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Message  Chrissaez Mar 3 Avr 2012 - 22:08

Mardi 03 Avril 2000
8 :59 AM

Skinner les avait appelés vers 8 heures et quelques ce matin-là.  Scully venait à peine d’arriver ; Mulder, lui, était déjà en train de feuilleter des rapports d’incidents ayant eu lieu dans tout le continent à la recherche de celui qui deviendrait le prochain X-Files. Et il avait du travail car différencier le récit qui mériterait son attention de ceux qui n’étaient que de simples articles à sensations était fastidieux. Skinner leur avait demandé de se rendre immédiatement à une adresse : un meurtre apparemment. A peine quelques minutes plus tard, ils étaient dans la voiture.

- Que t’a dit Skinner exactement ?

- Pas grand-chose en fait… Il m’a juste dit qu’il devait veiller sur un témoin qui devait témoigner  dans un procès et que celui-ci était décédé durant la nuit.

Il s’arrêta quelques secondes avant de dire :

- Il avait l’air perturbé d’ailleurs.

- Tu m’étonnes… Mauvaise publicité pour le FBI si la nouvelle s’ébruite. Ils devaient assurer sa protection et il est mort à quelques mètres d’eux sans que personne ne s’en aperçoive.

- C’est sur…

Surprise par son manque d’entrain, elle jeta un coup d’œil en sa direction. Mulder faisait mine de se concentrer sur sa conduite. Scully le connaissait bien. Elle savait que derrière ce regard, se cachait quelque chose... Quelque chose clochait, quelque chose n’allait pas. Elle le regarda à peine une seconde car elle ne voulait surtout pas qu’il s’en aperçoive. Tout devait être comme d’habitude. Les choses devaient reprendre leur cours habituel.
Elle se souvenait pourtant de la première fois qu’ils s’étaient retrouvés confronté à cette situation. C’était il y a quelques semaines et ils avaient réussi à retrouver des rapports normaux. Mais depuis ce fameux samedi soir, c’était tendu. Certes, cela ne faisait que deux jours mais la journée de la veille avait été particulièrement étrange. Ils avaient eu des réunions avec d’autres services une bonne partie de la journée et les quelques moments où ils auraient pu discuter, ce qu’ils avaient l’habitude de faire, s’étaient déroulés dans le silence le plus total. A peine osaient-ils se regarder. Pourtant samedi, lorsqu’elle avait vu Daniel, et qu’elle lui avait dit au revoir pour de bon, tout était devenu clair, limpide. Elle savait ce qu’elle voulait. Mais une fois la journée passée, tous les doutes qu’elle avait étaient revenu au galop. Vous savez, c’est comme lorsque vous prenez une décision après avoir douté pendant des mois… Tout devient clair l’espace d’un instant. C’est comme si le temps s’arrêtait. Vous savez ce que vous avez à faire. Vous le faites en vous disant que vous faites ce qu’il faut mais une fois fait, tous les doutes reviennent s’immiscer en vous comme un boomerang. Mais en deux fois plus forts.

Scully sortit de ses pensées quand elle vit que Mulder venait de se garer devant la scène de crime. Elle prit discrètement une grande inspiration et chassa toutes ses pensées dans un coin de son esprit pour pouvoir se concentrer ce qui lui changerait les idées et lui permettrait d’arrêter de ressasser. Oui, c’est ca. Elle devait penser à autre chose !


Dernière édition par Chrissaez le Ven 19 Fév 2016 - 14:43, édité 1 fois

Chrissaez
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Message  Chrissaez Dim 8 Avr 2012 - 18:04

Mardi 03 avril
6:04 PM

- Bien… On peut faire ça. Mais n’écartez pas l’hypothèse d’un homicide. Ça reste quand même plus plausible pour l’instant.

Sur ce, Skinner quitta la morgue laissant les deux agents seuls avec le corps. Leurs regards se
croisèrent.

- Je te ramène chez toi ?

- Oui. Je dois juste finir de refermer le corps et après ça, je suis prête.

Elle ne perdit pas de temps et prit du fil à suture qui était rangé dans un des tiroirs qui se situait derrière elle. Mulder la suivait du regard. Il savait qu’ils allaient devoir parler. Il ne pouvait plus attendre comme ça dans le doute. D’habitude, il arrivait parfaitement à lire en elle. Mais là, il avait du mal. Il était incapable de dire pourquoi il ne le pouvait pas. Était-ce parce qu’elle dissimulait ses émotions ? Ou était-ce parce qu’il avait peur de la réponse qu’il pourrait y trouver ? Dimanche matin, quand il avait ouvert l’œil, et qu’il avait réalisé ce qu’il s’était passé la veille, il s’était senti serein. Mais cela ne dura malheureusement pas longtemps… Il ne mit qu’une seconde à constater qu’elle n’était plus là. Il l’avait cherché du regard dans la chambre, il avait vu que ses affaires n’étaient plus éparpillées sur le sol avec les siennes. Il s’était risqué à l’appeler en espérant qu’ elle serait encore dans l’appartement mais il n’avait eu que le silence pour seule réponse. Il avait donc commencé sa journée comme il en avait l’habitude. Il était allé courir avant de rentrer prendre une douche et de passer le reste de la journée devant la télé. Tout au long de cette journée, il avait gardé son téléphone près de lui, se disant qu’elle finirait bien par lui passer un coup de fil. Mais le téléphone ne sonna pas une seule fois. Au début, il ne s’était pas inquiété, il était persuadé qu’elle était rentrée chez elle et qu’elle ne voulait pas le réveiller mais les heures passant, il se demandait si elle n’était pas en train de regretter ce qu’il s’était passé. Et la façon dont elle avait agi hier n’était pas pour le rassurer. Elle se comportait comme si rien ne s’était passé. Et ça commençait à le rendre dingue.

- Je te laisse finir, je t’attends dehors.

- D’accord, je n’en ai pas pour longtemps.

Il avait enfin réussi à accrocher son regard. Ils se regardèrent quelques secondes et Mulder quitta la pièce après un air entendu. Scully ne savait pas quoi penser. Elle était perdue. Différentes émotions passaient en elle sans avoir le temps de s’installer de façon durable et certaine. Elle s’était sentie soulagée au moment même où il avait lâché son regard pour la laisser seule finir son travail. Et ce sentiment la culpabilisait et l’énervait au plus haut point. Quand allait-elle enfin accepter de se laisser aller et de profiter de la vie sans se poser de questions ? Décidément, cette peur de s’engager et de faire confiance était à la limite du pathologique ! Elle eut rapidement fini les points de suture, elle recouvrit le corps d’un drap blanc et partit se changer.

Mardi 03 avril
6:21 PM

Mulder n’avait pas eu à attendre longtemps. Pourtant il avait le sentiment que le temps passait au ralenti. Ce qui le fit sourire car il n’avait pas l’habitude d’éprouver ce sentiment. Un mélange de stress et d’impatience… Lui, qui était toujours ailleurs, dans son monde, ne s’était jamais réellement soucié de ce que ressentaient les gens. Mais quand il s’agissait d’elle, tout était différent. Il se souciait de ce que elle, elle pensait. Elle était devenue assez rapidement la personne sans qui il ne pouvait pas vivre. D’abord en tant qu’amie, ce qu’on appelle assez communément une meilleure amie d’ailleurs, et sans qu’il s’en rende compte, elle était devenue bien plus que ça.

- …N’oubliez pas de vous occuper du corps. Je l’ai laissé sur la table d’autopsie, il ne manque plus qu’à le remettre à sa place. Et je vous ai laissé les prélèvements à envoyer au laboratoire sur la paillasse.

- Bien sûr, aucun souci. Bonne soirée.

- Vous aussi.

La porte s’ouvrit, et Scully apparut rapidement.

- C’est bon, on peut y aller.

Ils se dirigèrent vers la voiture et comme d’habitude, c’est Mulder qui s’installa côté conducteur. Même si ça avait eu beau l’agacer par le passé, désormais, elle avait laissé tomber. Elle ne cherchait même plus à comprendre pourquoi les hommes voulaient toujours conduire. Ça la dépassait complètement. Alors elle le laissait faire. Au moins pendant ce temps-là, elle pouvait se reposer. Et c’est ce qu’elle fit une fois encore. Le voyage se déroulait en silence. Ils savaient qu’ils devraient parler mais ils savaient aussi que ce n’était pas le bon moment. Scully avait posé sa tête au niveau de la vitre et fermait les yeux par moments. Puis elle releva la tête quand Mulder ralentit la voiture et se gara devant son immeuble. Elle se tourna vers lui sans le regarder dans les yeux. Elle fuyait son regard.

- Bon et bien… A demain.

Elle était en train de mettre sa main sur la poignet de la porte quand celle de Mulder la retint. Elle posa son regard sur son bras gauche, là où Mulder avait posé sa main puis releva doucement ses yeux vers ceux de son partenaire.

- Arrête de faire ça…

Il la suppliait. Elle le voyait bien. Et même si ce qu’elle s’apprêtait à dire lui paraissait idiot, elle ne put s’empêcher de poser la question…

- De quoi tu parles ?

- Tu sais très bien de quoi je parle.

Elle vit dans ses yeux un soupçon d’agacement devant son comportement. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Elle-même ne se comprenait pas. Mais elle ne savait pas quoi lui dire. Elle ne pouvait pas s’empêcher de faire marche arrière comme à chaque fois.

- Désolée…

Ses yeux bleus étaient en train de se voiler, signe qu’elle ne maitrisait plus la situation. Et il savait qu’elle détestait ne pas maitriser la situation. Il vit dans ses yeux qu’elle était sincère, qu’elle était vraiment désolée mais quoi qu’il en soit, il en avait marre de cette éternelle fuite en avant. Il pensait que les sentiments de sa collègue avaient également évolué depuis quelques mois, plusieurs indices lui avaient mis la puce à l’oreille et ils avaient passé une nuit ensemble. Deux fois. C’était la preuve que ses sentiments étaient réciproques alors il ne comprenait pas son comportement. Mais au moment où elle détourna son regard pour descendre de la voiture, il réalisa que peut-être il s’était trompé, que ces deux nuits ne représentaient peut-être pas autant pour elle que pour lui.
Après avoir fermé les yeux quelques secondes, il la vit disparaitre dans le hall de son immeuble. Il savait que ça ne servait plus à rien d’insister alors il remit le contact et démarra, le vert de ses yeux commençant à s’embrumer.

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Message  Chrissaez Sam 14 Avr 2012 - 12:39

Mardi 03 avril
6:57 PM

Elle galérait depuis quelques secondes déjà à mettre ses clefs dans la serrure de son appartement. Elle fut obligée d’essuyer les larmes qui coulaient depuis qu’elle était sortie de la voiture afin d’y parvenir. Elle rentra chez elle, ferma la porte et s’appuya dos contre celle-ci. Elle ferma les yeux et se laissa glisser par terre. Elle se trouvait ridicule et à juste titre. Que devait-il penser ? Il n’avait vraiment pas de chance. Il était tombé sur la femme la plus compliquée de la terre. Elle ne put réprimer un petit rire nerveux. Elle savait que le problème venait d’elle et de son manque total de confiance en elle en matière de relation amoureuse. Elle avait peur de ce que cette nouvelle relation pourrait amener. Elle n’avait jamais cru aux relations qui duraient. Pour les autres, peut-être mais elle, elle ne s’en était jamais sentie capable. Elle avait toujours eu du mal à faire confiance et elle détestait se sentir dépendante de quelqu’un. Et elle ne voulait pas que la relation qu’elle entretenait avec Mulder se termine de la façon dont s’étaient terminés toutes les autres. Et elle était persuadée que c’est comme cela qu’elle finirait, comme d’habitude. Elle avait peur de trop souffrir, peur de ne jamais s’en remettre. Elle préférait perdre un ami qu’un homme qu’elle aimait. Cette pensée l’interpella et elle ouvra les yeux : Mulder n’était-il pas déjà l’homme qu’elle aimait ? C’était de plus en plus ridicule… Depuis qu’elle avait commencé à s’avouer les sentiments qu’elle développait envers Mulder, elle savait que c’était trop tard. Elle avait essayé de se maitriser et de combattre ses sentiments pendant longtemps puis elle avait été obligée d’admettre que ses efforts étaient vains. Elle ne pouvait pas empêcher son cœur de prendre le dessus sur sa raison. La raison avait souvent gagné par le passé mais désormais, elle n’était plus suffisamment forte comparée à l’amour qui s’était immiscé en elle sans qu’elle ne s’en aperçoive. Elle rendait les armes et s’avouait vaincue. Mais malgré tout, cela ne la rendait pas triste. Au contraire… C’était l’occasion d’écouter enfin son cœur, il lui suffisait juste d’arrêter d’avoir peur. Mais sur ce point, elle savait qu’elle ne réussirait pas toute seule. Lui seul pourrait l’aider… A condition qu’il en ait envie, bien évidemment. Tout lui prouvait qu’il n’attendait que ça, la façon dont il s’était comporté avec elle, durant leurs moments d’intimité comme dans ceux qui les suivent, mais son éternel manque de confiance en elle vis-à-vis des relations à autrui ne disparaissait pas. Elle avait lu dans ses yeux à quel point il tenait à elle, à quel point il l’aimait, dans ces moments-là, rien ne pouvait laisser supposer qu’il en soit autrement. Mais comment pouvait-elle être sure de ce qu’elle y voyait ? Elle avait trop peur de réaliser qu’elle ne voyait en réalité que le propre reflet de ses sentiments… Elle se releva et se dirigea vers la salle de bain, elle avait besoin de se détendre sous une bonne douche bien chaude.

Mardi 03 avril
8:41 PM

Mulder était allongé sur son canapé et regardait la télévision. En tout cas, il essayait car il n’y avait pas grand-chose d’intéressant, comme d’habitude. Il se contentait de zapper d’une chaine à l’autre. Il était dans la même position depuis qu’il était arrivé chez lui un peu plus tôt. Il n’avait pas mangé, il n’avait pas faim, rien ne voudrait passer, il était trop « déprimé » pour ça. Beaucoup de gens avaient tendance à « se réfugier dans la bouffe » quand ils se retrouvaient confrontés à des contrariétés. Lui, c’était le contraire, il ne pouvait plus rien avalé. Il essayait un maximum de se concentrer sur leur affaire afin de déterminer ce qui reliait les coléoptères du tabac et la mort de cet homme ; Comment ces bêtes pouvaient-elle être à l’origine de ce décès ? Mais, rien n’y faisait, il avait du mal à se concentrer, il était absent, déconnecté….Il ne pouvait s’empêcher de ne penser qu’à une seule chose : Scully. Il avait peur de la perdre. Il ne pouvait pas imaginer comment leur relation évoluerait s’il se trouvait que ses sentiments à elle n’avaient pas dépassé le stade de l’amitié. Comment pourrait-il continuer à travailler ensemble dans ces conditions ? Serait-il capable de continuer à la côtoyer tous les jours en sachant ça ? Oui, certainement. Il ferait comme il avait toujours fait. Garder ses sentiments pour lui dans l’unique but de la garder près de lui. Mais si elle décidait de s’éloigner, il ne pourrait pas le supporter. Pendant une fraction de secondes, il ne put s’empêcher de regretter ce qu’il s’était passé entre eux lors de ces moments-là. Mais ce sentiment ne dura pas longtemps. Il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir heureux. En tout cas, c’est comme ça qu’il imaginait ce que signifiait le mot « heureux ». C’est comme ça qu’il pensait s’en rappeler dans les souvenirs de son enfance… Quand tout allait encore bien. Avant que le destin ne s’acharne contre lui. Puis progressivement une lumière s’est éclairée. C’était le jour où elle avait été mutée aux affaires non classées et qu’il s’était aperçu que son but n’était pas de l’espionner mais qu’elle était, tout comme lui, à la recherche de la vérité. Une vérité qu’elle ne plaçait peut-être pas dans le paranormal mais qu’elle cherchait quelle qu’elle soit. Et même lorsqu’elle se sentait ébranlée dans ses propres convictions, elle la cherchait toujours. Désormais, cette lumière ne le quittait plus et il n’était pas prêt à y renoncer. Il en avait besoin. Mais il la connaissait et savait qu’il ne pouvait rien faire à l’encontre de ce qu’elle désirait. Et c’est précisément cela qui le terrifiait le plus.

Trois coups à la porte se firent entendre. Ils étaient tellement discrets qu’il n’était pas sûr que ceux-ci fussent destinés à son appartement. Mais, il ne put s’empêcher d’espérer que ce soit elle. Alors, malgré la petite voix dans sa tête qui lui disait que ce ne pouvait pas être elle, au vu de ce qui s’était passé plus tôt dans la soirée, il éteignit la télévision et se leva. Il s’approcha doucement de la porte avant de regarder dans son judas. C’était elle. Elle avait la tête baissé, ce n’était apparemment pas une décision facile pour elle de venir, mais le fait qu’elle soit venue était tout ce qui comptait. Doucement, il ouvrit la porte et se retrouva face à elle. Elle leva la tête pour accrocher son regard quelques instants. Il se décala pour la laisser entrer, ce qu’elle fit naturellement. Ses pas n’étaient pas vraiment assurés, sa démarche était hésitante mais elle s’avança jusqu’au canapé. Mulder la rejoignit après avoir fermé la porte. Il la contourna et vint s’assoir sur son canapé, ce qui amena Scully à faire de même. Ils s’étaient assis de façon à se faire face. Scully garda son regard baissé pendant quelques secondes, le temps pour elle de rassembler ses idées et de se donner du courage. Puis, elle leva son regard vers lui. Et rapidement, elle lui redit les mêmes mots que dans la voiture mais cette fois-ci, ils avaient un tout autre sens.

- Je suis désolée…

Et il avait bien compris. Ses yeux le lui disaient, ils étaient remplis de remords. Elle était désolée d’avoir fuie. Mais elle avait besoin de verbaliser ces mots.

- Je n’aurai pas dû partir comme ça tout à l’heure. C’était juste… plus facile.

Enfin, elle commençait à se confier. Mulder savait, à ce moment-là, que cette soirée serait sans doute celle où ils définiraient enfin ce qu’ils étaient. Amis ou amants. Amis ou amoureux. Il devait au maximum la faire parler. Comprendre ce qu’elle ressentait ; Ce qui l’avait poussé à agir de la sorte.

- Pourquoi ?

- J’ai eu peur.

Enfin, elle avait lâché ces mots, ceux qu’elle n’avait jamais avoué à quiconque, et ceux qu’elle ne se serait jamais vu prononcé un jour.

- Peur de quoi ?

Elle baissa les yeux, elle était peut-être prête à avouer sa faiblesse, mais ça devenait plus compliqué pour elle de l’assumer complètement. Elle se contentait de lui jeter des coups d’œil furtifs alors qu’elle disait ces paroles :

- J’ai peur de ce qui pourrait arriver si on s’aventure sur cette voie. Je ne veux pas te perdre.
I
l fut soulagé. Elle venait de confirmer qu’elle avait exactement les mêmes doutes que lui. Encore une fois, ils étaient sur la même longueur d’onde. Elle releva les yeux vers lui. Il y vit ce qu’il espérait tant y voir. Il lui remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille, ce qui eut le réflexe de la faire fermer les yeux. Avec de simples gestes, ils exprimaient tout ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Mulder s’approcha d’elle et mit ses mains sur ses joues de façon à l’obliger à le regarder. Elle s’exécuta, ravie de voir que les choses s’arrangeaient.

- Tu n’as pas à avoir peur.

Leurs regards communiquaient, les mots n’étaient plus nécessaires. Tout avait été dit, tout avait été compris. Elle lui sourit avant de passer ses bras autour de son cou et de le serrer contre elle. Elle se sentait soulagée. Ses doutes ne disparaitraient pas du jour au lendemain mais elle voulait y croire. Il déposa un baiser dans le cou de sa partenaire, heureux de pouvoir enfin partager ce genre de moments sans gêne et sans peur que tout ne soit gâché. Désormais, ils pourraient avancer tous les deux à leur rythme. Ils se séparèrent et Mulder ne put s’empêcher de mettre une main sur sa joue.

- Tu restes ici ce soir ? Je suis sûre qu’il doit y avoir un navet à la télé.

Son sourire était la réponse qu’il espérait. Et si là tout de suite, il devait mettre un mot sur ce qu’il ressentait, il dirait clairement qu’il était heureux.

La suite de leur soirée se déroula comme tant d’autres. Ils regardaient un film, qui celui-ci était particulièrement médiocre, mais ils en profitaient pour faire leurs commentaires. Ils en profitaient aussi pour se lancer des regards complices de temps à autre pour se rappeler que même si leur relation semblait identique à celle du passé, elle était néanmoins différente.

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Message  Chrissaez Dim 22 Avr 2012 - 21:55

Mercredi 04 avril
4:47 AM

Ils s’étaient couchés quelques heures plus tôt. Il devait être aux alentours de minuit et demi lorsque Scully s’était endormie. Mulder avait tenu à rester éveillé un peu plus longtemps pour la regarder s’endormir mais il ne put en profiter longtemps, ses yeux s’étant vite fermés. La soirée qu’ils venaient de passer était une des plus belle à leurs yeux. Pourtant, elle était toute simple. Ils n’avaient pas fait grand-chose, ils étaient juste restés là, sur le canapé, côte à côte, à critiquer un film. Après avoir fait plusieurs chaines, ils étaient tombés d’accord sur une comédie américaine qui passait en deuxième partie de soirée. Ils avaient passé plus de temps à rire de la connerie des blagues que des blagues elles-mêmes. De temps à autre, il lui replaçait une mèche derrière son oreille. C’était un geste qu’il adorait faire. Il ne se l’était permit que dans de rares situations durant sept ans, alors maintenant que les choses avançaient entre eux, il se rattrapait. Ce geste était suivie quasiment instantanément de la même réaction de la part de Scully : elle souriait, baissait légèrement la tête ainsi que son regard, avant de tourner la tête vers lui. La voir sourire était quelque chose qu’il voyait de plus en plus souvent depuis quelques temps, c’était quelque chose à laquelle il commençait à s’habituer. Il se demandait même comment il avait pu vivre sans pendant si longtemps. Puis le sommeil avait commencé à pointer le bout de son nez. A peine le générique de fin défilait sur l’écran que Scully émit un bâillement ce qui le fit sourire. Il s’approcha d’elle, il lui déposa un baiser sur la tempe et murmura :

- On devrait aller dormir.
- Qu’est-ce qui te fait croire que j’ai sommeil ?

Elle ne put s’empêcher de se moquer de sa perspicacité, accompagnée d’un petit sourire à la fin de sa phrase. Elle se sentait bien et dans ces moments-là, elle était d’humeur taquine. Elle regardait toujours devant elle, les yeux mi-clos mais elle pouvait sentir le souffle de Mulder sur sa joue, sa main sur sa nuque. Tout était parfait. Leur complicité semblait résister à ce nouveau chemin de vie qu’ils empruntaient.

- Si tu veux, on peut regarder encore un film. Il en passe certainement de très intéressants à cette heure-là.

Cette fois-ci, son sourire se fit plus franc.

- En fait, tu as raison, je ne dirai pas non à une bonne nuit de sommeil, mais ne te gènes pas pour moi surtout.

Elle se leva en émettant un petit rire et disparu dans la chambre. Mulder se leva à son tour et se dirigea vers sa cuisine.

- Je peux te piquer un tee-shirt ?

Question totalement rhétorique, mais néanmoins nécessaire quand on a un minimum d’éducation pensa Scully. Etrange aussi. C’est vrai, la question lui parut bizarre au moment-même où elle se l’entendit prononcer. Elle eut une étrange sensation, tout était nouveau. Cette situation, elle l’avait déjà plus ou moins connu mais le fait que ce soit à Mulder qu’elle pose cette question était justement étrange.

- Premier tiroir à gauche.

Pendant que Scully se changeait, il se servit un verre d’eau. Ses pensées étaient confuses. Il avait du mal à aligner deux pensées cohérentes. Entre la fatigue et tous ces changements, son cerveau avait du mal à suivre. Mais il voulait par-dessus tout arrêter de se poser trop de questions. Elle était là avec lui et c’était tout ce qui comptait. Le seul fait qu’elle soit venue lui confier ses doutes était plus qu’il ne voulait l’espérer.
Quand Mulder pénétra dans sa chambre, Scully était déjà allongée, elle était sur le côté face à la porte les yeux fermés et déjà sous les draps. Elle l’entendit se diriger vers la salle de bain alors elle savoura cet instant. Tout était peuplé d’évènements nouveaux et malgré sa fatigue, elle essaya de les mémoriser au maximum. Elle se rendit compte qu’elle était en train de s’endormir quand il s’allongea.

- Finalement tu ne regardes pas ton film ?

Elle sourit puis ouvrit les yeux. Mulder était tout près d’elle et lui souriait, heureux de la voir si détendue.

- Je préfère être avec toi.

Elle posa sa main sur son cou et se rapprocha de lui de façon à ce que sa tête repose juste en dessous de la sienne. Elle sombra rapidement et malgré son envie de profiter au maximum de ce moment, il s’endormit rapidement.
C’est la sonnerie stridente du téléphone qui les sortit du sommeil alors que le soleil ne s’était même pas levé. Après avoir émis un petit râlement, Mulder rapprocha son bras de la table de nuit pour décrocher.

- Mulder ?

Scully profita de ce moment pour ouvrir les yeux. Mulder avait repris sa position initiale. Seul le téléphone qu’il avait à l’oreille différait. Elle était allongée sur le côté près de lui, proche, sans pour autant être collé à lui. Ses yeux descendirent sur sa main droite qui étaient enlacée à la sienne, seul contact physique entre eux deux. Même s’ils avaient décidé de s’aventurer sur cette voie, il leur fallait du temps. Il lui fallait du temps. Scully ne changerait jamais et avait besoin d’un temps d’adaptation. Le changement n’avait jamais été quelque chose d’évident pour elle. Alors même si elle le voulait, elle ne pourrait pas arrêter de se poser des questions du jour au lendemain. Seul son nom la sortit de son demi-sommeil.

- … J’appelle l’agent Scully pour la mettre au courant et on arrive.

Mulder raccrocha et reposa son téléphone sur sa table de nuit.

- Où doit-on aller ?
- Il y a eu un nouveau meurtre. Mêmes circonstances.

Scully leva légèrement la tête pour apercevoir le réveil qui affichait 4h53.

- Et ça ne pouvait pas attendre les horaires de bureau normales ?
- Tu sais ce que c’est, toi ? Des horaires de bureau normales ?

Elle sourit à cette remarque mais elle restait partagée entre deux sensations. La première était un sentiment de bien-être car elle se trouvait là où elle voulait se trouver depuis près d’un an déjà mais le second était dû à de l’énervement. Elle n’avait pas beaucoup dormi et se faire réveiller avant 5 heures du matin à cause d’un cadavre ne lui faisait pas particulièrement plaisir. Et c’est ce sentiment qui prédominait. La journée ne commençait pas aussi bien qu’elle aurait pu l’espérer.
Après un bâillement, elle commença à se redresser.

- Bon, je me dépêche de rentrer chez moi. Histoire de prendre une douche et de me changer.

Elle se leva, récupéra ses affaires de la veille et alla s’enfermer dans la salle de bain se changer. Mulder en avait profité pour fermer les yeux de nouveau. Lui, il était plutôt partagé entre de l’agacement et sa curiosité habituelle pour ce genre d’enquêtes. Il aimait les enquêtes qui sortaient de l’ordinaire et sa curiosité pour celle-ci commençait à devenir plus en plus forte.

Scully sortit de la salle de bain fin prête, Mulder se redressa à son tour et s’assit au bord du lit. Il passait sa main dans ses cheveux comme si ce geste allait le tirer définitivement de son sommeil et le reconnecter à la réalité.

- Je passe te prendre dans une petite heure ?
- OK, à tout à l’heure.

Peu après, Mulder entendit la porte de son appartement se refermer. Il décida de se lever et disparut dans la salle de bain. Seule une bonne douche finirait par le réveiller.

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Message  Chrissaez Mer 2 Mai 2012 - 19:08

Mercredi 04 avril
5:40 AM

Mulder venait de se garer devant l’immeuble de Scully. Il faisait encore nuit et cette situation lui rappelait bizarrement celle de la veille, son état émotionnel était évidemment très différent. En quelques heures, il était passé par des émotions extrêmement contradictoires : la gêne, la tristesse, la colère, et enfin la joie. Il tourna la tête vers l’entrée de l’immeuble de Scully, aucune lumière n’en émanait. En se penchant un peu, il put apercevoir la fenêtre de Scully. C’était un des rares appartements éclairés de tout l’immeuble. Quelques autres courageux étaient apparemment déjà réveillés. Il sortit son téléphone de sa poche intérieure et composa son numéro. Après seulement une sonnerie, elle décrocha et se contenta de dire « j’arrive ». Comme d’habitude, elle raccrochait rapidement. Ce n’était pas la première fois qu’il passait la prendre avant de passer au boulot, ils connaissaient donc ce rituel par cœur. Il se reconcentra sur le hall de l’immeuble et ne put s’empêcher de se remémorer les évènements qui s’étaient déroulés la veille. Il se revit ici à cette même place en train de prendre son courage à deux mains afin de ne pas la laisser partir. Il avait eu peur bien évidemment mais par-dessus tout il ne supportait plus de ne pas savoir comment agir envers elle et comme ce n’était certainement pas elle qui aurait engagé la conversion, et d’ailleurs ça n’avait pas raté, elle allait rentrer chez elle sans rien dire, il l’avait donc retenu et entamé la discussion. Son cœur se serra quand il revit ses yeux se poser sur lui, il y avait lu une grande détresse. Il détestait voir ses yeux s’assombrir de cette façon. Il avait eu plusieurs occasions de croiser ce regard, que ce soit lors d’enquêtes ou lors de son cancer mais cette fois, il était directement impliqué dans ce que lui renvoyait ce regard… Heureusement, cette triste pensée fut rapidement balayée par la façon dont s’était finie la soirée… Le réveil avait quant à lui été difficile, il était encore fatigué. Et pourtant, il n’avait pas l’habitude de dormir beaucoup. Ce n’était pas un grand dormeur, il était plutôt du genre insomniaque. Mais dernièrement, il avait accumulé pas mal de sommeil en retard. Toutes ses pensées étaient tantôt occupés par leur enquêtes tantôt par la nouvelle direction que prenait sa relation avec Scully. Depuis le temps qu’il attendait ça, il était ravi de ce changement. Il ne saurait dater de quand exactement ses sentiments envers sa partenaire avait évolué mais c’est son cancer qui avait tout changé. Son cancer l’avait poussé à analyser ses sentiments ainsi que son comportement envers elle. Pas au moment où elle lui avait annoncé ni non plus au moment où il avait cru la perdre pour de bon, même si à cet instant précis, il avait cru mourir avec elle, mais après tout ça. Une fois qu’elle était sauvée et qu’il avait réfléchi à tout ce qu’ils avaient traversé en quelques mois. Il avait réalisé à quel point, il n’était rien sans elle, à quel point il ne pouvait pas se passer d’elle. Et il dut se résoudre au fait que ce n’était pas uniquement sa collègue de travail qui lui aurait manqué. D’ailleurs, quand elle avait décidé de prendre quelques jours de congés, tous ses soupçons s’étaient confirmés. Il ne pouvait pas s’empêcher de l’appeler tellement il s’ennuyait d’elle. Ce qu’il commençait seulement à définir comme de l’amour l’était sans aucun doute possible. A partir de là, plus rien n’avait été pareil. Il n’avait rien tenté par peur de la perdre ou simplement par lâcheté. Il avait de temps en temps tenté quelques approches mais toujours sur le ton de l’humour, sauf une fois. Malheureusement, elle l’avait mis sur le compte du choc et des antalgiques et autres sédatifs qui étaient encore dans son sang… Quand il y réfléchissait, il devait admettre qu’il n’avait jamais eu aucun souci avec les femmes. En général, quand il voulait quelqu’un, il réussissait sans grande difficulté. Mais elle, ce n’était pas pareil. Cette femme était difficile à déchiffrer, elle était tellement secrète qu’il lui était difficile d’analyser ses véritables sentiments. Alors, il avait attendu… Attendu qu’un jour peut-être, elle exprimerait son désir d’aller plus loin. Attendu que lui-même aurait le courage de mettre à jour ses sentiments. Ou tout simplement attendu que ses deux conditions seraient enfin réunies. Leur première nuit avait été magique et tellement inattendu. Il avait eu du mal à réaliser ce qui était en train de se passer. Il était allé chez Scully ce soir-là et n’aurait jamais imaginé qu’il ne rentrerait chez lui qu’au petit matin. Mais cette nuit avait eu par la suite un gout amer pour lui. Comme si ce n’était qu’un dérapage. Mais quand la situation s’était reproduit, surtout après la conversation qu’ils avaient eu sur la vie et sur les nombreuses possibilités qui s’offraient à eux, il était persuadé que les quelques indices qu’elle lui avait laissé et qui lui faisait croire qu’elle aussi était amoureuse, étaient bien réels. Il ne les avait pas inventés. Cette deuxième nuit était nettement plus belle que la première car elle était réfléchie. Beaucoup plus que la première fois. Ils avaient pris leur temps, ils avaient savourés chaque moment, tout en sachant qu’ils en auraient encore l’occasion. C’est d’ailleurs pour cela qu’il avait eu du mal à analyser son attitude qui en avait découlé. Il ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire à mesure qu’il se remémorait les récents évènements lorsqu’il se rendit compte que la portière s’ouvrit. Quant à elle, elle ne remarqua même pas qu’il était à des années lumières d’ici et que par conséquent, il ne l’avait même pas vu s’approcher. Effaçant son petit sourire, il la regarda s’installer et démarra, forcé d’abandonner ses pensées qui étaient en train de l’emmener vers un autre monde.

- On va où cette fois ?
- Dans un immeuble du centre-ville de Winston-Sallem. Skinner m’a dit qu’on ne pourrait pas se tromper !

Le chemin s’effectua dans le silence et contrairement à celui de la veille, celui-ci était apaisant. Aucun malaise ne s’en dégageait. Chacun était dans ses pensées. Mulder essayait de ne plus penser à celle qui était près de lui. Il devait à tout prix se concentrer s’il voulait avoir une chance de mener cette enquête à bien. Et penser à Scully et à ce qu’ils avaient fait ensemble étaient justement l’excellent moyen de le déconcentrer. Scully, elle, était encore en train de sommeiller, la douche n’avait pas réussi à la réveiller complètement. Il faut bien avouer que vu l’heure, c’était normal qu’elle soit encore légèrement endormie. Elle avait toujours envié les personnes qui n’avaient pas besoin de beaucoup d’heures de sommeil. Elle, ce n’était pas son cas. Et ça avait souvent été problématique lors de ses études. Mais comme elle était d’une organisation sans faille, et qu’elle avait une très bonne mémoire, elle s’en était toujours très bien sortie. Elle avait eu l’impression d’avoir tout fait vite-vite depuis qu’elle avait été sortie de son sommeil ce matin. Elle avait à peine eu le temps de repenser à cette nuit. Et ça l’arrangeait bien car même si elle avait décidé de ranger ses peurs et ses doutes au placard, elle sentait qu’ils allaient vouloir en sortir à un moment ou un autre même si elle était décidé à ne plus les laisser diriger sa vie. Donc pour l’instant, elle préférait profiter, reposer ses yeux encore un peu avant de devoir faire une seconde autopsie. Car oui, qui dit cadavre, dit autopsie pour Scully.

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Message  Chrissaez Jeu 10 Mai 2012 - 18:34

Mercredi 04 avril
3:39 PM

Tout s’était passé à une vitesse étonnante. A peine avait-elle constaté les traces de sang au creux de la main de Mulder, que Scully avait pris son téléphone cellulaire et contacté le service des urgences qui se situaient au rez-de-chaussée de l’hôpital où ils se trouvaient. Les urgences se situaient juste au-dessus de leur tête, de l’autre côté du bâtiment. Elle informa le médecin qu’elle avait au bout du fil de la situation pendant qu’ils marchaient tous les trois vers les escaliers. Ils arrivèrent rapidement devant les portes battantes qu’ils cherchaient. Scully passa devant et ouvra un peu trop violemment la porte, ce qui porta les regards de tout le monde vers eux, mais elle n’en avait que faire. Surtout quand on prend en compte que la plupart de ces gens n’avaient rien d’autre à faire que de passer des heures à attendre dans une salle d’attente pour un problème de rage dentaire ou de gastro-entérite aiguë. Elle essayait de hiérarchiser au maximum ses pensées et pour l’instant en tête de liste, elle devait trouver le médecin qu’elle venait d’avoir au téléphone. Elle le vit sortir d’une pièce et s’approcher rapidement vers eux avec un regard plus que soucieux. C’est grâce à cela qu’elle put le reconnaitre au milieu de toutes ces blouses blanches. Mais elle tourna vite son attention sur de nouveaux bruits de toux qui se firent entendre juste derrière elle.

- Mulder ?

Le directeur adjoint était toujours près de lui, il ne l’avait pas lâché d’une semelle depuis l’incident de la morgue de façon à ce qu’au moment où Mulder montrerait des signes de faiblesse, il serait là pour l’empêcher de sombrer.

- Amener un brancard ! Vite !

Scully eut l’impression que Mulder se reprit quelque peu puis sa quinte de toux s’arrêta et il put se dégager légèrement de l’emprise de Skinner. Une fois de plus, elle lui prit sa main et l’ouvra. Cette fois-ci, le sang était plus abondant et elle y découvrit une larve qui finit par tomber par terre. Tous les trois la suivirent des yeux, paniqués. Suite à la demande, ou plutôt l’ordre vu le ton que l’agent Scully avait employé, le médecin ainsi qu’une infirmière amenait un brancard. Skinner se décala légèrement pour que Mulder puisse s’assoir pendant que Scully réglait le brancard de façon à ce que Mulder puisse se mettre en position semi-assise. L’infirmière était en train de prendre sa saturation en oxygène et autres constantes tandis que Scully donnait des précisions supplémentaires au médecin.

- 86 de sat !
- OK, on le scope et on le monte directement au bloc opératoire, je préviens les chirurgiens thoraciques. Il faut lui dégager les poumons le plus vite possible.

Le médecin se mit de côté et sortit son téléphone de garde pendant que l’infirmière installait les électrodes et l’oxymètre. Un externe en médecine vint les aider en apportant une bouteille d’oxygène ainsi que les lunettes à oxygène qu’il plaça sous les narines de Mulder. Scully leur filait un coup de main en allumant le scope et en branchant les fils à la machine. Ces gestes lui rappelaient le stage qu’elle avait effectué en service de réanimation durant ses études. Peu après, l’infirmière, aidée de Scully, poussaient le brancard vers l’ascenseur qui se situait au fond du couloir. L’externe, lui, se fit rappelé par l’interne : d’autres patients attendaient et c’était son rôle que d’avancer au maximum le travail afin de désengorger la salle d’attente. Désespéré, il retournât s’occuper d’un patient qui n’avait rien à faire ici.
Scully était quelque peu rassuré par les chiffres qui s’affichaient sur la machine. Certes, la saturation n’était pas très encourageante, mais elle n’avait pas de retentissement sur son état hémodynamique. Sa tension artérielle et son pouls étaient normaux. Et pour l’heure, c’était le plus important. Son état était stable, même si elle savait que cela ne durerait pas si elle ne faisait pas quelque chose. Elle n’arrivait pas à se mettre de côté et laisser l’équipe médicale s’occuper de lui. Il fallait qu’elle soit présente pour contrôler tout ce qui se passait. Il était hors de question qu’elle reste en dehors de tout ça. Le médecin arriva juste à temps pour s’engouffrer avec eux dans l’ascenseur.

- Comment vous vous sentez monsieur ?
- J’ai connu mieux !

Il regardait Scully avec un petit sourire, tentant de dédramatiser la situation mais elle n’était absolument pas réceptive à toute tentative d’humour en cet instant précis. Le médecin se retourna vers Scully.

- Les chirurgiens nous attendent. Ils vont certainement lui faire une endoscopie bronchique à visée diagnostique et thérapeutique.

Il continua ses explications en regardant cette fois Mulder.

- Pour cela, les anesthésistes vont devoir vous faire une anesthésie générale. Vous avez des allergies particulières ? Des soucis médicaux particuliers ?

Mulder secouait négativement la tête mais Scully ne put s’empêcher d’intervenir.

- Rien qui ne contre-indique un quelconque acte opératoire.
- Bien.

Les portes s’ouvrirent sur le 5ème étage. Mulder fut rapidement pris en charge par un infirmier ainsi que son étudiant et fut emmené au bloc opératoire afin d’être préparé. Le médecin, suivie de près de Scully rentra dans une des pièces principales et alla à la rencontre du chirurgien.

- Salut Vivien. Je te présente l’agent Scully, c’est la collègue du monsieur dont je t’ai parlé au téléphone. Elle est aussi médecin.

Scully serra la main du chirurgien, d’une jeune femme à ses côtés qui devait certainement être interne au vu de son âge et de l’anesthésiste.

- Bonjour, je sais que ce n’est pas habituel comme situation mais l’agent Mulder a inhalé des spores contenant des œufs de coléoptères du tabac. Les œufs ont commencé à éclore et maintenant les larves commencent à envahir ses poumons. J’ai de bonnes raisons de croire que leur développement est très rapide. Il faut absolument lui dégagez les voies aériennes.
- Bien, dans un premier temps, on va faire une fibroscopie bronchique pour confirmer cette théorie et si c’est bien le cas, on pourra bien voir l’étendue de la colonisation et on branchera la sonde en aspiration afin de dégager au maximum ses poumons. Tu as contacté la radio, Jack ?
- Oui, ils vont passer faire des clichés.
- Bien. On les attend et on pourra commencer.

L’anesthésiste s’informa auprès de Scully du passé médical de Mulder puis pénétra dans la salle où se trouva Mulder. Après s’être présenté, il fit le point avec lui une dernière fois, et vérifia que son dernier repas remontait bien à plusieurs heures. Après lui avoir expliqué brièvement ce qui allait se passer, Mulder signa les formulaires d’usage. Pendant ce temps, le médecin des urgences redescendit dans son service et Scully resta auprès de l’équipe chirurgicale.

- Est-ce que je peux m’habiller et assister à l’intervention ?
- Bien sûr, suivez nous.

Pendant que Scully se changeait dans les vestiaires, les manipulateurs radio venaient de prendre un cliché thoracique de face de Mulder. Il était fin prêt, en tenue de bloc, toujours en position demi-assise et au milieu de toute cette agitation habituelle qui régnait dans les cas d’urgence. Le personnel était attentif, demandant régulièrement au patient comment il se sentait et surveillant le moindre signe de détresse respiratoire lorsqu’il manifestait des symptômes de toux ou de gêne thoracique. Pour l’instant, même s’il continuait de tousser par moments, il conservait un bon état général. Ceci dit, il voulait voir Scully. Il voulait s’assurer qu’elle serait là lors de son intervention. Il savait que c’était stupide et que les médecins étaient capable de gérer malgré l’atypie de la situation mais il n’avait confiance qu’en elle et sa seule présence réussirait à le réconforter et à le détendre. Avec elle, il saurait qu’il ne devait pas s’inquiéter.
Une nouvelle porte s’ouvrit et laissa apparaitre un homme puis une femme pénétra à son tour dans le bloc. Malgré son accoutrement qui ne lui laissait voir que ses yeux, il aurait pu la reconnaitre entre mille. Ses yeux n’avaient plus de secrets pour lui. Elle s’approcha de lui tout doucement et lui pris la main.

- Docteur, regardez, le cliché est visible sur Centricity.

Scully lâcha la main de Mulder et se dirigea avec le chirurgien vers l’ordinateur. La radio montrait la présence de petites larves qui commençaient déjà à se faire nombreuses.

- Impressionnant. Si on m’avait dit que c’était possible… Bon, c’est parti. Ca va monsieur ? Vous êtes prêt ?

Scully avait repris sa place près de Mulder qui acquiesça d’un signe de la tête. Après tout, avait-il vraiment le choix ? Non, bien sûr que non. Le chirurgien et son personnel réglaient les derniers détails. Mulder sentit sa tête basculer tout doucement en arrière pour se retrouver complètement allongée.

- Ils vont juste t’endormir pour te dégager les poumons, Mulder.
- Je sais, je te fais confiance.

Mulder ancra son regard dans celui de Scully, qui malgré tous ses efforts, tentait de le rassurer. Mais il la connaissait trop bien et il pouvait percevoir qu’intérieurement elle était en panique. Et même son regard bienveillant, même sa main qui caressait la sienne ne donnaient pas le change. Elle avait une petite lueur dans les yeux qui la trahissait. Il n’écoutait plus ce qu’il se passait autour, il n’entendit même pas l’anesthésiste lui annoncer le début de l’induction. Tout ce qui comptait en ce moment précis était celle qui était en face de lui. Quelques secondes après, il sentit ses paupières s’alourdir. Il esquissa un dernier sourire envers son amie et s’endormit avec une belle image en tête.

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Message  Chrissaez Mer 30 Mai 2012 - 20:45

Mercredi 04 avril
4 :22 PM

Skinner venait juste de quitter Scully. Elle venait de lui expliquer que Mulder était loin d’être sorti d’affaire et que l’opération ne servait uniquement qu’à leur donner du temps supplémentaire pour trouver un moyen de le sauver. La seule façon pour lui d’aider Mulder était de continuer l’enquête et de découvrir ce que cachait la Morley Tobacco. Scully, elle, se retourna vers la porte vitrée du bloc et ses yeux se perdirent dans le vide. A peine venait-elle de se retrouver seule que tous les efforts qu’elle avait fait pour mettre ses sentiments de côté commençaient à s’affaiblir. Elle sentait son inquiétude reprendre le dessus. Et personne n’était là pour la forcer à faire bonne figure. Alors, histoire de ne pas continuer à trop penser, elle retourna dans le bloc afin de suivre la fin de l’opération.

Tout le monde était concentré, personne ne parlait, sauf pour parler du patient et de ce qui se passait. Ce qui était assez inhabituel car quand les opérations devenaient la routine, les différents protagonistes pouvaient parler de tout et n’importe quoi tout en faisant correctement leur travail mais quand la situation l’exigeait, le personnel ne se permettait plus de légèreté. Et là, non seulement l’intervention était d’une nature particulière mais en plus, le patient n’était pas de bon pronostic. Tout le monde était conscient de la gravité de la situation.

Cela faisait un moment que l’endoscope n’aspirait plus rien. Le chirurgien décida donc d’interrompre l’intervention et d’installer le patient en réanimation. Les manipulateurs en radiologie revinrent de nouveau lui faire une radio du thorax qui s’avéra parfaitement normale. Plus aucune trace d’une quelconque larve. Scully était avec l’équipe qui s’occupait de con collègue. Elle discutait avec le réanimateur de l’attitude à adopter. Elle restait très professionnelle. Elle ne pouvait pas craquer et montrer un quelconque signe de faiblesse. Quand elle avait vu le sang dans la main de Mulder à la morgue, elle avait juste pris son téléphone et remis son costume de médecin. Elle avait laissé Skinner s’occuper de lui et s’inquiéter pour lui. Elle ne pouvait pas tout gérer et pour être efficace, elle avait préféré s’occuper du côté technique des choses. Car si elle se laissait à penser que c’était de Mulder qu’il s’agissait et qu’il était en danger de mort, c’en serait fini. Les émotions auraient pris le dessus et elle aurait été incapable de prendre la situation en main. Car elle en était persuadée, elle seule pouvait aider Mulder. La situation était tellement atypique que le temps que les médecins comprennent, il serait déjà mort. Alors, tant que la situation n’était pas sous contrôle, elle ne prendrait pas le risque de se laisser aller. Le réanimateur était dépassé, il ne savait pas quel attitude adopter. Il avait donc contacté les infectiologues. Eux non plus, n’étaient pas à l’aise avec cette situation mais se penchaient sur le dossier et essayaient de trouver une thérapeutique qui pourraient empêcher le développement des larves. Pendant que ceux-ci étaient en pleine recherche, Scully reçue un coup de fil.

- Excusez-moi…

Elle se leva et s’éloigna de quelques pas.

- Scully.
- Agent Scully, c’est Skinner. J’ai du nouveau. J’ai parlé à un chercheur de Morley Tobacco qui m’a appris que parmi les personnes qui ont été exposé au tabac utilisé dans leur recherche, un individu est toujours vivant. C’est un certain Darryl Weether. Je pars à son domicile, grâce à lui, on devrait en savoir un peu plus… Comment va Mulder ?
- Pour l’instant, son état est stable. Mais je ne sais pas pour combien de temps encore.
- On fait vite. Je vous tiens au courant.

Scully raccrocha et retourna auprès du chirurgien et du réanimateur pour les informer de ce qu’elle venait d’apprendre et de l’espoir qui en découlait. Même si personne ne le disait clairement à voix haute, tous étaient conscients que c’était leur seul espoir pour le sauver car malgré leur bonne volonté à tous, ils étaient impuissants. Ils ne faisaient que repousser l’échéance. Chacun retourna ensuite à ses occupations, le réanimateur retourna s’occuper de ses autres patients et le chirurgien repartit sur un autre bloc. Scully, elle, se dirigea vers le box de son coéquipier. Malgré sa détresse, une lueur d’espoir venait de s’allumer. Et elle était décidée à s’accrocher à ça.

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Message  Chrissaez Mer 30 Mai 2012 - 20:52

Mercredi 04 avril
5 :48 PM

Le médecin réanimateur était à présent devant son ordinateur. Quelques minutes plus tôt, il était allé voir une de ses patientes qui avait été victime d’une hémorragie méningée sur rupture d’un anévrysme cérébral. Il avait eu à peine le temps de rentrer dans son box, qu’il avait entendu le docteur Scully l’appeler. Il s’était précipité et avait découvert le scope du patient clignoter dans tous les sens. Il avait donc procéder aux mesures de réanimation immédiate classiques et qui étaient son lot quotidien. Le patient entrait en hypoxie d’aggravation rapide et cela entrainait des modifications de son état hémodynamique, il tachycardait. Il y avait donc urgence. Mais heureusement, seul de l’oxygène grâce à un masque à haute concentration avait suffi, il n’était pas encore nécessaire de procéder à une intubation. Mais ce qu’il découvrit sur la nouvelle radiographie qu’il avait demandé quelques secondes à peine après avoir stabiliser son patient était décourageant. Cela faisait à peine une heure et demie que le chirurgien lui avait dégagé les poumons et désormais, il y avait encore plus de larves que sur la radio initiale. A ce rythme-là, s’il ne faisait rien, le patient ne terminerait pas la journée.

Scully, elle, était restée devant le box et observait son ami qui s’était rendormi. Il était de nouveau stable mais elle savait que ce n’était plus qu’une question de minutes à la vitesse où allaient les choses. Elle perdait pieds. Elle n’arrivait plus à maintenir sa carapace. La distance qu’elle s’était forcer à mettre et à garder ne tenait plus. Elle savait qui elle était en train de perdre. Elle se sentait impuissante, elle commençait à envisager le pire et cela la terrifiait. Désormais, elle ne pensait plus aux doutes qui l’habitaient concernant sa relation avec Mulder. Elle pensait uniquement au fait qu’elle allait le perdre. Et à un moment où rien n’était vraiment clair dans sa tête, à un moment où rien n’était clair entre eux. Et malgré les circonstances, elle ne put s’empêcher de se remémorer cette fois où Mulder était passé chez elle un soir après le boulot…


Presque deux mois s’étaient passés depuis cette soirée. C’était juste avant qu’elle ne fasse l’erreur de faire confiance à l’homme qui avait l’art de la manipulation, mais, qui en l’espace de quelques jours, avait réussi à la convaincre. Et cet épisode avait d’ailleurs contribué à les éloigner une fois de plus alors qu’ils avaient cru passer un cap…

Ce soir-là, ils venaient de boucler leur rapport sur leur dernière enquête, et l’avait remis à Skinner. Scully avait été un peu ébranlée par cette affaire car elle n’avait pu s’empêcher de penser qu’elle aurait fait pareil à la place du médecin. Elle y avait beaucoup pensé et était persuadée que c’était la meilleure décision. Quand on se retrouve seul face à plusieurs patients, le plus logique est de s’occuper de ceux qui ont le plus de chances de survivre mais ça revient aussi à faire un choix. Un choix, entre ceux qui ont le droit de vivre et ceux qui ne le pourront plus. De cette décision, on en revient à condamner quelqu’un. Et puis, on ne peut décemment pas laisser la personne souffrir et agoniser dans son coin, alors il est légitime de penser à abréger les souffrances de la personne. Mais cette idée était insupportable, pour elle. Ce médecin s’en était bien accommodé, il avait réussi à se détacher de la mort qui était omniprésente dans la vie d’un médecin, mais Scully se connaissait. Elle, elle n’aurait pas pu passer à autre chose. Elle aurait culpabilisé, même si c’était la seule chose à faire. C’était comme ça, elle était comme ça. Elle n’y pouvait rien.

Comme souvent, elle était rentrée tard chez elle. Elle en avait l’habitude depuis qu’elle avait commencé son travail aux affaires non classées et même si des fois, ça devenait insupportable, elle finissait toujours par y reprendre gout. Le fait que ce soit Mulder qu’elle aille retrouver tous les jours avait bien aidé. Ils s’entendaient parfaitement. Et malgré les différents qui les amenaient parfois à se disputer, ils finissaient toujours par se retrouver. Ils trouvaient toujours un compromis, même si aucun des deux ne voulaient l’admettre. Chacun partait dans sa direction mais gardait à l’esprit l’avis de l’autre et en prenait compte. Et cette entente leur donnait d’autant plus plaisir à aller travailler. Alors ce soir-là, elle n’était pas particulièrement énervée de revenir chez elle sur les coups de 20h30. Elle se dirigea directement sous la douche pour se détendre. Elle aimait ces moments-là, elle ne pensait plus à rien et laissait l’eau brulante lui détendre tous les muscles. Après vingt minutes de détente, elle sortit de sa douche et s’enroula dans une serviette. Comme souvent, elle alluma la télé et laissa la première chaine qui était apparu avant de faire chauffer de l’eau. Elle mit son pyjama en soie et se cala devant la télé. Elle ne regardait pas vraiment l’émission qui était diffusé mais cela lui faisait une présence pendant que son regard se perdait dans le vide. Quelques minutes plus tard, on toqua à sa porte. Elle n’eut pas besoin de se demander qui était là ; il n’y avait qu’une seule personne qui pouvait être là. Mais c’était la raison de sa présence qui l’intriguait. Ils s’étaient quittés à peine une heure plus tôt. Elle posa sa tasse de thé sur la table basse puis alla ouvrir sa porte. Mulder esquissait un petit sourire rempli d’excuses mais l’expression que lui renvoya le visage de Scully montrait qu’elle ne lui en voulait pas le moins du monde, et encore moins quand elle vit ce que Mulder avait dans les mains. Il fut donc accueilli avec un sourire et invité à entrer.

- Tu n’as pas encore eu le temps de te faire à manger j’espère ?

- Non. Je n’allais même pas me faire à manger, j’avais la flemme de cuisiner. Autant te dire que tu tombes à pic !

- Tant mieux.

Il s’était affalé dans le canapé après avoir posé les sachets sur la table pendant que Scully était partie dans sa chambre prendre une petite veste qui lui permettrait de se sentir un peu plus à l’aise.

- Je suis passé au traiteur qui est à côté du boulot. Dis-moi… Tu regardes cette émission, maintenant ?

- Oh… non. J’ai mis la première chaine qu’il y avait.

Après un petit sourire en coin, ils commencèrent à manger tranquillement. Cela leur était déjà arrivé plusieurs fois de manger ensemble après le boulot. En général, ils en parlaient durant la journée mais cette fois-ci, Mulder avait décidé ça au dernier moment. Il avait hésité quelques secondes se demandant comment elle réagirait. Il la connaissait et savait qu’elle appréciait avoir des moments de solitude et de tranquillité, mais il n’avait pas eu envie de rester seul. Cela faisait quelques mois qu’il commençait à souffrir de la solitude, cela ne l’avait jamais gêné mais dernièrement, il commençait à en ressentir le poids. Et il n’y avait qu’une personne avec qui il avait envie d’être, alors progressivement il commençait à la voir en dehors du travail.

Ils discutaient, tout en terminant leur repas, alternant entre des sujets de boulots et d’autres sujets plus futiles. Ils se sentaient bien. Ils étaient deux amis qui se sentaient en confiance l’un avec l’autre ; aucun malaise, aucun silence pesant. Tous les silences entre eux étaient reposant, chacun se concentrant sur ses pensées sans se soucier de ce que pouvez penser l’autre. Scully avait fait réchauffer de l’eau et ils s’étaient servi une tasse de thé.

Leurs tasses fumantes reposaient tranquillement sur la table. Scully s’était réinstallée à côté de son ami. Ils continuèrent à parler de tout et de rien. Scully lui expliquait ce qu’elle envisageait de faire pendant les vacances d’été. Car cette année, elle avait décidé d’en poser et d’en profiter pour couper avec l’atmosphère de Washington. Mulder essayait gentiment de la faire culpabiliser afin de ne pas passer deux semaines tout seul au bureau, mais cette fois, cela s’annonçait plus difficile pour lui.

- Mais si j’ai besoin de ton aide, je fais comment moi ?

- Eh bien, tu réfléchis et je suis sure que tu t’en sortiras très bien !

- Oui, mais si j’ai besoin d’une autopsie ?

- Je ne suis pas le seul médecin légiste des Etats-Unis, Mulder.

- Oui, mais…

Elle ne put s’empêcher de rire doucement, ce qui lui arracha instantanément un sourire. Il ne changerait jamais. Mais cette fois-ci, elle était décidée. Elle ne devait surtout pas l’écouter car comme toujours, il finirait par la convaincre. Alors qu’elle était en train de rire, une des mèches qu’elle avait plaquée derrière ses oreilles, se libéra et vint se placer sur sa pommette. Mulder ne put s’empêcher de la récupérer afin de la replacer à sa place. Il ne la voyait que rarement avec les cheveux mouillés mais ne pouvait qu’apprécier l’image qu’il voyait. Peu importe la situation, elle était parfaite. Intérieurement, il sourit. Il savait ce que cela voulait dire. Il savait que l’amitié n’était pas responsable de ce sentiment, il le savait depuis longtemps. Au moment où il la toucha, il vit dans son regard de la surprise, l’espace d’une seconde. Elle ancra ses yeux dans les siens mais ne s’attendait pas à voir ce qui s’y trouvait. Elle ne savait même pas de quoi il s’agissait. Jamais il ne l’avait regardé comme ça. Avec cette intensité. Elle vit une lueur qu’elle ne lui connaissait pas. Il semblait déterminé, comme s’il venait de prendre une décision qu’il était décidé à suivre. Son interprétation s’arrêta au moment où elle le vit se pencher près de son visage. Cette situation lui en rappela vaguement une mais cette fois-ci, c’était bien Mulder, aucun doute possible. Et cette fois-ci, elle n’avait pas bu. Il descendit sa main au niveau de sa joue pour l’effleurer du bout des doigts tandis qu’il posait ses lèvres sur les siennes dans une infinie tendresse. Il profita de ces quelques instants qu’il désirait ardemment depuis trop longtemps déjà. Il se recula de quelques millimètres, leurs regards s’accrochèrent de nouveau, laissant leurs âmes communiquer. Mulder attendait un quelconque signe de sa part. C’est lui qui avait provoqué leur chance, à elle de décider de la suite qu’elle voulait donner. Elle avait compris le message. Elle ne prit que quelques secondes avant de se rapprocher de nouveau de son partenaire. Ses lèvres retrouvèrent la place qu’elles avaient quittée juste avant, puis elle passa doucement ses mains derrière la nuque de Mulder. Elle se rapprochât de lui pour approfondir le baiser... Scully avait refusé de réfléchir. Dès lors que Mulder s’était rapproché pour l’embrasser, elle s’était figée. Son cerveau s’était mis sur pause. Elle ne pouvait et ne voulait plus réfléchir. Elle était là avec Mulder dans une situation qu’elle n’avait à peine osée espérer. Ils profitaient simplement de ce moment, conscient que tout basculait sans savoir pour autant comment ils gèreraient la situation. Mais à cet instant précis, aucun des deux ne s’en préoccupait. Leur baiser avait commencé timidement comme s’ils laissent le temps à l’autre de faire marche arrière. Leurs lèvres se découvrirent doucement. D’abord la lèvre supérieure puis la lèvre inférieure. Aucune parcelle de bouche n’était oubliée. Puis progressivement, ils se laissèrent aller à un baiser plus passionné. Leurs bouches s’ouvrirent, leurs souffles se mêlèrent. Ils laissaient leurs sentiments trop longtemps réprimés s’exprimer enfin. Après de longues minutes, ils sentirent que leur exploration se devait d’être plus approfondie. C’est Scully qui prit les devants. D’une simple pression de la main et d’un simple mouvement de recul, elle l’incita à se lever avec elle. Doucement, elle l’orienta vers sa chambre, cassant le baiser de temps à autre afin de ne rien renverser. Mulder avait posé ses mains sur sa taille, et de temps à autre, il en remontait une afin de lui caresser son bras qui était toujours agrippé à son cou. Ils se retrouvèrent vite dans la chambre mais refusaient de cesser de s’embrasser, refusaient de cesser la découverte de l’autre, ils voulaient par-dessus tout profiter de chaque seconde. Ils se découvraient enfin et voulaient impérativement prendre le temps pour cela. Rien n’était pressé, malgré leur désir qui devenait de plus en plus intense, la douceur et la patience restaient leur priorité. Mulder prit son visage dans ses mains pour la forcer à le regarder, comme s’il souhaitait réaliser ce que tout ceci était bien réel. Sans lâcher son partenaire des yeux, Scully descendit ses mains pour défaire la cravate de son ami. Elle en profita pour s’arracher de ce regard trop puissant pour elle. Mulder ferma un instant les yeux, profitant d’une situation nouvelle et pour laquelle il était inutile de lutter. Son corps parlait pour lui. La cravate touchait le sol, qu’elle s’était déjà attaquée aux boutons de sa chemise. Ce n’est que quand elle posa ses mains sur son torse qu’il réagit et reprit les commandes. Il se pencha de nouveau vers elle et l’embrassa de manière plus passionnée que l’instant d’avant. Il accentua la pression de ses mains qui emprisonnaient le visage de Scully avant de les descendre dans son cou. Il lui fit glisser ensuite sa veste légère qui tomba au sol sans un bruit. Scully avait ôté ses mains du torse de Mulder pour lui faciliter la tâche. A peine la veste était tombée, qu’elle reposait ses mains sur le torse de Mulder et après les avoir baladé sur le haut de sa poitrine, elle prit la décision de lui ôter sa chemise à son tour. Ils ne cessaient de s’embrasser. Mulder lui ôta rapidement son haut de pyjama et balada ses mains dans le dos nu de sa collègue. Il passa sa main sur son ventre, cassa le baiser puis fit remonter le dos de sa main le long de son abdomen et de son sein droit. Il prenait soin de l’effleurer afin de décupler les sensations. Scully ne pouvait garder les yeux ouverts, sa bouche refusait de se fermer. Ravi de l’effet qu’il lui provoquait, il posa un baiser dans son cou qu’elle avait ouvert à sa merci. Elle avait du mal à reprendre ses esprits. Mulder passa ses mains dans sa chevelure et leur torse entrèrent en contact. Elle posa ses mains sur la boucle de la ceinture de Mulder et prit soin de la titiller en refusant de la lui défaire rapidement. Elle sentit son sourire contre sa bouche dont il avait repris possession avec force. Maladroitement, il réussit à ôter ses chaussures, l’une après l’autre sans casser le baiser. Scully s’occupa enfin de sa ceinture puis après un dernier baiser, elle posa ses mains et sa bouche sur le torse de son partenaire. Après sa longue découverte faite de caresses et de baiser, elle lui défit les boutons de son pantalon puis baissa la fermeture éclair. Le désir de Mulder était évident. Avant qu’elle n’aille plus loin, il lui saisit ses poignets et devant son expression de surprise, il l’entraina sur le lit. Il l’allongea, se mit au-dessus d’elle et l’embrassa de nouveau. Ses mains descendirent prendre possession de la chair voluptueuse de ses seins et après un temps qui lui paraissait court et long à la fois, il descendit ses lèvres le long de son menton, puis de son cou avant d’arriver au sein de la zone particulièrement érogène de la jeune femme. Sa bouche s’appropriant une partie du corps dont il n’aurait jamais imaginé posséder un jour. Quant à ses mains, elles étaient posées sur ses hanches. Délicatement et avec aide, il lui ôta son pantalon. Il n’eut guère le temps de profiter de la vision qui s’offrait à lui, qu’elle s’était redressée afin de l’aider lui aussi à se débarrasser de son pantalon.
Ils profitaient au maximum de ce moment. Moment saturé de désir. Moment précédant le plaisir suprême. Après de longues minutes, ils se débarrassaient enfin de leur dernier sous-vêtement, et après un dernier regard où ils se sondèrent, Mulder fit en sorte qu’ils ne fassent plus qu’un.

Ce moment aurait très bien pu correspondre à l’aboutissement de 7 ans de relation. Mais il n’en était rien... C’était le commencement, au contraire.

Fatigués, satisfaits, les deux corps, tremblants, se séparèrent à regret. Ils s’endormirent rapidement l’un contre l’autre, les jambes entremêlées, juste le temps pour Mulder de déposer un baiser sur la tempe de son amie. Ils avaient laissé leur cerveau sur pause, aucune réflexion, juste le plaisir d’être avec l’autre, juste le plaisir de ressentir. Ils auraient tout le temps pour réfléchir, plus tard… Aucun mot n’avait été échangé, aucun n’avait été nécessaire.


Ce soir-là, ils avaient provoqué leur dérapage et tout laissait penser que leur relation allait définitivement changer, mais c’était sans compter sur la capacité de l’agent Scully à réfréner ses sentiments en réponse à ses peurs les plus profondes. C’était sans compter non plus sur les craintes de l’agent Mulder, qui avait par-dessus tout peur de la perdre en précipitant les choses. Mais par-dessus tout, c’était sans compter la mésaventure de l’agent Scully avec l’homme à la cigarette.


Scully avait laissé les sensations provoqués par ce souvenir s’immiscer en elle de toute part ce qui l’entraina dans une bataille de sentiment qui faisaient rage. Le bonheur mêlé à la tristesse. La sérénité mêlée à l’angoisse. Elle refusait de se laisser aller. Les larmes restaient interdites, elles ne devaient pas couler, elles devaient repartir d’où elles venaient. Elle réussit son défi, comme souvent. Le médecin, qui s’était approché d’elle pour lui montrait la radio des poumons, ne remarqua rien du tout du trouble qui l’envahissait.


Dernière édition par Chrissaez le Ven 22 Juin 2012 - 21:00, édité 1 fois

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Message  Chrissaez Dim 3 Juin 2012 - 22:48

Mercredi 04 avril
6 :04 PM

Jusque-là, elle avait tenue bon mais après ce que le médecin venait de lui dire, elle ne pouvait résister plus longtemps. Il avait été honnête et n’avait pris aucun gant pour lui faire comprendre qu’attendre revenait à le condamner, même si comme elle, il était d’avis qu’une thoracotomie était risquée. Mais que faire d’autre ? Difficile de répondre. Il s’était plié à la décision de l’agent Scully devant sa détermination. De plus, elle était son médecin traitant et par conséquent elle conservait le pouvoir de décision finale, surtout dans une situation aussi atypique. Elle se dirigea vers la sortie du service et trouva rapidement les escaliers de secours où elle se réfugia. Juste le temps de se reprendre, tentait-elle de se convaincre. Elle ne laissa qu’une seule larme s’échapper et mis toute son énergie à empêcher la seconde de sortir. Heureusement, la sonnerie de son téléphone lui donna l’excellente raison de retrouver son contrôle. Elle essuya sa joue, ferma les yeux le temps de reprendre une respiration correcte et elle décrocha.

- Scully.
- Scully, c’est Skinner. J’ai retrouvé Daryl Weaver. Je lui ai tiré dans l’épaule mais il s’en sortira. L’ambulance vient d’arriver, on vous retrouve à l’hôpital.

Il raccrocha sans lui laisser le temps de répondre. Elle avait eu juste le temps d’entendre des bruits de porte et de pas dans le combiné, elle devina aisément que les secours venaient de les rejoindre. Elle ne pensait déjà plus aux émotions pour lesquelles elle mettait tant d’énergie à contrôler à peine quelques instants plus tôt, elle avait ce dont elle avait besoin : une occupation. Elle pouvait enfin se concentrer sur quelque chose qui lui permettrait d’avancer. Elle retourna dans le service pour prévenir le médecin.

- Oui, ils nous ont prévenus qu’ils arrivaient avec un patient blessé par balle. Mais vous savez, je ne suis pas sûr que cela change grand-chose pour votre partenaire. Nous ne savons même pas ce qu’on cherche.
- On trouvera.

Son air déterminé avait pour but non seulement de convaincre le médecin mais aussi de se convaincre elle-même.

- Ils seront là dans combien de temps ?
- Environ 10 minutes.
- Bien.

L’esprit de Scully n’était déjà plus attentif à ce qui pouvait bien se passer autour. Elle réfléchissait à tous les examens qu’elle devait demander et ce qu’il pourrait lui apporter comme information utile. Tout passait en revue : les examens biologiques habituels, la radio pulmonaire, la biopsie pulmonaire… Tout ce qui pourrait aider à sauver la vie de l’agent Mulder. Elle réfléchissait tout en gardant son regard sur la seule personne, à qui elle tenait réellement, à travers la vitre. Bizarrement et contre toute attente, les dix minutes s’écoulèrent assez rapidement : le médecin venait de la prévenir qu’ils étaient dans l’ascenseur.

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Message  Chrissaez Sam 23 Juin 2012 - 22:25

Mercredi 04 avril
7:01 PM

De la nicotine… Bien sûr, comment n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? La nicotine était un puissant toxique, un puissant insecticide. Ça allait marcher, elle en était sûre. Rien n’était gagné mais elle avait enfin trouvé ce qui allait le sauver.

Mulder dormait, ce qui n’était pas surprenant. Entre les difficultés à respirer avec les efforts que cela implique et les produits qui passent dans la perfusion, il était nécessaire pour lui de se reposer. Scully se tenait debout près de lui et avait lié ses mains à la sienne. Elle attendait que l’infirmière revienne avec les flacons de nicotine. Désormais, le temps commençait à lui paraitre long. Que pouvait-elle bien faire ? Elle savait comment ça se passait, elle savait donc qu’elle ne devait pas lui en vouloir mais c’était plus fort qu’elle. Le temps de son ami était compté et de ce fait, elle n’arrivait plus à se raisonner. Malgré l’impression de l’agent Scully, l’infirmière ne mit que dix minutes à pénétrer dans le box N°06. Scully n’avait pas détaché son regard de Mulder, elle tentait de maitriser ses émotions terriblement contradictoires et changeantes dont elle ne souhaitait pas en analyser le sens. Elle se contenta de laisser l’infirmière travailler, qui de son côté s’amusait à imaginer les relations qui pouvaient lier ces deux personnes. Même si cette femme disait être son médecin traitant et sa collègue, il était flagrant qu’elle n’était pas que ça. Elle en avait vu des policiers blessés par balle dans le service, mais aucun d’eux n’était autant couvé par leurs collègues de boulot. Cette histoire était louche.

- Je ne vous apprends rien si je vous dis que vous ne pouvez pas rester cette nuit.
- Je sais mais je ne vous gênerai pas.

Elle ne put résister longtemps à son regard avant de céder.

- Je vais essayer de vous trouver un fauteuil…

Scully la gratifia d’un sourire et reporta son regard sur Mulder pendant que l’infirmière quittait la pièce un petit sourire aux lèvres.

Elle passa le début de la soirée comme ça. Debout. Près de son collègue. Alternant son regard entre son visage si paradoxalement paisible et l’écran qui laissait apparaître des courbes et des chiffres qui se voulaient être rassurants. Elle ne quitta son chevet que sur l’insistance de l’infirmière qui la priait de sortir s’aérer pour manger quelque chose. Elle ne s’absenta cependant pas longtemps. Juste le temps d’acheter un des derniers sandwiches du distributeur dans le hall de l’hôpital, d’en manger seulement la moitié et de jeter l’autre moitié dans une des poubelles à proximité.

Elle resta la nuit, installée dans le fauteuil au côté du lit de son partenaire. Ce n’est que sur les coups de 3h00 du matin qu’elle s’endormit. Et ce, malgré les efforts qu’elle fournissait. La fatigue la submergeait et elle ne put lutter plus longtemps.

Jeudi 05 avril
6:34 AM

Le lendemain, elle n’eut d’autre choix que de quitter l’hôpital. L’état de son partenaire ne la dispensait malheureusement pas de ses obligations professionnelles. Elle dût se rendre, comme à son habitude, dans les sous-sols du J.Edgard Hoover. Juste le temps de passer chez elle se rafraichir avant de retrouver l’univers impersonnel du bureau. Du moins, le temps de descendre au sous-sol. En rentrant dans la pièce, elle ne pouvait que constater le vide qui régnait en l’absence du propriétaire des lieux. Ce bureau, sans l’agent Mulder, ce n’était plus véritablement le bureau des affaires non classées. D’ailleurs, qu’étaient les affaires non classées sans lui ? Cette question avait une réponse évidente pour quiconque connaissait un tant soit peu ce service. Elle évitait de prolonger ses réflexions car elle le savait… A chaque fois qu’elle réfléchissait à ce service, à Mulder, au fait que même au bout de 7 ans, son nom ne figurait toujours pas sur la porte, elle en venait à se poser des questions existentielles. Elle déposa sa veste et s’installa à sa place habituelle.

Elle venait de commencer son rapport sur les décès dus aux recherches cliniques de la Morley Tobacco, quand le numéro de son directeur adjoint apparut sur la base du téléphone. Il la convoquait, surtout afin de prendre des nouvelles. Il savait qu’il était plus rapide et plus fiable de demander directement à son employée que d’appeler le service de réanimation pour quérir ce renseignement. Elle passa sa journée à rédiger son rapport. Ce n’est que sur les coups de 16h30, quand elle en eût marre de tourner en rond, qu’elle déserta le sous-sol. Cela faisait plus d’une heure que son rapport était bouclé et qu’elle l’avait remis à son supérieur. Elle avait d’ailleurs eu le temps de tout ranger dans le bureau… Deux fois…

Jeudi 05 avril
5:12 PM

L’état de Mulder était stable, c’est ce que lui avait affirmé une des blouses blanches qui l’avait laissé rentrer dans le service. A travers la vitre du box n°06, elle constata qu’il était toujours endormi. Il ne semblait pas avoir bougé d’un millimètre depuis qu’elle l’avait quitté ce matin. Son infirmière passa près d’elle, et elle en profita pour demander à parler à son médecin.

- Je vais le prévenir que vous voulez le voir.
- Merci.

Scully pénétra dans la chambre et s’approcha de son ami. Même les mains qui emprisonnèrent la sienne ne le firent pas réagir. Trop épuisé pour sortir de cet état comateux dans lequel les médecins avaient été forcés de le plonger. Le sentiment de vide et de désarroi qui l’avaient habité toute la journée s’était instantanément évanoui au moment où elle l’avait aperçu dans son champ de vision. Le simple fait de se savoir près de lui avait un effet apaisant sur elle. Elle ne se sentait plus impuissante… Sentiment qu’elle détestait ressentir.

Le médecin fit son apparition quelques temps plus tard.

- Bonjour agent Scully.

Elle se retourna vers lui et le salua à son tour.

- Comment va-t-il ?
- Eh bien, cliniquement, il n’y a que peu de changements. Nous avons dû le mettre sous Hypnovel et Sufenta afin qu’il se repose. On ne lui a mis qu’une faible dose mais elle suffit à laisser son organisme se reposer. Le point positif, c’est que la nicotine a l’air de marcher. Nous avons refait une endoscopie pour aspirer les larves et la plupart d’entre elles étaient mortes. Nous allons donc continuer de lui faire des aérosols de nicotine en diminuant progressivement les doses… J’ai bon espoir… Nous allons réussir à débarrasser ses poumons de ces bestioles… La seule chose qui m’inquiète… C’est qu’on ignore les effets que de telles doses peuvent avoir sur le parenchyme pulmonaire.

Scully se contenta d’hocher la tête et de reporter son attention sur son ami.

- Je vous remercie…
- En tout cas, s’il continue comme ça, il devrait rapidement sortir de réa.

Après un regard entendu avec la jeune femme, le médecin sortit de la pièce et retourna dans son bureau afin de finir quelques paperasses.

Scully s’installa de nouveau dans le fauteuil, dans lequel elle avait passé la nuit, et patienta auprès de lui une ou deux heures. Mulder n’avait pas réagi depuis qu’elle était arrivée, et elle se rendait compte que rester là ne servait à rien. Elle ne servait à rien. Désormais, le médecin avait la situation bien en mains, elle n’avait plus de raisons de rester là à attendre. Attendre quoi d’ailleurs ? Un réveil ? Avec les doses de sédatifs, il serait illusoire de l’imaginer se réveiller. Alors, attendre pour s’assurer que rien de mauvais ne se passait était stupide. Elle ne ferait pas plus que l’équipe médicale. Elle prit la décision de rentrer chez elle. Ainsi, elle pourrait récupérer de la nuit précédente. Elle n’avait pas beaucoup dormi, et les quelques malheureuses heures qu’elle avait passé dans les bras de Morphée, lui avaient laissé un gout amer… Le fauteuil était loin d’être confortable.

Lundi 09 avril
5 :04 PM

Cela faisait plusieurs jours et Mulder allait de mieux en mieux. Il ne nécessitait plus d’oxygène. Sa saturation capillaire en O2 était redevenue normale et il respirait de mieux en mieux, notamment à l’aide de séances répétées de kinésithérapie respiratoire. Les médecins avaient arrêté la nicotine et venaient de lui arrêter les sédatifs. Il s’était réveillé en fin de matinée et après quelques heures de surveillance, le médecin décida de le transférer en service de pneumologie. Peu après, l’infirmière passa un coup de fil à l’agent Scully, qui était noté dans son dossier médical comme « personne de confiance » et « personne à prévenir ». Ce détail avait d’autant plus éveillé ses soupçons. Elle était d’ailleurs frustrée de ne pas connaître le fin mot de l’histoire… Mais comme à chaque fois, elle se concentra sur d’autres patients et finit par oublier son obsession ridicule.

Scully se sentit instantanément soulagée des nouvelles que ce coup de fil lui avait apportées. Elle était passé le voir tous les jours et savait que son état s’améliorait mais elle savait aussi qu’en médecine, tout peut basculer d’une seconde à l’autre. Surtout quand le patient se trouve en réa.

Ce jour-là aussi, elle quitta le bâtiment en milieu d’après-midi. C’était étrange. Depuis presque 7 ans, elle n’avait quitté le bureau plus tôt que rarement. Mais sans Mulder, elle ne voyait pas l’intérêt de rester aussi tard. Il lui avait déjà dit qu’il était perdu sans elle. Et là, elle était obligée d’admettre que la réciproque était tout aussi vraie. Ils formaient une équipe. Ils ne pouvaient avancer seuls…

La jeune femme repéra rapidement le service de pneumologie sur le plan qui était dressé au beau milieu du hall. Elle n’y avait jamais prêté attention mais effectivement… Les plans immenses, à l’entrée de tous les hôpitaux, étaient d’une grande utilité. Elle sourit intérieurement à sa remarque débile. Cela faisait tout de même du bien de retrouver à nouveau sa bonne humeur. Arrivée au 2ème étage, elle demanda au personnel le numéro de la chambre de Fox Mulder et arriva rapidement devant la chambre n°27. A travers la porte, elle pouvait entendre le son de la télévision. Elle donna quelques coups contre la porte et rentra doucement dans la chambre qui se voulait plus rassurante que la précédente. Ce qu’elle vit lui fit du bien. Mulder était à moitié assis et fixait la télé. Il tourna cependant la tête quand il comprit qu’il avait de la visite autre que le personnel… Il la salua d’un sourire. Il était soulagé de la voir et surtout de la revoir. Elle s’approcha de lui et tout en connectant leurs regards, ils se prirent tendrement la main. Ils étaient bien. Ils se retrouvaient enfin. Tout ce qui comptait à cet instant précis, c’était qu’ils soient en vie et ensemble. Rien d’autre ne comptait.

- Comment tu te sens ?

Mulder mima un « ça va » puis sourit de son incapacité à émettre le moindre son. Son attitude fit rire Scully. Il était attendrissant.

- Le médecin t’a expliqué ce qu’il s’est passé ?

Il hocha la tête en guise de réponse. Après un échange de regards aussi efficace qu’une discussion, tous deux reportèrent leur attention sur le poste de télé qui diffusait les informations locales. Scully sentit une pression sur sa main et se retourna vers son ami. Il lui chuchota un « merci » muet. Il exprimait sa gratitude dans son regard. Il la connaissait par cœur, il se doutait de ce qu’elle avait dû faire pour elle. Et ce que lui avait dit l’infirmière qui veillait sur lui avant qu’il ne quitte la réanimation, ne l’avait en rien étonné. « Vous avez vraiment de la chance » avait-elle dit. « Votre collègue est restée auprès de vous, je ne pense pas qu’un seul de mes collègues aurait fait la même chose… C’est vraiment votre ange gardien sur ce coup… » Mais tout ça, il le savait depuis longtemps. De la chance, il en avait… Énormément… Lui, qui avait toujours pensé que tout se méritait dans la vie, il ne comprenait pas ce qu’il avait fait pour la mériter… Cette question n’avait jamais trouvé de réponse à ce jour. Et elle n’en aurait probablement jamais… Oui, il en avait de la chance. Que ce soit en tant que collègue, qu’amie ou qu’amante… En réponse, Scully passa sa main libre dans ses cheveux. Leurs regards ne se détachant que lorsque la porte s’ouvrit sur une blouse blanche. Mulder ne put empêcher un sentiment d’exaspération s’inscrire sur son visage. Mais heureusement, personne ne s’en aperçut.

- Désolée, je ne savais pas que vous aviez de la visite.
- Ce n’est rien, j’allais partir.
- Je ne veux pas vous chasser, mais je viens pour lui faire faire un peu de kiné.
- Bien sûr…

Elle se retourna vers son ami.

- Je reviendrai te voir demain.

Ils se sourirent, se serrèrent la main une dernière fois et Scully s’éloigna, laissant la kinésithérapeute faire son travail.

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Message  Chrissaez Sam 14 Juil 2012 - 18:27

Vendredi 12 avril
7 :53 PM

De l’impatience… Voilà ce que ressentait Mulder depuis quelques jours. Il détestait ne rien faire. Il détestait se sentir fatigué ou devoir rester à l’hôpital. Mais ce qu’il détestait par-dessus tout, c’était de ne pas pouvoir parler. Et c’était la première fois qu’il en éprouvait le sentiment. C’est drôle d’ailleurs, on a jamais autant de chose à dire que quand on ne peut pas les dire. Et là, c’est ce que Mulder ressentait. Il n’a pourtant pas l’habitude d’être un grand bavard. La plupart du temps qu’il passe, il le passe avec Scully et même s’ils ont des tas de sujets de discussion différents, ils aiment aussi passer du temps, l’un à côté de l’autre, chacun perdu dans ses pensées. Dans ces moments-là, le seul fait de savoir l’autre à ses côtés est rassurant. Les mots perdent toute utilité. Un échange de regards sert à transmettre n’importe quelle information. C’est d’ailleurs ce qu’ils apprécient particulièrement dans leur relation ; la communication non verbale est plus forte que la communication verbale. Mais maintenant, cette communication verbale commençait sérieusement à lui manquer. Déjà qu’il était enfermé à l’hôpital, en plus de cela, il était enfermé dans ce mutisme insupportable. Bon, OK… Il arrivait un peu à chuchoter quelques phrases mais c’était encore difficile.

Des petits morceaux de papiers étaient éparpillés à ses pieds, et régulièrement d’autres petits confettis les rejoignaient au sol. Son regard, qui initialement regardait la chaine découverte, faute de mieux, était à présent perdu dans le vide. Des tonnes de scénario se bousculaient dans sa tête. Il envisagea de prendre l’ascenseur et de s’enfuir quand tout le personnel aurait le dos tourné. Ou encore de simuler un incendie. Jusqu’à ce qu’il s’imagine, cassant la fenêtre de sa chambre d’hôpital afin de sauter dans le vide… Après tout, deux étages, c’est sans risque… Oui, enfin, on peut toujours espérer en tout cas… Pendant qu’il s’enfermait dans l’échafaudage d’un plan stupide, son plateau repas, qui était certainement aussi infect que la veille, patientait sur la table. Il savait qu’elle allait venir et qu’elle lui apporterait mieux que cette « nourriture ». Il avait rapidement réussi à la convaincre de lui apporter à manger quand elle passait le voir. Il n’avait pas besoin de s’imposer ce repas car il pourrait manger autre chose que ces barquettes... Ce soir, il le savait. C’était pizza. Il avait vu dans son regard qu’il l’avait convaincu. Comme toujours.

Sa petite escapade mentale à travers son éventuelle fuite ne l’occupa que peu de temps. Il s’ennuyait ferme dans cet hôpital. Il avait lu tous les magazines que sa collègue lui avait apporté et avait zappé sur toutes les chaines pour s’apercevoir que rien d’intéressant ne passait. Il avait même récupéré le journal d’un aide-soignant. Celui-ci, l’ayant déjà lu, avait décidé de le donner à ce patient aussi insupportable qu’attendrissant plutôt que de le laisser finir dans la poubelle. Il aurait peut-être mieux fallu, car maintenant le journal (qui n’avait rien demandé à personne) était en mille morceaux. Il ne voyait pas du tout pourquoi il devait rester. Il allait mieux et la seule chose qu’il faisait était des radios, qui étaient toujours normales, et des séances de kiné qu’il jugeait inutile. Il allait bien. Inutile de rester ici ! Enfin… Si on oublie les quintes de toux qui le prenait assez régulièrement… Mais petit à petit, il en avait de moins en moins… Alors autant en avoir de moins en moins mais chez lui !

Après avoir arrêté pendant quelques minutes, ses mains réclamaient une occupation et son journal recommença à tomber en morceaux. Son agacement reprenait le dessus. Heureusement, trois coups familiers à la porte le sorti de son ennui. Instantanément, un sourire se dessina sur ses lèvres. Pas besoin de s’interroger sur l’identité de la personne présente. Même s’il ne voulait pas se l’avouer, il l’avait attendu toute la journée.

- Salut.
- « Salut. »
- A ce que je vois, ça a l’air d’aller mieux.

Elle s’avança dans la pièce et vit le journal en morceaux.

- Au niveau de la voix en tout cas…
- « Oui… la voix revient doucement. Je suis prêt à sortir. »
- Ça, c’est le médecin qui décidera, Mulder.

Elle vit de l’agacement passer sur son visage. Et pour l’empêcher d’aller plus loin, elle détourna la conversation.

- En attendant, tu l’as ta pizza. Je ne suis pas sûre, au vu des regards du personnel, que ce soit très réglementaire… Mais bon… On a l’habitude de ne pas respecter le règlement, alors…
- « Excellente raison. »

Son rire réchauffa le cœur de Mulder et eut raison de sa mauvaise humeur. N’ayant pas d’autre choix étant donné que Mulder occupait l’unique fauteuil, Scully s’assit sur le lit et déposa la pizza sur la table. Chacun se saisit rapidement d’une part et commençait à déguster. Mulder se renseignait sur le boulot. Il voulait savoir si Scully avait de nouvelles affaires intéressantes en cours. Comme il s’y attendait, elle avait reçu des informations qu’elle avait vérifiée avant de s’apercevoir que le paranormal n’était absolument pas impliqué. Mulder avait essayé de protester mais sa voix étant toujours très faible, il ne luttait pas à arme égale. Ses chuchotements ne faisaient pas le poids. Mais il savait que de retour au boulot, il ne pourrait s’empêcher de vérifier si elle avait raison. Cette fois-ci, il s’inclinera rapidement et devra l’admettre : elle avait raison.

Scully lui racontait ce qu’elle faisait la journée au bureau. Elle savait que cela lui faisait du bien et lui changeait les idées. C’est principalement elle qui parlait mais il ne pouvait s’empêcher de lui répondre ou de poser des questions. Mais rapidement, une quinte de toux le ramena à la raison… Une once d’inquiétude passa sur le visage de Scully mais elle disparut aussi vite que la toux de son ami. Il se dirigea tout de même vers la salle de bain afin de se reprendre et de se redonner contenance. Il sortit quelques minutes plus tard.

- Ça va Mulder ?

Il hocha la tête et tenta tout de même :

- « Je crois que… »

Un sourire éclaira le visage de la jeune femme ; il ne pouvait pas continuer sa phrase. Il avait trop tiré sur sa voix, elle commençait à le lâcher.

- Je vais y aller. Il faut que tu te reposes… Ici.

Elle n’avait pas pu s’empêcher de le préciser devant le regard qui lui lançait. Elle le vit se renfrogner et elle savait qu’il tentait de la faire culpabiliser. Mais elle savait aussi qu’il plaisantait. Il la testait. Il adorait ça.

- J’essaierai de voir demain avec le médecin de garde. Peut-être qu’il pourra me dire quand tu pourras sortir.

Au moment où ses paroles étaient sortis, elle s’était demandé si elle avait bien fait de les prononcer. Elle ne désirait pas lui donner de faux espoirs… Mais quoi qu’il en soit, c’était trop tard et sa réaction lui amena d’autres pensées… A ses phrases, il eut un grand sourire pour unique réponse. Elle ne pouvait pas s’empêcher de se dire, que décidément, il devait vraiment s’ennuyer. Il était surexcité. Alors qu’il devrait être fatigué ! En fait, elle comprit vite son petit manège. Il était fatigué, cela se voyait : il était cerné. Mais il ne le montrerait en aucun cas. Ce serait un aveu de faiblesse à ses yeux. Et puis, il savait qu’il devait paraitre en pleine forme pour pouvoir quitter l’hôpital. Mais les médecins, tout comme Scully, n’étaient pas dupes…

Scully venait de refermer la boite de pizza ; elle irait donner les 3 parts qui restent aux infirmiers de nuit. Une façon à elle de s’excuser de ne pas respecter les horaires de visite. Elle aurait déjà du être partie depuis plus d’une demi-heure.

En attendant, elle était là, au pied de son lit ; Mulder à quelques mètres d’elle, dans l’embrasure de la petite porte qui faisait office de séparation avec la salle d’eau. Et décidément, elle ne savait pas comment agir… Elle avait beau avoir envie d’embrasser Mulder avant de partir, elle ne put s’y résoudre. Trop mal à l’aise… Elle ne savait pas comment faire. Fallait-il se contenter d’un simple « bonsoir, à demain » ou pouvait-elle se montrer plus tendre, plus intime… ? La chambre n’étant pas bien grande, ils étaient proches et se contentaient de s’observer. Mulder comprit rapidement son attitude et décida de lui simplifier la tâche. Il fit quelques pas et posa sa main sur le frêle visage qu’il chérissait tant. Il traça quelques courbes à l’aide de son pouce et se pencha à la recherche de ses lèvres. Elle avait l’impression de retomber en enfance. Elle était redevenue une adolescente toute timide devant son premier amour. Mais avec ce simple baiser qui respirait le naturel, elle se sentit immédiatement plus confiante vis-à-vis de ses sentiments. Elle sentait en permanence le besoin de se sentir rassurée sur leurs sentiments respectifs. Comme une adolescente… Mais en ce simple geste, elle sut que la direction qu’ils prenaient était la bonne. Et puis zut ! Elle en avait marre de tergiverser pour mieux reculer… Deux pas en avant, trois en arrière… Mais malgré sa détermination à ne plus se poser de questions, elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle ne savait pas comment réagir. Mince ! C’est de Mulder qu’il s’agit ! Ils sont amis, ils ont l’habitude de se comporter en amis… A être des amis… Elle avait du mal à modifier son comportement envers lui. Bien sûr, leurs nuits d’amour n’avaient posé aucun problème : les corps parlaient. Et quand les corps parlent, le cerveau se tait. Plus besoin de réfléchir à ce que l’on doit faire, on le fait. C’est tout. Mais ils avaient tous les deux envie d’être ensemble et c’était tout ce qui comptait pour l’instant.

Mulder, lui, n’était absolument pas perturbé par ce changement de situation. Tout lui paraissait beaucoup plus naturel. Il se posait beaucoup moins de questions. Quand ils étaient amis, c’était très différent. Il avait beaucoup de doutes mais essentiellement concernant ses sentiments à elle. Et maintenant qu’il avait la certitude qu’elle ressentait la même chose, et qu’elle désirait emprunter ce chemin avec lui, son esprit s’était libéré.

Ils s’embrassaient tendrement. Rien à voir avec les baisers précédents qui avaient laissés place à a passion. Ce n’était pas l’envie qui leur en manquer mais là, ils ne pouvaient se le permettre.
Scully reçut ce baiser comme un encouragement. Elle ne devait plus avoir peur, et c’était efficace. Elle devait être naturelle et tout se passerait bien. Désormais, elle le savait. Ses mauvaises habitudes se dissiperaient. Elle en était persuadée. Son baiser avait réussi à la mettre en confiance. Ils se détachèrent à regrets, mais leurs yeux, eux, étaient ravis de se retrouver, renouvelant leur promesse d’être enfin ensemble. Leurs yeux brillaient. Et ils savaient qu’ils s’habitueraient très vite à ce sentiment de bien-être. A cette vision nouvelle des yeux de l’autre. De bonheur tout simplement.
Elle passa ses mains sur son visage, elle l’avait déjà fait tant de foi ; avant d’y déposer un nouveau baiser. Chose inédite dans ce tableau. Elle lui souhaita une bonne nuit, prit le carton à pizza, et disparut dans le couloir.

Il n’avait pas bougé d’un centimètre. Il savourait ce sentiment qui s’était incrusté en lui…. Sa journée avait pourtant très mal commencée. A peine il avait ouvert les yeux qu’il savait que la journée serait longue. Mais il recommencerait sans hésiter cette journée, si elle se terminait toujours de cette façon. Il n’en revenait pas du pouvoir qu’elle avait sur lui. Depuis toujours. Et comme personne. En un regard, une parole ou un baiser d’elle, et il se sentait heureux. Et ce, même si la seconde d’avant, ses pensées étaient rongées par la tristesse… Il était encore tôt mais il retourna dans la salle de bain se déshabiller et se laver les dents. Puis, il se glissa sous les draps, prit sa télécommande et commença un petit tour de zapping. Après avoir fait quasiment toutes les chaines publiques, il tomba sur un vieux film qu’il laissa en fond sonore sans grande conviction. Pour l’instant, son esprit n’était attentif qu’à une seule chose : Scully. Sa Scully. Il ferma les yeux puis se remémora sa vie depuis qu’elle y était entrée. Puis rapidement, il en arriva aux deux plus belles nuits de sa vie. D’abord la première, puis la deuxième…


« Elle est belle quand elle dort » : C’est la pensée qui frappa son esprit au moment où il avait constaté qu’elle s’était endormie au beau milieu de leur discours philosophique. Sa fatigue l’avait vite rattrapée. La voir apaisée, en confiance, la rendait encore plus belle. Et pourtant, il n’aurait pas pensé que ce soit possible. Tendrement et pour ne pas la réveiller, il posa une couverture sur elle afin qu’elle n’ait pas froid. Il se leva et alla dans la salle de bain pour le petit rituel auquel s’adonnent tous les gens de cette planète. S’ils en ont la possibilité et qu’ils veulent avoir la douce sensation de menthe fraiche dans leur bouche, bien évidemment…

Elle l’avait surprise ce soir… Il pensait pourtant la connaitre parfaitement mais maintenant, il se rendait compte que c’était loin d’être le cas. Il ignorait tout de son passé. Bien sûr, il en connaissait les grandes lignes et se doutaient qu’une belle femme comme elle avait connu des hommes dans sa vie. Mais il n’avait pas imaginé qu’il y en avait eu un qui avait réellement compté. Elle n’en était pas seulement tombée amoureuse… Elle l’avait considéré comme l’homme de sa vie. Celui sans qui elle ne voulait pas continuer de vivre… Cette simple idée lui était difficile à accepter. Il ne pouvait réfréner ce sentiment de jalousie qui s’était insinué en lui. Mais en même temps, il était heureux. Heureux car elle l’avait quitté… Avait tout quitté pour rentrer au FBI… Et si elle ne l’avait pas fait, où en serait-il aujourd’hui ? Certainement pas bien loin… Il avait de la chance, il le savait. S’il avait pu accomplir toutes ces choses, s’il avait pu découvrir toutes ces choses, c’était grâce à elle. A deux, tout est possible. Mais à deux, avec elle… Il se souvenait également de la première fois qu’il l’avait vu. Elle avait débarqué dans son bureau, en septembre 1993. Et il n’aurait jamais pu imaginer à quel point, ce petit bout de femme changerait sa vie… A quel point elle le ramènerait à la vie. Sa quête l’attirait toujours plus profondément sous la surface, mais elle, elle lui maintenait la tête hors de l’eau. Depuis toutes ces années… Sans elle, il se serait progressivement enfoncé dans les ténèbres. Elle était sa lumière dans les ténèbres, sa lumière au bout du tunnel. Elle était tout. Il avait vraiment besoin d’elle.

Il retourna au salon. Elle dormait toujours paisiblement. Il hésita un instant mais, par peur de la réveiller, il la laissa se reposer sur le canapé.

Il se glissa sous les draps après s’être déshabillé, mais il n’arrivait pas à dormir. Ni même à fermer les yeux. Il repensait à tout ce qu’il s’était passé en quelques mois… Le suicide de sa mère, la vérité de la mort de sa sœur. Il aurait pu avoir le sentiment de se retrouver seul. C’est ce qu’il avait pensé ressentir, mais il n’en était rien. Scully était là, et par sa simple présence, elle l’apaisait. Il n’avait peut-être plus sa famille mais il l’avait elle… Sa meilleure amie… La femme qu’il aimait en secret depuis trop longtemps déjà… Et cette nuit…Il avait senti que c’était le bon moment pour lui faire comprendre ce qu’il désirait vraiment… Ce qu’il voulait intégrer dans leur relation déjà si spéciale… Et sa réaction l’avait comblé de joie mais son bonheur s’en était vite retrouvé calmé par une véritable douche froide. Les jours suivants, il ne s’étaient vu qu’au bureau, et elle avait fait comme s’il ne s’était rien passé. A contre cœur, il avait respecté son choix dans l’incompréhension la plus totale. Il était pourtant persuadé qu’elle avait des sentiments pour lui. Autre que des sentiments d’amitié. Mais ceci n’était rien comparé à ce qui s’était suivi ! Elle était partie avec C.G.B Spender et lui avait menti. Il avait eu du mal à comprendre comment elle avait pu le croire, du mal à « la » comprendre. Il avait une telle confiance en elle qu’il n’aurait jamais pu imaginer ça d’elle. Il s’était senti trahi. La voir partir avec ce type qu’ils considéraient comme le diable en personne, tout en inventant une excuse bidon pour lui cacher la vérité, avait été difficile à vivre. Il lui avait fallu du temps avant d’oublier cet épisode. Mais une fois que la colère l’eut quitté, il avait fini par comprendre les raisons qui l’avaient poussé à agir ainsi. Il avait fini par accepter et il avait fini par mettre son égo de côté. Cela avait pris du temps quand même. Mais tout s'était enchainé trop vite et il ne comprenait plus rien.
Puis, progressivement, ils avaient retrouvé leurs marques. Dans le travail...Puis dans l’amitié… Mais il n’arrivait pas à oublier cette nuit. Elle restait gravée en lui. Cette nuit signifiait quelque chose, le contraire étant impossible !
Et puis, elle était là… Assise sur son canapé à lui raconter sa vie avec cet homme comme si de rien n’était. Décidément, il ne comprenait plus rien… Il secoua la tête avant de fermer les yeux à la recherche du sommeil.

Il regarda une énième fois son radio réveil qui indiquait désormais 00 :06. Plus de deux heures qu’il essayait de trouver le sommeil et plus de deux heures qu’il échouait… Puis, il entendit du bruit qui émanait de son salon, elle était réveillée. Il ne bougeait pas, essayant de capter au maximum ce qui se passait de l’autre côté de la porte… Porte qui s’ouvrit doucement, avant de laisser apparaitre sa collègue encore visiblement endormie. Le clair de lune éclairait son doux visage. Elle s’approcha doucement, essayant de voir s’il était endormi… A quelques centimètres du lit, elle s’aperçut qu’il avait les yeux grand ouverts et qu’il la regardait.

- Je suis désolée de m’être endormie…
- Ce n’est rien, ne t’en fait pas.
- Je te laisse… Je rentre…

Elle tenta un demi-tour qui fut vite arrêtée par une main qui agrippait son poignet gauche. Il n’avait pas voulu réfléchir. Son geste avait été naturel, soudain, impulsif…Elle s’était figée et ne bougeait plus. Son regard s’était accroché à la première chose visible : les chiffres lumineux du réveil. Elle n’osait pas le regarder. Elle était pétrifiée telle une statut de sel… Elle sentit sa main descendre et se mêler à ses propres doigts. Il s’était quelque peu redressé et après quelques secondes, il ramena sa main vers lui… Celle qui accrochait désespérément celle de son amie… Il déposa un baiser sur ses doigts… Puis un deuxième… Puis un troisième… Elle avait fermé les yeux. Elle savait comment cela allait finir et elle n’était pas sûre que ce soit une bonne idée. Mais ce qu’il lui faisait ressentir simplement en lui déposant des baisers sur sa main lui intimait fortement de perdre le contrôle. Le contact était électrique, elle ne pouvait pas le briser, elle ne s’en sentait pas capable… Sans le regarder, elle se tourna et s’assit sur le lit. Après des instants interminables, elle leva doucement son regard vers le sien… Ils ne purent que céder devant le désir de l’autre. Trop criant pour être cacher… Mulder diminuait la distance qui les séparait et posa ses lèvres sur les lèvres pulpeuses de Scully. Sentiment de « déjà-vu »… Comme si leurs lèvres ne s’étaient jamais séparées. Elles avaient retrouvé leur place. C’est là qu’elles devaient être… Pas ailleurs… Leur baiser se transforma rapidement en un échange passionné. Ils ne se contrôlaient plus. Trop heureux de faire renaitre des sensations mises trop vite au placard. Ils retrouvèrent leurs marques, et leurs gestes étaient moins maladroits devant un corps qu’ils redécouvraient pour la deuxième fois et qu’ils s’appropriaient. Les mains de Mulder prenaient possession des hanches de sa partenaire pendant que celles de Scully s’accrochaient à sa nuque. Il passait ses mains sous le pull de son amie et repartit à la découverte de cette peau si douce avant de prendre l’initiative de le lui ôter. Des cheveux roux s’étaient rebellés au passage. Il passa ses mains dessus afin de les discipliner. Ils s’observaient les yeux vitrés, remplis de plaisir. Leurs visages se rapprochaient à nouveau comme aimantés l’un à l’autre. Leurs langues se retrouvaient et se chamaillaient. Scully sentit son soutien-gorge se défaire et les bretelles tomber de ses épaules. Une main vint effleurer son cou, elle se débarrassa du fin tissu qui emprisonnait sa poitrine et Mulder cessa de posséder sa bouche pour s’orienter délicatement vers le lobe de son oreille. La moindre parcelle de peau de l’homme aimé passait sous les mains de Scully. Ses épaules, son torse, son ventre… Le corps de Mulder basculait en arrière sous ses mains et ce fut à son tour de déposer ses lèvres au creux du cou de son ami avant de revenir prendre possession de ses lèvres. La jupe commençait à être défaite et finit sa course en bas du lit. Puis dans un mouvement brusque, sa propriétaire se retrouva sur le dos, sous l’inspection de son collègue qui s’était accoudé à ses côtés profitant du spectacle sensuel qu’elle lui offrait. Il débuta une vague de caresses et de baisers le long de son passage et qui la tendit lorsqu’il passait à des endroits stratégiques… Il avait désormais atteint le ventre de son partenaire. Il respirait sa peau sous tension devant l’attention particulière qu’il lui portait. Elle sentait son souffle entre les baisers qui encerclaient sans répit son nombril. Doucement, afin de faire monter le désir encore d’un cran, il lui descendait son premier bas… Puis le deuxième… Il appréciait l’aide qu’elle lui offrait avec des mouvements qui étaient plus sensuels qu’elle ne l’aurait pensé. Qui aurait pu croire que des jambes étaient aussi attirantes ?

Il se raidit lorsque les mains de Scully se posèrent sur son seul vêtement. Elles l’effleuraient à peine mais c’en était déjà trop pour lui. Il émit un grognement… Elle sourit… Elle mit fin à la torture en se redressant pour lui enlever une bonne fois pour toute ce simple bout de tissu qui les gênaient tous les deux. Celui de Scully le rejoignit rapidement sur le sol et ils purent profiter pleinement l’un de l’autre.

Cette nuit-là fut plus longue et plus agréable que la première. Comme toujours… La première fois, ils s’étaient découverts. Et la deuxième, ils apprenaient à s’aimer d’une manière nouvelle. Il ne pouvait s’empêcher de voir cette nuit comme la confirmation de leur désir et de leurs sentiments. A partir de cet instant, tout allait changer et il s’en réjouissait…


C’est sur ce souvenir qu’il s’endormit dans sa chambre d’hôpital, le sourire aux lèvres… Car désormais, il savait qu’ils en vivraient d’autres…

Chrissaez
Cheveux de Scully saison 1

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Sequel : Brand X Empty Epilogue de l'épisode

Message  Chrissaez Ven 31 Aoû 2012 - 19:40

Vendredi 20 Avril
7 :43 PM

Toc toc toc…

Ces trois petits sons, ils en avaient l’habitude. Et ils savaient qui se cachait derrière. A chaque fois. C’est pour cela que Mulder ne fut pas surpris quand il ouvrit la porte. Il était même soulagé qu’elle soit là. Pourtant ils s’étaient quittés à peine deux heures plus tôt, comme à leur habitude. C’était d’ailleurs sa première journée de travail depuis l’incident et elle s’était déroulée normalement. Le médecin voulait lui faire reprendre le travail lundi mais il avait réussi à le convaincre d’avoir un jour supplémentaire. Il était sorti de l’hôpital mardi matin. Il avait longtemps insisté pour reprendre le boulot dès le mercredi mais le médecin avait été clair : il lui permettait de reprendre le vendredi mais pas avant. Scully avait également insisté, et il n’avait pas remporté ce combat. Elle avait été catégorique sur ce point.

Quoi qu’il en soit, il était ravi de la voir si tôt. Toute la journée, ils avaient échangé des regards complices dont seuls eux connaissaient la réelle signification. Il voulait aller la voir chez elle seulement le lendemain en fin de journée, de peur de la presser. Il savait qu’elle avait besoin de temps et d’espace. Mais sa présence ici montrait qu’elle aussi éprouvait le besoin de le voir en dehors du bureau. Par conséquent, ce fut avec un grand sourire qu’il lui ouvrit la porte :

- Salut partenaire !

Elle profita de son invitation implicite pour rentrer dans l’appartement.

- Tu devrais quand même éviter de trop tirer sur ta voix.
- Rabat-Joie…

Elle ne put réprimer son rire. Ils retrouvaient enfin leur complicité d’autrefois.

- C’est à ça que servent les médecins.
- OK… Je vois… C’est pour ça que tu as fait médecine… Pour faire la morale aux gens.
- Non, y’a qu’à toi que je fais ça !
- J’en ai de la chance !… Euh ... Je comptais me faire des pâtes. Tu manges ici ?
- Oui, je veux bien.

Mulder disparut dans la cuisine pendant que Scully ôtait sa veste et s’installait confortablement sur le canapé, heureuse d’avoir réussi à sauter le pas. Elle avait un peu hésité avant de quitter son appartement pour venir ici. Mais elle n’avait pas oublié ses bonnes résolutions : ne pas avoir peur. Et c’est avec satisfaction qu’elle constata que ça avait été plus facile que prévu.

- C’est bon, on n’a plus qu’à attendre que l’eau boue. Je suis désolé, c’est très basique comme repas mais je n’ai plus rien dans le frigo. Demain, il faut vraiment que j’aille faire quatre courses !
- Je sais ce que c’est. Moi aussi, je vais être obligée d’aller au supermarché ce weekend.

Mulder venait de s’assoir aux côtés de sa partenaire, puis il lui fit son habituel sourire en coin.

- Mais dis-moi… Mis à part dévaliser mon frigo, qu’est-ce qui t’amène ici ?
- Et bien…

Elle s’approchait doucement de lui, la main sur son épaule, un air malicieux se lisait sur son visage. Elle avait compris à quoi il jouait. Et ça tombait bien. Elle aussi, voulait jouer.

- Étant donné que tu es apte à reprendre le travail, tu dois être apte aussi pour ça.

Elle joignit les mots aux gestes en déposant un doux et long baiser sur ses lèvres avant de se reculer et de se rétracter :

- En fait non… Je ne crois pas que ce soit très sérieux pour ta santé…
- Ah bon ? Tu crois ?

Il s’avançait dangereusement d’elle. Le jeu avait l’effet escompté. Elle hocha la tête. Il captura ses lèvres. Leurs rires se firent entendre. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait bien. Elle avait enfin trouvé sa place. Et sa place était avec lui. Dans ses bras. Leur baiser transpirait le bien être. Rien de plus n’était nécessaire. Travailler ensemble puis passer certaines de leurs soirées en amoureux étaient l’équilibre qu’ils désiraient trouver depuis trop longtemps. Une fois le baiser achevé, et leurs visages toujours proches l’un de l’autre, Scully aperçut le petit sourire qui étirait les lèvres de Mulder.

- A quoi tu penses ?

Son sourire plus franc, il ouvrit les yeux et lui fit face.

- Je me disais juste… Qu’on a perdu beaucoup de temps.
- Je ne trouve pas... Tout est… Parfait !
- Tu as raison…

Scully posa sa tête dans son cou, un sourire de joie sur les lèvres. La main de Mulder sur sa nuque, elle fermait les yeux. Effectivement, tout était parfait.

Mulder termina de préparer les pâtes, sortit le jambon et après avoir dressé très rapidement et très piètrement la table basse, ils dinèrent tranquillement devant les informations de CNN. Ils discutaient de tout et de rien, de la vie, de l’humanité et bien sûr de leur travail. Rapidement, ils se calèrent avec un thé brulant devant un des téléfilms de la soirée. Ce drame paraissait nettement plus intéressant que les autres téléfilms, téléréalités ou habituelles émissions sur l’obésité…

- Je me demande si Skinner ne nous a pas convoqués uniquement pour savoir si j’étais en état de travailler.
- Ça ne m’étonnerait pas. Il te connait. Et en plus, je lui ai dit que tu as harcelé le médecin pour sortir un peu plus tôt !
- Harcelé… Je n’irai pas jusque-là !
- Insisté lourdement si tu préfères !
- Mouais, si tu veux.

Son air faussement contrarié la fit sourire.


Lorsque le film débuta, Mulder s’adossa contre le dossier du canapé et de son bras droit, il invita Scully à s’appuyer contre lui, ce qu’elle fit sans se faire prier. Ils restèrent, comme ça, dans les bras l’un de l’autre durant le film entier. Mulder était ravi de la voir si détendue, si à l’aise. Il cessa enfin de s’inquiéter. Scully était enfin prête. Et en effet, tout était parfait.

Puis le film se termina. Le couple n’avait pas changé de position, si ce n’est que leurs mains étaient jointes et se caressaient.

- Tu dors ici ?
- Si ça ne te dérange pas…
- Pas du tout. Au contraire… J’ai envie que tu restes.

Un bisou sur la tempe de Scully et ils se levèrent.

- Tu sais où se trouvent mes chemises !


Très rapidement, le jeune couple se retrouva allongé sous les draps, blottis l’un contre l’autre. Ils discutaient et plaisantaient comme eux seuls en connaissaient le secret. Ils entrelaçaient encore et encore leurs doigts. Puis ils s’endormirent au son des battements de cœur de l’être aimé en ayant la certitude que désormais, ils n’avaient plus à craindre l’avenir. Tout se passerait bien… Du moins, ce qu’ils ne savaient pas encore, c’est que… Oui… Tout se passerait bien mais seulement pendant quelques mois…


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Chrissaez
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