Enfin ! de DBM
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Enfin ! de DBM
**JEUDI **
Quartier Général du JAG
Falls Church, Virginie
9 heures
Harmon Rabb Junior Capitaine de Frégate au JAG sortit de l'ascenseur et se dirigea vers son bureau.
Au passage, il salua le Lieutenant Harriet Sims Roberts et les autres membres du JAG qui étaient déjà au travail.
Il jeta un coup d’œil vers le bureau du Lieutenant Colonel Sarah Mackenzie. Elle n'était pas encore arrivée.
Alors il entra dans son bureau et s'installa.
Il relut le rapport de sa dernière affaire, avant d'aller le remettre à l'Amiral A.J Chegwidden.
Cette affaire avait été assez longue et fastidieuse et il espérait que l'Amiral lui accorderait un week-end de quatre jours afin qu'il puisse se reposer un peu.
Il n'avait aucune idée de ce qu'il allait faire de ce temps libre, à part en profiter pour piloter Sarah, son avion biplace.
Penser à Sarah lui en rappela une autre. Elle aussi avait bien besoin de quelques jours de repos.
S'il osait, il lui aurait demander de prendre ces vacances en même temps que lui.
Il laissa son esprit vagabonder oubliant carrément la lecture de son rapport.
Ils pourraient aller au cinéma voir un vieux film, faire un petit pique-nique... Il se mit à sourire.
Encore faudrait il qu'il ose le lui demander.
Après tout il ne risquait rien à le faire. Il se promit de tenter le coup dès qu'il la verrait.
- Qu'est ce qui vous fait sourire ?
Harmon releva les yeux surpris. L'objet de ses pensées venait de passer la tête par la porte ouverte.
Elle s'approcha de son bureau et jeta un coup d'oeil sur ce qu'il lisait.
- Votre rapport est si drôle que ça ?
Harmon le referma et secoua la tête.
- Non. Je... J'étais en train de rêvasser.
- A quoi ?
- A mes prochaines vacances. Je pensais demander à l'Amiral quelques jours.
Elle s'assit en face de lui.
- Vous avez pensé à quoi pour vous divertir ?
- Pique- nique, cinéma, petit tour en avion...
- Bon planning.
- Oui, mais ce serait encore mieux à deux.
Un court silence s'installa, pendant lequel Harmon rassembla son courage.
Il prit appui sur son bureau et regarda Mac droit dans les yeux.
- Vous pourriez vous aussi...
Deux coups secs frappés au chambranle de la porte par le Quartier Maître Jason Tiner l'interrompirent.
- Colonel. Capitaine. L' Amiral vous demande dans son bureau.
- Merci Tiner, nous arrivons tout de suite, répondit Harmon sur un ton légèrement irrité.
Tiner fit demi tour. Harmon s'apprêtait à reprendre là où ils avaient été interrompus.
- Où allez vous ?! dit il surpris qu'elle soit déjà debout.
- L'Amiral nous attend.
- Oui, je sais mais je dois vous demander quelque chose.
- C'est important ? Il faut que j'aille chercher mon rapport.
Harmon secoua la tête visiblement déçu.
- Non. Ce n'est pas urgent mais...
- Dans ce cas, on se rejoint dans le bureau de l'Amiral.
Sur ces mots elle sortit.
Harmon resta sans réagir durant quelques secondes puis il ramassa son dossier.
Legacy Street
Washington
9 heures
Fox Mulder, Agent Spécial du FBI, assit dans sa voiture depuis minuit la veille au soir commençait à trouver le temps long.
Sa coéquipière l'Agent Spécial Dana Scully était assoupie sur le siège à coté de lui depuis presque deux heures maintenant.
Ils avaient été assignés par le Directeur Adjoint Alvin Kersh, leur nouveau supérieur, à la surveillance d'un dealer.
Scully et lui n'étaient plus aux affaires non classées depuis quelques mois déjà et Kersh ne les affectait qu'à des affaires minables.
Scully bougea dans son sommeil et tourna la tête vers lui.
Mulder la contempla. La pauvre était épuisée, mais il devait la réveiller.
- Scully. Réveille-toi.
Elle ouvrit les yeux et se redressa pour s'étirer du mieux qu'elle le pouvait dans l'étroit habitacle de la voiture.
- Ca fait longtemps que je dors ? dit-elle d'une voix ensommeillée.
- Deux bonnes heures.
Elle regarda sa montre.
- Tu aurais dû me réveiller plus tôt.
- Pas de raison de le faire. Le suspect n'a pas bougé.
- Je commence à en avoir assez de ces affaires sans intérêts. Les affaires non classées me manquent.
- Je rêve Scully ! Le paranormal te manque !? dit il d'un ton moqueur
- Ce n'est pas le paranormal qui me manque mais d'enquêter sur quelque chose qui demande un tant soit peu de réflexion.
Son téléphone sonna. Elle eut une brève discussion puis raccrocha.
- Kersh nous demande de laisser tomber l'affaire et de venir immédiatement dans son bureau.
Mulder démarra.
Il n'était pas fâché que cette enquête prenne fin mais il était tout de même un peu inquiet.
Une semaine plus tôt, il était parti enquêter sur un bateau fantôme, le Queen Mary, sans l'ordre de Kersh.
Ce dernier n'avait pas apprécié le comportement de Mulder, ni celui de Scully qui était partie à sa recherche également sans permission.
Durant son périple, il avait été blessé. A son retour de l'hôpital, Kersh n'avait rien dit à part qu'il réfléchirait à la sanction à prendre. Cela faisait trois jours et toujours rien.
Jusqu'à ce matin.
Quartier Général du JAG
Falls Church, Virginie
9 h 15
Mac et Harmon sortirent du bureau de l'amiral.
Ce dernier venait de leur accorder une semaine de permission à compter du vendredi.
Et ils avaient pour ordre de remettre leur dossier non traité à Singer et Sturgis.
Harm chercha un moyen de relancer la conversation avec Mac. Il décida d'y aller sans détour.
- Mac, Je voulais vous demander si cela vous...
- Capitaine, Colonel vous avez décidé qui va me refiler ces dossiers ?
Harmon lança un regard noir au Lieutenant Loren Singer.
- Nous étions en pleine conversation Lieutenant.
- Désolé Capitaine, mais je ne serais pas, contrairement à vous, en vacances demain soir et j'ai besoin de m'organiser.
Sentant que Harmon perdait patience, Mac s'interposa.
- Lieutenant, vous hériterez de mes dossiers. Je vous les apporterais dès que possible.
- Merci Colonel.
Satisfaite Singer partie vaquer à ses occupations.
Harmon s'assura qu'elle était loin et s’apprêtait à reprendre sa conversation avec Mac quand il entendit son téléphone sonner.
- C'est pas vrai, murmura t-il entre ses dents.
Il jeta un regard d'excuse à Mac et se dépêcha d'aller répondre.
Quartier Général du F.B.I
Washington
11 h 05
Mulder ouvrit la porte du bureau de Kersh brutalement. Il était hors de lui.
Leur discussion avait été plus que houleuse.
Comme sanction Kersh leur avait donné une mise à pied d'une semaine. Avec effet immédiat.
Scully le suivit jusqu'à l'ascenseur.
Elle observait Mulder du coin de l’œil, guettant le moment où il serait visiblement plus calme afin de lui parler.
L'ascenseur arriva et ils montèrent dedans.
- Qu'est-ce que tu comptes faire de cette semaine de congé forcé, Scully ?
- Aucune idée. Et toi ?
- Je ne sais pas. Réfléchir aux conséquences de mon insubordination comme me l'a conseillé Kersh, dit-il amer.
Arrivé au parking, il sortit ses clefs de voiture.
- Je te dépose ?
Scully accepta.
- Qu'est-ce que tu vas faire du reste de la journée ?
- J'ai une envie folle de me défouler. Et comme taper sur Kersh m'est interdit, je vais me rabattre sur le basket. Tu viens avec moi ?
- Non, merci. Je préfère me "défouler" autrement.
- Comme tu veux.
- A ton avis pourquoi Kersh ne nous a pas renvoyés définitivement ?
- Je ne sais pas. Nous sommes sa seule distraction au FBI alors il préfère sûrement nous garder pour ne pas trop s'ennuyer.
Quartier Général du JAG
Falls Church, Virginie
12 h 45
Le Capitaine de Corvette Sturgis Turner frappa à la porte ouverte du bureau de Harmon.
Celui- ci releva la tête brièvement de son dossier pour voir qui frappait.
- Entre Sturgis.
- Je te dérange ?
- Non, pas du tout je mettais la touche finale à un dossier.
- Tu viens déjeuner avec moi ?
- Je pensais déjeuner avec Mac.
- Bon ce sera pour une autre fois. Au fait, tu y vas ce week-end ?
- Où ?
- Chez Bill.
Harmon ouvrit de grands yeux.
- J'avais complètement oublié que c'était ce week-end.
- Si tu ne viens pas cette fois encore, il t'en voudra à mort.
Harmon soupira.
- Enfin, je crois que je n'ai pas le choix.
- Tu n'as pas l'air très enthousiaste à cette idée. Tu avais prévu autre chose ?
- J'avais l'intention d'inviter quelqu'un à partager mon week-end.
- Oh ! Oh ! Petit cachottier. Qui est ce ?
Tout le monde au JAG se rendait bien compte qu'il était attiré par Mac. Mais de là à annoncer à tous qu'il sortait ou plutôt qu'il avait pour projet de l'inviter à sortir avec lui. C'était une autre affaire.
Devant l'air gêné de Harmon, Sturgis s'empressa d'ajouter.
- Désolé. Ca ne me regarde pas. Si tu expliques à Bill la situation, il comprendra. Sinon invite la à venir avec toi.
- C'est que je pensais à un week-end en tête-à-tête. Et toi avec qui comptes-tu venir ?
- Vu que je dois m'occuper de tes dossiers, je n'aurais pas trop le temps de profiter de mon week-end alors je n'y vais pas. Si tu ne veux pas te retrouver seul, invite un ami... ou une amie.
- Qui ?
- Mac. Bill serait ravi de faire sa connaissance. Tu as éveillé sa curiosité en lui parlant d'elle comme tu l'as fait.
Harmon se remémora la dernière fois où il avait vu Bill.
Ils avaient parlés de son travail au JAG et il est vrai qu'il s'était légèrement laisser aller en parlant de Mac, au point que Bill avait cru qu'il parlait de sa petite amie plutôt que d'une collègue.
L'inviter pour ce week-end n'était pas une si mauvaise idée après tout.
- Oui, tu as raison je vais l'inviter.
- Bonne résolution. Bon, je te laisse à plus tard.
Harmon regarda sa montre, il était presque 13 h. Il était temps d'aller déjeuner.
***
Harmon frappa à la porte de Mac juste pour la forme car elle était ouverte.
Elle travaillait encore.
- Vous n'avez pas l'intention d'aller déjeuner ?
- Oh non ! Il me reste encore une tonne de travail.
- Vous pouvez bien prendre au minimum une petite demi heure pour manger ?
Elle le regarda un peu déçue.
- Malheureusement non.
Il s'approcha et examina la pile de dossier sur son bureau. Effectivement, il lui restait pas mal de boulot.
- Je peux vous donner un coup de main si vous le désirez.
- C'est très gentil mais je ne voudrais pas vous retarder dans votre travail, ni vous priver de déjeuner.
- Non, aucun problème j'ai fini le plus gros. Je vais chercher des repas à emporter et je vous rejoins.
Elle avait l'intention de refuser mais changea d'avis. Un peu d'aide serait la bienvenue.
- Parfait, répondit-elle.
- Italien ou chinois ?
- Je vous laisse choisir.
Quelques minutes plus tard il revenait avec deux pizzas. Une au poulet et une autre végétarienne.
Ils s'attelèrent à la tache et en fin de journée, ils avaient considérablement fait baisser la pile de dossiers.
Vers 17h, ils firent une petite pause. Il en profita.
- Ce week-end je suis invité chez un ami pour un barbecue. Je me demandais si cela vous tenterait de venir avec moi ?
Sarah s'était demandée toute l'après midi de quoi il voulait lui parler.
D’après le ton assez personnel qu'il avait prit dans son bureau, elle s'était attendue à une invitation à partager son planning de vacances. Elle s'était apparemment fait des idées.
Devant son hésitation, Harmon ajouta.
- Il serait ravi de faire votre connaissance.
Elle le regarda étonnée.
- Vous lui avez parlé de moi ?
- Bien sûr. Et comme je vous l'ai dit, il a hâte de vous rencontrer.
De toute façon vous n'avez rien de prévu ce week-end alors autant le passer avec moi.
- Qui vous dit que je n'ai rien de prévu ?
- Vous avez quelque chose de prévu ?
Elle était un peu embarrassée de reconnaître qu'il avait raison.
- Non.
- Alors rien ne vous empêche de dire oui.
Elle hésitait encore.
- Ca me ferait plaisir que vous veniez, ajouta-t-il pour essayer de la convaincre.
- Pourquoi ?
- Parce que j'apprécie votre compagnie.
- Rien d'autre ?
Il fit semblant de réfléchir.
- Rien d'autre ne me vient à l'esprit pour l'instant.
Il regarda sa montre.
- Je vous laisse jusqu'à 19 heures pour vous décider.
Appartement de Dana Scully
Anapolis, Maryland
19 h 25
Dana prit un peu de mousse dans ses mains et souffla dessus.
Elle la regarda retomber dans le bain doucement en se demandant ce que Mulder pouvait bien faire.
Le téléphone sonna. Pensant que cela pouvait être lui, elle sortit précipitamment s’enveloppant simplement dans une serviette.
A la quatrième sonnerie, elle décrocha.
- Bonsoir, ma chérie.
- Oh ! Bonsoir maman, dit-elle ne pouvant cacher sa déception.
- Tu ne t'attendais pas à ce que ce soit moi ?
- Euh... ! Non. Mais je suis contente de t'entendre.
- J'aimerais savoir si tu viens à Emerald Lake pour le week-end.
- Oui. Je serais là demain dans l'après midi.
- Demain ?! Tu ne travailles pas ?
- Non.
- Tu es en vacances ?
Dana se mordit la lèvre inférieure.
- On peut dire ça.
- Tu as des ennuis ?
- On en parlera plus tard d'accord.
- Comme tu veux. Ce n'est rien de grave quand même ?
- Non. On en parlera demain.
On frappa à la porte.
Le téléphone dans la main, elle alla regarder qui c'était.
- Maman, Mulder est là, je te laisse. A demain.
- A demain.
Scully raccrocha puis ouvrit la porte.
- Qu'est ce qu'il y a ? demanda t-elle inquiète après avoir ouvert la porte.
Mulder ne venait jamais sans une raison importante chez elle.
Il la regarda de la tête au pied.
- Quel accueil ! dit il sur un ton appréciateur.
Scully réalisa qu'elle n'était encore vêtue que de sa serviette.
Elle recula pour le laisser passer.
- Entre Mulder. Je vais me changer.
Mulder s'avança en souriant d'un air coquin.
- Inutile.
Rougissante, elle se retourna pour se rendre dans sa chambre.
Mulder, content de l'avoir fait rougir, se retient de rire et ferma la porte.
Il retira sa veste et s'installa sur le canapé.
- J'ai eu Skinner au téléphone, cria-t-il pour se faire entendre. C'est grâce à lui que Kersh ne nous a pas renvoyés.
Dana sortit de la chambre. Elle avait enfilé un pyjama en satin de couleur parme qu'elle finissait de boutonner.
- Il a parlé en notre faveur, en mettant en avant nos "Qualités" d'enquêteurs.
Scully n'avait pas l'air convaincue. Elle haussa un sourcil sceptique.
- Tu crois vraiment que cela a suffit à le persuader ?
- Visiblement, sinon à l'heure qu'il est nous ne serions plus des agents.
Il y eut un silence pendant lequel chacun réfléchissait à la situation.
Au bout d'un moment Mulder reprit la parole.
- Si tu ne fais rien ce week-end, il y a une affaire qui semble intéressante à San Francisco.
Dana soupira en s'asseyant dans un fauteuil.
- Mulder.
- Quoi ?
- Nous avons une mise à pied.
- Je sais.
- Parce que tu étais parti enquêter sans permission.
- Oui et alors ?
- Tu veux être viré définitivement cette fois ?
- Non, mais pendant cette semaine nous pouvons faire ce qui nous chante.
- Sauf travailler sur une affaire non classée.
- Qui t'a dit que c'est une affaire non classée ? J'ai dit que c'est une affaire intéressante.
Elle soupira de nouveau.
- Ecoute Mulder, Pendant cette semaine je n'ai aucune envie de penser à Kersh, au FBI, ni aux affaires non classées.
J'ai juste envie de me laisser aller et de me détendre le plus possible.
Mulder se leva et vint s’asseoir sur la table basse face à elle.
- Je croyais que les affaires non classées te manquaient ? Tu ne veux pas que l'on retrouve notre affectation ?
- J'en ai autant envie que toi. Mais je suis fatiguée de devoir constamment faire attention à ce que je fais. Fatiguée d'avoir peur de pouvoir me faire renvoyer à tout moment. Je ne crois pas que c'est en bravant les ordres de Kersh que nous réussiront à reprendre notre place.
Mulder savait qu'elle avait raison mais c'était plus fort que lui, il avait un besoin presque viscéral de travailler sur les affaires non classées.
Elle marqua une pause.
- Je veux simplement faire un break.
Ils se regardèrent longuement.
- Tu devrais profiter de ce temps libre pour faire le point, ajouta-t-elle.
Il se leva, prit sa veste et se dirigea vers la porte.
- Mulder ??
Il se retourna à demi n'osant pas la regarder. Elle se leva à son tour et avança vers lui.
- Tu ne vas pas y aller seul ?
Il haussa les épaules, ouvrit la porte et s'en alla.
Quartier Général du JAG
Falls Church, Virginie
20 heures
Dans son bureau Harmon finissait une énième conversation téléphonique. Depuis qu'il avait quitté Mac, son téléphone n'avait pas cesser de sonner. A croire que tout le monde savait qu'il partait en vacance. De ce fait, il ne savait pas si Mac avait décidé de venir ou non. La seule fois où il avait put échapper à son téléphone il était allé dans son bureau mais elle n'y était pas.
Il raccrocha et nota un nom sur son pense- bête. En relevant les yeux il vit Mac discuter avec le Lieutenant Singer.
Il l'interpella et lui fit signe de venir.
Au moment où elle mit un pied dans le bureau le téléphone retentit de nouveau.
- Une minute. Ne bougez pas de là.
Il décrocha.
- Harmon. Bonsoir, c'est Bill.
- Ha ! Bonsoir Bill.
- Sturgis m'a dit que tu venais ce week-end.
- Oui, effectivement.
- Tant mieux. Il m'a aussi dit que tu hésitais sur la personne a emmener avec toi. Que tu pensais passer un week-end... comment dire... romantique avec une conquête féminine.
Sturgis avait perdu une occasion de se taire, pensa Harm en regardant Mac.
- Alors, je me suis dit que tu pourrais venir avec elle. Vous passerez le week-end avec nous et ensuite vous aurez la maison pour vous toute la semaine. Si cela te dit bien sûr ?
Harmon ne savait quoi répondre. C'était une offre à ne pas rater. Mais Mac allait-elle accepter ?
- Harmon !? Tu es encore là ?
- Oui... Oui... Je crois que je ne peux décemment pas refuser.
- Génial. J'avais un peu peur de te gâcher ton week-end. Alors on se retrouve samedi matin.
Ils raccrochèrent.
Mac attendait debout les bras croisés.
- C'était mon ami Bill. Il m'a demandé si vous veniez.
Il la regarda avec espoir.
Mac avait réfléchit sérieusement à la réponse à donner.
Elle avait penché pour un oui, puis la seconde suivante pour un non, puis la seconde d’après pour oui et encore une fois pour non. A cet instant, elle n'était toujours pas décidée.
- Ne me dites pas non, dit-il presque suppliant.
- Je...
Il se leva et s'approcha d'elle.
- Ce sera génial je vous le promets. Il nous propose de rester toute la semaine.
Il chercha des arguments qui pourraient la persuader.
- Il y a un lac magnifique. Une forêt où l'on pourra se promener. Il y a aussi un petit village pas loin que l'on visitera si cela vous dit.
Harm mettait tellement de coeur pour la persuader qu'elle finit par céder.
- D'accord.
- Génial !
Devant son air réjoui Mac ne regrettait pas d'avoir accepté.
**VENDREDI **
Appartement de Dana Scully
Anapolis, Maryland
10 h 20
Scully préparait ses affaires. Elle remplissait son sac de voyage de vêtements légers.
La météo avait annoncé un temps radieux.
Quand elle eut fini, elle le posa dans l'entrée et décrocha son téléphone.
Elle fit le numéro de l'appartement de Mulder mais tomba sur le répondeur où elle laissa un court message.
Depuis leur conversation de la veille elle avait essayé de le joindre sans résultat.
Elle espérait qu'il n'était pas partit pour San Francisco ou pire qu'il lui en veuille de ne pas y aller avec lui.
Un peu angoissée à cette idée, elle essaya sur son portable.
- Mulder.
- C'est moi.
- Ah Scully ! Pourquoi tu m'appelles ? Je te manque déjà ?
Elle fut soulagée, s'il plaisantait c'était signe qu'il ne lui en voulait pas.
- Non. Pas du tout, répondit-elle un peu gênée qu'il ait vu juste.
En bruit de fond elle entendit des klaxons.
- Tu es en voiture ?
- Oui.
- Où vas tu ? Pas à San Francisco j'espère ?
- Bien entendu que non Scully. Je vais profiter de ces " vacances" pour faire le point comme tu me l'as conseillé. Et toi ?
- Je pars dans une heure ou deux passé le week-end en famille.
- Bon, amuse-toi bien.
- Merci, toi aussi. Où que tu ailles.
- Merci. A dans une semaine, dit il d'un ton enjoué.
- Mulder, mon portable ne me quitte pas alors si tu veux me joindre n'hésite pas.
- Ok.
Il raccrocha.
Elle raccrocha à son tour un peu plus rassurée.
Quartier Général du JAG
Falls church, Virginie
13 h 35
Harmon sortit de l'ascenseur en compagnie de Sturgis, Mac et du Lieutenant Bud Roberts.
Ils avaient fini de déjeuner et retournaient tranquillement travailler.
- Mac. Je viens vous chercher vers 8 heures demain. Ca vous va ?
- C'est parfait.
- A demain. Il se tourna vers Sturgis. Je t'apporterais les dossiers avant de partir.
- Ok.
Il alla dans son bureau finir le peu de travail qui lui restait. Sturgis se tourna vers Mac.
- Alors vous allez au barbecue avec Harm ?
- Oui, il m'a gentiment invité.
- Je sais. Je le lui ai suggéré.
Mac le regarda étonnée.
- Comment ça ?
- Il hésitait à emmener une personne avec qui il avait l'intention de passer le week-end.
- Pourquoi ne l'a t-il pas invitée ?
- Je ne sais pas. Vous aller voir vous vous amuserez.
Sur ces mots, il alla dans son bureau.
Mac resta debout un instant à réfléchir. Elle n'en revenait pas. Harmon sortait avec quelqu'un.
Des milliers de questions se bousculèrent dans sa tête. Qui cela pouvait il bien être ?
Où avait il bien put la rencontrer ? Pourquoi ne voulait il pas en parler ?
S'était il remis avec Renée ? Non, cette dernière hypothèse n'était pas envisageable.
Pourquoi ne passaient-ils pas le week-end ensemble ?
Harmon l'avait- il invité juste parce que la femme qu'il voyait ne pouvait pas venir ?
Penser à cela la mit en colère. N'était-elle n'était qu'une roue de secours pour lui. Un moyen de passer le temps.
Une fois dans son bureau, elle se dit qu'elle devait aller voir Harmon et lui dire ce qu'elle pensait de son attitude, mais elle changea d'avis. Harm n'était pas sa propriété.
Il avait tout à fait le droit de sortir avec qui il voulait.
Elle chassa ces pensées négatives de sa tête pour pouvoir travailler efficacement.
Mais, elle ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir.
Emerald Lake
Maryland
15 heures
Scully se gara. Elle prit son sac dans le coffre et se dirigea vers la maison de vacances de son enfance.
Une fois à l'intérieur, elle entendit des voix dans le jardin.
Avant de s'y rendre, elle monta à l'étage pour déposer son sac dans sa chambre.
Dans le jardin, son frère Bill préparait le barbecue pour le lendemain.
Sa mère et sa meilleure amie Ellen discutaient en sirotant une citronnade.
- Dana ! Enfin te voilà, dit Ellen en la prenant dans ses bras.
A son tour, sa mère la serra dans ses bras, puis son frère.
- Alors petite sœur, comment vas tu ?
- Très bien.
Au loin, elle entendit des rires d'enfants.
Elle regarda vers le lac et vit deux enfants s'amuser dans l'eau sous la surveillance d'une femme assise sur un plaid avec un bébé.
- Trent et Kyle ont l'air de s'éclater.
Elle s'assit et sa mère lui servit un verre de citronnade.
- Oui, ils se sont fait un nouveau copain. Ils le trouvent génial.
Scully se retourna vers le lac mais ne vit personne d'autre.
Pendant un moment, toutes les trois discutèrent de choses et d'autres.
Quand Bill Scully eut fini avec le barbecue, il se joignit à elles.
- Tu sais que Rob me parle encore de toi, dit Ellen à Dana.
- Qui ? demanda Margaret.
- Le père de Kyle. Ils sont sortis une fois mais Dana n'a pas voulu poursuivre.
- Pourquoi ? dit Bill.
Elle n'eut pas le temps de répondre.
Sa belle-sœur Tara accompagnée de son fils Matthew, de Trent le fils d'Ellen, et de Kyle son meilleur ami arrivèrent.
- Hello Dana !
- Bonjour, Tara. Elle la serra dans ses bras. Bonjour, Matthew.
Elle embrassa son neveu. Il lui sourit en lui tendant les bras. Elle le prit et lui fit un câlin.
Elle se tourna vers les enfants.
- Alors ! Vous vous amusez bien ?
- Oh oui ! C'est génial répondit Kyle.
- L'eau du lac n'est pas trop froide ?
Trent secoua la tête.
- Tu viendras te baigner avec nous tout à l'heure ?
- Peut-être.
- Allez ! On jouera au requin préhistorique venu d'une autre planète avec ton copain.
- Avec mon copain ??
Elle regarda tout le monde avec un air interrogateur.
- Ce n'est pas mon idée, lui dit son frère.
Il avait l'air contrarié en disant cela. Elle allait lui demander pourquoi quand son téléphone sonna.
Elle rendit Matthew à Tina et prit son téléphone.
- Scully.
- C'est moi.
Elle s'éloigna en jetant un regard d'excuse à sa famille.
- Où es tu ?
- A San Francisco.
- Quoi ! Tu n'as pas fait ça ? Mulder tu risques gros si Kersh...
- T'inquiètes, il ne saura rien. Sauf si tu le lui dis.
- Tu sais très bien que je ne ferais pas ça.
- Alors je ne risque rien. Tu veux savoir sur quoi je travaille ?
- Dis toujours.
Tout en écoutant ce que lui disait Mulder elle se dirigea vers la maison.
Elle se rendit dans le salon et s'assit sur le canapé.
Quand Mulder eut fini, il lui demanda si elle venait.
Elle pensait : "Dis lui non. Dis lui non. Dis lui non." Et elle s'entendit dire :
- J'arrive dès que possible.
Elle raccrocha, furieuse contre elle même.
En montant les escaliers, elle pensa à sa famille. Ils lui en voudraient de ne pas rester, surtout Bill.
Dans la chambre elle prit son sac en maudissant son incapacité à dire non à L'agent Fox Mulder.
- Je savais que tu viendrais.
Elle sursauta et se retourna. En voyant qui se trouvait là, elle écarquilla les yeux.
- Mulder ?!!
Il était debout en short de bain bleu appuyé contre la porte, son portable à la main.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- La même chose que toi. J'ai été invité pour le week-end. Ta mère m'a téléphoné hier soir parce qu'elle était inquiète à ton sujet. Nous avons discuté et elle m'a invitée.
- Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
- Je voulais te faire la surprise. Surprise ! ajouta t-il en ouvrant les bras.
Scully sourit.
- Donc l'affaire dont tu m'as parlé...?
- Nous n'irons pas enquêter dessus pour l'instant.
Il s'approcha de Scully et passa son bras autour de ses épaules.
- Pour le moment, nous allons descendre et rejoindre ta famille.
Il la tira vers la porte.
**SAMEDI **
Emeral Lake
Maryland
10 heures 10
Mac et Harmon sortirent de la voiture.
Elle admira la jolie maison en bois puis prit le sac que lui tendait Harm.
Ils se dirigèrent vers le porche et Harm sonna. Bill vint ouvrir.
Il serra chaleureusement la main à Harmon.
- Content de te voir Rabb.
- Moi aussi, ça faisait longtemps.
Bill se tourna vers Mac.
- Vous devez être la jeune femme dont Sturgis m'a parlé ? Bill Scully.
Mac gênée lui tendit la main.
- Sarah Mackenzie. Enchanté, mais je ne suis pas cette jeune femme, désolé.
- Ah oui ! Sarah Mackenzie. LA Sarah Mackenzie.
Il avait dit cela en glissant un regard en coin à Harmon.
- Bienvenue. Je suis ravi de faire enfin votre connaissance.
Il prit son sac de voyage et s’effaça pour les laisser entrer.
Mac regarda Harmon. Dans son regard, il lut qu'elle se posait des questions sur le "La" utilisé devant son nom.
Une fois à l'intérieur Mac admira la décoration sobre mais de bon goût de la maison.
Bill les conduisit à l'étage pour leur faire découvrir leurs chambres.
- Sarah. Je peux vous appeler Sarah ?
- Oui, bien sûr.
- Dans ce cas appelez-moi Bill. Cela ne vous dérange pas de partager avec ma sœur ?
Elle secoua la tête en signe de négation.
Il déposa son sac sur le lit jumeau libre et lui montra la salle de bain attenante à la chambre.
Ensuite, il montra sa chambre à Harmon. Elle était située de l'autre côté du couloir presque face à celle de Mac.
- Harm, tu seras avec le collègue de ma sœur.
Ils redescendirent au rez de chaussé.
- Maintenant, je vais vous présenter tout le monde.
***
Le soleil brillait de mille feux sur Emerald Lake.
Harmon, Bill et le mari d'Ellen, Carl discutaient autour de la table en buvant une bière bien fraîche.
Bill après avoir parlé de son travail d'officier de la marine posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis un moment.
- Finalement, tu n'as pas emmené la jeune femme dont Sturgis m'a parlé.
- Si, répondit Harm.
Bill jeta un rapide coup d’œil vers Mac.
- Je croyais que vous n'étiez que des amis ?
- Nous le sommes.
- Et ?
- Je me suis rendu compte que ça ne me suffit plus.
- Depuis combien de temps vous sortez ensemble ? demanda Carl.
- Euh ... Pour tout dire nous ne sommes pas encore ensemble.
- Oh ! Et tu comptes sur cette semaine pour concrétiser les choses ?
- Oui. Du moins si tout se passe bien.
- Pourquoi ? Tu as des doutes sur ton pouvoir de séduction ?
Bill avait dit ça avec humour mais Harmon ne sourit pas.
Il regardait Sarah.
- Elle a l'air bizarre depuis ce matin.
Il avait parlé plus pour lui même que pour Bill.
- Elle est... distante. On dirait qu'elle m'en veut.
- Et pourquoi t'en voudrait-elle ?
Harmon soupira.
- Je ne sais pas. Je me fais peut-être des idées.
***
Trent, Kyle et Fox jouaient. Ils sautaient du ponton en faisant des acrobaties.
Margaret Scully protégée par un parasol, était allongée sur le plaid non loin d'elles. Elle s'amusait avec Matthew.
Sarah, Dana, Tina, et Ellen assises sur des chaises longues discutaient en les regardant.
Après les présentations et au cours du repas, elles avaient sympathisé.
Ellen qui était de nature curieuse avait posé des questions à Mac sur son métier, sa famille etc...
Sarah répondait avec plaisir à ce flot de questions. Maintenant Ellen s'attaquait à sa vie privée.
- Harmon et vous n'êtes pas mariés, je n'ai pas vu de bague à votre doigt ?
- En faites nous sommes juste collègues de travail.
- Ah bon !? J'ai cru voir une certaine complicité entre vous, ce qui m'a laissée penser que vous étiez ensemble. Vous êtes tous les deux célibataires ?
- Oui.
Ellen se tourna vers la maison pour regarder Harmon. Elle semblait intriguée.
- C'est bizarre.
- Quoi ? demanda Dana.
- Je ne sais pas mais... On a deux personnes séduisantes, intelligentes, et elles sont toujours célibataires.
- J'ai failli me marier il y a quelques mois de cela mais...
- Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. Vous deux. Pourquoi n'êtes vous pas ensemble ?
Vous avez l'air de beaucoup vous apprécier pourtant.
Mac réfléchit à la question pendant quelques secondes puis elle dit :
- Le destin.
- Vous croyez vraiment ? dit Tara.
- Qu'est ce qui vous fait dire ça ? demanda Ellen.
Mac chercha des arguments pour leur faire comprendre son point de vue.
- Disons que deux personnes soient très attirées l'une par l'autre. Mais que divers événements les empêchent de se retrouver. Ca ne peut être que le destin.
Tara et Ellen hochèrent la tête pour lui montrer qu'elles avaient compris ce qu'elle voulait dire.
- Ces personnes devraient se dévoiler leurs sentiments au lieu de compter sur le destin pour les réunir, répondit Tara.
- Et si elles l'ont fait et qu'il ne se passe toujours rien entre elles.
- Il n'a jamais fait de tentatives "d'approches" ?
- Si, quelques fois. Il m'a embrassé le soir de mes fiançailles et il m'a promis que nous ferions un bébé si...
- Quoi !!?? dirent-elles d'une même voix.
Elle raconta la naissance du petit A.J Junior, le fils de Harriet et Bud, qui avait eut lieu au JAG et surtout ce qui c'était passé après le départ de l'ambulance.
- Alors il m'a dit "Dans cinq ans si aucun de nous n'est avec quelqu'un, on partagera un bébé."
- Wouaww dit Ellen. C'est pas à moi qu'on aurait fait ce genre de promesse.
- Qui vous dit qu'il la tiendra ?
- Qu'est ce qui pourrait l'en empêcher ?
- Le destin.
***
Mulder sortit de l'eau et se dirigea en courant vers la chaise longue de Scully.
- Scully, tu viens te baigner ?
Elle regarda les filles. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu de conversation entre "copines" et elle voulait en profiter.
De plus la vie amoureuse de Mac l’intéressait au plus haut point.
- Non, pas tout de suite.
- On t'attend, dit-il en montrant le ponton où les enfants assis les regardaient. Tu nous avais promis que tu viendrais.
- J'arrive dans quelques minutes.
Il fit une mine boudeuse, puis prit un air menaçant.
- Si dans 10 minutes tu n'es pas là, je viens te chercher de force.
Il fit demi tour.
Dana se tourna vers Mac.
- En plus du destin j'ai l'impression qu'il ne cherche pas à m'avoir. Mon ex fiancé avait sacrifié son travail, quitté son pays pour moi.
- Il a peut-être peur de ruiner votre amitié si ça ne fonctionne pas entre vous, dit Dana.
- Ou bien il s'est rendu compte que notre amitié lui suffit amplement.
Dana, Ellen et Tara ne surent pas quoi répondre à cet argument.
- Qu'est ce qui vous fait croire ça ?
- J'ai appris depuis peu qu'il sort avec quelqu'un d'autre.
- Oui. Bill m'avait dit qu'il allait venir avec elle, dit Tara. Il lui a même proposé la maison pour toute la semaine en pensant que se serait romantique une semaine au bord du lac.
En entendant cela, Mac sentit sa rancœur redoublée.
Harmon avait oser l'emmener là où il avait désiré passer du bon temps avec une autre.
Elle n'avait aucune envie de se retrouver seule avec lui pendant toute cette semaine.
Elle ne pourrait pas s'empêcher de penser à cette autre femme, surtout si il ne lui en parlait pas.
- Je ne me sens pas la force de rester seule avec lui.
***
Scully essayait de persuader Mac de rester toute la semaine avec Harmon.
Cette dernière avait décidé de partir.
- Il veut peut-être parler avec vous.
- De quoi ? De sa nouvelle histoire d'amour ?
Un silence pesant s'installa. Après quelques secondes Mac reprit la parole avec une certaine lassitude dans la voix.
- J'en ai assez d'avoir l'impression que quelque chose va se passer entre nous pour finalement m'apercevoir que rien ne change. Les choses n'avancent pas, elles tournent en rond.
Scully comprenait exactement ce qu'elle ressentait.
Quand ce sentiment de cercle infini s'était emparé d'elle, elle s'était fait tatouée un serpent qui se mord la queue au bas du dos. Elle avait regretté son geste. Mais elle avait surtout regretté de ne pas avoir parler de ce qu'elle ressentait avec qui de droit.
Elle n'avait pas envie que Sarah fasse la même erreur.
- Bon, on va laisser tomber mes histoires de cœur et parler d'autre chose, dit Mac.
- Je meurs de soif. Vous voulez boire quelque chose ? proposa Tara.
Elle allait se lever mais Scully l'en empêcha.
- Je m'en occupe. De la citronnade pour toutes ?
A peine avait-elle finit sa phrase qu'elle se sentit soulevée dans les airs.
Mulder la mit sur son épaule et se dirigea vers le lac. La tête en bas Dana hurlait à Mulder de la déposer.
- Mais qu'est ce que tu fais ? Lâche-moi, Mulder !
- Je t'avais prévenue que si tu ne venais pas, j'irais te chercher de force.
- Ne me jettes pas dans le lac, cria-t-elle.
Arrivé au bord du ponton il la déposa.
- Qui a dit que j'allais te jeter ? Je vais juste... te pousser.
Il joignit le geste à la parole et avant même de s'en rendre compte, Scully tombait dans le lac.
En sortant la tête de l'eau, elle vit Mulder jubiler. Il levait les bras au ciel en souriant sous les applaudissements de Trent et Kyle. Tous les trois se tapèrent dans les mains puis sautèrent dans l'eau en l'éclaboussant.
Elle nagea vers la rive mais Mulder la rattrapa avant qu'elle ne sorte.
- Où tu vas ?
Scully lui montra ses vêtements trempés.
- En maillot ce serait mieux, non ?
Il hocha la tête.
Elle sortit complètement de l'eau.
- Tu as cinq minutes avant que je ne vienne te chercher de nouveau, dit Mulder en la suivant.
- J'ai déjà mon maillot sur moi.
- Génial. Comme ça, on ne perd pas plus de temps.
Il avança les mains vers son T.shirt et commença à le soulever. Scully repoussa ces mains.
- Eh ! Je sais me déshabiller toute seule.
- Comme tu veux, dit-il en croisant les bras et en soulevant les épaules.
Elle retira donc son T.shirt et son short sans son aide.
Mulder admira le joli maillot de bain deux pièces vert qu'elle portait.
Ses yeux glissèrent le long de sa peau.
- Qu'est ce que tu regardes ?
- Je cherche des piqûres de moustiques.
Il sourit en se remémorant leur première enquête.
Elle avait débarqué dans sa chambre en pleine nuit et en sous-vêtements pour qu'il puisse inspecter les marques qu'elle avait au bas du dos. Elle craignait que ce ne soient les même signes qu'elle avait vus sur une victime d’enlèvements extraterrestres.
Mulder avait dû regarder à la lueur d'une bougie car il y avait eut une coupure d'électricité.
Finalement, il ne s’agissait que de piqûres de moustiques.
- Il n'y a pas de moustiques ici, Mulder.
- Ah bon ?! Je verrai peut-être mieux à la lueur d'une bougie.
***
Tara était ravie de voir que Dana était détendue et joyeuse.
Elle avait craint que la présence de Mulder ne cause un certain malaise. Surtout avec Bill.
Finalement, Margaret avait eut une bonne idée en invitant Mulder.
Comme cela Dana ne disparaîtrait pas au premier coup de fil de son coéquipier.
Elle regarda l'heure et s'excusa auprès de Mac. Elle devait s'occuper de son fils.
Ellen qui devait faire le repas s'excusa aussi. Mac proposa son aide mais elle refusa.
Une fois seule, elle ferma les yeux et offrit son visage au soleil.
Harmon qui écoutait Phil et Bill discuter, la vit seule. Il alla la rejoindre.
- Vous avez l'air de bien vous entendre ?
Mac ouvrit les yeux. Harmon désigna les autres femmes.
- Oui, elles sont très sympathiques.
Il s’assit sur la chaise à côté d'elle.
- Nous n'avons pas eu le temps de beaucoup nous parler aujourd'hui, mais d'ici demain soir on passera plus de temps ensemble. Pour la semaine j'ai prévu deux ou trois petites choses qui devraient vous plaire.
Mac se redressa et lui fit face.
- Harm, je ne vais pas rester toute la semaine.
Il la dévisagea surpris.
- Pourquoi ?
Sarah ne savait pas quoi répondre. Elle n'allait tout de même pas lui dire la vérité.
Elle passa rapidement en revue les excuses qu'elle pouvait donner. Mais aucune ne lui parut assez bonne.
Finalement, elle opta pour un gros mensonge.
- J'avais oublié que j'ai un rendez-vous mardi soir.
- Vous ne pouvez pas annuler ?
- Je pourrai, mais je n'en ai pas envie. Il est si gentil.
Le visage de Harm se décomposa.
- Il, dit-il doucement. Vous sortez avec quelqu'un ?
Mac prit un ton faussement enjoué.
- Oui, enfin nous ne sommes sortis que quelques fois, c'est tout.
Elle se leva.
- C'est dommage pour la semaine. On se serait certainement beaucoup amusés.
Elle le planta là.
***
Tout le monde était réuni autour de la table pour dîner. Ils se régalaient.
Ellen qui était bonne cuisinière avait préparé un délicieux repas.
Tous discutaient joyeusement.
Harmon, lui, était silencieux. Il regardait du coin de l’œil Mac assise près de lui qui plaisantait avec Scully.
Il ne s'était pas remis de leur conversation. Elle sortait avec quelqu'un.
Les mêmes questions que s'était posées Mac la veille se bousculaient dans sa tête.
Qui était il ? Où l'avait elle rencontré ? Pourquoi n'en avait elle pas parlé plus tôt ?
Il avait envie de lui poser toutes ces questions, mais il ne s'en sentait pas le droit.
Après tout, elle n'avait pas de compte à lui rendre.
Il était extrêmement déçu. Tous ces plans pour la semaine tombaient à l'eau.
Dire qu'il avait préparé tout un speech pour lui faire part de ses sentiments et surtout lui demander de sortir avec lui.
Le destin lui jouait un bien mauvais tour.
Une question de Bill le sortit de sa réflexion.
Il fit semblant de s'intéresser à la conversation mais toutes ses pensées allaient vers Mac.
***
A la fin du repas, les enfants dirent bonne nuit et allèrent se coucher.
Les adultes se réunirent dans le salon pour continuer de discuter.
Les femmes buvaient du thé et les hommes un verre de Whisky, sauf Mulder qui avait prit une vodka orange.
Ellen, Tara, et Mac assises par terre sur des coussins feuilletaient des magazines féminins.
Carl et Bill continuaient de parler de choses militaires.
Mulder assis sur le canapé avec Margaret lui expliquait les raisons de leur mise à pied.
Scully assise en tailleur dans un fauteuil lisait une revue scientifique.
Quand Mulder eut finit de discuter avec Margaret, il se leva et alla la rejoindre.
- Qu'est ce que tu lis ?
Il jeta un coup d’œil rapide.
- Traitement de l'endocardite par le Docteur Daniel Waterston. C'est intéressant ?
Elle haussa les épaules. Il s’accroupit à côté d'elle.
- Tu ne vas pas feuilleter des magazines avec tes petites camarades ?
- Et toi ? Tu ne vas pas parler avec tes petits copains ? Dit-elle en désignant Bill et Carl.
- Mes petits copains sont allés se coucher. Les plongeons les ont exténués.
Ils sourirent.
- Je vais faire comme eux.
Elle se leva en faisant la grimace.
- Aoutch ! Aoutch !
- Tu as des courbatures.
- Oui. Ca faisait longtemps que je n'avais pas nagé autant.
Il lui montra son dos.
- Monte. Je te porte jusqu'à ta chambre.
- Quoi !?
- Monte.
Elle secoua la tête en souriant l'air de dire qu'il délirait.
- Bonne nuit, tout le monde. A demain.
Les autres lui souhaitèrent également bonne nuit. Elle se dirigea vers l'escalier d'un pas traînant.
- Attend. Il s'adressa aux autres. Bonne nuit. Puis il se mit devant elle et lui remontra son dos. Monte.
Elle hésitait.
- Allez Scully ne te fait pas prier. C'est pas tous les jours que tu pourras me monter dessus.
Il réfléchit au double sens de sa phrase.
- Enfin sur mon dos.
- J'avais compris Mulder. Allez tourne-toi.
Elle monta sur son dos, ravie.
***
Harmon dans son coin, debout devant la fenêtre regardait au dehors. Il pensait encore à Mac.
Il se reprochait de ne pas lui avoir parlé plus tôt.
Peut-être qu'elle aurait annulé son rendez-vous si elle avait su ses intentions.
Il en était là de ses réflexions quand il entendit le rire de Mac. Il se retourna.
Ce type a vraiment de la chance pensa-t-il.
**DIMANCHE **
Emerald Lake
Maryland
10 heures
Harmon était dans la cuisine.
Il avait décidé de profiter de Mac avant qu'elle ne s'en aille.
Il donna les dernières recommandations.
- Bon, les gars cette mission ne doit en aucun cas échouer. L'ennemi ne doit pas s'en sortir. Surtout ne vous faites pas prendre. Et si jamais c'est le cas, nous ferons notre possible pour vous sauver.
Trent et Kyle debout devant lui répondirent en cœur.
- Oui, chef.
Mulder les regardaient d'un air amusé.
Harmon ramassa les armes sur le plan de travail et les tendit une par une à son commando d'élite.
Il montra les cibles.
- L'effet de surprise est notre meilleur atout. Prêt.
- Oui, chef.
- On y va.
Ils sortirent tour à tour dans le jardin en prenant bien garde de ne pas se faire voir.
Scully et Mac étaient tranquillement allongées sur les chaises longues. Elles profitaient du soleil tout en discutant.
Chacun des membres du commando rampa silencieusement derrière les chaises et ils déposèrent leurs armes.
Et tout aussi silencieusement, ils firent demi tour.
De nouveau dans la cuisine, ils prirent des récipients et les remplirent d'eau.
Harm briefa encore "ses hommes".
- Si nous manœuvrons avec exactitude, tout devrait se passer comme prévu.
Ils prirent leurs récipients et sortirent de la cuisine. Ils firent des pieds et des mains pour ne pas être vus.
Arrivés à quelques mètres d'elles, ils se regardèrent pour se mettre d'accord.
Harm montra Mulder et Trent et leur désigna Dana ; Puis il montra Kyle et lui-même et désigna Sarah.
Ils hochèrent la tête pour montrer qu'ils avaient compris et commencèrent à avancer.
Ils s’apprêtaient à jeter l'eau sur elles, quand ils entendirent Dana crier :
- Maintenant.
Mac et elles se levèrent d'un bond. Mac qui tenait le tuyau d'arrosage l'ouvrit et aspergea les garçons.
Trent et Kyle essayèrent de s'enfuir mais Mac les pourchassa.
Mulder et Harmon tentèrent une approche vers les pistolets à eau mais ils n'étaient plus où ils les avaient laissés.
Dana qui les avait pris en utilisa un sur eux.
Les enfants s'étant réfugiés dans la maison, Mac rejoignit Scully.
Elle prit un pistolet à eau et se chargea d'arroser Harm.
Finalement, ils battirent en retraite. Elles arrêtèrent les tirs.
En s'esclaffant, elles les regardaient déguerpir, trempés jusqu'aux os.
- Comment vous avez su ? demanda Harm.
Mac dit :
- Nous avons une source de renseignement infaillible.
Elle se tourna vers Scully.
- On leur dit ?
Tout en avançant vers eux, Dana sortit de la poche de son short un petit miroir.
Elle l'ouvrit et fit semblant de se faire une beauté.
- Un miroir. Notre mission a échoué à cause d'un miroir, dit Mulder en secouant la tête et en souriant.
- Eh oui ! Un miroir.
Et elle ajouta en les narguant :
- De poche.
Elle s'approcha de Fox.
- La vengeance est un plat qui se mange très très froid, Mulder.
- Je vois ça. C'est moi qui étais visé ?
- Oui, c'est toi que j'attendais en surveillant ton arrivée dans le miroir. Et malheureusement pour vous, je vous ai vu cacher les pistolets à eau. Donc nous avons décidé Sarah et moi d'unir nos forces.
- Et voilà le résultat, ajouta Mac en rigolant. Tel est prit qui croyait prendre.
- C'est exact, dit Harm.
Il jeta un regard vers Mulder puis vers la table.
Celui-ci lui fit un signe discret de la tête pour lui signifier qu'il avait comprit.
D'un même mouvement ils saisirent les pistolets à eau.
Dana et Mac eurent tout juste le temps de comprendre avant de se faire arroser. Ce fut à leur tour de courir.
- Ah Ah ! Erreur de stratégie mesdames. On ne laisse jamais ses armes à portée de l'ennemi, cria Harmon.
Ils se mirent à leur courir après. Tout naturellement Harmon visait Sarah et Mulder Scully.
Elles se rappelèrent les deux autres pistolets qui étaient encore sur les chaises longues. Elles les attrapèrent.
Maintenant ils étaient à égalité.
Ils s'arrosèrent jusqu'à ce que leurs pistolets soient vides.
***
Après la bataille d'eau, ils se baignèrent dans le lac.
Mac et Dana épuisées sortirent de l'eau pour s'allonger sur les chaises longues.
Mac mit sa main en visière pour obstruer le soleil.
- On en mangerait.
Scully mit également sa main en visière pour mieux voir ce dont parlait Mac.
Harmon était sortit et marchait vers elles. Il portait un short de bain rouge et noir.
L'eau ruisselait sur sa peau.
Il se retourna quelques secondes vers le lac, tournant le dos aux jeunes femmes.
- Aussi beau de face que de dos, ajouta Mac en soupirant.
Scully éclata de rire. Harmon s'approcha de Scully.
- Mulder voudrait que vous le rejoigniez.
Elle se leva sans cesser de rire.
- J'ai raté une bonne blague ? demanda Harm.
***
Mac se passait de la crème solaire en parlant à Harmon de l'histoire du lac que lui avait raconté Scully. Mais celui-ci n'écoutait pas. Son esprit était ailleurs.
Il était concentré sur les mains de Mac. Il regardait les mouvements de celles-ci sur son corps.
Chaque mouvement. Chaque partie de son corps.
Les jambes. Les cuisses. Le ventre. Le cou. Les épaules. Les bras.
- Harm ???
Mac venait de lui poser une question. Il redescendit sur terre.
- Quoi !?
- Vous avez écouté ?
- Non. Désolé. Vous voulez que je vous passe de la crème dans le dos ?
Mac le regarda en plissant les yeux.
A quoi pouvait-il bien songer pendant qu'elle parlait ? Pas à sa dulcinée. Dû moins l'espérait-elle.
Si c'était le cas, je lui arracherai les yeux à main nue, pensa-t-elle avec rage.
- Mac ??
Elle se ressaisit et lui tendit le tube de crème en souriant. Elle s'allongea sur le dos et Harm s'assit près d'elle.
Il se mit un peu de crème dans les mains et l'étala lentement du haut vers le bas.
Il s'attarda plus qu'il n'aurait dû, lui faisant un massage doucement.
Mac ferma les yeux et se laissa aller à la douce caresse des mains de Harm.
***
Dans l'après-midi, tout ce petit monde s'installa dans le jardin pour discuter. Ils parlèrent de tout et de rien. D'actualité, de sport, de cinéma, de musique, etc...
Ils rigolèrent de bon cœur en se racontant des anecdotes. La mère de Bill et Dana raconta des souvenirs amusant de ses enfants. Ils étaient amusants pour les autres mais pas vraiment pour Bill et Dana qui essayaient de la faire taire.
Puis chacun à leur tour ils racontèrent leur première rencontre.
Quand se fut le tour de Harmon et Mac, Scully écouta attentivement.
Bill observait Mulder et sa sœur. Il avait fait de son mieux pour accepter la présence de Mulder. Tout au long du week-end il avait guetté les faits et gestes du coéquipier de sa sœur.
Il avait aperçu plusieurs gestes qui lui avaient réellement déplus.
En ce moment d'ailleurs, il bouillonnait de dire à Mulder de ne pas toucher à sa sœur.
Elle avait la main posée sur la table et Mulder avait posé sa main sur la sienne et jouait avec ses doigts.
Il lui caressait le dos de la main. Un frisson de plaisir la parcourut lorsqu'il remonta lentement vers son coude.
Quand elle se rendit compte que c'était la main de Mulder qui en était la cause, elle retira doucement la sienne.
Elle regarda discrètement les autres pour voir si personne n'avait remarqué et croisa le regard réprobateur de son frère.
Pour se donner une contenance elle croisa les bras et reporta son attention sur la conversation.
***
Quand ils eurent épuisé tous les sujets de conversations, ils se dispersèrent pour faire une sieste.
Mac alla s'allonger sur une chaise longue à l'abri du parasol. Elle n'avait pas vraiment sommeil, alors elle prit un magazine avec elle.
Elle fut rejointe par Harm et Mulder. Il questionnait Harmon sur les Tomcat.
Scully avait préféré se mettre à l'ombre dans un hamac pour finir de lire sa revue scientifique.
Quand Mulder eut finit de cuisiner Harmon sur la technologie utilisé pour les Tomcat, il alla rejoindre Scully.
Harmon se tourna vers Mac. Il mourrait d'envie de lui poser mille et une questions sur le type avec qui elle sortait. Mais il se contenta de l'observer sans rien dire.
- Vous allez me regarder comme ça encore longtemps ? demanda Mac en souriant.
- Jusqu'à ce que vous partiez. Et quand avez vous l'intention de déserter ?
- Je pars en même temps que Dana. C'est à dire Demain.
- Qu'est ce que je pourrai faire pour que vous changiez d'avis ?
Remonter le temps et ne pas sortir avec une autre avait-elle envie de dire.
- Rien. J'en suis la première désolée Harm.
***
- Il y a une petite place pour moi ?
Scully regarda Mulder puis le hamac.
- Je ne crois pas, non.
- C'est un hamac à deux places pourtant.
- Je sais.
- On pourrait partager.
- Mulder, tu peux aller t'allonger sur la chaise longue libre.
- Harmon et Sarah préfèrent sûrement être seuls.
Scully continua à lire.
Voyant qu'il n'y avait aucune réaction de sa part, Mulder monta dans le hamac sans attendre son approbation.
Elle ne put rien faire pour l'en empêcher à part s'accrocher au hamac pour ne pas basculer.
Il mit ses bras derrière sa tête et ferma les yeux comme si cette situation était tout à fait habituelle.
Extrêmement gênée, elle essayait de trouver une position qui permettrait un contact minimum entre leurs deux corps.
- Tu veux bien arrêter de bouger Scully. J'essaie de me reposer.
- Va dans ta chambre alors.
- J'aime être tout contre toi.
Elle fit comme si elle n'avait rien entendu, mais son cœur se mit à battre plus vite.
noisette- Doodle de Gillian
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Re: Enfin ! de DBM
***
Deux heures plus tard, Scully fut réveillée par des cris d'enfants qui appelaient son nom et celui de Mulder.
Elle ouvrit les yeux et vit Trent et Kyle qui leur faisaient des grands signes du ponton.
Tout à coup, elle prit conscience que sa tête reposait sur le torse de Mulder et que son bras entourait sa taille.
Mulder encore endormi avait le visage enfoui dans ses cheveux et sa main sur sa hanche.
Elle se dégagea le plus vite possible. Mulder se réveilla.
- Qu'est ce qui se passe ?
Elle prit un air indiffèrent.
- Trent et Kyle nous attendent.
Il s'étira.
- Huuumm. J'ai bien dormi. Il faudra qu'on recommence.
Une fois encore, elle fit comme si elle n'avait rien entendu.
Il descendit du hamac et se dirigea vers les enfants.
Scully descendit à son tour, elle se baissa pour ramasser sa revue tombée du hamac.
Quand elle se releva, Bill était là.
- Je peux te parler une seconde.
- Oui, bien sûr.
- Qu'est ce qui se passe ? dit-il en montrant Mulder.
Elle fit l'innocente.
- Rien.
- Comment ça rien. Tu vas me dire que le geste de tout à l'heure était purement amical ?
- Il m'a juste effleuré la main. Je sais que tu n'aimes pas beaucoup Mulder mais ce n'est pas une raison pour te faire des idées.
- Me faire des idées. Cela fait longtemps que je m'en fais plus.
Scully secoua la tête.
- Il n'y a rien entre nous. Absolument rien. Nous sommes collègues et amis et ça s'arrête là.
- Tu te moques de moi.
Elle le contourna et se dirigea vers le lac. Il la suivit.
- Et dormir avec son collègue, c'est tout à fait normal au F.B.I peut-être ? Tu crois réellement que personne ne se rend compte de rien ?
- Se rendre compte de quoi ? Qu'est ce que tu veux que je te dise ?
- Dis moi que tu n'aimes pas ce type.
Elle se figea sur place et se tourna vers lui.
- Il n'est pas fait pour toi.
- Parce que tu sais mieux que moi ce qui me convient ?
- Mulder est trop égoïste pour penser à autre chose qu'à lui. Il a déjà ruiné ta carrière au F.B.I. On a perdu notre sœur à cause de son obstination à chercher...
Elle le stoppa d'un geste de la main, mais il ajouta :
- Tu ne serais pas heureuse avec lui.
- Je n'ai plus 10 ans, je peux faire MES choix seule. Et de toute façon je mène ma vie comme je l'entends.
- Quelle vie ? Dana. Tu travailles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
- Ecoute. Je ne suis pas venue ici pour que tu me fasses la morale. Si tu ne supporte pas mes fréquentations...
Elle fut interrompue par la voix de sa mère.
- Dana ? Bill ? Qu'est ce qui se passe ? On vous entend du lac.
Ils ne s'étaient même pas rendu compte qu'ils avaient haussé le ton.
Dana se retourna et vit que les autres les regardaient.
- Je suis désolé. Ce n'est rien maman. Tout va bien.
- Non, tout ne va pas bien. Je lui disais que je n'avais pas apprécié la façon dont son collègue lui tourne autour.
- Il ne me tourne pas autour bon sang !
- Oh ! Dana arrête un peu et ouvre les yeux.
- Calmez-vous. Bill tu m'avais promis que tu te comporterais bien.
- Je n'ai rien à me reprocher. Tu devrais plutôt dire ça à lui.
Il pointa le doigt vers Mulder qui approchait en compagnie de Tara.
Tara se mit à côté de Bill et lui caressa le bras pour le calmer.
Mulder très embarrassé dit :
- Ecoutez. Je ne veux pas que vous vous disputiez à cause de moi. Bill, si ma présence vous gênait tant que ça, vous auriez du me le dire. Je serais parti.
- Il n'est pas trop tard, répondit-il sèchement.
Mulder hocha la tête d'un air entendu.
- Bill ! dit Margaret offusquée.
- S’il s'en va, je m'en vais aussi, dit Dana.
- Dana, non. Reste.
Sa mère l'interpella mais elle n'y fit pas attention.
***
Folle de rage, Dana jetait ses vêtements dans son sac.
Elle n'arrivait pas à croire que son frère ait agi ainsi.
En montant les escaliers, Mulder avait essayé de la raisonner. Elle lui avait simplement répondu d'aller faire ses bagages.
Sa mère frappa à la porte. Elle était accompagnée de Tara.
- Dana calme-toi. Tu ne crois pas que ta réaction est un peu excessive ? Tu connais ton frère, il a toujours eut tendance à surprotéger les gens qu'il aime.
- Oh non maman ! Ne lui cherche pas d'excuse. Il veut me protéger de quoi ? De Mulder ?
- Il t'est arrivé tellement de choses depuis que tu travailles avec Fox qu'il se fait beaucoup de soucis pour toi.
- Il a peur de perdre la seule sœur qui lui reste encore, ajouta Tara. Et éloigner Mulder de toi lui semble la meilleure solution.
Mulder se montra sur le pas de la porte son sac à la main.
- Je suis désolé pour tout ça, dit-il à Margaret et à Tara. Je t'attends dehors Scully.
Il descendit.
Dana alla chercher sa trousse de toilette dans la salle de bain, la mit dans son sac et le ferma.
- Vous lui direz que je comprends parfaitement qu'il s'inquiète pour moi mais que par contre je ne comprends pas du tout pourquoi il s'en prend à Mulder.
Elle allait sortir de la chambre quand les paroles de Tara l'arrêtèrent.
- Il s'en est pris à lui parce qu'il s'est rendu compte que Mulder partage tes sentiments.
***
Harmon et Mac avaient assisté très embarrassés aux heurts entre Scully et son frère.
Même si, d'où ils étaient, ils n'avaient saisi que des bribes de phrases, ils avaient tout à fait compris que l'agent Mulder était la cause de cette dispute.
Sarah songea qu'elle n'était pas la seule ici à avoir des histoires de cœur à résoudre avec son collègue.
Tout le monde disparut dans la maison et après quelques minutes, Dana se dirigea vers eux.
- Sarah, je peux vous parler ?
Elles s'éloignèrent un peu de Harmon.
- Je suis désolée mais je pars maintenant. Je peux toujours vous emmener si vous le désirez mais je crois qu'il vaudrait beaucoup mieux que vous restiez pour discuter avec lui.
- Je peux vous demander quelque chose ?
- Oui.
- On a beaucoup parlé de moi et de Harm mais vous, c'est quoi votre histoire ?
- Il n'y a pas d'histoire.
- Vous êtes sûre ?
- Nous sommes juste amis.
- Oui, comme Harm et moi ?
- Oui. Elle réfléchit un bref instant. Non, pas comme ça. Amis et c'est tout.
- Vous continuez à le considérer comme un ami malgré ce qui vient de se produire ?
Scully hocha la tête.
- Vous pensez vraiment que vous n'avez rien à mettre au clair avec lui concernant vos sentiments ?
- Non.
- Si vous n'avez rien à mettre au clair alors moi non plus, je pars avec vous.
Scully ne s'était pas attendue à cette réaction.
- Attendez. Je n'ai... Nous ne sommes pas dans la même situation.
Elle courut après Mac qui s'en allait déjà vers la maison.
Quand Scully fut à sa hauteur, Mac lui dit :
- Malgré les regards, les mots échangés, les observations des autres, pour vous c'est de l'amitié ce qu'il y a entre Mulder et vous. Il n'y a de l'amour que si les deux personnes concernées le veulent. Et dans mon cas comme dans le vôtre, il semblerait que seulement une des deux veuille y voir de l'amour.
Elle s'arrêta et regarda Harm au loin.
- En plus, je crois que les choses ne peuvent pas être plus claires entre nous. Il sort avec une autre.
***
Mulder attendait debout devant la voiture de Scully.
Il était extrêmement désolé d'être la cause de la dispute. La brouiller avec sa famille n'était pas dans ces projets en venant ici. Il avait juste eut envie de les connaître et de se faire connaître.
Les quelques heures qu'il avait passées avec Bill avant l'arrivée de Scully n'avaient rien donné de concluant.
Bill était resté froid et distant, pour finalement lui dire de but en blanc qu'il n'avait aucune envie d'en faire un ami.
De toute façon, dès leur première rencontre, quand Scully était à l'hôpital pour soigner son cancer, le courant n'était pas passé. Bill lui avait fait tout un tas de reproches sur l'état de sa sœur alors que Mulder se sentait déjà assez coupable.
Sa dispute avec Dana avait contrarié un autre projet très important à ses yeux.
Savoir si Scully ressentait la même chose que lui.
Après l'incident du Queen Mary, il lui avait dit qu'il l'aimait mais elle avait semblé ne pas le croire.
Il s'était dit que s'il lui parlait entre quatre yeux, elle le prendrait au sérieux cette fois.
Scully sortit de la maison l'interrompant dans ces réflexions.
- Mulder. Sarah ne veux pas rester. Ca te dérange qu'on l'attende ?
Il secoua la tête.
- Je ne crois pas que ton frère apprécie de me savoir encore ici.
lls restèrent silencieux.
***
Harmon regardait Mac.
Après s'être changée dans la salle de bain, elle rangeait son sac. Elle se retourna.
- Harmon, ce n'est pas la peine de me regarder avec cet air de chien battu. Vous étiez prévenu que je ne resterai pas.
- Oui, mais je pensais que vous changeriez d'avis.
- A vous voir si abattu, on a l'impression que je m'en vais pour toujours. Vous vous souvenez que nous travaillons tous les deux au JAG et que nous allons nous revoir.
- Je vais me retrouver tout seul pendant une semaine.
- Vous pouvez toujours inviter quelqu'un d'autre ?
Il s'avança dans la chambre et s'assit sur le lit.
- Je n'ai pas envie d'être avec quelqu'un d'autre.
Mac interrompit son geste.
Il parle comme si j'étais la seule chose qu'il désire, pensa-t-elle.
Elle allait flancher mais se ressaisit.
- Allez courage Harm. Une semaine ça passe vite.
Elle prit son sac.
- Vous m'accompagnez ?
Il se leva et la suivit.
***
Pendant ce temps Mulder et Scully attendaient toujours appuyés contre la voiture.
Bill les observait discrètement par la fenêtre. Il était furieux contre lui, contre Mulder, contre Dana.
Il était en colère contre lui parce qu'en agissant comme il l'avait fait, Dana s'était rangée du côté de Mulder.
Il était en colère contre Dana parce qu'elle était toujours prête à intervenir pour aider son partenaire persuadée que c'était par pure amitié.
Et il était en colère contre Mulder parce qu'il semblait s'être aperçu qu'il n'y avait pas que de l’amitié entre eux et qu'il était prêt à le faire savoir.
Margaret s'approcha de lui et regarda aussi par la fenêtre.
- Tu devrais aller faire tes excuses. Je n'ai pas envie que vous restiez fâchés pour si peu.
Bill lâcha le rideau et alla s'asseoir sur le canapé.
- Moi non plus je ne veux pas que l'on reste fâchés.
- Alors va les voir. Tu devrais te faire à l'idée que même si tu n'es pas d'accord, ces deux là, elle désigna la fenêtre, s'aiment et n'attendront pas ton accord. Réfléchis bien Bill, en attendant je vais préparer mes affaires.
Bill n'avait pas besoin de réfléchir. Il savait que sa mère avait raison.
***
La porte de la maison s'ouvrit.
- Ah ! La voilà dit Scully.
Elle s’apprêtait à monter en voiture quand elle vit que ce n'était pas Mac. Elle referma la portière en la claquant.
- Ne t'inquiète pas Bill. Dès que Sarah arrive, on s'en va.
Bill se posta devant Scully les mains dans les poches.
- Dana je suis venu pour m’excuser. Je n'aurais pas du me comporter comme je l'ai fait.
Elle appréciait qu'il ait le courage de venir faire des excuses mais elle n'était pas satisfaite.
- Ce n'est pas à moi que tu dois en faire, Bill.
Il regarda Mulder.
- Je sais. Je suis désolé, Mulder. Mon comportement envers vous a été inadmissible, d'autant plus que tous les autres ont l'air de bien vous aimer. J'aurais du faire l'effort de mieux vous connaître, et de mettre les vieilles rancunes de côté.
- Ce n'est rien. Je pense que j'aurai agi de la même façon à votre place.
- Dana, je te promets de ne plus intervenir dans ta vie privée.
Il lui fit un sourire qu'elle lui rendit, et elle le prit dans ses bras.
Mulder était heureux que les choses se soient arrangées.
La porte d'entrée s'ouvrit et cette fois, c'était Mac en compagnie de Harmon.
Il avait l'air triste.
- Sarah vous êtes sûre de ne pas vouloir rester ?
- Je regrette sincèrement de ne pas prolonger mon week-end, sachez-le.
- Vous savez que vous faites un malheureux.
Ils regardèrent Harmon qui regardait le sol, comme s’il allait y trouver une solution pour la faire rester.
- Arrêtez ! Vous allez me faire culpabiliser.
- De toute façon, vous allez encore lui tenir compagnie. Dana et Mulder ne partent plus.
Il se tourna vers eux.
- Vous restez n'est ce pas ?
Scully se tourna vers Mulder.
- Mulder ?
- Avec plaisir.
Harmon avait relevé la tête les yeux brillant. La voilà la solution.
Si Scully ne partait pas, Mac non plus. Il demanda avec espoir :
- Vous allez rester toute la semaine ?
Mulder et Scully se regardèrent pour se mettre d'accord.
- Non, dit Scully.
- Oui, dit Mulder.
Ils avaient parlé d'une même voix. Visiblement ils s'étaient mal compris.
Harmon accepta la réponse qui lui convenait le mieux. C'est à dire celle de Mulder.
- Tant mieux. Il prit le sac des mains de Mac. Vous n'avez plus besoin de ça.
Emerald Lake
Maryland
07 h 15
Harmon s'était levé le premier.
Il était content que Mac reste comme prévue jusqu'au lundi. De toute façon elle n'avait pas eut le choix.
Il enfila son jogging et sortit. Tout en courant, il réfléchissait.
Mac n'avait sûrement pas oublié son rendez-vous du mardi. Il devait impérativement lui parler.
Ce qu'il allait lui dire la ferait changer d'avis. Du moins l'espérait-il.
Il courut pendant une bonne heure et sur le chemin du retour il eut une idée.
Il lui fallait un endroit tranquille pour lui parler.
Arrivé à la maison, il prit une bonne douche. Une fois prêt, il descendit dans la cuisine.
Il n'avait pas encore l'accord de Mac mais il était certain qu'elle ne dirait pas non.
Il fouilla dans les placards, dans le frigidaire, et dans la réserve pour trouver ce dont il avait besoin.
Quelques minutes plus tard, il vit Mulder arrivait du côté du lac.
Apparemment lui aussi faisait son jogging matinal.
Mulder entra dans la cuisine essoufflé.
- Bonjour Harmon.
- Bonjour. Bien couru ?
- Oui, j'ai essayé de faire le tour du lac mais au bout d'un moment, j'ai abandonné.
Il se servit un verre de jus d'orange.
- J’espère que vous ne préparez pas tout ça pour le petit déjeuner ?
- Non. Pour Mac et moi. Je vais l'inviter à faire un pique-nique en forêt.
- Bonne idée. Je suis sûr que ça va marcher.
- Quoi ??
- C'est un plan pour la faire rester toute la semaine. Non ?
Harmon regarda Mulder comme s’il descendait d'une autre planète.
Il n'avait pas beaucoup parlé avec lui durant le week-end et pourtant il avait deviné ses intentions.
C'était donc si visible que cela qu'il était attaché à Mac ?
Comme s'il lisait dans les pensées de Harmon, Mulder dit :
- Je ne suis pas aveugle vous savez. Je crois que même un aveugle s'en rendrait compte de toute façon. Même sans pique-nique, elle restera.
- Qu'est ce qui vous fait dire ça ?
Mulder toucha son nez à deux reprises avec son index.
- Le flair de L'agent du FBI
Harmon hocha la tête d'un air entendu.
- J’espère que vous êtes un bon agent.
- Le meilleur.
A ce moment, Scully entra avec Mac.
- Le meilleur quoi ? demanda-t-elle.
- Rien, dit Mulder.
- Qu'est ce que vous faites Harm ? demanda Mac intriguée par l'étalage de nourriture sur le plan de travail.
- Je prépare notre repas de randonnée. Avant que vous partiez ce soir nous aurons le temps de faire un tour en forêt.
Elle le regarda avec des yeux brillants d'excitation.
- Génial ! Dana me parlait justement d'une petite clairière où elle allait avec ses frères. On s'était dit que ce serait une bonne idée d'aller y faire un tour.
Harmon ne sut pas quoi répondre. Il n'avait pas pensé une seule seconde que Mac inclurait Scully et Mulder dans leur promenade.
Mais heureusement Mulder vint à sa rescousse.
- Désolé Sarah mais nous n'irons pas avec vous.
Scully le regarda avec des yeux ronds.
- Pourquoi ?
Mulder la prit par l'épaule.
- Je dois te parler au sujet de... de...
Il était pris au dépourvu.
- De quoi, Mulder ? s'impatienta Scully.
- Du Directeur Adjoint Kersh, répondit-il hésitant. Oui, c'est ça. C'est Kersh, reprit-il avec un peu plus d'assurance.
Elle allait le questionner mais il ne lui en laissa pas le temps.
- Je t'expliquerais tout après. Pour l'instant si on prenait le petit déj.
***
Après le petit déjeuner Harmon et Mac préparèrent leurs sacs et se mirent en route.
Dana leur avait donné une carte de la région pour ne pas qu'ils se perdent.
Du pas de la porte-fenêtre de la cuisine, Mulder et Scully leur faisaient des signes de la main.
Ils s'enfoncèrent dans la forêt.
Mac était ravie de cette promenade mais elle avait une petite appréhension.
La façon dont Mulder était intervenu pour empêcher Dana de venir était suspecte.
Harmon et lui étaient-ils complices ? Harmon lui avait il demandé d'intervenir afin de se retrouver seul avec elle ?
Dans un sens cela la flattait et dans l'autre, cela la mettait mal à l'aise.
Elle se tourna vers Harmon qui marchait derrière. Il avait l'air perdu dans ses pensées.
***
Après quelques heures de marche, ils arrivèrent dans la dite clairière.
Elle n'était pas bien grande et un petit ruisseau la traversait.
Ils déplièrent une grande couverture sur le sol et déballèrent leurs affaires tout en discutant de tout et de rien.
Tous les deux parlaient pour cacher sa nervosité à l'autre.
Quand ils eurent fini de vider leurs sacs, ils s'assirent.
Harmon but une gorgée d'eau et tendit la gourde à Mac.
Le soleil tapait fort. Pour se rafraîchir davantage Mac s'approcha du ruisseau et y trempa les pieds après s'être déchaussé.
Harmon vint la rejoindre et lui donna un tupperware rempli d'une salade composée.
Il s'assit à côté d'elle retirant aussi ses chaussures et trempant les pieds dans l'eau.
- C'est agréable n'est ce pas ? lui demanda Mac.
- Très.
Ils ne dirent rien pendant quelques secondes puis Harmon reprit la parole.
- Vous pensez quoi de notre couple d'agent du F.B.I ?
- Je n'ai pas beaucoup discuté avec Mulder mais Dana est très gentille.
- Moi non plus je ne connais pas bien Mulder mais il semble très intelligent comme homme.
- D’après ce qu'en dit Dana, il l'est. Elle l'admire beaucoup.
- Je crois que c'est réciproque. Ils ont énormément de respect l'un pour l'autre.
- Oui. Elle serait prête à faire n'importe quoi pour lui.
- Et lui pour elle, je pense. Un peu comme nous.
Mac arrêta de manger. Elle n'avait aucune envie de parler de leur relation.
Elle repartit sur Mulder et Scully.
- Vous savez qu'ils travaillent aux affaires non classées ?
- Aux affaires non classées ??
- Oui. Ils enquêtent sur les phénomènes inexpliqués comme les fantômes, les monstres, les extraterrestres...
- Il y a une section au F.B.I pour ce genre de... d'affaires ?
- Oui. En rentrant, je leur demanderai de m'en dire plus.
Ils mangèrent en silence pendant quelques minutes.
- Je suis sûre que Mulder et Scully plairaient à Bud, reprit Mac.
Harmon sourit en hochant la tête.
- J'en suis convaincu. A Tiner aussi.
- Oh oui ! Ils ne s’ennuieraient pas avec les questions qu'ils ne manqueraient pas de leurs poser.
Ils éclatèrent de rire en imaginant la scène.
Ils finirent de manger en parlant de leurs collègues du JAG qui leurs manquaient.
Ensuite, ils allèrent faire une petite promenade dans les alentours où ils découvrirent une petite cabane construite par Dana et ses frères. Ils écoutèrent le chant des oiseaux et se cachèrent dans un coin pour observer une biche.
Ils virent aussi une famille de sanglier fouiller la terre à la recherche de nourriture.
***
Après cette bonne promenade, ils retournèrent à la clairière.
Mac s'allongea sur le ventre en posant sa tête sur ses bras croisés.
Harmon s'assit à côté d'elle. Il la regarda et prit son courage à deux mains.
- Sarah ?
Mac qui jusque là avait les yeux fermés les ouvrit, surprise. C'était tellement rare qu'il l'appelle par son prénom.
Elle se redressa et s'appuya sur ses avant bras. Elle le regarda avec une certaine inquiétude.
- Je ne vais pas passer par quatre chemins. Je suis heureux que vous ne vous soyez pas marié avec Mic. Et pas seulement parce que je ne l'aimais pas.
Il s'interrompit pour une éventuelle remarque qu'elle aurait pu faire, mais elle ne dit rien.
- Je... J'ai réfléchi... Et je... J'ai...
Mac fronça les sourcils.
- Vous avez certainement remarqué que je désirais ardemment que vous passiez cette semaine avec moi. Et la raison pour laquelle j'ai tant insisté est que je voulais vous faire part de mes sentiments. Enfin non ! Pas pour ça car vous savez déjà ce que je ressens pour vous. Mais pour...
Mac hallucinait. Plus Harmon parlait, plus elle s'enfonçait dans un épais brouillard.
Elle avait l'impression que tout son corps était du coton.
Cherchait-il un moyen de lui parler de la femme dont Sturgis avait fait allusion ?
Ou était-ce une déclaration ?
Elle se redressa et s'assit en tailleur. Harmon se tut en la regardant faire.
Avant de reprendre, il se rapprocha d'elle et lui prit les mains.
Elle baissa les yeux et regarda ses mains dans les siennes.
- Pour vous dire que je vous aime. Que j'ai besoin de vous.
Il marqua une pause pour voir sa réaction. Elle se contenta de relever la tête et de le fixer. Alors il reprit.
- Et je voudrais...
Il s'arrêta de parler. Elle venait de retirer ses mains des siennes, et de se lever en se passant une main sur le visage comme pour s'éclaircir l'esprit. Elle était troublée. Presque perdue. Ne sachant quoi dire, ni quoi penser.
Elle fit quelques pas puis retourna vers lui. Il se leva à son tour. Elle le dévisagea en cherchant ces mots.
- Harm. Ne m'avouez pas votre amour, ne me dites pas que vous avez besoin de moi car je vous croirai.
Elle soupira profondément pour se calmer et empêcher sa voix de trembler.
- Et j'attendrai plus que des mots de votre part.
Harmon lut une intense douleur dans ses yeux pendant qu'elle disait cela.
- Si vous n'avez pas l'intention de rester avec moi, il vaudrait mieux vous taire.
Sa voix se brisa et des larmes montèrent à ses yeux. Elle les refoula.
Elle prit son sac et s'en alla sur le chemin du retour.
***
Mulder et Scully étaient allongés sur les chaises longues à l'abri du parasol.
A part nager un peu et discuter longuement de leur enfance et de Mac et Harmon, ils n'avaient pas fait grand chose.
Ils étaient en train de se demander si la promenade en forêt plaisait aux deux avocats quand Mac en sortit.
Elle avait l'air furieuse.
Elle entra directement dans la maison, déposa son sac dans la cuisine et monta en trombe dans la chambre.
Scully la suivit. Elle la trouva assise sur le lit, referma la porte et s'assit sans rien dire.
Au bout d'un moment, Mac se calma et raconta tout à Scully.
- J'étais prête à tout entendre sauf ça.
Elle s'allongea sur le lit en prenant l'oreiller à bras le corps et y enfonça sa tête pour étouffer un profond soupir de désespoir.
***
Le repas du soir se fit dans un silence gênant.
Harmon lui avait demandé si elle avait toujours pour projet de se rendre à son rendez-vous.
Elle avait répondu que non, sans toutefois lui préciser qu'il n'y en avait aucun.
Plus tard, il avait essayé de parler un peu plus avec elle mais elle n'avait pas voulu entendre ce qu'il avait à dire.
Elle lui avait répondu qu'ils feraient beaucoup mieux de rester de très bons amis.
Avant de refermer la porte de sa chambre, elle avait ajouté :
- Je n'ai plus envie de jouer au chat et à la souris avec vous.
Emerald Lake
Maryland
14 heures
Harmon et Mulder marchaient au milieu de la foule.
Comme le leur avait conseillé Bill, ils avaient décidé de faire un tour à la fête foraine.
Harmon mangeait une glace à la vanille. Mulder une glace au chocolat.
Sarah et Dana marchaient devant en mangeant une glace chocolat caramel vanille avec des morceaux de cacahuètes.
Elles discutaient de leurs partenaires. De temps en temps, elles se retournaient en rigolant.
- J'ai l'impression que nous sommes les sujets de plaisanterie de ces demoiselles.
Mulder acquiesça.
- Je crois que le fait d'avoir perdu contre elles au karting y est pour quelque chose.
Ils rejoignirent Mac et Dana devant un stand de tir.
Elles tendirent leurs glaces à leurs partenaires respectifs pour pouvoir tirer sur des figurines de canard en carton avec de fausses carabines.
- Bravo mesdemoiselles, les félicita le gérant. Choisissez.
Il montra son stock de peluches.
- Je veux celui là, dit Mac en désignant du doigt une peluche en forme d'épagneul.
Scully n'avait pas encore fait son choix. Mulder se pencha et lui chuchota à l'oreille.
- Tu devrais prendre le renard, il est aussi mignon que moi.
Elle rigola.
- Un renard dans ma vie ça me suffit amplement.
Elle regarda encore les peluches.
Il y avait un petit extraterrestre tout vert et très mignon. Elle le montra à Mulder.
- Tu veux que je te prenne celui là. Tu aurais enfin une preuve de leur existence.
Mulder lui fit une grimace.
Finalement, elle jeta son dévolue sur un castor.
Quelques minutes plus tard, elles repartaient avec leur peluche sous le bras.
Ils passèrent le reste de l'après midi à faire tout un tas de jeux, puis firent une petite pause assis dans l'herbe.
Mac assise en tailleur mangeait de la barbe à papa.
Harmon se demandait où elle mettait tout ce qu'elle dévorait.
Elle avait mangé deux hot dogs, une triple glace, une pomme d'amour et maintenant de la barbe à papa.
Ce matin elle n'avait pas chercher à l'éviter. Elle se comportait juste comme s'ils étaient les meilleurs amis du monde.
Mais lui n'était pas du tout d'accord.
S'il lui fallait des preuves d'amour, il allait les lui donner.
***
Vers 19 heures, ils rentrèrent complètement épuisés.
Après une bonne douche et un bon repas, ils allèrent se coucher tôt.
Chacun rentra dans sa chambre.
Mulder avait opté pour la chambre du fond laissant à Harmon l'autre.
Mac et Scully étaient restées ensemble pour pouvoir "discuter entre filles".
Scully alluma la lumière et vit quelque chose posé sur son lit.
Elle s'approcha. C'était un renard en peluche.
Elle le prit et alla frapper à la porte de Mulder.
- Entrez.
Il était déjà au lit.
- Je voulais te remercier pour la peluche.
- De rien. Un renard mignon de plus dans ta vie ce n'est pas de trop.
Amusée, elle hocha la tête.
Il échangèrent un long regard.
Scully ressentit l'envie d'aller se pelotonner près de lui.
- Bonne nuit, dit-elle simplement.
- Bonne nuit Scully.
Emerald Lake
Maryland
20 h 30
Harmon et Mulder avaient proposé une sortie au restaurant. Mac et Scully s'étaient donc préparées en conséquence.
Mac avait enfilé un bustier blanc et une jupe longue fendue sur le côté de la même couleur.
Le blanc de sa tenue faisait ressortir son bronzage. Scully avait opté pour une robe dos nu noire mi-longue.
Mulder en chemise bleue et pantalon noir félicita Scully sur sa tenue.
Harmon tendit la main à Mac et lui dit :
- Vous lisez dans mes pensées.
Lui aussi était habillé tout en blanc.
Elle lui prit la main.
- J'aimerai bien.
Emerald Lake
Maryland
21 heures
Ils arrivèrent au restaurant où une table les attendait. La salle était tamisée et un pianiste jouait une douce mélodie. Ils s'installèrent et passèrent commande. Le repas se passa dans une atmosphère détendue et sereine.
Mulder et Scully parlèrent plus en détail de la fonction des affaires non classées sur la demande de Mac. Et pour illustrer leurs propos, ils racontèrent quelques unes de leurs enquêtes les plus bizarres.
Après le repas, ils furent invités par la réception à se rendre à l'étage où il y avait une piste de danse.
Sur une scène, il y avait un petit orchestre. Des couples dansaient.
Ils s’enfoncèrent dans de confortables fauteuils dans le coin salon.
L'orchestre se mit à jouer sur un rythme endiablé et les couples se déhanchèrent.
Quand la chanson prit fin, un homme monta sur scène, prit le micro et se mit à parler.
- Bonsoir Messieurs, Dames ! J'espère que vous vous amusez. Mon orchestre et moi sommes là ce soir pour vous divertir. Si vous désirez que nous interprétions une chanson, n'hésitez pas à nous en faire la demande. Je vais commencer mon tour de chant par une chanson de Lionel Richie intitulée Hello. Bonne soirée à tous.
Dès les premières notes Harmon invita Mac à danser. Ils rejoignirent les autres couples sur la piste. Ils dansèrent, évoluant gracieusement au rythme de la musique, sans échanger un seul mot. Il avait des dizaines de choses à lui dire mais elle lui avait fait promettre le matin même, alors qu'il essayait de lui reparler, de ne pas revenir sur ce qui s'était produit dans la clairière.
***
Mac et Harmon se séparèrent à regret à la fin de la chanson.
Elle retourna s'asseoir mais pas Harmon. Une idée lui était venue pendant qu'il dansait.
Intrigué les autres le regardèrent se rendre près de l'orchestre.
Le chanteur descendit de scène pour lui parler tandis que l'orchestre continuait à jouer.
Ils disparurent pendant quelques minutes dans les coulisses.
De plus en plus perplexe, Mac se demandait ce qu'il faisait.
Le chanteur ressortit sans Harm et attrapa le micro.
L'orchestre cessa de jouer.
- Mesdames et Messieurs. Ce soir, je cède exceptionnellement ma place à un homme qui désire chanter une chanson à l'intention de Sarah Mackenzie.
Toutes les têtes se mirent à chercher qui pouvait bien être cette Sarah Mackenzie.
Mac devint cramoisie même si personne dans la salle ne savait que c'était elle.
- C'est une chanson du groupe The Corrs qu'il va interpréter à la guitare. What Can I Do.
Le chanteur tendit un bras vers les coulisses.
- Veuillez applaudir Harmon Rabb Junior.
Les applaudissements fusèrent quand Harm sortit des coulisses avec une guitare dans la main.
Il s'assit sur une chaise et commença.
Les dernières notes de guitare retentir dans un silence religieux, puis tout le monde se mit à applaudir.
Le chanteur félicita Harm sur son interprétation.
Des premières notes aux dernières Harmon n'avait pas quitté Mac des yeux.
Il s'approcha d'eux toujours sans la lâcher du regard.
Quand il fut près d'eux, elle se leva.
- C'est très gentil, Harm.
Elle s'adressa à Mulder et Scully.
- J'aimerais rentrer si ça ne vous dérange pas.
Ceux-ci restèrent assis à les regarder, puis ils réagirent.
- Oui, bien sûr, répondit Scully.
Mac se dirigea vers la sortie suivie de Scully, de Mulder puis de Harmon.
Le pauvre n'y comprenait rien. Il avait espéré que le message serait assez clair et qu'elle accepterait de lui parler.
Il était très désappointé.
Appartement de Harmon Rabb Junior
Nord d'Union Station
Washington
22 h 00
Harmon décrocha son téléphone.
Il composa le numéro de Mac, et s'assit sur un des tabourets de la cuisine.
Après s'être déclaré leur flamme, tout s'était enchaîné naturellement. Ils avaient fait une promenade autour du lac en se tenant par la main. Ils avaient dîner en tête-à-tête, car Mulder et Scully avaient appelé pour leur dire de ne pas les attendre.
Ensuite, ils avaient prit un bain de minuit dans le lac. L'eau était un peu fraîche mais cela ne les dérangea pas le moins du monde. Ils s'étaient réchauffés mutuellement en s'enlaçant.
Scully et Mulder avaient accidentellement rompu le charme de la soirée en revenant vers minuit et demi.
Ils étaient désolés d'interrompre les tourtereaux mais ils ne savaient plus où aller pour passer le temps.
Le lendemain, Harmon et Mac s'étaient mit d'accord pour rentrer.
Leurs valises faites, ils dirent au revoir à Mulder et Scully et s'en allèrent joyeusement.
Harmon avait ramené Mac chez elle, et ils se séparèrent difficilement au bas de son immeuble.
Toute la journée, ils pensèrent l'un à l'autre.
Harmon avait décroché son téléphone plusieurs fois juste pour entendre sa voix. Et quand ce n'était pas lui qui appelait, c'était elle.
Après plusieurs sonneries, Mac décrocha enfin.
- Tu en as mis du temps. Où étais tu ? l’interrogea-t-il.
- J'étais sous la douche.
Il l'imagina sous la douche. Avec lui.
- Harm ??
Il inspira et expira lentement pour se calmer.
- J'ai fait un peu trop de lasagnes.
- Et tu voudrais de l'aide pour les finir ?
- Oui.
- Il est un peu tard pour manger des lasagnes.
- Tu me manques.
- Si je comprends bien les lasagnes sont un prétexte pour que je vienne chez toi ?
- Oui. J'ai des chances pour que ça marche ?
Emeralde Lake
Maryland
22 h 30
Mulder et Scully regardaient une vidéo.
Aucun des deux n'étaient concentré dessus. Si quelqu'un leur avait demandé de quoi parlait le film, ils n'auraient pas su le dire.
Ils étaient installés dans le salon. Mulder allongé de tout son long sur le canapé. Scully assise en tailleur dans un des fauteuils.
Mulder était en train de se dire qu'il pourrait saisir cette opportunité pour lui parler de ses sentiments.
Après tout ils étaient seuls. Mais une question le taraudait.
Scully préférerait-elle une déclaration romantique comme celle que Harmon avait faite à Sarah ?
Il était évident que la première fois qu'il s'était déclaré, ce n'était pas d'un romantisme flagrant.
Un hôpital, ce n'est pas l'idéal.
Non, il valait mieux laisser tomber. Il n'était pas doué pour pousser la chansonnette.
Scully pensait également à Mulder. Elle se remémora les paroles de son frère.
Il était clair que le comportement de Mulder envers elle avait considérablement changé.
Les gestes qu’il avait faits, les paroles qu’il avait prononcées.
Jusqu'à présent, elle n'avait jamais pensé que quelque chose pouvait être envisageable avec lui.
D'une part parce qu'ils étaient collègues. Du point de vue du F.B.I, les relations entre agents du sexe opposé n'étaient pas vues d'un bon œil.
Et d'autre part, elle ne pensait pas être son type de femme. Elle était loin d'être une grande brune comme Diana Fowley, Phoebe Green ou encore cette entomologiste au nom de cerf, Bambi.
Parc Floral
Washington
17 heures
Mac était allongée sur le dos sur une couverture.
Les yeux fermés, elle songeait aux deux derniers jours.
Elle ne pensait pas qu'elle puisse être aussi heureuse qu'en cet instant.
Il faisait beau, chaud, et elle se trouvait avec l'homme qu'elle aimait depuis si longtemps.
Elle sentit une main soulever son t.shirt et des lèvres douces déposer un baiser sur son nombril.
Elle sourit.
Harmon s'allongea à côté d'elle.
- Tu sais que les lasagnes t'attendent toujours.
Elle n'avait finalement pas accepté de venir le rejoindre chez lui la nuit dernière.
- On pourra toujours les manger ce soir, si le cœur t'en dit, ajouta-t-il.
- Peut-être.
Elle ouvrit les yeux et plongea dans les siens. Un sentiment d'amour intense s'empara d'elle.
Il dût le lire dans ses yeux car il se pencha vers elle et l'embrassa.
Ils échangèrent un long baiser langoureux.
- Capitaine ?
La voix de Tiner mit fin à leur baiser. Harmon se retourna.
En découvrant qui Harm était en train d'embrasser, Tiner ouvrit la bouche de surprise.
- Colonel ???
Emerald lake
Maryland
20 heures
Scully assise sur son lit attendait que Mulder veuille bien la laisser sortir.
Une heure plus tôt, il l'avait conduite dans sa chambre et lui avait fait promettre de ne pas en sortir sans sa permission.
Elle en avait profitée pour lire, mais maintenant elle en avait un peu assez.
Qu'est ce que Mulder pouvait bien mijoter ? Elle se leva décidée à le découvrir par elle-même.
Au moment où elle allait poser la main sur la poignée, la porte s'ouvrit.
- Ah ! Enfin. Je commençais à me dire que tu m'avais oublié, dit-elle.
- Non. Pas du tout. Suis-moi.
Il la mena devant la porte de la salle à manger.
- Ouvre.
Elle le regarda avec un soupçon d’inquiétude.
- N'ai pas peur Scully. Ouvre.
Elle s'exécuta.
- Wooawww, Mulder !
Il avait dressé la table avec de la vaisselle en porcelaine, des verres en cristal, des bougies parfumées qui embaumaient l'air délicatement, des couverts en argent avec des dorures. Il avait ouvert les portes vitrées et on pouvait voir la lune se refléter sur le lac. Sur les abat-jour, il avait mis des foulards pour créer une atmosphère tamisée.
En sourdine la stéréo passait un C.D. de Kenny G.
- C'est très joli.
- Merci. Assied toi.
Il lui tira la chaise.
- C'est pour quelle occasion ?
- Je ne sais pas. Juste pour fêter le plaisir de se retrouver ensemble.
Il lui servit un verre de vin blanc.
- A nous.
- A nous.
Ils trinquèrent.
Mulder disparut dans la cuisine et revint avec deux assiettes. Il en déposa une devant Scully.
- Désolé. Mais c'est tout ce que j'ai pu faire.
Dans son assiette, Scully découvrit un hamburger accompagné de frites.
***
Ils en étaient maintenant au dessert.
L'ambiance était bon enfant. Ils rigolaient, repensant à certaines de leurs enquêtes.
Mulder taquinait Scully au sujet du shérif Harwell.
- Ces dents étaient monstrueusement grandes, Scully. Je n'en démordrai pas.
Scully éclata de rire.
- Je ne comprends vraiment pas ce que tu pouvais lui trouver.
- C'était sans doute son charme de vampire, dit-elle.
- Quoi ?
- La légende ne raconte-t-elle pas que les vampires ont un charisme fou ?
- Oui, effectivement.
Mulder retrouva son sérieux. Il but une gorgée de vin et dit :
- Van Blundht n'avait pas de charme vampirique et pourtant tu l'aurais laissé t'embrasser.
Scully se figea.
Cette affaire remontait à deux ans. Un homme, Eddie Van Blundht qui avait la capacité de se métamorphoser en qui il voulait, avait prit l'apparence de Mulder. Il s'était rendu chez Scully avec une bouteille de vin, qu'ils avaient bu en discutant. Et à un moment, il s'était approché pour l'embrasser. Elle n'avait fait aucun geste pour le dissuader, et si le vrai Mulder n'était pas arrivé, elle l'aurait sans aucun doute laissé faire.
- Je me suis souvent demandé ce qu'il avait bien pu faire ou dire pour que tu le laisse faire.
- Mulder ...
Il leva une main pour la faire taire.
- Non. Ne me dis pas. Par contre j'aimerai savoir. S'il avait une autre tête que la mienne. Il aurait eu autant de chance ou bien " mon apparence" y a été pour quelque chose ?
Scully baissa la tête vers sa salade de fruit comme si elle pouvait répondre à sa place.
- Sois franche, lui dit Mulder voyant qu'elle prenait son temps pour répondre.
Elle releva la tête et regarda Mulder.
- S'il ne t'avait pas ressemblé, je ne l'aurais pas laissé faire.
Il soutint son regard sans ciller.
- Si je t'embrassais maintenant, tu me repousserais ?
Scully fit non de la tête. Lentement les lèvres de Mulder s'étirèrent en un sourire satisfait.
C'était exactement ce qu'il espérait entendre.
Appartement de Harmon Rabb Junior
Nord d'Union Station
Washington
21 h 30
Sarah et Harmon débarrassaient la table. Les lasagnes à la Rabb avaient été délicieuses.
Une fois que ce fut fait, ils prirent leurs verres et s’installèrent sur le canapé.
- Harm que fait-on pour le JAG ?
- Comment cela ?
- Tiner nous a surpris et il est certain que lundi tout le monde sera au courant pour nous.
- Tu crois vraiment que ça va les étonner ?
Mac sourit.
- Je ne pense pas non. Mais ce sera quand même bizarre de savoir qu'ils savent qu'on sait qu'ils savent.
Harmon la regarda avec des yeux ronds.
- Enfin, tu as compris.
- Je vois tout à fait ce que tu veux dire. Finalement, ça me dérange moins que je ne l'aurais pensé.
Mac but une gorgée de jus de fruit pensivement.
- De toute façon, ils l'auraient sûrement remarqué, finit-elle par dire.
- Cela nous facilitera les choses, on n'aura pas besoin de se cacher.
Il changea de conversation.
- Un petit tour en avion demain ça te dit ?
- Avec plaisir.
Elle finit son verre et se leva.
- Je vais rentrer, et me coucher pour être en forme.
- Déjà ?!
Elle mit sa veste et attendit Harm près de la porte. Il n'avait pas bougé du canapé.
- Je n'ai pas envie que tu t'en ailles.
- Moi non plus je n'ai pas envie de partir.
Il se leva et s'arrêta à quelques centimètres d'elle.
- Alors reste.
Elle secoua la tête.
Il leva la main et lui caressa le visage.
- Harm, je ne peux pas rester, dit-elle faiblement.
Il approcha son visage plus près du sien et effleura sa bouche avec la sienne.
- Pourquoi ? dit-il dans un souffle.
- Tout ce qui se passe depuis deux jours j'en ai rêvé tant de fois. J'ai peur que ce soit encore un rêve. Et qu'il se termine comme tous les autres. Je me réveille seule.
- Cette fois tu ne te réveilleras pas seule.
Harmon retira sa veste et la laissa tomber sur le sol.
Mac glissa ses mains sous son débardeur pour sentir sa peau.
Ils s'embrassèrent passionnément.
Appartement de Harmon Rabb Junior
Nord d'Union Station
Washington
9 h 45
Mac fut réveillée en sursaut par la sonnerie du téléphone.
Elle se redressa encore complètement endormie. Elle allait décrocher mais s'interrompit.
Ce n'est pas mon téléphone, pensa-t-elle. Elle regarda tout autour d'elle.
Ce n'est pas ma chambre non plus, pensa-t-elle encore.
Puis elle se souvint. Elle avait passé la nuit avec Harm.
Le téléphone continua à retentir.
Harmon sortit de la salle de bain, l'embrassa rapidement et décrocha.
Il s'assit près d'elle tout en discutant.
Mac regarda son dos musclé et ne put s'empêcher de le toucher. Elle promena ses doigts le long de sa colonne vertébrale, déposa des milliers de baisers sur ses omoplates. Sa peau sentait bon le savon.
Elle posa un dernier baiser sur sa nuque et y posa la tête en entourant sa taille avec ses bras.
Un soupire de contentement lui échappa.
Elle resta comme cela, écoutant le son de sa voix rêveusement, jusqu'à ce que Harmon finisse sa conversation.
Il raccrocha enfin.
- Toujours partante pour une virée en avion ?
- Oui. Elle le lâcha avec regret. Je vais me doucher.
- Moi aussi, dit-il en la suivant dans la salle de bain.
- Mais tu viens de sortir de la douche.
- Je n'y vais pas pour me laver, dit-il d'un air coquin.
Appartement de Fox Mulder
Alexandria, Virginie
11 heures
Mulder déposa sa valise dans sa chambre.
Il était d'humeur très joyeuse. Depuis le dîner avec Scully il était sur un petit nuage.
Elle ne lui avait pas dit clairement qu'elle l'aimait mais le lui avait plus ou moins avoué à mots couverts.
Pour l'instant cela lui suffisait amplement. Au moins elle ressentait la même chose que lui.
Petit à petit, elle lui tomberait dans les bras, il en était certain.
Il appuya sur le répondeur et écouta ses messages en se déshabillant.
L'un d'eux était le message que Scully avait laissé avant de partir pour Emerald Lake.
Il écouta sa voix songeusement, un petit sourire sur les lèvres.
Il ne s'était pas rendu compte avant à quel point il aimait le son de sa voix.
Appartement de Dana Scully
Annapolis, Maryland
19 heures 40
Scully entendit frapper à sa porte.
Elle s’essuya les mains dans un torchon avant d'aller ouvrir.
C'était un livreur avec un bouquet de fleurs. Elle signa le bon, et voulu lui donner un pourboire qu'il refusa en disant que c'était déjà fait.
C'était un magnifique bouquet de lilas mauve, de lilas blanc et de marguerites. Elle le mit dans un vase, puis le plaça au milieu de la table basse du salon avant d'ouvrir la carte qui l'accompagnait.
Elle s'assit confortablement afin de la lire. Elle avait sa petite idée sur la personne qui la lui avait envoyée.
Elle reconnut aussitôt l'écriture de Mulder.
Je t'offre ces quelques fleurs qui exprimeront mieux que moi ce que je ressens pour toi.
Lilas mauve : Mon cœur est à toi
Lilas blanc : Aimons-nous
Marguerite : Je t'aime
Fox Mulder.
Elle relut la carte plusieurs fois avant de la refermer et de décrocher son téléphone.
Elle n'avait pas fini de composer le numéro de Mulder que quelqu'un frappa de nouveau à la porte.
Scully ouvrit la porte sans même regarder par l’œilleton. Comme pour la carte elle savait qui c'était.
Mulder était debout, une rose rouge à la main. Sans rien dire, il la lui tendit.
Elle la prit et la sentit longuement.
Timidement, elle s'approcha de lui. D'une main, elle lui caressa le visage puis les lèvres.
Enfin elle se hissa sur la pointe des pieds et il se pencha vers elle.
Leurs lèvres se joignirent en un chaste et délicat baiser.
- Si j'avais su, je t'aurais offert des fleurs depuis longtemps.
Harmon et Sarah ne purent finalement pas faire un tour en avion.
Après la douche, ils retournèrent au lit et y restèrent toute la journée, ne se séparant que le soir car Mac n'avait pas sa tenue militaire pour reprendre le travail.
Le lundi à leur retour au JAG, tout le monde fit comme si de rien n'était, même si Tiner les avait déjà mis au parfum.
Avant qu'ils ne partent déjeuner, Harriet leur tendit une carte en souriant de toutes ses dents.
On pouvait y lire :
Félicitations. On a cru que ça n'arriverait jamais.
Chaque membre du JAG avait signé.
***
Mulder et Scully avaient passé la soirée à discuter. S'avouant clairement, cette fois, leurs sentiments.
Plus ils discutaient, plus ils se rendaient compte que leur amour était né il y a bien longtemps.
La mise au point terminée, ils mangèrent, et Mulder aida Scully à faire la vaisselle.
Quand tout fût lavé, séché et rangé, Mulder prit congé.
Sur le pas de la porte, il enlaça Scully qui se laissa aller contre lui.
Ils s'embrassèrent moins chastement et leur étreinte dura plus que de raison.
Deux heures plus tard, Scully fut réveillée par des cris d'enfants qui appelaient son nom et celui de Mulder.
Elle ouvrit les yeux et vit Trent et Kyle qui leur faisaient des grands signes du ponton.
Tout à coup, elle prit conscience que sa tête reposait sur le torse de Mulder et que son bras entourait sa taille.
Mulder encore endormi avait le visage enfoui dans ses cheveux et sa main sur sa hanche.
Elle se dégagea le plus vite possible. Mulder se réveilla.
- Qu'est ce qui se passe ?
Elle prit un air indiffèrent.
- Trent et Kyle nous attendent.
Il s'étira.
- Huuumm. J'ai bien dormi. Il faudra qu'on recommence.
Une fois encore, elle fit comme si elle n'avait rien entendu.
Il descendit du hamac et se dirigea vers les enfants.
Scully descendit à son tour, elle se baissa pour ramasser sa revue tombée du hamac.
Quand elle se releva, Bill était là.
- Je peux te parler une seconde.
- Oui, bien sûr.
- Qu'est ce qui se passe ? dit-il en montrant Mulder.
Elle fit l'innocente.
- Rien.
- Comment ça rien. Tu vas me dire que le geste de tout à l'heure était purement amical ?
- Il m'a juste effleuré la main. Je sais que tu n'aimes pas beaucoup Mulder mais ce n'est pas une raison pour te faire des idées.
- Me faire des idées. Cela fait longtemps que je m'en fais plus.
Scully secoua la tête.
- Il n'y a rien entre nous. Absolument rien. Nous sommes collègues et amis et ça s'arrête là.
- Tu te moques de moi.
Elle le contourna et se dirigea vers le lac. Il la suivit.
- Et dormir avec son collègue, c'est tout à fait normal au F.B.I peut-être ? Tu crois réellement que personne ne se rend compte de rien ?
- Se rendre compte de quoi ? Qu'est ce que tu veux que je te dise ?
- Dis moi que tu n'aimes pas ce type.
Elle se figea sur place et se tourna vers lui.
- Il n'est pas fait pour toi.
- Parce que tu sais mieux que moi ce qui me convient ?
- Mulder est trop égoïste pour penser à autre chose qu'à lui. Il a déjà ruiné ta carrière au F.B.I. On a perdu notre sœur à cause de son obstination à chercher...
Elle le stoppa d'un geste de la main, mais il ajouta :
- Tu ne serais pas heureuse avec lui.
- Je n'ai plus 10 ans, je peux faire MES choix seule. Et de toute façon je mène ma vie comme je l'entends.
- Quelle vie ? Dana. Tu travailles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
- Ecoute. Je ne suis pas venue ici pour que tu me fasses la morale. Si tu ne supporte pas mes fréquentations...
Elle fut interrompue par la voix de sa mère.
- Dana ? Bill ? Qu'est ce qui se passe ? On vous entend du lac.
Ils ne s'étaient même pas rendu compte qu'ils avaient haussé le ton.
Dana se retourna et vit que les autres les regardaient.
- Je suis désolé. Ce n'est rien maman. Tout va bien.
- Non, tout ne va pas bien. Je lui disais que je n'avais pas apprécié la façon dont son collègue lui tourne autour.
- Il ne me tourne pas autour bon sang !
- Oh ! Dana arrête un peu et ouvre les yeux.
- Calmez-vous. Bill tu m'avais promis que tu te comporterais bien.
- Je n'ai rien à me reprocher. Tu devrais plutôt dire ça à lui.
Il pointa le doigt vers Mulder qui approchait en compagnie de Tara.
Tara se mit à côté de Bill et lui caressa le bras pour le calmer.
Mulder très embarrassé dit :
- Ecoutez. Je ne veux pas que vous vous disputiez à cause de moi. Bill, si ma présence vous gênait tant que ça, vous auriez du me le dire. Je serais parti.
- Il n'est pas trop tard, répondit-il sèchement.
Mulder hocha la tête d'un air entendu.
- Bill ! dit Margaret offusquée.
- S’il s'en va, je m'en vais aussi, dit Dana.
- Dana, non. Reste.
Sa mère l'interpella mais elle n'y fit pas attention.
***
Folle de rage, Dana jetait ses vêtements dans son sac.
Elle n'arrivait pas à croire que son frère ait agi ainsi.
En montant les escaliers, Mulder avait essayé de la raisonner. Elle lui avait simplement répondu d'aller faire ses bagages.
Sa mère frappa à la porte. Elle était accompagnée de Tara.
- Dana calme-toi. Tu ne crois pas que ta réaction est un peu excessive ? Tu connais ton frère, il a toujours eut tendance à surprotéger les gens qu'il aime.
- Oh non maman ! Ne lui cherche pas d'excuse. Il veut me protéger de quoi ? De Mulder ?
- Il t'est arrivé tellement de choses depuis que tu travailles avec Fox qu'il se fait beaucoup de soucis pour toi.
- Il a peur de perdre la seule sœur qui lui reste encore, ajouta Tara. Et éloigner Mulder de toi lui semble la meilleure solution.
Mulder se montra sur le pas de la porte son sac à la main.
- Je suis désolé pour tout ça, dit-il à Margaret et à Tara. Je t'attends dehors Scully.
Il descendit.
Dana alla chercher sa trousse de toilette dans la salle de bain, la mit dans son sac et le ferma.
- Vous lui direz que je comprends parfaitement qu'il s'inquiète pour moi mais que par contre je ne comprends pas du tout pourquoi il s'en prend à Mulder.
Elle allait sortir de la chambre quand les paroles de Tara l'arrêtèrent.
- Il s'en est pris à lui parce qu'il s'est rendu compte que Mulder partage tes sentiments.
***
Harmon et Mac avaient assisté très embarrassés aux heurts entre Scully et son frère.
Même si, d'où ils étaient, ils n'avaient saisi que des bribes de phrases, ils avaient tout à fait compris que l'agent Mulder était la cause de cette dispute.
Sarah songea qu'elle n'était pas la seule ici à avoir des histoires de cœur à résoudre avec son collègue.
Tout le monde disparut dans la maison et après quelques minutes, Dana se dirigea vers eux.
- Sarah, je peux vous parler ?
Elles s'éloignèrent un peu de Harmon.
- Je suis désolée mais je pars maintenant. Je peux toujours vous emmener si vous le désirez mais je crois qu'il vaudrait beaucoup mieux que vous restiez pour discuter avec lui.
- Je peux vous demander quelque chose ?
- Oui.
- On a beaucoup parlé de moi et de Harm mais vous, c'est quoi votre histoire ?
- Il n'y a pas d'histoire.
- Vous êtes sûre ?
- Nous sommes juste amis.
- Oui, comme Harm et moi ?
- Oui. Elle réfléchit un bref instant. Non, pas comme ça. Amis et c'est tout.
- Vous continuez à le considérer comme un ami malgré ce qui vient de se produire ?
Scully hocha la tête.
- Vous pensez vraiment que vous n'avez rien à mettre au clair avec lui concernant vos sentiments ?
- Non.
- Si vous n'avez rien à mettre au clair alors moi non plus, je pars avec vous.
Scully ne s'était pas attendue à cette réaction.
- Attendez. Je n'ai... Nous ne sommes pas dans la même situation.
Elle courut après Mac qui s'en allait déjà vers la maison.
Quand Scully fut à sa hauteur, Mac lui dit :
- Malgré les regards, les mots échangés, les observations des autres, pour vous c'est de l'amitié ce qu'il y a entre Mulder et vous. Il n'y a de l'amour que si les deux personnes concernées le veulent. Et dans mon cas comme dans le vôtre, il semblerait que seulement une des deux veuille y voir de l'amour.
Elle s'arrêta et regarda Harm au loin.
- En plus, je crois que les choses ne peuvent pas être plus claires entre nous. Il sort avec une autre.
***
Mulder attendait debout devant la voiture de Scully.
Il était extrêmement désolé d'être la cause de la dispute. La brouiller avec sa famille n'était pas dans ces projets en venant ici. Il avait juste eut envie de les connaître et de se faire connaître.
Les quelques heures qu'il avait passées avec Bill avant l'arrivée de Scully n'avaient rien donné de concluant.
Bill était resté froid et distant, pour finalement lui dire de but en blanc qu'il n'avait aucune envie d'en faire un ami.
De toute façon, dès leur première rencontre, quand Scully était à l'hôpital pour soigner son cancer, le courant n'était pas passé. Bill lui avait fait tout un tas de reproches sur l'état de sa sœur alors que Mulder se sentait déjà assez coupable.
Sa dispute avec Dana avait contrarié un autre projet très important à ses yeux.
Savoir si Scully ressentait la même chose que lui.
Après l'incident du Queen Mary, il lui avait dit qu'il l'aimait mais elle avait semblé ne pas le croire.
Il s'était dit que s'il lui parlait entre quatre yeux, elle le prendrait au sérieux cette fois.
Scully sortit de la maison l'interrompant dans ces réflexions.
- Mulder. Sarah ne veux pas rester. Ca te dérange qu'on l'attende ?
Il secoua la tête.
- Je ne crois pas que ton frère apprécie de me savoir encore ici.
lls restèrent silencieux.
***
Harmon regardait Mac.
Après s'être changée dans la salle de bain, elle rangeait son sac. Elle se retourna.
- Harmon, ce n'est pas la peine de me regarder avec cet air de chien battu. Vous étiez prévenu que je ne resterai pas.
- Oui, mais je pensais que vous changeriez d'avis.
- A vous voir si abattu, on a l'impression que je m'en vais pour toujours. Vous vous souvenez que nous travaillons tous les deux au JAG et que nous allons nous revoir.
- Je vais me retrouver tout seul pendant une semaine.
- Vous pouvez toujours inviter quelqu'un d'autre ?
Il s'avança dans la chambre et s'assit sur le lit.
- Je n'ai pas envie d'être avec quelqu'un d'autre.
Mac interrompit son geste.
Il parle comme si j'étais la seule chose qu'il désire, pensa-t-elle.
Elle allait flancher mais se ressaisit.
- Allez courage Harm. Une semaine ça passe vite.
Elle prit son sac.
- Vous m'accompagnez ?
Il se leva et la suivit.
***
Pendant ce temps Mulder et Scully attendaient toujours appuyés contre la voiture.
Bill les observait discrètement par la fenêtre. Il était furieux contre lui, contre Mulder, contre Dana.
Il était en colère contre lui parce qu'en agissant comme il l'avait fait, Dana s'était rangée du côté de Mulder.
Il était en colère contre Dana parce qu'elle était toujours prête à intervenir pour aider son partenaire persuadée que c'était par pure amitié.
Et il était en colère contre Mulder parce qu'il semblait s'être aperçu qu'il n'y avait pas que de l’amitié entre eux et qu'il était prêt à le faire savoir.
Margaret s'approcha de lui et regarda aussi par la fenêtre.
- Tu devrais aller faire tes excuses. Je n'ai pas envie que vous restiez fâchés pour si peu.
Bill lâcha le rideau et alla s'asseoir sur le canapé.
- Moi non plus je ne veux pas que l'on reste fâchés.
- Alors va les voir. Tu devrais te faire à l'idée que même si tu n'es pas d'accord, ces deux là, elle désigna la fenêtre, s'aiment et n'attendront pas ton accord. Réfléchis bien Bill, en attendant je vais préparer mes affaires.
Bill n'avait pas besoin de réfléchir. Il savait que sa mère avait raison.
***
La porte de la maison s'ouvrit.
- Ah ! La voilà dit Scully.
Elle s’apprêtait à monter en voiture quand elle vit que ce n'était pas Mac. Elle referma la portière en la claquant.
- Ne t'inquiète pas Bill. Dès que Sarah arrive, on s'en va.
Bill se posta devant Scully les mains dans les poches.
- Dana je suis venu pour m’excuser. Je n'aurais pas du me comporter comme je l'ai fait.
Elle appréciait qu'il ait le courage de venir faire des excuses mais elle n'était pas satisfaite.
- Ce n'est pas à moi que tu dois en faire, Bill.
Il regarda Mulder.
- Je sais. Je suis désolé, Mulder. Mon comportement envers vous a été inadmissible, d'autant plus que tous les autres ont l'air de bien vous aimer. J'aurais du faire l'effort de mieux vous connaître, et de mettre les vieilles rancunes de côté.
- Ce n'est rien. Je pense que j'aurai agi de la même façon à votre place.
- Dana, je te promets de ne plus intervenir dans ta vie privée.
Il lui fit un sourire qu'elle lui rendit, et elle le prit dans ses bras.
Mulder était heureux que les choses se soient arrangées.
La porte d'entrée s'ouvrit et cette fois, c'était Mac en compagnie de Harmon.
Il avait l'air triste.
- Sarah vous êtes sûre de ne pas vouloir rester ?
- Je regrette sincèrement de ne pas prolonger mon week-end, sachez-le.
- Vous savez que vous faites un malheureux.
Ils regardèrent Harmon qui regardait le sol, comme s’il allait y trouver une solution pour la faire rester.
- Arrêtez ! Vous allez me faire culpabiliser.
- De toute façon, vous allez encore lui tenir compagnie. Dana et Mulder ne partent plus.
Il se tourna vers eux.
- Vous restez n'est ce pas ?
Scully se tourna vers Mulder.
- Mulder ?
- Avec plaisir.
Harmon avait relevé la tête les yeux brillant. La voilà la solution.
Si Scully ne partait pas, Mac non plus. Il demanda avec espoir :
- Vous allez rester toute la semaine ?
Mulder et Scully se regardèrent pour se mettre d'accord.
- Non, dit Scully.
- Oui, dit Mulder.
Ils avaient parlé d'une même voix. Visiblement ils s'étaient mal compris.
Harmon accepta la réponse qui lui convenait le mieux. C'est à dire celle de Mulder.
- Tant mieux. Il prit le sac des mains de Mac. Vous n'avez plus besoin de ça.
**LUNDI **
Emerald Lake
Maryland
07 h 15
Harmon s'était levé le premier.
Il était content que Mac reste comme prévue jusqu'au lundi. De toute façon elle n'avait pas eut le choix.
Il enfila son jogging et sortit. Tout en courant, il réfléchissait.
Mac n'avait sûrement pas oublié son rendez-vous du mardi. Il devait impérativement lui parler.
Ce qu'il allait lui dire la ferait changer d'avis. Du moins l'espérait-il.
Il courut pendant une bonne heure et sur le chemin du retour il eut une idée.
Il lui fallait un endroit tranquille pour lui parler.
Arrivé à la maison, il prit une bonne douche. Une fois prêt, il descendit dans la cuisine.
Il n'avait pas encore l'accord de Mac mais il était certain qu'elle ne dirait pas non.
Il fouilla dans les placards, dans le frigidaire, et dans la réserve pour trouver ce dont il avait besoin.
Quelques minutes plus tard, il vit Mulder arrivait du côté du lac.
Apparemment lui aussi faisait son jogging matinal.
Mulder entra dans la cuisine essoufflé.
- Bonjour Harmon.
- Bonjour. Bien couru ?
- Oui, j'ai essayé de faire le tour du lac mais au bout d'un moment, j'ai abandonné.
Il se servit un verre de jus d'orange.
- J’espère que vous ne préparez pas tout ça pour le petit déjeuner ?
- Non. Pour Mac et moi. Je vais l'inviter à faire un pique-nique en forêt.
- Bonne idée. Je suis sûr que ça va marcher.
- Quoi ??
- C'est un plan pour la faire rester toute la semaine. Non ?
Harmon regarda Mulder comme s’il descendait d'une autre planète.
Il n'avait pas beaucoup parlé avec lui durant le week-end et pourtant il avait deviné ses intentions.
C'était donc si visible que cela qu'il était attaché à Mac ?
Comme s'il lisait dans les pensées de Harmon, Mulder dit :
- Je ne suis pas aveugle vous savez. Je crois que même un aveugle s'en rendrait compte de toute façon. Même sans pique-nique, elle restera.
- Qu'est ce qui vous fait dire ça ?
Mulder toucha son nez à deux reprises avec son index.
- Le flair de L'agent du FBI
Harmon hocha la tête d'un air entendu.
- J’espère que vous êtes un bon agent.
- Le meilleur.
A ce moment, Scully entra avec Mac.
- Le meilleur quoi ? demanda-t-elle.
- Rien, dit Mulder.
- Qu'est ce que vous faites Harm ? demanda Mac intriguée par l'étalage de nourriture sur le plan de travail.
- Je prépare notre repas de randonnée. Avant que vous partiez ce soir nous aurons le temps de faire un tour en forêt.
Elle le regarda avec des yeux brillants d'excitation.
- Génial ! Dana me parlait justement d'une petite clairière où elle allait avec ses frères. On s'était dit que ce serait une bonne idée d'aller y faire un tour.
Harmon ne sut pas quoi répondre. Il n'avait pas pensé une seule seconde que Mac inclurait Scully et Mulder dans leur promenade.
Mais heureusement Mulder vint à sa rescousse.
- Désolé Sarah mais nous n'irons pas avec vous.
Scully le regarda avec des yeux ronds.
- Pourquoi ?
Mulder la prit par l'épaule.
- Je dois te parler au sujet de... de...
Il était pris au dépourvu.
- De quoi, Mulder ? s'impatienta Scully.
- Du Directeur Adjoint Kersh, répondit-il hésitant. Oui, c'est ça. C'est Kersh, reprit-il avec un peu plus d'assurance.
Elle allait le questionner mais il ne lui en laissa pas le temps.
- Je t'expliquerais tout après. Pour l'instant si on prenait le petit déj.
***
Après le petit déjeuner Harmon et Mac préparèrent leurs sacs et se mirent en route.
Dana leur avait donné une carte de la région pour ne pas qu'ils se perdent.
Du pas de la porte-fenêtre de la cuisine, Mulder et Scully leur faisaient des signes de la main.
Ils s'enfoncèrent dans la forêt.
Mac était ravie de cette promenade mais elle avait une petite appréhension.
La façon dont Mulder était intervenu pour empêcher Dana de venir était suspecte.
Harmon et lui étaient-ils complices ? Harmon lui avait il demandé d'intervenir afin de se retrouver seul avec elle ?
Dans un sens cela la flattait et dans l'autre, cela la mettait mal à l'aise.
Elle se tourna vers Harmon qui marchait derrière. Il avait l'air perdu dans ses pensées.
***
Après quelques heures de marche, ils arrivèrent dans la dite clairière.
Elle n'était pas bien grande et un petit ruisseau la traversait.
Ils déplièrent une grande couverture sur le sol et déballèrent leurs affaires tout en discutant de tout et de rien.
Tous les deux parlaient pour cacher sa nervosité à l'autre.
Quand ils eurent fini de vider leurs sacs, ils s'assirent.
Harmon but une gorgée d'eau et tendit la gourde à Mac.
Le soleil tapait fort. Pour se rafraîchir davantage Mac s'approcha du ruisseau et y trempa les pieds après s'être déchaussé.
Harmon vint la rejoindre et lui donna un tupperware rempli d'une salade composée.
Il s'assit à côté d'elle retirant aussi ses chaussures et trempant les pieds dans l'eau.
- C'est agréable n'est ce pas ? lui demanda Mac.
- Très.
Ils ne dirent rien pendant quelques secondes puis Harmon reprit la parole.
- Vous pensez quoi de notre couple d'agent du F.B.I ?
- Je n'ai pas beaucoup discuté avec Mulder mais Dana est très gentille.
- Moi non plus je ne connais pas bien Mulder mais il semble très intelligent comme homme.
- D’après ce qu'en dit Dana, il l'est. Elle l'admire beaucoup.
- Je crois que c'est réciproque. Ils ont énormément de respect l'un pour l'autre.
- Oui. Elle serait prête à faire n'importe quoi pour lui.
- Et lui pour elle, je pense. Un peu comme nous.
Mac arrêta de manger. Elle n'avait aucune envie de parler de leur relation.
Elle repartit sur Mulder et Scully.
- Vous savez qu'ils travaillent aux affaires non classées ?
- Aux affaires non classées ??
- Oui. Ils enquêtent sur les phénomènes inexpliqués comme les fantômes, les monstres, les extraterrestres...
- Il y a une section au F.B.I pour ce genre de... d'affaires ?
- Oui. En rentrant, je leur demanderai de m'en dire plus.
Ils mangèrent en silence pendant quelques minutes.
- Je suis sûre que Mulder et Scully plairaient à Bud, reprit Mac.
Harmon sourit en hochant la tête.
- J'en suis convaincu. A Tiner aussi.
- Oh oui ! Ils ne s’ennuieraient pas avec les questions qu'ils ne manqueraient pas de leurs poser.
Ils éclatèrent de rire en imaginant la scène.
Ils finirent de manger en parlant de leurs collègues du JAG qui leurs manquaient.
Ensuite, ils allèrent faire une petite promenade dans les alentours où ils découvrirent une petite cabane construite par Dana et ses frères. Ils écoutèrent le chant des oiseaux et se cachèrent dans un coin pour observer une biche.
Ils virent aussi une famille de sanglier fouiller la terre à la recherche de nourriture.
***
Après cette bonne promenade, ils retournèrent à la clairière.
Mac s'allongea sur le ventre en posant sa tête sur ses bras croisés.
Harmon s'assit à côté d'elle. Il la regarda et prit son courage à deux mains.
- Sarah ?
Mac qui jusque là avait les yeux fermés les ouvrit, surprise. C'était tellement rare qu'il l'appelle par son prénom.
Elle se redressa et s'appuya sur ses avant bras. Elle le regarda avec une certaine inquiétude.
- Je ne vais pas passer par quatre chemins. Je suis heureux que vous ne vous soyez pas marié avec Mic. Et pas seulement parce que je ne l'aimais pas.
Il s'interrompit pour une éventuelle remarque qu'elle aurait pu faire, mais elle ne dit rien.
- Je... J'ai réfléchi... Et je... J'ai...
Mac fronça les sourcils.
- Vous avez certainement remarqué que je désirais ardemment que vous passiez cette semaine avec moi. Et la raison pour laquelle j'ai tant insisté est que je voulais vous faire part de mes sentiments. Enfin non ! Pas pour ça car vous savez déjà ce que je ressens pour vous. Mais pour...
Mac hallucinait. Plus Harmon parlait, plus elle s'enfonçait dans un épais brouillard.
Elle avait l'impression que tout son corps était du coton.
Cherchait-il un moyen de lui parler de la femme dont Sturgis avait fait allusion ?
Ou était-ce une déclaration ?
Elle se redressa et s'assit en tailleur. Harmon se tut en la regardant faire.
Avant de reprendre, il se rapprocha d'elle et lui prit les mains.
Elle baissa les yeux et regarda ses mains dans les siennes.
- Pour vous dire que je vous aime. Que j'ai besoin de vous.
Il marqua une pause pour voir sa réaction. Elle se contenta de relever la tête et de le fixer. Alors il reprit.
- Et je voudrais...
Il s'arrêta de parler. Elle venait de retirer ses mains des siennes, et de se lever en se passant une main sur le visage comme pour s'éclaircir l'esprit. Elle était troublée. Presque perdue. Ne sachant quoi dire, ni quoi penser.
Elle fit quelques pas puis retourna vers lui. Il se leva à son tour. Elle le dévisagea en cherchant ces mots.
- Harm. Ne m'avouez pas votre amour, ne me dites pas que vous avez besoin de moi car je vous croirai.
Elle soupira profondément pour se calmer et empêcher sa voix de trembler.
- Et j'attendrai plus que des mots de votre part.
Harmon lut une intense douleur dans ses yeux pendant qu'elle disait cela.
- Si vous n'avez pas l'intention de rester avec moi, il vaudrait mieux vous taire.
Sa voix se brisa et des larmes montèrent à ses yeux. Elle les refoula.
Elle prit son sac et s'en alla sur le chemin du retour.
***
Mulder et Scully étaient allongés sur les chaises longues à l'abri du parasol.
A part nager un peu et discuter longuement de leur enfance et de Mac et Harmon, ils n'avaient pas fait grand chose.
Ils étaient en train de se demander si la promenade en forêt plaisait aux deux avocats quand Mac en sortit.
Elle avait l'air furieuse.
Elle entra directement dans la maison, déposa son sac dans la cuisine et monta en trombe dans la chambre.
Scully la suivit. Elle la trouva assise sur le lit, referma la porte et s'assit sans rien dire.
Au bout d'un moment, Mac se calma et raconta tout à Scully.
- J'étais prête à tout entendre sauf ça.
Elle s'allongea sur le lit en prenant l'oreiller à bras le corps et y enfonça sa tête pour étouffer un profond soupir de désespoir.
***
Le repas du soir se fit dans un silence gênant.
Harmon lui avait demandé si elle avait toujours pour projet de se rendre à son rendez-vous.
Elle avait répondu que non, sans toutefois lui préciser qu'il n'y en avait aucun.
Plus tard, il avait essayé de parler un peu plus avec elle mais elle n'avait pas voulu entendre ce qu'il avait à dire.
Elle lui avait répondu qu'ils feraient beaucoup mieux de rester de très bons amis.
Avant de refermer la porte de sa chambre, elle avait ajouté :
- Je n'ai plus envie de jouer au chat et à la souris avec vous.
**MARDI **
Emerald Lake
Maryland
14 heures
Harmon et Mulder marchaient au milieu de la foule.
Comme le leur avait conseillé Bill, ils avaient décidé de faire un tour à la fête foraine.
Harmon mangeait une glace à la vanille. Mulder une glace au chocolat.
Sarah et Dana marchaient devant en mangeant une glace chocolat caramel vanille avec des morceaux de cacahuètes.
Elles discutaient de leurs partenaires. De temps en temps, elles se retournaient en rigolant.
- J'ai l'impression que nous sommes les sujets de plaisanterie de ces demoiselles.
Mulder acquiesça.
- Je crois que le fait d'avoir perdu contre elles au karting y est pour quelque chose.
Ils rejoignirent Mac et Dana devant un stand de tir.
Elles tendirent leurs glaces à leurs partenaires respectifs pour pouvoir tirer sur des figurines de canard en carton avec de fausses carabines.
- Bravo mesdemoiselles, les félicita le gérant. Choisissez.
Il montra son stock de peluches.
- Je veux celui là, dit Mac en désignant du doigt une peluche en forme d'épagneul.
Scully n'avait pas encore fait son choix. Mulder se pencha et lui chuchota à l'oreille.
- Tu devrais prendre le renard, il est aussi mignon que moi.
Elle rigola.
- Un renard dans ma vie ça me suffit amplement.
Elle regarda encore les peluches.
Il y avait un petit extraterrestre tout vert et très mignon. Elle le montra à Mulder.
- Tu veux que je te prenne celui là. Tu aurais enfin une preuve de leur existence.
Mulder lui fit une grimace.
Finalement, elle jeta son dévolue sur un castor.
Quelques minutes plus tard, elles repartaient avec leur peluche sous le bras.
Ils passèrent le reste de l'après midi à faire tout un tas de jeux, puis firent une petite pause assis dans l'herbe.
Mac assise en tailleur mangeait de la barbe à papa.
Harmon se demandait où elle mettait tout ce qu'elle dévorait.
Elle avait mangé deux hot dogs, une triple glace, une pomme d'amour et maintenant de la barbe à papa.
Ce matin elle n'avait pas chercher à l'éviter. Elle se comportait juste comme s'ils étaient les meilleurs amis du monde.
Mais lui n'était pas du tout d'accord.
S'il lui fallait des preuves d'amour, il allait les lui donner.
***
Vers 19 heures, ils rentrèrent complètement épuisés.
Après une bonne douche et un bon repas, ils allèrent se coucher tôt.
Chacun rentra dans sa chambre.
Mulder avait opté pour la chambre du fond laissant à Harmon l'autre.
Mac et Scully étaient restées ensemble pour pouvoir "discuter entre filles".
Scully alluma la lumière et vit quelque chose posé sur son lit.
Elle s'approcha. C'était un renard en peluche.
Elle le prit et alla frapper à la porte de Mulder.
- Entrez.
Il était déjà au lit.
- Je voulais te remercier pour la peluche.
- De rien. Un renard mignon de plus dans ta vie ce n'est pas de trop.
Amusée, elle hocha la tête.
Il échangèrent un long regard.
Scully ressentit l'envie d'aller se pelotonner près de lui.
- Bonne nuit, dit-elle simplement.
- Bonne nuit Scully.
**MERCREDI **
Emerald Lake
Maryland
20 h 30
Harmon et Mulder avaient proposé une sortie au restaurant. Mac et Scully s'étaient donc préparées en conséquence.
Mac avait enfilé un bustier blanc et une jupe longue fendue sur le côté de la même couleur.
Le blanc de sa tenue faisait ressortir son bronzage. Scully avait opté pour une robe dos nu noire mi-longue.
Mulder en chemise bleue et pantalon noir félicita Scully sur sa tenue.
Harmon tendit la main à Mac et lui dit :
- Vous lisez dans mes pensées.
Lui aussi était habillé tout en blanc.
Elle lui prit la main.
- J'aimerai bien.
Emerald Lake
Maryland
21 heures
Ils arrivèrent au restaurant où une table les attendait. La salle était tamisée et un pianiste jouait une douce mélodie. Ils s'installèrent et passèrent commande. Le repas se passa dans une atmosphère détendue et sereine.
Mulder et Scully parlèrent plus en détail de la fonction des affaires non classées sur la demande de Mac. Et pour illustrer leurs propos, ils racontèrent quelques unes de leurs enquêtes les plus bizarres.
Après le repas, ils furent invités par la réception à se rendre à l'étage où il y avait une piste de danse.
Sur une scène, il y avait un petit orchestre. Des couples dansaient.
Ils s’enfoncèrent dans de confortables fauteuils dans le coin salon.
L'orchestre se mit à jouer sur un rythme endiablé et les couples se déhanchèrent.
Quand la chanson prit fin, un homme monta sur scène, prit le micro et se mit à parler.
- Bonsoir Messieurs, Dames ! J'espère que vous vous amusez. Mon orchestre et moi sommes là ce soir pour vous divertir. Si vous désirez que nous interprétions une chanson, n'hésitez pas à nous en faire la demande. Je vais commencer mon tour de chant par une chanson de Lionel Richie intitulée Hello. Bonne soirée à tous.
Dès les premières notes Harmon invita Mac à danser. Ils rejoignirent les autres couples sur la piste. Ils dansèrent, évoluant gracieusement au rythme de la musique, sans échanger un seul mot. Il avait des dizaines de choses à lui dire mais elle lui avait fait promettre le matin même, alors qu'il essayait de lui reparler, de ne pas revenir sur ce qui s'était produit dans la clairière.
***
Mac et Harmon se séparèrent à regret à la fin de la chanson.
Elle retourna s'asseoir mais pas Harmon. Une idée lui était venue pendant qu'il dansait.
Intrigué les autres le regardèrent se rendre près de l'orchestre.
Le chanteur descendit de scène pour lui parler tandis que l'orchestre continuait à jouer.
Ils disparurent pendant quelques minutes dans les coulisses.
De plus en plus perplexe, Mac se demandait ce qu'il faisait.
Le chanteur ressortit sans Harm et attrapa le micro.
L'orchestre cessa de jouer.
- Mesdames et Messieurs. Ce soir, je cède exceptionnellement ma place à un homme qui désire chanter une chanson à l'intention de Sarah Mackenzie.
Toutes les têtes se mirent à chercher qui pouvait bien être cette Sarah Mackenzie.
Mac devint cramoisie même si personne dans la salle ne savait que c'était elle.
- C'est une chanson du groupe The Corrs qu'il va interpréter à la guitare. What Can I Do.
Le chanteur tendit un bras vers les coulisses.
- Veuillez applaudir Harmon Rabb Junior.
Les applaudissements fusèrent quand Harm sortit des coulisses avec une guitare dans la main.
Il s'assit sur une chaise et commença.
I haven't slept at all in days
It's been so long since we have talked
And I have been here many times
I just don't know what I 'm doing wrong
What can I do to make you love me
What can I do to make you care
What can I say to make you feel this
What can I do to get you there
There's only so much I can take
And I just got to let it go
And who knows I might feel better
If I don't try and I don't hope
What can I do to make you love me
What can I do to make you care
What can I say to make you feel this
What can I do to get you there
No more waiting, no more aching
No more fighting, no more trying
Maybe there's nothing more to say
And in a funny way I'm calm
Because the power is not mine
I'm just going let it fly
What can I do to make you love me
What can I do to make you care
What can I say to make you feel this
What can I do to get you there
What can I do to make you love me
What can I do to make you care
What can I change to make you feel this
What can I do to get you there
Love me
It's been so long since we have talked
And I have been here many times
I just don't know what I 'm doing wrong
What can I do to make you love me
What can I do to make you care
What can I say to make you feel this
What can I do to get you there
There's only so much I can take
And I just got to let it go
And who knows I might feel better
If I don't try and I don't hope
What can I do to make you love me
What can I do to make you care
What can I say to make you feel this
What can I do to get you there
No more waiting, no more aching
No more fighting, no more trying
Maybe there's nothing more to say
And in a funny way I'm calm
Because the power is not mine
I'm just going let it fly
What can I do to make you love me
What can I do to make you care
What can I say to make you feel this
What can I do to get you there
What can I do to make you love me
What can I do to make you care
What can I change to make you feel this
What can I do to get you there
Love me
Les dernières notes de guitare retentir dans un silence religieux, puis tout le monde se mit à applaudir.
Le chanteur félicita Harm sur son interprétation.
Des premières notes aux dernières Harmon n'avait pas quitté Mac des yeux.
Il s'approcha d'eux toujours sans la lâcher du regard.
Quand il fut près d'eux, elle se leva.
- C'est très gentil, Harm.
Elle s'adressa à Mulder et Scully.
- J'aimerais rentrer si ça ne vous dérange pas.
Ceux-ci restèrent assis à les regarder, puis ils réagirent.
- Oui, bien sûr, répondit Scully.
Mac se dirigea vers la sortie suivie de Scully, de Mulder puis de Harmon.
Le pauvre n'y comprenait rien. Il avait espéré que le message serait assez clair et qu'elle accepterait de lui parler.
Il était très désappointé.
**VENDREDI **
Appartement de Harmon Rabb Junior
Nord d'Union Station
Washington
22 h 00
Harmon décrocha son téléphone.
Il composa le numéro de Mac, et s'assit sur un des tabourets de la cuisine.
Après s'être déclaré leur flamme, tout s'était enchaîné naturellement. Ils avaient fait une promenade autour du lac en se tenant par la main. Ils avaient dîner en tête-à-tête, car Mulder et Scully avaient appelé pour leur dire de ne pas les attendre.
Ensuite, ils avaient prit un bain de minuit dans le lac. L'eau était un peu fraîche mais cela ne les dérangea pas le moins du monde. Ils s'étaient réchauffés mutuellement en s'enlaçant.
Scully et Mulder avaient accidentellement rompu le charme de la soirée en revenant vers minuit et demi.
Ils étaient désolés d'interrompre les tourtereaux mais ils ne savaient plus où aller pour passer le temps.
Le lendemain, Harmon et Mac s'étaient mit d'accord pour rentrer.
Leurs valises faites, ils dirent au revoir à Mulder et Scully et s'en allèrent joyeusement.
Harmon avait ramené Mac chez elle, et ils se séparèrent difficilement au bas de son immeuble.
Toute la journée, ils pensèrent l'un à l'autre.
Harmon avait décroché son téléphone plusieurs fois juste pour entendre sa voix. Et quand ce n'était pas lui qui appelait, c'était elle.
Après plusieurs sonneries, Mac décrocha enfin.
- Tu en as mis du temps. Où étais tu ? l’interrogea-t-il.
- J'étais sous la douche.
Il l'imagina sous la douche. Avec lui.
- Harm ??
Il inspira et expira lentement pour se calmer.
- J'ai fait un peu trop de lasagnes.
- Et tu voudrais de l'aide pour les finir ?
- Oui.
- Il est un peu tard pour manger des lasagnes.
- Tu me manques.
- Si je comprends bien les lasagnes sont un prétexte pour que je vienne chez toi ?
- Oui. J'ai des chances pour que ça marche ?
Emeralde Lake
Maryland
22 h 30
Mulder et Scully regardaient une vidéo.
Aucun des deux n'étaient concentré dessus. Si quelqu'un leur avait demandé de quoi parlait le film, ils n'auraient pas su le dire.
Ils étaient installés dans le salon. Mulder allongé de tout son long sur le canapé. Scully assise en tailleur dans un des fauteuils.
Mulder était en train de se dire qu'il pourrait saisir cette opportunité pour lui parler de ses sentiments.
Après tout ils étaient seuls. Mais une question le taraudait.
Scully préférerait-elle une déclaration romantique comme celle que Harmon avait faite à Sarah ?
Il était évident que la première fois qu'il s'était déclaré, ce n'était pas d'un romantisme flagrant.
Un hôpital, ce n'est pas l'idéal.
Non, il valait mieux laisser tomber. Il n'était pas doué pour pousser la chansonnette.
Scully pensait également à Mulder. Elle se remémora les paroles de son frère.
Il était clair que le comportement de Mulder envers elle avait considérablement changé.
Les gestes qu’il avait faits, les paroles qu’il avait prononcées.
Jusqu'à présent, elle n'avait jamais pensé que quelque chose pouvait être envisageable avec lui.
D'une part parce qu'ils étaient collègues. Du point de vue du F.B.I, les relations entre agents du sexe opposé n'étaient pas vues d'un bon œil.
Et d'autre part, elle ne pensait pas être son type de femme. Elle était loin d'être une grande brune comme Diana Fowley, Phoebe Green ou encore cette entomologiste au nom de cerf, Bambi.
**SAMEDI **
Parc Floral
Washington
17 heures
Mac était allongée sur le dos sur une couverture.
Les yeux fermés, elle songeait aux deux derniers jours.
Elle ne pensait pas qu'elle puisse être aussi heureuse qu'en cet instant.
Il faisait beau, chaud, et elle se trouvait avec l'homme qu'elle aimait depuis si longtemps.
Elle sentit une main soulever son t.shirt et des lèvres douces déposer un baiser sur son nombril.
Elle sourit.
Harmon s'allongea à côté d'elle.
- Tu sais que les lasagnes t'attendent toujours.
Elle n'avait finalement pas accepté de venir le rejoindre chez lui la nuit dernière.
- On pourra toujours les manger ce soir, si le cœur t'en dit, ajouta-t-il.
- Peut-être.
Elle ouvrit les yeux et plongea dans les siens. Un sentiment d'amour intense s'empara d'elle.
Il dût le lire dans ses yeux car il se pencha vers elle et l'embrassa.
Ils échangèrent un long baiser langoureux.
- Capitaine ?
La voix de Tiner mit fin à leur baiser. Harmon se retourna.
En découvrant qui Harm était en train d'embrasser, Tiner ouvrit la bouche de surprise.
- Colonel ???
Emerald lake
Maryland
20 heures
Scully assise sur son lit attendait que Mulder veuille bien la laisser sortir.
Une heure plus tôt, il l'avait conduite dans sa chambre et lui avait fait promettre de ne pas en sortir sans sa permission.
Elle en avait profitée pour lire, mais maintenant elle en avait un peu assez.
Qu'est ce que Mulder pouvait bien mijoter ? Elle se leva décidée à le découvrir par elle-même.
Au moment où elle allait poser la main sur la poignée, la porte s'ouvrit.
- Ah ! Enfin. Je commençais à me dire que tu m'avais oublié, dit-elle.
- Non. Pas du tout. Suis-moi.
Il la mena devant la porte de la salle à manger.
- Ouvre.
Elle le regarda avec un soupçon d’inquiétude.
- N'ai pas peur Scully. Ouvre.
Elle s'exécuta.
- Wooawww, Mulder !
Il avait dressé la table avec de la vaisselle en porcelaine, des verres en cristal, des bougies parfumées qui embaumaient l'air délicatement, des couverts en argent avec des dorures. Il avait ouvert les portes vitrées et on pouvait voir la lune se refléter sur le lac. Sur les abat-jour, il avait mis des foulards pour créer une atmosphère tamisée.
En sourdine la stéréo passait un C.D. de Kenny G.
- C'est très joli.
- Merci. Assied toi.
Il lui tira la chaise.
- C'est pour quelle occasion ?
- Je ne sais pas. Juste pour fêter le plaisir de se retrouver ensemble.
Il lui servit un verre de vin blanc.
- A nous.
- A nous.
Ils trinquèrent.
Mulder disparut dans la cuisine et revint avec deux assiettes. Il en déposa une devant Scully.
- Désolé. Mais c'est tout ce que j'ai pu faire.
Dans son assiette, Scully découvrit un hamburger accompagné de frites.
***
Ils en étaient maintenant au dessert.
L'ambiance était bon enfant. Ils rigolaient, repensant à certaines de leurs enquêtes.
Mulder taquinait Scully au sujet du shérif Harwell.
- Ces dents étaient monstrueusement grandes, Scully. Je n'en démordrai pas.
Scully éclata de rire.
- Je ne comprends vraiment pas ce que tu pouvais lui trouver.
- C'était sans doute son charme de vampire, dit-elle.
- Quoi ?
- La légende ne raconte-t-elle pas que les vampires ont un charisme fou ?
- Oui, effectivement.
Mulder retrouva son sérieux. Il but une gorgée de vin et dit :
- Van Blundht n'avait pas de charme vampirique et pourtant tu l'aurais laissé t'embrasser.
Scully se figea.
Cette affaire remontait à deux ans. Un homme, Eddie Van Blundht qui avait la capacité de se métamorphoser en qui il voulait, avait prit l'apparence de Mulder. Il s'était rendu chez Scully avec une bouteille de vin, qu'ils avaient bu en discutant. Et à un moment, il s'était approché pour l'embrasser. Elle n'avait fait aucun geste pour le dissuader, et si le vrai Mulder n'était pas arrivé, elle l'aurait sans aucun doute laissé faire.
- Je me suis souvent demandé ce qu'il avait bien pu faire ou dire pour que tu le laisse faire.
- Mulder ...
Il leva une main pour la faire taire.
- Non. Ne me dis pas. Par contre j'aimerai savoir. S'il avait une autre tête que la mienne. Il aurait eu autant de chance ou bien " mon apparence" y a été pour quelque chose ?
Scully baissa la tête vers sa salade de fruit comme si elle pouvait répondre à sa place.
- Sois franche, lui dit Mulder voyant qu'elle prenait son temps pour répondre.
Elle releva la tête et regarda Mulder.
- S'il ne t'avait pas ressemblé, je ne l'aurais pas laissé faire.
Il soutint son regard sans ciller.
- Si je t'embrassais maintenant, tu me repousserais ?
Scully fit non de la tête. Lentement les lèvres de Mulder s'étirèrent en un sourire satisfait.
C'était exactement ce qu'il espérait entendre.
Appartement de Harmon Rabb Junior
Nord d'Union Station
Washington
21 h 30
Sarah et Harmon débarrassaient la table. Les lasagnes à la Rabb avaient été délicieuses.
Une fois que ce fut fait, ils prirent leurs verres et s’installèrent sur le canapé.
- Harm que fait-on pour le JAG ?
- Comment cela ?
- Tiner nous a surpris et il est certain que lundi tout le monde sera au courant pour nous.
- Tu crois vraiment que ça va les étonner ?
Mac sourit.
- Je ne pense pas non. Mais ce sera quand même bizarre de savoir qu'ils savent qu'on sait qu'ils savent.
Harmon la regarda avec des yeux ronds.
- Enfin, tu as compris.
- Je vois tout à fait ce que tu veux dire. Finalement, ça me dérange moins que je ne l'aurais pensé.
Mac but une gorgée de jus de fruit pensivement.
- De toute façon, ils l'auraient sûrement remarqué, finit-elle par dire.
- Cela nous facilitera les choses, on n'aura pas besoin de se cacher.
Il changea de conversation.
- Un petit tour en avion demain ça te dit ?
- Avec plaisir.
Elle finit son verre et se leva.
- Je vais rentrer, et me coucher pour être en forme.
- Déjà ?!
Elle mit sa veste et attendit Harm près de la porte. Il n'avait pas bougé du canapé.
- Je n'ai pas envie que tu t'en ailles.
- Moi non plus je n'ai pas envie de partir.
Il se leva et s'arrêta à quelques centimètres d'elle.
- Alors reste.
Elle secoua la tête.
Il leva la main et lui caressa le visage.
- Harm, je ne peux pas rester, dit-elle faiblement.
Il approcha son visage plus près du sien et effleura sa bouche avec la sienne.
- Pourquoi ? dit-il dans un souffle.
- Tout ce qui se passe depuis deux jours j'en ai rêvé tant de fois. J'ai peur que ce soit encore un rêve. Et qu'il se termine comme tous les autres. Je me réveille seule.
- Cette fois tu ne te réveilleras pas seule.
Harmon retira sa veste et la laissa tomber sur le sol.
Mac glissa ses mains sous son débardeur pour sentir sa peau.
Ils s'embrassèrent passionnément.
**DIMANCHE **
Appartement de Harmon Rabb Junior
Nord d'Union Station
Washington
9 h 45
Mac fut réveillée en sursaut par la sonnerie du téléphone.
Elle se redressa encore complètement endormie. Elle allait décrocher mais s'interrompit.
Ce n'est pas mon téléphone, pensa-t-elle. Elle regarda tout autour d'elle.
Ce n'est pas ma chambre non plus, pensa-t-elle encore.
Puis elle se souvint. Elle avait passé la nuit avec Harm.
Le téléphone continua à retentir.
Harmon sortit de la salle de bain, l'embrassa rapidement et décrocha.
Il s'assit près d'elle tout en discutant.
Mac regarda son dos musclé et ne put s'empêcher de le toucher. Elle promena ses doigts le long de sa colonne vertébrale, déposa des milliers de baisers sur ses omoplates. Sa peau sentait bon le savon.
Elle posa un dernier baiser sur sa nuque et y posa la tête en entourant sa taille avec ses bras.
Un soupire de contentement lui échappa.
Elle resta comme cela, écoutant le son de sa voix rêveusement, jusqu'à ce que Harmon finisse sa conversation.
Il raccrocha enfin.
- Toujours partante pour une virée en avion ?
- Oui. Elle le lâcha avec regret. Je vais me doucher.
- Moi aussi, dit-il en la suivant dans la salle de bain.
- Mais tu viens de sortir de la douche.
- Je n'y vais pas pour me laver, dit-il d'un air coquin.
Appartement de Fox Mulder
Alexandria, Virginie
11 heures
Mulder déposa sa valise dans sa chambre.
Il était d'humeur très joyeuse. Depuis le dîner avec Scully il était sur un petit nuage.
Elle ne lui avait pas dit clairement qu'elle l'aimait mais le lui avait plus ou moins avoué à mots couverts.
Pour l'instant cela lui suffisait amplement. Au moins elle ressentait la même chose que lui.
Petit à petit, elle lui tomberait dans les bras, il en était certain.
Il appuya sur le répondeur et écouta ses messages en se déshabillant.
L'un d'eux était le message que Scully avait laissé avant de partir pour Emerald Lake.
Il écouta sa voix songeusement, un petit sourire sur les lèvres.
Il ne s'était pas rendu compte avant à quel point il aimait le son de sa voix.
Appartement de Dana Scully
Annapolis, Maryland
19 heures 40
Scully entendit frapper à sa porte.
Elle s’essuya les mains dans un torchon avant d'aller ouvrir.
C'était un livreur avec un bouquet de fleurs. Elle signa le bon, et voulu lui donner un pourboire qu'il refusa en disant que c'était déjà fait.
C'était un magnifique bouquet de lilas mauve, de lilas blanc et de marguerites. Elle le mit dans un vase, puis le plaça au milieu de la table basse du salon avant d'ouvrir la carte qui l'accompagnait.
Elle s'assit confortablement afin de la lire. Elle avait sa petite idée sur la personne qui la lui avait envoyée.
Elle reconnut aussitôt l'écriture de Mulder.
Je t'offre ces quelques fleurs qui exprimeront mieux que moi ce que je ressens pour toi.
Lilas mauve : Mon cœur est à toi
Lilas blanc : Aimons-nous
Marguerite : Je t'aime
Fox Mulder.
Elle relut la carte plusieurs fois avant de la refermer et de décrocher son téléphone.
Elle n'avait pas fini de composer le numéro de Mulder que quelqu'un frappa de nouveau à la porte.
Scully ouvrit la porte sans même regarder par l’œilleton. Comme pour la carte elle savait qui c'était.
Mulder était debout, une rose rouge à la main. Sans rien dire, il la lui tendit.
Elle la prit et la sentit longuement.
Timidement, elle s'approcha de lui. D'une main, elle lui caressa le visage puis les lèvres.
Enfin elle se hissa sur la pointe des pieds et il se pencha vers elle.
Leurs lèvres se joignirent en un chaste et délicat baiser.
- Si j'avais su, je t'aurais offert des fleurs depuis longtemps.
**EPILOGUE **
Harmon et Sarah ne purent finalement pas faire un tour en avion.
Après la douche, ils retournèrent au lit et y restèrent toute la journée, ne se séparant que le soir car Mac n'avait pas sa tenue militaire pour reprendre le travail.
Le lundi à leur retour au JAG, tout le monde fit comme si de rien n'était, même si Tiner les avait déjà mis au parfum.
Avant qu'ils ne partent déjeuner, Harriet leur tendit une carte en souriant de toutes ses dents.
On pouvait y lire :
Félicitations. On a cru que ça n'arriverait jamais.
Chaque membre du JAG avait signé.
***
Mulder et Scully avaient passé la soirée à discuter. S'avouant clairement, cette fois, leurs sentiments.
Plus ils discutaient, plus ils se rendaient compte que leur amour était né il y a bien longtemps.
La mise au point terminée, ils mangèrent, et Mulder aida Scully à faire la vaisselle.
Quand tout fût lavé, séché et rangé, Mulder prit congé.
Sur le pas de la porte, il enlaça Scully qui se laissa aller contre lui.
Ils s'embrassèrent moins chastement et leur étreinte dura plus que de raison.
FIN
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