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GENDER BENDER II

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Message  DuaneB Lun 11 Mar 2013 - 23:47

Auteur : DuaneB
Catégorie : R (pas moins de 16 ans)
Disclamer : Les X-files ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété de Chris Carter et son équipe. J’écris ces fanfics dans un unique but créatif et non commercial.


GENDER BENDER II (1ère partie)

3 avril 1998
23h37
Pittsfield, Massachussets


Adossé contre un mur sombre et humide d'une boite de nuit enfumée, Richie s'est encore forcé à sortir quand son cœur lui suggérait de rester chez lui. Jeune, viril, silencieux au milieu du vacarme et des rires, il scrute les filles au comptoir. Trop grandes, trop pimbêches et faussement belles, pas assez de poitrine... Les concessions ont des limites. Rien que d'ici, il comprenait tout ça. Ses études en sociologie en parallèle avec son travail d'écoute téléphonique l'ont un peu aguerri sur les choses des gens, des femmes et de ce qu'elles veulent, leurs désirs inavoués... Tout de jeans vêtu, son allure aboutie de jeune homme -mêlée d'une puberté encore proche- n’échappe pas à une jeune femme qu'il ne voit pas. Isolée, sirotant un cocktail, le visage absent, le regard profond et analytique, cette jeune femme à la chevelure noire et raide cherche un partenaire. Toute de pulsions rentrées et sauvages, fixant Richie depuis sa table en zinc, la jeune femme est une lionne silencieuse cachée à l'endroit le plus sombre de la discothèque. Sa veste en cuir noir tombe sur des cuisses solides de chasseuse; une énergie fatale, une beauté non canonique mais profonde, magnifiquement noire... La techno en fond, les visages et groupes d'amis défilent devant elle sans qu'elle ne bouge d'un centimètre. C'est alors que Richie se dirige vers le bar et commande une bière. C'en est trop ! La féline se décide, mais très doucement. Son corps est comme aspiré par celui du jeune homme, sans que ce dernier se doute de quoi que ce soit. La musique bat un rythme sauvage qui ponctue avec chaleur les mouvements de la femme. Le jeune homme regardant vers la piste, et la femme venant de l'endroit opposé, il ne la voit donc pas arriver. C'est alors que Richie reçoit un appel. Il sort son cellulaire et répond de cette voix de mâle indomptable: « Ah ! Salut vieux ! Oui... Non !! C'est super, je suis content. Ben... N... Mais... Parce que tu... ". Pendant cette conversation difficile à tenir dans ce brouhaha, la jeune femme glisse doucement sa main sur celle de Richie sans mot dire. Juste le temps que la sensation soit confirmée dans son cerveau occupé à sa conversation, Richie se retourne rapidement sans prendre réellement le temps de regarder la femme qui le touche, et lui assène: "Je suis occupé, ça se voit non ?". Oui, ça se voyait; mais notre demoiselle ne pouvait plus comprendre ce que "être occupé" voulait dire. Elle retire sa main, attend un court laps de temps, puis se déplace juste derrière lui. Comme il continue sa conversation avec concentration mais quelque peu perturbé par cette interruption, elle dirige sa main sur la nuque du jeune homme. Il interrompt à nouveau sa phrase: "Attends. Ouais deux secondes st'...". Puis il se retourne et prend -cette fois-ci- le temps de regarder son interlocutrice. Les yeux du garçon se retrouvent en face de ceux de cette femme audacieuse, avec comme seul accompagnement cette techno imperturbable. Richie ne peut plus parler, aucun mot... Elle non plus. Inutile. La mante religieuse a complètement hypnotisé Richie. Il se laisse caresser. La nuque d'abord... Puis elle glisse sa main sous la chemise de notre homme paralysé. Et cette inertie n'est aucunement le fruit d'une admiration béate d'un homme pour une femme, non. Richie est comme sous l'emprise sexuelle de cette femme. Comme si par son simple toucher, elle avait pu lui injecter un désir bestial, incontrôlable.
Il lui retire la main qu'elle appuyait sur son torse et la regarde, la rapproche... A son tour, il se laisse guider par ses mains. Caresse dans les cheveux... Ils s'embrassent d'abord doucement, les lèvres effleurées, puis appuyées fougueusement...

Dans une chambre d’hôtel du centre ville, dans le noir, les embrassades ont naturellement laissé place à un ébat que l'on devine électrique, presque insoutenable de plaisir. A l'issu de l'orgasme, la jeune femme, les cheveux admirablement en pagaille, se lève pour prendre une douche. Pendant ce temps, Richie lui parle, enfin : "C'était extraordinaire! Je n’ai jamais connu ça avant. J'te jure... hhh!". Encore essoufflé de ce coït animal "Mais comment tu t'appelles?". Il n'a comme seule réponse que le bruit de la douche. Puis soudainement, violemment, Richie se sent mal. Il convulse, crie, appelle cette femme dont il ne sait rien... La jeune femme sort et se sèche rapidement les cheveux. La femme se retrouvant complètement nue, Richie assiste à quelque chose qu'il assimile à un délire "post-coit" : la femme silencieuse se métamorphose en quelques secondes en homme. Les jambes épousent une morphologie soudainement masculine, les poils s’érigent en un rien de temps... Tout cela sous ses yeux ! Mais les convulsions sont de plus en plus violentes... Après s'être frotté les yeux pour vérifier -dans une dernière force- qu'il ne rêve pas, il déglutit une substance visqueuse et mousseuse qui coule par la commissure de ses lèvres gauche. Sa tête tournée sur le côté gauche, il est mort. Il sera mort sans savoir le nom de celle -ou celui- qui l'aura hypnotisé et séduit. Son dernier acte aura été l'amour, du moins au sens charnel...

>>>générique<<<

7 avril, 8h02
John Edgar Hoover building
Washington D.C.



Mulder est tranquillement assis à son bureau, à lire, lorsque Scully fait irruption:
- Bonjour.
- Ah ! Scully. Assieds-toi; j'ai une histoire pour le moins étrange à te raconter.
Scully, d'un air quelque peu blasée, coutumière de ce genre de révélations de la part de son collègue, l'écoute avec ce regard qui lui est si personnel et lui répond :
-Tiens! Il me semble avoir déjà entendu ça... Alors vas-y; je t'écoute.
- Ne fais pas ta moue, Scully. Car il semblerait que nos amis les Amish aient signé leur grand retour.
Tout d'un coup beaucoup plus intéressée,
-Ah oui? Explique-moi ça.
Ce à quoi Mulder s'empresse de mettre en route la diapo de la dernière victime en date:
- Richie, 26 ans, retrouvé mort dans une chambre d’hôtel de Pittsfield, Massachusetts, apparemment après s'être envoyé au septième ciel pour la dernière fois.
- Pourrais-tu zoomer sur la bouche?
- Oui. La même substance qu'en 94, Scully. Et je te parie que l'autopsie -que j’espère que tu vas pratiquer- révèlera la même cause de décès que pour les victimes de 94.
- Qui t'a informé de cette affaire?
- Skinner m'a confié l'enquête, étant donné notre connaissance du dossier...
- Y a t-il eu d'autres victimes?
- Une seule. A Lenox, Massachussets. Et là tiens-toi bien, Scully, car notre victime est une femme. Souviens-toi que toutes les victimes étaient des hommes.
- Inutile de me rappeler mon erreur. Je sais que j'ai bien failli en être une..,
- Oh ça j'sais bien, dit-il d'un air narquois. Et je serais très curieux de voir s'ils ont autant vieilli que les photos que nous avions vues des années 30.
- Ne nous emballons pas Mulder. Que le mode opératoire puisse être le même, je t'accorde qu'il y a pas mal d'indices convergents. Mais de là à parler de fontaine de jouvence et de régénérescence il y a un pas.
- Et c'est pour nous le confirmer que j'ai réservé deux billets pour Pittsfield demain à 9h, dit-il d'un air joyeux et impatient.
Ils quittent tous deux le bureau dont les fenêtres diffusaient la lumière du jour de toute part.

8 avril, 11h49
Pittsfield, comté de Berkshire
Massachussetts


 Ciel chargé de nuages effilochés, petite bruine légère, nos deux agents poursuivent la route en direction de Pittsfield au volant d'une Ford louée. Petite ville peuplée de 140 000 âmes, Pittsfield et sa campagne environnante défile sous les yeux de nos agents. Au climat humide et frais, aux forêts domaniales protégées et autres bois éparpillés en périphérie, le comté s'étire sous un jour banal et paisible. Des immeubles de trois à quatre étages bordent des trottoirs presque déserts.
Scully :
- Mulder, j'aimerais -cette fois-ci- ne pas passer ma nuit au milieu des bois.
- Pas de panique, voilà un motel. Allez viens ! lui propose-t-il d'un air complice.
Ils stationnent sur le parking d'un motel sans étage nommé Robin's Motel. Un vent nordique et chargé d'air pur accompagne leur arrivée à l’accueil. Ils sont immédiatement reçus par un vieil homme chauve, dont les quelques cheveux survivants n'entravent en rien une bonne présentation. Style vieillot des provinces reculées... chemise beige et gilet gris foncé. Campagne et bien-être d'une localité apparemment sans problèmes...
- Bonjour. Si vous désirez une chambre pour la nuit sautez dessus: il ne m'en reste plus qu'une ! Dit-il d'un air fort aimable.
- Merci. Mais nous en avons besoin de deux, monsieur, répondit Mulder. Ce que Scully souligne d'un regard approbateur mais quelque peu déçu...
- Attendez, je vais voir.

 Au même instant, dans un bar du centre ville, notre trompe l’œil sexuel s'assoit à une table et fume une cigarette. Collée contre la fenêtre, elle regarde les passants en soufflant de petites bouffées lourdes et fatiguées. Une lumière de fin de matinée se devine là-bas, derrière les toits des maisons. Au centre du bar, un groupe d'hommes trentenaires et veules jouent au billard. Rires gros et moches, virilité de clan, blagues bien grasses et testostérone se mêlent à la fumée... Ces trois hommes sont de bons travailleurs sages qui pointent et nourrissent des familles, probablement. L'ambition est une chose citadine, et le comté a peu à offrir en l’occurrence. La brune solitaire ne leur a pas échappée :
- Eh les gars, matez-moi ça, dit l'un des trois.
- Woua !! Y a du monde au balcon, comme qui dirait !
Ce à quoi la jeune femme éteint nerveusement sa cigarette et quitte immédiatement le bar. Surement peur d'être repérée. Prudence oblige.

Robin's Motel

- Ah ! s'enthousiasme le gérant, vous avez de la chance. J'avais oublié une annulation pour ce soir. Vos bagages ?
- C'est gentil, répond Scully d'un léger sourire charmeur mais retenu.
En sortant du motel pour regagner leur voiture, Mulder décide de se rendre sur les lieux du probable crime où l'attendent la police locale ainsi que le shérif du comté...

13h58
Centre ville de Pittsfield
Compté de Berkshire, Massachussets


Uniforme kaki, odeur d’humidité, le shérif Trevor McCoy est la colonne vertébrale du comté, la figure d’autorité locale, l’homme de l’ordre et du respect. En voyant arriver nos deux agents, McCoy se dirige vers Mulder en dégageant un sourire franc mais dont la droiture de son visage reprend immédiatement le dessus.  
-« C’est vous les envoyés du FBI ?
-Oui, agent Mulder et voici l’agent Scully.
-Enchanté, répondit le shérif, charmé par l’esquisse de sourire de Scully. Je vous conduis sur les lieux ?
Les trois protagonistes entrent dans une chambre sombre dont le lit défait laisse encore imaginer les ébats fiévreux qui eurent lieu ici. Proches des oreillers, des traces orangeâtres d’un liquide visqueux qui avait séché. Scully sculpte l’ensemble de la pièce d’un regard expert, affranchi, aguerri, mais également chargé du souvenir de ce que cette affaire signifie pour elle. Puis la scientifique doublée de l’enquêtrice reprennent le dessus ; elle sort une éprouvette et gratte la substance proche des oreillers pour les envoyer aux laboratoires pour les analyser.

-Mulder, je ne peux pas l’affirmer, mais il y a fort à parier qu’il s’agit là de cette même substance que nous avions remarquée à l’époque.  Qu’en dis-tu ?
-J’en dis qu’il va falloir réserver pour plus d’une nuit au motel. Étant donné que la sexe-machine est surement issue d’une confrérie amish, il va falloir inspecter les forêts des alentours, mais également les discothèques.
Le shérif McCoy s’approchant de nos agents, Mulder l’interroge :
-Shérif McCoy, il y a-t-il ici une communauté amish dans les parages ?
-Oui. Pourquoi ?
-Comment se passe la cohabitation avec la population de la ville ?
-Vous savez, ils viennent pour faire quelques courses, pour des raisons en général urgentes et rares. Pour des choses que la forêt ne peut leur donner. Mais rien d’anormal. Pourquoi, vous pensez que le tueur serait un des leurs ?
-Je pense à tout, shérif. Mais avant que je vous dise ce que j’en pense, serait-il possible de voir les images de la vidéosurveillance de l’immeuble de cette nuit-là ?
-Certainement, nous en avons une copie à mon bureau. C’est à 10 minutes d’ici si vous voulez me suivre.

15h12
Bureau du shérif McCoy                                                                                                                               Centre ville de Pittsfield, Compté de Berkshire


McCoy ainsi que nos deux agents entrent dans le quartier général du bureau du shérif et sont rejoints par un des hommes du service de vidéosurveillance, un certain Minart.
« Salut Minart, dit amicalement McCoy.
-Bonjour.
-Je te présente les agents Mulder et Scully. Si tu peux nous montrer les images de la nuit du 3 au 4 avril.
-Tout de suite. Alors, comme vous vous en doutez, nous n’avons qu’une séquence très courte -3 secondes en temps réel – entre le moment où l’on voit l’individu sortir et refermer la chambre et filer vers l’accueil et la sortie. Sans compter que je n’arrive toujours pas à m’expliquer comment la vidéo a pu enregistrer une femme en compagnie de la victime, et nous montrer un homme en sortir…
-C’est précisément pourquoi  notre directeur nous a chargé de l’affaire. Une affaire similaire, à peu de détails près a fait l’objet d’une enquête de notre part en 1994. Mais faute d’arrestation et de preuves, nous n’avons pu clore le dossier.
Ce à quoi McCoy renchérit en s’adressant à Minart : « Oui, nos deux agents sont en charge d’un département spécial du FBI qui s’occupe d’affaires étranges, c’est bien cela ? », dit-il en interrogeant Mulder et Scully.
« Dans les grandes lignes, on peut dire ça, répond Mulder.
-Dans les grandes lignes, réaffirme Scully d’un air pince-sans-rire qui n’échappe pas à Mulder.

Minart fait défiler en accéléré les images pour arriver à l’heure où apparaît le couple en entrant. On y distingue très brièvement une brune de taille moyenne, 1m60 environ, en cuir noir et jupe relativement courte, dans les 25-30 ans environ, accolée à notre Richie Pencry.

« Ils semblent en effet bien pressés, dit Mulder.
-N’oubliez pas que nous avons interrogé le gars de l’accueil qui confirme avoir rarement vu un couple aussi pressé, comme s’ils étaient aimantés l’un l’autre, victime d’un désir empirique », soulève McCoy ; ce à quoi Scully ajoute : « Et je suis presque sûre que les prélèvements de sperme ainsi que la substance coïncideront et prouveront que le décès a eu lieu juste après l’orgasme, comme ce fut le cas en 94 ».
-Entendu chère Madame, mais cela nous ne nous explique toujours pas qui nous devons arrêter : cette brune, où cet homme qui ressort là ? Minart, mets pause. Voilà, là vous voyez, très flou, cet homme, brun également, la petite trentaine… C’est à n’y rien comprendre…
-Rassurez-vous shérif, je comprends votre frustration. Mais je vous invite à lire notre rapport de la première affaire attentivement. Vous y trouverez les raisons pour lesquelles je vous parlais des amish. Nous avons découvert une confrérie aux rites et coutumes bien particulières. Et j’ai moi-même vu de mes yeux un de leurs membres, mort, en train de changer d’apparence, de morphologie, s’enthousiasme Mulder. C’est là que j’ai compris que nous avions affaire à un réel phénomène inexplicable. Ne me demandez pas de vous expliquer comment, mais si nous voulons vraiment trouver le ou la responsable, il faut aller là où ils sont. Pourriez vous m'indiquer leur emplacement, shérif ?
-Oui, ils sont basés dans le domaine d’October Mountain State Forest, à 15 kilomètres au sud-ouest environ. Mais il est hors de question que j’emmène mes gars perquisitionner là-bas sur des éléments aussi faibles et douteux que votre histoire, agent Mulder, sans vouloir vous vexer.
-Shérif, il se trouve que ce n’est pas uniquement 'son' histoire ; j’ai moi-même assisté à des phénomènes que je ne peux nier.  Ces gens étaient directement reliés aux victimes et nous ont échappés au moment où nous allions mettre la main sur l’un des leurs, réplique Scully sur un ton presque sévère mais posé, si remarquable de son personnage.  
-Eh puis qui vous parle de perquisition, nous pouvons simplement les interroger, complète Mulder. Cette forêt, October Moutain State Forest, n’est donc pas très loin, c’est bien ça ?
-C’est également proche de Lenox, Mulder, le lieu de la dernière victime, dit Scully en regardant sur la grande carte horizontale truffée d’épingles, plaquée sur le mur juste derrière eux.
-Surement le même tueur orgasmique…  Et que trouve-t-on entre Lenox et Pittsfield ? Cette forêt... Minart, pouvez-vous imprimer l’image de la femme et celle de l’homme ? Shérif, je vais rendre une petite visite à nos amis à calèche, s’empresse Mulder avec cette passion indéfectible. De votre côté, je vous suggère de questionner les patrons des discothèques de la ville, à l’aide des deux portraits. Les victimes sont d’abord séduites, comme aveuglées par le charme de leur "séducteur/trice".
-Quant à moi, reprend Scully, j’aimerais jeter un œil sur la seconde victime, Edwige Bergen. Je suggère que tu me rejoignes à Lenox après ta visite.

17h02
October Moutain State Forest



 De grandes rangées de conifères s’étirent vers le ciel. Une végétation luxuriante s’étale, enrobe l’horizon, et c’est dans ce décor de douceur et d’humidité que Mulder –vêtu d’un grand manteau noir- part sur les traces de cette micro-société autarcique, dont le rejet de tout confort moderne n’a d’égal que cet isolement obligé, le rejet n’aboutissant finalement à rien d’autre, d’ailleurs. La chevelure respirant la santé et totalement svelte de Mulder ondule et oscille au gré d’un vent léger. Une impression d’espace et de mystère colore d’autant plus les lieux à mesure que le ciel vire au mauve mêlé d’un camaïeu orange, donnant un sentiment de puissance dont Mulder a besoin, tout en assombrissant les sous-bois ; c’est un crépuscule printanier, gonflé d'une brise provenant des côtes: frais et doux. Parfaitement énigmatique et sexuel. On comprend désormais pourquoi cette communauté y a élu domicile… Soudainement, Mulder entend des bruits de feuilles, des branches qui cassent. Fort de son expérience lors de la première affaire, Mulder s’est muni de deux revolvers (il porte le second accroché à sa jambe gauche ; là encore l’expérience lui a prouvé plus d’une fois son utilité). Il dégaine donc son arme et la pointe en direction des bruits. Trois hommes et une femme, tout de noir vêtus, apparaissent de derrière les branchages. La femme racle fortement sa gorge « hum hum ! », surement pour signifier à Mulder qu’il est ici dans un domaine privé, bien qu’il n’ait jusqu’alors croisé aucun panneau le spécifiant. On notera les moyens de communications très rudimentaires employés, bien à l’image de leurs moyens de subsistance. Mulder, les yeux grands ouverts, et ce malgré la pénombre, essaie d’identifier les visages de ces quatre personnes.
La femme : « Monsieur, vous êtes sur une zone privée, interdite aux visiteurs, dit-elle d’un ton ferme et aussi peu sympathique que son visage renfrogné, que Mulder parvient à voir à l’aide de sa lampe-torche.
-Je suis un agent fédéral Madame ; j’enquête sur un double meurtre.
-Cela nous est égal. Nous prohibons toute forme de violence ici. Nous ne nous sentons pas du tout concernés par la folie de votre monde ; aussi veuillez nous remettre votre arme.
-Hors de question.
-Comprenez-nous. En nous remettant votre arme, vous nous prouverez que vous êtes disposé à accepter nos règles ; en échange de quoi nous répondrons à toutes vos questions.
Mulder sourit un court instant à l’écoute de ces mots, tellement ils lui rappelent ceux d’il y a quatre ans, dans les mêmes circonstances. Mais étant donné leur mode de vie, il est normal que leur moyen de protection n’ait pas évolué.

 Suite à ce court moment de réflexion Mulder obtempère et suit le quatuor noir sous le ciel mauve…
Mulder arrive dans une vaste prairie bordée par la forêt qui entoure le domaine. Par domaine il faut entendre : des écuries, trois grandes maisons en bois de un et deux étages ainsi qu’une grande ferme. Des femmes portent des pots de lait, deux hommes terminent une course à cheval au loin, là-bas, derrière les barrières du domaine équestre. En peu de temps, Mulder se sent projeté en plein 19eme siècle.
La femme, suivie de Mulder et d’un des trois hommes, pénètre dans un salon au milieu duquel règne une grande table. Dans le mur du fond, une cheminée abrite un feu crépitant. Deux autres hommes sont attablés silencieusement à boire du thé.
"Asseyez-vous, agent...?
-Mulder
-Frère Jean, allez appeler les autres, merci.
-Du thé ?
-Non merci.Puis-je vous demander combien de personnes vivent ici ?
-Nous sommes une trentaine en tout, repartis sur les trois demeures.
-Depuis combien de temps vivez vous dans cette région ?
-Depuis le siècle dernier, monsieur Mulder. Nos ancêtres vivaient sur ces terres sous Abraham Lincoln, et d'autres peuplent encore d'autres états.
Puis l'un des deux hommes attablés à boire et à contempler le feu prend soudain la parole: "Si vous nous disiez plutôt la raison de votre venue ?
-Je mène une enquête sur deux meurtres commis à Lenox et Pittsfield.
-En quoi cela peut-il bien nous concerner ! Nous n'allons en ville que pour faire quelques courses, c'est tout. Votre monde ne nous intéresse pas.
-Vous peut-être, monsieur, mais en 1994 j'ai été chargé d'une enquête sur des meurtres qui m'ont mené à une communauté telle que la votre.
-En quoi voulez-vous que cela nous concerne. Ils devaient être trop en lien avec votre monde, contaminés par cette violence. Nous, ce n'est pas le cas !
-Madame, produisez-vous une sorte de glaise thérapeutique ?
-De quoi parlez-vous ? Non, pourquoi, quelle idée ? dit-elle avec un air offensé mais jouant l'innocence à la perfection.
-C'en est assez ! Monsieur. vous allez repartir d'où vous venez et nous laisser tranquilles, fulmine le vieil homme.
-Pourquoi ne pas répondre simplement ? Si vous ne coopérez pas, je me verrais contraint de revenir avec un mandat de perquisition et un cortège d'agents.
-Mais nous ne produisons pas cette glaise dont vous parlez, et puis quel est le rapport avec ces meurtres ?
-Les victimes ont toutes régurgité -juste avant leur mort- une substance qui contenait une sorte de glaise. Cette substance était en fait utilisée par une communauté, vos ancêtre surement, qui une fois mise à l'index a tout fait disparaitre et a disparu très étrangement...
-Monsieur Mulder, nos frères sont nos frères, mais nous ne pouvons endosser la responsabilité de leurs actes pour autant. Si votre voisin s'avère être un tueur, vous n'allez pas être inquiété pour la seule raison que c'est votre voisin et que vous êtes tous deux des êtres humains.
-Mais je pourrais être arrêté pour complicité si j'étais au courant et que je n'ai rien dit.
-Je crois que nous avons répondu à toutes vos questions, il me semble. Si vous voulez bien me suivre je vais vous faire raccompagner.
-Merci, répond Mulder, en jetant un dernier coup d’œil à l'ensemble de la pièce avant de regagner la nuit qui est finalement tombée... Vos mensonges m'ont beaucoup aidé, conclut-il. Mon arme, s'il vous plait ?
-Lorsque vous regagnerez la sortie des bois. Frère Jean ! Te voilà. Pourrais-tu avoir l'amabilité de reconduire notre invité ?
 Le frère Jean propose à Mulder d'y aller en désignant la calèche arrivée juste devant la porte, au pied des marches. Durant le court trajet, Mulder n'aura eu de cesse de scruter tant bien que mal, malgré la nuit, le domaine, les formes, les distances. L'éclairage de la torche suffit seulement à éclairer le chemin de terre que la calèche emprunte. Ils arrivent en peu de temps à la lisière du bois. Mulder descend et continue le reste à pied à l'aide de sa lampe-torche.

23h05
Robins Motel
Pittsfield


"Rha Scully ! Ça fait du bien de retrouver son époque...
-Alors ? Tu les as trouvés ?
-Oui et ils mentent, Scully. Mais ils faut revenir là-bas et trouver cette brune.
-Ou ce brun.
-Et de ton côté ? Tu as trouvé les mêmes traces sur Edwige ?
-Les mêmes, oui. A peu de choses près il s'agit ni plus ni moins d'acides et d’enzymes digestives, ça et ce liquide que tu avais découvert à l'époque.
-Quand je pense que tu avais failli succomber...
-Oui, et je pense que le vomissement qui a suivi était une première étape, proportionnelle au baiser où à un toucher prolongé, mais que si nous avions atteint l'orgasme je serais morte comme Edwige.
-Scully ! S'étonne Mulder à la simple idée d'envisager ces mots sortir de la bouche de Scully, qui ne l'avait pas trop habitué à cela jusqu'alors. Il lui jette un regard ironique et approbateur en même temps. Comme s'il validait en elle un quelconque signe d'émancipation .
-Mulder, reprend-elle d'un air gêné tout en dissimulant un sourire du coin des lèvres, dois-je te rappeler ce que tu t’apprêtais à faire avec le sergent White lors d'une autre enquête?


23h05
Tony's club
Piettsfield


 Le Tony's club n'est pas vraiment ce que l'on pourrait appeler une référence en termes de fréquentation. Classe moyenne, c'est un dancing muni de cabines privatives, en plus de la scène habituelle. Un lieu de perdition pour célibataires fêtards, hommes mariés, avocats véreux, et jeunes hommes en quête de fantasmes compliqués dans leurs représentations, et si simples dans leurs réalisations. Un endroit où la testostérone suinte sur les murs, où les cravates tournent, où les verres font "cling" puis "clac", où les seins parlent avant les bouches, où les hommes retrouvent leur vraie nature: celle de prédateurs inconscients et heureux de l'être; celle dont la réflexion est volontairement mise entre parenthèse, le temps d'une nuit, d'une heure, d'une séance... Le règne de la phallocratie servie par les femmes. Au bar, un homme. Brun. 30 ans. Les traits du visages si raffinés que l'on croirait un vénitien clamant son amours au détours d'un canal. Les yeux grands et verts, déchirants. D'une beauté sauvage et féline, la peau légèrement pale mais dont la barbe de trois jours met en relief une virilité souveraine, absolue, calme, pimpante, abrupte, acide, follement dévastatrice dans un immobilisme intact. Un lion... Tout intérieur, aux aguets... Il scrute les trois femmes qui font leur show. L'une rousse, les deux autres blondes. Les seins chavirent sur le métal et provoquent des cris d’encouragements. L'une d'elle laisse pendre une liasse de billets collés à sa hanche droite. Et que ça écarte les jambes en s’accroupissant, que ça tourne, frotte, tripote... Ces femmes aux seins variables prennent leur travail au sérieux. Sous le rythme cadencé de la musique, les corps vont et viennent. Une des deux blondes, les lèvres aux couleurs framboise, d'une matière raffinée, incitant au baiser, le grain de peau régulier, les seins enragés aux tétons dignes du Mont Saint Helens, s'approche d'un homme assis devant la scène parmi plein d'autres. En professionnelle, la blonde aux yeux noirs s'assoit sur les jambes écartées de l'homme en rut, imbécile et client.
 Du haut de son tabouret, notre brun ne rate rien du spectacle. Il regarde toute cette folie et comprend tout cela bien en silence, au fond de lui-même. Puis, la rousse qui était sur scène, descend et se dirige vers le bar. Elle marque une pause -surement autorisée dans son contrat- afin de s'hydrater. Elle s'assoit donc à côté de notre lion, sans le remarquer. Étant donné le nombre d'hommes, cela se comprend. Mais lui, en revanche, l'a remarquée depuis un long moment déjà.

DuaneB
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Message  noisette Ven 5 Juin 2015 - 21:34


1h22 Crown Plaza Pittsfield-Berkshires
Massachusetts


Le jeune lion avait visiblement séduit la stripteaseuse. A peine eurent-ils refermé la porte, dans une ambiance sombre, laissant passer la lumière bleutée de la nuit, sa main chaude et moite caressait lentement celle de la rousse. Il lui mit un doigt sagement posé sur les lèvres... Elle voulut prendre la parole mais le jeune homme lui mit la main devant la bouche, un court instant. On entendit des "mmmm" comme si la femme voulait parler. Puis au moment où il enleva sa main, un silence lourd et puissant se fit ressentir... Il s'approcha, la renifla, plongea son nez entre ses deux seins en poire. Elle ne dit rien, et ce malgré sa grande expérience des hommes. Elle sentit tout de suite que celui-ci n'était pas comme les autres. Elle sentit immédiatement son électricité. Tout cela était fort loin de l'amour. Rien à voir... L'animal lui pressa donc les seins, les cuisses, la poussa sur le lit. Il l'embrassa avec fougue, évidement... Leurs corps ne formèrent plus qu'un amas de chairs s’agitant dans tous les sens... Spasmes, cris, gémissements, seins en partance pour des mains de velours... Après un orgasme dont témoignèrent les lampes de chevet cassées de chaque côté du lit, ils se dessoudèrent en soufflant, elle en rigolant, essoufflée... "Quelle danse, mec! J'en ai pourtant vu des zozos dans ma carrière. Mais toi! Tu dépasses tous les autres"... Puis il se leva, nu, et alla vers la fenêtre pour l'ouvrir. La femme lui assena: "tu baises comme un dieu toi, mais niveau parlotte c'est pas ça." Elle sentit soudainement un malaise horrible la saisir. "Mais qu'est-ce qu'il m'arrive!? m*rde!". Il la regardait se débattre sans bouger d'un millimètre, le regard vide, froid, extérieur... Au moment où elle déglutit un infâme liquide, le corps du trentenaire incandescent se mua peu à peu. Les poils se gommèrent, la peau se lissa instantanément, sa poitrine se bomba, des seins se formèrent en quelques secondes. Ses hanches se creusèrent... il se mua en femme. Maléfiquement ravissante. La même chasseuse au carré brun. Une version femelle de ce qu'il était mâle, et vice et versa.


Lendemain matin
8h45
Crown Plaza Pittsfield-Berkshires Massachusetts


Le shérif avait bouclé l'accès à la chambre. L'hôtel avait été entièrement évacué, et seuls les membres de la police scientifique et l'équipe du shérif avaient accès au lieu. Le shérif McCoy vit bientôt apparaitre l'agent Mulder qui montrait son badge pour accéder à la chambre.

Agent Mulder! L’appela-t-il en faisant signe au policier de le laisser passer.
« Ça en fait trois maintenant, constata Mulder. Connaissez-vous l’identité de la victime, shérif?
Ouais, dit-il d'un ton renfrogné et viril, et ça n'est pas ce qu'on pourrait appeler une enfant de chœur. Martha Leenz, 42 ans, célibataire, stripteaseuse au Tony's club.
- Des enfants ? Renchérit Mulder.
- Non. Dit-il d’un air légèrement blasé, et probablement agacé d’en être à la troisième victime sans l’ombre d’un(e) suspect(e). Puis le visage de McCoy s’adoucit en voyant l’agent Scully arriver tout en téléphonant. Elle devait sans doute prévenir le laboratoire de la police qu’il y aurait à nouveau d’autres éléments à analyser…
D’un sourire à peine esquissé, Scully vint saluer le shérif tout réprimant ce sourire à la vue du cadavre de Martha Leenz. Scully eut un pincement d’écœurement noyé de compassion, ainsi que de l’empathie à la vue de la victime. Elle l’observa de plus près, en se penchant à peine vers son visage, laissant quelques mèches rebelles s’étendre dans cette lumière matinale. Ce léger passage émotif, caractéristique des femmes fortes qui – l’espace d’un instant- laissent entrevoir leur nature profonde, attira l’attention de Mulder.
Puis Scully se ressaisit en se relevant et s’adressa à McCoy :
« Shérif, sait-on si Martha Leenz avait des aventures homosexuelles ?
- Pas que je sache, m’dame, mais allez savoir. Pour moi, c’était plutôt une croqueuse d’hommes, si vous voyez ce que je veux dire. On ne fait pas ce métier par hasard…
Mulder, qui écoutait tout en regardant la chambre, reprit :
« Je sais que la vidéo surveillance a montré une femme ressortir dans le couloir, ce pourquoi je pense qu’il s’agissait d’un homme au départ.
- Mais, agent Mulder, ce que vous dites est strictement impossible.
- C’est au contraire la seule explication qui tienne, shérif. Notre tueur a séduit Martha sur son lieu de travail, donc en homme. Ils font l’amour et bam ! Notre sexe machine se métamorphose.
Le shérif, interloqué par l’aplomb de Fox Mulder, un rien désemparé, à court d’arguments, se tourna vers Scully :
- Vous y croyez vous ?
- Je ne pourrais énoncer une telle théorie avec autant de certitude que mon collègue, mais convenez que c’est une explication qui est dans la continuité des deux premières victimes, shérif. Il y a à chaque fois un rapport sexuel, lequel est suivi de convulsions aussi soudaines que mortelles, et un coupable qui change de sexe en fonction, afin de tromper les caméras. Je ne peux vous dire le pourquoi, mais nous commençons à comprendre le comment, dit-elle d’un ton posé, avec toute la raison qui la caractérisait.
Puis elle vit que Mulder lui fit un signe de la tête lui suggérant de le rejoindre.
Elle le rejoignit.
« Je persiste à croire que notre meurtrier est un des membres de cette confrérie des Âmes sœurs, Scully, ou un/une de leurs proches.
- Le problème, c’est que, hormis notre suspicion envers eux due à notre ancienne affaire, nous n’avons pas l’ombre d’une preuve reliant cette confrérie aux victimes.
- Scully… Tu y étais. Tu as bien failli te prendre au piège ; tu sais parfaitement que toutes les caractéristiques sont là comme autant de signatures. Les circonstances SONT les preuves. Il faut retourner là-bas, Scully.

noisette
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Date d'inscription : 29/04/2009

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