritables mains de travailleur, des mains calleuses et couvertes de cicatrices.
Lui aussi fixait Mulder.
-Je ne sais pas comment vous avez fait, mais bien joué !
L’agent spécial lui passa les menottes. Il était à présent épaulé par le commando.
-Ne faites pas l’innocent, Remar, je suis sûr que c’est vous qui avez passé ce coup de fil.
Cette fois-ci, l’homme sourit.
-Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
-Vous êtes blessé et en bout de course. Il ne vous restait plus qu’un chef du gang Kodama à avoir ; vous vous êtes dit que tout seul ça serait compliqué et vous avez convié la cavalerie. Ainsi vôtre ennemi est sorti à découvert et vous n’avez eu qu’à l’achever. Avec une étoile de ninja, vous avez un sacré sens de l’humour.
Zachary Remar éclata de rire. Mulder avait vu clair dans son jeu.
-Le Washagashira ! Tuer un Yakuza avec une arme typiquement japonaise est effectivement mon genre de sens de l’humour. Visiblement ça vous a plu ?!
-Ce qui me plait c’est que cette guerre, la vôtre, est à présent finie.
Puis l’agent se retourna vers l’un des membres du commando.
-Emmenez-le. Et faites très attention.
Une fois en bas, Remar fut mis dans un fourgon blindé, sous escorte. Mulder se dirigea alors vers Scully et Sparks.
-Il s’est rendu ? Lui demanda Scully, incrédule.
-Sans la moindre résistance, précisa Mulder.
-Qu’est ce que ça veut dire selon vous ? Lui demanda Wendy Sparks.
-Qu’il en avait assez de courir et qu’il avait atteint son but ultime, son unique raison de vivre.
-Et il va passer le reste de ses jours en prison. Dit Scully.
-Sauf si il n’est pas reconnu responsable de ses actes ; son syndrome post-traumatique peut être un argument de poids pour sa défense, précisa l’agent Sparks.
-De toute façon, il n’a plus d’ennemi à combattre, sa guerre est terminée, ajouta Mulder.
-Certes, mais quelqu’un qui possède de telles capacités risque forcément d’intéresser tous ceux qui ont encore des guerres à mener ! Conclu Dana Scully d’une manière prophétique.

En effet, elle ne croyait pas si bien dire. Alors que Zachary Remar était enfermé au quartier de Haute Sécurité de l’Ohio State Penitentiary, un bruit de tous les diables le réveilla, avant même le levé du soleil. Il avait d’abord été conduit dans les locaux du FBI mais comme il ne voulait pas parler aux agents, malgré les sollicitations poussées de Wendy Sparks et Fox Mulder, il fut conduit au pénitencier d’état.
Il se demanda ce qu’il pouvait bien se passer. Très vite, il vit arriver vers lui des hommes en noirs armés jusqu’aux dents qui ressemblaient à des militaires, ses anciens collègues de l’armée.
-Zachary Remar, suivez-nous ! Ordonna l’un d’eux.
-Sur ordre de qui ? Lui demanda La Vigie.
-Du gouverneur de l’Etat de l’Ohio. Vous êtes transféré dans une autre prison. Vôtre vie est en danger ici.
-Mon avocat est au courant ?
-Il le sera d’ici demain.
Un des hommes en noir s’était procuré les clés de sa cellule et l’ouvrit. Remar se retourna les mains dans le dos, résigné. L’homme qui avait ouvert la porte le menotta et le bouscula un peu pour le faire avancer plus vite, sous le regard du chef d’équipe, celui qui avait parlé en premier.
Ils le mirent dans une voiture banalisée, sous bonne garde. 30 minutes plus tard ; il passa le barrage d’une base militaire.
-Je croyais que je devais être transféré dans une autre prison ?
Apres un long silence, le chef d’unité répondit.
-La prison est dans un autre état, on doit prendre l’avion et un cargo militaire est préférable au Con Air, moins remarquable. On fait ça pour te sauver des japonais. Ils ont mis un contrat sur ta tête.
L’ancien militaire ne le sentait pas totalement sincère. Quelque chose clochait et il ne savait pas trop quoi, mais il pouvait sentir les mensonges dans les propos de son interlocuteur, des mensonges de plus en plus grossiers.
Pourtant il ne résista pas et ne tenta rien, il avait accepté son destin, quel qu’il fut.
Menotté, il arriva dans une autre base militaire, au Nevada. Son escorte le faisait avancer d’un pas soutenu.
Parmi tous les militaires qui étaient là, il remarqua un homme qui n’en était pas un, un civil, habillé en costume sombre et cravate. C’était un homme relativement âgé qui avait l’air d’avoir énormément d’influence, ne serait-ce que pour être là, sans uniforme.
Le groupe armé escortant La Vigie passa devant lui et l’ancien justicier le regarda pour essayer de comprendre ce qu’il faisait là et quel était son rôle là-dedans. Personne ne parla quand ils se croisèrent, ni lui, ni le prisonnier, ni le commando.
L’ancien justicier fut emmené dans un grand hangar et l’homme en costume suivi le petit groupe, dix mètres derrière. Il souffla. Sa mission était accomplie.
A l’intérieur de l’entrepôt, le groupe croisa une nouvelle personne en costume. Celui-là était aussi âgé que le premier mais il tirait sur une cigarette Morley compulsivement.
-Vous êtes une Sentinelle, n’est-ce pas ? Lui demanda-t-il tout en fumant.
-Vous connaissez déjà la réponse à cette question, se contenta de répondre le justicier.
-Alors vous allez nous être particulièrement utile ! Répliqua le fumeur de manière énigmatique.
-Pour quoi faire ?
-Vous verrez bien.
Puis il se retourna vers le commando.
-Emmenez-le !
Les militaires obéir et lui firent traverser un grand couloir inondé de clarté, blanc immaculé. La vigie semblait définitivement à la merci de ces hommes.
L’homme à la cigarette continuait de fumer sa Morley quand celui qui se trouvait dehors vint le rejoindre.
-Alors, Conrad, une bonne prise, non ? Dit-il, l’air satisfait.
-Oui ! Bien joué Ronald. Tu as fait du très bon boulot. Strughold commençait à douter de ta loyauté ; je lui dirais qu’on peut te faire confiance, que tu es toujours parmi nous et que tu continus à soutenir Le Projet.



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