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Missing Files 07 House

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Message  Humbug Mer 17 Juin 2015 - 8:32

Titre : Missing Files 07 House

Auteur : Humbug

Avertissement : R (c'est quand même un peu violent)

Catégorie : X

ship : =

Résumé : Il existe une "faille temporelle" dans la chronologie de la série X-Files. L’épisode pilot se déroule début Mars 1992 alors que l’épisode "Squeeze" (Compressions) se passe en 1993 vu que Tooms tue tous les 30 ans & que ses précédents forfaits remontent à 1963 & 1933. Entre les deux, l'épisode "Deep Throat" (Gorge Profonde), uniquement. Si l'on admet que "Squeeze" se déroule début 1993 et "Deep Throat" en décembre 1992, cela nous laisse environ 8 mois, les 8 premiers mois d’enquêtes de Mulder & Scully passés sous silence par Chris Carter & son équipe. Durant ces 8 mois, Mulder & Scully ont été confrontés à 13 enquêtes (inédites) particulièrement difficiles : voici ces "enquêtes perdues", ces "Missing Files".



Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas.

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Missing Files





Episode 7




«House»




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Chapitre 1 «Le Sorcier»





Lakeside - Environs de San Diego - Californie
1969 - Summer of Love


La maison était juchée au milieu de nulle part. Aucun voisin à l’horizon, juste des champs. Et pas la moindre adresse officielle pour le courrier. Il y avait une vieille boite aux lettres en bois au début du sentier qui menait à la maison portant le nom du propriétaire. Everett Tyler. Le facteur savait pertinemment où habitait cet homme et le nom d’une rue, d’un lieu-dit ou même un numéro n’était absolument pas nécessaire. De toute façon, il n’y avait personne aux alentours. Il n’y avait donc aucun moyen de se tromper de résidence. D’ailleurs cela avait bien arrangé les affaires du Shérif local, John Kingsley jr, un homme grand ayant déjà bien entamé la quarantaine et aussi bourru que large d’épaules. Il avait pris position devant le domicile d’Everett Tyler avec son adjoint et quatre de ses hommes. Ils devaient arrêter cet individu car une jeune fille de la ville avait porté plainte contre lui pour viol. Elle n’avait que 13 ans. Il avait la réputation d’être une personne solitaire et taciturne. Certains disaient même qu’il pratiquait la sorcellerie ou le satanisme mais ce n’était que des ouï-dire. Par contre le témoignage accablant d’une adolescente et les preuves physiques de son agression, ce n’était plus uniquement des racontars de villageois, c’était un fait très grave et il fallait absolument que le Shérif interroge ce suspect pour le confronter à la version de Lorelei Warren, la jeune fille agressée.

D’après l’adolescente, les faits avaient eu lieu un soir alors qu’elle avait commis l’imprudence de faire de l’auto-stop. Elle avait dû aller à la bibliothèque municipale afin de faire des recherches pour un exposé mais n’avait pas vu l’heure passer et avait raté le dernier bus. Elle avait fait du stop pour rentrer chez elle, en banlieue, mais personne ne s’était arrêté jusqu’à ce qu’Everett Tyler le fasse. A voir son apparence, elle avait eu un peu peur de lui, mais elle n’avait pas vraiment eu le choix. Il fallait qu’elle rentre chez elle au plus vite. Elle était donc montée dans sa vieille Chevrolet Impala blanche couverte de boue jusqu’aux glaces. Après plusieurs kilomètres dans la nuit étoilée, ils traversèrent une forêt dense et ses regards se faisaient de plus en plus insistants envers la jeune fille. Tout à coup, il gara la voiture sur le bas coté et elle commença à paniquer. Elle était tétanisée. L’homme était sorti de sa voiture, l’avait contournée et en avait extrait l’adolescente. Il l’avait trainée par le bras un peu plus profond dans la forêt et c’était là qu’il l’avait agressée violemment.

Lorelei Warren était venue porter plainte au bureau du Shérif du Comté avec ses parents. Son père voulait la peau de la créature abjecte qui avait gâché la vie de sa fille et rappela à l’homme de loi que l’agresseur trainait déjà derrière lui une solide réputation de psychopathe et qu’on n’aurait jamais dû tolérer son installation dans cette petite ville tranquille. Le problème était que cette maison appartenait à sa famille depuis plus de cent ans. Les Tyler avaient participé à la fondation du village.

Après être parti à Los Angeles durant plusieurs années, il était revenu dans sa ville natale, pour le plus grand désarroi des autres habitants.

Des rumeurs prétendaient que, dans la cité des anges, il avait rejoint une secte satanique mais personne n’avait jamais eu la moindre preuve.

-Everett Tyler ! Hurla le Shérif. Vous êtes en état d’arrestation. Veuillez sortir les mains en l’air.

Sa voiture Chevrolet Impala était garée dans l’allée.
La maison en bois, aux couleurs grisâtres allant d’un gris plutôt clair à l’anthracite le plus sombre émergeait au milieu de ce terrain vague comme un chardon dans un champ de coquelicots. Lorsqu’ils la découvrirent pour la première fois, les policiers ressentirent un léger vertige.

Soudain l’adjoint du Shérif interpela son supérieur.

-Il est là ! Je viens de voir un rideau bouger.

L’homme de loi gagna en sureté dans la voix.

-Si vous n’êtes pas sorti dans 2 minutes, nous serons obligés d’employer la force !

Aucune réponse.

A l’intérieur de la vieille maison, Everett Tyler était bien là, seul et assis en tailleur au milieu de bougies rouges disposées en forme de pentagramme.

C’était un homme grand et maigre, brun avec les cheveux longs et une barbe épaisse. Il portait un pantalon marron clair coupé en dessous du genou et une chemise à fleurs complètement ouverte et laissant apparaitre une très importante pilosité, aussi brune et touffue que sa chevelure. Il avait le regard si sombre qu’on aurait presque dit qu’il était dépourvu de sclère et ses yeux étaient si profondément enfoncés dans ses orbites qu’il avait l’air naturellement menaçant.

Il récitait des litanies qui ressemblaient très fortement à des prières sataniques, du moins, telles qu’une personne lambda les imaginait.

-Seigneur des ténèbres, je suis ton disciple, perçois mes appels…

-Il vous reste une minute !

Le Shérif aux allures de colosse hurlait le compte à rebours mais le prêtre de Satan ne l’entendait pas. Il était entré en communion avec son Seigneur.

-Unifie le corps et l’esprit, psalmodiait-il, l’âme et la matière. Soit le chainon qui me relie à cette demeure. Transfigure cette maison pour qu’elle abrite mes sens et mon âme.

Un vent glacial envahit soudain la pièce et le sorcier savait qu’il était proche du but. Avec un poignard rituel, il s’ouvrit la paume de la main droite et répandit son sang sur le parquet.

-Mon sang devient le ciment de tes murs, mon âme vit dans ta pierre et ton bois, mon esprit imprègne ton enceinte ! Répétait-il sous formes d’incantations.

-Le temps est écoulé, dit le Shérif. On va entrer, que vous le vouliez ou non !

Et il joignit le geste à la parole. Il s’approcha de la maison isolée, avec ses hommes. Tous avaient l’arme au poing. Ils étaient inquiets et sur leurs gardes.

-Je suis ton disciple et tu es mon maitre, je suis ton disciple et tu es mon maitre, je suis ton disciple et tu es mon maitre…Se contentait de répéter Tyler.

Une fumée opaque de couleur verte envahit la pièce et les bougies furent soufflées.

Le shérif et ses hommes étaient à présent devant la maison et un de ses subordonnés enfonça la porte. Ils entrèrent tous.

-Police !!!

La fumée verte les fit tousser mais quand elle se dissipa, il n’y avait plus personne dans le pentagramme. Juste le couteau et le sang du sorcier sur le sol. Les policiers regardèrent partout dans la maison mais personne. Tyler s’était envolé. Ils avaient pourtant inspecté minutieusement toutes les pièces du bâtiment.

-Je vous jure que j’ai vu ce rideau bouger, Shérif. Je suis sûr qu’il était là. Attesta l’adjoint du Shérif.

-Je vous crois ! Répondit le Shérif. N’ayez crainte, je vous crois. On va fouiller cette baraque de fond en comble et on le trouvera. Il doit se planquer dans une cachette secrète, un placard dissimulé ou un truc comme ça.

Il le croyait du fond du cœur mais pourtant il ne savait pas ce qu’avait bien pu devenir le violeur présumé, même après avoir passé l’endroit au peigne fin. Où avait-il bien pu s’envoler ?

Pas très loin, en réalité. Il était même toujours dans la maison, au sens propre comme au figuré.

Maintenant son âme pervertie était liée à la demeure qui l’avait vu naitre. Depuis les murs de la pièce principale du rez-de-chaussée, il regardait les hommes de loi le chercher sans le trouver et il jubilait.

La magie noire avait fait son office.

La maison et lui ne faisaient plus qu’un.


Dernière édition par Humbug le Ven 29 Juil 2016 - 16:37, édité 2 fois

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Message  Humbug Mer 17 Juin 2015 - 8:44

Chapitre 2 « La Famille Benton »




1992 – Summer of Fear

C’était un jour de grande joie pour la famille Benton. Le père, Roger, un homme grand, très fin, avec un long nez et les tempes grisonnantes,  était romancier. Lui et sa famille avaient enfin quitté la grisaille de la Nouvelle-Angleterre pour s’installer dans le sud de la Californie. Étant un auteur professionnel depuis très peu de temps seulement, puisqu’il n’avait vendu, à ce jour, qu’un seul manuscrit, ses droits d’auteur n’atteignaient pas encore des sommes astronomiques. Sa femme et lui avaient donc dû se rabattre sur cette petite maison du comté de San Diego pour enfin devenir propriétaires sous le soleil de Californie. Et puis, en achetant dans ce coin reculé, ils espéraient avoir la tranquillité qui leur faisait défaut sur la côte Est.

Stella Benton, une femme aux cheveux châtains clairs et portant une petite fossette au menton, avait une formation de secrétaire et elle avait officié dans plusieurs bureaux  dans le Vermont et le Connecticut jusqu’à ce que les écrits de son mari aient un peu de succès et ne soient publiés. Dès lors, elle était devenue sa première lectrice, celle qui le relisait et qui le conseillait. Tous les écrivains avaient besoin d’un comité de lecture avec un minimum de recul pour juger leurs écrits et c’était sa femme qui remplissait cet office pour Roger Benton.

L’homme écrivait dans un genre très particulier : le roman de frayeur et de suspens pour enfants. Il avait conçu une série qui s’appelait « Peur Panique » et la publiait sous le pseudonyme de R.L Steele. Son style relativement novateur avait plu à une maison d’édition New-yorkaise et son premier épisode allait très prochainement être publié. Son éditeur lui avait fourni une confortable avance pour le second roman de sa série et plutôt que de dépenser tout l’argent en voyage ou en voiture de luxe, il avait préféré investir dans une petite maison au sud de la Californie, non loin de la frontière mexicaine, pour pouvoir écrire et vivre de sa passion sous le soleil. Par ailleurs, la responsable de l’agence immobilière, une femme brune aux yeux bleus proche de la cinquantaine et plusieurs fois passée sous le bistouri du chirurgien les avait prévenus qu’un « sorcier présumé » avait habité dans cette petite et vieille maison en bois car telle était la loi, mais Roger avait justement rétorqué que c’était parfait pour le genre d’histoires qu’il comptait écrire et que cela lui donnerait d’avantage d’inspiration. A cette affirmation impossible à quantifier, Stella s’était contentée d’éclater de rire, mais avait quand même approuvé la décision de son mari d’acheter cette maison perdue au milieu de nulle part. Eux qui voulaient de la tranquillité, ils étaient à mille lieues de se douter de ce qui allait leur arriver.

Les Benton avaient deux enfants : Jim et Tara. Le petit garçon avait douze ans et sa sœur en avait seize. Et tandis qu’il portait un carton pour aider ses parents à l’emménagement de leurs affaires respectives, il maugréa.

-Pfff !!! Elle me fait flipper cette maison. Elle me fait penser au Manoir Hanté de Disneyland !

Le pire étant qu’il n’avait pas tort, d’un certain point de vue. Et puis les deux bâtiments se ressemblaient vraiment beaucoup c’était indéniable, à ceci près que la nouvelle acquisition des Benton était beaucoup plus petite que l’attraction du parc pour enfants.

Cette comparaison fit sourire Roger.

-Allez Jimmy, dépêche-toi d’amener tes affaires dans ta chambre.

Le jeune garçon pesta une nouvelle fois.

Les Benton avaient bien fait les choses et ils avaient fait appel à des déménageurs professionnels qui étaient arrivés plusieurs jours avant eux tandis qu’ils étaient partis en vacances en Floride, se contentant d’arriver avec leur strict nécessaire et les affaires qu’ils appréciaient le plus. C’était notamment le cas de la guitare acoustique de Tara et de la console de jeu Super-Nintendo de Jimmy.

Les affaires furent relativement vite rangées car les déménageurs avaient fait un travail formidable en disposant les meubles dans leurs pièces de destinations finales. Ils avaient même mis les casseroles dans les placards de la cuisine et tous les livres de Roger dans la bibliothèque. Tout ce qu’ils n’avaient pas touché, c’étaient les vêtements de la famille qui étaient restés dans les valises et les cartons.

En début de soirée, tout avait été rangé et, à la tombée de la nuit, les Benton avaient eu l’idée saugrenue pour une première nuit dans une maison avec une telle réputation, de regarder en VHS le film de William Friedkin « L’Exorciste » avec du pop-corn, des chips, de la pizza et des boissons sucrées. Une vraie soirée d’adolescents.
Jim avait eu peur lorsque la petite Regan avait montré les premiers signes de possession démoniaque et était monté se coucher. Ses parents et sa sœur avaient regardé le film jusqu’au bout puis avaient imité le jeune garçon.

Seul dans sa chambre, l’enfant avait entendu des bruits suspects, des craquements, des râles et des semblants de supplications. Il avait eu très peur et avait fait un mauvais rêve à cause de cela et du film. Il s’était réveillé en plein milieu de la nuit et pour ne pas allumer les lumières, il s’était emparé d’une petite torche électrique. Il avait descendu les escaliers en silence afin d’aller dans la cuisine. Il voulait aller au réfrigérateur pour boire et manger quelque chose afin de se remettre de ses émotions. Une fois dans la cuisine, il éclaira l’armoire réfrigérante et se dirigea vers elle. Il l’ouvrit innocemment et sursauta lorsque le cadavre bleu et couvert de plaies de son père, qui se trouvait recroquevillé à l’intérieur, s’effondra à ses pieds.

Il hurla de toutes ses forces et entendit un souffle à quelques mètres derrière lui. Il se retourna et pointa sa torche.
Une nouvelle sensation d’horreur l’envahit. Dans le cercle jaune de sa baladeuse se trouvait sa mère, Stella. Elle portait un grand couteau de cuisine dans la main droite et était couverte de sang, des pieds jusqu’au sommet de son crane. Ses yeux étaient révulsés et elle avait l’air possédée. Elle était grimaçante et ressemblait presque au Norman Bates schizophrène qu’on découvre à la fin du film « Psychose ».

Soudain la lumière de la cuisine s’alluma. C’était Tara qui avait entendu hurler son frère et était descendue pour voir ce qu’il se passait.

Elle découvrit son petit frère portant une torche électrique et complètement terrorisé avec le cadavre congelé de son père à ses pieds et sa mère à l’autre bout de la cuisine, la chemise de nuit rouge-sang et n’ayant plus l’air du tout d’être elle-même.

La jeune fille hurla à son tour, d’un cri strident digne d’un film d’horreur. Le genre de vocifération atroce qui déchirait la nuit. Une nuit horrible où la pleine lune s’était révélée pesante, menaçante et même… meurtrière.

Roger Benton n’avait pas survécu à sa toute première nuit dans la maison.

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Message  Humbug Mer 17 Juin 2015 - 8:46

Chapitre 3 « San Diego »





J. Edgar Hoover Building - Siege du FBI - Washington DC
Mardi 7 Juillet 1992 - 12h27

Une magnifique photographie de la famille Benton, tout sourire, était sur l’écran à Diapositives du service des affaires non-classées.

-Pourquoi tu me montres cette photo de famille, Mulder ? Demanda Dana Scully
-Parce que maintenant, cette famille digne d’une publicité pour de la lessive peut se résumer à ça !

Mulder appuya sur bouton pour changer de diapo et la précédente image de tout le clan réuni laissa place à une photographie de Jim et Tara Benton, les enfants du couple. Tous les deux, sans leurs parents.

-Les parents sont morts ? S’inquiéta le docteur Scully.
-Le père, Roger Benton, a été retrouvé dans le réfrigérateur familial par son fils de 12 ans et il s’est avéré que c’était la mère de famille, Stella, qui avait tué son mari de multiples coups de couteaux dans la région du cœur.
-Ça me rappelle un peu la tuerie d’Amityville subie par la famille DeFoe en 1974. Sauf que là, c’était le fils ainé qui avait tué ses parents ainsi que ses frères et sœurs, en pleine nuit et avec un fusil de chasse. En tout cas, il y a de quoi être traumatisé à vie. J’espère que les enfants ont eu un suivi psychologique adapté.
-Oui, ne t’inquiète pas. Ils ont été placés ensemble dans la même famille d’accueil pour éviter le trauma supplémentaire d’une séparation et ils ont vu plusieurs psychologues spécialisés dans les traumatismes de l’enfance et des assistantes sociales.
-Et la mère ?
-Elle a été internée en hôpital spécialisé et plusieurs experts psychiatres l’ont déclarée irresponsable de ses actes. Ils ont diagnostiqué chez elle une psychose délirante chronique.
-Elle avait des antécédents de troubles mentaux ?
-Non aucun ! C’est ça le pire. Elle n’avait jamais manifesté le moindre trouble. Au dire de ses enfants et des gens qui la connaissait, Stella Benton était une personne parfaitement équilibrée jusqu’à cette fameuse nuit où elle a poignardé son mari avant de le mettre dans le réfrigérateur.
-Et on a une idée du mobile ? Etait-il violent avec elle ? Avait-il une liaison ?
-De ce côté-là aussi c’est le néant total ! D’après les enfants, c’était une famille unie et heureuse pour qui tout allait bien dans le meilleur des mondes. Le père était un romancier qui venait juste de trouver un éditeur et la mère était devenue sa secrétaire et relectrice attitrée. Bref, au niveau personnel et professionnel, c’était le grand bonheur. Mais il y a pourtant un petit défaut dans la cuirasse, un angle sous lequel aborder cette affaire très étrange.

Scully fut très intéressée par cette petite chose à laquelle faisait allusion son partenaire. Il appuya une nouvelle fois sur le bouton de l’appareil à diapositives et l’image des deux enfants laissa place à une photographie de la maison. Lugubre.

-Une maison ? Interrogea la partenaire rousse de Fox Mulder.
-Certes Scully, mais pas n’importe laquelle ! C’était leur maison. Celle dans laquelle ils venaient d’emménager le jour même. Des déménageurs avaient amené l’essentiel de leurs meubles et tout disposé en une journée, ils n’ont donc pas passé la nuit là. Mais lorsque les Benton sont arrivés à leur tour, ils ont rangé leurs dernières affaires et dès la première nuit dans leur nouvelle demeure, le tableau de famille idyllique s’est transformé en « Shinning » avec Stella Benton dans le rôle de Jack Nicholson ! En cela ça se rapproche aussi d’une tragédie vécue au 112 d’Ocean Avenue à Amityville, mais par une autre famille, la famille Lutz. D’après le récit qu’en a fait Jay Anson, ils ont quitté leur foyer au bout de 28 jours sans même emporter une seule de leurs affaires.
-Oui j’ai vu le film et je l’ai trouvé assez moyen, faut reconnaitre. Et madame Benton a donc tué son mari dès la première nuit dans cet édifice alors qu’ils avaient plusieurs années de vie commune derrière eux ?
-Presque 20 ans de mariage, Scully ! Et d’après leurs enfants, très peu de disputes. C’était vraiment un couple fusionnel dont l’histoire s’est terminée de la plus atroce des manières.
-Et tu vas me dire qu’on va devoir passer toute une nuit dans cet endroit, c’est ça ?
-Pas exactement. On a rendez-vous dès ce soir avec le Shérif du Comté de San Diego, une certaine C.J James et nous allons enquêter sur ces faits mystérieux en allant nous même dans cette bicoque.

Il souleva les sourcils d’un air satisfait.

-Mulder, les maisons hantées ça n’existe pas ! Lui asséna-t-elle.
-Ça nous ne le saurons qu’une fois cette enquête terminée et puis je n’ai jamais rencontré une femme Shérif. Laisse-moi au moins ce plaisir. D’autant que je suis également très excité de rencontrer une femme qui s’appelle C.J !
Scully le regarda l’air dépité, comme si elle regardait son enfant qui venait de faire une bêtise mais qu’il était déjà trop tard pour qu’elle le réprimande.
-OK, d’accord, et où se situe cette masure maléfique qui pousse les gens à s’entre-tuer ?
-A Lakeside, à quelques kilomètres de San Diego, en Californie !
-En Californie ? En plus ? Il faut qu’on aille si loin pour satisfaire tes lubies ?
-On ne se sera pas très loin de la frontière Mexicaine, avec un peu de chance on trouvera un bon restaurant Tex-Mex !
-Mulder, tu te comportes comme un vrai gamin. Je veux bien venir avec toi pour cette fois mais je te préviens que si on revient de là-bas complètement bredouille, je te laisserai te débrouiller avec la paperasse.

L’agent spécial Fox Mulder eut un petit sourire de satisfaction et l’agent Scully était résignée. Il avait réussi à convaincre sa partenaire de le suivre dans une affaire qui était plus que tirée par les cheveux, du moins c’était ce qu’elle pensait à ce moment là.

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Message  Humbug Mer 17 Juin 2015 - 8:49

Chapitre 4 « Shérif C.J James »




Bureau du Shérif du Comté de San Diego
17h40

Le soleil rasant de cette fin d’après-midi passa au travers des larges vitres du rez-de-chaussée du bâtiment et aveugla légèrement les deux agents spéciaux qui se trouvaient face au Shérif James, une femme très grande et charpentée comme une vraie bucheronne.

-Vous avez fait bon voyage ? Demanda la Shérif tout en serrant la main des deux agents du FBI.
-Excellent ! Répondit Mulder, excité comme une puce  à l’idée de pénétrer pour la première fois de sa vie dans une maison qui avait la réputation d’être hantée.
-Ça a été, merci ! Se contenta de répondre Scully, beaucoup plus tempérée que son collègue, comme d’habitude.
-Je suis le Shérif du Comté de San Diego, C.J James. Ne me demandez surtout pas ce que signifient le « C » et le « J » c’est un secret d’état que je ne révèlerais à personne, même sous la torture.

L’agent Mulder apprécia ce trait d’humour.

-J’en veux, encore aujourd’hui, à mon père pour ça alors évitons les sujets qui fâchent.
-Pas de problème. Dit l’agent Scully en jetant un coup d’œil à son partenaire.

Le Shérif James était une femme presque masculine dans ses attitudes et certaines de ses postures mais elle n’était pas du tout dénuée de charme. Elle avait les cheveux châtains avec un carré long et les yeux verts foncés. Ses traits étaient bien loin de ceux d’Alejandra Vasquez, la tueuse de leur dernière affaire, mais elle n’était pas laide pour autant. En fait, si elle n’avait pas été aussi musclée des cuisses et des épaules, elle aurait même eu un physique agréable. Ses hanches étaient larges et sur son côté gauche trônait un Smith & Wesson qui aurait presque paru trop lourd pour une femme si on n’avait pas su que c’était son arme de service à elle. Dans ses grandes mains, il ne détonait pas et sa taille ne paraissait pas si démesurée que cela. Sa voix allait de pair avec son physique un tantinet masculin, car elle était plus grave que celle qu’on entend habituellement sortir de la bouche d’une femme. Heureusement certains éléments rappelaient à ses interlocuteurs qu’ils avaient une femme en face d’eux et non un homme. Le premier de ces signes distinctifs était son imposante poitrine derrière son étoile et son badge nominatif. Mulder eut du mal à détacher les yeux de ce buste généreux. Ensuite, venaient la longueur de ses cheveux et sa coupe, typiquement féminine, ainsi que ses traits et son absence de pilosité.

-Vous êtes prêts pour la visite de la Maison de l’Horreur ? Demanda-t-elle aux agents spéciaux.
-Oui ! Répondit Scully. On va enfin pouvoir trouver les preuves scientifiques de ce qui s’est passé chez les Benton cette nuit là.
-Vous pensez à quoi ? Voulut savoir la femme de loi, interloquée.

Certaines pointes présentes dans ses inflexions remontaient un peu plus haut dans les aigus que sa tonalité habituelle. On aurait presque dit qu’elle modifiait sa voix pour qu’elle paraisse plus virile et autoritaire mais qu’au naturel, elle ne l’était pas tant que cela.

-Quelqu’un a très bien pu droguer la nourriture ou l’eau de la mère.
-Quelqu’un ? Qui ?
-L’un des enfants.

C.J James n’acceptait pas du tout cette hypothèse et s’emporta. Déjà.

-C’est ridicule. Seul un enfant possédé par le diable serait capable de faire ça.

Mais Scully ne s’en laissa pas conter.

-Aussi ridicule que de croire que cette maison est habitée par des esprits ?

La Shérif comprit que la scientifique du FBI voulait discréditer ses croyances et contrattaqua elle aussi.

-Avant que vous ne me traitiez d’illuminée, j’aimerais vous raconter une petite histoire qui vaut son pesant de cacahuètes. A l’été 1969, c’est Everett Tyler qui vivait dans cette baraque. On a appris très récemment qu’il avait été le mentor de Charles Manson bien avant que ses crimes horribles ne le rendent célèbre. Ils se seraient connus à Los Angeles en 1965 mais Tyler était originaire de Lakeside. Pour être plus précis, il est même né dans la masure où je vais vous emmener. Quand il est revenu, certains ont prétendu qu’il pratiquait la magie noire et la sorcellerie. Une gamine l’a accusé de viol et le Shérif de l’époque est venu l’arrêter mais il n’était plus là. Pourtant son adjoint avait vu un rideau bouger juste avant qu’ils n’entrent pour l’appréhender. Il s’était envolé comme par enchantement. Mais le Shérif et ses hommes ont ressenti sa présence néfaste dans la maison sans jamais le trouver. Ils ont raconté avoir senti très précisément son regard accusateur et menaçant sur eux mais n’ont pas la moindre explication à cela. Suite à cet événement, personne n’a jamais voulu racheter cette propriété jusqu’à la famille Benton, qui venait de la côte Est et ne savait donc pas toute l’histoire qui était liée à cette baraque. Juste ce que la responsable de l’agence immobilière a bien voulu leur dire. Et la mère a tué le père dès leur première nuit dans cet endroit maudit. Vous trouvez ça normal et scientifique, vous, agent Scully ?

Mulder jubilait. Le Shérif James venait de marquer un point.

-Et bien allons-y ! Répliqua Dana Scully. Comme ça on verra bien que toute cette histoire de disparition soudaine et de meurtre inexpliqué n’est que du folklore pour effrayer les villageois. Une histoire digne de celle du croque-mitaine.
-Vous voyez cela comme une espèce de légende urbaine ? Lui demanda la shérif.
-Oui ! Répondit la sceptique docteur en médecine. Il y en a partout, surtout dans les endroits les plus reculés et depuis la nuit des temps. L’inconnu développe l’imaginaire et pousse l’esprit a échafauder des théories farfelues.
-Quelque chose me dit que lorsque vous verrez la chaumière, vous changerez d’avis. Lui dit-elle en la fixant droit dans les yeux. Par contre, j’espère que vous avez pensé à ramener des lampes torches parce que la compagnie d’électricité a coupé le courant.

Puis la Shérif se retourna vers un coin sombre de son bureau.

-Allons-y Brian !

Elle venait de s’adresser à son adjoint Brian Lowry. Un jeune homme chétif et d’apparence très timide, qui était assis sur une chaise, dans la pénombre et que les agents n’avaient même pas remarqué depuis qu’ils étaient entrés.

Le jeune homme se leva, se dirigea vers les agents et ne les salua pas, tout en leur jetant un regard de défiance, surtout à l’égard de Scully. Il passa devant eux, sortit en silence et démarra la voiture de patrouille qui se trouvait sur le parking. Les agents du FBI et la Shérif sortirent alors du bureau de cette dernière, aveuglés par le soleil de plus en plus bas sur l’horizon.

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Message  Humbug Mer 17 Juin 2015 - 8:52

Chapitre 5 « From Dusk… »




Lakeside
18h57

-Tu sais pourquoi le jeune adjoint du Shérif t’a regardé comme ça, Scully ? Demanda Fox Mulder tout en conduisant.

La route était vraiment en très mauvais état. D’ailleurs c’était plus un sentier ou un chemin de traverse qu’une véritable voie de circulation pour voitures. Les agents étaient secoués dans tous les sens tellement il y avait de bosses. Le terrain très sec était caractéristique de l’extrême sud de la Californie. Il était complètement desséché. En plus, le soleil toujours plus rasant se reflétait dans le rétroviseur intérieur de leur voiture de location. Heureusement qu’ils roulaient vers l’Est car s'ils avaient été face au soleil à cette heure avancée de l’après-midi, Mulder n’aurait jamais pu anticiper tous les creux et toutes les bosses que comportait la chaussée.

-Je crois que c’était simplement à cause d’un sentiment qu’on appelle l’amour ! Répondit simplement sa partenaire.

Le passionné de paranormal était dubitatif et tourna la tête pour la regarder au lieu de fixer la piste étroite et très bosselée.

-De l’amour ?
-Oui ! Il est amoureux de la Shérif. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

Mulder fut soulagé, sans trop savoir pourquoi.

-Amoureux de la Shérif ? Comment tu sais ça ? Répéta-t-il avec une petite grimace.
-Une intuition. Tu en as toi-même certaines qui sont bien pires que cela, Mulder.
-Ce n’est pas la même chose. Là c’est personnel et ça concerne quelqu’un que nous avons à peine entrevu.
-Sauf qu’on peut lire dans la tête de certains individus aussi facilement que dans un livre. Toi, ton truc, c’est le profil psychologique des tueurs en séries, moi ce sont les sentiments des gens trahis par leur langage corporel qui m’inspirent.
-Et l’attitude de l’adjoint Lowry t’a dit qu’il était amoureux de sa supérieure ?
-Fais-moi confiance Mulder. C’est un sujet que je maitrise à la perfection.
-Alors je te crois, mais quels sont tes éléments pour étayer cette hypothèse des plus fleur bleue ?
-C’est un jeune homme qui adore l’autorité et qui lui fait une grande confiance. Ça se voit car il est parfaitement obéissant et discipliné. Par ailleurs, elle représente la plus haute prééminence du coin. En plus, elle remplace aussi très certainement la figure traditionnelle maternelle pour lui. Bref, dans son esprit post-adolescent, cette femme a toutes les qualités.
-Et ben, Scully ! Ça c’est un profil poussé, dis-moi ! Tu devrais te reconvertir.

Il la regarda avec son sourire ironique.

-Muulder ! Dit-elle d’un air agacé. Regarde la route, enfin le sentier, sinon on risque d’avoir un accident.

L’agent l’écouta et récupéra de justesse le contrôle du véhicule car quelques secondes d’inattention supplémentaire les auraient menés droit au fossé.

-C’est vrai que l’état déplorable de la chaussée donne un relativement bon aperçu de ce qui nous attend en allant voir cette fameuse maison. C’est vraiment le chemin de l’enfer.

Cette fois, il regardait la piste mais voulut continuer la conversation.

-D’ailleurs, si tu devais réellement te reconvertir demain et changer complètement de métier, qu’est ce que tu choisirais ?
-A part la science et le FBI ?
-Oui, sinon ça ne serait pas une vraie reconversion.

Elle était dubitative et fit la moue.

-Humm, je ne sais pas trop. J’hésite entre Général cinq étoiles et assistante sociale, pour venir en aide aux enfants surtout.

Mulder éclata de rire mais, connaissant un peu sa partenaire, il ne trouva pas ces choix si saugrenus au final et il reprit un peu son sérieux.

-Ce sont des carrières opposées mais dans les deux cas, je suis sûr que tu t’en sortirais très bien.
Scully fut très étonnée et se retourna vers lui.
-Mulder, que me vaut ce déluge de compliments ?

L’agent décida de s’en sortir une fois de plus par le sarcasme.

-L’approche de la maison hantée peut-être, ou alors un alignement planétaire rarissime qui modifie radicalement mon comportement.

Elle rit puis lui retourna la question.

-Et toi, Mulder, si tu devais complètement changer de voie, laquelle tu choisirais ?

Il était pensif.

- Je crois que si je devais me reconvertir, ce serait surement en romancier. Et je parcourrais la Californie en voiture dans le but de visiter les maisons où vivaient les tueurs en série. J’avoue que j’ai toujours été fasciné par les maisons réputées hantées ou avec une âme. J’ai toujours rêvé d’en visiter au moins une et puis, ça apporterait un soupçon de réalisme à mes écrits.

Scully le regarda du coin de l’œil. Elle ne savait pas s’il était sérieux ou s’il plaisantait. Le connaissant un petit peu, elle se dit que c’était tout à fait possible mais elle ne put s’empêcher de trouver cela encore plus bizarre que d’habitude, le concernant.

-Tu es sérieux ?
-Oui, pourquoi pas, dit-il avec un léger sourire ironique. Ça pourrait être une expérience intéressante.
-Effectivement. Par contre je te conseille de mettre de l’argent de côté pour les frais de voyages.
-Pourquoi ça, Scully ?
-J’ai lu dans le journal qu’un jeune couple voulait parcourir la Californie en voiture et a passé une annonce pour partager les frais. Ils sont tombés sur un couple de psychopathes et le voyage a viré au cauchemar.

Cette perspective le fit un peu sortir de sa rêverie.

Soudain il voulut revenir au sujet principal de leur venue dans ce trou perdu, la maison.

-J’ai vraiment hâte d’y être. Ce genre de demeure c’est un peu le Graal des accros du paranormal, non ?
-Personnellement j’ai hâte de vous démontrer à toi et au Shérif du comté que toute cette histoire n’est qu’une imposture de très mauvais gout et qu’il y a une explication logique et scientifique à tout ce qui s’est passé dans cet édifice.

-Tu penses sincèrement que toute cette histoire a une explication rationnelle ou même que ça pourrait n’être qu’un vulgaire canular bien ficelé ?
-C’est la seule explication. Cet Everett Tyler n’est très certainement pas un sorcier. Au pire c’est un banal faiseur de tours de passe-passe, au mieux c’est un David Copperfield version hippie.

Enfin, ils étaient arrivés. Le bout du chemin. La grande et vieille bâtisse qui se présentait devant eux arrêta leur conversation soudainement. Paradoxalement, elle était aussi délabrée qu’impressionnante. Les agents levaient la tête tout en sortant de la voiture pour ne pas la quitter des yeux. Le Shérif et son adjoint sortirent aussi de leur véhicule de patrouille mais eux étaient beaucoup moins impressionnés par la demeure.

-Et voilà, nous y sommes ! Dit la Shérif James à l’adresse des agents spéciaux.
-Vous ne nous avez pas menti ! Dit Mulder. Cette baraque a toutes les caractéristiques qu’on attend d’une maison hantée.

Les quatre représentants de l’ordre s’approchèrent et montèrent les quelques marches qui menaient au perron. Une balise jaune disposée en croix barrait l’entrée du bâtiment.

Le Deputy Lowry ouvrit la lourde et grinçante porte en bois et il coupa la barrière en plastique avec le tranchant de sa main. Ils allumèrent tous leurs torches pour éclairer l’endroit plongé dans les ténèbres. A présent, ils étaient entrés et s’avancèrent dans la pièce principale du rez-de-chaussée.

Des yeux inquisiteurs dans les murs les observaient.

Soudain, un courant d’air emporta la porte d’entrée qui claqua et se ferma violemment.

La personne qui était le plus près de l’entrée, Scully, s’empara de la poignée et tenta d’ouvrir la porte avec un certain acharnement. Mais rien à faire.

Elle se retourna vers les autres avec une mine qui trahissait un soupçon de panique.

-On est enfermés !

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Message  Humbug Mer 17 Juin 2015 - 8:55

Chapitre 6 « Enfermés »





19h40

-C’est fermé à clef ? Demanda l’adjoint Lowry.

Scully lui fit un hochement de tête affirmatif.

-Pas de panique ! Dit Mulder. Qui sait que nous sommes ici ?
-Personne ! Répondit la Shérif James en faisant la grimace.

Scully était dépitée.

-Le soleil va se coucher et personne ne sait qu’on est là ? On va passer toute la nuit ici ?
-Pas forcément. Tenta Mulder. Il nous suffit de casser un carreau et de sortir par une fenêtre.

C.J James le regarda, désolée.

-Ce serait une bonne idée si tous les volets n’étaient pas fermés et s’il n’y avait pas des barreaux à toutes les fenêtres.
-Des barreaux ? Mais qu’est ce que c’est que cette maison ?

Mulder était tout à coup beaucoup moins excité d’être là.

-Personne n’a pensé à prendre un téléphone mobile ? Demanda l’agent spécial, à tout hasard.

La shérif lui répondit immédiatement.

-De toute façon, ça n’aurait servi à rien, il n’y pas le moindre réseau à des kilomètres à la ronde. Il n’y a donc aucun moyen d’appeler à l’aide.
-On peut aussi tirer sur la serrure avec nos armes ?
-Ça serait idiot de le faire maintenant ! dit Mulder. On est quand même là pour enquêter sur la tragédie subie par la famille Benton. Autant qu’on visite un peu la maison et qu’on fasse notre job.
-Ce n’est quand même pas vrai qu’on va passer la nuit là ? Tenta Scully en désespoir de cause.
-J’ai bien peur que si ! Répondit son partenaire. Heureusement que j’ai pensé à prendre mes graines de tournesol, ajouta-il, pince-sans-rire.
-Il y a plus grave que les friandises, la nourriture ou même l’eau ! Lança la Shérif d’un ton sentencieux.

Mulder et Scully la regardèrent, circonspects mais ce fut de son jeune adjoint que la réponse arriva.

-Qui va tuer qui ? Proclama-t-il.
-C’est ça le plus grave pour vous ? Demanda Scully. Allons, soyons sérieux. Cette vieille maison n’est très certainement pas hantée et personne ne va tuer qui que ce soit tant que nous serons enfermés ici.
-Vous n’en savez rien ! Répliqua l’adjoint. Regardez ce qui est arrivé aux Benton. Vous croyez que madame Benton s’est dit qu’elle allait lacérer son mari le soir où elle a emménagé ? Non ! Elle ne se posait même pas la question. Nous, on a au moins le luxe de se la poser.

Les quatre prisonniers se regardèrent, interrogatifs.

-Il faut qu’on explore les lieux. Proposa Mulder. On en aura le cœur net et on saura au moins à quoi s’en tenir.
-Il a raison. Dit Scully. En regardant dans toutes pièces, on saura peut-être ce que cache cet endroit et on découvrira surement ce qui a poussé madame Benton à tuer son mari.
-Il vous faut toujours une explication scientifique, à vous, hein agent Scully ? Demanda le Shérif James.
-Je crois que vous l’avez déjà bien cernée ! Lança Mulder sur un ton sarcastique.

Il saisit une petite poignée de graines de tournesols dans sa poche et commença à en manger quelques unes avec une apparente décontraction qui trahissait en fait une attitude faussement calme.

-Vous avez dit, tout à l’heure que vous pensiez à un empoisonnement ou quelque chose comme ça concernant la mère, alors vous espérez trouver quoi en fouillant la maison de la cave au grenier ? Des flacons de drogue ?
-Non je n’ai pas dit cela, mais c’est possible qu’un champignon se soit développé sur certains murs humides. Cette maison est en bois et elle est surement mal aérée. Des moisissures toxiques ont pu proliférer durant les vingt ans où cette bâtisse a été à l’abandon et madame Benton a pu respirer des spores en nettoyant les mûrs et les boiseries avec une éponge. Ces moisissures ont peut être eu un effet hallucinogène sur son organisme.
-Une moisissure toxique ? Demanda C.J James. Sur les cloisons de cette baraque ?
- Oui c’est possible. Il en existe plusieurs dizaines de milliers d’espèces et elles peuvent se développer dans les conditions les plus extrêmes. Ces champignons microscopiques sont des organismes pluricellulaires qui synthétisent et secrètent souvent des substances antibactériennes comme les antibiotiques mais aussi des toxines très nocives pour la santé qu’on appelle des mycotoxines.
-Nocives, comment ça ? Demanda l’adjoint, très intéressé par les précisions du docteur Scully.
-Cela peut aller de la simple allergie à la mort. L’Alternaria alternata, le Cladosporium herbarum, l’Aspergillus fumigatus ou le Candida albicans, par exemple, peuvent provoquer de graves allergies dermatiques ou respiratoires. L'ingestion de mycotoxines telles que les aflatoxines ou les trichothécènes peut provoquer de sérieux problèmes de santé, voire même la mort. Et des études récentes ont montré que des doses identiques de ces mycotoxines peuvent être plus toxiques inhalées qu'ingérées.
-Je vois ! Dit la Shérif. En d’autres termes, on est peut-être mort à l’instant même où on est entré dans cette maudite baraque.
-Comme Howard Carter et son équipe lorsqu’ils sont entrés dans le tombeau de Toutankhamon. Souligna Mulder.
-Chez les Benton, celle qui a respiré le plus de ces saloperies doit être la mère mais si ça se trouve, les enfants aussi en ont inhalés. Dit son adjoint.
-Les enfants ont subi des examens et rien n’a été détecté. Précisa l’agent spécial du FBI. Cela dit je ne pense pas que les docteurs qui les ont ausculté la nuit où ils ont découvert que leur mère avait tué leur père aient poussé les examens ou autres analyses dans le sens d’un empoisonnement par les spores. Quant à madame Benton, elle aussi a subi toute une batterie de tests et on n’a rien trouvé qui accrédite cette thèse mais ça ne prouve rien non plus. Bref, c’est une hypothèse comme une autre qui a le mérite d’être rationnelle et scientifique mais ne prouve pas encore que cela soit la vérité.
-En d’autres termes, on en revient à ce qu’on disait tout à l’heure. Résuma l’adjoint. Il faut qu’on explore toute la maison. Même si, pour ça, on doit se mettre un mouchoir sur la figure.
-Oui ! Approuva Scully. En plus, on a tous une arme, on ne craint donc pas grand-chose.
-Pourvu que le fait d’avoir chacun un pistolet ne se retourne pas contre nous d’ici quelques heures quand on aura tous été empoisonnés par les spores, qu’on aura des visions de cauchemars et qu’on s’entretuera, tout cela bien avant le lever du jour.
-Vous êtes bien négative, Shérif ! Dit Mulder avec son habituel ton propice au sarcasme et tout en continuant d’ingurgiter ses petites graines.

Soudain, un bruit sourd se fit entendre. Puis un autre. Quelqu’un tapait sur le sol du premier étage. A moins que ce bruit très inquiétant ne provienne directement du plafond. Les prisonniers entendirent une voix. Il y avait définitivement quelqu’un d’autre dans la maison.

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Message  Humbug Ven 19 Juin 2015 - 17:15


Chapitre 7 « Jason Wilson »





22h24

Les quatre représentants de l’ordre dégainèrent leur arme de service et avaient les yeux rivés sur le plafond. Ils se regardèrent en se demandant qui allait être le premier ou la première à monter les escaliers pour aller voir ce qu’il se passait. Ce fut l’agent Fox Mulder qui ouvrit la marche, son Smith & Wesson dans la main droite et sa torche dans la gauche, le faisceau dans le même alignement que son arme. Il était sans doute le plus curieux de tous d’en avoir le cœur net. Ce bruit, aussi inquiétant fut-il, constituait déjà un élément de réponse à toutes leurs questions concernant cette maison. Les trois autres le suivaient en rang serrés. L’escalier grinçait de manière inquiétante. A mesure qu’ils montaient les marchent, les bruits suspects redoublaient d’intensité, tout comme la voix qu’ils avaient perçu. Elle était de plus en plus distincte. Elle ressemblait à de petits cris aigus. Les quatre prisonniers étaient de plus en plus inquiets. Une fois au premier étage, les bruits et les petits cris les guidaient inexorablement vers l’extrémité d’un long couloir.

Les yeux dans les murs les observaient toujours.

Ils avançaient à pas de loup dans l’étroit corridor.

-Comment les Benton ont-ils pu acheter cette maison des plus lugubres ? Se demanda Scully.

Non seulement ils ne devaient pas être superstitieux mais en plus ils devaient avoir un gout immodéré pour le bricolage car il y avait décidément beaucoup de choses à refaire dans cette masure. Les peintures et certaines boiseries notamment.

Le parquet du premier étage craquait sous leurs pieds et cela rajoutait à leur inquiétude déjà palpable. Ils se rapprochaient de plus en plus. Mulder était à présent devant la porte qui se trouvait à droite au bout du passage et prit une grande inspiration. Il enfonça la porte d’un grand coup de pied et surgit dans la pièce.

Un homme hurla et sa présence fit aussi sursauter l’agent spéciale. Les autres captifs, qui n’étaient pas entrés dans la pièce tressaillirent également, se demandant qui avait pu pousser un tel cri. Ils furent irrésistiblement attirés dans la pièce et s’y engouffrèrent un par un, découvrant ainsi ce que Mulder fut le premier à voir.

Dans une salle qui devait très certainement être la chambre du petit Jimmy, ils virent un jeune homme avec des lunettes de vision nocturne qu’il avait redressées au niveau de son front et toute une batterie d’ordinateurs.
En voyant ces quatre pistolets et ces torches puissantes braquées sur lui, il paniqua et leva les mains.

-Hey, ne tirez pas ! Implora-t-il.

-Qui êtes vous et qu’est-ce que vous faites là ? Demanda Mulder.
-Vous, qui êtes-vous ? C’est vous qui me menacez avec tout votre arsenal.

L’agent spécial fut soulagé et rengaina son revolver mais les trois autres continuaient de le viser. Il sortit son badge du FBI et le montra à l’inconnu.

-Agent Mulder, FBI.

Puis il désigna ses compagnons d’infortune.

-Voici l’agent Scully, le Shérif James et son adjoint, le Deputy Lowry.

L’homme baissa les mains et les représentants de la loi rengainèrent leur arme.

-Mais qui êtes vous, bon sang ? Répéta Scully.
-Jason Wilson.
-Qu’est-ce que vous faites sur une scène de crime, Jason ? Voulut savoir la Shérif James.
-Je suis ici pour une émission de télé.

Et il leur montra plusieurs caméras, plus ou moins professionnelles, portatives ou sur trépieds, d’un large geste de la main.

-Une émission de télé ? L’interpela la scientifique. Quelle émission ?
-« Ghost Killer ». Vous ne connaissez pas « Jason Wilson le tueur de fantômes » sur KFMB ? Le canal 8 ? Lança-t-il aussi étonné qu’excité.
-Moi je connais. Répondit Brian Lowry, peu fier de ses connaissances. Son émission passe vers 2 heures du matin sur une chaine locale. Je suis déjà tombé dessus un soir où j’avais une insomnie.
-2 heures du matin ? Mais qui vous regarde à cette heure là ? Voulut savoir l’agent Scully.
-Bah les insomniaques, pardi ! Et les fanatiques de chasse aux fantômes.
-Dommage que je n’habite pas dans le coin. Ironisa Mulder.
-Cela ne vous autorise pas à être sur une scène de crime. Lui reprocha la Shérif. Vous n’avez pas vu les bandes jaunes ?
-Si, bien sûr mais je suis passé en dessous ! Répondit-il aussi naïvement qu’honnêtement.
-Cela constitue un délit. L’informa-t-elle.

Il paniqua.

-Attendez, je ne savais pas, je suis désolé. Toutes les semaines je lance un sondage auprès de mes téléspectateurs pour savoir dans quelle maison ils veulent que je me rende et cette semaine ils ont désigné la résidence d’Everett Tyler, rachetée par ce couple de la cote Est, les Benton. C’était une sacrée bonne idée vu la réputation de l’endroit et j’ai foncé tête baissée. Je ne savais pas que c’était un lieu interdit, je suis désolé.
-Et vous chassez les fantômes avec quel genre de matériel, Docteur Venkman ? Demanda la petite rousse, pince sans rire.

Il ne releva pas la référence au film d’Ivan Reitman « Ghostbusters ».

-Caméra, spectromètre de masse, lunettes de visions nocturnes, détecteurs de chaleur et de mouvements. J’ai un attirail Hi-Tech. Répondit-il le plus sérieusement du monde et fier de lui.
-Qui c’est qu’on appelle ?…Chantonna Mulder sur l’air du générique du film.

Scully s’amusa du fait que son partenaire reprenne sa référence.

-Et avec tout votre « super matériel » vous ne nous avez même pas détecté ? Se moqua la docteur en physique et en médecine.

Le jeune homme sourit.

-Non !  C’est vrai que je ne vous avais même pas entendu, il y a un peu trop d’activité paranormale dans cette maison.

Mulder regarda Scully avec un sourire satisfait, mais il n’était pas le seul, C.J James et Brian Lowry firent de même. Comme souvent depuis son arrivé aux affaires non classées, elle était seule avec ses théories rationalistes et scientifiques, une équation inverse à n’importe quel autre service du bureau. Partout ailleurs, c’était son partenaire le farfelu, pas elle.

Pendant ce temps, depuis les murs, les yeux indiscrets du sorcier Everett Tyler les regardait, amusé. Car cette nuit, il avait bien l’intention de jouer avec eux comme une araignée perverse jouerait avec une pauvre mouche prise dans sa toile.

Leur nuit d’horreur ne faisait que commencer.


Dernière édition par Humbug le Ven 19 Juin 2015 - 17:21, édité 1 fois

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Message  Humbug Ven 19 Juin 2015 - 17:18


Chapitre 8 « Esprits »





Mercredi 8 Juillet – 2h25

-Regardez ! Dit Jason Wilson aux autres en montrant l’un de ses écrans. Il y a quelque chose sur le spectromètre.
Une fumée verte et toxique commençait à envahir la maison. Elle emplissait l’espace à chaque seconde. La couleur verdâtre se répandit pour ne plus laisser un seul centimètre disponible et sécurisé. Elle était comme un gigantesque serpent, un immense boa constrictor qui enveloppait la maison de ses anneaux destructeurs. Au cœur de la nuit, à l’heure où les gens sont les plus fragiles, car fatigués, Everett Tyler avait enfin décidé d’attaquer. Le brouillard épais envahit la maison par le rez-de-chaussée et gagna l’étage, marche après marche, mètre après mètre. Une véritable purée de pois qui leur irrita très vite les yeux et la gorge. Leurs yeux rougirent et les respirations se firent difficiles. Toussant et suffoquant, ils se couvrirent le nez et la bouche avec leurs vêtements du mieux qu'ils le pouvaient.
Quand la brume verdâtre se dissipa, au bout de quelques minutes, les cinq captifs, les voies respiratoires encore irritées et gênées, virent se diriger vers eux des colonies de milliers de fourmis rouges. Elles avançaient en file indienne, plusieurs dizaines de lignes interminables de petites bestioles mangeuses de chaire. Une vision d’horreur digne de la Marabunta. C’était un tapis rouge et mouvant qui se rapprochait d’eux inéluctablement. Une mâchoire qui rampait sur le sol en bois de la maison du sorcier et qui dévastait tout sur son passage, ne connaissant aucun obstacle. Elles arrivaient et rien ne subsistait.

Ils furent horrifiés par un tel déferlement de prédateurs minuscules mais néanmoins redoutables mais n’étaient pas encore au bout de leurs peines.

Des insectes volants par dizaines envahirent eux aussi la pièce ou s’était retranché le jeune chasseur de fantômes.

-Oh mon Dieu ! Dit Scully.

Elle croyait que les fourmis étaient l’ultime plaie qu’ils devraient affronter mais Everett Tyler leur réservait encore bien d’autres fléaux à combattre.

Il y avait des mouches, des abeilles, des guêpes, des frelons et des bourdons. Une nuée de petites bêtes encore plus néfastes et agressives que l’immonde fumée verte qu’ils avaient eu à respirer au début de leur supplice.

-Il faut sortir d’ici ! Ordonna Mulder en hurlant.

Les autres ne se firent pas prier. Sur le palier, dans le long couloir du premier étage qui menait à l’escalier descendant, il y avait aussi des milliers de blattes, cafards, perce-oreilles, termites et même des mille-pattes. Les insectes rampants grouillaient littéralement sur le sol et épousaient chacun de ses défauts. Un long et large tapis de vermines grouillantes s’offrait à eux.

La shérif et son jeune adjoint étaient très impressionnés mais pas autant que Jason Wilson. Cinq ans d’émissions et une quarantaine de maisons hantées à son actif mais il n’avait jamais vu ça. Il eut des haut-le-cœur à plusieurs reprises mais tenta de se contrôler.

-C’est pire que dans « Le temple maudit » ! Trouva-t-il la force d’ironiser.
- Oh oui ! Enchaina Mulder. Et je vous avoue bien volontiers que moi aussi je préférerais marcher sur des gâteaux secs !

Le sarcasme, ultime rempart de l’agent Fox Mulder, en toutes circonstances.

Ils arrivèrent au niveau de l’escalier grinçant. Il y avait sur le mur des litres de sang qui s’écoulaient et suintaient littéralement de la paroi. Comment tant de litres de sang pouvaient dégouliner de ce mur, et d’où venait toute cette quantité de liquide ? Les captifs n’auraient, à coup sûr, jamais la réponse à cette question. Soudain, l’hémoglobine dégoulinante forma les lettres du mot « KILL » sous les yeux effarés et effrayés de C.J James, qui dévalait les escaliers comme elle pouvait, en quatrième vitesse.

Des cris, effroyables, retentirent dans la vieille bâtisse. Des cris accompagnés de litanies, psalmodiés par une voix qui venait littéralement d’outre-tombe. C’étaient des plaintes et des jérémiades qui faisaient froid dans le dos tant elles ressemblaient à des hurlements de loups affamés mêlés à des pleurs d’enfants agonisants.

En plus de la voix, des bruits résonnèrent dans la maison comme si il y avait un violent orage. Wilson entendit un grondement qui ressemblait à s’y méprendre au tonnerre. On aurait dit que des grêlons énormes tombaient contre les volets.

-Qu’est-ce que c’est que ça ? Demanda-t-il.
-On dirait un orage ou quelque chose comme ça. Répondit Scully.
-Mais c’est impossible ! Répliqua l’adjoint Lowry.
-Le ciel était clair et sans nuage quand nous sommes arrivés. Précisa la Shérif James. En plus la météo n’avait pas prévu de pluie du tout pour cette nuit. Ça doit définitivement être autre chose.
-Et vous pensez à quoi ? Voulut savoir Fox Mulder.

La grande femme de loi n’avait pas trop d’idées.

-Je ne sais pas. Peut-être une mini tornade.
-Une mini tornade limitée à cette unique maison. Précisa Mulder, sarcastique.
-Il a raison ! Dit Brian Lowry. Je suis sûr que c’est l’esprit d’Everett Tyler qui nous tourmente.
-Allons ! Répliqua Scully. Ne tombons pas dans ce genre de superstition.
-Et vous la scientifique, la rationaliste, comment vous expliquez tout ça ? Demanda l’impressionnante Shérif. Les bruits, les insectes, le sang et ce mot que j’ai vu sur le mûr en descendant l’escalier : « KILL ». Vous avez une explication logique à toutes ces choses ? Vous devez en avoir une vu que, vraisemblablement, vous en avez toujours une.

L’agent Scully était un peu décontenancée pour une fois, mais elle tenta quand même de trouver une explication dont elle avait le secret.

-Les insectes sont très certainement rentrés par de petits trous dans les murs de la maison.
-Autant d’un seul coup ? Vous plaisantez j’espère !

Le jeune adjoint de la Shérif ne goutait pas le moins du monde à cette tentative de rationalisation de leur situation.

-Attendez. Ce n’est pas la peine de nous en prendre les uns aux autres. Implora Mulder. Tout ce qu’on voit n’est peut-être qu’une illusion.
-Ça a l’air très réel en tout cas et puis je les ai vus sur le spectromètre de masse et avec les lunettes de vision nocturne. Précisa Wilson.

Tout à coup, la voix se fit plus précise et arrêtait de psalmodier. On distinguait un mot, qu’elle répétait encore et encore.

-Tenebrae, Tenebrae, Tenebrae, Tenebrae…
-Tenebrae ? Demanda la Shérif James.
-C’est du latin et ça veut dire « les ténèbres ». Répondit Scully.
-Ça aussi c’est une illusion ? Demanda l’adjoint Lowry d’un air provocateur. On l’a tous entendu pourtant.
-Les hystéries et les hallucinations collectives existent. Ça s’appelle la « folie à deux ».
-Gardez vos explications scientifiques pour un moment un peu moins flippant que celui-là, Docteur Scully ! Dit Jason Wilson.

Soudain, tous les cinq virent la même chose au même moment : Des ombres spectrales descendirent du plafond en fondant littéralement sur eux et des cris retentirent.

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Message  Humbug Ven 19 Juin 2015 - 17:26


Chapitre 9 « Cauchemars »





4h10

C’étaient des présences vaporeuses qui tournoyaient autour d’eux. Les espèces d’esprits qui virevoltaient autour des captifs effrayés étaient blanchâtres et gris. Ils avaient le faciès horrible et grimaçant et ressemblaient vraiment à l’image qu’on se fait des fantômes. Les esprits tournoyaient de plus en plus vite, à en donner le vertige. Certains passaient même au travers des corps des cinq prisonniers.

-Mon Dieu ! Hurla Scully à nouveau.

En tant que catholique irlandaise ayant un peu mis sa pratique de la foi de côté, elle fut soudain prise d’une envie irrépressible de retourner dans une église.

-Et maintenant, Scully, tu crois aux fantômes ? Lui demanda ironiquement son partenaire.

Elle ne répondit pas.

-On dirait la fin des Aventuriers de l’Arche perdu ! S’extasia Jason Wilson, décidément fan des films de la saga « Indiana Jones ».
-On va tous mourir ! S’effraya quant-à lui Brian Lowry.
-Et nos armes ne servent à rien ! Précisa la Shérif, tout aussi apeurée.

Soudain, Scully vit que Mulder la menaçait avec son arme. En fait, il voulait très certainement tirer sur les esprits mais pourquoi ? Lui, l’enquêteur spécialiste du paranormal savait pertinemment que cela ne servait à rien comme venait juste de le rappeler la Shérif. Pourtant, il appuya plusieurs fois sur la détente en direction de sa partenaire mais sans la toucher. A chaque coup de feu, elle avait de plus en plus peur.

-Mulder !!!!

Mais il n’écoutait pas. Comme madame Benton, il semblait possédé.

Il n’était pas le seul à agir de la sorte, car il voyait aussi sa collègue lui tirer dessus.

Jason Wilson, quant-à lui se voyait menacé par les quatre agents des forces de l’ordre, en même temps. Ils l’encerclaient et tiraient dans sa direction, mais, assez inexplicablement, les balles ne l’atteignaient pas, ou passaient juste au dessus de lui.

L’adjoint Brian Lowry eut beaucoup de mal à accepter que la femme dont il était secrètement amoureux, C.J James, le menace avec son arme de service.

Elle voyait la même chose que lui : Brian Lowry la pointait avec son arme et lui tirait dessus.
C.J James aimait ce jeune homme comme un petit frère et le protégeait mais là c’en était trop.
Etait-il possédé ? Ensorcelé ? Ou était-il tout simplement devenu fou ? Avait-il été infecté par des spores mycotoxiques comme l’avait suggéré l’agent Scully ? Elle ignorait pourquoi il lui tirait dessus et le jeune homme avait le même problème. L’incompréhension totale.

-Arrête Mulder ! Implora Scully. Tu n’es pas toi-même. Aies confiance en moi, je ne suis pas ton ennemie.
-C’est toi qui est possédée, Scully. Répliqua-t-il. Et puis tu leur fais des rapports sur moi et mon travail. Tu œuvres contre moi, avec tous ces hommes de l’ombre.
-Mais non Mulder, tu délires ! C’est de la paranoïa.

Ils se menaçaient tous les deux et se tiraient dessus, mais sans aucune conséquence, inexplicablement.
Brian Wilson, avec ses lunettes de vision nocturne tournait sur lui-même alors qu’il était encerclé par les quatre agents. Il avait peur lui aussi.

-Arrêtez, je n’ai rien fait.

Il leva les mains, comme il l’avait fait quand il avait été surpris par l’agent Fox Mulder. A mesure qu’il tournait, chacun des quatre visages lui paraissait de plus en plus menaçant. Mulder ? Scully ? James ? Lowry ? Qui de ces quatre personnes allait le tuer. Il en eut des frissons qui remontèrent le long de son dos.

Au bout de quelques secondes de pression intense, il craqua. Il s’effondra littéralement sur lui-même, à genoux, sur le sol de cette maison maudite. Il se mit à pleurer à chaude larmes et à sangloter. Il avait trop peur de mourir et c’était la première fois de sa courte vie.

-C’est vrai que j’ai un peu exagéré et truqué certaines de mes émissions mais je ne mérite pas la mort pour ça ! S’il vous plait, ne me tuez pas !

Mais le bruit des balles se mit à retentir au dessus de lui.

Lowry, quant-à lui, essayait de dire à la Shérif James qu’il l’aimait depuis plusieurs années, mais sa bouche était comme bloquée, rien n’arrivait à sortir. On aurait dit qu’il portait un bâillon invisible. Mais soudain, son courage surpassa sa peur et les mots sortirent de sa bouche.

-Je t’aime ! Lui dit-il simplement.

Il venait d’annoncer son amour à sa supérieure qui le menaçait de son arme de service, dans un endroit des plus lugubre, alors qu’il s’imaginait seul avec elle et qu’il avait totalement occulté la présence des autres otages.
La Shérif James, elle, voyait son jeune adjoint en train de la menacer.

-Vous appartenez au passé ! Prétendait-il. Il est temps de vous rayer du temps présent.

Elle était persuadée que le jeune homme voulait la supprimer pour prendre sa place.

Elle dégaina son arme, réellement.

-Si tu continues de me braquer, Brian, je vais être obligé de me défendre.

Mais le Brian Lowry de ses cauchemars continuait de la viser et tira sur elle à plusieurs reprises. Pour se défendre, elle tira sur son adjoint, une balle dans le ventre. Il s’écroula, en sang, et toutes les visions cessèrent.

Scully, Mulder, James et Wilson se découvrirent en train de se braquer les uns les autres, sauf Wilson qui n’était pas armé. Soudain, la Shérif découvrit son jeune adjoint sur le sol, une balle dans le corps et comme elle était juste en face de lui, elle en déduisit que c’était elle qui avait tiré cette balle meurtrière. Elle s’approcha et s’agenouilla juste à côté de lui, lui soulevant la tête, sous les yeux de Wilson et des agents Mulder et Scully.

-Pourtant, je t’aime ! Trouva-t-il la force d’articuler avant d’expirer.

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Message  Humbug Ven 19 Juin 2015 - 17:43



Chapitre 10 « The Wall »





5h45

-Qu’est-ce qui s’est passé ? Demanda Scully.
-Il me menaçait. Il m’a tiré dessus.

La Shérif, si massive paraissait à cet instant des plus vulnérable. Elle était tremblante et comme, en transe.
Son adjoint, Brian Lowry, était mort dans cette maison hantée par l’esprit du sorcier satanique Everett Tyler.

-L’agent Scully, aussi, m’a tiré dessus ! Dit Mulder.
-Mulder ? Tu délires complètement ! C’est toi qui m’a menacé et tiré dessus plusieurs fois. Je n’arrive d’ailleurs pas à m’expliquer pourquoi aucune de tes balles ne m’a touché.
-Scully, comment as tu pu croire que… ?
-Attendez, attendez ! Les coupa Wilson. Moi, jusqu’à il y a 2 minutes, j’étais persuadés que vous m’encercliez tous et que vous me preniez pour cible.
-Des visions ! Dit Mulder. C’était des hallucinations provoquées par l’entité qui règne sur cette maison.
-Everett Tyler ? Demanda Wilson.
-Ou son esprit. Précisa Mulder.
Scully se retourna soudain vers la Shérif aux yeux rougit et toujours au côté de son adjoint défunt.
-Vous saviez qu’il vous aimait ?

La grande C.J James renifla.

-Je me doutais qu’il ressentait une attirance. Mais il était si jeune. J’ai pris ça pour une passade, ou de l’admiration. Mais en tout cas, je n’aurais jamais imaginé que ce qu’il ressentait, c’était véritablement de l’amour. Une chose est sûre, j’ai sous-estimé ses sentiments. C’était un brave garçon, droit et dévoué. Il me manquera beaucoup. J’irai annoncer à ses parents ce qu’il s’est passé ici.
Ses yeux s’embuèrent de larmes.

-Vous pensez qu’ils vous croiront ?
-Peu importe. Après ça, je ne peux plus rester Shérif. Pas plus dans ce Comté qu’ailleurs. J’ai exécuté mon adjoint. Je mérite de finir mes jours en prison.
-Mais vous n’êtes pas responsable ! S’insurgea Scully. Vous avez été victime d’hallucinations, comme nous tous, et très certainement provoquées par des spores neurotoxiques. Quand on sera sorti d’ici, on fera analyser toute la maison et je témoignerai en vôtre faveur.

Cette tragédie avait un peu réconcilié les deux femmes. Elles avaient toujours un différent inconciliable sur les causes de ce qu’ils étaient entrain de vivre, mais cela ne les empêchait pas de comprendre mutuellement leurs points de vue.

-Merci, agent Scully mais cela ne servirai à rien. J’ai l’intention d’assumer les conséquences de mon geste.

La docteur n’insista pas.

-Il faut vraiment qu’on sorte d’ici avant que quelqu’un d’autre ne soit blessé ou pire ! Hurla Jason Wilson.
-Comment ? Demanda la Shérif.
-Puisque cette maison ne semble pas soumise aux lois traditionnelles de la physique, on va retourner cela contre elle.
-Comment ? Demanda Fox Mulder comme un écho.
-Grâce au spectromètre. Il faut qu’on créé un vortex qui nous propulse en dehors de cette baraque du diable.

Scully était interloquée.

-Vous comptez créer l’illusion « réelle » d’un couloir qui sortirait de cette maison de la même manière que cet endroit nous fait croire à toutes ces choses ?
-C’est ça !

Tout à coup, le grand mur qui se trouvait face à eux, sur la gauche de l’entrée, se mis à faire des bruits étranges, interrompant leur réflexion qui visait à trouver une solution pour sortir de cet enfer.

Cela ressemblait à des bruits de craquements d’os. Et visiblement, quelqu’un faisait craquer tout un squelette.
Le mur se mis à bouger, à onduler.

Une bosse se mis en sortir distinctement, grossissant de plus en plus. Puis d’autres bosses plus petites émergèrent à leur tour, en dessous de la première. Au bout d’une minute environ, les quatre survivants purent distinguer un visage horrible et grimaçant, celui de la folie, celui de la terreur et de leurs tourments, celui d’Everett Tyler.

-Vous allez tous mourir, ici et ce soir ! Prononça la voix caverneuse du visage sorti du mur. Vous êtes à ma merci !
-Non ! Hurla Wilson.
-Là ça devient du pur délire. Je n’avais jamais vu ça ! Dit Mulder. Tu penses toujours à un magicien, Scully ?
-Nous sommes peut-être toujours sous l’influence toxique des champignons ! Hasarda-t-elle.
-Ce n’est plus une illusion, agent Scully ! Dit la Shérif en regardant le corps de son jeune adjoint sur le sol. Là, c’est la réalité.
-Mais c’est impossible ! Protesta Scully.
-Parce que la science ne peut pas le prouver ? Tout n’est pas forcément régi par la science, il faudra vous y faire !

L’agent Spéciale repensa alors à une phrase similaire que lui avait dit sa sœur Mélissa lors de la dernière soirée qu’elles avaient passée ensemble, avant sa disparition dans un endroit inconnu.

Soudain, dans le halo de sa torche au xénon, Mulder repéra des chiroptères qui recouvraient les murs. Il fit un tour sur lui-même et découvris que tous les murs du rez-de-chaussée étaient recouverts de ces petites bestioles.

-Des chauves-souris !!! Hurla-t-il.



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Message  Humbug Ven 19 Juin 2015 - 18:00



Chapitre 11 « Libérés »





6h40

-Je suis sûr que c’est le sorcier qui met cette vision dans nos têtes. Ces chauves-souris n’existent pas. Hurla également le jeune animateur et pseudo chasseur de fantômes.

Ce fut au tour de la Shérif de hurler.

-Il faut qu’on sorte d’ici ! Sinon on va tous y rester !

L’hystérie les gagnait un à un.

Everett Tyler était entrain de remporter la partie du jeu auquel il se livrait contre ses malheureuses victimes prisonnières.

-La mort, la mort, la mort…Répétait, sans interruption, le visage du sorcier qui était sorti du mur.
-Alors ? Qu’est ce que vous comptez faire avec vôtre spectromètre ? Demanda Mulder.

Le jeune homme regarda sa petite machine portable et identifia que la porte se trouvait sur le mur à droite du visage mural.

Il se mit juste en face.

-Elle est là ! Dit-il.
-Quoi ? demanda Dana Scully.
-La porte est là, juste en face !
-Derrières les chauves-souris ? Interrogea la Shérif.
-Non ! Répondit Mulder. Au milieu d’elles.

La femme de loi ne comprenait pas.

-Elles n’existent pas. C’est Tyler qui projette toutes ces choses. C’est lui qui règne sur sa maison et c’est son esprit qui vit dans ces mûrs. Il nous tourmente pour que nous nous entretuions. Je pense qu’il n’a pas le pouvoir de nous tuer mais il peut influer sur l’apparence de cette maison, juste à nos yeux. Il nous montre ces visions d’horreurs pour qu’on se suicide ou se tirent dessus, les uns les autres. Ou alors, tout ce qu’il veut, c’est jouer avec nous comme avec des poupées, pour nous rendre dingue.

Une larme coula sur la joue de la grande et massive Shérif quand elle entendit les paroles de Mulder.

-On doit sortir ! Maintenant !

Elle fit une dernière caresse sur la joue de sa victime et se releva.

-Qu’est ce qu’on doit faire ? Demanda-t-elle à Wilson.
-Je ne sais pas trop. Je suppose qu’il faut juste qu’on fonce à toute vitesse, juste en face de nous. L’agent Mulder va enfoncer la porte à coup d’épaule pendant que je récite le « Nôtre Père ». Cette prière affaibli les forces sataniques. Si vous voulez le réciter aussi vous pouvez le faire. Ça amplifiera son effet. Ça décuplera sa puissance de destruction. L’essentiel, c’est d’y croire réellement. Ensuite, Vous n’aurez qu’à suivre l’agent Mulder en tenant la main de l’agent Scully.

La docteur en médecine se dit intérieurement que même si elle ne croyait pas en la magie ni dans la sorcellerie, en tant que catholique, elle réciterait quand même cette prière, à voix basse.

-N’oubliez surtout pas que tout ce que vous voyez n’existe pas ! Tenu à préciser Mulder.

Wilson pouvait voir la porte sur le petit écran de son spectromètre.

Mais l’esprit surpuissant d’Everett Tyler n’avait pas l’intention de les laisser sortir aussi facilement. S’il avait projeté toutes ces visions d’horreur, ce n’était pas pour les laisser s’enfuir par la porte.

Il s’énerva et cela se vit sur les traits crispés qui avaient gagnés le géant visage mural.

-NOOOOON !!!!!!!!!! Vous restez à moi ! Lança solennellement la voix gutturale.

Soudain, Jason Wilson était comme figé. Il était prisonnier de son propre corps et ne pouvait plus bouger.

-Allez-y, agent Mulder ! Réussi-t-il à articuler, même si il ressentait une importante gêne au niveau de la gorge, comme si quelqu’un tentait de l’étrangler. Il essayait de réciter la prière qui devait affaiblir l’esprit néfaste et maudit du sorcier mais les mots avaient beaucoup de mal à sortir de sa gorge compressée par la puissance satanique.

-Nôtre Père…Qui êtes aux Cieux. Que ton nom soit sanctifié. Que ton règne arrive…

La Shérif James l’imita et récita elle aussi la prière.

L’agent special regarda l’animateur, les yeux empli par la compassion. Il prit une grande inspiration et se mis à courir tout droit, l’épaule droite en avant. Il défonça la porte et un rai de lumière apparu juste en face de Scully et James. L’agent du FBI pris la Shérif par la main pendant que Jason Wilson avait la trachée de plus en plus obstrué et qu’il avait d’avantage de mal à réciter. Les deux femmes se mirent à courir et il ne leur manquait que deux mètres avant de sortir quand il rendit son dernier souffle.

La puissante litanie revenait en boucle dans les bouches des deux femmes.

Tyler était fou furieux que ses prisonniers sortent et rassembla toutes ses forces pour faire payer de sa vie celui qui avait trouvé la solution pour enfin s’extraire de ce piège mortel : Ne rien croire de ce qu’ils voyaient et réciter une Sainte Prière.

Main dans la main, les femmes de loi franchirent la porte ensemble et virent le dos de Fox Mulder une vingtaine de mètre plus loin.

Pendant toute la course, Scully avait récité la prière, tout simplement parce que c’était sa foi. C.J James quant-à elle, allait à la messe tous les dimanches et c’était donc plus que naturelle pour elle.

Ils étaient tous les trois sains et sauf et avaient enfin échappé à la maison du diable, après une longue nuit d’horreur et de terreur.

Jason Wilson ne les avait pas suivis. Il était mort pas la puissance de l’esprit d’Everett Tyler. Finalement le sorcier était assez puissant pour tuer quelqu’un. Le chasseur de fantômes fut son unique victime directe en tant qu’édifice et son dernier martyr en tant que monstre satanique.

Tout à coup, un bruit retentit derrière eux. Ils se retournèrent et la maison avait disparue.

En réussissant à s’évader du traquenard hallucinatoire du mentor de Charles Manson, et surtout grâce à la récitation répétée du « Nôtre Père » par Jason Wilson, C.J James et Dana Scully, ils avaient brisés le sortilège et par la même toute sa puissance. Personne ne devait sortir contre sa volonté sinon la maison et donc le sorcier n’avait plus de raison de vivre ni d’exister. La Sainte prière l’avait affaibli et leur sortie l’avait achevé. Elle disparu donc pour ne laisser place qu’à un terrain vague, sur lequel se trouvait ses deux victimes de cette nuit : le Deputy Brian Lowry et le jeune animateur Jason Wilson.



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Message  Humbug Ven 19 Juin 2015 - 18:10



Chapitre 12 « …’Til Dawn »





7h05

-Au mon Dieu ! Hurla la Shérif en voyant le cadavre de son adjoint.

Mulder et Scully, furent, quant-à eux attirés par le corps du jeune Jason Wilson, un inconnu dont ils ne savaient rien.
La Shérif James n’avait aucune idée de la raison qui avait poussé Brian Lowry au milieu de ce terrain vague ni pourquoi il avait du sang sur le devant de sa chemise.

Blackout total. Amnésie. Elle vit les agents Mulder et Scully se rendre près du corps de la deuxième victime et se rappelait pourquoi ils étaient venus de Washington, mais son dernier souvenir remontait à la veille au soir, au moment où elle avait franchit le seuil de la maison maudite avec son adjoint Brian Lowry et les deux agents speciaux du FBI.

A présent, le soleil était à l’Est, face à elle et non plus derrière elle. Elle comprit donc, malgré sa confusion due à la mort de son Deputy, que toute une nuit, au minimum, venait de s’écouler. Toute une nuit dont elle avait absolument tout oublié. Comment son adjoint était mort ? Qui l’avait tué ? Elle ignorait que c’était elle la responsable mais elle allait bientôt l’apprendre grâce à l’analyse balistique.

Mulder et Scully étaient quant-à eux aux côtés du jeune inconnu qui portait des lunettes de vision nocturne relevées. Pourquoi portait-il ce genre d’équipement. Soudain Scully se dit qu’il devait être dans la maison avec eux car elle se rappela que la Shérif leur avait demandé d’emporter des lampes torches, la compagnie d’électricité ayant coupé le courant dans la maison.

-Qui est ce jeune homme, Mulder ?
-Je n’en sais rien Scully. Je ne sais même pas ce qu’on fait ici, dans ce coin perdu.
-Quelle est la dernière chose dont tu te rappelles ?
-On est venu à Lakeside, près de San Diego en Californie pour enquêter dans une maison soit disant hantée. Une maison où il y a eu une sorte de sorcier qui a disparu en 1969 et où une mère de famille a tué son mari il y a quelques jours. On a rencontré le Shérif local qui est une femme et qui est juste là-bas. Ajouta-t-il en la désignant du menton. Il y avait aussi son adjoint mais je crois que c’est la personne qui est étendue juste à côté d’elle. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. On est arrivé au soleil couchant et là, le soleil se lève. Mon dernier souvenir c’est quand on est entrée dans la maison avec nos torches. Elle est où, d’ailleurs, la maison en question ? Il n’y a rien ici. Bon sang, qu’est ce qu’on fait là ?
-Je n’en sais strictement rien, Mulder.
-Alors de quoi tu te rappelles ?

Scully était perdue.

-De la même chose que toi. Après avoir franchit la porte de la maison, c’est le néant. Elle existait cette maison, j’en suis sûre. C’est peut-être un ictus amnésique ?
-Scully, nous avons perdu toute une nuit de mémoire. Il me semble que l’ictus amnésique est une perte de mémoire relativement brève et concernant principalement les personnes âgées. Là, nous parlons d’environ douze heures. Lors ne nôtre première affaire ensemble, dans l’Oregon, nous avions perdu neuf minutes, mais là, il s’agit d’une nuit toute entière. Totalement effacée !
-C’est peut-être un syndrome de Korsakoff ou même une drogue quelconque qu’on nous aurait fait absorbé.
-Nous n’avons rien bu ni rien mangé depuis nôtre arrivée, Scully. Et le syndrome de Korsakoff concerne les alcooliques. J’ai beau avoir beaucoup de défauts mais je ne pense que l’abus d’alcool en fasse partie. Nos souvenirs ont bel et bien disparus. Et nous n’avons pas perdu que cela. Où est passé cette foutue maison ?
-Et qui est ce garçon étendu là ? Comment le Shérif adjoint est-il mort ?
-J’ai bien l’impression que nous n’aurons jamais de réponse claire à ces questions. Je crois que je vais retourner voir le docteur Heinz Werber pour qu’il me replonge en état de régression hypnotique.
-C’est de cette manière que tu comptes retrouver la mémoire ?
-Pourquoi pas, ça m’a bien aidé une fois.
-Ce ne sont peut-être pas de vrais souvenirs que tu as retrouvé mais des choses que ton esprit a fabriqué. Mais rassures-toi, les souvenirs finissent toujours par revenir. Il y a eu des tas de témoignages d’amnésiques qui vont dans ce sens.
-Je suppose que toi, tu vas privilégier cette approche naturelle.

Mulder réfléchit un instant.

-Finalement, je ne sais même pas si j’ai envie de savoir ce qu’il s’est passé exactement cette nuit.
-Mulder, là tu m’étonnes !
-Je sais ! Je suis plein de surprises. Je pense que l’enquête et les autopsies vont démêler pas mal de choses et apporter quelques réponses. Pour une fois, c’est moi qui privilégie l’approche classique. Mais, pour l’instant, aidons la Shérif à transporter ces malheureux à la morgue du comté. Je vais dire à la Shérif James qu’elle nous tienne au courant si elle découvre quelque chose sur les évènements de cette nuit.
-Bien.
-Après, tout ce que je veux c’est rentrer chez moi. Je ne sais pas trop pourquoi mais je ne me sens pas bien, bizarre.

Scully était dans le même état que son partenaire. Elle se sentait vaseuse comme si elle venait d’être hypnotisée et qu’elle avait un mal fou à sortir de sa torpeur.





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Message  Humbug Ven 19 Juin 2015 - 18:23


Chapitre 13 « Home Sweet Home »





Appartement de Fox Mulder – Alexandria - Virginie
Mercredi 8 Juillet 1992 - 19h04

Dans l’avion pour Washington, les deux collègues ne s’étaient pas adressé la parole une seule fois. Ils n’avaient même pas ouvert la bouche, pas même pour demander une boisson à l’hôtesse. Ils étaient toujours plongés dans cet espèce d’état second dans lequel on se trouve lorsque l’on est malade où que l’on vient juste de se réveiller d’un sommeil paradoxal.

L’agent Mulder était rentré chez lui et avait ouvert un journal où il consignait certains faits et certaines pensées qui ne rentraient pas dans le cadre officiel de ses rapports pour le bureau. Il s’empara d’un stylo-plume et écrivit sur les pages blanches du petit cahier.

« La Shérif James, du comté de San Diego, l’agent Scully et moi-même n’avons, sans même savoir pourquoi, plus aucun souvenir de la nuit du 7 au 8 juillet 1992. Nous espérons retrouver nôtre mémoire un jour. D’après l’agent Scully, celle-ci peut revenir très peu de temps après ou cela peut prendre plusieurs années, ça peut être soudain ou graduel, voir même après un choc à la tête. J’irai consulter à nouveau le docteur Heinz Werber, l’homme qui m’a fait resurgir les souvenirs de la nuit où ma sœur Samantha a disparue, si jamais j’étais victime d’une nouvelle amnésie et seulement si cela me permet de faire avancer l’affaire de son enlèvement.

Comme nous n’avons aucun souvenir de cette fameuse nuit, j’ai bien l’intention de faire de plus amples recherches sur l’histoire d’Everett Tyler. Le Shérif James nous a informé, l’agent Scully et moi, alors que nous étions à la morgue du comté, qu’elle nous avait volontairement caché une information sur le premier propriétaire de la maison. Cet homme que certains prétendaient sorcier aurait non seulement rencontré Charles Manson en 1965, mais il aurait aussi été le disciple d’Anton Lavey, l’auteur de « La Bible Satanique », à San Francisco en 1964, soit deux ans avant que ce dernier ne fonde son Eglise de Satan. Ces faits n’ont pas encore pu être authentifiés à ce jour.
J’aimerai aussi beaucoup rencontrer Stella Benton mais je doute en obtenir l’autorisation un jour. Son affaire étant classée et ayant été déclarée irresponsable de ses actes, elle ne constitue absolument pas une priorité pour le bureau, ce qui est très dommage car son témoignage aurait peut-être permis d’en savoir un petit peu plus sur ce qui s’est passé pour nous cette fameuse nuit dans la maison de Lakeside.

Mais je ne perds pas espoir. Une chose est sûre, je veux y croire. »

Il alla s’allonger dans son canapé, s’empara de sa télécommande et zappa frénétiquement, quelques millièmes de secondes lui suffisant à évaluer si le programme en valait la peine où non. Il arrêta d’appuyer lorsqu’il tomba sur une énième rediffusion de « Plan 9 from outer space », le nanard d’Ed Wood, mais aussi ce qui se trouvait être, malgré tout, son film préféré. Pour son coté bricolé et sa profonde générosité, il adorait ce film malgré ses défauts de conception évidents. Après le film, comme il ne dormait toujours pas, il continua de changer de chaine et vers la fin du classement, sur une toute petite chaine du câble et en raison de l’heure, à présent avancée, il tomba sur un film pornographique. Il arrêta à nouveau de zapper, intéressé par le contenu de ce programme pour adulte.

L’agent Scully, elle, avait eu une soirée bien différente de celle de son partenaire.

Elle était rentrée, éreintée et s’était faite coulé un bon bain chaud avec de la mousse. Elle avait pris un cd dans sa collection et avait placé la galette argentée et brillante dans un lecteur portable qui faisait aussi radiocassette. Elle emmena le lecteur cd portable dans sa salle de bain en le portant par la poignée et le posa sur un meuble. Elle se déshabilla et plia soigneusement ses affaires. Elle était nue lorsque son bain très chaud et plein de mousse était enfin prêt. Elle appuya sur « play » et se glissa dans la baignoire. Elle s’assit tout d’abord dans l’eau puis s’allongea de tout son long, relaxée. Enfin. Ses pieds sortaient de l’eau et étaient posés de chaque coté du robinet. La musique du cd retenti dans sa salle de bain et l’écho naturel de la pièce donnait à la musique une acoustique très agréable. Il s’agissait de la chanson « The sound of silence » de Simon & Garfunkel. Ses yeux se fermèrent. Elle se prélassait et se délassait en écoutant les paroles et la musique de cet authentique chef d’œuvre des 60’s.

Hello, darkness my old friend (Bonsoir ténèbres, mon vieil ami)
I've come to talk with you again (Je suis venu discuter encore une fois avec toi)
Because a vision softly creeping (Car une vision s’insinuant doucement en moi)
Left its seeds while I was sleeping (A semé ses graines durant mon sommeil)
And the vision that was planted in my brain (Et la vision qui fut planté dans mon cerveau)
Still remains (Demeure encore)
Within the sound of silence. (A l’intérieur, le son du silence)

In restless dreams i walked alone (Dans mes rêves agités, j’arpentais seul)
Narrow streets of cobblestone, (Des rues étroites et pavées)
'Neath the halo of a street lamp (Sous le halo d’un reverbère)
I turned my collar to the cold and damp (Je tournais mon col à cause du froid et de l’humidité)
When my eyes were stabbed by the flash of a neon light (Lorsque mes yeux furent éblouis par l’éclat de la lumière d’un neon)
That split the night (Qui déchira la nuit)
And touched the sound of silence. (Et atteignit le son du silence)

And in the naked light I saw (Et dans cette lumière pure je vis)
Ten thousand people, maybe more (Dix mille personnes, peut-être plus)
People talking without speaking (Des personnes qui discutaient sans parler)
People hearing without listening (Des personnes qui entendaient sans écouter)
People writing songs that voices never share (Des personnes qui écrivaient des chansons qu’aucune voix n’avait jamais partager)
And no one dared (Et personne n’osa)
Disturb the sound of silence. (Déranger le son du silence)

"Fools," said I, "You do not know (Idiots, dis-je, vous ignorez)
Silence like a cancer grows. (Que le silence, tel un cancer, évolue)
Hear my words that I might teach you, (Entendez mes paroles que je puisse vous apprendre)
Take my arms that I might reach you." (Prenez mes bras que je puisse vous atteindre)
But my words like silent raindrops fell, (Mais mes paroles tombèrent telles des gouttes de pluie silencieuses)
And echoed (Et résonnèrent)
In the wells of silence (Dans les puits du silence)

And the people bowed and prayed (Et ces personnes s’inclinaient et priaient)
To the neon god they made (Autour du dieu de néon qu’ils avaient créé)
And the sign flashed out a warning, (Et le panneau étincela ses avertissements)
In the words that it was forming. (A travers les mots qu’il avait formés)
And the signs said the words of the prophets (Et le signe dit : les mots des prophètes)
Are written on the subway walls (Sont écrits sur les mûrs des souterrains)
And tenement halls. (Et des halles d’immeubles)
And whisper'd in the sounds of silence (Et murmurés à travers le son du silence)




Au milieu de la nuit, l’agent Mulder se réveilla moite et en sueur, en dressant le haut de son corps, à la perpendiculaire de son canapé. Il venait de faire un horrible cauchemar. Des bestioles par milliers et un mur qui parlait. Cela lui arrivait rarement mais ce rêve là était particulièrement « réel ». Il se rendit compte que c’était toujours un film X qui s’affichait sur l’écran de son téléviseur et l’éteignit. Il n’était plus du tout dans cette ambiance là.

Il avait l’envie irrépressible d’appeler Scully pour savoir comment elle allait. Il s’inquiétait tout simplement pour elle et il avait, plus que tout, besoin de savoir. Il tendit le bras et approcha la main du combiné téléphonique mais soudain, il remarqua l’heure plus que tardive sur le réveil à affichage digital. Il replia son bras car il ne pouvait décemment pas la déranger en plein milieu de la nuit à cause d’un cauchemar qu’il venait de faire. Il renonça et se rallongea en espérant se rendormir au plus vite. Il ignorait à ce moment là que, chez elle, à Georgetown, Scully avait elle aussi été réveillée par le même cauchemar. Leurs souvenirs de cette nuit éprouvante refaisaient surfaces dans leur mémoire et dans leur subconscient sous forme de rêves effrayants. Elle avait eu le même réflexe que lui, tendre le bras vers le téléphone en pensant appeler son partenaire puis renoncer en voyant l’heure indécente. Elle était couchée sur le côté et fixait, les yeux légèrement écarquillés, le mûr de sa chambre en espérant que l’extrême fatigue réussirait à la faire s’endormir une nouvelle fois avant le levé du jour. Elle priait également pour que, cette fois, elle fasse de doux et jolis rêves au lieu des affreux cauchemars qui avaient écourtés sa nuit et dont elle ignorait qu’ils étaient en fait des souvenirs latents de sa nuit dans la maison de Lakeside. Ce qu’elle ignorait également, c’était qu’ils risquaient de la tourmenter exactement de la même manière que l’esprit d’Everett Tyler avait hanté sa sinistre maison durant des décennies.

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