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Missing Files 05 Le Maitre du Mercure

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Missing Files 05 Le Maitre du Mercure Empty Missing Files 05 Le Maitre du Mercure

Message  Humbug Mer 1 Avr 2015 - 9:51

Titre : Missing Files 05 Le Maitre du Mercure

Auteur : Humbug

Avertissement : R (c'est quand même un peu violent)

Catégorie : X

ship : =

Résumé : Il existe une "faille temporelle" dans la chronologie de la série X-Files. L’épisode pilot se déroule début Mars 1992 alors que l’épisode "Squeeze" (Compressions) se passe en 1993 vu que Tooms tue tous les 30 ans & que ses précédents forfaits remontent à 1963 & 1933. Entre les deux, l'épisode "Deep Throat" (Gorge Profonde), uniquement. Si l'on admet que "Squeeze" se déroule début 1993 et "Deep Throat" en décembre 1992, cela nous laisse environ 8 mois, les 8 premiers mois d’enquêtes de Mulder & Scully passés sous silence par Chris Carter & son équipe. Durant ces 8 mois, Mulder & Scully ont été confrontés à 13 enquêtes (inédites) particulièrement difficiles : voici ces "enquêtes perdues", ces "Missing Files".



Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas.


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MISSING FILES






Episode 5





«Le Maitre du Mercure»




Missing Files 05 Le Maitre du Mercure Feu-fo10





Chapitre 1 « Grunge »




Seattle - Etat de Washington
Vendredi 12 Juin 1992 - 21h24



Un vacarme à réveiller les morts. Un boucan d’enfer que certains fans pré pubères osaient appeler « musique ». Voilà ce que pensait Stephen Matthews du son Grunge, dont Seattle était le berceau. Il était pourtant au cœur de la fosse d’une petite salle de concert de la cité portuaire. L’ambiance était aussi folle et anarchique qu’à la grande époque du Punk. Les fans et les groupies sautaient dans tous les sens au son des accords du groupe Bikini Kill tandis que lui était parmi cette foule d’adolescents, impassible, semblant ne pas être du tout à sa place. Il détonnait au plus haut point car, contrairement à la faune qui l’entourait, il avait les cheveux courts et ses vêtements étaient propres et repassés. Il était aussi rasé de près. Par ailleurs, il devait être le plus âgé des cinq cents personnes qui étaient là. La moyenne d’âge n’excédait pas les vingt-deux ou vingt-trois ans au maximum tandis que lui en affichait plus de quarante-cinq. Son regard était clair et ses traits rassurants. Il avait un certain côté cool et proche de la jeunesse comme pouvait l’avoir un professeur de philosophie. Seul au milieu de ces ados délirants, il regardait les musiciens qui jouaient sur scène mais ses yeux délavés étaient aussi attirés par des petits groupes d’amis dans la foule.

Sur la scène minuscule, le quatuor féminin formé par Kathleen Hanna, Kathi Wilcox, Tobi vail et Billy Karren était déchainé. Comme à son habitude, la chanteuse Kathleen Hanna avait exhorté les filles à venir juste devant la scène. Bikini Kill était un groupe de Riot Grrrl qui défendait le féministe et dont les paroles dénonçaient notamment les violences faites aux femmes et les abus machistes. C’était un courant artistique très actif dans le Nord-Ouest du Pacifique hérité des combats intellectuels et musicaux de chanteuses comme Joan Jett, Patti Smith et Chrissie Hynde notamment. Le public était transporté par le chant de Kathleen, le jeu de batterie très énergique de Tobi, les lignes de basse de Kathi et les accords furieux de Billy. Il s’agissait de reprises mais aussi de chansons de leur première cassette auto-produite « Revolution girl syle now ! » ainsi que des inédits comme « Liar », « Carnival » ou « Suck my Left one ».

Soudain, Stephen remarqua un groupe de cinq amis parmi la foule compacte. Deux garçons et deux filles d’environ dix-huit ans ainsi qu’une adolescente plus jeune qui ne devait pas avoir plus de quinze ans. Il se rapprocha d’eux, discrètement et écouta ce qu’ils se disaient.

-Hey Polly ! Dit Ethan. Kathleen a l’air en forme ce soir !
-C’est clair mais je trouve que la meilleure ce soir c’est Tobi. Comment elle s’acharne sur ses futs, c’est du délire ! Quand je pense qu’elle est sortie avec ce dieu vivant qu’est Kurt Cobain ! Je donnerais tout ce que j’ai pour être à sa place. Derrière sa grosse caisse et dans son plumard.
-J’te suffis plus, c’est ça ? Protesta Kris.
-Oh le jaloux ! Lança Frances. T’inquiète pas mon chéri, dit-elle à Ethan, en tout cas, Kurt n’a aucune chance face à toi !

Et elle l’embrassa goulument sur la bouche. Polly fit de même avec Kris pour le réconforter.

-T’inquiète pas, mon Novoselic à moi.

Souvent Polly appelait son petit ami du nom de famille du bassiste de « Nirvana » car ils avaient tous les deux le même prénom. C’était une petite attention qu’appréciait beaucoup Kris, car Novoselic était une véritable icône pour toute cette génération et surtout à Seattle.

Lui et Ethan étaient tous les deux bruns aux cheveux raides et mi-longs. Kris était juste légèrement plus petit mais ils avaient tous les deux la même silhouette maigrichonne. On aurait dit deux frères mais ils étaient juste meilleurs amis. Polly était petite et blonde tandis que Frances était un peu plus grande et rousse. La petite Charlie, qui ne disait rien, était la sœur cadette de Polly. Elle était aussi blonde qu’elle et encore plus petite mais beaucoup moins délurée, beaucoup plus sage, presque transparente. Au fil des années elle était un peu devenue la mascotte du groupe.

Stephen Matthews n’en perdait pas une miette. Il avait choisi ses proies.

Tobi Vail frappait lourdement sur son instrument tandis que Billy enchainait les notes et les accords de manière agressive. Tout à coup, le rideau qui était juste derrière la guitariste s’enflamma, sans doute à cause d’une étincelle provoquée par un court jus dans son ampli. Le feu grimpa très vite au rideau mais dans un premier temps, personne n’y prêta attention. Tobi remarqua soudain les flammes et la fumée qui commençaient à gagner du terrain. Elle arrêta de frapper sur sa batterie. Intriguée, Kathleen se retourna et vit les flammes à son tour. Elle s’immobilisa et se tût. Billy et Kathi cessèrent aussi de jouer. La panique se lut dans leur yeux et leurs regards mortifiés se croisèrent. Kathleen s’adressa vivement et fortement à la foule dans son micro.

-Putain, foutez le camp ! Il y a feu, merde !

Le technicien qui s’occupait du jeu de lumière se saisit d’un extincteur mais il était trop tard, le feu était trop important pour être circonscrit par un simple appareil portatif. Les flammes s’étaient repandues beaucoup trop vite.

La foule fut prise de panique et tout le monde courait dans tous les sens. La fumée commençait à envahir la petite salle et de plus en plus de gens toussaient et crachaient. Le petit groupe d’amis ne voyait plus rien, mais Stephen Matthews s’approcha d’eux et saisit Polly par le bras. Elle se retourna vers lui, les yeux exorbités. Kris son petit ami, aussi, le regarda de ses yeux noirs.

-Venez avec moi les jeunes, je vais vous sortir de là.

Les adolescents obéirent, guidés par Matthews. Il avait repéré une sortie de secours non loin de la scène. Après quelques pas dans le brouillard opaque et toxique, il poussa la lourde porte et tout le monde put sortir. Ils firent encore quelques mètres pour s’abriter d’avantage. Soudain Polly s’inquiéta.

-Charlie ? Où est ma petite sœur ?

Les membres du groupe se dévisagèrent, morts d’inquiétude pour leur petite mascotte.

Stephen les regarda, déterminé.

-Je vais la chercher !

Il joignit le geste à la parole et rouvrit la porte pour affronter la fournaise. Les secondes duraient des heures et Polly se rongeait les sangs.

Après deux bonnes minutes qui avaient parues l’éternité aux quatre amis, le quarantenaire sortit enfin avec l’adolescente dans les bras. Il toussait à cracher du sang. Charlie et lui avaient la figure noircie par la fumée.

Polly se précipita.

-Oh Seigneur ! Ma petite Charlie !

Matthews posa la jeune fille au sol. Elle respirait.

-Elle va bien ! Dit-il à son ainée.
-Et c’est grâce à vous !

Les trois autres étaient spectateurs, mais tout aussi soulagés que Polly quant à l’état de santé rassurant de sa cadette. Kris soutenait sa petite amie et embrassa ses cheveux blonds. Ils affichaient de nouveau un sourire et leurs traits se décrispèrent.

-Merci Monsieur ! dirent-ils, les uns après les autres à l’adresse de l’homme aux tempes grisonnantes.

Mais ces adolescents fans de Grunge ne pouvaient pas savoir que leur sauveur, Stephen Matthews, était aussi leur bourreau, l’homme qui avait causé cet incendie pour mieux se rapprocher d’eux et les manipuler à sa guise.

-Appelez-moi Stephen ! Leur dit-il avec un sourire de satisfaction.


Dernière édition par Humbug le Ven 29 Juil 2016 - 16:43, édité 4 fois

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Message  Humbug Mer 1 Avr 2015 - 9:54

Chapitre 2 « Run »



Georgetown University - Washington DC
Samedi 13 Juin 1992 - 9h30

Pour s’adonner à l’un de ses sports favoris, le footing, l’agent spécial du FBI Fox Mulder, aimait aller au stade de l’université de Georgetown. Le samedi matin il n’y avait jamais personne. Mulder avait un rituel, une superstition. Il mettait toujours la même tenue, des baskets blanches, un short gris et un T-shirt mauve de l’université. Il n’y avait jamais été élève puisqu’il avait étudié à Harvard puis Oxford, mais c’était son ami Dany Valadeo qui lui avait offert. Quand Mulder était profiler à l’académie du FBI de Quantico, Dany et lui jouaient souvent au basketball pour se détendre et suite à un pari perdu par le technicien informatique, Dany avait dû donner à Mulder son T-shirt préféré de la Georgetown University. Pour l’humilier encore plus, le grand sportif en avait coupé les manches.

-Il est plus aéré comme ça ! Avait-il dit à son ami.

Tous les samedis matin, quand il n’était pas à l’autre bout du pays, en mission, il aimait se lever à six heures du matin, prendre une douche très longue et se diriger vers Georgetown. Il enfilait sa tenue de sport, prenait un sac avec un T-shirt de rechange, de l’eau minérale, une serviette et un déodorant, et filait droit au stade de l’université. Il commençait son échauffement vers 7h30 puis commençait ses tours de piste vers 8h. En général, il courait pendant environ une heure, puis trottinait quelques minutes avant d’enchainer les accélérations. Vers 9h15, il recommençait ses tours de terrain jusqu’à 10h. Mais ce matin là, une silhouette qui s’approchait l’interrompit en pleine séance. Il s’agissait de sa partenaire au bureau des affaires non-classées, l’agent spéciale Dana Scully, une rousse aux yeux clairs de moins d’un mètre soixante. Il vit s’approcher la jeune femme en tailleur et s’arrêta de courir. Il posa ses mains sur l’avant de ses cuisses et essaya de reprendre son souffle. Scully avait un dossier dans les bras et avançait à pas réguliers. Il ne la quittait pas des yeux tout en reprenant son souffle. Elle était à présent à moins de dix mètres de lui. Cette fois-ci, il n’y avait plus de doute, c’était bien elle, sa partenaire. Son domicile était tout proche car elle habitait elle-même la ville de Georgetown. Elle avait reçu le dossier par coursier, dans une grande enveloppe en papier kraft et connaissait l’habitude hebdomadaire de Mulder. Elle s’était donc douchée, habillée et précipitée vers le stade de la Geogetown University sans tarder.

Il se mit à sourire, le visage trempé de sueur, et la scientifique fût heureuse de cet accueil.

-Si tu veux courir avec moi, il faudra que tu te changes, Scully ! Le tailleur et les escarpins, ce n’est pas très pratique pour la course à pieds.
-A ce que je vois, l’effort ne t’a pas fait perdre ton sens de l’humour. Tu me feras deux tours de plus pour la peine.
-Allons Scully, ne sois pas si dure avec moi et dis-moi enfin ce qui t’amène.

-On doit partir pour Seattle.
-Avec un boeing ?
-Ahah !
-Bill Gates a enfin été reconnu comme une affaire non classée ? J’en connais qui vont être contents. Dit-il avec un sourire.

Fatiguée par ses sarcasmes, elle transmit le dossier à son partenaire qui s’empressa de l’ouvrir. Il y avait là une succession de photographies d’incendies et de bâtiments réduits en cendre.

-Je t’écoute. Fais-moi une synthèse s’il te plaît !

-Depuis deux semaines maintenant, la ville de Seattle est en proie à des incendies gigantesques, répétés et inexpliqués.

Oh non, pas ça, pas des incendies. Depuis tout petit, Mulder avait une peur panique du feu. Mais sa coéquipière ne pouvait pas le savoir puisqu’il ne lui avait jamais dit. Il préférait garder cette phobie d’enfance pour lui. Il décida pourtant de prendre sur lui, de faire son devoir et demanda davantage de précisions à Scully.

-Pourquoi nous ?
-N’ai-je pas dit dans ma synthèse le mot « inexpliqué » ?

Ce petit trait d’humour redonna un petit sourire à Mulder.

-Et nous partons sur ordre de qui cette fois ?
-Blevins ! Il n’a pas trop aimé se faire court-circuiter par Skinner dans l’affaire du Derviche auto-guérisseur. Il n’a pas apprécié non plus que tu demandes à l’assistant-directeur et non à lui d’affréter cet avion militaire pour le Nebraska. Les cartes on été redistribuées car le chef de section est allé se plaindre en haut lieu et mis à part un cas exceptionnel du type « urgence prioritaire », Skinner ne doit plus nous fournir de mission tant que notre service est sous la supervision de Scott Blevins.

Mulder fit une mine déconfite.

-Dommage ! Dit-il. Skinner avait l’air de respecter un peu plus notre travail que le chef de section. Tout compte fait, cette histoire de hiérarchie me passe au dessus de la tête Scully. Peu importe qui nous envoie là-bas au final, l’essentiel est de résoudre un dossier qui reste ouvert, un cas qui n’a toujours pas d’explication. C’est ça notre spécialité.
-Je ne te le fais pas dire. Je peux donc dire à Blevins que nous partons pour la cité d’Emeraude aujourd’hui ?
-Et comment ! Si on arrive à avoir deux minutes de temps libre j’essayerai d’aller sur la tombe de Bruce Lee au Lake view Cemetery pour que son fantôme me dise qui l’a tué.
-J’aurais plutôt cru que tu voudrais monter à la Space Needle pour saluer tes petits amis martiens.
-Ahah ! Peu importe le paranormal, on va dans la ville qui a vue naître un Génie !
-W.S Van Dyke ?
-Jimi Hendrix !
-Bizarrement, ça ne m’étonne pas que tu sois fan de rock psychédélique. Répliqua-t-elle.
-Il parait que Woodstock était génial sauf pour ceux qui y étaient. C’était un peu comme les X-files en fait.

Scully sourit.

-Allez Mulder, prépare-toi. On s’envole pour Seattle en début d’après-midi. Et tu me feras le plaisir de prendre une bonne  douche si ça ne te dérange pas.

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Message  Humbug Sam 4 Avr 2015 - 4:10

Chapitre 3 « J’ai fait un voyage au Tibet »



Lincoln Park – West Seattle

Pendant que Mulder et Scully étaient dans l’avion, le groupe de lycéens était avec Stephen Matthews dans un des parcs de la cité de la pluie. Le parc Lincoln était situé le long de l’Eliott Bay et du Puget Sound, au bord du Pacifique. Tous les six s’asseyèrent à une table de pique-nique sur des bancs en bois peints en blanc au niveau de Fauntleroy Way. Trois sur chaque banc, de part et d’autre de la table. La vue était splendide. Olympic Mountains à l’ouest, la chaine des Cascades à l’Est, le Pacifique et de magnifiques forêts verdoyantes au nord et au sud. Quatre panoramas aussi variés qu’inspirés, dignes d’un tableau de Frederic Remington.

-Merci de ne pas avoir eu peur de moi et d’avoir accepté de me revoir aujourd’hui. Dit le quarantenaire à ses nouveaux amis.
-Pas de problème, vous nous avez aidés et vous avez sauvé la vie de ma petite sœur hier soir. Répliqua Polly en regardant Charlie du coin de l’œil.
-C’était normal je vous assure. Dit Matthews d’une voix calme et posée. Mais, au fait, vos parents ne sont pas inquiets de vous voir trainer seuls ou avec un adulte que vous ne connaissez pas ?
-Nos parents s’en foutent ! Répliqua Ethan du tac-au-tac.
Stephen Matthews eut un petit sourire qu’il essaya de masquer.
-A ce point là ?
-On est toujours livrés à nous-mêmes de toute façon ! Enchaina Frances.
-Et toi, Charlie ? Pourquoi tu es toujours avec ta sœur et ses amis ? Voulut savoir Matthews.
-Parce que j’aime bien être avec eux. Je les connais tous depuis que je sais marcher. Et puis j’adore ce qu’on fait.
-Par exemple ?
-Trainer, aller au concert, voler des caisses, fumer…
-C’est ainsi que vous passez votre temps ?
-Ouais ! Dit Kris. De toute façon ici, il n’y a rien d’autre à faire. Sinon, ça nous arrive d’aller au lycée aussi de temps en temps.
-Ah ça c’est très bien. Le lycée, les cours, c’est très important.
-Vous parlez comme un daron ! Lança Polly. Ou comme un prof.
-Mais je suis professeur. Corrigea Matthews.
-Prof de quoi ? Voulut savoir la cadette.
-Professeur de méditation.
-Le genre de truc Zen ? Demanda Kris. C’est à l’opposé du Grunge, ça !
-Pas forcement. Répliqua Matthews. Vous voulez que je vous apprenne les bases de la méditation transcendantale ainsi que le yoga et ses applications ?
-Ça n’a pas l’air très fun vôtre truc ! S’inquiéta Frances.
-Au contraire ! Argumenta le professeur. Je pense que vous allez trouver ça beaucoup plus passionnant que tous vos cours de lycée réunis.
-Alors, allez-y, dit Ethan. On vous écoute !

Stephen Matthews s’exécuta.

-J’ai fait un voyage au Tibet. Il y a très longtemps. Ça a duré dix ans. J’étais fan d’alpinisme et quand nous avons fini notre premier cycle de lettres modernes à l’université de Yale, mon meilleur ami David et moi, nous avons entrepris un long périple dans l’Himalaya vers le Népal, le Bhoutan et le Tibet. En arrivant à Thimphou, mon ami David est mort d’extrême fatigue, de malnutrition et de froid. Je ne voulais pas rapatrier son corps aux États-Unis car il m’avait dit qu’il voulait rester dans les montagnes. Je l’ai donc fait immoler sur place comme le veut la coutume locale et j’ai continué mon périple. J’aurais pu rentrer en Amérique après la mort de mon ami mais j’ai décidé de rester car je lui avais fais une promesse que j’ai absolument tenu à respecter. J’ai atteint le Tibet après plusieurs semaines de marche à plus de 4000 mètres d’altitude. Je suis arrivé à Lhassa et j’ai failli mourir à mon tour. J’ai été recueilli par des moines bouddhistes qui m’ont emmené dans leur monastère pour me soigner. Petit à petit, j’ai appris leur langue et leurs rituels, ainsi que leurs croyances et leur savoir le plus secret. Ils m’ont initié.
-Wow !!! Dit Ethan. C’est dingue, vous savez donc tous les secrets du Tibet comme le gars dans la série « Manimal » ? Vous savez vous transformer en bête vous aussi ?

Matthews eut un éclat de rire. Il trouva sa naïveté touchante.

-Non Ethan, moi je ne fais pas ça du tout et je doute sincèrement que qui que ce soit puisse le faire. Ça n’est qu’une série, tu sais. Par contre, les moines m’ont appris une technique imparable pour lutter contre le froid.
-Ah bon, et c’est quoi ? Demanda Polly.

Le professeur eut un petit sourire de satisfaction. Il regarda Kris.

-Tiens Kris, tu n’aurais pas envie de fumer une cigarette par hasard ?
-Si, bien sûr, pourquoi pas. Dit le jeune homme. J’ai tout le temps envie de fumer de toute façon.

Les autres le regardèrent en souriant. Il sortit son paquet de Morley et en extrait une tige filtrée blanche et orangée.

-Tiens, donnes-moi en une aussi. Demanda Frances.

Il donna une clope à son amie rousse et mit la sienne dans sa bouche. Frances fit de même. Il saisit son briquet et s’apprêta à allumer sa Morley mais cette dernière s’alluma toute seule, sous les yeux ébahis des ados, sitôt suivie par celle de Frances. Les jeunes gens étaient enchantés, impressionnés.

-C’est vous qui venez de faire ça ? Demanda Polly.
-C’est ce que m’ont appris les moines. Répliqua le professeur. Comment vous croyez qu’on arrive à résister au froid dans l’Himalaya. Là-haut, on est juste vêtu d’un drap et de sandales, c’est pour ça qu’on s’entraine à maitriser cette technique secrète qui vise à réchauffer tout ce qu’on souhaite. D’ailleurs, les cigarettes ce n’est rien. Regardez là-bas.

Dans le chenal, près du bord, il y avait un petit voilier attaché à une bouée, à cinquante mètres environ de la table en bois où ils étaient installés. Le groupe se mit à regarder la minuscule embarcation et Matthews se concentra sur elle. Soudain, la voile qui était pliée sur la bôme s’enflamma, toute seule.

C’était comme si ces jeunes venaient de voir le plus beau feu d’artifice de toute leur vie.

-C’est dingue ! S’exclama Ethan.
-C’est du Délire ! Enchaina Frances.
-Et vous allez nous apprendre à faire ça ? Demanda Polly.
-Bien sûr. Si vous écoutez tout ce que je vous dis, vous en ferez autant dans très peu de temps. C’est en réalité très facile, il suffit d’avoir un bon professeur.

Le groupe était ferré. Le pire était qu’ils n’avaient même pas fait le rapprochement entre le pouvoir de leur nouvel ami et l’incendie de la salle de concert. Pour eux, cet inconnu était leur sauveur et il s’apprêtait à devenir leur mentor.

Humbug
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Message  Humbug Sam 4 Avr 2015 - 4:13

Chapitre 4 « Incendies »



Seattle Fire Department
19h24

A peine avaient-ils atterris que les agents spéciaux Mulder et Scully, les spécialistes du bizarre et de l’étrange au FBI étaient allés au Département des pompiers de la ville de Seattle pour un topo complet sur les incendies qui ravageaient la cité depuis deux semaines maintenant.

Ils avaient été accueillis par un enquêteur spécialiste des incendies criminels, Brad McCaffrey. Il avait un physique juvénile mais avantageux. Un torse taillé en « V », une mâchoire carré, les yeux clairs et les cheveux châtains, courts et en brosse. Il avait une poigne ferme et un sourire laissant apparaître des dents parfaitement blanches. Un véritable éphèbe. Même si elle avait plutôt une attirance pour les hommes plus âgés et dégageant une certaine autorité, Scully ne fût pas insensible à son charme quand il lui sourit en la regardant dans les yeux, au moment de lui serrer la main pour la saluer. Mulder remarqua ce léger attrait mais ne releva pas, pour le moment. Il avait l’intention de la taquiner sur le sujet quand ils ne seraient plus en sa présence.

L’enquêteur au physique d’acteur de cinéma était heureux d’avoir du renfort de la part du FBI. Malgré son jeune âge, il avait une solide expérience des incendies mais était littéralement débordé par la vague de feux qui avait déferlée sur la ville.

-Vous avez une expérience des incendies ? demanda-il aux agents spéciaux.

Mulder essayait de renfrogner sa phobie et fit de l’humour, une fois de plus, pour détourner la question du jeune homme.

-En incendie ? Non ! Par contre, pour ce qui est des choses inexpliquées, disons que notre expérience n’est pas négligeable.

Scully n’insista pas et McCaffrey enchaîna.

-Ok, parce que là, j’ai une vingtaine d’incendies d’origine inconnue sur Seattle et sa périphérie. C’est du jamais vu. Ici, nous craignons plus que tout les feux criminels. C’est un peu la spécialité locale avec l’homicide par balle et le vol de voiture. Nous avons eu un grand incendie qui a ravagé le quartier des affaires mais sans faire de victimes en 1889. Depuis, la municipalité a mis en place d’énormes moyens pour lutter contre le feu, mais je dois avouer que ce qu’il se passe en ce moment est très inquiétant car ce sont les causes qui demeurent indéterminés au-delà de toutes statistiques.
-Et vous n’avez aucune piste ?
-C’est bien là le problème, agent Scully. Mais d’abord je dois vous faire un petit briefing en ce qui concerne ce qu’on appelle les incendies. C’est un feu violent et destructeur qui résulte d’une combustion non maitrisée dans le temps et l’espace. Pour que sa propagation puisse s’effectuer, il doit y avoir ce qu’on appelle le « triangle du feu ». C’est-à-dire, le combustible comme du bois ou du carburant, le comburant, comme le dioxygène de l’air et enfin l’énergie d’activation, que se soit une flamme, une étincelle ou même une très forte chaleur. Si l’un des trois éléments est coupé, pas de feu. Les causes peuvent être naturelles comme la foudre ou une éruption volcanique, mais sont surtout humaines à travers des malveillances ou de l’imprudence ainsi que des déclenchements volontaires. Il y a aussi les feux d’origine électrique. Sa propagation est plus ou moins rapide selon son environnement. En général, les dégâts sont très important, principalement matériels, mais des morts peuvent être causées par brulures ou par asphyxie. La chaleur dégagée peut provoquer des explosions de bouteilles de gaz ou de réservoirs. En général, il se développe en plusieurs phases au cours desquelles sa température va s’élever par une réaction exothermique. Le feu entretient et accroit l’énergie d’activation et si le combustible et le comburant sont disponibles en quantités suffisantes, un incendie peut s’étendre de manière exponentielle.
-Merci pour ce résumé complet sur le feu et ses caractéristiques ! Dit Mulder au spécialiste, avec sincérité et sans malice.
-De rien, agent Mulder. Demain, si vous voulez, on ira sur les lieux de plusieurs incendies. Vous verrez, c’est impressionnant. Dix ans dans les enquêtes liées au feu et je n’avais jamais vu ça.

Mulder en eut mal au ventre rien que d’y penser.

-Dix ans ? Se dit aussi l’agent spécial intérieurement. L’inspecteur McCaffrey ne fait décidément pas son âge, ça c’est sûr ! On le dirait tout droit sorti de l’école.

De son côté, Scully en déduisit qu’ils étaient très certainement nés la même année, en 1964, ou du moins qu’ils étaient dans la même tranche d’âge.

Mulder s’adressa à l’enquêteur.

-J’ai hâte de voir ça.

Là, par contre il était ironique.

-Et vous nous expliquerez en détail pourquoi ces incendies sont inexpliqués et ce qu’ils ont d’exceptionnels.
-Comptez sur moi, agent Scully.
-Un vrai boyscout ! Pensa Mulder. Mais terriblement utile dans une affaire comme celle-ci. Un précieux spécialiste duquel on peut apprendre beaucoup tout en résolvant ces feux mystérieux.

Fox Mulder appréciait ce jeune homme au fond. Il aimait la passion en son métier qui se dégageait de lui malgré son jeune âge apparent et cela lui renvoyait le miroir de sa propre image.

Les enquêteurs se saluèrent et prirent congés. Ce fut ce moment que choisit l’agent spécial pour taquiner sa partenaire.

-Alors Scully ? Tu as pensé quoi de l’inspecteur McCaffrey ?
-Il m’a l’air ultra compétent dans son domaine.
-Et c’est tout ? Demanda-t-il avec un petit sourire. Tu n’a pas était sensible à son « chaleureux accueil » ?
-Mulder, si c’est du sarcasme, tu ferais mieux d’arrêter tout de suite, de rentrer à l’hôtel prendre une bonne douche et de dormir sur tes deux oreilles car demain nous attend une rude journée !

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Message  Humbug Mer 8 Avr 2015 - 10:52

Chapitre 5 « Génération X »




Downtown Seattle
23h30

Les adolescents entouraient leur gourou professeur juste devant l’hôtel « Belltown Inn ». Il leur avait demandé de regarder vers les fenêtres du premier étage. Les six personnes avaient le menton levé vers les vitres de l’hôtel.

-Regardez bien les rideaux, juste en face de vous ! Leur dit-il.

Les ados s’exécutèrent. Tout à coup, les draperies qui pendaient le long des fenêtres du premier étage de l’hôtel s’embrasèrent.

-Putain ! S’exclama Frances.
-Allez ! A toi, Ethan ! Enchaîna Matthews. Essaye le deuxième étage.

Le jeune homme regarda un peu plus intensément les fenêtres du second étage de l’hôtel et se concentra de toutes ses forces. Son mentor le guidait.

-Fais le vide. Concentre-toi. Vas puiser la chaleur à l’intérieur de toi. Ton corps est une source inépuisable, une véritable étuve. Tu dois la ressentir et la faire sortir de toi. Tu cherches à te réchauffer et à allumer les choses. Ces tissus doivent s’enflammer pour que tu n’aies plus froid. Ce rideau doit s’embraser pour ton salut.

La suggestion du professeur fonctionna au mieux. Le jeune Ethan Rom était allé puiser la fièvre et le bouillonnement au plus profond de son corps et l’avait projeté sur les rideaux de l’hôtel, pour sa plus grande surprise. Une tout petite flamme avait jailli du tissu, beaucoup plus petite que celle provoquée par Matthews mais ce n’était qu’un début. Le professeur, lui, avait des années d’expérience tandis que l’adolescent n’était qu’un novice. Il exulta, sans savoir cependant qu’il avait reçu un coup de main de son maître. Il était persuadé que lui seul avait provoqué cet embrasement. Ethan provoqua aussi la joie de ses amis. La petite Charlie fut très impressionnée. Mais le signal d’alarme de l’hôtel les fit sortir de leurs rêveries. Les adolescents étaient littéralement fascinés par les flammes et seul le bruit désagréable et répétitif de la sirène les sortit de leur transe hypnotique.

-Allons-y ! Dit le professeur. Ne trainons pas ici.

Une fois de plus, ses élèves lui obéirent au doigt et à l’œil et le groupe quitta les lieux.

Ils se rendirent à l’autre bout du centre ville et se plantèrent une nouvelle fois devant les fenêtres d’un hôtel. Stephen Matthews se tourna vers Frances.

-A toi, maintenant !
-Moi ? S’étonna la jeune fille.
-Bien sûr. Pourquoi ? Tu ne veux pas essayer ?

La jeune fille prit cette question pour de la provocation.

-Bah si ! Un peu que je veux essayer !

Le gourou avait réussi son coup. L’adolescente se concentra au plus haut point, à son tour, sur les rideaux des fenêtres du premier étage de l’Executive Hotel Pacific, un hôtel 3 étoiles. Une fois de plus, le maître donna un peu d’aide au pouvoir encore naissant de son élève, avec la voix et l’esprit, et les draperies s’enflammèrent, pour le plus grand bonheur du groupe.

-A mon tour ! Dit Polly.

L’adolescente blonde regarda intensément les rideaux du deuxième étage en ayant en mémoire tous les conseils que Matthews avait donnés à Ethan et Frances. Le feu prit très vite, plus fortement que les autres fois et sans que le professeur n’ait à intervenir. Ce dernier était subjugué par le pouvoir de Polly. Elle était incontestablement son élève la plus douée. Celle qui avait un véritable don pour la pyrokinésie. Pourtant, il avait plutôt en tête d’accentuer son apprentissage sur sa petite sœur, Charlie.

L’alarme incendie les força une fois de plus à s’enfuir. Ils déambulèrent environ trente minutes jusqu’à atteindre un petit parc où ils pouvaient s’assoir. Ils étaient posés sur une balançoire ou une structure de jeu, comme des enfants mais ne s’amusaient pas. Ils discutaient et débriefaient la soirée, riche en émotion et en nouveautés.

-Alors, les jeunes ? Vous avez pensé quoi de ce qui s’est passé ce soir ?
-C’était énorme ! Bien que je n’aie pas encore essayé, j’ai adoré ce que j’ai vu !
-Ça viendra, Kris, ne t’inquiète pas ! Toi aussi tu auras droit à ta formation et à tes petits feux jouissifs ! Et bientôt, aucun de vous n’aura plus besoin de manteau pour déambuler dans la ville.
-Moi ce n’est pas le feu qui m’attire, là-dedans, c’est le pouvoir qui se dégage de cette sensation de création.
-Je vois ce que tu veux dire Frances. Pour toi, le feu n’est pas une fin en soi, ce n’est qu’un moyen. Un moyen de créer quelque chose de nouveau. De donner la vie à quelque chose de beau.
-C’est exactement ça ! Approuva la rouquine.
-Moi, c’est vraiment le feu que j’adore ! Précisa Ethan. Sa couleur, sa chaleur, sa puissance, sa force de création et de destruction !

Matthews fut enchanté des paroles de ses élèves.

-Savez-vous pourquoi vous êtes importants ? Leur demanda-t-il. Important pour moi et pour ce monde.

Les ados se regardèrent interloqués. Le mentor ne fit pas durer le suspens plus longtemps.

-Parce que vous êtes la Génération X. Moi je suis un Baby Boomer. Vous êtes l’avenir mais vous ne voulez pas en faire partie. Vous êtes négatifs quant au futur alors qu’il est censé vous appartenir. C’est pour ça qu’il est vital de vous donner un but ou un pouvoir qui donnera un sens à vos vies. C’est pour ça que je veux vous transmettre mon don et mon savoir. Vos parents étaient trop occupés à panser les plaies de la deuxième guerre mondiale pour avoir un quelconque intérêt pour vous. Vous êtes donc des orphelins de la guerre alors que vos parents sont nés après. Mais ce que je préfère chez vous c’est le cynisme. Vous êtes si jeunes et déjà revenus de tout. C’est si paradoxal que ça en devient beau.

-Moi aussi je veux apprendre ! Lança soudain Charlie.

Elle qui était muette d’habitude surprit tout le monde en ouvrant la bouche sans que personne ne lui demande quoi que ce soit. Matthews prit aussi ce changement d’habitude de la part de la cadette du groupe comme une victoire. Il ciblait et choisissait des personnes les plus jeunes possibles parce qu’ils étaient plus influençables et malléables, avec un fort désir d’indépendance et un sentiment de toute puissance nécessaire à ses desseins. Grâce à l’attitude intéressée de Charlie, il comprit qu’il avait véritablement la bande sous son emprise. Ses yeux s’illuminèrent, au sens propre comme au figuré.

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Message  Humbug Mer 8 Avr 2015 - 10:59

Chapitre 6 « Retour de Flamme »




Downtown Seattle
Dimanche 14 Juin 1992 – 8h30

Mulder et Scully avaient très mal dormi à cause du vacarme incessant des sirènes des alarmes incendies des hôtels tous proches du leur. Sans oublier les sirènes des voitures de police et des camions de pompiers, résonnant toute la nuit dans le quartier de la ville où ils séjournaient. Leur sommeil avait été plus qu’épisodique. Leurs yeux étaient collés et ils avaient la vue panoramique, comme au cinéma. Dana Scully avait du mal à réprouver ses bâillements et Fox Mulder avait l’impression qu’il lui fallait des allumettes pour tenir ses yeux, lui qui, pourtant, n’avait pas besoin de beaucoup de sommeil pour être en pleine forme et réactif sur le plan intellectuel.

Les deux agents les plus spéciaux du FBI devaient rejoindre Brad McCaffrey juste devant un bâtiment qui avait brulé entièrement, le premier de cette triste série d’incendies. Ils lui faisaient face dans un paradoxe absolu. Si petits et si vivants à la fois tandis que cet édifice était aussi gigantesque que mort. C’était un immeuble de bureaux qui avait brûlé tard le soir, il n’y avait donc pas eu de victime. Ils levèrent la tête pour visualiser les dégâts. Plus aucune vitre, des traces noires et une très puissante et envahissante sensation de destruction et d’apocalypse. Le vide en milieu urbain. L’inspecteur du Fire Department arriva tandis qu’ils avaient le menton levé, les salua et leur serra la main.

-Vu vos têtes, je ne vous demande pas si vous avez bien dormi !?!

Les agents le regardèrent avec des yeux inexpressifs et vitreux. On aurait dit que le manque de sommeil n’avait pas de prise sur lui ni son état de santé apparent.

-Nous, ça fait quinze jours et quinze nuits qu’on vit ça.
-Rien que pour ça, il faut qu’on boucle cette enquête, Scully !

McCaffrey emmena les agents du FBI à l’intérieur, les lieux étaient sécurisés. Ils pénétrèrent à l’intérieur du ventre de la bête, au cœur du champ de ruines, éclairés par leurs lampes surpuissantes au xénon. Ils évitèrent des gravas avec le plus grand soin, marchèrent sur d’autres et pouvaient sentir et ressentir le souffre et la fumée qui étaient encore collés aux mûrs.

-Tout ce que vous voyez est dû à de la malveillance humaine, ça ne fait aucun doute ! Lança le jeune éphèbe.
-Vous en êtes sûr ? Ça ne peut pas être dû à un problème électrique ? Demanda Scully.
-Comme dans « La Tour Infernale » ? Aujourd’hui on a des fusibles et des disjoncteurs qui rendent les courts-circuits plus rares qu’à l’époque. Il y a cependant énormément de feux de chantiers dus à des étincelles mais aucun étage n’était en réfection et l’immeuble était flambant neuf, il avait moins de quatre mois. Tout était aux normes et les matériaux utilisés étaient tous de premier choix, d’une haute qualité. Désolé agent Scully mais d’après nos premières constatations, les départs de feu n’ont pas eu lieu près d’une source électrique dans l’immense majorité des cas qui nous intéressent.
-Et un accident ? proposa Mulder. A cause d’une cigarette mal éteinte.
-Il était interdit de fumer dans l’immeuble, quasiment une première en ville. Il y avait des caméras et si un salarié était pris à fumer en cachette, il était licencié sur le champ.
-Et les caméras n’ont rien enregistré ?
-Hélas non, agent Mulder, c’est pour ça que cet incendie, comme les suivants, demeure inexpliqué.
-Où s’est produite la mise à feu ? Demanda la scientifique.
-Ce sont des rideaux qui se sont enflammés au troisième étage. Dans le bureau d’un des dirigeants. L’homme n’est pas fumeur et il n’est pas non plus du genre à faire brûler de l’encens ou allumer des bougies.
-Alors qu’est ce qui a enflammé ces rideaux ?
-D’après ce directeur, qui était resté tard pour travailler et qui était seul dans l’immeuble, ils ont pris feu tout seuls et soudainement, par combustion spontanée.
-Et vous y croyez ?
-C’est possible, agent Scully. La combustion spontanée existe, on l’appelle aussi « auto combustion » mais elle est rare et se produit dans un cadre et dans des conditions particulières.
-Comme quoi ? Voulut savoir Mulder.
- Le papier, par exemple, est capable de s’enflammer tout seul dans une pièce où il fait 233° Celsius et l’huile végétale se met à bruler à 450° Celsius. Ce ne sont que deux exemples.
-Et pour les rideaux ?
-Je vois où vous voulez en venir, dit-il à la scientifique. Mais les rideaux se sont enflammés alors qu’il régnait une température de 22° C dans la pièce comme l’indiquait le thermostat. Et par la suite, le feu a atteint une température de plus de 2000° C. Tout simplement du jamais vu. Pour tous les autres immeubles, le modus operandi était identique. Une draperie aux fenêtres s’est enflammée, le feu s’est répandu très vite et les pompiers ont eu beaucoup de mal à le circonscrire. On estime qu’il faut un verre d’eau pour éteindre un départ de feu dans la première minute, un seau lors de la deuxième minute et une citerne d’eau dès la troisième minute. Voilà la triste loi du feu.

Les agents ignoraient cette dernière information et furent choqués d’apprendre cela.

-C’est donc un homme qui a fait ça ?
-Une ou plusieurs personnes, agent Scully. S’il s’agit d’un seul individu, c’est probablement un pyromane. Je ne pense pas qu’il mette le feu à tous ces bâtiments pour le simple plaisir de les détruire, par vengeance, idéologie politique ou même par appât du gain.
-il y prend donc un plaisir sexuel ? demanda l’ancien profiler.
-Apparemment oui, c’est ce que je pense en tout cas. Pour moi, c’est un cas typique et clinique de pyromanie. Ce type, car les pyromanes sont des hommes dans 90% des cas, est un monomaniaque, un obsédé du feu. Il y trouve une certaine puissance, proche de celle de Dieu car il donne la vie autant qu’il la détruit.
-Mais la pyromanie est une pathologie assez rare il me semble. Précisa Scully.
-C’est pour ça que je pense que nous avons affaire à un seul individu. Si nous avons affaire à plusieurs personnes, cette vague destructrice n’est pas prête de s’arrêter et les victimes vont se multiplier. Pour l’instant il y a eu très peu de morts, mais beaucoup de blessés. Mon intuition me dit que le bilan risque de s’alourdir fortement d’ici peu si on n’arrête pas ce malade.
-Vous avez déjà établi un profil ? Questionna Mulder.
-Le pyromane est donc un homme à 90% et un homme adulte à 98%. Il y en a dans toutes les classes sociales mais, assez bizarrement, les statistiques démontrent que beaucoup sont des instituteurs, des professeurs ou des notaires.
-Pourquoi ça ? L’interrompit Scully.
-Personne n’en a aucune idée, c’est juste un constat à postériori. Nous n’avons pas encore analysé cette donnée.
-Je voyais plutôt les pyromanes comme des gens asociaux, inadaptés et peu éduqués. Dit Mulder. Des lâches du même ordre que ceux qui commencent leur carrière criminelle en torturant les animaux. Les incendies font d’ailleurs partie de la Triade de McDonald, la fameuse trinité des désordres infantiles dont ont souffert la majorité des serial-killers. Un peu comme Otis Toole, le complice d’Henry Lee Lucas.
-C’est exact, agent Mulder, mais dans le cas des pyromanes purs le profile est très différent. L’incendiaire est un pervers et son acte est souvent étudié, prémédité et justifié lors de leur interrogatoire. C’est une personne instruite et dont l’intelligence se situe au dessus de la moyenne. Il fait partie de ce que l’on nomme les criminels organisés et c’est pour ça qu’il est très difficile à appréhender. Il ne témoigne aucun remords pour les dégâts ou les victimes causées. Il ne souffre d’aucune pitié ni de la moindre empathie. Un psychopathe et rien d’autre, voilà ce qu’est un véritable pyromane.
-C’est un bon début de profil, inspecteur McCaffrey, reconnut le spécialiste du FBI. Ça va nous permettre de commencer à travailler, selon nos propres méthodes. Quel est le dernier bâtiment à avoir brulé ?
-Une petite salle de concert. Une étincelle due au court-jus d’un câble de guitare électrique aurait mis le feu aux rideaux qui se trouvaient juste derrière la scène.
-Encore des rideaux ! Fit remarquer Scully.
-Nous voudrions voir ce bâtiment. Demanda Mulder.
-Les lieux ne sont pas encore complètement sécurisés par nos équipes et il existe toujours des risques d’effondrement de la structure, mais avec des casques et en faisant très attention, je pense que je pourrais vous faire entrer. On ne pourra pas rester très longtemps.
-Juste le temps d’observer la scène de crime autrement que sur des photos. Précisa l’agent spécial. C’est tout ce qu’il nous faut.

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Message  Humbug Sam 11 Avr 2015 - 8:13

Chapitre 7 « Charlie »




Mount Baker Boulevard – Seattle – Washington

Frances, Ethan, Polly et Kris étaient encore au lit en ce dimanche matin mais la petite Charlie avait choisi de se lever tôt, de sortir de chez elle par la fenêtre et de rejoindre son nouveau gourou Stephen Matthews. Il voulait son attention beaucoup plus que celle des autres, ayant décelé chez elle quelque chose de très spécial. Ils avaient déambulé pendant plus d’une heure en discutant jusqu’à se retrouver juste devant le lycée du groupe, l’école publique « Franklin High School », au 3013 sud du boulevard. Ils décidèrent de s’assoir devant l’édifice public et le regardèrent tout en parlant.

-C’est ton lycée ? Demanda Matthews.
-Oui ! Répondit l’adolescente timide.
-Il a l’air neuf ?
-Il a été complètement refait car l’ancien bâtiment n’était plus aux normes. Après les travaux, le lycée a rouvert il y a 2 ans.

Matthews opina du chef.

-Tu es en quelle classe ?
-En 9ème !
-Tu t’y sens bien ? A ta place ?
-Ça peut aller.
-Si ça ne va pas, n’hésite pas à le faire savoir à tes professeurs et tes camarades.
-Comment ça ?
-Utilise ton don. Je peux t’aider à l’augmenter de manière exponentielle. Si quelqu’un te pose des problèmes tu pourras les régler sans avoir besoin de tes amis ou de ta grande sœur.
-Mais j’aime beaucoup être avec eux et faire ce qu’ils font.
-Et tu n’aimerais pas être leur chef ?
-Nan ! Pas de chef chez nous. Et puis même si j’avais des soucis avec un prof ou un autre élève, je laisserai couler. C’est la fin de l’année de toute façon et mes amis ont leur bal de promo la semaine prochaine. Après je serai dans une autre classe. Mais je serai toute seule, vraisemblablement. Pour eux, le lycée ce sera fini.

Le gourou, après l’avoir appâtée par le pouvoir, décida de changer de stratégie.

-Tu sais qui tu me rappelles ? Lui dit-il.
-Non.
-Une autre jeune fille qui s’appelle également Charlie. Mais elle, elle appartient à la fiction alors que toi tu es bien réelle. C’est Charlie McGee, l’héroïne du roman de Stephen King « Firestarter » sorti en 1980. Tiens, d’ailleurs, c’est marrant, son créateur s’appelle Stephen, tout comme moi alors que sa création, celle qu’il a façonné et modelé, s’appelle Charlie, exactement comme toi.
-Oui c’est drôle. Mais je n’ai pas lu ce roman. Ça parle de quoi ?
-D’une fille comme toi. Qui a un don. Et qui est seule. La petite Charlie manifeste depuis qu’elle est toute petite un don de pyrokinésie. C'est-à-dire que des objets s’enflamment autour d’elle, inexplicablement, surtout quand elle est en colère ou apeurée.
-Elle a suivi la formation des Yogi, comme vous ?

Matthews éclata de rire.

-Non, elle n’a jamais été au Tibet et n’a pas été initiée au Tumo. En fait, ses parents ont accepté d’être les cobayes d’un étrange produit gouvernemental et se sont rencontrés à cette occasion. Andrew, son père, a développé, suite à cela un pouvoir de suggestion et Vicky, sa mère, un don mineur de télékinésie. Ils ont été surveillés pendant des années par une officine gouvernementale secrète nommée La Boite qui s’intéresse fortement à la petite Charlie. Vicky meurt et Charlie est enlevée par des agents de La Boite mais Andrew réussit à récupérer sa fille grâce à son pouvoir. Suite à cela le père et la fille sont en cavale. Tu aimerais que je sois Andrew et que tu sois ma Charlie ?

L’adolescente le regarda de travers.

-J’ai déjà un père. Et j’ai une mère aussi. Et une sœur.
-Je le sais mais je parlais métaphoriquement. Je peux être ton père spirituel, ton professeur particulier.

Charlie eut un léger sourire.

-Je n’ai plus besoin de professeur.

Matthews fut très étonné.

-Comment ça ?
-Regardez cette poubelle ! Dit-elle.

Le quadragénaire grisonnant obéit et vit une poubelle toute prête d’eux s’enflammer dans la seconde. Il était abasourdi par les pouvoirs de cette jeune fille qu’il ne connaissait que depuis 36 heures, alors qu’il lui avait fallu plusieurs années avant d’enflammer le moindre bout de papier par la pensée. Mais la démonstration de force n’était pas finie pour autant.

-Vous trouvez que cette poubelle là est trop proche pour que ça vous impressionne ? Pas de problème, je vais en allumer une un peu plus loin.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Un récipient à ordures un peu plus lointain s’enflamma, puis un autre, et un autre, et encore un autre, formant une guirlande luminescente le long du boulevard. La mâchoire de Stephen Matthews se décrocha littéralement.

-Vous voyez ! Je n’ai plus besoin de vous et de vos conseils. Et je n’ai même pas besoin d’être en colère ou d’avoir peur. Alors laissez-moi tranquille. Moi et mes amis !

La détermination de la gamine blonde stupéfia le professeur, qui pensait avoir de l’emprise sur elle et qui venait de se faire congédier manu-militari.


Dernière édition par Humbug le Mer 15 Avr 2015 - 6:44, édité 1 fois

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Message  Humbug Sam 11 Avr 2015 - 8:16

Chapitre 8 « Yoga Tumo »



Dans l’après-midi, Les agents spéciaux et l’inspecteur McCaffrey avaient rejoint la petite salle de concert détruite par le feu de Stephen Matthews. Ils portaient tous les trois, sur la tête, un casque de protection, obligatoire lorsque l’on est sur un chantier non sécurisé et qu’il existe des risques d’effondrement de la charpente métallique du bâtiment. L’agent Scully regarda autour d’elle, dépitée.

-A part une maladie mentale, qu’est ce qui peut pousser quelqu’un à agir de la sorte et à détruire tous ces bâtiments ?
C’était une question à moitié rhétorique mais Brad McCaffrey répondit dans la seconde.
-L’ego, agent Scully !
-Pardon ? Demanda l’agent rousse.
-Un ego surdimensionné et une profonde envie de célébrité. Une telle motivation remonte à l’antiquité.

La physicienne et médecin le regarda avec des yeux interrogateurs. Il poursuivit.

-Erostrate a incendié le Temple d’Artémis à Éphèse en 356 avant Jésus Christ, vraisemblablement le jour de la naissance d’Alexandre le Grand, uniquement pour être célèbre et entrer dans l’histoire. Interrogé, il a avoué son mobile sous la torture. Les Éphésiens ont alors interdit qu’on cite son nom, sous peine de mort.
-L’écrivain français Jean-Paul Sartre en a parlé dans son recueil de nouvelles « Le mur » en 1939, coupa Mulder. Un de ses personnages dit qu’il connait Erostrate, cet homme qui n’a rien trouvé de mieux que d’incendier l’une des sept merveilles du monde pour acquérir la célébrité. Un autre lui demande alors si il connait le nom de l’architecte de l’édifie majestueux et comme il ne le connait pas, l’autre lui répond…
-…Vous voyez que ce n’était pas un si mauvais calcul ! Continua McCaffrey.

Scully écoutait attentivement les deux hommes.

-Mais si notre incendiaire avait fait ça pour la célébrité, il aurait revendiqué ses crimes ? Il aurait envoyé des lettres ou se serait fait arrêter exprès.
-C’est exact. Et c’est justement pour ça que je pense que, dans ce cas précis, c’est un pyromane pur et dur. Un malade du feu. Mais il atteint un but en brûlant tous ces bâtiments. Pas forcement auprès d’inconnus. Il doit démontrer à quelqu’un sa toute puissance, je ne le vois pas agir seul et uniquement pour son bien être personnel. Peut-être le fait-il pour impressionner une femme ou un petit frère ? Le fait que ce soit une salle de concert et donc un lieu fréquenté par des jeunes peut nous aiguiller sur son profil. Il doit être prof ou quelque chose comme ça. En tout cas, il se voit comme tel et il est venu ici car son ou ses élèves fréquentent ce lieu. Plusieurs témoins ont déclaré avoir vu un homme qui n’avait pas du tout l’air grunge. Un type complètement décalé et qui n’avait rien à faire là, d’après eux. Il était beaucoup plus âgé que les autres, bien habillé et n’était vraisemblablement pas dans cette salle par amour des riffs de guitares saturées.
-Un homme de gout, sans doute ! Lança ironiquement l’agent Mulder. Vous l’avez retrouvé ?
-Hélas non ! Aucune trace. Et puis tout cela ne résout toujours pas le mystère problématique de la mise à feu.
-Vous n’avez toujours pas trouvé comment il allume ses feux ? Demanda Scully.
-Non, toujours pas. On n’a pas retrouvé d’accélérateur non plus. Aucun carburant, pas plus que d’allumette. Bref, cet homme n’utilise que l’air ambiant ainsi que ce qui se trouve dans un lieu et qui est inflammable pour le détruire. C’est pour ça qu’il commence par mettre le feu aux rideaux. Le reste suit. Le lit, la peinture ou le papier peint, le bureau et tous les meubles. Malgré tout, on ignore comment il procède pour allumer les draperies et c’est un mystère encore insoluble pour l’instant. Il n’était pas dans le bureau du directeur dans le premier immeuble incendié sinon quelqu’un l’aurait vu. Il n’était pas non plus dans les chambres d’hôtels où ont commencé les autres feux, les trois quart étaient inoccupées et puis ces chambres sont fermées à clé et verrouillées. Quant à cette salle de concert, le feu s’est déclaré sur scène, juste derrière la guitariste, et personne n’a vu quiconque monter sur les planches, à aucun moment.
-A moins que notre homme ne procède à distance ! Proposa Mulder.
-Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? Demanda McCaffrey.
-Mais par la pensée. Par télékinésie. Dans ce cas là, on dit pyrokinésie. Le pouvoir de déclencher le feu par la seule force de sa volonté.
-Mais c’est impossible ! Objecta Scully. C’est scientifiquement une aberration.
-A moins d’une mutation. Proposa le jeune enquêteur.
-Il n’y en a même pas besoin, Précisa l’agent du FBI. Il suffit d’être initié.

Sa partenaire le regarda de ses yeux pleins de points d’interrogations. Et comme d’habitude, il décrypta ce regard et poursuivit.

-Il existe une discipline Tibétaine très ancienne qui s’appelle le Yoga Tumo. C’est une recherche de la chaleur intérieure du corps. C’est comme ça que les moines se réchauffent dans l’Himalaya, à plus de 6000 mètres d’altitude. Des scientifiques ont pu observer des feuilles de papier posées sur ces moines prendre feu instantanément. Certains témoins ont aussi déclaré avoir vu ces hommes, en tailleur et nus dans la neige, entourés d’une aura de feu. En s’approchant, ils ont ressenti une chaleur très intense.
-Mulder, c’est une chose de créer de la chaleur avec son corps et une autre de projeter ce feu intérieur à plusieurs dizaines de mètres.
-Je le sais. Je pense que notre homme est passé maître dans l’art de la pyrokinésie. Ou alors il a subi une mutation génétique qui a révélé son pouvoir. Je ne vois pas d’autre explication.

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Message  Humbug Mer 15 Avr 2015 - 6:41

Chapitre 9 « Prom Night »




Franklin High School - Seattle - Washington
22h13

Le thème de la soirée était « Crépuscule à Paris ».

Le gymnase du lycée avait été décoré avec des draperies et du papier crépon à dominante rose et bleu. Il était méconnaissable, même pour les membres de l’équipe de basket qui y avait passé près d’une dizaine d’heures par semaine durant l’année. Des centaines de ballons multicolores couvraient la moindre parcelle de l’endroit. Les élèves étaient tous habillés en smoking et en robe du soir, avec un bouquet de fleurs au poignet pour les filles. Les adolescentes étaient, pour la plupart, coiffées et maquillées comme si c’était leur mariage. Traditionnellement le Bal de Promo avait lieu à la fin d’un cycle pour marquer son achèvement. Le plus important était celui du lycée car les diplômés pouvaient choisir d’entrer dans le monde du travail ou continuer leurs études à l’université et donc quitter leur petite ville dans de nombreux cas. Cette fête faisait office de « dernier adieu » pour tous les élèves. Une tradition très vivace aux États-Unis et au Canada, bien qu’originaire de France, un pays où elle était tombée en désuétude, tout comme la cérémonie de remise des diplômes, après les évènements de Mai 1968.

Suite aux feux de poubelles signalés juste en face du lycée peu de temps avant, les autorités avaient placé deux policiers à la fête. Un agent dans la salle et un autre au niveau de l’entrée. Une manière de rassurer les adolescents mais aussi leurs parents. Il y avait aussi des chaperons et des chaperonnes à la soirée. En fait des parents volontaires qui surveillaient les participants. Principalement, ils veillaient à la bonne tenue de la fête et à ce que les jeunes ne boivent pas d’alcool, car aux États-Unis, la consommation n’était légale qu’à partir de 21 ans.
Le gymnase transformé en salle de réception était plein comme un œuf de tous ces jeunes gens parfaitement apprêtés. Cette fois là, seuls les élèves de Terminale avaient été conviés mais il arrivait que les élèves de Première fussent aussi de la fête. Les élèves de seconde pouvaient aussi venir mais seulement s’ils étaient accompagnés d’un Terminale. L’entrée était payante et moins chère pour les couples que pour les gens seuls. Tout un cérémonial se devait d’être respecté à l’arrivée des couples qui défilaient sur un tapis rouge à l’annonce de leur nom. Des tas de photos étaient prises. Des souvenirs pour toute une vie. L’achèvement mais aussi la quintessence des années de lycée qui cristallisait souvent toutes les attentes et les craintes des participants.

Les adolescents étaient avant tout là pour faire la fête et comptaient bien profiter de cette ultime soirée ensemble en dansant et en s’amusant. Après le bal officiel, certains avaient même prévu un « after » où ils comptaient emmener de l’alcool en cachette de leurs parents. Cette pratique était aussi traditionnelle que le bal de promo en lui-même.
Moins de trente minutes plus tôt, on avait élu le roi et la reine de la promo. On était à Seattle en 1992 et le Prom King et la Prom Queen n’avaient pas été le Quarter Back de l’équipe de Football, ni sa petite amie, la capitaine des cheerleaders. Le roi élu était le chanteur grunge d’un groupe formé au lycée, Paul Lynch, et sa petite amie Courtney avait été élue Prom Queen. C’était d’ailleurs le groupe du jeune homme qui assurait l’ambiance de la soirée.
Les chansons du groupe « Nirvana » étaient largement représentées, surtout après le succès phénoménal et mondial de leur album « Nevermind ». Au moment où Paul Lynch entonnait « About A girl ». Frances se retourna vers son cavalier.

I need an easy friend (J’ai besoin d’un ami facile)
I do ... with an ear to lend (Oui…Avec une oreille à prêter)
I do ... think you fit this shoe (Oui…Je pense que tu es la personne qui convient)
I do ... won't you have a clue (Oui…Mais n’auras-tu pas une preuve ?)

I'll take advantage while (J’en profiterai quand…)
You hang me out to dry (Tu me serres fort dans tes bras)
But I can't see you every night (mais je ne peux pas te voir tous les soirs)
Free (Gratuitement)
I do (Et oui)

-Putain ! J’adore cette chanson ! S’exclama la jeune rouquine.

Elle commença à entonner et à danser avec son petit ami Ethan. Mais le garçon n’était pas dans l’ambiance, il avait l’air d’une humeur négative, contrarié, prêt à sauter à la gorge de n’importe qui. Frances l’embrassa pour lui redonner du baume au cœur. Elle n’avait aucune idée de ce qui l’avait mis d’une humeur aussi massacrante ni ce qui avait causé une telle négativité. Polly le regardait tout en dansant avec Kris, inquiète, elle aussi. Elle avait l’impression qu’au moindre prétexte, son ami pouvait partir au quart de tour et tout détruire autour de lui.

Charlie n’était pas là. D’une part elle n’était pas conviée à cette réception, étant trop jeune, mais en plus, elle s’était un peu disputée avec les autres à cause de Stephen Matthews. Elle leur avait dit qu’il souhaitait uniquement avoir l’emprise d’un gourou sur eux mais les autres ne l’avaient pas crue. Elle l’avait percé à jour du haut de ses quinze ans. Les autres avaient revu l’ancien alpiniste et il avait continué à leur enseigner son art de faire naitre et contrôler le feu où ils le souhaitaient. Tous les quatre avaient déjà fait beaucoup de progrès, mais Polly était toujours la meilleure et aucun n’arrivait à la cheville de Charlie. Une énigme pour Matthews que ces jeunes soient aussi doués et surtout aussi vite. Il avait eu un don pour choisir précisément ces adolescents parmi toute cette foule. Les moines avaient dû aussi lui transmettre une espèce d’intuition qui détectait le potentiel pyrokinétique de chaque personne.
Le mal être d’Ethan allait de mal en pis au fil des minutes et même des secondes. Soudain, l’étincelle qui devait embraser la soirée se produisit. Un sportif blond et large d’épaules interrompit le couple et demanda une danse à Frances. C’était le moment des slows et le groupe de Paul lynch, « Dumpster », venait de plaquer les accords de « Something in the way », la dernière chanson de l’album « Nevermind ». La voix du chanteur entonna le début des paroles.

Underneath the bridge (Sous le pont)
The tarp has sprung a leak (Une fuite jaillit de la bâche)
And the animals I've trapped  (Et les animaux que j’ai pris au piège)
Have all become my pets (Sont tous devenus mes animaux domestiques)
And I'm living off of grass (Je me nourris d’herbe)
And the drippings from the ceiling (Et des gouttes d’eau qui tombent du plafond)
It's okay to eat fish (D’accord pour manger du poisson)
'Cause they don't have any feelings (Parce qu’ils n’ont pas de sentiments)

La jeune fille refusa, en grande partie à cause de la mauvaise humeur d’Ethan, mais le sportif insista, lourdement.
Ethan explosa littéralement de colère sous les yeux de ses amis et de tous les invités.

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Message  Humbug Mer 15 Avr 2015 - 6:43

Chapitre 10 « Arrestation »



Une lueur enflamma son regard noir. Il se retourna vers le jeune sportif et les vêtements de ce dernier prirent feu sous les regards apeurés de l’assistance. Les autres élèves étaient terrifiés par le spectacle. Ethan, lui, ne jubilait même pas de son forfait, il était juste dans une colère noire mais sans aucune raison apparente. L’invitation à danser qui avait mis le feu aux poudres n’avait même pas été irrespectueuse. Le problème n’était pas là. Le jeune homme possédait un pouvoir qui l’apparentait à un Dieu et il avait bien l’intention de s’en servir. Il était le moins équilibré des membres du groupe, le plus fragile. Le genre de personne qui ne devait précisément pas avoir un pouvoir tel que celui-là. Une personne aussi émotionnellement instable que lui ne devrait jamais avoir la moindre responsabilité ni le moindre don qui le placerait au dessus des autres car il ne le méritait pas.

Les parents étaient aussi apeurés que les élèves mais ils les protégeaient et faisaient bloc devant et derrière eux quand ils s’enfuirent du gymnase. Les filles hurlaient et la peur la plus profonde se lut sans peine dans les yeux de tous les adolescents. Il y eut la même panique que dans la salle de concert. Le sportif était en train de brûler vif, comme une sorcière sur un bucher, alors que son seul crime avait été d’adresser la parole à Frances.

Le policier qui était dans la salle dégaina son arme, visa Ethan et s’approcha de lui tout doucement, avec la plus grande prudence.

Son coéquipier, qui était à l’extérieur, vit plus de deux-cent personnes vider les lieux en quelque secondes sans comprendre pourquoi. Il eut l’intuition qu’il se passait quelque chose de grave et appela du renfort par talkie-walkie. Il pénétra dans le bâtiment et les dernières personnes qu’il croisa en train de sortir furent Polly, Frances et Kris. Au début, Polly voulait rester pour raisonner son ami mais Kris l’avait convaincue de partir sous peine d’être arrêtés aussi. Après tout, eux aussi avaient incendié des immeubles. Ils étaient tous des pyromanes et des incendiaires.
L’alarme incendie s’était déclenchée et il comprit pourquoi tout le monde s’était enfui en courant. Mulder, Scully et McCaffrey étaient au central du Fire Department et attendaient ce genre d’alarme pour coincer leur homme. C’était enfin leur chance. Ils se précipitèrent vers le gymnase de la Franklin High School avec l’ultime espoir d’empêcher ce psychopathe de nuire. Suite aux multiples feux de poubelles qui avaient eu lieu juste devant le lycée, les lieux étaient déjà sous très haute surveillance. En effet, McCaffrey et les agents spéciaux avaient remarqué que beaucoup de feux avaient été déclarés à West Seattle depuis une semaine, le quartier avait donc été bouclé et les renforts arrivèrent très vite au gymnase.

Trois brigades de pompiers arrivèrent aussi sur les lieux car l’enquêteur local avait prévenu ses amis que si un édifice brulait ce soir, ce serait à cause de leur incendiaire. La réaction devait donc être proportionnelle au problème. C’est-à-dire, démesurée.

Le policier tenait l’adolescent en joue mais ce dernier ne bougeait pas. Il montrait juste son énervement par des haussements d’épaules non maitrisés.

L’autre policier entra dans la grande salle et ils étaient à présent deux à menacer l’adolescent de leurs armes.
Soudain, les guirlandes s’enflammèrent. Les policiers paniquèrent un peu à cause de ces nouveaux feux mais réagirent au mieux.

-Bouge pas et arrête ça tout de suite. Mains en l’air, sinon je tire !

Ethan comprit soudain que le policier ne bluffait pas. Lui qui venait juste d’acquérir les pouvoirs d’un Dieu ne pouvait pas mourir à 18 ans sous les balles d’un policier, ça aurait été trop bête. D’autant que le feu gagnait de plus en plus de terrain. La situation devenait urgente. Il leva les mains et se laissa arrêter par les policiers. L’un d’eux lui lut ses droits pendant que l’autre l’emmenait dehors. En sortant, les trois hommes croisèrent des pompiers qui entraient dans le bâtiment pour vérifier qu’il était bien vide. Une brigade avait déjà commencé à arroser l’édifice pour éviter que l’incendie s’étende au reste du lycée.

Les enquêteurs arrivèrent au moment où les policiers sortirent avec Ethan. Deux inspecteurs du SPD étaient déjà là, l’inspecteur principal Bob Bletcher et son adjoint l’inspecteur Giebelhouse. Deux hommes grands et massifs, avec les cheveux grisonnants et légèrement dégarnis. Ils affichaient aussi tous les deux cet embonpoint caractéristique des hommes ayant dépassé la quarantaine et s’adonnant parfois au péché de gourmandise. Les agents du FBI se précipitèrent vers les deux policiers en uniformes et l’adolescent devant les yeux circonspects des deux inspecteurs, se plantèrent devant les trois hommes et dégainèrent leurs badges. En même temps, Fox Mulder regardait les flammes gigantesques s’échapper du gymnase et eut un léger vertige. Il se promit intérieurement que, la prochaine fois qu’ils auraient une enquête liée au feu ou à un incendiaire, il parlerait de sa phobie à Scully. Il fallait absolument qu’il le fasse.

-C’est ce garçon ? Demanda l’ancien profiler.

Le policier qui le tenait opina du chef.

-Il y a un truc qui cloche ! Dit McCaffrey.
-Quoi ? S’étonna Scully.
-Je ne sais pas trop. Une intuition. De toute façon, on va l’emmener au central pour l’interroger. Ce gamin va tout nous dire s’il ne veut pas finir au bout d’une corde.

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Message  Humbug Sam 18 Avr 2015 - 6:21

Chapitre 11 « Interrogatoire »




Seattle Fire Department.

Mulder et Scully avaient autorisé l’inspecteur McCaffrey à emmener Ethan Rom au centre d’enquête sur les incendies plutôt qu’au bureau local du FBI car d’après eux, l’enquêteur le méritait. C’était son enquête, son suspect. Eux n’avaient fait que lui donner un petit coup de main, c’était normal qu’il interroge le garçon dans ses locaux et non dans ceux du FBI.

Contrairement à ce qui se faisait habituellement, ils étaient tous les trois dans la boite face à l’adolescent alors que le protocole prévoyait un maximum de deux enquêteurs avec un suspect pour l’interrogatoire. De plus la présence d’un seul policier permettait de créer une connivence favorable aux confidences. Mais ce cas était différent. Le suspect était jeune et les agents avaient la ferme intention de l’impressionner pour qu’il passe à table. Et ils n’étaient pas trop de trois pour faire parler un garçon à peine majeur qui venait de tuer l’un de ses camarade d’une des manières les plus atroces qui soit et de mettre le feu au gymnase de son lycée.

Il était assis face aux trois enquêteurs, seul. La loi lui prévoyait un avocat mais il n’en avait pas voulu, du moins pour l’instant. Cette discussion plus ou moins informelle faisait office pour lui de revendication de ses crimes. Il n’avait pas l’intention de les cacher, il voulait vraiment tout leur dire. Cela allait faciliter grandement leur travail. Pour éviter tout feu inopiné, il n’y avait pas de rideau dans la pièce et le papier était proscrit.

Scully était assise en face de lui. Mulder et McCaffrey étaient debouts, de par et d’autre de Scully. Le tout jeune enquêteur commença les hostilités.

-Les policiers qui t’ont arrêté nous ont dit que les guirlandes en papier crépon avaient pris feu toutes seules.
-C’est possible ! Répondit malicieusement Ethan.
-Comment tu as fait ?
-Magie, Magie !
-Écoute ! Coupa Mulder. On n’a pas vraiment le temps de te laisser jouer au con. Le gymnase est toujours en train de brûler à l’heure qu’il est. Tous les dégâts te sont imputables et si tu n’es pas condamné à mort pour le meurtre de ton camarade, tu passeras le reste de ta vie en prison et tu devras payer les pots cassés.
-Sachant que si tu n’es pas solvable, ce sont tes parents qui vont devoir casquer. Ajouta McCaffrey. Tes grands parents, ton petit frère, tes oncles et tantes. Et puis tu vas devoir payer pour tous les incendies de la ville.

Ethan était résigné. Écœuré aussi qu’on lui impute des crimes dont il n’était pas responsable. Il voulait être connu et reconnu pour ses méfaits et non ceux des autres.

-OK ça va. J’ai compris. Qu’est-ce que vous attendez de moi ?
-Ça fait bientôt trois semaines que des incendies ravagent la ville. Et tous les trois on pense que tu n’es pas tout seul en cause.
-Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
-Ton profil. Dit Mulder.
-C'est-à-dire ?
-Celui d’un lycéen très ordinaire. Trop ordinaire.
-Et alors ?
-Bah nous pensons tout simplement qu’il y a quelqu’un d’autre derrière tout ça, quelqu’un de plus vieux.
-D’après vous je n’ai pas le profil du pyromane ?
-Non ! Enchaina McCaffrey. Par contre, tu as le profil du bon mouton qui pourrait suivre un vrai pyromane.
-Si vous nous donnez le nom de celui qui tire les ficelles, vous pouvez espérez la clémence du jury. Tempera Scully.

Ils utilisaient la technique éprouvée des « Good cops-Bad cops ». Mulder et McCaffrey jouaient les méchants tandis que Scully était la gentille. Les deux hommes lui parlaient sèchement pour l’impressionner et la jeune femme s'adressait à lui plus posément et lui montrait un certain respect pour créer un lien.

-Lâchez-vous. Vous pouvez nous dire son nom. De toute façon, on sait que c’est lui le responsable, il ne nous manque que son identité et on finira bien par la découvrir.

Le jeune homme leva les yeux au plafond et réfléchit un instant.

-D’accord, je vais tout vous dire. Mais j’en ai rien à foutre de votre clémence du jury, c’est juste que je ne veux pas payer pour les autres.
-Qui ça ? Les autres ? Demanda Scully.

Ethan se balança sur sa chaise. En arrière.

-Celui que vous recherchez s’appelle Stephen Matthews. C’est lui votre pyromane.

Scully regarda Mulder, satisfaite d’avoir déjà le nom du psychopathe responsable des incendies criminels secouant la ville depuis environ vingt jours.

-Continuez ! Dit-elle. Comment l’avez-vous connu ? Où habite-il ?
-Doucement chérie ! Une seule question à la fois. Je ne sais pas où il habite. Ce mec est un nomade. Il a mis le feu à tellement d’hôtels que si vous commencez par ceux qui n’ont pas brulés, vous finirez par le trouvez.
-Il n’est pas de la ville ?
-Non. C’est un étranger, un voyageur. Un peu comme Bruce Banner dans la série « L’incroyable Hulk ». Il suit le courant.
-Alors comment tu l’as connu ? Insista le jeune enquêteur de Seattle.
-A un concert. Vendredi Dernier.
-Les Bikini Kill ?
-Yes !
-C’est lui qui a mis le feu à la salle ?
-Je n’y avais jamais pensé mais oui, c’est très probable que ce soit lui qui ait mis le feu vu que c’est à cette occasion qu’il est venu à notre rencontre. Il en a bien profité l’enfoiré, il nous a bien eus.
-Qui « nous » ? Demanda Scully.
-J’étais avec des potes au concert. Et avec ma petite amie.
- Dis-nous tout ! lui ordonna Mulder.
-On était cinq, OK. Moi, ma petite amie Frances, mon pote Kris et sa copine Polly.

Il marqua un temps d’arrêt.

-Qui est la cinquième personne ?
-Ça je le dirais à personne et pour rien au monde, jolie rouquine. Tu peux me promettre toutes les remises de peine que tu veux, cette personne n’a jamais mis le feu à quoi que ce soit avec moi alors je refuse de la mêler à ça.
Il voulait tout balancer mais tenait à protéger la petite Charlie. Pour lui, c’était juste la petite sœur de Polly qui trainait avec eux mais elle n’avait rien à voir dans les incendies. Il ne savait pas qu’elle possédait un don exceptionnel de pyrokinésie et que c’était elle qui avait enflammé toutes les poubelles de la rue de son lycée le dimanche précédent.
-OK, comme tu veux ! Dit Mulder. Ils ont un nom tes amis ?
-Frances McMahon, Polly Youngblood et Kris Cartwright.
-Une adresse ?
-Vous avez un bout de papier ?
-Très spirituel !

Mulder ne se laissa pas avoir par le stratagème de l’adolescent.

-Mais au fait, continua-t-il. Il y a un truc que je ne comprends pas. Comment vous vous y prenez pour la mise à feu.
-Ça, il faut demander aux moines tibétains.
-Par le Yoga Tumo ?
-Vous connaissez ce truc là ? Matthews nous a dit que c’était une discipline secrète.
-Pas si secrète que ça apparemment.
-Ce mec, Stephen Matthews, il est prof de méditation. Il nous a enseigné sa technique. Mais la plus douée d’entre nous est assurément Polly. Une vrai petite pyromane en herbe.

Ethan avait dit cette dernière phrase avec un large sourire.


Dernière édition par Humbug le Mer 22 Avr 2015 - 20:39, édité 2 fois

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Message  Humbug Sam 18 Avr 2015 - 6:37

Chapitre 12 « Descentes »




West Marginal Way - Seattle - Washington
7h02

Ethan Rom avait fini par donner les adresses de ses complices et amis. Ils habitaient tous dans le même quartier, car ils étaient avant tout des amis d’enfance qui se connaissaient depuis l’école maternelle. Leur quartier se situait au nord de l’aéroport de Seattle-Tacoma et à l’ouest de la Duwamish River.

Les vingt-quatre officiers du SWAT de Seattle, l’unité de police « Special Weapons And Tactics » avaient été déployés aux trois adresses des adolescents qui n’habitaient qu’à quelques mètres les uns des autres. Trois groupes de huit agents chacun, tous équipés de casques, de lunettes de protection, de gilets pare-balle, d’une liaison radio et armés de fusils à pompe calibre 12 chargés à la chevrotine, d’un Glock, d’un Sig Sauer ou d’un Beretta.

Les trois groupes avaient pris position autour des maisons des adolescents. Ils étaient déployés et prêts à l’assaut. Le jour venait de se lever sur la ville et les officiers comptaient prendre les jeunes incendiaires au saut du lit.

Le premier groupe était à la porte des MacMahon, la famille de Frances, tandis que le groupe deux était juste devant la maison des Cartwight, la famille de Kris et sous le commandement de Brad McCaffrey. Le groupe trois, celui qui devait arrêter Polly Youngblood était commandé par Mulder et Scully.

Au même moment, à la même seconde, le lieutenant Smith, le plus gradé de cette unité d’élite, donna l’ordre à ses trois groupes d’assaut d’attaquer.

-Go, Go, Go !!!!

Les officiers s’exécutèrent et commencèrent par défoncer les portes. Ils investirent les lieux à toute vitesse et prirent possession de l’espace en un temps record.

Un brouhaha indescriptible accompagna le cassage des portes d’entrée. Les parents des jeunes gens ne comprenaient pas ce qui se passait. Le père de Kris brandit une bâte de baseball, croyant être cambriolé.

-Ne bougez pas monsieur, c’est la police ! Lui dit un des membres du SWAT.

Les trois adolescents dormaient tous à l’étage, chacun dans leur chambre. Les officiers gravirent les marches quatre à quatre et entrèrent dans les chambres.

Le premier groupe arrêta Frances sous les yeux horrifiés de sa mère. Elle se laissa faire même si la couverture sur son lit prit feu quand les officiers du SWAT lui passèrent les menottes. Heureusement, ils avaient anticipé la situation en emportant avec eux un extincteur. Le feu de couverture fut éteint immédiatement.

Le groupe deux fut aussi efficace chez Kris. Son père baissa sa bâte de baseball très vite, dès qu’il comprit qu’il avait affaire à la police. Sa femme l’avait rejoint, ainsi que Tom, le frère cadet de l’adolescent. Son grand frère s’était fait passer les menottes et emmener sous ses yeux par les hommes de Brad McCaffrey. Kris avait un petit sourire énigmatique devant l’enquêteur du Fire Department.

Dans la maison de Polly et sa famille, Scully et Mulder brandissaient leur arme habituel, un Smith&Wesson 1056 de calibre 9mm. La jeune fille fut elle aussi arrêtée sous les yeux de sa famille. Ses parents furent choqués par cette intrusion du SWAT et des agents du FBI. Et puis ils ignoraient ce que la police pouvait bien vouloir à leur fille.

-Qu’est ce qui se passe ? demanda la mère de Polly. Qu’est ce qu’elle a fait ?
-Elle est accusée de destructions d’immeubles par incendies volontaires ! Précisa Mulder.
-Oh mon Dieu !

Sa mère n’en croyait pas ses oreilles.

Scully était seule dans sa chambre et regardait l’univers de cette adolescente, en apparence très ordinaire, à la recherche d’un indice pour retrouver le vrai responsable des incendies. Quelques peluches, des posters de Kurt Cobain et de Nirvana, de Pearl Jam, SoundGarden et de son leader Chris Cornell, des disques compacts, quelques livres d’école et des bougies. Rien de très original. Soudain, les posters s’enflammèrent tous seuls tout autour d’elle alors que l’adolescente était au rez-de-chaussée, menottée et surveillée par plusieurs agents du SWAT. Ses yeux pers devinrent dorés à cause du reflet des flammes et elle ressentit instantanément la chaleur. Elle s’empara de la couverture sur le lit de la jeune fille et tenta d’éteindre l’incendie toute seule. Les flammes la léchaient et l’encerclaient. Tout en tentant de les étouffer avec la couverture, elle reculait pour sortir de la chambre. Elle réussit et eut l’excellent réflexe de refermer la porte derrière elle.

-A l’aide ! Hurla-t-elle.

Des pompiers qui accompagnaient les agents avaient compris la menace et gravirent les escaliers quatre-à-quatre. Eux étaient équipés pour lutter l’incendie. Mulder était face à l’adolescente et il était très inquiet pour sa partenaire. Pourtant, il ne bougea pas, il fallait qu’il surveille la jeune fille. Son regard faisait des allers-retours incessants entre le sommet des escaliers et l’adolescente qu’il scrutait pour vérifier la moindre manifestation d’émotions. Il ne perçut absolument rien.

Scully avait le visage noirci par les fumées. L’un des pompiers s’approcha d’elle pour s’assurer qu’elle allait bien.

-Oui, ça va ! Le rassura-t-elle.

La scientifique descendit l’escalier en titubant légèrement pour rejoindre son partenaire et la jeune suspecte.

Elle avait les menottes attachées dans le dos et faisait face aux deux agents spéciaux.

-Où est Stephen Matthews ? Demanda Scully, les yeux clairs perçant au travers de son visage obscurci.

L’adolescente eut un petit sourire et ses yeux s’illuminèrent.

-Vous ne l’attraperez jamais. Ce mec est un courant d’air. Il bouge sans arrêt. Je suis sûre qu’il est déjà loin. Je suis sûre aussi qu’il a déjà de nouveaux élèves. Et ils vont tous réduire le monde en cendres.

Scully était énervée par l’attitude de la jeune fille. Elle avait vraiment le regard et le discours d’une adepte fanatisée par son gourou.

-Emmenez-la !

Les officiers lui obéirent. Avant de sortir, menottée, elle regarda sa petite sœur Charlie et Mulder remarqua cet échange de regards, très lourd de sens. Les agents fédéraux n’avaient aucun soupçons quant à la participation de la petite mascotte à leur groupe d’incendiaires.

-Ça va, Scully ?

-Oui ! Répéta-t-elle pour la deuxième fois, essoufflée par l’effort qu’elle venait de fournir et ressentant encore les effets de la chaleur intense qui l’avait frôlée de près.

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Message  Humbug Sam 18 Avr 2015 - 6:43

Chapitre 13 « Eternal Flame »




Londres - Angleterre
20h24

Après un arrêt de plusieurs jours à Philadelphie, en Pennsylvannie, où il avait brûlé une dizaine d’immeubles en moins d’une semaine, Stephen Matthews quitta les Etats-Unis pour l’Angleterre. Son nom était blacklisté de toutes les compagnies aériennes et il était activement recherché mais cela ne l’arrêta pas. Il devait voyager sous un autre nom, soit grâce à un faux passeport, soit parce que Stephen Matthews n’était pas son vrai nom.

Il avait atterri à l’aéroport d’Heathrow sans aucun bagage puis s’était rendu au cœur de Londres où il avait loué une chambre d’hôtel non loin de Piccadilly Circus. Il était ressorti après avoir pris une douche pour manger un morceau.
Il faisait très sombre et il pleuvait sur la capitale anglaise

Après un diner léger, il s’était rendu dans un petit pub et il était passé devant la fontaine dédiée à Lord Shaftesbury ainsi que devant la statue en bronze Horses of Helios.

Le petit bar londonien était peuplé de quelques habitués seulement dont une prostituée blonde en robe rouge attablée et un jeune homme brun, esseulé et accoudé au zinc.

L’homme avait l’air jeune, vingt-cinq ans tout au plus. Ses cheveux étaient donc bruns et courts, de plus il portait un bouc. Il était de taille et de corpulence moyenne, faisant à peine moins d’un mètre quatre-vingt, et il avait les yeux noirs et brillants, un regard très intense.

Il buvait un scotch on the rocks quand Matthews s’approcha du comptoir. L’incendiaire regarda le barman et commanda la même chose que son voisin.

Il avait choisi sa nouvelle proie car il avait ressenti un fort potentiel pyrokinétique en lui.

Le barman le servit et il leva son verre de whisky en regardant l’inconnu à ses côtés.

-Santé !

L’homme leva son verre et fit de même.

-Vous n’avez pas l’air d’être du coin, vous ?
-Effectivement. Répondit laconiquement le gourou.
-Et vous êtes d’où ? Si ce n’est pas indiscret.

Et voilà, l’inconnu au bouc brun était déjà pris dans ses filets, avant même qu’il ait fait quoi que ce soit.

-Je suis d’un peu partout en réalité. Je n’ai aucune attache et je vais là où le vent me porte.
-Et vous avez une idée de la raison qui a poussée le vent à vous déposer ici, dans ce petit pub de Londres ?

Matthews eut un petit sourire en coin.

-Non, aucune. Je dois reconnaitre qu’il est imprévisible, un peu comme le feu. Mais il peut avoir du génie parfois. C’est pour ça que j’aime cette vie.
-Ça fait donc au moins une personne qui est heureuse d’être là ?
-Vous, par contre, vous ne me paraissez pas des plus joyeux ?

Le jeune homme au bouc se laissa soudain aller à quelques confidences.

-Bof ! Disons que j’aime bien mon rade et Harry, le patron, est sympa, mais j’aimerai tellement être ailleurs que parfois, je me vois sortir de mon corps et errer au dessus des gens, tout en les regardant et les jugeant.

Le gourou eut un nouveau sourire. Cette rencontre allait être explosive, il en était persuadé. En plus le jeune homme semblait avoir déjà bu quelques verres et Matthews savait que l’abus d’alcool était propice à la divulgation des secrets les plus intimes.

-Vous ne vous sentez pas à votre place n’est-ce pas ? Vous pensez mériter une vie meilleure ?
-Oh que oui. D’autant que, sans me vanter, je ne suis pas quelqu’un d’ordinaire. Et pourtant je ne suis qu’un jardinier anonyme. Je m’ennuie dans cette vie pas faite pour moi ! J’aspire à autre chose, comme beaucoup de gens.
-Vous avez raison, vous n’avez pas l’air ordinaire. Je vous comprends. Lui répondit Matthews tout en soupirant.

L’inconnu s’était laissé amadouer par le professeur de méditation et descendit d’un cran dans les entrailles de la confidence. Son regard était légèrement vitreux.

-Écoutez. Ce que je vais vous montrer va être très difficile à croire mais je ne sais pas pourquoi, je me sens à l’aise avec vous, alors j’ai envie de vous le faire voir.

Matthews était des plus intrigué.

-Allez-y, faites-moi voir ça.

L’inconnu était déjà convaincu. Il sortit un couteau à cran d’arrêt de sa poche et s’entailla le dessus de la main. La plaie se referma immédiatement.

-Ça alors ! Effectivement vous êtes vraiment très spécial. Vous vous régénérez, c’est ça ?

Matthews faisait attention de ne pas parler trop fort, pour ne pas attirer les oreilles indiscrètes.

-Je suppose que vous allez me prendre pour un fou si je vous dis que je suis immortel ? Et pourtant je ne viens pas des hautes terres d’Écosse.

-Oh, moi, vous savez, je suis d’autant plus prêt à vous croire que je suis un peu spécial moi aussi. Mais, au fait, vous avez quel âge ?
-47 ans.
-Incroyable, on ne vous en donnerait guère plus que 25. Votre pouvoir de régénération vous empêche de vieillir ?
-C’est exact. Mais, à votre tour, maintenant. Qu’est ce qui fait de vous quelqu’un d’extraordinaire ?
-J’ai fait un voyage au Tibet. Il y a très longtemps. Ça a duré dix ans. J’étais fan d’alpinisme et quand nous avons fini notre premier cycle de lettres modernes à l’université de Yale, mon meilleur ami David et moi, nous avons entrepris un long périple dans l’Himalaya vers le Népal, le Bhoutan et le Tibet.

Matthews avait répété le même discours qu’aux adolescents de Seattle, mot pour mot. Il avait appris ce paragraphe par cœur et le récitait pour recruter de nouveaux élèves. L’inconnu était curieux et voulait en apprendre plus.

-Et comment ça se traduit ? Pardon, ça vous dérange si je fume ? Demanda-t-il en sortant un paquet de Morley.
-Pas du tout, au contraire. Répondit l'autre avec un sourire malicieux.

L’homme mit la cigarette dans sa bouche et sortit son briquet puis l’approcha mais Matthews cligna de l’œil et la tige de tabac s’alluma toute seule.

-Cela se traduit comme ça !

Le jeune homme fut soufflé.

-Ah OK ! Effectivement vous n’êtes pas un quidam non plus, c’est le moins qu’on puisse dire.
-Je vous l’avais dit. On appelle ça la pyrokinésie.
-C’est magnifique ! Apprenez-moi à le faire ! J’ai une espèce de fascination pour le feu. Il y a 20 ans mon appartement a brulé et j’aurais dû y rester. Depuis, je ressens comme une attirance pour lui.
-Alors le destin nous a fait un beau cadeau en nous mettant sur la même route. Je pourrais bien être votre maitre, comme dans les arts martiaux, et vous serez mon disciple. Mais attention, vous devrez faire tout ce que je vous dis !
-Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. Dit l’inconnu avec un petit sourire.
-Je pense que mon pouvoir combiné au votre va vous ouvrir grandes les portes de vos ambitions.
-J’en suis persuadé.
-Alors qu’est-ce qui vous attire dans la vie ?
-J’aime beaucoup les grands de ce monde, les aristocrates et en particulier leurs femmes. J’ai toujours trouvé ces dames pleines de grâce et d’élégance. Elles dégagent quelque chose de plus que toutes les autres femmes.
-Et bien, grâce à moi vous allez pouvoir les approcher et peut -être même devenir leur ami. C’est bien ce que vous voulez n’est ce pas ?
-Oui. Et même plus si affinité.
-D’accord. Mais pour cela il faudra procéder graduellement. Vous pourriez commencer par vous mettre à leur service, comme jardinier par exemple. Puis, pour que ça aille plus loin, il vous faudra ce que je possède. Ce petit quelque chose qui enflammera leur corps et leur cœur.

L’homme s’y voyait déjà, il rêvait tout éveillé.

-Oh oui ! Et pour ça, je ferais tout ce que vous me demanderez !

Le professeur aussi était plus que satisfait de cette rencontre fortuite.

-Bien ! Au fait, je m’appelle Stephen Matthews. Et vous ?

Le gourou avait tendu la main droite vers sa nouvelle recrue et ce dernier fit de même. Une poignée de main chaleureuse s’en suivi.

-Enchanté, moi c’est Cecil Lively.

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