- Vacation -
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- Vacation -
Titre : Vacation (titre à prononcer à l'anglaise)
Auteur : Gat/Ginnain
Classification : pas encore de classification car je ne sais pas exactement où je vais...
Résumé : Quand Scully décide de prendre des vacances et de partir en croisière, rien ne va plus!
Disclamer : Comme d'hab, Mulder et Scully ne m'appartiennent pas! Ceci est un défi, je ne touche rien sur leur dos! Tout ça c'est ENCORE de la faute de Goldy!
Note de l'auteur : Réponse au défi de l'été: écrire une fic sur les vacances. Mon défi sera particulier puisque pas écrit en une seule fois. J'ai décidé de transformer ce défi en fanfic et cette fanfic sera un WIP (work in progress), c'est-à-dire qu'il faudra être patient parce que je posterai environ qu'une fois par semaine pendant un moment. De plus, je ne suis pas JK Rowling, je n'écris pas la fin de mon histoire 10 ans avant de la publier. Autrement dit, je ne sais pas exactement exactement où je vais même si j'ai une petite idée derrière la tête. La seule chose que je puisse vous dire, c'est qu'il n'y aura pas de morts! En tout cas, pas Mulder et Scully donc vous pouvez lire tranquille! Ou pas...
Si vous voyez des erreurs et si vous avez envie de commenter, surtout n'hésitez pas!! J'ai besoin de votre avis
VACATION
FBI, Bureau des affaires non classées
« Pourquoi t'as l'air aussi joyeuse ce matin, Scully? » demanda Mulder avec un air suspicieux. « C'est la première fois que je te vois arriver de bonne humeur au bureau un dimanche matin! »
Voyant que sa partenaire gardait son sourire bien visible, il ajouta, méfiant: « Est-ce qu'il y a quelque chose dont je ne serais pas au courant, Scully? »
Elle jeta un coup d'oeil de son côté en posant sa sacoche au pied du bureau: « Tu sais Mulder, tu n'es pas toujours au courant de ce qui se passe dans ma vie! » Elle ricana en se moquant de lui.
Décidément, elle est vraiment étrange ce matin, pensa Mulder.
« Donc, ça te concerne, répliqua-t-il, l'air faussement vexé. Ne me dis rien. Je ne voudrais surtout pas envahir ta vie privée. » Il espérait que son petit manège fonctionne pour lui faire cracher le morceau.
Il replongea la tête dans ses dossiers posés sur le bureau puis releva les yeux quelques secondes plus tard. Scully était assise un peu plus loin, toujours son sourire en coin, ne parvenant pas à le dissimuler. Mulder s'impatienta: « Bon, est-ce que je peux au moins essayer de deviner? »
Il prend ça comme un , se dit-elle. Peut-être qu'il ne m'en voudra pas trop...
« Tu as un nouvel homme dans ta vie? » demanda-t-il de but en blanc, visiblement un peu anxieux de recevoir une réponse positive.
Scully prit un malin plaisir à le laisser mijoter. Mais ça ne servait à rien de le faire poireauter trop longtemps. Même si elle avait envie de rentrer dans son , elle n'avait pas envie de lui mentir pour autant. Et passer ses nuits avec un homme était en ce moment bien loin de ses préoccupations. Néanmoins, elle était curieuse.
« Non, Mulder. Pourquoi cette question? »
« T'as la tête de quelqu'un qui vient de passer la nuit à prendre son pied! » répondit-il pour la taquiner de manière tout à fait désinvolte.
« Charmant le langage... ». Elle leva les yeux au ciel puis se fixa de nouveau sur son partenaire. « C'est sûr que ce n'est pas quand tu m'appelles en plein milieu de la nuit pour me parler de conspiration que je vais arriver en souriant le matin. »
« Bon, ba alors dis-moi ce qui te met de si bonne humeur! » s'exclama-t-il, ne pouvant plus contenir son impatience.
Elle hésita un instant, comme si elle réfléchissait à la manière dont elle allait lui annoncer.
Je n'aime pas ce regard, pensa Mulder intérieurement.
Il commençait à stresser. Elle voyait son front se plisser, elle sentait déjà son pouls s'accélérer, comme si elle allait lui annoncer qu'elle quittait les affaires non classées.
Ne me dis pas que tu as un homme dans ta vie, Scully. Ne me dis pas que tu pars, que tu démissionnes, que tu as trouvé un poste ailleurs. Je t'en prie, supplia-t-il en silence.
La tentation de le laisser mariner encore était immense, mais elle avait tellement envie de crier sa joie haut et fort qu'elle ne put résister plus longtemps.
« Je pars en vacances, Mulder!! »
Elle se mit à sautiller comme une gamine qui vient de recevoir ses cadeaux de Noël. Son sourire rayonnait.
Bien que Mulder restât un peu abasourdi, se demandant s'il avait bien entendu, il pouvait ressentir la joie de Scully. Depuis combien de temps n'était-elle pas partie en vacances? Il ne parvint pas à le déterminer, mais cela devait faire un bon nombre d'années. Certainement trop pour une jeune femme telle que Scully qui devrait prendre du bon temps et profiter de la vie. Egoïstement, il était heureux qu'elle reste avec lui et qu'elle passe son temps à m'accompagner dans sa quête. De l'autre côté, il se sentait coupable. Mais comment devait-il réagir?
Elle sortit une enveloppe de sa sacoche. Elle était déjà ouverte et déchirée. Elle avait du se précipiter de l'ouvrir dès qu'elle l'avait reçue dans sa boîte aux lettres.
Elle en tira une feuille de papier imprimée en une fraction de seconde tandis que Mulder balbutiait au bureau:
« Hein? Mais... quoi? Où ça? »
Sculy approcha et déposa fièrement la feuille bien en vue devant son coéquipier.
« Caraïbes Cruises.
10 jours/8 nuits.
Cabine extérieure B5. Chambre individuelle.
Départ: 15 juillet de Fort Lauderdale
Retour: 24 juillet à Fort Lauderdale
Transfert Washington-Miami-Fort Lauderdale/ Fort Lauderdale-Miami-Washington: départ le 14 juillet/ Retour le 25 juillet. »
Mulder leva les yeux vers sa partenaire.
« Scully? »
Elle lui adressa un large sourire.
« Mulder... »
« Scully... tu pars... en croisière?! » s'exclama-t-il, les sourcils dressés sur son front comme des montagnes.
Il se redressa derrière son bureau.
Elle répondit calmement et joyeusement en replaçant le papier dans l'enveloppe: « Il semblerait que ce soit ce que dise le papier ».
Elle tourna les talons avant qu'il ne puisse répondre quelque chose, mais elle l'entendit répliquer dans son dos: « C'est une blague, Scully! » Il se leva soudainement. « Mais le 14 juillet, c'est aujourd'hui! »
« Non, Mulder, ce n'est pas une blague et oui, je pars cette après-midi. Je prends l'avion à 14h, ce qui me laisse juste le temps de rentrer et de terminer ma valise! »
« Mais Skinner ne te laissera jamais partir! » objecta Mulder presque offusqué.
« Serait-ce de la jalousie que je perçois dans votre voix, Agent Mulder? » dit-elle en ricanant.
Scully s'approcha lentement de lui, le sourire aux lèvres et déposa fermement ses deux poings sur le bureau en se penchant par-dessus comme pour défier son coéquipier.
D'une voix provocatrice, elle ajouta en fixant son regard: « Tu veux peut-être aller vérifier toi-même auprès de Skinner? »
Il posa à son tour ses poings en se penchant vers elle et la fixa intensément:
« Ne me dis pas que tu comptes partir sans moi? »
Elle ne lâcha pas son regard et s'avança encore davantage faisant reposer tout son poids sur ses bras.
Il pouvait sentir sa respiration sur son visage. Elle était si proche. Ses yeux bleus avaient un effet renversant. Elle était plus provocatrice que jamais.
« Mulder, tu n'es même pas capable d'arrêter de travailler le dimanche, ne me dis pas que tu pourrais partir en croisière pendant dix jours! » répliqua-t-elle en riant.
Elle rompit leur échange et se dirigea vers la porte.
« Je suis simplement passée au Bureau pour te prévenir. Je t'appellerai à mon retour. Profite bien du boulot, Mulder! »
Elle se retourna pour lui adresser un furtif regard et quitta la pièce. Elle n'entendit pas Mulder marmonner après elle.
« J'espère que Skinner est encore là! »
Il attrapa sa veste. Il n'attendit pas que l'ascenseur soit redescendu et emprunta la cage d'escalier.
Auteur : Gat/Ginnain
Classification : pas encore de classification car je ne sais pas exactement où je vais...
Résumé : Quand Scully décide de prendre des vacances et de partir en croisière, rien ne va plus!
Disclamer : Comme d'hab, Mulder et Scully ne m'appartiennent pas! Ceci est un défi, je ne touche rien sur leur dos! Tout ça c'est ENCORE de la faute de Goldy!
Note de l'auteur : Réponse au défi de l'été: écrire une fic sur les vacances. Mon défi sera particulier puisque pas écrit en une seule fois. J'ai décidé de transformer ce défi en fanfic et cette fanfic sera un WIP (work in progress), c'est-à-dire qu'il faudra être patient parce que je posterai environ qu'une fois par semaine pendant un moment. De plus, je ne suis pas JK Rowling, je n'écris pas la fin de mon histoire 10 ans avant de la publier. Autrement dit, je ne sais pas exactement exactement où je vais même si j'ai une petite idée derrière la tête. La seule chose que je puisse vous dire, c'est qu'il n'y aura pas de morts! En tout cas, pas Mulder et Scully donc vous pouvez lire tranquille! Ou pas...
Si vous voyez des erreurs et si vous avez envie de commenter, surtout n'hésitez pas!! J'ai besoin de votre avis
VACATION
FBI, Bureau des affaires non classées
« Pourquoi t'as l'air aussi joyeuse ce matin, Scully? » demanda Mulder avec un air suspicieux. « C'est la première fois que je te vois arriver de bonne humeur au bureau un dimanche matin! »
Voyant que sa partenaire gardait son sourire bien visible, il ajouta, méfiant: « Est-ce qu'il y a quelque chose dont je ne serais pas au courant, Scully? »
Elle jeta un coup d'oeil de son côté en posant sa sacoche au pied du bureau: « Tu sais Mulder, tu n'es pas toujours au courant de ce qui se passe dans ma vie! » Elle ricana en se moquant de lui.
Décidément, elle est vraiment étrange ce matin, pensa Mulder.
« Donc, ça te concerne, répliqua-t-il, l'air faussement vexé. Ne me dis rien. Je ne voudrais surtout pas envahir ta vie privée. » Il espérait que son petit manège fonctionne pour lui faire cracher le morceau.
Il replongea la tête dans ses dossiers posés sur le bureau puis releva les yeux quelques secondes plus tard. Scully était assise un peu plus loin, toujours son sourire en coin, ne parvenant pas à le dissimuler. Mulder s'impatienta: « Bon, est-ce que je peux au moins essayer de deviner? »
Il prend ça comme un , se dit-elle. Peut-être qu'il ne m'en voudra pas trop...
« Tu as un nouvel homme dans ta vie? » demanda-t-il de but en blanc, visiblement un peu anxieux de recevoir une réponse positive.
Scully prit un malin plaisir à le laisser mijoter. Mais ça ne servait à rien de le faire poireauter trop longtemps. Même si elle avait envie de rentrer dans son , elle n'avait pas envie de lui mentir pour autant. Et passer ses nuits avec un homme était en ce moment bien loin de ses préoccupations. Néanmoins, elle était curieuse.
« Non, Mulder. Pourquoi cette question? »
« T'as la tête de quelqu'un qui vient de passer la nuit à prendre son pied! » répondit-il pour la taquiner de manière tout à fait désinvolte.
« Charmant le langage... ». Elle leva les yeux au ciel puis se fixa de nouveau sur son partenaire. « C'est sûr que ce n'est pas quand tu m'appelles en plein milieu de la nuit pour me parler de conspiration que je vais arriver en souriant le matin. »
« Bon, ba alors dis-moi ce qui te met de si bonne humeur! » s'exclama-t-il, ne pouvant plus contenir son impatience.
Elle hésita un instant, comme si elle réfléchissait à la manière dont elle allait lui annoncer.
Je n'aime pas ce regard, pensa Mulder intérieurement.
Il commençait à stresser. Elle voyait son front se plisser, elle sentait déjà son pouls s'accélérer, comme si elle allait lui annoncer qu'elle quittait les affaires non classées.
Ne me dis pas que tu as un homme dans ta vie, Scully. Ne me dis pas que tu pars, que tu démissionnes, que tu as trouvé un poste ailleurs. Je t'en prie, supplia-t-il en silence.
La tentation de le laisser mariner encore était immense, mais elle avait tellement envie de crier sa joie haut et fort qu'elle ne put résister plus longtemps.
« Je pars en vacances, Mulder!! »
Elle se mit à sautiller comme une gamine qui vient de recevoir ses cadeaux de Noël. Son sourire rayonnait.
Bien que Mulder restât un peu abasourdi, se demandant s'il avait bien entendu, il pouvait ressentir la joie de Scully. Depuis combien de temps n'était-elle pas partie en vacances? Il ne parvint pas à le déterminer, mais cela devait faire un bon nombre d'années. Certainement trop pour une jeune femme telle que Scully qui devrait prendre du bon temps et profiter de la vie. Egoïstement, il était heureux qu'elle reste avec lui et qu'elle passe son temps à m'accompagner dans sa quête. De l'autre côté, il se sentait coupable. Mais comment devait-il réagir?
Elle sortit une enveloppe de sa sacoche. Elle était déjà ouverte et déchirée. Elle avait du se précipiter de l'ouvrir dès qu'elle l'avait reçue dans sa boîte aux lettres.
Elle en tira une feuille de papier imprimée en une fraction de seconde tandis que Mulder balbutiait au bureau:
« Hein? Mais... quoi? Où ça? »
Sculy approcha et déposa fièrement la feuille bien en vue devant son coéquipier.
« Caraïbes Cruises.
10 jours/8 nuits.
Cabine extérieure B5. Chambre individuelle.
Départ: 15 juillet de Fort Lauderdale
Retour: 24 juillet à Fort Lauderdale
Transfert Washington-Miami-Fort Lauderdale/ Fort Lauderdale-Miami-Washington: départ le 14 juillet/ Retour le 25 juillet. »
Mulder leva les yeux vers sa partenaire.
« Scully? »
Elle lui adressa un large sourire.
« Mulder... »
« Scully... tu pars... en croisière?! » s'exclama-t-il, les sourcils dressés sur son front comme des montagnes.
Il se redressa derrière son bureau.
Elle répondit calmement et joyeusement en replaçant le papier dans l'enveloppe: « Il semblerait que ce soit ce que dise le papier ».
Elle tourna les talons avant qu'il ne puisse répondre quelque chose, mais elle l'entendit répliquer dans son dos: « C'est une blague, Scully! » Il se leva soudainement. « Mais le 14 juillet, c'est aujourd'hui! »
« Non, Mulder, ce n'est pas une blague et oui, je pars cette après-midi. Je prends l'avion à 14h, ce qui me laisse juste le temps de rentrer et de terminer ma valise! »
« Mais Skinner ne te laissera jamais partir! » objecta Mulder presque offusqué.
« Serait-ce de la jalousie que je perçois dans votre voix, Agent Mulder? » dit-elle en ricanant.
Scully s'approcha lentement de lui, le sourire aux lèvres et déposa fermement ses deux poings sur le bureau en se penchant par-dessus comme pour défier son coéquipier.
D'une voix provocatrice, elle ajouta en fixant son regard: « Tu veux peut-être aller vérifier toi-même auprès de Skinner? »
Il posa à son tour ses poings en se penchant vers elle et la fixa intensément:
« Ne me dis pas que tu comptes partir sans moi? »
Elle ne lâcha pas son regard et s'avança encore davantage faisant reposer tout son poids sur ses bras.
Il pouvait sentir sa respiration sur son visage. Elle était si proche. Ses yeux bleus avaient un effet renversant. Elle était plus provocatrice que jamais.
« Mulder, tu n'es même pas capable d'arrêter de travailler le dimanche, ne me dis pas que tu pourrais partir en croisière pendant dix jours! » répliqua-t-elle en riant.
Elle rompit leur échange et se dirigea vers la porte.
« Je suis simplement passée au Bureau pour te prévenir. Je t'appellerai à mon retour. Profite bien du boulot, Mulder! »
Elle se retourna pour lui adresser un furtif regard et quitta la pièce. Elle n'entendit pas Mulder marmonner après elle.
« J'espère que Skinner est encore là! »
Il attrapa sa veste. Il n'attendit pas que l'ascenseur soit redescendu et emprunta la cage d'escalier.
Gat- Cheveux de Scully saison 1
- Messages : 37
Date d'inscription : 27/04/2009
Re: - Vacation -
Miami – 12.45 am
Passerelle d'embarquement du Crystal Liner
Le vent caressait le visage de Scully. La chaleur habituelle qui oppressait la ville était ce jour-là supportable.
Elle n'avait pas eu de nouvelles de Mulder depuis son départ du Bureau et elle se sentait d'un côté soulagée. Elle lui avait annoncé un peu tard qu'elle partait en vacances mais elle l'avait fait en sachant qu'au moins, il ne pourrait pas l'en dissuader ou faire pression sur Skinner pour qu'il lui refile une affaire non-classée à l'autre bout du pays.
D'un autre côté, elle se sentait bel et bien coupable. Après tout, Mulder aussi aurait bien mérité des vacances. Il n'avait pas même l'idée d'en prendre. Elle tenta de se remémorer la dernière fois qu'elle l'avait vu partir quelques jours pour se sortir la tête du boulot mais elle ne parvint pas à mettre le doigt dessus. Il y avait bien eu ces quelques jours qu'il avait passé au chevet d'Elvis pendant qu'elle se faisait tatouer à Philadelphie et qu'elle passait la nuit dans le lit d'un parfait inconnu.
Scully passa sa main sur ses reins pour sentir le tatouage à travers sa chemisette en coton. A chaque fois qu'elle partait quelque part sans Mulder, il finissait par lui arriver des problèmes.
Elle se jura que cette fois-ci, rien ne viendrait gacher son repos bien mérité.
* * *
L'embarquement fut achevé en quelques heures. Trois mille deux cents passagers montèrent à bord du Crystal Liner.
Alors que tout le monde s'affairait sur les ponts supérieurs pour saluer les proches qui restaient sur la terre ferme, Scully s'enferma dans sa cabine. La foule la rendait nerveuse et même si le vol entre Washington et Miami s'était bien passé, elle restait tout de même légèrement sur les nerfs.
Dana déposa sa valise au pied du lit. La cabine n'était pas très grande, mais le lit était large et avait l'air confortable. La pièce était propre et lumineuse et possédait un petit balcon qui donnerait dans quelques minutes sur l'océan.
Scully jeta un coup d'oeil par la porte vitrée. Les gens saluaient le paquebot qui s'éloignait à présent lentement du quai.
Ils étaient partis pour dix jours de rêve, dix jours sur l'un des plus beaux paquebots du monde, au milieu de l'Océan et de la Mer des Caraïbes.
Les USA pouvaient disparaître, les aliens pouvaient envahir le pays tout entier, cela ne les concernerait que de loin!
Et Scully était sure que cela n'arriverait pas tant que Mulder serait au FBI, à traquer les aliens et les à élucider le moindre mystère au sein du gouvernement.
Quelqu'un frappa soudain à la porte de la cabine.
« Avez-vous besoin de quelque chose? » demanda poliment le jeune homme de bord qui se tenait devant la porte de Scully. Il devait avoir une trentaine d'années, trente-cinq ans tout au plus. « Si vous avez le moindre problème ou n'importe quelle question sur le déroulement du séjour, je suis à la disposition des passagers. Vous pouvez me joindre en appuyant sur la touche orange du téléphone qui se trouve sur votre table de nuit. Sinon, ma cabine se trouve au fond du couloir à droite, de ce côté-ci ». Il indiqua du bras le fond du couloir.
Scully se pencha pour repérer de quelle cabine il parlait. Elle sentit le parfum du jeune homme qui l'enveloppa et ne put s'empêcher de remarquer le sourire qu'il lui lança lorsqu'elle s'écarta de lui.
Elle trouva cela appréciable. Cela changeait des moqueries permanentes de son partenaire.
Elle referma la porte en se disant que les vacances seraient peut-être encore plus agréables qu'elle ne les avaient imaginées.
* * *
16h05
Cabine extérieure 116 - Crystal Liner
Quelques minutes plus tard, on refrappa à la porte de la cabine. Décidément, le personnel du paquebot était vraiment au service de son équipage. Ou bien était-ce le jeune homme qui avait oublié de lui dire quelque chose?
Scully se mit à rougir. Ce n'était pas son genre de laisser vagabonder son esprit aussi facilement. « T'es vaiment pas nette de penser à des choses pareilles, Dana », soupira-t-elle avant d'ouvrir la porte.
« MULDER?!!!!! MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS LA?! »
Elle n'avait pu s'empêcher de crier tant la surprise avait été grande! Elle était loin de la réalité lorsqu'elle imaginait, avant d'ouvrir la porte, que le jeune homme de bord reviendrait lui proposer ses services.
« Je suis passé dire bonjour! » répondit-il arborant un sourire niais et forcé sur son visage. « Ma cabine est au bout du couloir à gauche. La numéro 136. »
Il tendit son bras en indiquant du doigt une porte un peu plus loin.
La stupéfaction avait d'abord emporté Scully. Mais la colère prenait maintenant les devants. « Mulder, qu'est-ce que tu fais sur ce BATEAU?!!! » s'écria-t-elle sans cacher son énervement.
Il avança d'un pas vers l'avant. « Si tu me laisses entrer, je t'expliquerai tout. » Mais avant qu'il ait pu ajouter quoi que ce soit, il se retrouva le nez contre la porte en bois.
« Je rêve! Qu'est-ce qu'il fait là? Même en vacances, je ne peux même pas être tranquille! A croire que je n'ai pas été assez claire hier! » s'énerva Scully sans baisser le son de sa voix.
Elle se mit à marcher, à tourner, à aller et venir à travers la pièce.
Quand elle serait calmée, elle irait peut-être frapper à la porte de la cabine numéro 136 pour toucher deux mots à son partenaire. Il n'était vraiment pas le bienvenu! Scully détestait les surprises. Si elle l'avait prévu plus tôt, ça ne l'aurait pas dérangé que son partenaire fasse partie de la même croisière qu'elle, mais, elle était sure qu'il était là pour l'espionner. Il avait du aller voir Skinner pour faire des pieds et des mains afin qu'il lui autorise dix jours de congés. Mulder était capable de trouver tous les prétextes du monde pour obtenir ce qu'il voulait. Il était capable d'avoir raconté à Skinner les pires imbécilités sur elle, de lui avoir dit qu'elle était en danger ou n'importe quoi de ce genre.
Scully était énervée et elle n'était pas prête de se calmer. Elle avait posé le pied sur ce paquebot pour se reposer, pour oublier sa famille, pour oublier les affaires non classées et pour l'oublier LUI. Oui, lui aussi. Pour des tas de raisons qu'elle n'était pas prête à énumérer maintenant.
Elle se dirigea vers le côté droit du lit et décrocha d'urgence le téléphone avant que le réseau ne passe définitivement plus. Skinner allait l'entendre!
Mais, bon sang, que venait-il faire sur ce paquebot? Elle se répétait inlassablement cette question depuis cinq minutes.
« Monsieur? Agent Scully à l'appareil. Je viens de voir l'Agent Mulder, et je... »
Elle fut coupée par le directeur adjoint qui ne la laissa pas terminer sa phrase.
« Bien! L'Agent Mulder a du vous expliquer. Vous comprendrez nos raisons. Nous sommes désolés de venir perturber vos vacances mais nous comptons sur vous et nous vous promettons, l'Agent Mulder et moi, de vous opportuner le moins souvent possible.»
Skinner raccrocha laissant Scully sans voix. Un cauchemar! C'était forcément un cauchemar! Elle s'assit sur le rebord de son lit le combiné à la main. Puis elle raccrocha, le regard dans le vague.
C'est ça, un cauchemar. Elle allait se réveiller.
Passerelle d'embarquement du Crystal Liner
Le vent caressait le visage de Scully. La chaleur habituelle qui oppressait la ville était ce jour-là supportable.
Elle n'avait pas eu de nouvelles de Mulder depuis son départ du Bureau et elle se sentait d'un côté soulagée. Elle lui avait annoncé un peu tard qu'elle partait en vacances mais elle l'avait fait en sachant qu'au moins, il ne pourrait pas l'en dissuader ou faire pression sur Skinner pour qu'il lui refile une affaire non-classée à l'autre bout du pays.
D'un autre côté, elle se sentait bel et bien coupable. Après tout, Mulder aussi aurait bien mérité des vacances. Il n'avait pas même l'idée d'en prendre. Elle tenta de se remémorer la dernière fois qu'elle l'avait vu partir quelques jours pour se sortir la tête du boulot mais elle ne parvint pas à mettre le doigt dessus. Il y avait bien eu ces quelques jours qu'il avait passé au chevet d'Elvis pendant qu'elle se faisait tatouer à Philadelphie et qu'elle passait la nuit dans le lit d'un parfait inconnu.
Scully passa sa main sur ses reins pour sentir le tatouage à travers sa chemisette en coton. A chaque fois qu'elle partait quelque part sans Mulder, il finissait par lui arriver des problèmes.
Elle se jura que cette fois-ci, rien ne viendrait gacher son repos bien mérité.
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L'embarquement fut achevé en quelques heures. Trois mille deux cents passagers montèrent à bord du Crystal Liner.
Alors que tout le monde s'affairait sur les ponts supérieurs pour saluer les proches qui restaient sur la terre ferme, Scully s'enferma dans sa cabine. La foule la rendait nerveuse et même si le vol entre Washington et Miami s'était bien passé, elle restait tout de même légèrement sur les nerfs.
Dana déposa sa valise au pied du lit. La cabine n'était pas très grande, mais le lit était large et avait l'air confortable. La pièce était propre et lumineuse et possédait un petit balcon qui donnerait dans quelques minutes sur l'océan.
Scully jeta un coup d'oeil par la porte vitrée. Les gens saluaient le paquebot qui s'éloignait à présent lentement du quai.
Ils étaient partis pour dix jours de rêve, dix jours sur l'un des plus beaux paquebots du monde, au milieu de l'Océan et de la Mer des Caraïbes.
Les USA pouvaient disparaître, les aliens pouvaient envahir le pays tout entier, cela ne les concernerait que de loin!
Et Scully était sure que cela n'arriverait pas tant que Mulder serait au FBI, à traquer les aliens et les à élucider le moindre mystère au sein du gouvernement.
Quelqu'un frappa soudain à la porte de la cabine.
« Avez-vous besoin de quelque chose? » demanda poliment le jeune homme de bord qui se tenait devant la porte de Scully. Il devait avoir une trentaine d'années, trente-cinq ans tout au plus. « Si vous avez le moindre problème ou n'importe quelle question sur le déroulement du séjour, je suis à la disposition des passagers. Vous pouvez me joindre en appuyant sur la touche orange du téléphone qui se trouve sur votre table de nuit. Sinon, ma cabine se trouve au fond du couloir à droite, de ce côté-ci ». Il indiqua du bras le fond du couloir.
Scully se pencha pour repérer de quelle cabine il parlait. Elle sentit le parfum du jeune homme qui l'enveloppa et ne put s'empêcher de remarquer le sourire qu'il lui lança lorsqu'elle s'écarta de lui.
Elle trouva cela appréciable. Cela changeait des moqueries permanentes de son partenaire.
Elle referma la porte en se disant que les vacances seraient peut-être encore plus agréables qu'elle ne les avaient imaginées.
* * *
16h05
Cabine extérieure 116 - Crystal Liner
Quelques minutes plus tard, on refrappa à la porte de la cabine. Décidément, le personnel du paquebot était vraiment au service de son équipage. Ou bien était-ce le jeune homme qui avait oublié de lui dire quelque chose?
Scully se mit à rougir. Ce n'était pas son genre de laisser vagabonder son esprit aussi facilement. « T'es vaiment pas nette de penser à des choses pareilles, Dana », soupira-t-elle avant d'ouvrir la porte.
« MULDER?!!!!! MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS LA?! »
Elle n'avait pu s'empêcher de crier tant la surprise avait été grande! Elle était loin de la réalité lorsqu'elle imaginait, avant d'ouvrir la porte, que le jeune homme de bord reviendrait lui proposer ses services.
« Je suis passé dire bonjour! » répondit-il arborant un sourire niais et forcé sur son visage. « Ma cabine est au bout du couloir à gauche. La numéro 136. »
Il tendit son bras en indiquant du doigt une porte un peu plus loin.
La stupéfaction avait d'abord emporté Scully. Mais la colère prenait maintenant les devants. « Mulder, qu'est-ce que tu fais sur ce BATEAU?!!! » s'écria-t-elle sans cacher son énervement.
Il avança d'un pas vers l'avant. « Si tu me laisses entrer, je t'expliquerai tout. » Mais avant qu'il ait pu ajouter quoi que ce soit, il se retrouva le nez contre la porte en bois.
« Je rêve! Qu'est-ce qu'il fait là? Même en vacances, je ne peux même pas être tranquille! A croire que je n'ai pas été assez claire hier! » s'énerva Scully sans baisser le son de sa voix.
Elle se mit à marcher, à tourner, à aller et venir à travers la pièce.
Quand elle serait calmée, elle irait peut-être frapper à la porte de la cabine numéro 136 pour toucher deux mots à son partenaire. Il n'était vraiment pas le bienvenu! Scully détestait les surprises. Si elle l'avait prévu plus tôt, ça ne l'aurait pas dérangé que son partenaire fasse partie de la même croisière qu'elle, mais, elle était sure qu'il était là pour l'espionner. Il avait du aller voir Skinner pour faire des pieds et des mains afin qu'il lui autorise dix jours de congés. Mulder était capable de trouver tous les prétextes du monde pour obtenir ce qu'il voulait. Il était capable d'avoir raconté à Skinner les pires imbécilités sur elle, de lui avoir dit qu'elle était en danger ou n'importe quoi de ce genre.
Scully était énervée et elle n'était pas prête de se calmer. Elle avait posé le pied sur ce paquebot pour se reposer, pour oublier sa famille, pour oublier les affaires non classées et pour l'oublier LUI. Oui, lui aussi. Pour des tas de raisons qu'elle n'était pas prête à énumérer maintenant.
Elle se dirigea vers le côté droit du lit et décrocha d'urgence le téléphone avant que le réseau ne passe définitivement plus. Skinner allait l'entendre!
Mais, bon sang, que venait-il faire sur ce paquebot? Elle se répétait inlassablement cette question depuis cinq minutes.
« Monsieur? Agent Scully à l'appareil. Je viens de voir l'Agent Mulder, et je... »
Elle fut coupée par le directeur adjoint qui ne la laissa pas terminer sa phrase.
« Bien! L'Agent Mulder a du vous expliquer. Vous comprendrez nos raisons. Nous sommes désolés de venir perturber vos vacances mais nous comptons sur vous et nous vous promettons, l'Agent Mulder et moi, de vous opportuner le moins souvent possible.»
Skinner raccrocha laissant Scully sans voix. Un cauchemar! C'était forcément un cauchemar! Elle s'assit sur le rebord de son lit le combiné à la main. Puis elle raccrocha, le regard dans le vague.
C'est ça, un cauchemar. Elle allait se réveiller.
Gat- Cheveux de Scully saison 1
- Messages : 37
Date d'inscription : 27/04/2009
Re: - Vacation -
Intérieur cabine 136
« J'aimerais bien que tu m'expliques ce que tu fais ici! » s'exclama Scully avec impatience. « Je prends dix jours de vacances en cinq ans. Ce n'est pas pour me retrouver avec mon collègue sur un paquebot à parler boulot! »
Dana posa son gilet sur le dossier d'une chaise dans la cabine de son partenaire. Son geste traduisait son énervement.
« Tu ne m'as pas laissé le temps de t'expliquer, » répondit Mulder l'air penaud.
« J'étais légèrement énervée, Mulder, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué ». Elle se planta devant la porte vitrée et tourna le dos à l'océan.
Mulder se mit à ricaner. « Je crois que tout le couloir t'as entendu râler! » Il lui tendit un dossier du FBI sans lui adresser le moindre mot. Il espérait qu'elle comprenne par elle-même sans qu'il ait à lui expliquer.
Scully ouvrit le dossier en levant les yeux au ciel. Elle rumina au fond d'elle. Je n'arrive pas à croire que je suis en train de lire un nouveau dossier alors que je pourrais être en train de dorer au soleil et de siropter un cocktail comme tous les gens en vacances sur ce bateau!
Elle se tut quelques minutes, le temps d'éplucher le dossier en diagonale. Mulder l'observait en train de tourner les pages d'un air suspicieux.
Scully releva un sourcil. Mulder la sentit prête à bondir et il prit sa position de repli de l'autre côté de la pièce.
Au lieu de ses sermonts et remontrances habituelles, sa collègue parla sur un ton des plus sérieux. « Tu as pu déterminer un ou plusieurs points communs entre ces femmes? » De l'inquiétude pouvait se lire dans ses yeux clairs. Il était rare qu'elle s'implique dans une affaire avec autant de sérieux dès le premier abord. Mais Mulder savait que certains sujets pouvaient toucher sa partenaire bien plus que d'autres.
« Aucun! C'est bien pour cette raison que le FBI a été mis sur l'affaire. Mais ce que le dossier officiel ne dit pas, c'est que parmi ces femmes se trouvait la fille du sénateur Johnson, » annonça Mulder.
Scully leva les yeux vers lui. « Et personne n'a trouvé le moindre indice? »
« Rien. Nada. Le FBI est sur l'affaire depuis plusieurs semaines. Les six femmes ont disparu chacune à bord d'un navire de la Caraïbes Compagnie. La première en Mai et les autres échelonnées jusqu'à la semaine dernière. L'enquête du FBI n'a absolument pas empêché les disparitions. Les dirigeants ne savent plus où donner de la tête. Ces disparitions restent totalement inexpliquées. Les six jeunes femmes ont disparu apparemment à bord du paquebot sur lequel elles séjournaient. Leur seul point commun est leur tranche d'âge: 25-35 ans, » expliqua Mulder en se rapprochant du dossier que tenait Scully dans ses mains.
« A ce que je vois, ce n'est pas leur seul point commun, Mulder. »
Il l'interrogea du regard.
« Si tu regardes attentivement les escales de chacune des croisières, il y en a un petit nombre en commun. »
Mulder s'approcha et prit le dossier dans ses mains. Il détailla le tracé de chacune des croisières. Trois noms revenaient dans chacune d'elle: Nassau, au Bahamas, Grand Cayman, aux Iles Caymans et Ocho Rios, en Jamaïque.
« Est-ce que le FBI a enquêté de ce côté-ci, Mulder? »
« Non. Le FBI n'a eu le temps de porter son attention que sur certains membres des équipages des différents paquebots. Mais toutes les personnes n'ont pas pu être interrogées. Ces paquebots embarquent plus de 1000 membres d'équipage, Scully! »
« Est-ce que quelqu'un avait signalé les disparitions des jeunes femmes avant le retour en Floride? » demanda Scully après plusieurs secondes de réflexion.
« Je ne crois pas... »
« Et si ces disparitions avaient eu lieu lors d'une escale, avant que les jeunes femmes remontent sur le bateau pour rejoindre leur destination finale? »
« C'est impossible. D'après le FBI et la compagnie Caraïbes Liner, chaque passager est répertorié avant et après chacune des escales », affirma Mulder.
« C'est normalement le cas, mais s'il y avait eu une erreur? »
« Et la même erreur se serait reproduite six fois de suite? Excuse-moi de douter, mais pour une fois, c'est moi qui suis sceptique, Scully! »
« Je n'ai pas dit que l'erreur était accidentelle, Mulder. »
Ils se regardèrent droit dans les yeux. Il voyait où elle voulait en venir.
« Je crois qu'on va avoir du boulot! » s'exclama Mulder en fermant le dossier.
« 'On', Mulder? » Le sourcil de Scully se dressa une nouvelle fois en pointe. « Tu oublies que je suis en vacances, cher collègue ». Elle renfila la veste qu'elle avait posée sur la chaise en entrant dans la cabine.
« Skinner a été très clair. Nous devons agir sous couverture. Personne ne doit savoir que nous sommes à bord pour enquêter sur ces disparitions. Tes vacances nous serviront de couverture, Scully. »
Devait-elle l'achever maintenant ou attendre encore un peu?
« Et nous pourrons jouer aux amants si ca peut te consoler... »
Nan mais pour qui il se prend?
Scully ne prit pas la peine de répondre à ses tentatives d'humour. Elle était là en vacances. Peu importe ce que pourrait dire Skinner.
Mais elle ne voulait pas le laisser s'en tirer comme s'il avait gagné.
« Dans tes rêves, Mulder... », lâcha-t-elle sans se retourner avant de franchir le seuil de la cabine.
« J'aimerais bien que tu m'expliques ce que tu fais ici! » s'exclama Scully avec impatience. « Je prends dix jours de vacances en cinq ans. Ce n'est pas pour me retrouver avec mon collègue sur un paquebot à parler boulot! »
Dana posa son gilet sur le dossier d'une chaise dans la cabine de son partenaire. Son geste traduisait son énervement.
« Tu ne m'as pas laissé le temps de t'expliquer, » répondit Mulder l'air penaud.
« J'étais légèrement énervée, Mulder, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué ». Elle se planta devant la porte vitrée et tourna le dos à l'océan.
Mulder se mit à ricaner. « Je crois que tout le couloir t'as entendu râler! » Il lui tendit un dossier du FBI sans lui adresser le moindre mot. Il espérait qu'elle comprenne par elle-même sans qu'il ait à lui expliquer.
Scully ouvrit le dossier en levant les yeux au ciel. Elle rumina au fond d'elle. Je n'arrive pas à croire que je suis en train de lire un nouveau dossier alors que je pourrais être en train de dorer au soleil et de siropter un cocktail comme tous les gens en vacances sur ce bateau!
Elle se tut quelques minutes, le temps d'éplucher le dossier en diagonale. Mulder l'observait en train de tourner les pages d'un air suspicieux.
Scully releva un sourcil. Mulder la sentit prête à bondir et il prit sa position de repli de l'autre côté de la pièce.
Au lieu de ses sermonts et remontrances habituelles, sa collègue parla sur un ton des plus sérieux. « Tu as pu déterminer un ou plusieurs points communs entre ces femmes? » De l'inquiétude pouvait se lire dans ses yeux clairs. Il était rare qu'elle s'implique dans une affaire avec autant de sérieux dès le premier abord. Mais Mulder savait que certains sujets pouvaient toucher sa partenaire bien plus que d'autres.
« Aucun! C'est bien pour cette raison que le FBI a été mis sur l'affaire. Mais ce que le dossier officiel ne dit pas, c'est que parmi ces femmes se trouvait la fille du sénateur Johnson, » annonça Mulder.
Scully leva les yeux vers lui. « Et personne n'a trouvé le moindre indice? »
« Rien. Nada. Le FBI est sur l'affaire depuis plusieurs semaines. Les six femmes ont disparu chacune à bord d'un navire de la Caraïbes Compagnie. La première en Mai et les autres échelonnées jusqu'à la semaine dernière. L'enquête du FBI n'a absolument pas empêché les disparitions. Les dirigeants ne savent plus où donner de la tête. Ces disparitions restent totalement inexpliquées. Les six jeunes femmes ont disparu apparemment à bord du paquebot sur lequel elles séjournaient. Leur seul point commun est leur tranche d'âge: 25-35 ans, » expliqua Mulder en se rapprochant du dossier que tenait Scully dans ses mains.
« A ce que je vois, ce n'est pas leur seul point commun, Mulder. »
Il l'interrogea du regard.
« Si tu regardes attentivement les escales de chacune des croisières, il y en a un petit nombre en commun. »
Mulder s'approcha et prit le dossier dans ses mains. Il détailla le tracé de chacune des croisières. Trois noms revenaient dans chacune d'elle: Nassau, au Bahamas, Grand Cayman, aux Iles Caymans et Ocho Rios, en Jamaïque.
« Est-ce que le FBI a enquêté de ce côté-ci, Mulder? »
« Non. Le FBI n'a eu le temps de porter son attention que sur certains membres des équipages des différents paquebots. Mais toutes les personnes n'ont pas pu être interrogées. Ces paquebots embarquent plus de 1000 membres d'équipage, Scully! »
« Est-ce que quelqu'un avait signalé les disparitions des jeunes femmes avant le retour en Floride? » demanda Scully après plusieurs secondes de réflexion.
« Je ne crois pas... »
« Et si ces disparitions avaient eu lieu lors d'une escale, avant que les jeunes femmes remontent sur le bateau pour rejoindre leur destination finale? »
« C'est impossible. D'après le FBI et la compagnie Caraïbes Liner, chaque passager est répertorié avant et après chacune des escales », affirma Mulder.
« C'est normalement le cas, mais s'il y avait eu une erreur? »
« Et la même erreur se serait reproduite six fois de suite? Excuse-moi de douter, mais pour une fois, c'est moi qui suis sceptique, Scully! »
« Je n'ai pas dit que l'erreur était accidentelle, Mulder. »
Ils se regardèrent droit dans les yeux. Il voyait où elle voulait en venir.
« Je crois qu'on va avoir du boulot! » s'exclama Mulder en fermant le dossier.
« 'On', Mulder? » Le sourcil de Scully se dressa une nouvelle fois en pointe. « Tu oublies que je suis en vacances, cher collègue ». Elle renfila la veste qu'elle avait posée sur la chaise en entrant dans la cabine.
« Skinner a été très clair. Nous devons agir sous couverture. Personne ne doit savoir que nous sommes à bord pour enquêter sur ces disparitions. Tes vacances nous serviront de couverture, Scully. »
Devait-elle l'achever maintenant ou attendre encore un peu?
« Et nous pourrons jouer aux amants si ca peut te consoler... »
Nan mais pour qui il se prend?
Scully ne prit pas la peine de répondre à ses tentatives d'humour. Elle était là en vacances. Peu importe ce que pourrait dire Skinner.
Mais elle ne voulait pas le laisser s'en tirer comme s'il avait gagné.
« Dans tes rêves, Mulder... », lâcha-t-elle sans se retourner avant de franchir le seuil de la cabine.
Gat- Cheveux de Scully saison 1
- Messages : 37
Date d'inscription : 27/04/2009
Re: - Vacation -
Cabine 116
Une bonne douche était en général ce qui faisait le plus de bien à Scully. Une fois relaxée, elle enfila un pantalon en lin plus léger que ses tailleurs noirs habituels et un t-shirt blanc. Elle peigna rapidement ses cheveux encore mouillés devant le miroir de la salle de bain. Elle observa son reflet quelques secondes. Ces derniers temps, elle avait toujours l'impression que quelque chose manquait à son image.
L'atmosphère du couloir était chaleureuse. Certes, le paquebot était luxueux et ce n'était pas l'environnement dans lequel vivait Scully d'ordinaire. Mais elle savait apprécier les belles choses et ce que les hommes étaient capables de construire. Depuis qu'elle avait réservé ses billets pour cette croisière, elle se demandait comment un objet construit par la main de l'homme de cette taille pouvait ne pas couler à pique au fond de l'océan. Marcher dans ce paquebot comme dans une ville était quelque chose d'impressionnant et presque incompréhensible pour la plupart des gens. Pourtant, Scully possédait un bagage scientifique qui lui permettrait de comprendre le phénomène de flottaison. Mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que si ces géants des mers flottaient sans le moindre problème, c'est que quelque chose ou quelqu'un devaient les aider autrement que par une force physique.
Lorsqu'elle arriva au bout du couloir avant de se diriger vers les ascenceurs, Scully se demanda si elle devait frapper à la porte de son partenaire pour s'excuser. Elle détestait se sentir coupable d'avoir laissé Mulder en plan. Elle avait toujours l'impression de l'abandonner et que lui, allait lui reprocher de l'avoir abandonné. Mais elle avait aussi besoin de prendre ses distances.
Scully passa son chemin et emprunta l'ascenseur Nord pour rejoindre le restaurant-bar au pont supérieur. Son ventre commençait à crier famine. Même si elle ne s'était pas beaucoup activée aujourd'hui, le voyage l'avait fatiguée. Il lui faudrait bien après une bonne douche, un bon repas. D'après ce qu'elle avait lu sur les brochures du Crystal Liner, la nourriture y était plus qu'exquise.
* * *
Lorsqu'elle pénétra dans la grande salle de restauration, une odeur exotique envahit ses poumons. Les tables étaient toutes garnies de fleurs et de fruits. Les murs colorés invitaient les passagers à découvrir de nouveaux lieux. La lumière légèrement tamisée était reposante.
Une femme élégante revêtue d'une chemise colorée accordée aux couleurs de la salle lui adressa la bienvenue au restaurant. Elle invita Scully à s'asseoir à une table près de l'une des vastes fenêtres qui ouvraient sur l'horizon et l'océan.
Scully observa autour d'elle quelques instants et fixa son regard sur l'étendue qui s'offrait à elle.
On se sent si petit au milieu de l'océan, pensa-t-elle.
C'est en ces moments-là que son père lui manquait le plus. Observer l'océan lui rapelait inévitablement tous les instants passés en mer à ses côtés. Elle s'y sentait à la fois submergée, faible, mais aussi protégée.
Cette sensation paradoxale lui faisait apprécier ces lieux plus que n'importe quels autres lieux au monde. Quand Scully se retrouvait face à la mer, elle n'avait plus envie de se battre. Elle savait qu'elle ne pourrait rien faire contre elle. Mais c'est cela qui lui donnait envie de repartir et de poursuivre son combat, sur la terre ferme, contre l'injustice, contre le mal. C'est pour cela qu'elle continuait éperdument à suivre Mulder dans sa quête.
Scully détourna son regard de l'océan et le posa sur la chaise vide en face d'elle. Si elle avait été honnête avec elle-même, elle aurait avoué qu'elle avait besoin de son partenaire, même lorsqu'ils n'étaient pas en mission, qu'elle avait besoin de son ami.
Au lieu de cela, elle se plongea dans la carte et se laissa tenter par tous les plats exotiques proposés et agrémentés par des photos qui mettaient l'eau à la bouche.
« M'accepteriez-vous à votre table? »
La voix de l'homme la tira de ses rêveries gourmandes. Il lui fallu une seconde pour réaliser que c'était bien à elle qu'on parlait. Elle reconnut immédiatement le jeune homme d'équipage et fut surprise de constater qu'il n'était pas en uniforme comme elle avait pu le voir cette après-midi.
Après ce qu'il lui sembla une éternité, Scully bafouilla quelques excuses et l'invita à s'asseoir en face d'elle.
« Partagerez-vous un cocktail avec moi? Il paraît qu'ils sont délicieux, » proposa le jeune homme.
Scully le regarda d'un air curieux. Il avait l'air jeune, mais il ne lui avait pourtant pas semblé qu'il s'agissait de sa première croisière en tant que membre d'équipage.
« Je sais ce que vous vous dites, » la coupa-t-il avant même qu'elle ait posé sa question. « Ce n'est pas ma première croisière, seulement la première sur le Crystal Liner. J'ai fait beaucoup de traversées de l'Atlantique, mais très peu de croisières Caraïbes. Quand on traverse l'océan pour se rendre en France ou en Angleterre, on mange principalement des spécialités de là-bas, » expliqua-t-il très simplement.
Scully esquissa un sourire. « Bien sûr, » dit-elle en baissant les yeux vers la carte.
« Et permettez-moi d'être impoli, mais, à en juger par votre regard, je serais prêt à parier mon salaire que vous vous méprenez sur mon âge, » dit-il de manière affirmative.
Scully parut d'abord déboussolée. Effectivement, elle l'avait peut-être estimé plus jeune qu'il ne l'était. Ou est-ce que cela signifiait qu'il la prenait pour vraiment plus âgée qu'elle ne l'était?
« Je vous prie de m'excuser, » répondit Scully en gardant les yeux vers la carte. « C'est moi qui suis impolie. »
« Oh! Ne vous en voulez pas, cela m'arrive tout le temps. D'ailleurs, j'ai failli ne pas être engagé pour cette mission à cause de cela! »
Au mot « mission », Scully releva la tête.
« Tout le monde pense que j'ai 25 ans et les gens tombent généralement de haut lorsqu'ils apprennent que je vais sur mes 33 ans, » annonça le 'jeune' homme en souriant.
Vingt cinq ans, il ne fallait peut-être pas exagérer non plus, mais effectivement, il ne faisait pas ses 32 ans.
Scully baissa de nouveau les yeux lorsqu'il l'observa avec attention. « Je suppose que si vous êtes à cette table, c'est que vous devez être libéré de votre mission ce soir? » interrogea Scully en posant son regard sur lui pour la première fois depuis qu'il s'était assis.
Ses traits étaient fins, ce qui le rendait beaucoup plus jeune qu'il ne le paraissait. Il était aimable, ni trop ouvert, ni trop réservé. Il flirtait, sans être trop lourd et elle appréciait cela.
Il acquiésa pour répondre à sa question.
« Je m'appelle Dana, » sortit-elle en tendant sa main par-dessus la table.
« Enchanté, » répondit-il en tendant sa main en retour. « Christopher. Votre homme de bord et compagnon pour la soirée, si vous le permettez. »
Son regard pétillait. Il secoua légèrement la main de Scully et la retira lentement. Scully se sentit rougir et redirigea une nouvelle fois ses yeux vers la carte. Elle acceptait qu'il l'accompagne ce soir mais ne savait pas trop pourquoi. Peut-être simplement pour avoir de la compagnie.
Stupide, se dit-elle. Si tu voulais de la compagnie, il te suffirait de rejoindre Mulder.
Elle avait besoin d'une autre forme de compagnie ce soir-là. Elle n'avait pas envie d'entendre parler d'affaire, d'enquête, de crime ou d'extraterrestres. Pour une fois, elle pourrait avoir une discussion normale avec quelqu'un. A son avantage, cette personne était un homme séducteur qui semblait s'intéresser à elle. Elle savait où était ses limites. Un repas en compagnie d'un bel homme au milieu d'une salle de restaurant bondée n'avait jamais tué personne.
« Puisque c'est votre première croisière sur ce paquebot et qu'il s'agit de ma première croisière sur un paquebot en général, vous ne me serez sûrement pas de bon conseil pour choisir mon plat, ni moi pour vous, » dit enfin Scully, après quelques longues secondes de silence.
« Surement pas, vous avez raison. Mais je m'y connais tout de même en cuisine et j'avoue que je me laisserais bien tenter par l'assiette Guadeloupéenne avec ses langoustines, ses huitres, ses moules et ses accras ».
Rien que ces noms mettaient l'eau à la bouche.
« Je crois que je vais me laisser tenter, » répondit Scully sur un ton plus séducteur qu'elle ne l'avait imaginé avant de parler.
Elle ne baissa pas les yeux cette fois et posa ses coudes sur la table pour le regarder bien en face. L'air de la mer devait lui monter à la tête, mais ça lui était égal.
« Je vais prendre la même chose! » s'exclama quelqu'un derrière elle.
Mulder venait de débarquer à leur table avec un sourire dévastateur. Scully retira ses coudes de la table et s'enfonça dans sa chaise. Elle se sentit honteuse intérieurement, comme si elle devait lui rendre des comptes. Puis elle se ressaisit. Après tout, ce n'était pas son père!
« Mulder, qu'est-ce que tu fais là? »
Il la regarda fixement.
« Ne me dis pas que tu vas aussi me lâcher pour le repas, Scully. »
Si elle avait pu l'étriper, elle l'aurait fait sans aucun scrupule.
Que pouvait-elle répondre à cela sans éveiller des soupçons? Christopher savait que c'était son collègue, rien de plus et elle n'avait pas envie qu'il en sache davantage.
Qu'est-ce que tu veux qu'il apprenne de plus, de toute façon? Se demanda-t-elle.
* * *
Une bonne douche était en général ce qui faisait le plus de bien à Scully. Une fois relaxée, elle enfila un pantalon en lin plus léger que ses tailleurs noirs habituels et un t-shirt blanc. Elle peigna rapidement ses cheveux encore mouillés devant le miroir de la salle de bain. Elle observa son reflet quelques secondes. Ces derniers temps, elle avait toujours l'impression que quelque chose manquait à son image.
L'atmosphère du couloir était chaleureuse. Certes, le paquebot était luxueux et ce n'était pas l'environnement dans lequel vivait Scully d'ordinaire. Mais elle savait apprécier les belles choses et ce que les hommes étaient capables de construire. Depuis qu'elle avait réservé ses billets pour cette croisière, elle se demandait comment un objet construit par la main de l'homme de cette taille pouvait ne pas couler à pique au fond de l'océan. Marcher dans ce paquebot comme dans une ville était quelque chose d'impressionnant et presque incompréhensible pour la plupart des gens. Pourtant, Scully possédait un bagage scientifique qui lui permettrait de comprendre le phénomène de flottaison. Mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que si ces géants des mers flottaient sans le moindre problème, c'est que quelque chose ou quelqu'un devaient les aider autrement que par une force physique.
Lorsqu'elle arriva au bout du couloir avant de se diriger vers les ascenceurs, Scully se demanda si elle devait frapper à la porte de son partenaire pour s'excuser. Elle détestait se sentir coupable d'avoir laissé Mulder en plan. Elle avait toujours l'impression de l'abandonner et que lui, allait lui reprocher de l'avoir abandonné. Mais elle avait aussi besoin de prendre ses distances.
Scully passa son chemin et emprunta l'ascenseur Nord pour rejoindre le restaurant-bar au pont supérieur. Son ventre commençait à crier famine. Même si elle ne s'était pas beaucoup activée aujourd'hui, le voyage l'avait fatiguée. Il lui faudrait bien après une bonne douche, un bon repas. D'après ce qu'elle avait lu sur les brochures du Crystal Liner, la nourriture y était plus qu'exquise.
* * *
Lorsqu'elle pénétra dans la grande salle de restauration, une odeur exotique envahit ses poumons. Les tables étaient toutes garnies de fleurs et de fruits. Les murs colorés invitaient les passagers à découvrir de nouveaux lieux. La lumière légèrement tamisée était reposante.
Une femme élégante revêtue d'une chemise colorée accordée aux couleurs de la salle lui adressa la bienvenue au restaurant. Elle invita Scully à s'asseoir à une table près de l'une des vastes fenêtres qui ouvraient sur l'horizon et l'océan.
Scully observa autour d'elle quelques instants et fixa son regard sur l'étendue qui s'offrait à elle.
On se sent si petit au milieu de l'océan, pensa-t-elle.
C'est en ces moments-là que son père lui manquait le plus. Observer l'océan lui rapelait inévitablement tous les instants passés en mer à ses côtés. Elle s'y sentait à la fois submergée, faible, mais aussi protégée.
Cette sensation paradoxale lui faisait apprécier ces lieux plus que n'importe quels autres lieux au monde. Quand Scully se retrouvait face à la mer, elle n'avait plus envie de se battre. Elle savait qu'elle ne pourrait rien faire contre elle. Mais c'est cela qui lui donnait envie de repartir et de poursuivre son combat, sur la terre ferme, contre l'injustice, contre le mal. C'est pour cela qu'elle continuait éperdument à suivre Mulder dans sa quête.
Scully détourna son regard de l'océan et le posa sur la chaise vide en face d'elle. Si elle avait été honnête avec elle-même, elle aurait avoué qu'elle avait besoin de son partenaire, même lorsqu'ils n'étaient pas en mission, qu'elle avait besoin de son ami.
Au lieu de cela, elle se plongea dans la carte et se laissa tenter par tous les plats exotiques proposés et agrémentés par des photos qui mettaient l'eau à la bouche.
« M'accepteriez-vous à votre table? »
La voix de l'homme la tira de ses rêveries gourmandes. Il lui fallu une seconde pour réaliser que c'était bien à elle qu'on parlait. Elle reconnut immédiatement le jeune homme d'équipage et fut surprise de constater qu'il n'était pas en uniforme comme elle avait pu le voir cette après-midi.
Après ce qu'il lui sembla une éternité, Scully bafouilla quelques excuses et l'invita à s'asseoir en face d'elle.
« Partagerez-vous un cocktail avec moi? Il paraît qu'ils sont délicieux, » proposa le jeune homme.
Scully le regarda d'un air curieux. Il avait l'air jeune, mais il ne lui avait pourtant pas semblé qu'il s'agissait de sa première croisière en tant que membre d'équipage.
« Je sais ce que vous vous dites, » la coupa-t-il avant même qu'elle ait posé sa question. « Ce n'est pas ma première croisière, seulement la première sur le Crystal Liner. J'ai fait beaucoup de traversées de l'Atlantique, mais très peu de croisières Caraïbes. Quand on traverse l'océan pour se rendre en France ou en Angleterre, on mange principalement des spécialités de là-bas, » expliqua-t-il très simplement.
Scully esquissa un sourire. « Bien sûr, » dit-elle en baissant les yeux vers la carte.
« Et permettez-moi d'être impoli, mais, à en juger par votre regard, je serais prêt à parier mon salaire que vous vous méprenez sur mon âge, » dit-il de manière affirmative.
Scully parut d'abord déboussolée. Effectivement, elle l'avait peut-être estimé plus jeune qu'il ne l'était. Ou est-ce que cela signifiait qu'il la prenait pour vraiment plus âgée qu'elle ne l'était?
« Je vous prie de m'excuser, » répondit Scully en gardant les yeux vers la carte. « C'est moi qui suis impolie. »
« Oh! Ne vous en voulez pas, cela m'arrive tout le temps. D'ailleurs, j'ai failli ne pas être engagé pour cette mission à cause de cela! »
Au mot « mission », Scully releva la tête.
« Tout le monde pense que j'ai 25 ans et les gens tombent généralement de haut lorsqu'ils apprennent que je vais sur mes 33 ans, » annonça le 'jeune' homme en souriant.
Vingt cinq ans, il ne fallait peut-être pas exagérer non plus, mais effectivement, il ne faisait pas ses 32 ans.
Scully baissa de nouveau les yeux lorsqu'il l'observa avec attention. « Je suppose que si vous êtes à cette table, c'est que vous devez être libéré de votre mission ce soir? » interrogea Scully en posant son regard sur lui pour la première fois depuis qu'il s'était assis.
Ses traits étaient fins, ce qui le rendait beaucoup plus jeune qu'il ne le paraissait. Il était aimable, ni trop ouvert, ni trop réservé. Il flirtait, sans être trop lourd et elle appréciait cela.
Il acquiésa pour répondre à sa question.
« Je m'appelle Dana, » sortit-elle en tendant sa main par-dessus la table.
« Enchanté, » répondit-il en tendant sa main en retour. « Christopher. Votre homme de bord et compagnon pour la soirée, si vous le permettez. »
Son regard pétillait. Il secoua légèrement la main de Scully et la retira lentement. Scully se sentit rougir et redirigea une nouvelle fois ses yeux vers la carte. Elle acceptait qu'il l'accompagne ce soir mais ne savait pas trop pourquoi. Peut-être simplement pour avoir de la compagnie.
Stupide, se dit-elle. Si tu voulais de la compagnie, il te suffirait de rejoindre Mulder.
Elle avait besoin d'une autre forme de compagnie ce soir-là. Elle n'avait pas envie d'entendre parler d'affaire, d'enquête, de crime ou d'extraterrestres. Pour une fois, elle pourrait avoir une discussion normale avec quelqu'un. A son avantage, cette personne était un homme séducteur qui semblait s'intéresser à elle. Elle savait où était ses limites. Un repas en compagnie d'un bel homme au milieu d'une salle de restaurant bondée n'avait jamais tué personne.
« Puisque c'est votre première croisière sur ce paquebot et qu'il s'agit de ma première croisière sur un paquebot en général, vous ne me serez sûrement pas de bon conseil pour choisir mon plat, ni moi pour vous, » dit enfin Scully, après quelques longues secondes de silence.
« Surement pas, vous avez raison. Mais je m'y connais tout de même en cuisine et j'avoue que je me laisserais bien tenter par l'assiette Guadeloupéenne avec ses langoustines, ses huitres, ses moules et ses accras ».
Rien que ces noms mettaient l'eau à la bouche.
« Je crois que je vais me laisser tenter, » répondit Scully sur un ton plus séducteur qu'elle ne l'avait imaginé avant de parler.
Elle ne baissa pas les yeux cette fois et posa ses coudes sur la table pour le regarder bien en face. L'air de la mer devait lui monter à la tête, mais ça lui était égal.
« Je vais prendre la même chose! » s'exclama quelqu'un derrière elle.
Mulder venait de débarquer à leur table avec un sourire dévastateur. Scully retira ses coudes de la table et s'enfonça dans sa chaise. Elle se sentit honteuse intérieurement, comme si elle devait lui rendre des comptes. Puis elle se ressaisit. Après tout, ce n'était pas son père!
« Mulder, qu'est-ce que tu fais là? »
Il la regarda fixement.
« Ne me dis pas que tu vas aussi me lâcher pour le repas, Scully. »
Si elle avait pu l'étriper, elle l'aurait fait sans aucun scrupule.
Que pouvait-elle répondre à cela sans éveiller des soupçons? Christopher savait que c'était son collègue, rien de plus et elle n'avait pas envie qu'il en sache davantage.
Qu'est-ce que tu veux qu'il apprenne de plus, de toute façon? Se demanda-t-elle.
* * *
Gat- Cheveux de Scully saison 1
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Date d'inscription : 27/04/2009
Re: - Vacation -
Pour une fois, Mulder s'était tenu assez correctement. Peu de faux pas, peu de paroles déplacées. Il s'était comporté comme une personne... normale, pensa Scully en redescendant vers le pont inférieur. Elle observa les deux hommes qui se trouvaient avec elle dans l'ascenceur. Quand il se comportait ainsi, Mulder ressemblait presque à n'importe quel autre homme qu'elle avait croisé dans sa vie. Quelqu'un d'aimable, d'intelligent, charmant et même attirant. C'était même étrange pour Scully de le voir si simple. Elle aimait son côté obsessionnel, son côté passionnel. Sans cela, il n'était pas vraiment lui. Sans cela, leur relation serait forcément différente. Elle en vint même à se demander si il l'attirerait toujours autant s'il était quelqu'un de normal.
D'un autre côté, il y avait Christopher. Il s'était comporté en parfait gentleman. Il n'avait pas outrepassé les limites et s'était comporté assez professionnellement. Il n'avait pas cessé son petit jeu séducteur, et cela n'avait certainement pas échappé à Mulder, mais Scully avait fini par penser qu'il s'agissait de son caractère et qu'il aurait probablement flirté avec n'importe quelle autre femme seule sur ce paquebot.
Quand ils arrivèrent devant leur cabine, Mulder et Christopher se séparèrent. Scully se retrouva coincée au milieu des deux et ne sut pas quoi faire pendant une fraction de seconde. Elle ne pouvait pas s'attarder plus avec l'un qu'avec l'autre. Rester avec Christopher pendant que Mulder rentrait dans sa cabine aurait paru complètement déplacé. Rester avec Mulder aurait paru suspect aux yeux de Christopher. Elle s'éloigna donc en les remerciant tous les deux et en leur souhaitant une bonne nuit, prétextant qu'elle était épuisée.
* * *
Scully défit les draps pour se glisser dans son lit. Elle attrapa son sac à main, en sortit ses lunettes qu'elle déposa sur la table de nuit. Elle s'endormirait sûrement sur son livre, mais pour une fois qu'elle avait un peu de temps pour elle, elle voulait en profiter au maximum.
Dans son sac, un morceau de papier déchiré attira son attention. Elle ne reconnut pas l'écriture. « Rendez-vous demain, même heure, devant l'entrée du restaurant. Je vous y attendrai. »
Scully se glissa sous les draps et remit le papier dans son sac. Elle s'était peut-être trompée sur Christopher. Elle l'intéressait peut-être plus qu'il ne lui avait semblé à la fin du repas. Après tout, ce n'était que pour 8 jours, ça ne durerait pas au-delà. Elle pouvait bien lui accorder un nouveau dîner et elle, s'accorder un peu de bon temps.
* * *
Au bout d'une dizaine de pages, Scully dormait déjà, enfoncée dans son lit, le livre refermé à côté d'elle. Ses cheveux en bataille lui retombaient en partie sur le visage.
Quand Mulder pénétra dans la pièce sombre, il la découvrit endormie, vulnérable. Il la trouva imprudente d'avoir laissé sa porte ouverte.
Il s'approcha doucement. Il ne voulait pas l'effrayer.
Lorsqu'il lui glissa à l'oreille qu'il était là, elle émit un petit bruit, celui d'une personne endormie qu'on venait de réveiller, mais pas celui d'une personne effrayée.
Scully se retourna doucement, les cheveux devant les yeux, et finit par réaliser où elle était. Elle se redressa légèrement mais Mulder la fit se rallonger en plaçant une main délicate sur son épaule. C'est à ce moment qu'elle se rendit vraiment compte de sa présence.
« Mulder, » gémit-elle d'une voix encore endormie, « qu'est-ce que tu fais là? »
Il ne répondit pas immédiatement, ce qui la força à ouvrir les yeux davantage. Elle luttait pour se réveiller et reprendre pleinement conscience.
Elle se redressa de nouveau légèrement et cette fois, il ne l'en empêcha pas. Il resta assis à ses côtés sur le lit et lui sourit.
« Mulder, sérieusement, qu'est-ce que tu fais là? » répéta-t-elle.
Il la regarda. Son sourire s'évanouit.
« Je suis venu m'excuser, Scully. »
« T'excuser? Pourquoi? » demanda-t-elle sans réfléchir.
Puis la situation lui revint rapidement en mémoire: le paquebot, les vacances, Mulder, l'enquête.
« D'avoir envahi ta vie privée. »
Un air de regret se lisait sur son visage.
« Je sais que c'était convenu entre nous. Je devais te laisser libre chaque fois que tu en avais besoin. Mais je suis là, à réclamer ton aide alors que tu n'en as pas envie. Je suis désolé. »
Mulder était sincère. Son air était grave à présent. Il se sentait vraiment coupable.
Scully ne savait pas quoi répondre. Sincèrement, elle lui en voulait d'avoir effectivement légèrement gâché sa première journée de vacances. 'Gâché' était sûrement un mot un peu fort, mais c'est ce qu'elle avait ressenti tout à l'heure avant le repas. Pourtant, Mulder resterait toujours Mulder: elle ne lui en voudrait pas bien longtemps.
« Pourquoi t'es là, Mulder? » redemanda-t-elle tranquillement.
« Peut-être parce que j'ai du mal à accepter que tu t'en ailles? » répondit-il presque en murmurant.
Il resta les yeux fixés sur le visage de Scully, cherchant dans la pénombre une réaction dans les yeux de sa partenaire.
Elle prit simplement sa main dans la sienne et continua à le regarder en silence. Elle lui pardonnait. Il pouvait l'agacer au plus haut point parfois. Elle ne résistait jamais à ses yeux de chien battus lorsqu'il venait s'excuser d'avoir commis une erreur. Il avait peur qu'elle s'en aille et elle le comprenait. Oh qu'elle le comprenait! Elle réagirait sûrement de manière bien pire si c'était le cas contraire.
Il serra sa main un peu plus fort avant de se relever. Il approcha son visage du sien et lui glissa à l'oreille « Rendors-toi », avant de déposer un baiser sur sa joue.
Ils se verraient le lendemain. A 8h00, ils débarqueraient à Nassau, aux Bahamas. Scully avait retenu que c'était l'une des escales à laquelle chacune des femmes disparues était descendue.
Mulder referma doucement la porte.
Avant qu'elle ne claque, Scully remonta la couverture au-dessus de ses épaules comme une petite fille et murmura sans qu'il l'entende:
« Bonne nuit, Mulder. »
* * *
D'un autre côté, il y avait Christopher. Il s'était comporté en parfait gentleman. Il n'avait pas outrepassé les limites et s'était comporté assez professionnellement. Il n'avait pas cessé son petit jeu séducteur, et cela n'avait certainement pas échappé à Mulder, mais Scully avait fini par penser qu'il s'agissait de son caractère et qu'il aurait probablement flirté avec n'importe quelle autre femme seule sur ce paquebot.
Quand ils arrivèrent devant leur cabine, Mulder et Christopher se séparèrent. Scully se retrouva coincée au milieu des deux et ne sut pas quoi faire pendant une fraction de seconde. Elle ne pouvait pas s'attarder plus avec l'un qu'avec l'autre. Rester avec Christopher pendant que Mulder rentrait dans sa cabine aurait paru complètement déplacé. Rester avec Mulder aurait paru suspect aux yeux de Christopher. Elle s'éloigna donc en les remerciant tous les deux et en leur souhaitant une bonne nuit, prétextant qu'elle était épuisée.
* * *
Scully défit les draps pour se glisser dans son lit. Elle attrapa son sac à main, en sortit ses lunettes qu'elle déposa sur la table de nuit. Elle s'endormirait sûrement sur son livre, mais pour une fois qu'elle avait un peu de temps pour elle, elle voulait en profiter au maximum.
Dans son sac, un morceau de papier déchiré attira son attention. Elle ne reconnut pas l'écriture. « Rendez-vous demain, même heure, devant l'entrée du restaurant. Je vous y attendrai. »
Scully se glissa sous les draps et remit le papier dans son sac. Elle s'était peut-être trompée sur Christopher. Elle l'intéressait peut-être plus qu'il ne lui avait semblé à la fin du repas. Après tout, ce n'était que pour 8 jours, ça ne durerait pas au-delà. Elle pouvait bien lui accorder un nouveau dîner et elle, s'accorder un peu de bon temps.
* * *
Au bout d'une dizaine de pages, Scully dormait déjà, enfoncée dans son lit, le livre refermé à côté d'elle. Ses cheveux en bataille lui retombaient en partie sur le visage.
Quand Mulder pénétra dans la pièce sombre, il la découvrit endormie, vulnérable. Il la trouva imprudente d'avoir laissé sa porte ouverte.
Il s'approcha doucement. Il ne voulait pas l'effrayer.
Lorsqu'il lui glissa à l'oreille qu'il était là, elle émit un petit bruit, celui d'une personne endormie qu'on venait de réveiller, mais pas celui d'une personne effrayée.
Scully se retourna doucement, les cheveux devant les yeux, et finit par réaliser où elle était. Elle se redressa légèrement mais Mulder la fit se rallonger en plaçant une main délicate sur son épaule. C'est à ce moment qu'elle se rendit vraiment compte de sa présence.
« Mulder, » gémit-elle d'une voix encore endormie, « qu'est-ce que tu fais là? »
Il ne répondit pas immédiatement, ce qui la força à ouvrir les yeux davantage. Elle luttait pour se réveiller et reprendre pleinement conscience.
Elle se redressa de nouveau légèrement et cette fois, il ne l'en empêcha pas. Il resta assis à ses côtés sur le lit et lui sourit.
« Mulder, sérieusement, qu'est-ce que tu fais là? » répéta-t-elle.
Il la regarda. Son sourire s'évanouit.
« Je suis venu m'excuser, Scully. »
« T'excuser? Pourquoi? » demanda-t-elle sans réfléchir.
Puis la situation lui revint rapidement en mémoire: le paquebot, les vacances, Mulder, l'enquête.
« D'avoir envahi ta vie privée. »
Un air de regret se lisait sur son visage.
« Je sais que c'était convenu entre nous. Je devais te laisser libre chaque fois que tu en avais besoin. Mais je suis là, à réclamer ton aide alors que tu n'en as pas envie. Je suis désolé. »
Mulder était sincère. Son air était grave à présent. Il se sentait vraiment coupable.
Scully ne savait pas quoi répondre. Sincèrement, elle lui en voulait d'avoir effectivement légèrement gâché sa première journée de vacances. 'Gâché' était sûrement un mot un peu fort, mais c'est ce qu'elle avait ressenti tout à l'heure avant le repas. Pourtant, Mulder resterait toujours Mulder: elle ne lui en voudrait pas bien longtemps.
« Pourquoi t'es là, Mulder? » redemanda-t-elle tranquillement.
« Peut-être parce que j'ai du mal à accepter que tu t'en ailles? » répondit-il presque en murmurant.
Il resta les yeux fixés sur le visage de Scully, cherchant dans la pénombre une réaction dans les yeux de sa partenaire.
Elle prit simplement sa main dans la sienne et continua à le regarder en silence. Elle lui pardonnait. Il pouvait l'agacer au plus haut point parfois. Elle ne résistait jamais à ses yeux de chien battus lorsqu'il venait s'excuser d'avoir commis une erreur. Il avait peur qu'elle s'en aille et elle le comprenait. Oh qu'elle le comprenait! Elle réagirait sûrement de manière bien pire si c'était le cas contraire.
Il serra sa main un peu plus fort avant de se relever. Il approcha son visage du sien et lui glissa à l'oreille « Rendors-toi », avant de déposer un baiser sur sa joue.
Ils se verraient le lendemain. A 8h00, ils débarqueraient à Nassau, aux Bahamas. Scully avait retenu que c'était l'une des escales à laquelle chacune des femmes disparues était descendue.
Mulder referma doucement la porte.
Avant qu'elle ne claque, Scully remonta la couverture au-dessus de ses épaules comme une petite fille et murmura sans qu'il l'entende:
« Bonne nuit, Mulder. »
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Gat- Cheveux de Scully saison 1
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Date d'inscription : 27/04/2009
Re: - Vacation -
* * *
Jour 2 – Nassau
6h53 – Cabine extérieure 116
Scully s'étira péniblement sous ses draps. La nuit n'avait pas été courte. Malgré tout, elle ressentait la fatigue accumulée depuis tant de jours.
Un rayon de lumière filtrait à travers les rideaux qu'elle avait tirés rapidement la veille avant de se glisser sous sa couverture. Le jour l'empêchait d'ouvrir les yeux en grand. Elle se tourna alors du côté de sa table de nuit et saisit la télécommande du télé-écran qui se trouvait en face de son lit.
Lorsqu'elle appuya sur le bouton ON, une mélodie lancinante envahit la pièce. Elle eut d'abord du mal à déchiffrer les différentes informations qui s'offraient à elle sur l'écran. Puis ses yeux s'adaptèrent à la lumière et elle découvrit un paysage sorti tout droit d'un rêve. La caméra extérieure du paquebot, l'une des quelques dizaines qui se trouvaient à bord, était fixé sur une eau bleu turquoise. Des palmiers jonchaient une longue plage de sable blanc, brûlant sous le soleil ardent des Caraïbes. Le paquebot devait être à quai depuis quelques heures car elle n'avait senti aucune secousse pendant son sommeil.
Scully se redressa et posa ses lunettes sur son nez pour lire les informations nécessaires au bon déroulement de la journée.
Le débarquement se ferait à partir de 8h00. La journée s'annonçait ensoleillée. Les passagers du Crystal Liner auraient le choix entre plusieurs activités pour la matinée. Plusieurs restaurants typiques avaient été réservés rien que pour eux en bord de plage et l'après-midi, ils auraient de nouveau un vaste choix d'activités locales, parmi lesquelles: détente sur les plages de Paradise Island, l'île qui faisait face à la ville de Nassau; plongée et observation des fonds corailiens; découverte des dauphins de Nassau ou visite guidée de la ville.
Le choix était difficile. Néanmoins, Scully opta, pour son premier jour de vacances bien méritées, pour quelques heures de détente sur l'une des magnifiques plages de Paradise Island. Les photos qui défilaient à présent sur l'écran étaient des plus alléchantes! Scully s'imaginait déjà balayant ses doigts dans le sable chaud et se prélassant sur sa serviette. Elle aurait l'occasion d'essayer la plongée lors d'une prochaine escale.
Puis, elle repensa à l'enquête qui avait conduit Mulder sur ce paquebot, aux femmes qui avaient disparu. Peut-être devrait-elle mettre entre parenthèses ce premier jour de détente et aider Mulder dans ses recherches? Elle profiterait pleinement de la croisière les jours suivants?
Scully s'extirpa de sous les draps et se dirigea vers la salle de bains. Elle en ressortit presque trente minutes plus tard. Quelqu'un frappait à sa porte.
Elle enroula une serviette autour de sa poitrine et resserra celle qui enveloppait ses cheveux. Ce ne serait pas la première fois que son partenaire la verrait dans cette tenue.
Ce qui déstabilisa Scully fut le regard insistant avec lequel il la détailla des pieds à la tête. Ensuite, ce fut son sourire. Elle ne put s'empêcher de rougir.
Christopher lui faisait cet effet là depuis qu'il avait frappé à la porte de sa cabine la veille.
* * *
Scully s'habillait à présent dans la salle de bains. Mulder n'était pas venue la voir pour savoir ce qu'elle ferait de sa journée. Lorsqu'elle regarda sa montre, elle découvrit qu'il était déjà presque huit heures et quart. Il était déjà peut-être descendu du paquebot afin de ne pas perdre une minute de son temps. Il n'avait probablement pas dormi plus de quelques petites heures et était certainement le premier à avoir mis le pied sur le pont ce matin. Si Mulder était parti enquêter pour la journée, elle ne le croiserait sûrement pas avant le soir ou le lendemain. Elle veillerait simplement à ce que cette fois, il ne vienne pas interrompre son dîner prévu avec Christopher.
Il était venu frapper à sa porte, peu sûr de lui, pour savoir si elle avait bien trouvé le mot qu'il avait glissé dans son sac la veille, au restaurant. Il s'était excusé de paraître aussi insistant, mais s'était justifié en disant de la manière la plus simple du monde qu'il ne voudrait pas laisser échapper une occasion comme celle qu'il avait sous les yeux à ce moment-là. Scully avait balbutié quelques mots de remerciements avant de répondre favorablement à son invitation.
Elle observa son reflet dans le miroir. Lorsqu'elle retira la serviette qui recouvrait ses cheveux encore mouillés, ils retombèrent sur ses épaules dénudées. Elle frissonna légèrement.
Elle avait l'impression de ne pas se reconnaître.
Scully attrapa la brosse posée sur le rebord de la baignoire et la passa délicatement dans ses cheveux. Tout en continuant à observer son reflet, elle brossa lentement ses cheveux, pendant quelques minutes. Puis, elle arrangea sa raie avec ses doigts et s'arrêta, les doigts entremêlés dans ses cheveux roux. Elle réfléchit quelques instants, le regard fixé sur le miroir. Enfin, elle tourna les talons, saisit sa chemise qu'elle enfila rapidement et sortit de la salle de bains.
* * *
Sur la passerelle, Scully resta bouche-bée en découvrant les lieux qui l'entouraient: mer turquoise, sable blanc, soleil éblouissant et palmiers. C'était encore plus beau que toutes les images qu'elle avait pu contempler avec émerveillement pendant des années.
Elle fit enregistrer son nom sur le registre des passagers passant la journée à Nassau et fut autorisée à poser pied à terre.
Parmi la foule, Scully ne parvint pas à distinguer Mulder. Elle était certaine qu'il s'était déjà éclipsé et qu'il ne suivrait en aucun cas les instructions laissées par les membres de l'équipage du Crystal Liner.
Elle se dirigea vers un groupe de passagers qui, lui sembla-t-il, avait décidé d'aller passer comme elle la matinée à la plage sur Paradise Island. Il fallait prendre une navette pour rejoindre le bateau qui les ferait traverser le lagon.
Scully fit la connaissance d'un couple charmant. Monica et John avaient à peu près son âge, sans enfant, marié depuis peu. Ils saisissaient le peu de temps libre que leur métier leur laissait pour voyager et profiter du présent.
« On ne sait pas ce que la vie nous réserve », avait-il dit en riant.
Leur bonne humeur était plutôt contagieuse et Scully voyait les choses plutôt du même oeil.
Ils firent le trajet ensemble jusqu'à Paradise Island. Ils discutèrent, prirent des photos et siroptèrent un cocktail « Paradise » le temps de la traversée.
Après avoir demandé si Scully voyageait seule sur le paquebot, Monica et John en vinrent aux questions plus délicates.
« Et vous vivez seule, à Washington? » demanda John sur un ton tout à fait neutre.
Pour la plupart des gens, cette question était tout à fait banale. Une question qui se voulait simple. Question à laquelle la plupart des gens répondait par « oui » ou par « non ». Ensuite, ils avaient matière ou non à développer. Pour Scully, c'était la réponse brève qui était difficile à donner. « Oui, je vis seule... mais je passe tellement de temps avec mon partenaire qu'on pourrait être considéré comme un couple » ou bien « non je ne vis pas seule... je passe tellement de temps avec mon partenaire que nous formons un couple sans en être un véritablement ». Monica et John comprendraient-ils ou seraient-ils comme la plupart des gens: sceptiques?
Scully préférait ne rien dire. D'autant plus, qu'en ce moment, ni l'une ni l'autre de ces réponses ne la satisfaisait. Le « couple » qu'elle formait avec Mulder n'en était pas un. Passer leur temps ensemble à travailler ne changeait strictement rien à leur statut personnel. Quand elle signait ses papiers administratifs, la case cochée était toujours la même: « célibataire ».
« Comment est-ce qu'une femme comme vous peut-elle être célibataire? » insista John gentiment.
C'était la deuxième question que Scully détestait entendre par-dessus tout. Que pouvait-elle répondre à cela? Elle remerciait en général la personne et expliquait brièvement que son travail lui prenait tout son temps, qu'il viendrait certainement un temps où elle serait plus libre de sortir et de faire des rencontres. Puis, pour répondre à la curiosité des gens, elle était obligée d'en venir aux faits et d'avouer qu'elle ne voyait presque plus personne, depuis qu'elle travaillait au FBI, avec un partenaire un peu trop « passionné ». En revanche, elle évitait d'admettre que la passion de son coéquipier était aussi devenue la sienne, que sa quête faisait à présent intégralement partie de sa vie et que pour rien au monde, elle ne l'abandonnerait.
Quand le bateau accosta sur Paradise Island, les passagers purent découvrir un tableau encore plus magnifique que celui qu'ils avaient aperçu trente minutes plus tôt en posant le pied à Nassau. Scully, Monica et John furent ébloui par la beauté de l'île.
Paradise Island était un véritable petit coin de paradis. D'où son nom, pensa Scully.
L'île ne devait pas mesurer plus d'un kilomètre de long. Une plage l'entourait dans son intégralité. Des palmiers étaient parsemés çà et là. Les touristes posaient leur serviette en dessous pour se trouver un petit coin d'ombre.
Monica et John invitèrent Scully à se joindre à eux pour la matinée. Elle accepta volontiers.
* * *
Mulder, à l'avant de la navette, interrogeait discrètement le chauffeur.
Jusqu'ici, personne n'avait été capable de lui donner des informations sur les femmes disparues. Mais lorsque le chauffeur avait expliqué qu'ils n'étaient que trois, à Nassau, à effectuer ce parcours pour les passagers des paquebots de la « Caraïbes Compagnie », Mulder avait saisi l'occasion et était bien décidé à ne pas lâcher l'affaire.
« Je me souviens de l'une d'entre elles. Elégante, du style « j'aime me montrer », grande, brune et souriante. Je l'ai remarquée dès le premier coup d'oeil. En revanche, je suis incapable de dire si les autres ont effectué la visite dans ma navette », raconta le chauffeur.
« Est-ce que vous avez un moyen de vérifier? » demanda Mulder.
« Aucun. Nous n'avons aucun système de vidéo-surveillance dans les navettes. Aucune photo souvenir n'est prise par la compagnie. »
Mulder réfléchit un instant avant d'ajouter:
« Je suppose que vos collègues ne se souviennent pas non plus d'avoir transporté ces jeunes femmes à bord de leur navette? »
« Nous avons déjà été interrogé à ce sujet. Mes collègues et moi avons essayé de passer en revue tous les gens dont nous nous rappelions pour aider les autorités, mais aucun d'entre nous ne se souvient de quoi que ce soit », s'excusa le chauffeur.
« De quoi vous rappelez-vous à propos de Jamina Laurence? »
Mulder cherchait à tout prix un indice ou une piste à laquelle se raccrocher. Toute cette conversation ne mènerait probablement à rien, mais le moindre petit indice pourrait lui permettre d'aller chercher plus loin, ou en tout cas dans une direction plus précise.
« Sincèrement, je ne me souviens pas de grand chose, à part qu'elle était bien foutue! » répondit ouvertement, cette fois, l'homme au volant.
Mulder soupira légèrement en roulant des yeux. Ils ne tireraient vraiment rien si la discussion commençait à tourner ainsi.
« Je me souviens simplement avoir terminé la visite rapidement car les passagers devaient rejoindre le paquebot au plus vite. L'heure était dépassée parce que nous avions été retenus dans le trafic de la ville. Deux mille passagers attendaient probablement avec impatience que le bateau reparte. J'ai déposé la vingtaine de passagers qui se trouvaient dans ma navette au pied de la passerelle d'embarquement et ils sont tous montés à bord. »
« Vous pouvez donc confirmer avoir vu Jamina Laurence monter à bord du paquebot après son escale à Nassau? » demanda Mulder sur un ton un peu agacé.
« Oui, sans aucun doute », répondit calmement le chauffeur.
Mulder n'ajouta rien de plus. Il n'avait plus de questions en tête et si cet homme avait effectivement vu Jamina monter à bord, il ne pourrait rien lui apporter de plus.
« Mais, vous savez... » L'homme interrompit les réflexions de Mulder qui tourna la tête pour l'écouter. « Les gens, à Nassau... »
L'homme hésita, mais Mulder lui fit signe de poursuivre.
« Ils ne croient pas que les jeunes femmes se soient fait enlever à terre, vous savez. »
Mulder fixa alors le chauffeur. Il n'eut pas besoin de le supplier pour qu'il continue son récit.
« A Nassau, les gens pensent des choses qui font bien rire les gens du continent » poursuivit-il.
« Je ne fais pas partie de ces gens qui rient de ce que les autres pensent » encouragea Mulder pour que l'homme poursuive son histoire.
« Ici, les gens ont peur. Ils savent. »
« Que savent-ils? » demanda Mulder de plus en plus poussé par sa curiosité.
L'homme hésita une nouvelle fois, sondant à travers son regard jusqu'où il pouvait adresser sa confiance à cet homme représentant l'ordre et la loi.
« Ils savent qu'ils ne doivent pas s'approcher des paquebots », admit-il enfin.
Le message était plutôt mystérieux. Quand il vit que l'homme restait silencieux et n'en dirait pas plus, Mulder n'insista pas, méditant ce qu'il venait de recevoir comme informations. Mais le chauffeur ajouta, ajoutant au mystère: « Méfiez-vous du vent ».
Cette dernière phrase fit hausser un sourcil à Mulder. Il n'était pas d'ordinaire sceptique mais il comprit pour une fois ce que sa partenaire pouvait ressentir lorsqu'il lui exposait ses théories mystérieuses.
La navette stoppa brutalement. Le paquebot était d'une taille telle qu'en s'en approchant, on arrivait à peine à distinguer ses hautes cheminées.
Les passagers descendirent un à un de la navette par l'arrière. Mulder fut le dernier à remercier le chauffeur pour la visite. Dans le silence, ce dernier confirma d'un regard anxieux ce qu'il venait d'avouer à Mulder quelques minutes plus tôt. Il n'ajouta rien. S'il était ouvert comme il l'avait laissé entendre, il saurait creuser davantage, pensa l'homme.
Mulder descendit. Perdu dans ses pensées, il ne prêta attention à rien et rejoignit la passerelle d'embarquement du Crystal Liner. La révélation, si on pouvait appeler ça comme ça, pensa Mulder, était plutôt troublante. « Méfiez-vous du vent ». La phrase lui revint en mémoire. « Les gens ont peur. Ils savent ». Qu'avait-il pu insinuer par là?
Mulder continua à cogiter. Que venait faire le vent dans cette histoire d'enlèvements et de quoi les habitants de Nassau pouvaient-ils bien avoir peur? Etait-ce encore une manière abstraite de désigner quelque chose que Mulder n'arrivait pas à saisir ou bien le vent avait-il réellement sa place ici?
Il fallut une heure à tous les passagers du paquebot pour remonter à bord. Mulder ne fit aucunement attention à tous ceux qui se trouvaient autour de lui. A part le chauffeur et quelques habitants de la ville, il n'avait adressé la parole à personne, n'était pas revenu au point de rendez-vous le midi pour déjeuner avec les autres passagers et n'avait même pas pris la peine de regarder les femmes en bikini sur la plage.
Dès qu'il le put, Mulder se retira dans sa cabine et s'enferma. Seul, sans toute cette foule de touristes autour de lui, il aurait certainement les idées plus claires.
* * *
Jour 2 – Nassau
6h53 – Cabine extérieure 116
Scully s'étira péniblement sous ses draps. La nuit n'avait pas été courte. Malgré tout, elle ressentait la fatigue accumulée depuis tant de jours.
Un rayon de lumière filtrait à travers les rideaux qu'elle avait tirés rapidement la veille avant de se glisser sous sa couverture. Le jour l'empêchait d'ouvrir les yeux en grand. Elle se tourna alors du côté de sa table de nuit et saisit la télécommande du télé-écran qui se trouvait en face de son lit.
Lorsqu'elle appuya sur le bouton ON, une mélodie lancinante envahit la pièce. Elle eut d'abord du mal à déchiffrer les différentes informations qui s'offraient à elle sur l'écran. Puis ses yeux s'adaptèrent à la lumière et elle découvrit un paysage sorti tout droit d'un rêve. La caméra extérieure du paquebot, l'une des quelques dizaines qui se trouvaient à bord, était fixé sur une eau bleu turquoise. Des palmiers jonchaient une longue plage de sable blanc, brûlant sous le soleil ardent des Caraïbes. Le paquebot devait être à quai depuis quelques heures car elle n'avait senti aucune secousse pendant son sommeil.
Scully se redressa et posa ses lunettes sur son nez pour lire les informations nécessaires au bon déroulement de la journée.
Le débarquement se ferait à partir de 8h00. La journée s'annonçait ensoleillée. Les passagers du Crystal Liner auraient le choix entre plusieurs activités pour la matinée. Plusieurs restaurants typiques avaient été réservés rien que pour eux en bord de plage et l'après-midi, ils auraient de nouveau un vaste choix d'activités locales, parmi lesquelles: détente sur les plages de Paradise Island, l'île qui faisait face à la ville de Nassau; plongée et observation des fonds corailiens; découverte des dauphins de Nassau ou visite guidée de la ville.
Le choix était difficile. Néanmoins, Scully opta, pour son premier jour de vacances bien méritées, pour quelques heures de détente sur l'une des magnifiques plages de Paradise Island. Les photos qui défilaient à présent sur l'écran étaient des plus alléchantes! Scully s'imaginait déjà balayant ses doigts dans le sable chaud et se prélassant sur sa serviette. Elle aurait l'occasion d'essayer la plongée lors d'une prochaine escale.
Puis, elle repensa à l'enquête qui avait conduit Mulder sur ce paquebot, aux femmes qui avaient disparu. Peut-être devrait-elle mettre entre parenthèses ce premier jour de détente et aider Mulder dans ses recherches? Elle profiterait pleinement de la croisière les jours suivants?
Scully s'extirpa de sous les draps et se dirigea vers la salle de bains. Elle en ressortit presque trente minutes plus tard. Quelqu'un frappait à sa porte.
Elle enroula une serviette autour de sa poitrine et resserra celle qui enveloppait ses cheveux. Ce ne serait pas la première fois que son partenaire la verrait dans cette tenue.
Ce qui déstabilisa Scully fut le regard insistant avec lequel il la détailla des pieds à la tête. Ensuite, ce fut son sourire. Elle ne put s'empêcher de rougir.
Christopher lui faisait cet effet là depuis qu'il avait frappé à la porte de sa cabine la veille.
* * *
Scully s'habillait à présent dans la salle de bains. Mulder n'était pas venue la voir pour savoir ce qu'elle ferait de sa journée. Lorsqu'elle regarda sa montre, elle découvrit qu'il était déjà presque huit heures et quart. Il était déjà peut-être descendu du paquebot afin de ne pas perdre une minute de son temps. Il n'avait probablement pas dormi plus de quelques petites heures et était certainement le premier à avoir mis le pied sur le pont ce matin. Si Mulder était parti enquêter pour la journée, elle ne le croiserait sûrement pas avant le soir ou le lendemain. Elle veillerait simplement à ce que cette fois, il ne vienne pas interrompre son dîner prévu avec Christopher.
Il était venu frapper à sa porte, peu sûr de lui, pour savoir si elle avait bien trouvé le mot qu'il avait glissé dans son sac la veille, au restaurant. Il s'était excusé de paraître aussi insistant, mais s'était justifié en disant de la manière la plus simple du monde qu'il ne voudrait pas laisser échapper une occasion comme celle qu'il avait sous les yeux à ce moment-là. Scully avait balbutié quelques mots de remerciements avant de répondre favorablement à son invitation.
Elle observa son reflet dans le miroir. Lorsqu'elle retira la serviette qui recouvrait ses cheveux encore mouillés, ils retombèrent sur ses épaules dénudées. Elle frissonna légèrement.
Elle avait l'impression de ne pas se reconnaître.
Scully attrapa la brosse posée sur le rebord de la baignoire et la passa délicatement dans ses cheveux. Tout en continuant à observer son reflet, elle brossa lentement ses cheveux, pendant quelques minutes. Puis, elle arrangea sa raie avec ses doigts et s'arrêta, les doigts entremêlés dans ses cheveux roux. Elle réfléchit quelques instants, le regard fixé sur le miroir. Enfin, elle tourna les talons, saisit sa chemise qu'elle enfila rapidement et sortit de la salle de bains.
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Sur la passerelle, Scully resta bouche-bée en découvrant les lieux qui l'entouraient: mer turquoise, sable blanc, soleil éblouissant et palmiers. C'était encore plus beau que toutes les images qu'elle avait pu contempler avec émerveillement pendant des années.
Elle fit enregistrer son nom sur le registre des passagers passant la journée à Nassau et fut autorisée à poser pied à terre.
Parmi la foule, Scully ne parvint pas à distinguer Mulder. Elle était certaine qu'il s'était déjà éclipsé et qu'il ne suivrait en aucun cas les instructions laissées par les membres de l'équipage du Crystal Liner.
Elle se dirigea vers un groupe de passagers qui, lui sembla-t-il, avait décidé d'aller passer comme elle la matinée à la plage sur Paradise Island. Il fallait prendre une navette pour rejoindre le bateau qui les ferait traverser le lagon.
Scully fit la connaissance d'un couple charmant. Monica et John avaient à peu près son âge, sans enfant, marié depuis peu. Ils saisissaient le peu de temps libre que leur métier leur laissait pour voyager et profiter du présent.
« On ne sait pas ce que la vie nous réserve », avait-il dit en riant.
Leur bonne humeur était plutôt contagieuse et Scully voyait les choses plutôt du même oeil.
Ils firent le trajet ensemble jusqu'à Paradise Island. Ils discutèrent, prirent des photos et siroptèrent un cocktail « Paradise » le temps de la traversée.
Après avoir demandé si Scully voyageait seule sur le paquebot, Monica et John en vinrent aux questions plus délicates.
« Et vous vivez seule, à Washington? » demanda John sur un ton tout à fait neutre.
Pour la plupart des gens, cette question était tout à fait banale. Une question qui se voulait simple. Question à laquelle la plupart des gens répondait par « oui » ou par « non ». Ensuite, ils avaient matière ou non à développer. Pour Scully, c'était la réponse brève qui était difficile à donner. « Oui, je vis seule... mais je passe tellement de temps avec mon partenaire qu'on pourrait être considéré comme un couple » ou bien « non je ne vis pas seule... je passe tellement de temps avec mon partenaire que nous formons un couple sans en être un véritablement ». Monica et John comprendraient-ils ou seraient-ils comme la plupart des gens: sceptiques?
Scully préférait ne rien dire. D'autant plus, qu'en ce moment, ni l'une ni l'autre de ces réponses ne la satisfaisait. Le « couple » qu'elle formait avec Mulder n'en était pas un. Passer leur temps ensemble à travailler ne changeait strictement rien à leur statut personnel. Quand elle signait ses papiers administratifs, la case cochée était toujours la même: « célibataire ».
« Comment est-ce qu'une femme comme vous peut-elle être célibataire? » insista John gentiment.
C'était la deuxième question que Scully détestait entendre par-dessus tout. Que pouvait-elle répondre à cela? Elle remerciait en général la personne et expliquait brièvement que son travail lui prenait tout son temps, qu'il viendrait certainement un temps où elle serait plus libre de sortir et de faire des rencontres. Puis, pour répondre à la curiosité des gens, elle était obligée d'en venir aux faits et d'avouer qu'elle ne voyait presque plus personne, depuis qu'elle travaillait au FBI, avec un partenaire un peu trop « passionné ». En revanche, elle évitait d'admettre que la passion de son coéquipier était aussi devenue la sienne, que sa quête faisait à présent intégralement partie de sa vie et que pour rien au monde, elle ne l'abandonnerait.
Quand le bateau accosta sur Paradise Island, les passagers purent découvrir un tableau encore plus magnifique que celui qu'ils avaient aperçu trente minutes plus tôt en posant le pied à Nassau. Scully, Monica et John furent ébloui par la beauté de l'île.
Paradise Island était un véritable petit coin de paradis. D'où son nom, pensa Scully.
L'île ne devait pas mesurer plus d'un kilomètre de long. Une plage l'entourait dans son intégralité. Des palmiers étaient parsemés çà et là. Les touristes posaient leur serviette en dessous pour se trouver un petit coin d'ombre.
Monica et John invitèrent Scully à se joindre à eux pour la matinée. Elle accepta volontiers.
* * *
Mulder, à l'avant de la navette, interrogeait discrètement le chauffeur.
Jusqu'ici, personne n'avait été capable de lui donner des informations sur les femmes disparues. Mais lorsque le chauffeur avait expliqué qu'ils n'étaient que trois, à Nassau, à effectuer ce parcours pour les passagers des paquebots de la « Caraïbes Compagnie », Mulder avait saisi l'occasion et était bien décidé à ne pas lâcher l'affaire.
« Je me souviens de l'une d'entre elles. Elégante, du style « j'aime me montrer », grande, brune et souriante. Je l'ai remarquée dès le premier coup d'oeil. En revanche, je suis incapable de dire si les autres ont effectué la visite dans ma navette », raconta le chauffeur.
« Est-ce que vous avez un moyen de vérifier? » demanda Mulder.
« Aucun. Nous n'avons aucun système de vidéo-surveillance dans les navettes. Aucune photo souvenir n'est prise par la compagnie. »
Mulder réfléchit un instant avant d'ajouter:
« Je suppose que vos collègues ne se souviennent pas non plus d'avoir transporté ces jeunes femmes à bord de leur navette? »
« Nous avons déjà été interrogé à ce sujet. Mes collègues et moi avons essayé de passer en revue tous les gens dont nous nous rappelions pour aider les autorités, mais aucun d'entre nous ne se souvient de quoi que ce soit », s'excusa le chauffeur.
« De quoi vous rappelez-vous à propos de Jamina Laurence? »
Mulder cherchait à tout prix un indice ou une piste à laquelle se raccrocher. Toute cette conversation ne mènerait probablement à rien, mais le moindre petit indice pourrait lui permettre d'aller chercher plus loin, ou en tout cas dans une direction plus précise.
« Sincèrement, je ne me souviens pas de grand chose, à part qu'elle était bien foutue! » répondit ouvertement, cette fois, l'homme au volant.
Mulder soupira légèrement en roulant des yeux. Ils ne tireraient vraiment rien si la discussion commençait à tourner ainsi.
« Je me souviens simplement avoir terminé la visite rapidement car les passagers devaient rejoindre le paquebot au plus vite. L'heure était dépassée parce que nous avions été retenus dans le trafic de la ville. Deux mille passagers attendaient probablement avec impatience que le bateau reparte. J'ai déposé la vingtaine de passagers qui se trouvaient dans ma navette au pied de la passerelle d'embarquement et ils sont tous montés à bord. »
« Vous pouvez donc confirmer avoir vu Jamina Laurence monter à bord du paquebot après son escale à Nassau? » demanda Mulder sur un ton un peu agacé.
« Oui, sans aucun doute », répondit calmement le chauffeur.
Mulder n'ajouta rien de plus. Il n'avait plus de questions en tête et si cet homme avait effectivement vu Jamina monter à bord, il ne pourrait rien lui apporter de plus.
« Mais, vous savez... » L'homme interrompit les réflexions de Mulder qui tourna la tête pour l'écouter. « Les gens, à Nassau... »
L'homme hésita, mais Mulder lui fit signe de poursuivre.
« Ils ne croient pas que les jeunes femmes se soient fait enlever à terre, vous savez. »
Mulder fixa alors le chauffeur. Il n'eut pas besoin de le supplier pour qu'il continue son récit.
« A Nassau, les gens pensent des choses qui font bien rire les gens du continent » poursuivit-il.
« Je ne fais pas partie de ces gens qui rient de ce que les autres pensent » encouragea Mulder pour que l'homme poursuive son histoire.
« Ici, les gens ont peur. Ils savent. »
« Que savent-ils? » demanda Mulder de plus en plus poussé par sa curiosité.
L'homme hésita une nouvelle fois, sondant à travers son regard jusqu'où il pouvait adresser sa confiance à cet homme représentant l'ordre et la loi.
« Ils savent qu'ils ne doivent pas s'approcher des paquebots », admit-il enfin.
Le message était plutôt mystérieux. Quand il vit que l'homme restait silencieux et n'en dirait pas plus, Mulder n'insista pas, méditant ce qu'il venait de recevoir comme informations. Mais le chauffeur ajouta, ajoutant au mystère: « Méfiez-vous du vent ».
Cette dernière phrase fit hausser un sourcil à Mulder. Il n'était pas d'ordinaire sceptique mais il comprit pour une fois ce que sa partenaire pouvait ressentir lorsqu'il lui exposait ses théories mystérieuses.
La navette stoppa brutalement. Le paquebot était d'une taille telle qu'en s'en approchant, on arrivait à peine à distinguer ses hautes cheminées.
Les passagers descendirent un à un de la navette par l'arrière. Mulder fut le dernier à remercier le chauffeur pour la visite. Dans le silence, ce dernier confirma d'un regard anxieux ce qu'il venait d'avouer à Mulder quelques minutes plus tôt. Il n'ajouta rien. S'il était ouvert comme il l'avait laissé entendre, il saurait creuser davantage, pensa l'homme.
Mulder descendit. Perdu dans ses pensées, il ne prêta attention à rien et rejoignit la passerelle d'embarquement du Crystal Liner. La révélation, si on pouvait appeler ça comme ça, pensa Mulder, était plutôt troublante. « Méfiez-vous du vent ». La phrase lui revint en mémoire. « Les gens ont peur. Ils savent ». Qu'avait-il pu insinuer par là?
Mulder continua à cogiter. Que venait faire le vent dans cette histoire d'enlèvements et de quoi les habitants de Nassau pouvaient-ils bien avoir peur? Etait-ce encore une manière abstraite de désigner quelque chose que Mulder n'arrivait pas à saisir ou bien le vent avait-il réellement sa place ici?
Il fallut une heure à tous les passagers du paquebot pour remonter à bord. Mulder ne fit aucunement attention à tous ceux qui se trouvaient autour de lui. A part le chauffeur et quelques habitants de la ville, il n'avait adressé la parole à personne, n'était pas revenu au point de rendez-vous le midi pour déjeuner avec les autres passagers et n'avait même pas pris la peine de regarder les femmes en bikini sur la plage.
Dès qu'il le put, Mulder se retira dans sa cabine et s'enferma. Seul, sans toute cette foule de touristes autour de lui, il aurait certainement les idées plus claires.
* * *
Gat- Cheveux de Scully saison 1
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Re: - Vacation -
* * *
Crystal Liner
18h57
Scully avait finalement passé la journée en compagnie de Monica et John qui, eux-même, avaient fait la connaissance d'un autre jeune couple venant du Wyoming. Ils avaient échangé histoires et anecdotes sur leur vie et leur travail. Ils avaient déjeuné ensemble le midi sur la plage à Nassau, dans l'un des restaurants où l'on pouvait déguster des spécialités, les pieds dans l'eau, littéralement.
Scully avait apprécié l'après-midi reposante passée sur la plage en compagnie de ces gens. Elle avait pris le soleil, s'était détendue et avait bavardé de choses et d'autres. Le fait d'être seule ne l'avait pas dérangée. Contrairement à ce que lui reprochait sans cesse sa mère, elle était capable de se montrer sociable lorsqu'il le fallait ou lorsqu'elle en avait envie.
Un jour, sa mère, lors d'un dîner, lui avait reproché vivement de s'être enfermée dans son travail au point qu'elle avait fini par en oublier ses amis et sa famille. Scully avait mal pris la remarque, surtout quand sa mère lui avait balancé en pleine figure que si elle avait quitté les affaires non classées au début quand il en était encore temps, elle ne serait pas dans cette situation à présent.
Scully et elle avaient vite fini par se disputer. Margaret Scully avait claqué la porte de l'appartement de sa fille qui lui avait demandé de ne plus remettre les pieds chez elle tant qu'elle aurait des paroles aussi blessantes.
Depuis, les choses s'étaient arrangées, mais Scully gardait encore au fond d'elle les paroles de sa mère.
Comme pour se prouver à elle-même ou à sa mère que ce n'était pas la vérité, elle avait fait preuve, ce jour-là, à Nassau, d'une grande ouverture.
Mais, quand ils en étaient revenus au sujet délicat que Scully n'aimait pas aborder, elle s'était renfermée une fois de plus et son esprit avait vagabondé de nouveau là où il n'aurait pas du.
Après avoir mentionné le nom de Mulder aux deux couples qui l'accompagnaient, elle avait pensé à lui toute l'après-midi, s'inquiétant de savoir où il pouvait bien se trouver. Elle l'avait cherché ce midi-là, mais il n'était pas venu au restaurant. Il y avait sûrement d'autres restaurants, s'était-elle dit. Puis, elle avait pensé qu'elle l'apercevrait peut-être lorsqu'elle remonterait à bord du paquebot. Elle avait même demandé au membre de l'équipage qui s'occupait de cocher les noms des passagers montant sur le Crystal Liner s'il pouvait l'informer. Mais elle n'avait rien obtenu, le personnel n'étant pas autorisé à divulguer ne serait-ce que le nom d'un passager. Elle n'avait pas voulu sortir sa carte du FBI pour ne pas dévoiler sa couverture.
A présent, elle se trouvait devant la cabine de Mulder. Elle resta là quelques secondes, regardant ses pieds, hésitant et se demandant si elle devait frapper à la porte pour voir s'il était là.
Au lieu de ça, elle renonça. Elle avait choisi cette croisière pour essayer de ne plus penser à lui et elle était là, comme une adolescente, accrochée à la porte de son amoureux, se demandant à n'importe quelle heure du jour et de la nuit où il pouvait bien être et ce qu'il pouvait bien faire.
« Mulder est mon collègue », murmura Scully, tellement bas que personne n'aurait pu l'entendre.
Personne ne s'accroche comme ça à son collègue, pensa-t-elle en fermant les yeux.
Et elle alla s'enfermer dans sa cabine.
* * *
Quelques minutes plus tard, Scully s'était changée. Elle sortit, l'air résigné et se dirigea vers les ascenceurs.
Au pont F, elle découvrit véritablement ce qu'on pouvait qualifier de luxueux sur un paquebot. Outre le hall principal qui scintillait de mille et une lumières, le centre commercial atteignait des sommets dans le luxe toute catégorie.
Scully s'avança, contemplant avec émerveillement les vitrines des boutiques de luxe qui bordaient l'allée centrale. Puis, elle leva les yeux vers le toit de verre qui recouvrait cette allée. Des lumières colorées transportaient les passagers dans une atmosphère hors du commun.
Les dorures, les ornements, tout avait été fait et placé là pour faire oublier aux gens qu'ils étaient sur un paquebot au beau milieu de l'océan. Qui pouvait bien encore s'ennuyer à bord de cette ville flottante?
Scully se posta devant la vitrine d'une boutique. Elle jeta un oeil à l'intérieur, observa les mannequins en vitrine un par un.
Enfin, elle entra, saluant la femme qui l'attira à l'intérieur.
* * *
Deux heures plus tard, Scully était de retour à sa cabine. Il lui restait une bonne demi-heure avant de rejoindre Christopher devant le restaurant.
Ce n'était pas dans son habitude de passer du temps à se préparer pour sortir. Mais, ce soir, elle avait envie d'être irréprochable et de changer ses habitudes.
Elle essaya plusieurs robes de soirée qu'elle avait achetées au centre commercial. Elle n'avait pas réussi à se décider et avait opté pour trois magnifiques robes. L'une d'elles était beige clair. Scully la trouva peut-être un peu trop osée. Elle était presque transparente et ne convenait pas pour un premier rendez-vous.
Elle s'arrêta quelques secondes devant le miroir. Etait-ce vraiment un premier rendez-vous?
Scully retourna à la salle de bains et enfila les deux autres robes. Plus sombres cette fois, elle s'accordait mieux avec ses yeux et ses cheveux. Elle observa sa nouvelle coiffure qui se reflétait dans le miroir. Elle ne regrettait pas d'être entrée dans ce salon de coiffure deux heures plus tôt. La couleur chatain foncé lui donnait un air plus pale mais le rose sur ses lèvres et ses paumettes illuminait son visage. Elle avait troqué son carré long et roux contre un dégradé presque brun qui lui encadrait finement le visage. Scully avait l'impression de renaître.
C'est finalement la troisième robe qui l'emporta. C'était la moins provocante des trois, mais elle se voulait tout de même élégante et légère. Retombant à mi-cuisse, elle donnait à Scully une allure sexy, accompagnée par les hauts talons qu'elle avait choisis de porter pour allonger sa silhouette.
De longues boucles d'oreilles en plaqué or rappelant la petite croix autour de son cou vinrent achever ses préparatifs.
S'il la voyait ainsi, qu'est-ce que son partenaire penserait d'elle?
Il te trouverait probablement ridicule, pensa-t-elle.
Mais elle savait que ses pensées n'étaient pas justes. Combien de fois l'avait-il complimenté sur sa coiffure ou ses habits? Combien de fois lui avait-il dit que son sourire lui donnait toute la motivation qu'il lui manquait pour poursuivre leur longue journée de travail?
C'était ce rendez-vous qu'il trouverait ridicule. D'ailleurs, elle hésita quelques minutes tout en continuant à s'observer dans la glace.
Elle laissa son esprit imaginer Mulder à ses côtés dans un costume sombre lui aussi. Très rarement, ils étaient sortis ensemble lors des soirées organisées par le FBI. Il l'avait accompagnée comme s'il avait accompagné sa femme, sans toutefois outrepasser les limites qu'ils s'étaient silencieusement fixées.
Elle pouvait se remémorer l'odeur du vin qui l'avait hypnotisée à plusieurs reprises, les cheveux et le parfum de Mulder qui étaient venus carresser son visage lorsqu'ils dansaient sur une musique envoûtante.
Scully sortit de ses rêveries et attrapa son sac à main. Si elle continuait à rêvasser, elle allait finir par se rétracter et elle s'en voudrait de ne pas avoir essayé.
Crystal Liner
18h57
Scully avait finalement passé la journée en compagnie de Monica et John qui, eux-même, avaient fait la connaissance d'un autre jeune couple venant du Wyoming. Ils avaient échangé histoires et anecdotes sur leur vie et leur travail. Ils avaient déjeuné ensemble le midi sur la plage à Nassau, dans l'un des restaurants où l'on pouvait déguster des spécialités, les pieds dans l'eau, littéralement.
Scully avait apprécié l'après-midi reposante passée sur la plage en compagnie de ces gens. Elle avait pris le soleil, s'était détendue et avait bavardé de choses et d'autres. Le fait d'être seule ne l'avait pas dérangée. Contrairement à ce que lui reprochait sans cesse sa mère, elle était capable de se montrer sociable lorsqu'il le fallait ou lorsqu'elle en avait envie.
Un jour, sa mère, lors d'un dîner, lui avait reproché vivement de s'être enfermée dans son travail au point qu'elle avait fini par en oublier ses amis et sa famille. Scully avait mal pris la remarque, surtout quand sa mère lui avait balancé en pleine figure que si elle avait quitté les affaires non classées au début quand il en était encore temps, elle ne serait pas dans cette situation à présent.
Scully et elle avaient vite fini par se disputer. Margaret Scully avait claqué la porte de l'appartement de sa fille qui lui avait demandé de ne plus remettre les pieds chez elle tant qu'elle aurait des paroles aussi blessantes.
Depuis, les choses s'étaient arrangées, mais Scully gardait encore au fond d'elle les paroles de sa mère.
Comme pour se prouver à elle-même ou à sa mère que ce n'était pas la vérité, elle avait fait preuve, ce jour-là, à Nassau, d'une grande ouverture.
Mais, quand ils en étaient revenus au sujet délicat que Scully n'aimait pas aborder, elle s'était renfermée une fois de plus et son esprit avait vagabondé de nouveau là où il n'aurait pas du.
Après avoir mentionné le nom de Mulder aux deux couples qui l'accompagnaient, elle avait pensé à lui toute l'après-midi, s'inquiétant de savoir où il pouvait bien se trouver. Elle l'avait cherché ce midi-là, mais il n'était pas venu au restaurant. Il y avait sûrement d'autres restaurants, s'était-elle dit. Puis, elle avait pensé qu'elle l'apercevrait peut-être lorsqu'elle remonterait à bord du paquebot. Elle avait même demandé au membre de l'équipage qui s'occupait de cocher les noms des passagers montant sur le Crystal Liner s'il pouvait l'informer. Mais elle n'avait rien obtenu, le personnel n'étant pas autorisé à divulguer ne serait-ce que le nom d'un passager. Elle n'avait pas voulu sortir sa carte du FBI pour ne pas dévoiler sa couverture.
A présent, elle se trouvait devant la cabine de Mulder. Elle resta là quelques secondes, regardant ses pieds, hésitant et se demandant si elle devait frapper à la porte pour voir s'il était là.
Au lieu de ça, elle renonça. Elle avait choisi cette croisière pour essayer de ne plus penser à lui et elle était là, comme une adolescente, accrochée à la porte de son amoureux, se demandant à n'importe quelle heure du jour et de la nuit où il pouvait bien être et ce qu'il pouvait bien faire.
« Mulder est mon collègue », murmura Scully, tellement bas que personne n'aurait pu l'entendre.
Personne ne s'accroche comme ça à son collègue, pensa-t-elle en fermant les yeux.
Et elle alla s'enfermer dans sa cabine.
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Quelques minutes plus tard, Scully s'était changée. Elle sortit, l'air résigné et se dirigea vers les ascenceurs.
Au pont F, elle découvrit véritablement ce qu'on pouvait qualifier de luxueux sur un paquebot. Outre le hall principal qui scintillait de mille et une lumières, le centre commercial atteignait des sommets dans le luxe toute catégorie.
Scully s'avança, contemplant avec émerveillement les vitrines des boutiques de luxe qui bordaient l'allée centrale. Puis, elle leva les yeux vers le toit de verre qui recouvrait cette allée. Des lumières colorées transportaient les passagers dans une atmosphère hors du commun.
Les dorures, les ornements, tout avait été fait et placé là pour faire oublier aux gens qu'ils étaient sur un paquebot au beau milieu de l'océan. Qui pouvait bien encore s'ennuyer à bord de cette ville flottante?
Scully se posta devant la vitrine d'une boutique. Elle jeta un oeil à l'intérieur, observa les mannequins en vitrine un par un.
Enfin, elle entra, saluant la femme qui l'attira à l'intérieur.
* * *
Deux heures plus tard, Scully était de retour à sa cabine. Il lui restait une bonne demi-heure avant de rejoindre Christopher devant le restaurant.
Ce n'était pas dans son habitude de passer du temps à se préparer pour sortir. Mais, ce soir, elle avait envie d'être irréprochable et de changer ses habitudes.
Elle essaya plusieurs robes de soirée qu'elle avait achetées au centre commercial. Elle n'avait pas réussi à se décider et avait opté pour trois magnifiques robes. L'une d'elles était beige clair. Scully la trouva peut-être un peu trop osée. Elle était presque transparente et ne convenait pas pour un premier rendez-vous.
Elle s'arrêta quelques secondes devant le miroir. Etait-ce vraiment un premier rendez-vous?
Scully retourna à la salle de bains et enfila les deux autres robes. Plus sombres cette fois, elle s'accordait mieux avec ses yeux et ses cheveux. Elle observa sa nouvelle coiffure qui se reflétait dans le miroir. Elle ne regrettait pas d'être entrée dans ce salon de coiffure deux heures plus tôt. La couleur chatain foncé lui donnait un air plus pale mais le rose sur ses lèvres et ses paumettes illuminait son visage. Elle avait troqué son carré long et roux contre un dégradé presque brun qui lui encadrait finement le visage. Scully avait l'impression de renaître.
C'est finalement la troisième robe qui l'emporta. C'était la moins provocante des trois, mais elle se voulait tout de même élégante et légère. Retombant à mi-cuisse, elle donnait à Scully une allure sexy, accompagnée par les hauts talons qu'elle avait choisis de porter pour allonger sa silhouette.
De longues boucles d'oreilles en plaqué or rappelant la petite croix autour de son cou vinrent achever ses préparatifs.
S'il la voyait ainsi, qu'est-ce que son partenaire penserait d'elle?
Il te trouverait probablement ridicule, pensa-t-elle.
Mais elle savait que ses pensées n'étaient pas justes. Combien de fois l'avait-il complimenté sur sa coiffure ou ses habits? Combien de fois lui avait-il dit que son sourire lui donnait toute la motivation qu'il lui manquait pour poursuivre leur longue journée de travail?
C'était ce rendez-vous qu'il trouverait ridicule. D'ailleurs, elle hésita quelques minutes tout en continuant à s'observer dans la glace.
Elle laissa son esprit imaginer Mulder à ses côtés dans un costume sombre lui aussi. Très rarement, ils étaient sortis ensemble lors des soirées organisées par le FBI. Il l'avait accompagnée comme s'il avait accompagné sa femme, sans toutefois outrepasser les limites qu'ils s'étaient silencieusement fixées.
Elle pouvait se remémorer l'odeur du vin qui l'avait hypnotisée à plusieurs reprises, les cheveux et le parfum de Mulder qui étaient venus carresser son visage lorsqu'ils dansaient sur une musique envoûtante.
Scully sortit de ses rêveries et attrapa son sac à main. Si elle continuait à rêvasser, elle allait finir par se rétracter et elle s'en voudrait de ne pas avoir essayé.
Gat- Cheveux de Scully saison 1
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