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CONCOURS "PREMIERE RENCONTRE : POV MULDER" - FIC N°2 de Noisette

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CONCOURS "PREMIERE RENCONTRE : POV MULDER" - FIC N°2 de Noisette Empty CONCOURS "PREMIERE RENCONTRE : POV MULDER" - FIC N°2 de Noisette

Message  noisette Dim 13 Juin 2010 - 21:33

FIC N°2 de Noisette



Appartement de Mulder, la veille.

- Le double paradoxe d’Einstein ?! Tu te rends compte, Nemo ? Je vais bosser avec une femme qui a réécrit Einstein entre ses études de médecine et son enseignement à Quantico ! Et sinon, pour se détendre, elle fait quoi ? Elle relit les intégrales d’Euclide et Pythagore ? A moins peut-être qu’elle n’analyse la composition de ses repas au restaurant ?
Non, je sais, elle calcule à quelle vitesse se videra son bain si elle laisse le robinet ouvert en même temps que son bouchon !
Mon petit doigt me dit que voila une femme qui doit savoir s’amuser !

Bon. Voyons ce mémoire. Première page.

« La description géométrique de la théorie physique due à Einstein trouve ses origines dans les avancées de la géométrie non-euclidienne, qui remontent aux différentes tentatives aux cours des siècles de démontrer le cinquième postulat d’Euclide, énonçant que par un point on ne peut mener qu’une parallèle à une droite donnée. »

- OK. Déjà, j’adore.

« Mathématiquement parlant, Einstein modélise l’espace-temps par une variété pseudo-riemannienne quadri-dimensionnelle, et son équation du champ gravitationnel relie la courbure de la variété en un point, au tenseur impulsion-énergie en ce point, ce tenseur étant une mesure de la densité de matière et d’énergie (étant bien sur entendu que matière et énergie sont équivalentes). »

- Bien entendu ! Equivalentes. Comme chacun le sait !
J’aime tellement ce langage ! Simple, accessible… Un régal de vulgarisation scientifique et de pédagogie ! Pas du tout indigeste ! ! !
Bon… Voyons un peu plus loin…

« La relativité générale se distingue des autres théories existantes par la simplicité du couplage entre matière et courbure géométrique, mais il reste à réaliser l’unification entre la relativité générale et la mécanique quantique, et le remplacement de l’équation du champ gravitationnel par une loi quantique plus générale. »

- D’aaaccord… Je crois que je vois bien là.

Je balance le rapport par terre. Je n’ai pas vraiment envie de m’ingurgiter une thèse dont d’ores et déjà, l’impact le plus visible est de me donner la nette impression de ne rien comprendre et d’être le dernier des crétins.
En même temps, je dois bien avouer que j’aime assez me confronter à l’inexplicable ! Je me demande en lorgnant vers le document échoué près de ma télé ce qui me parait le plus mystérieux à cet instant : le propos de cette scientifique ? Ou le fait qu’une femme – qu’un être humain simplement – puisse prendre du plaisir à analyser Einstein ?!
C’est vrai quoi. Il y a tellement de choses plus passionnantes ! L’ufologie, le spiritisme, les crop circles, la parapsychologie, les voyages astraux…
Nemo s’est plaqué contre le verre de l’aquarium et me matte d’un air désolé.

- Ca va… Ne me regarde pas comme ça.

En fait, ses grands yeux semblent me dire « T’es qu’un minus ». Il m’énerve ce characidé. D’ailleurs, de nous deux, c’est bien lui qui fait figure d’abruti à buller la bouche ouverte.
Je suis en train de culpabiliser. Je ramasse le mémoire.

- Agent Scully. Vous n’êtes pas déjà arrivée que vous m’emmerdez déjà !

*****

Bureau des affaires non-classées, le jour J


Une vieille bique !
Je parie que c’est l’une de ces profs sèche comme la trique et aussi ouverte au paranormal que Blevins l’est au dialogue.
Il règle ses comptes le fourbe. Mais s’il s’imagine que je vais me laisser impressionner par ses sbires, il se trompe lourdement. Je m’en vais lui soigner son accueil à cette Scully ! Un petit bain direct dans les affaires non classées et je vais vite voir de quel bois elle se chauffe !
Quelqu’un frappe.
Misère ! C’est elle, c’est sûr.

- Désolé, y’a personne ici à part le plus mal aimé des agents du FBI !

J’entends son pas. Pas question de me retourner trop vite. La règle de base : je n’ai pas besoin de vous et je vous le fais savoir !
Une odeur féminine bien rare par ici arrive à mes narines. Une odeur plutôt agréable à vrai dire.
Bah, les vieilles biques peuvent avoir bon gout !
Je sens dans mon dos qu’elle scrute chaque détail de mon bureau. A ce stade, elle a du voir mon affiche favorite ! En fait, je crève d’envie de voir sa tête face à mon antre de reclus du FBI ! Je me retourne.

- Agent Mulder. Je suis Dana Scully. J’ai été chargée de vous assister.


Ah ouais. Quand même…
Je m’accorde quelques centièmes de secondes pour apprécier le spectacle. Et je réponds.

- Oh, c’est agréable d’être soudain si bien considéré ! Alors ? Qu’avez-vous fait de mal pour être envoyée ici ?

Et toc ! Elle tique !
Je me régale de voir son visage soudainement se raidir. Je sens que je vais bien m’amuser, tout compte fait !

- Rien ! J’avais envie de travailler avec vous. J’ai beaucoup entendu parler de vous.

Excellent. Je suis tombé sur une diplomate. Mais une mauvaise ! Je sens que je peux déjà lire tous ses états rien qu’en la regardant. Activité plutôt agréable je dois dire…
Et là, de toute évidence, j’ai vu juste et j’ai touché un point sensible. Je ne résiste pas à mettre les pieds dans les plats.

- Oh vraiment, j’avais plutôt l’impression… que vous étiez là pour m’espionner…

Oh mon Dieu, le regard qu’elle m’envoie ! J’hésite entre crever de honte ou exploser de rire. Je comprends maintenant pourquoi ils l’appellent « La reine de glace ». J’en frissonne presque. Ce bleu dur dans ses yeux est une somptueuse claque. La plus esthétique et la plus efficace qu’on m’ait jamais administrée !
Elle me répond d’une voix sèche.

- Si vous avez le moindre doute sur mes qualifications ou références…

Je l’interromps. Je sens qu’il faut peut-être que je calme le jeu…

- Vous êtes docteur en médecine. Vous enseignez à l’Académie. Vous avez fait une thèse de physique « Le double paradoxe d’Einstein : Une nouvelle interprétation. Dana Scully ». Ca, c’est une référence : récrire Einstein !
- Oh ! Vous avez pris la peine de le lire ?


Oh oui. Et put***, j’en ai ch** !

- Oui ! Et j’ai bien aimé. Mais je dois vous dire que dans mon travail, les lois de la physique s’appliquent rarement. Ceci étant, j’aimerai avoir votre opinion médicale sur ceci : femme de l’Oregon, 21 ans, mort inexpliquée. L’autopsie ne révèle rien. Zéro. Mais il y a ces deux marques au bas du dos… Docteur Scully, pouvez-vous les identifier ?

Voyons voir comment elle va réagir à ça !

- Des traces de piqûres ? Une morsure d’animal ? Une sorte d’électrocution ?

C’est aussi ce que j’avais envisagé mais…

- Vous êtes callée en chimie ? On a trouvé cette substance dans les tissus proches…

Je l’examine maintenant de plus en plus attentivement.
Je ne ris plus. D’une certaine manière, c’est l’heure du test.
C’est assez étonnant, en fait. Elle s’est complètement penchée vers la diapositive. Son front se plisse. Elle observe avec une concentration intense.
Non.
Non. En fait, elle analyse.
C’est drôle… On dirait qu’elle a déjà mis de côté notre petite escarmouche et qu’elle est maintenant uniquement tendue sur l’affaire.
Intéressant comme elle y est rentrée immédiatement…
Peut-être bien qu’elle aussi aime comprendre…
Je réalise que par sa seule attitude, elle vient de gagner mon respect. Et j’en suis le premier surpris.

- C’est organique... Je ne sais pas. Une espèce de protéine de synthèse ?
- Je ne l’ai jamais vu avant non plus. Mais on la retrouve à Sturgis, Dakota de Sud. Et de nouveau à Shamrock, au Texas.


Elle se retourne vers moi, la tête légèrement penchée sur le côté. Je crois que je l’ai ferrée !

- Avez-vous une théorie ?

Je l’ai peut-être mal jugée. Elle semble réellement intéressée. Je réalise avec stupéfaction que j’ai très envie de lui expliquer ma théorie. Toutes mes théories en fait !
Mais est-ce une espionne… ou une alliée ?
Je me penche vers elle.

- J’en ai plein des théories ! Et d’abord, pouvez-vous m’expliquer pourquoi la politique du bureau est d’étiqueter ces affaires « phénomènes inexpliqués » et de les ignorer ?…

Je m’approche encore plus. J’ai furieusement envie de réduire la distance entre nous. (J’espère qu’elle ne va pas croire que je flirte !)
Ah ! Ca revient ! J’ai encore envie de la titiller !

- Croyez-vous en l’existence des extra-terrestres ?

Son regard semble me dire qu’elle vient d’en trouver un sous ses yeux. Mais elle se reprend et une fois encore, elle ne réagit pas comme je m’y attendais…

- En toute logique, je dois dire non. Avec les distances à traverser depuis l’espace, les demandes énergétiques excéderaient les capacités d’un vaisseau- …
- Réponse classique.


Je la coupe dans son élan argumentatif.
Donc Dana Scully a décidé de nous prendre moi et mes théories au premier degré…
Etonnant…
Elle n’y croit pas. Mais elle n’est pas suffisamment obtuse pour ignorer mes arguments. En fait, elle examine les éléments sous l’angle de la logique, de la science.
Je ne sais pas pourquoi, je l’aurai cru plus… moraliste. J’aurai plutôt pensé qu’elle aussi me jugerait. Comme tout le monde tout bien considéré…
Mais elle n’est pas comme ça apparemment… Je poursuis. A mon tour de la convaincre.

- Vous savez : Cette femme de l’Oregon est la quatrième de sa promotion à mourir dans des circonstances inexpliquées… Si la tradition et la science n’offrent pas de réponse, le fantastique ne devient-il pas une plausibilité ?

Elle se tait un bref moment. Elle se rassemble. Je crois que cette femme ne me laissera pas passer grand-chose !
En fait, ça me plait.
J’attends de voir ce qu’elle va m’opposer. Elle prend une grande respiration et attaque.

- La fille est morte de quelque chose. Si c’est une mort naturelle, ils ont peut-être raté quelque chose à l’autopsie. Si elle a été assassinée, l’enquête a manqué de rigueur. Ce que je trouve fantastique, c’est que certains trouvent des réponses au-delà de la science ! Les réponses existent. Il faut juste savoir où les chercher !

Je souris à sa dernière remarque qu’elle a lancée en me défiant bien droit dans les yeux. A peine provocante. Un peu joueuse, il me semble !
Bien.
Jouons !

- D’où le I dans FBI. A demain matin, Scully. Tôt et de bonne humeur. Nous partons dans l’état très plausible de l’Oregon à 8 heures.


Et je lui tourne le dos.
Plutôt charmante, la vieille bique. Mais je doute qu’elle ne tienne longtemps dans ce sous-sol de pestiféré.
Dommage.

Mais en attendant, pour une fois, je suis un peu plus impatient que d’habitude d’être à demain. Et je me sens presque humain.
Parce qu’on a beau dire, ne parler qu’à son poisson rouge, ça n’épanouit pas son homme…


FIN

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