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Missing Files 02 Foo Fighters

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Missing  Files 02 Foo Fighters Empty Missing Files 02 Foo Fighters

Message  Humbug Jeu 1 Jan 2015 - 8:49

Titre : Missing Files 02 Foo Fighters

Auteur : Humbug

Avertissement : R (c'est quand même un peu violent ; celui là comporte un chapitre vraiment très dur)

Catégorie : X

ship : =

Résumé : Il existe une "faille temporelle" dans la chronologie de la série X-Files. L’épisode pilot se déroule début Mars 1992 alors que l’épisode "Squeeze" (Compressions) se passe en 1993 vu que Tooms tue tous les 30 ans & que ses précédents forfaits remontent à 1963 & 1933. Entre les deux, l'épisode "Deep Throat" (Gorge Profonde), uniquement. Si l'on admet que "Squeeze" se déroule début 1993 et "Deep Throat" en décembre 1992, cela nous laisse environ 8 mois, les 8 premiers mois d’enquêtes de Mulder & Scully passés sous silence par Chris Carter & son équipe. Durant ces 8 mois, Mulder & Scully ont été confrontés à 13 enquêtes (inédites) particulièrement difficiles : voici ces "enquêtes perdues", ces "Missing Files".



Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas.

Missing  Files 02 Foo Fighters 15021313

Missing  Files 02 Foo Fighters 15021315

Missing  Files 02 Foo Fighters 2a10



MISSING FILES





Episode 2




«Foo Fighters»









Chapitre 1 «Mike & Bridget»




Skidaway Island State Park – Près de Savannah - Georgie
Jeudi 23 Avril 1992 - 22h27

La lumière bleutée de la lune en croissant éclairait les dunes du Park. Le ciel était clair, sans nuage. Le flux et le reflux des vagues était presque le seul bruit environnant. La blanche écume s’écrasait sur le sable fin et les palmiers subissaient les assauts répétés d’un vent soutenu.

Dans une clairière du parc, à moins de deux cents mètres de la plage, une demi-douzaine de tentes à deux places étaient disposées autour d’un feu de camp. Il y avait des adolescents qui tentaient de se réchauffer à la chaleur du feu crépitant tout en écoutant leur accompagnateur John jouer de la guitare acoustique et chanter une chanson du groupe U2 « With or without you » d’une voix très légèrement éraillée. Cette chanson d’amour avait fini de rapprocher certains jeunes gens qui se collaient, tout autant pour se réchauffer que pour se câliner.

-Vous voulez que je vous joue autre chose ? Demanda John à son auditoire une fois les derniers accords plaqués et les ultimes paroles chantées.

Certaines adolescentes ainsi que Klara, l’autre accompagnatrice n’avaient d’yeux que pour lui. Il n’était pas vraiment beau, mais possédait ce charme typique des baroudeurs que les jeunes filles ne pouvaient pas s’empêcher de trouver sexy. Ses cheveux bruns étaient longs, ondulés et sales. Il avait une barbe de deux semaines et ses yeux étaient plus noirs qu’une nuit sans lune. Il portait un jean troué, un T-shirt blanc et une large chemise de bucheron à carreaux rouges et noirs. Autour du cou, il arborait une étoile de David pour rappeler sa confession même si sa pratique de la religion était loin d’être assidue. Klara n’était pas du tout du même milieu. Elle venait d’une famille aisée et protestante, avait été cheerleader au lycée et avait choisi d’aider les jeunes en difficultés au grand dam de ses parents, qui auraient largement préféré qu’elle soit avocate ou même dentiste. Elle était blonde avec les cheveux raides et coiffée d’un carré long. Ses yeux étaient d’un bleu très profond. Son visage était ovale et ses lèvres ultra-pulpeuses, tellement gonflées qu’elles semblaient prêtes à éclater. Sa poitrine était aussi opulente que sa bouche, naturellement. Elle se savait jolie car elle avait depuis longtemps décrypté les regards intéressés de garçons mais sa timidité l’empêchait d’en jouer. Elle avait eu un petit copain au lycée, le running back de l’équipe de football mais leur histoire s’était terminée peu de temps après leur diplôme. Nul doute qu’il se passerait quelque chose entre elle et John d’ici la fin du séjour.

Cela faisait quatre nuits que ce groupe campait au Skidaway Island State Park, un espace arboré qui accueillait campeurs et randonneurs de tous horizons, y compris des touristes étrangers, dans un cadre idyllique.

Le groupe devait encore rester là deux nuits supplémentaires. Il s’agissait de mettre au vert des adolescents en difficultés, voire en rupture avec leur famille. L’association « For Family » avait proposé ce séjour d’une semaine en pleine nature pour que ces jeunes souffrant d’un certain mal-être puissent sortir un peu de leur amer quotidien.

Soudain, un adolescent dont le regard s’était perdu au loin, vers la lisière du bois, remarqua un cerf qui fut attiré par la lumière du feu. Leurs regards se croisèrent l’espace d’une seconde, du moins c’est ce qu’il sembla au jeune homme car l’animal fit demi-tour immédiatement après avoir relevé la tête.


-Life on Mars ! Répondit Dianna à la question de John.

Le moniteur leva les yeux au ciel, l’air songeur.

-Humm, David Bowie ? Excellent choix mademoiselle, mais je trouve celle-ci un peu trop commerciale à mon gout. Si tu aimes Bowie, tu vas adorer celle-là. C’était la Face B du disque « Life on Mars ? ».

Le guitariste commença à gratter son instrument et Klara reconnue la mélodie de « The man who sold the world ». Les ados, eux, ne connaissaient pas cette chanson. John se mit à chanter.

We passed upon the stair, (Nous passions sur les escaliers)
We spoke of was and when (Nous parlions de quand et d’où)
Although I wasn't there, (Bien que je n’étais pas là-bas)
He said I was his friend (Il disait que j’étais son ami)
Which came as some surprise (Ce qui vint comme une surprise)
I spoke into his eyes (Je lui parlais droit dans les yeux)
I thought you died alone, (Je pensais que tu étais mort seul)
A long long time ago (Il y a très très longtemps)

Oh no, not me (Oh non, pas moi)
I  never lost control  (Je n’ai jamais perdu le contrôle)
You're face to face (Tu es face à face)
With The Man Who Sold The World (Avec l’homme qui a vendu le monde)



Les sentiments de Klara pour John décuplèrent et ses yeux ressemblaient à présent au brasier qui les séparait.

Au même moment, Mike lui, n’avait d’yeux que pour Bridget. Ils s’étaient déjà rencontrés au lycée mais n’étaient pas sortis ensemble à ce moment là. C’était l’ambiance naturelle et boisée du parc qui les avait rapprochés. Leur histoire n’avait que quelques jours mais ils étaient déjà fous amoureux l’un de l’autre. Mike était un grand jeune homme de dix-sept ans, châtain aux yeux verts. Il faisait plutôt partie de la bande des intellos que des sportifs mais il n’était pas tourné en ridicule par les gens populaires du lycée comme ses camarades. Comme il n’avait pas de lunettes et qu’il n’était ni gros ni moche, les gros costauds le laissaient relativement tranquille. En fait il avait un physique ordinaire. Bridget était grande et très mince, ses cheveux noirs corbeaux et ses vêtements tout aussi sombres trahissaient son affection pour les musiques sombres et plus particulièrement le groupe « Paradise Lost » dont l’album « Gothic » était son disque de chevet ainsi que pour les livres de Stephen King dont elle avait dévoré chaque page. Le jour du bal de promo, elle avait beaucoup pensé à « Carrie » mais il ne lui était rien arrivé d’aussi tragique, fort heureusement. Elle avait eu le coup de foudre pour Mike dès qu’elle l’avait vu mais n’avait jamais osé l’aborder, elle était beaucoup trop timide pour ça. Puis, lorsqu’elle vit qu’ils se trouvaient tous les deux dans ce groupe de l’association, elle se dit que c’était le moment ou jamais de se déclarer. Suite à cela, Mike l’avait embrassé et ils ne s’étaient plus quittés.

La chanson de David Bowie emballait l’auditoire de John mais indifférait les deux amoureux. Mike regarda Bridget dans le fond des yeux, se pencha vers son oreille et murmura.

-Tu veux qu’on aille sur la plage ?

L’adolescente lui sourit pour approuver. Ils se levèrent discrètement et personne ne remarqua leur manœuvre. Ils sortirent de la clairière main dans la main, d’un pas rapide. A présent, le feu ne les éclairait plus et ils se retrouvèrent dans le noir en plein milieu du bois. Heureusement, la plage n’était plus qu’à une vingtaine de mètres et la lune leur servit à nouveau de réverbère. Leurs baskets s’enfonçaient dans le sable mais rien ne pouvait les empêcher d’avancer, vers la dune la plus haute. Ils continuaient de grimper jusqu’au sommet de cette colline de sable, toujours main dans la main sans même remarquer les crabes violonistes qui se trouvaient là. Tout en haut, ils s’assirent ensemble et regardaient les vagues s’écraser sur la cote, à leurs pieds. Ils s’embrasèrent longuement en léchant leurs langues respectives, bercés par le clapotis des vagues.

Soudain, l’adolescent remarqua du coin de l’œil une lumière qui venait de la gauche, au loin dans le ciel. Il retira sa bouche de celle de Bridget.

-Tu crois qu’on prendra un avion comme ça nous aussi, un jour, pour aller à Paris ?

-J’aimerai tellement. Répondit la jeune fille.

Ils fixèrent la lumière volante mais cette dernière s’arrêta d’avancer, comme ci elle avait remarqué que quelqu’un la regardait et que ça la gênait, du fait de sa timidité. Mike et Bridget n’en étaient pas sûrs mais il leur semblait bien que la lumière était à présent immobile. C’était impossible, pourtant, c’était bel et bien le cas, l’avion n’avançait plus. Tout à coup, la source lumineuse blanchâtre changea de trajectoire selon un angle de 90° et se dirigeait à présent droit vers les amoureux, à très grande vitesse. Elle arriva juste devant eux et s’arrêta net, dans un grand silence. Elle ressemblait à une gigantesque boule de feu. La lumière était si éclatante qu’elle aveugla les ados et ils se mirent à hurler, souffrant d’une chaleur intense.

Leurs horribles cris d’effroi résonnèrent dans la nuit, glaçant de peur les animaux alentours. Dans la clairière, John s’arrêta tout net de chanter et de jouer de la guitare. Tout le groupe avait compris qu’il venait de se passer quelque chose d’atroce.


Dernière édition par Humbug le Mer 13 Avr 2016 - 16:39, édité 13 fois

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Message  Humbug Jeu 1 Jan 2015 - 8:52

Chapitre 2 « Un cas unique »




J. Edgar Hoover Building - Siege du FBI - Washington DC
Vendredi 24 Avril 1992 – 13h04

Mulder venait juste de raccrocher le téléphone lorsque Scully entra au bureau des X-files. Quinze minutes plus tôt, elle était sortie pour aller leur chercher à déjeuner. L’agent aux cheveux cuivrés avait acheté pour elle et son partenaire deux hot dogs sauce chili à la roulotte qui se trouvait à quelques pas seulement de l’entrée du siège du FBI. Ils aimaient bien manger ces sandwichs chauds bourrés de calories et de mauvais cholestérol lorsqu’ils travaillaient dans leur bureau du sous-sol, les bons restaurants c’était pour quand ils étaient en déplacement.

-C’était qui ? Demanda la scientifique.
-Carole Bradshaw !

Dana Scully regarda son partenaire et ses yeux clairs ressemblaient à s’y méprendre à deux calots de jade. Mulder ne la laissa pas plus longtemps dans l’expectative. Il prit le hot dog qu’elle lui tendait en se léchant les babines d’avance. Son estomac se mit à grogner et ses yeux criaient famine car il n’avait rien mangé depuis la veille au soir.

-Merci ! C’est une mère de famille. Son fils et sa petite amie sont morts hier et la police locale refuse de lui laisser voir le corps. D’après elle, c’est pareil pour les parents de la jeune fille.
-Et qu’est-ce que cela a à voir avec les affaires non-classées ?
-Elle pense que si la police n’a pas donné son accord pour qu’elle voit son fils, c’est peut-être parce qu’il a été victime d’une créature !
-C’est peut-être aussi parce que le corps est trop méconnaissable. Ils ont pu être assassinés par un rôdeur qui s’en prend aux amoureux comme Richard Ramirez ou le tueur du Zodiac. Il s’est surement acharné sur eux, les a peut-être démembrés. Si ça se trouve, il a gravé des croix gammées ou des symboles sataniques sur les corps.

L’agent spécial croqua à pleine dents dans son sandwich et se délectait littéralement. Cela ne dérangeait pas le moins du monde, ni Mulder ni Scully, de parler de cadavres et de démembrement tout en mangeant, ils avaient l’habitude.

-Possible Scully. Répondit Fox Mulder avec la bouche à moitié pleine.

Scully croqua elle aussi à pleines dents dans son casse-croute et se mit un peu de sauce chili à la commissure des lèvres. Il l’essuya avec attention et elle le remercia, un peu gênée.

-C’est vraiment bon cette saleté !

Fox Mulder était au septième ciel, avec une simple saucisse et du pain.

-Je préfère une bonne entrecôte, ou même une salade, mais ça se laisse manger. Dit la rouquine.
-Plus que ça ! Ramon est vraiment le meilleur de DC pour les hot dogs ! Tu m’as commandé des oignons ?
-Non ! J’ai pensé que les haricots te suffiraient ! Répondit-elle, un peu dépitée.
-Dommage ! Et du chou ?
-Mulder ! On ne pourrait pas revenir à notre affaire ?
-Si tu veux ! Personnellement je doute qu’il s’agisse d’un rôdeur, enchaina l’ancien profiler. Tout ce que le shérif a bien voulu dire à madame Bradshaw c’est que son fils a été retrouvé mort, brulé au deuxième degré sur toute la surface du corps sur une plage de Georgie. Aucun incendie signalé aux alentours. Il faisait partie d’un groupe d’adolescents qui campait au Skidaway Park, une dizaine de jeunes de l’association « For Family ». Apparemment, les amoureux se sont isolés du reste du groupe pour aller sur la plage et les autres ont entendu des cris. Quand les autres ados et les adultes qui les accompagnaient sont arrivés sur place, il n’y avait que les deux victimes, allongées sur une dune, le corps recouverts de cloques grosses comme des pommes.

L’agent Scully, médecin et physicienne de formation était abasourdie.

-Et ta théorie c’est que… ?
-J’allais te dire « combustion humaine spontanée » mais je n’ai aucun souvenir d’avoir lu un cas multiple de CHS en pleine nature. Cette affaire parait donc inédite aux X-files et cela justifie largement que nous nous envolions demain pour Savannah.

Mulder engouffra une nouvelle bouchée et Scully l’imita. Elle mâcha quatre fois puis avala son pain et sa saucisse avant d’enchainer.

-Une fois là-bas, on fera quoi exactement ?
-J’aimerai qu’on aille voir cette Madame Bradshaw, qu’on l’interroge, puis on ira au bureau du coroner et on essayera de voir les corps. Si tu peux les autopsier, ce serait même le Nirvana !
-Le Nirvana ! Je ne savais pas que tu étais devenu bouddhiste Mulder. Tenta la physicienne, un sourire amusé aux lèvres.
-Je suis Paranormaliste, Scully. Et pratiquant en plus.

Ce trait d’humour fit sourire les deux agents.

-Il faut qu’on prenne le premier vol, ajouta Mulder, je veux être là-bas de bonne heure. Il parait que la ville de Savannah est magnifique à cette époque de l’année.
-Ne me dit pas que tu acceptes cette affaire uniquement parce que tu aimes l’architecture pré-guerre civile ?
-Non mais je n’y suis jamais allé et j’ai vraiment hâte de découvrir ces maisons typiques. Répondit l’agent avec un petit sourire.

Scully savait que Mulder exagérait. Il aimait beaucoup trop son métier d’enquêteur pour ne s’intéresser qu’à la ville où avait lieu son affaire, mais c’était sa manière à lui, ironique et pince-sans-rire, de dédramatiser son métier.


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Message  Humbug Mar 6 Jan 2015 - 18:56

Chapitre 3 « Savannah  »




Domicile des Bradshaw – Savannah - Georgie
Samedi 25 Avril 1992 – 10h13

Carole Bradshaw était assise dans un fauteuil en tissu gris, juste en face de Mulder et Scully qui avaient pris place dans un canapé du même modèle. Le salon des Bradshaw était légèrement cossu mais pas du tout prétentieux. C’était un salon classique pour une maison de la classe moyenne du sud profond des États-Unis. Beaucoup de boiseries, des tableaux représentant des paysages des environs et des photos de familles, telle était la décoration principale de la pièce. Madame Bradshaw était une femme blonde d’environ quarante-cinq ans et elle avait tout de la parfaite femme au foyer américaine, le genre de femme qui faisait des tartes aux pommes en attendant que son mari rentre du travail et que ses enfants rentrent de l’école. Elle tendit une photo de Mike qui avait été prise pour le lycée à l’agent Mulder et ce dernier la repassa à l’agent Scully après l’avoir regardée longuement.

-C’est mon fils Michael ! Tenue-t-elle à préciser. Il n’était ni très sportif, ni très populaire. Il ne collectionnait pas non plus les A en maths mais c’était un bon garçon agent Mulder. Il n’a jamais fait de mal à personne. Son petit frère Josh est dévasté. Il voit un psychologue depuis le drame. Il n’a que dix ans agent Scully.

Elle avait dit cette dernière phrase à Scully car c’était une femme et elle s’était dit qu’avec son instinct maternel elle serait plus à même de la comprendre et de l’aider.

-Et vous avez dit à mon collègue que le shérif n’a pas voulu que vous voyez le corps de votre fils ? Demanda l’agent aux yeux de jade.

Madame Bradshaw était amère.

-C’est exact. Quelle horreur ! Ils ne m’ont pas laissé voir mon petit garçon une dernière fois et le plus triste c’est que je ne sais même pas pourquoi.

Mulder se leva du canapé, autant pour se dégourdir les jambes que pour regarder les photos de famille de plus près. Il déambulait dans le salon tout en continuant la discussion.

-Vous connaissiez sa petite amie ?
-Elle s’appelait Bridget Mitchell, répondit la maman. C’est tout ce que je sais. J’ai rencontré brièvement ses parents hier et eux aussi n’ont pas eu le droit de la voir. Je ne savais même pas qu’ils sortaient ensemble. Ça devait être récent car Mike me disait tout. On était très proches lui et moi monsieur Mulder. On était tous les trois très proches, avec Josh.
-Où est leur père ? Demanda Scully.

La femme au foyer hésita.

-Il est pilote de chasse !

Au même moment Mulder tomba sur des photographies du père en uniforme ou en tenue de pilote. C’était un homme de taille moyenne au crane dégarni.

-J’imagine qu’il ne rentre pas souvent, poursuivit Scully qui savait de quoi elle parlait, elle dont le père était capitaine dans la marine.
-Il vivait sur la base de Pensacola agent Scully. Il ne rentrait qu’une fois par mois. Moi je n’ai jamais pu me résoudre à aller vivre à la base, avec toutes les autres familles de militaires. J’aime trop ma ville. C’est ici que je suis née et mes parents sont juste à côté. Je n’ai pas voulu partir et Nick a respecté mon choix. Il était adorable. Un mari peu présent mais parfait quand il était là.
-Pourquoi « vivait » ? Demanda l’enquêtrice.
-Parce qu’il n’est plus sur la base, il a été démobilisé.

Sa voix était étranglée.

-Pour quel motif ? Coupa Mulder, sans cesser de regarder les photos familiales.
-Il a eu un souci !
- Un souci ?
-Pendant une mission, agent Scully. Dépression nerveuse, à ce qu’on m’a dit. Il a craqué en plein vol. Son F-15 s’est crashé et il ne doit la vie qu’à son parachute.
-Où vit-il aujourd’hui ?
-Ici même, à Savannah. Il est interné à l’hôpital psychiatrique depuis un mois. Nous allons le voir tous les week-ends avec les enfants. Enfin…
-Votre mari est au courant pour votre fils ? Enchaina la scientifique.
-Pas encore. Pour tout vous dire, j’ai très peur de sa réaction.
-Mike s’entendait bien avec son père ?
-Oui ! Et ils s’entendaient encore très bien jusqu’à...

Madame Bradshaw n’eut pas la force de dire le mot. Pour la deuxième fois.

-Mon mari est certes diminué mais il est encore capable d’avoir une conversation normale, même si il répète souvent les mêmes choses. Il a fait beaucoup de progrès depuis deux semaines. Nick vit très mal le fait de ne plus voler mais ne vous méprenez pas, agent Mulder, ce qui compte le plus au monde pour lui, c’est sa famille. C’est pour ça que ça va être très compliqué de lui dire pour Mike.
-Mais c’est à cause de cela que Mike était dans cette association, n’est-ce pas ? interrogea Scully.
-Mike a très mal vécu l’internement de son père. C’était un peu un héros pour lui et le fait de le voir comme ça lui a fait faire des bêtises.
-De quel genre ?
-Il s’est mis à avoir des crises d’angoisse et de paranoïa. Il s’enfermait dans sa chambre et cassait tout ce qui s’y trouvait. Un psychologue du lycée m’a dit qu’il avait besoin d’être un peu seul, éloigné de sa famille, car Josh et moi lui rappelions un peu trop le drame qu’avait vécu son père. J’ai donc contacté l’association « Pour la Famille » et ils ont proposé à Mike cette semaine de camping au parc avec d’autres jeunes de son âge. Il a accepté et aujourd’hui…la maman se mit à sangloter. Il est mort.

Le mot finit enfin par sortir, telle une éruption qui dévasta tout sur son passage.
Elle s’effondra. Scully lui tendit un mouchoir.

-Ça pourrait être un rôdeur selon vous ? Demanda Scully d’une voix empathique.

Elle cherchait quelqu’un pour corroborer sa thèse auprès de son partenaire.
Madame Bradshaw renifla puis esquissa son premier sourire depuis que les agents spéciaux étaient entrés chez elle.

-Je ne sais pas qui ou quoi a tué mon fils ainé, agent Scully mais ce que sais, au plus profond de moi, c’est qu’il ne s’agit pas d’un rôdeur.

Elle essuya ses larmes et se ressaisit.

-Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? Questionna Mulder.
-Tom et Charlotte. Ils faisaient partie du groupe ce soir là, ils étaient dans le parc et d’après ce qu’ils m’ont dit, les corps de Mike et Bridget étaient recouverts de cloques, des pieds à la tête. Vous connaissez quelqu’un capable de faire ça, vous ?

Les agents spéciaux restèrent silencieux et se regardèrent.

-Vous devriez les rencontrer, poursuivit Carol Bradshaw. Je peux vous arranger un rendez-vous si vous voulez ? Dans un endroit discret ; la police aimerait qu’ils ne parlent à personne.
-Bien sûr ! Répondit Scully.

Mulder se retourna vers la femme au foyer.

-Vous croyez au paranormal, Madame Bradshaw ?

Elle esquissa un deuxième sourire.

-Vous voulez dire, aux fantômes ? Je suis une fille du sud, monsieur Mulder. Toutes les filles du sud sont superstitieuses. Ici nous sommes à Savannah, la ville « la plus hantée des Etats-Unis ». Dans toutes les rues on marche sur les cadavres des colons, de leurs esclaves ou des soldats de la guerre civile. Tout le monde ici vous dira qu’il croit aux fantômes et je pense partager cette croyance mais si vous me demandez si je crois que c’est un fantôme qui a tué mon fils, je vous répondrais que NON !

Mulder était déçu, Scully la sceptique, jubilait elle, en silence.

-Au téléphone vous m’avez pourtant parlé d’une créature.
-Une créature ce n’est pas un fantôme. C’est une chose bien vivante qui a tué mon fils mais je suis sûre que ce n’est pas un humain, c’est pour ça que j’ai fait appel à vous.

Malgré son immense chagrin, Carol Bradshaw était déterminée à savoir ce qui était arrivé à son fils ainé.


Dernière édition par Humbug le Mer 7 Jan 2015 - 11:37, édité 2 fois

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Message  Humbug Mar 6 Jan 2015 - 19:00

Chapitre 4 « Tybee »




13h04

Les deux agents spéciaux du FBI se rendirent au bureau du coroner en espérant voir les victimes tout en priant pour que le shérif ne soit pas là, car il s’y opposerait à coup sûr. Scully, elle voulait à tout prix autopsier les corps pour pouvoir dénouer les nœuds de cette affaire. Ils arrivèrent au bout de quelques minutes devant le bureau du médecin-légiste et cela commençait très mal car le Shérif Rick Heatherly les attendait devant la porte. C’était un petit homme musclé avec les cheveux gris et la raie sur le côté. Mulder et Scully sortirent leurs badges et les plaquèrent sous le nez du policier. Il leur barra la route.

-Vous n’entrerez pas ici ! Restez où vous êtes.
-Nous sommes des enquêteurs fédéraux et nous sommes mandatés par le FBI. Protesta la rousse en tailleur. Vous devez nous laisser passer.
-Je sais exactement qui vous êtes et je me fiche que vous soyez mandatés par le Bureau ou même par le Président en personne. Si vous essayez d’entrer, je vous tire dessus.

L’homme était déterminé. Sa main droite était sur son arme de service. Mulder eut un sourire agacé.

-Attendez, là ! Ça dépasse de loin la guéguerre inter-service !
-Ça n’a rien à voir avec une pseudo-guerre entre services, agent Mulder. C’est pour votre sécurité que je vous empêche d’entrer.

Scully le dévisagea, emplie d’une incompréhension totale.

-Ce bureau est en quarantaine !
-Qu’est-ce que vous racontez ? Grommela Fox Mulder.

Le shérif parut plus détendu et se rapprocha d’eux. Sa voix était tout à coup bienveillante.

-Ces jeunes ont été irradiés ! Ils souffrent d’un très haut niveau de radiation. J’ai prévenu la DARPA. Si jamais la contamination se répand, c’est toute la ville qui risque d’être mise en quarantaine. Nous sommes dans la stricte précaution sanitaire.

Les agents comprirent tout à coup l’attitude hostile des autorités envers les parents et eux-mêmes. Des radiations. C’était beaucoup plus grave que ce qu’ils pensaient en venant en Géorgie. Ils étaient vraiment loin de se douter d’une chose pareille.

Ils regardèrent une dernière fois le shérif et firent demi-tour, bon gré mal gré. En remontant dans leur voiture de location, Scully interrogea son partenaire.

-Tu t’attendais à ça, toi, Mulder ? Des radiations !

L’agent était pensif.

-Non ! Mais…Tu connais la bombe de Tybee, Scully ?
-Je crois que mon père m’en a déjà parlé. C’est une bombe H qui a été perdue dans le secteur, à la fin des années 50, non ?
-C’est beaucoup plus complexe que ça en fait ! Laisse-moi te faire une petite leçon d’histoire Scully.

La petite rousse acquiesça.

-Le 5 février 1958, vers 2h du matin, un exercice militaire tourne au drame lorsqu’un bombardier B47-B du Strategic Air Command qui participait à une mission de combat simulée entre en collision avec un F-86 Sabre. Le bombardier transportait une bombe H Mark 15 de 3500 kg. Le F-86 s’est crashé après l’éjection du pilote et l’équipage du bombardier a demandé l’autorisation de larguer la bombe thermonucléaire dans l’eau, dans le Wassaw Sound sur le littoral des îles Tybee. Le bombardier a pu rejoindre la « Hunter Air Force Base » mais la bombe H n’a jamais été retrouvée, malgré tous les efforts de l’Air Force et de l’US Navy.
-Tu penses que la Bombe de Tybee est responsable de la mort de ces deux adolescents ?
-Je ne sais pas mais avoue que c’est troublant que des personnes qui se trouvent sur une plage non loin de l’endroit où une bombe à Hydrogène a disparu souffrent de très fortes radiations sur tout le corps et meurent tout à coup, sans raison apparente et en quelques secondes.
-Et comment tu expliques que la bombe ait refait surface d’un seul coup avant-hier, alors que des centaines de membres de deux corps d’armée des États-Unis la recherchent depuis plus de 30 ans ?
-Ça, j’aimerais bien le savoir, répliqua Mulder. A moins que ce soit l’armée de l’air ou la marine qui aie retrouvé la bombe avant-hier et que les deux adolescents aient été témoins de sa récupération.

Cette théorie de Spooky Mulder plut beaucoup à Scully La Sceptique : de temps en temps, Le Martien savait aussi avoir les pieds sur terre.

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Message  Humbug Dim 11 Jan 2015 - 6:41

Chapitre 5 « Charlotte & Tom »



Telfair Museum of Art - Savannah

Carol Bradshaw avait discrètement appelé Charlotte Blackwood et Tom Kazansky, l’autre jeune couple qui se trouvait dans le parc ce soir là, les amis de Mike et Bridget. John et Klara, eux, n’avaient pas souhaité témoigner, ou avaient été forcés de garder le silence. Seuls Tom et Charlotte avaient parlé aux parents de Mike et Bridget. Le lieu de rendez-vous avec les agents spéciaux du FBI avait été fixé au musée d’art de Savannah au 121 Barnard Street.

Mulder et Scully se présentèrent dans l’immense hall d’entrée du musée revêtus de leurs longs manteaux bleus marine. Ils s’avancèrent jusqu’au bas des escaliers et deux jeunes gens, un garçon et une fille qu’ils n’avaient même pas vu, se levèrent d’un banc en marbre et se précipitèrent vers eux.

-Vous êtes les agents Mulder et Scully ? Demanda le jeune homme.

Le garçon avait les cheveux longs et un blouson en cuir. Il avait l’air aux abois. Sa petite amie le tenait par le bras. Elle était plus petite que lui et ses cheveux étaient châtains foncés, presque bruns. Elle portait un jean moulant et une veste des cheerleaders de la Windsor Forest High School, son lycée. Elle avait l’air d’avoir très peur elle aussi. Ses yeux étaient vitreux et rougis par la fatigue. Ils ne devaient pas avoir dormi depuis le drame.

-Comment vous le savez ? Demanda Mulder.
-Facile, vous avez vraiment des dégaines d’agents fédéraux ! Lança la jeune fille aux yeux noisette.
-Allons là-bas, à l’écart, proposa son petit ami.

Les agents acquiescèrent. Ils firent une vingtaine de mètres et se retrouvèrent à l’abri d’oreilles indiscrètes. Il n’y avait pas foule ce jour là au Telfair Museum.

Mulder entra tout de suite dans le vif du sujet.

-Vous avez vu ce qu’il s’est passé sur la plage, avant-hier soir ?
-Oui ! On faisait comme eux. Répondit le jeune homme. Nous aussi on se bécotait pas loin des dunes et on a été les premiers sur place. On a vu une boule de feu gigantesque, sa lumière était aveuglante. On a entendu Mike et Bridget crier et on a couru vers eux mais ils étaient déjà morts. Le corps tout rouge et complètement recouvert de cloques plus grosses que des oranges. La grosse boule de feu était partie avant qu’on arrive jusqu’à eux. Juste après nous, tous les autres sont arrivés depuis la clairière où on campait. Eux n’ont rien vu du tout, ça on en est sûrs.
-Vous êtes sûrs qu’il s’agissait d’une boule de feu ? Questionna Scully.
-Aussi sûr que je vous vois !
-Ouais ! On l’a vu ! Ajouta la cheerleader. On n’avait rien bu et rien fumé.
-Et comment était cette boule de feu, exactement ? Voulut savoir Mulder.
-Elle faisait à peu près la taille d’un bus ! Répondit le jeune homme. Mais elle était parfaitement ronde, comme un globe. Comme un énorme ballon de basket luminescent.
-Sa lumière était vraiment insoutenable. Précisa sa petite amie. Impossible de la regarder en face.
-On a dû se cacher les yeux plusieurs fois à cause de ça, c’est pour ça qu’on n’a pas vu grand-chose.
-Et vous en avez parlé à la police ?
-Le shérif nous a menacé de nous briser les jambes si on parlait de ça à qui que ce soit, de vraies méthodes de mafiosi. Mais on connaissait Mike et Bridget. On était dans la même classe au lycée. On n’était pas amis avec eux, on les connaissait juste de vue mais on s’est dit que leurs parents devaient savoir. Parce que c’est ça le pire quand on vit une tragédie comme ça : ne pas savoir !

Ils étaient vraiment mûrs pour des lycéens.

-C’est de la police que vous avez peur ? Voulut savoir la scientifique.
-Et des militaires ! Le shérif nous a dit qu’on devait garder le silence car il s’agissait d’un projet militaire top secret. Mais on a surpris une conversation entre lui et son adjoint. Apparemment, des membres de l’Air force sont venus rechercher une bombe maousse-costaud juste en face du parc et Bridget et Mike ont vu des choses qu’ils n’auraient pas dû voir.
-La bombe de Tybee ?
-Tout ça c’est des conneries agent Scully. Les militaires ont peut-être perdu une bombe H ici il y a plus de 30 ans, mais tout ce que je sais c’est que ce n’est pas à cause d’elle que nos amis sont morts irradiés sur la plage.

Les adolescents étaient très convaincants.

-Vous pensez risquer quelque chose ? Demanda soudain Mulder.
-On ne sait pas trop. C’est possible.
-Cette boule de feu, comment se comportait-elle ?
-Pas naturellement, ça c’est sûr ! Dit la belle jeune fille. Plutôt comme un objet téléguidé que comme une montgolfière par exemple. Ses mouvements étaient rapides et contradictoires. Une espèce d’énorme mouche ultra-brillante qui dégageait une très forte chaleur.
-Vous pensez qu’elle était pilotée ou qu’elle bougeait par elle-même.
-Je ne sais pas trop, comme ça je dirais qu’elle était pilotée.
-Par qui ? Vous avez une idée ?

Scully trépignait.

-Aucune idée. Répondit l’homme aux cheveux longs. Je ne pense pas que ce soit les militaires. Les mouvements étaient trop aléatoires, aucun véhicule créé par l’homme n’est capable de bouger comme ça.
-Vous avez un endroit où vous cacher ? Demanda Fox Mulder.
-On peut aller chez mon oncle, à Atlanta.
-Très bien, allez-y tout de suite. Si ça se trouve, le shérif n’a pas menti sur un point : Mike et Bridget ont vu quelque chose qu’ils n’auraient pas du voir. Et il est possible que vous aussi, sans le savoir.
-OK, agent Mulder. Je ne veux surtout pas finir comme eux. On n’a pas dormi depuis trois jours car dès qu’on ferme les yeux, on revoit ces corps déformés par les cloques et les brûlures, c’est vraiment horrible. Promettez nous de faire votre maximum pour trouver ce qui leur est arrivé monsieur Mulder !
-Je vous le promets !

Scully le regarda. Ça ressemblait bien à son partenaire ça de faire une promesse qu’il ne pourrait surement pas tenir. Mais ça n’avait pas trop d’importance, le jeune couple le crut et comptait se cacher, c’est tout ce qui importait.

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Message  Humbug Dim 11 Jan 2015 - 6:55

Chapitre 6 « Boules de feu »



Tom et Charlotte en avaient pour trois heures trente de route pour rejoindre Atlanta et se mettrent à l’abri chez l’oncle du jeune homme. Ils roulaient dans une vieille Ford Mustang V6 Ghia de 1974 que le garçon avait acheté grâce à des petits boulots de pompiste ou de jardinier. La route nationale était relativement droite pour aller jusqu’à la capitale de l’état, un magnifique tapis de macadam bordé de champs et de forêts, désert comme la surface d’un océan. La nuit venait de tomber et le croissant de lune trônait au milieu de centaines d’étoiles qui scintillaient dans la voute céleste. Pas un phare ne vint interrompre leur tranquillité, ils étaient seuls au monde.

-Qu’est-ce que tu penses des deux agents fédéraux ? Lança soudain Charlotte Blackwood à son petit ami.
-Je préfère la petite rouquine au grand tout sec, répondit-il avec un grand sourire.

La cheerleader prit quelque peu la mouche. Elle se retourna vers Tom et le frappa faiblement au bras droit.

-Tu craques sur elle ? Hein ? Tu craques sur sa poitrine ou sur ses lèvres pulpeuses, espèce de salaud ?

Le jeune homme ne pouvait plus s’arrêter de rire. Il voulait détendre un peu l’atmosphère dans la voiture et cela avait marché du feu de dieu.

-Les deux mon capitaine. Répondit-il, hilare.

Elle le frappa une nouvelle fois sur le haut du bras droit. Les teen-agers étaient beaucoup plus détendus que face aux agents du FBI au musée Telfair. Mulder avait su les rassurer, grâce à son empathie naturelle.

-Arrête, arrête ! Implora Tom. Tu vas nous faire quitter la route.

Charlotte se calma et fixait désormais la route.

-Tu peux mettre un peu de musique ? Demanda-t-elle.

Le jeune homme au blouson de cuir alluma l’autoradio. Le vieux poste grésilla et cracha un tube de 1977, « American girl » de Tom Petty et The Heartbreakers. Tom et Charlotte adoraient ce classique du rock. Ils se dandinaient tout en chantant à tue tête.


Well she was an American girl (Et bien, c’était une jeune fille américaine)
Raised on promises (Elevée sur des promesses)
She couldn't help thinkin' that there (Elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il y)
Was a little more to life (Avait un peu plus de vie)
Somewhere else (Ailleurs)
After all it was a great big world (Après tout c’est un monde immense)
With lots of places to run to (Avec beaucoup d’endroits pour courir)
Yeah, and if she had to die (Ouais, et si un jour elle devait mourir)
Tryin' she had one little promise (Essayant d’avoir une petite promesse)
She was gonna keep (Qu’elle a gardée)

Oh yeah, all right (Ah oui, d’accord)
Take it easy baby (C’est facile, bébé)
Make it last all night (Durant toute la nuit)
She was an American girl (Elle était une jeune américaine)

It was kind of cold that night (Il faisait froid cette nuit)
She stood alone on her balcony (Elle était seule sur son balcon)
She could the cars roll by (Elle pouvait voir les voitures)
Out on 441 (Sur la route 441)
Like waves crashin' in the beach (Comme les vagues s’écrasant sur la plage)
And for one desperate moment there (Et pour un moment de desespoir)
He crept back in her memory (Il se glissa de nouveau dans sa mémoire)
God it's so painful (Seigneur, c’est si douloureux)
Something that's so close (C’est quelque chose de si proche)
And still so far out of reach (Et de si lointain)

Oh yeah, all right (Oh ouais, tout juste)
Take it easy baby (C’est facile bébé)
Make it last all night (Durant toute la nuit)
She was an American girl (Elle était une jeune américaine)



Les amoureux se trémoussèrent encore plus sur leur siège quand arriva le pont, un solo de guitare majestueux. Mais soudain, l’autoradio eut des ratés, tout comme la voiture.

Le poste grésilla de nouveau mais la musique n’était plus audible. Tom tourna le bouton des stations dans les deux sens mais il n’y avait rien à faire. Au même moment, la voiture ralentit puis s’arrêta, comme si elle n’avait plus d’essence.

-C’est quoi ce délire ? S’inquiéta Charlotte. Tu me fais quoi là, Tommy ? Le coup de la panne ?

Le garçon ne comprenait rien de ce qu’il se passait.

-T’as pas oublié de faire le plein d’essence par hasard ?

Tom se mit à paniquer.

-Je te jure que non ! La voiture a le plein, ça j’en suis sûr. Je comprends rien, je ne sais pas ce qu’elle a !

La Ford Mustang était arrêtée en plein milieu de la nationale. Mais ce n’était pas le pire. Les phares s’éteignirent et là, ils étaient devenus invisibles. Si la moindre voiture arrivait, elle leur foncerait dedans à coup sûr, à très grande vitesse et cette perspective néfaste les fit tressaillir.

-Essaye de démarrer, proposa Charlotte. Si jamais on voit des phares dans le rétro, on sort de la voiture en vitesse.

-OK !

Tommy s’exécuta. Plusieurs fois, mais rien n’y fit. Soudain, une vive lumière les aveugla.

-Qu’est-ce que c’est que ça ? Pensa la jeune fille.

Une voiture ? C’était impossible la lumière était trop blanche. Trop vive et trop proche, aussi.

-Oh non !

Tom Kazansky avait compris. Charlotte comprit dans la seconde suivante. La boule de feu. Cette gigantesque sphère radioactive qui avait tuée Mike et Bridget sur la plage. Elle était à présent à quelques mètres de leur voiture. Ils se protégèrent les yeux avec le dos de leurs mains pour ne pas être aveuglés.

Mais une nouvelle chose les stupéfia. La sphère se scinda en deux morceaux de même taille. Les deux boules étaient deux fois plus petites que la sphère unique. Le deuxième globe alla se disposer à l’arrière de la Mustang, à toute vitesse et dans un silence assourdissant, seul un très léger bourdonnement était audible.

Les amoureux ne pouvaient rien faire, ils étaient piégés dans leur cercueil de verre et de métal noir.

Les deux boules se divisèrent encore en deux morceaux égaux qui vinrent se placer de part et d’autre de la voiture, à gauche et à droite.

Charlie et Tommy étaient à présent encerclés par quatre globes luminescents. Ces derniers se rapprochaient de plus en plus de la carcasse métallique, inexorablement. Ils fondaient littéralement sur les amoureux qui se savaient perdus et commençaient à ressentir la même intense chaleur qui avait irradié leurs amis.

Ils avaient eu le réflexe de se tenir la main, unis dans l’amour et la mort.

Ils hurlaient de douleur. Les quatre sphères radioactives firent aussi fondre le métal de la Mustang. Le cuir des sièges prit feu et les amoureux se consumèrent.


Dernière édition par Humbug le Jeu 19 Mar 2015 - 8:45, édité 1 fois

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Message  Humbug Mar 13 Jan 2015 - 18:37

Chapitre 7 « The Lone Gunmen »



Après leur rencontre avec le jeune couple, Mulder avait averti Scully qu’il devait rentrer à DC pour voir quelqu’un qui pourrait lui en apprendre d’avantage sur toute cette affaire.

Il s’était rendu au quartier général secret d’amis journalistes qui éditaient une feuille de choux titrée « The Lone Gunman », c’est-à-dire « Le Tireur Isolé », de la qualification donnée à Lee Harvey Oswald, James Earl Ray et Sirhane Sirhane par exemple, les assassins de JF Kennedy, Martin Luther King et Robert Kennedy. Contrairement aux rumeurs persistantes de complots impliquant plusieurs personnes dans ces assassinats, les versions officielles parlaient toutes de tireurs isolés ou d’assassins solitaires. Les trois amis de Mulder étaient des fervents admirateurs de la théorie du complot mais avaient donné ce nom à leur journal de manière ironique, pour mieux souligner qu’ils n’étaient pas dupes de ce mensonge d’état. Ce nom était aussi une référence au coté solitaire de leur quête face aux masse-médias qui relayaient eux, la version officielle.

Il les avait rencontrés trois ans plus tôt alors qu’il traquait Suzanne Modeski à Baltimore, une scientifique soupçonnée de quatre meurtres. C’était cette jolie blonde qui avait aiguisé leurs sens paranoïaques en leur racontant des histoires de conspirations gouvernementales, preuves à l’appui.

-Si les militaires n’ont pas retrouvé la bombe de Tybee près de cette plage, je ne vois pas ce que ça peut être, Mulder ! Lança Melvin Frohike, dubitatif.

C’était le plus petit des trois Tireurs. Il portait d’épaisses lunettes, avait le crane dégarni et accusait un léger surpoids mais ce physique quelque peu disgracieux ne l’empêchait pas d’être un redoutable expert en surveillance et en télécommunications. Il était, de loin, le moins asocial du trio.

-Il se peut que ce soient des Foo Fighters ! Hasarda Byers.

-Des Foo Fighters? On dirait le nom d’un groupe de rock ! Plaisanta Mulder.

L’agent du FBI n’avait jamais entendu ce terme, même lors de son année passée aux affaires non-classées avec l’agent Diana Fowley.

-Également appelés « Chasseurs fantômes ». Poursuivit Richard Langly.

Ses lunettes d’intello, son corps grand et maigre, son T-shirt à l’effigie des « Ramones » et sa longue tignasse blonde lui donnait l’air d’un adolescent attardé fan de rock. Mais tout comme Frohike, cette apparence ne laissait pas du tout présager de ses aptitudes : c’était un spécialiste du Hacking, un véritable surdoué du piratage informatique.

-D’après tes descriptions, ça se tient. Dit Frohike. Des Sphères luminescentes qui virevoltent, ce sont très certainement des « Foo Fighters ».

-Et vous pouvez m’éclairer sur le sujet ? Implora l’agent spécial.

John Fitzgerald Byers répondit à ses supplications. C’était peut-être le plus normal des trois. Il était vêtu d’un costume cravate et avait conservé le look « cheveux courts, raie sur le côté, petite barbichette » qu’il avait lorsqu’il travaillait pour un organisme fédéral de télécommunications, la FCC. Il était né le 22 novembre 1963 et avait hérité de ses deux prénoms suite à l’assassinat de JFK à Dallas. Une prédisposition pour traquer les conspirations, d’une certaine manière.

- Le nom provient d’une bande dessinée surréaliste datant de 1938, « Smokey Stover » de William Holman et a été utilisé par les pilotes de chasse durant la deuxième guerre mondiale. Ces comics racontaient les aventures des pompiers « Stomey Stover » qui luttaient contre les incendies avec des véhicules à deux roues sphériques et rouges et dont la réplique récurrente était « Là où il y a un Foo il y a un incendie ». Le mot « Foo » pouvant provenir du mot français « Feu » mais prononcé à l’anglo-saxonne. Face à ces phénomènes sphériques et luminescents, les pilotes ont fait le rapprochement avec la bande dessinée et les ont alors baptisés « Foo Fighters », c’est-à-dire « Combattants de Feu ».

-Beaucoup de pilotes ont déclaré avoir été suivis en mission par des lumières intelligentes, enchaina Langly. Ils ont essayé de les semer ou même de les abattre mais toujours sans résultats. C’est le premier nom qu’on a utilisé pour désigner des objets volants intelligents et vraisemblablement non terrestres avant que d’autres appellations comme « soucoupes volantes » et « OVNI » ne le supplantent. Aujourd’hui ça ne désigne plus que des boules de feu aux mouvements anarchiques.

Mulder était abasourdi par les connaissances encyclopédiques de ses trois amis. Mais ce n’était pas tout. Frohike le bluffa une fois de plus.

-D’autant que Savannah est proche du nord de la Floride, de la base aérienne de Pensacola et du Gulf Breeze, haut lieu des apparitions d’OVNI.

Le petit chauve faisait référence à la vague d’observations d’OVNI qui avait eue lieu au dessus de la ville de Gulf Breeze en 1987. Byers sortit quant à lui un journal, le « Savannah Morning News ».

-Et puis, d’après cette gazette qui date du 10 Mars 1992, des témoins ont déclaré avoir vu d’étranges lumières dans le ciel de Georgie. Ce n’est pas à cette date que tu étais dans l’Oregon avec ta nouvelle partenaire pour enquêter sur des meurtres liés à des abductions ?

Mulder fut choqué de cette coïncidence.

-Si mais la Géorgie et l’Oregon sont à l’opposé, non ?

-Vu la vitesse de ces engins, cela n’empêche pas que ce soit les mêmes lumières dans les deux états, souligna Byers. A 300 000 kilomètres secondes tout est possible.

-Au fait, quand est-ce que tu nous présentes l’heureuse élue, ta nouvelle coéquipière ? Demanda Frohike, l’air lubrique. Médecin et physicienne ! Je crois que je l’aime déjà.

-Quand je pense que c’est Diana Fowley qui t’a conseillé de lire sa thèse de physique ! Se souvient Langly.

-Elle est un peu trop sceptique pour vous les gars ! Lança l’agent du FBI.

-Et alors, Mulder ? Répliqua le grand blond à lunettes. Tu as honte d’elle ou tu as honte de nous ?

Face à une question comme ça, il fallait qu’il botte en touche.

-Aucun des deux. Disons juste que j’attends de la connaitre un peu mieux avant de l’amener dans la tanière du Minotaure.

Fox Mulder eut un sourire amusé, suite à sa petite pique.


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Message  Humbug Mar 13 Jan 2015 - 18:42

Chapitre 8 « Melissa Scully »



Annapolis - Maryland

Dana Scully avait profité de l’escapade solitaire de son collègue pour rendre une petite visite à sa sœur Melissa. Bien que très complices, elles ne se voyaient pas souvent, par manque de temps avant tout. Elles n’habitaient pas très loin l’une de l’autre, trois-quarts d’heure de route environ, mais avaient chacune leur vie, une vie bien remplie et laissant peu de place aux moments de retrouvailles familiales. Melissa Scully habitait à Annapolis dans le Maryland depuis un peu plus d’un an maintenant. Elle qui avait vécu à San Francisco durant près de dix ans avait enfin rejoint le giron familial. Avec sa sœur et ses frères, elle avait grandi en Californie car son père, William, était basé à la Marine Corps Air Station de Miramar, une base aéronavale située à San Diego. Tandis que William jr, dit « Bill », avait suivi les traces de son père et s’était engagé dans la Marine américaine, Charles, le cadet, le confident de Dana, avait suivi sa propre route en tant que romancier et avait deux fils avec sa compagne Laureen.

Melissa, très éprise d’ésotérisme avait déménagé à San Francisco pour y tenir une boutique hippie avec sa meilleure amie Johanna. Durant la première année d’université de Dana à Berkeley, les deux sœurs, bien qu’opposées en caractère s’étaient retrouvées plus proches que jamais dans l’activisme anti-nucléaire, allant jusqu’à participer à plusieurs manifestations. C’était la période de rébellion de Dana tandis que cela faisait intrinsèquement partie de la personnalité de Missy, le surnom de Melissa. Lorsque son père avait été muté à Annapolis, Dana, très proche de sa mère, préféra suivre sa famille et finit son cursus de physique à l’université du Maryland. Missy, elle, avait décidé de rester en Californie puis avait fini par changer d’avis lorsque sa boutique dut mettre la clé sous la porte.
Dana était arrivée en début de soirée et devait passer la nuit chez sa sœur avant de repartir pour Georgetown le lendemain matin. Elle ne savait pas jusqu’à quelle heure pouvait s’éterniser leur soirée et préférait ne pas faire la route en pleine nuit. Lorsque Melissa ouvrit la porte de son petit appartement, Dana l’embrassa chaleureusement, d’une longue étreinte.

-Missy !!
-Dana !!!

Melissa était l’ainée mais sa façon de se vêtir lui donnait un air beaucoup plus jeune que sa sœur cadette, engoncée dans ses tailleurs stricts d’agent spécial du FBI. Elle avait une robe à fleur légèrement moulante, un collier ras-de-cou en ruban noir avec une pierre translucide en pendentif et des petites boucles d’oreilles discrètes. Ses cheveux étaient auburn, donc un peu plus foncé que ceux de Dana, et ondulés. Elle portait un carré dégradé et attachait ses cheveux avec une barrette, laissant tomber plusieurs mèches le long de sa nuque fine, prêtant à son visage un coté solaire. Son nez était de taille moyenne et droit comme un « I », tandis que ses commissures remontaient légèrement, ce qui lui donnait l’air d’avoir un sourire permanent, rajoutant encore à son charme personnel et à l’éclat de son visage.

-Entre je t’en prie.

Dana s’exécuta et posa dans l’entrée les affaires qu’elle avait prévues pour la nuit.

-Je vais prendre ta veste ! Ajouta Mélissa.

L’agent ôta son manteau et sa sœur le rangea dans la penderie.

Il y avait un son étrange qui envahissait l’appartement.

-C’est quoi cette musique ? Demanda Dana.
-La meilleure musique au monde !!! Le chant des baleines.

L’agent du FBI eut un large sourire.

-Personnellement je trouve que la meilleure musique au monde c’est le classique !

Sa sœur ainée lui rendit son sourire, et un regard complice.

-Viens t’assoir. Tu veux du thé ?
-Volontiers.

Dana affichait toujours son large sourire. C’était rare qu’elles se retrouvent ainsi entre sœurs. Elle s’assit sur le canapé beige et regarda autour d’elle en attendant que Missy ramène la théière et les tasses. L’appartement de sa sœur était parfaitement à son image. Une décoration New Age avec beaucoup de bibelots, dont certains provenaient de sa propre boutique de San Francisco. Elle croyait aux esprits, à l’aura et aux forces vives. En cela elle était l’antithèse absolue de sa cadette qui ne croyait qu’en la science et en Dieu, son éducation catholique d’irlandaise ayant été très stricte.

Déjà enfant, elles étaient opposées : Mélissa était une petite poupée très fragile et féminine tandis que Dana était un vrai garçon manqué qui jouait tout le temps avec ses frères. Mais l’adolescence les avait rapprochées avant que la géographie ne les éloigne à nouveau. Tout cela c’était du passé et maintenant que Missy était revenue dans l’Est, elles avaient bien l’intention de passer le plus de temps possible ensemble, dès qu’elles en avaient l’occasion. Car cette antinomie ne les empêchait absolument pas d’être très complices et de s’adorer. La sœur ainée servit le thé et s’assit dans son fauteuil, juste en face de sa cadette.

-Alors ? Vas-y, raconte. Comment se déroule ta nouvelle affectation ?

Dana laissa échapper un sourire en coin. Elle avait la ferme intention de vider son sac. Elle ne voyait pas assez souvent sa sœur pour lui cacher quoi que ce soit, même si d’habitude, elle était relativement pudique.

-Ça t’aurait plu figure-toi. Je travaille sur des affaires mystérieuses qui embarrassent le bureau et dont l’aspect paranormal est envisagé. Je considère ces enquêtes sous un angle scientifique tandis que mon partenaire est comme toi et croit au paranormal. Il est féru d’ésotérisme.
-Ton partenaire ?
-Fox Mulder. C’était un des as du profilage à Quantico mais il s’est pris de passion pour ces dossiers en marge et a demandé sa mutation dans ce service.
-Et toi, quel est ton rôle exact auprès de lui ?
-En fait, je dois t’avouer que j’ai été envoyée au service des affaires non-classées pour faire des rapports qui l’invalideraient mais je me suis vite aperçue que Mulder était un excellent enquêteur et qu’il méritait entièrement sa place. Il a, certes, des méthodes discutables mais il lui arrive d’avoir raison contre toute logique scientifique. Pour moi il est impératif que les X-files continuent d’exister. Pas que pour lui, pour le bien du bureau aussi.
-Tu n’as donc pas fait ce que tes supérieurs attendaient de toi, Dana ? dit Missy avec un petit sourire malicieux.
-J’ai juste fait mon travail de la manière la plus honnête possible.
-Et comment se déroule votre collaboration ?
-Disons que l’essentiel de mon travail consiste à contredire ses théories farfelues avec des arguments scientifiques.
-La science n’est pas tout, tu sais ! L’Esprit est la vérité.
-La vérité est démontrable scientifiquement Missy ! Ce sont les fondements même de ce que j’ai appris tout le long de mes études.
-Il existe pourtant d’autres voies, qui sont pour l’instant insondables par les outils scientifiques.
-Missy, non ! On ne va pas se disputer là-dessus ce soir n’est-ce pas ?
-Non, tu as raison ! Consentit l’ainée.
-Et toi, grande sœur, quoi de neuf dans ta vie ?
-Bientôt un grand voyage ! C’est aussi pour ça que je tenais à te voir, Dana.

L’agent spéciale était inquiète.

-Qu’est-ce que ça veut dire ?
-Je vais repartir. Très prochainement.
-Où ça ?
-Je ne sais pas. Mais vous ne pourrez plus me joindre. Pendant un temps indéterminé. Ça peut être un an comme ça peut être plus ou même beaucoup moins. Je n’en sais pas plus pour l’instant.

Les larmes commençaient à remonter dans les yeux de Dana. Elle comprit qu’à nouveau elle serait séparée de sa sœur sans savoir combien de temps, alors qu’elles venaient juste de se retrouver. C’était trop dur. Elle repensa à ce que madame Bradshaw lui avait dit à propos de Josh et de sa réaction suite à la disparition de Mike. Cela n’était pas vraiment comparable, car Missy n’était pas morte mais c’était cette superposition là, cette comparaison, qu’avait fait son esprit à cet instant.

-Pourquoi, Missy ?
-J’ai besoin de me ressourcer, d’apprendre et de faire le vide.
-C’est encore un de tes stages New Age au Népal ou Tibet, c’est ça ?
-Non Dana, pas cette fois. Là c’est autre chose. Il faut que j’entreprenne un voyage intérieur et je dois l’accomplir seule. Mais je te promets que, quand je reviendrais je serais plus près de toi et de ma famille que je ne l’ai jamais été.

Dana s’énerva.

-Et tu as besoin de t’éloigner de nous pour ça ?
-Oui ! Ça te parait peut-être injuste mais c’est comme ça.

L’agent du FBI avait un profond problème avec l’injustice et ressentit vraiment la décision de sa sœur comme telle. Malgré tout, les tensions s’apaisèrent petit à petit et le reste de la soirée fut beaucoup plus calme que cette entrée en matière. La scientifique n’avait pas l’intention de gâcher cette dernière soirée avant très longtemps en compagnie de sa sœur.

Dana s’endormit sur le canapé vers une heure du matin et repartit le lendemain après le petit-déjeuner. Avant son départ, une ultime étreinte lourde de sens avec sa grande sœur lui avait arraché une larme à l’œil droit.

-Prends soin de toi Missy. Lui avait-elle dit en partant.


Dernière édition par Humbug le Dim 1 Fév 2015 - 18:54, édité 1 fois

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Message  Humbug Sam 17 Jan 2015 - 7:33

Chapitre 9 « Radiations »



Mulder avait laissé un message sur le répondeur de sa partenaire. Il fallait qu’ils retournent en Georgie dans les plus brefs délais. Carol Bradshaw avait appelé l’agent spécial en pleurs : Tom Kazansky et Charlotte Blackwood avaient été retrouvés carbonisés dans leur voiture sur la route qui les menait à Atlanta, à moins de trente minutes de Savannah.

Scully avait été très émue en écoutant le message, surtout après la soirée très riche émotivement qu’elle venait de passer avec sa sœur Melissa. Elle avait rejoint Mulder à l’aéroport et les deux collègues s’étaient envolés une nouvelle fois pour la troisième ville de Géorgie. Dès l’atterrissage, ils avaient loué une voiture et s’étaient dirigés chez Carol Bradshaw. La mère au foyer les attendait, effondrée. Elle semblait encore plus inconsolable que pour son fils et Bridget. Non pas qu’elle avait plus de chagrin mais c’était la répétition des morts de ces jeunes gens en aussi peu de temps qui l’avait anéantie moralement. Et puis, concernant Tom et Charlotte, elle s’était attachée à ces jeunes qui voulaient coute que coute l’aider à faire la lumière sur la mort de son fils. C’étaient de « braves petits » comme certains sudistes auraient dit.

Scully et Mulder étaient horrifiés. Quatre jeunes vies sacrifiées et ils n’avaient toujours pas de piste tangible. L’agent penchait pour la piste extra-terrestre tandis que sa partenaire était persuadée que l’armée était dans le coup.

-Seigneur ! Sanglota madame Bradshaw. Quatre morts. Quatre adolescents. Dites-moi que vous avez une piste sérieuse ! Une idée au moins, Implora-t-elle.

Les agents spéciaux se lancèrent mutuellement un regard interrogateur.

-On penche pour des OVNI, répondit Mulder au nom du duo.
-Des OVNI militaires. Précisa Scully, qui ne tenait pas à ce que cette femme éplorée ne les prenne pour des fous même si elle connaissait déjà la réputation de Fox Mulder.
-Vous pensez sincèrement que c’est l’armée qui a tué mon fils et ses amis ?

Ça, c’était la théorie de Scully mais Mulder fit bonne figure devant madame Bradshaw.

-C’est très probable.
-Il doit très certainement s’agir d’un accident concernant Mike et Bridget. Lors d’une mission secrète de récupération nocturne, l’US Air Force a du extraire la bombe de Tybee de l’océan devant votre fils et sa petite amie, très certainement éclairés par des prototypes d’avions Top Secrets qui ont décollé de la base de Pensacola. Lors de l’extraction, Mike et Bridget ont subi des radiations mortelles et l’armée cherche aujourd’hui à camoufler les preuves de cet accident. Ils ont surement poursuivi Charlotte et Tom avec leur prototype d’avion secret parce qu’ils étaient les seuls témoins et ont tiré une roquette sur leur voiture.

C’était un effort surhumain que venait de fournir l’agent spécial du FBI Dana Katherine Scully. Elle venait de dire à une civile en deuil que l’armée de l’air des États-Unis d’Amérique avait sciemment exécuté deux adolescents pour couvrir les traces d’un accident qui avait déjà causé la mort de deux autres jeunes gens. Elle qui venait d’une famille de militaires et s’était engagée au FBI venait de remettre en cause l’intégrité d’un corps officiel, c’était à l’opposé même de ses croyances les plus profondes. Et cela ne faisait que six semaines qu’elle travaillait avec Mulder Le Martien.

-Vous êtes sérieuse, agent Scully ?

L’agent médecin et physicienne poursuivit.

-Si l’Air Force est impliquée, ce sera signalé dans notre rapport et nous ferons tout pour trainer les responsables devant les tribunaux, même si il s’agit du général responsable de la base aérienne de Pensacola.

Carol Bradshaw avait beau être affaiblie, elle n’était pas dupe de ces dernières paroles.

-Vous êtes gentille agent Scully mais ça m’étonnerait qu’un général paye pour ça. Je connais parfaitement le fonctionnement de l’armée. Après l’accident de mon mari, tout a été cloisonné. Je n’ai eu aucune nouvelle de lui pendant deux semaines, je ne savais même pas si il était vivant. Puis j’ai fini par recevoir un coup de fil qui m’indiquait que mon époux était interné à l’hôpital psychiatrique de Savannah. Quand j’ai été voir, j’ai trouvé un homme qui ressemblait fortement à Nick mais qui n’avait plus aucune lucidité. Il divaguait et parlait d’avion en feu et d’explosions. Son métier avait fini par lui faire péter les plombs. Je n’ai jamais eu de détails sur les circonstances de son accident. Mais qu’est-ce que je peux dire ? Ses frais médicaux sont payés par l’armée et tous les mois je reçois le chèque de sa pension retraite.

Scully comprit où madame Bradshaw voulait en venir. Elle lui rappelait énormément sa propre mère, Margaret, par sa force et son abnégation. Cependant, elle ne lui précisa pas cette pensée, ni le fait que son père William et son frère ainé William junior étaient militaires aussi et faisaient partis de l’US Navy. Elle lui fit tout de même un signe de tête pour lui faire comprendre qu’elle était de son côté.

-Nous allons devoir vous laisser madame Bradshaw, dit Mulder. Nous devons absolument inspecter les lieux des meurtres.

La femme au foyer acquiesça.

En premier ils décidèrent de se rendre au Skidaway Park car, à présent les lieux devaient être beaucoup moins surveillés que lors de leur précédente venue où tout le secteur avait été bouclé par le shérif. Il y avait de la rue-balise jaune avec l’inscription « Police Line do not cross » mais aucun garde armé à l’horizon. Les agents du FBI passèrent en dessous de la barrière de plastique et se dirigèrent vers les dunes, l’endroit du premier crime. Mulder avait pris un compteur Geiger avec lui et l’aiguille s’affola. En voyant cela, ils décidèrent de rebrousser chemin, les lieux étaient encore trop dangereux.

Scully croyait de moins en moins en sa propre théorie.

-Quelque chose cloche Mulder.
-Tu ouvres enfin les yeux, Scully ?
-Je pense toujours que l’armée peut être en cause mais je ne crois pas que ça aie à voir avec la bombe de Tybee. Le niveau de radiations que nous avons relevé est tel que si c’était vraiment le contenu radioactif de la bombe qui s’était déversé pendant sa récupération, tous les autres adolescents et leurs accompagnateurs auraient dus être irradiés aussi. Et s’il s’était déversé dans l’eau durant les trente dernières années, il n’y aurait plus de végétation dans le coin depuis bien longtemps.
-Scuuully !!! dit Mulder avec malice. Tu m’impressionnes ! Tu as une autre théorie ?
-Je pense que c’est l’OVNI militaire présent ce soir là qui a dégagé ces radiations mortelles.
-Pour en avoir le cœur net, il faut qu’on aille sur les lieux de l’autre crime : la route d’Atlanta.

Sa coéquipière approuva.

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Message  Humbug Sam 17 Jan 2015 - 7:37

Chapitre 10 « Carol et Josh »




Domicile des Bradshaw - 20h13

La nuit était tombée sur Savannah. Carol Bradshaw préparait le diner pour elle et son fils Josh malgré son chagrin. La vie devait reprendre ses droits et son cadet avait besoin d’avoir le ventre plein. Tout en s’affairant dans la cuisine, elle regardait le téléphone du coin de l’œil, espérant un coup de fil des agents Mulder et Scully. Le rôti était dans le four et elle appela Josh pour qu’il vienne dans le salon. Ils regarderaient la télé, blottis dans les bras l’un de l’autre en attendant la sonnerie signifiant l’heure de passer à table.

Josh ne répondit pas et elle n’entendit pas de bruit dans l’escalier qui signifiait qu’il était en train de descendre.
Elle renouvela son appel. L’enfant était toujours silencieux.

L’exaspération commençait à monter, doucement.

L’accident de son père l’avait presque autant affecté que son frère mais depuis la mort de Mike, son grand frère adoré, le garçon s’était refermé sur lui-même, il était devenu autarcique et ne quittait presque plus sa chambre. D’ailleurs, Mulder et Scully ne l’avaient pas vu quand ils étaient venus chez les Bradshaw alors qu’il était là. Mais sa mère, même si elle comprenait son immense douleur ne désirait pas que son fils s’enferme dans sa colère et son chagrin.

Ils avaient eu plusieurs discussions sur le sujet. Carol était une femme très intelligente et elle avait toujours tout dit à ses enfants, comme à des adultes. Elle était très humaine et très proche de ses garçons mais par contre, elle ne transigeait pas sur la politesse et ne laissait rien passer, quelles que fussent les circonstances.
Elle l’appela une troisième fois, ulcérée par sa désobéissance.

-Joshua !!!

Mais toujours rien.

Le torchon qu’elle avait pris pour essuyer quelques assiettes vola à travers la cuisine et elle se précipita à l’étage, montant les marches quatre à quatre.

Elle frappa à la porte de la chambre de Josh, trois coups énergiques.

-Maman !!! Entendit-t-elle hurler à travers le bois de la porte.

Son enfant avait un problème.

Elle saisit la poignée ronde avec sa main droite et se brûla la paume. Elle regarda l’intérieur de sa main, révulsée. Sa paume droite était devenue toute rouge et rugueuse comme de la croute.

-Maman !! Hurla Josh à Nouveau.

Une vive lumière blanche s’échappait de la chambre du garçon par le dessous de sa porte.

-Seigneur ! supplia Carol.

Elle donna des coups d’épaule dans la porte et celle-ci finit par céder.

En pénétrant dans la chambre de son fils, elle fut aveuglée par une lueur intense et blanchâtre.
Elle distinguait à peine son petit garçon de dix ans, sur son lit, apeuré.
Lorsque ses yeux s’habituèrent à l’éblouissante lumière, elle réussit à voir plusieurs petites sphères, une dizaine au moins, qui virevoltaient dans la petite chambre de son enfant.
Puis soudain, c’est la chaleur qu’elle ressentit, étouffante.

L’une des petites boules de feu fondit sur Josh et se dernier hurla de douleur. Carol tenta de s’interposer mais la chaleur lui brûla les doigts.

La boule luminescente consuma littéralement l’enfant devant sa mère qui fut horrifiée par cette vision.

Les cris de Carol et Josh Bradshaw résonnèrent dans toute la maison, on les entendait même jusqu’à l’autre bout de la rue.

Son esprit superposa instinctivement ce qui arrivait à son fils cadet avec ce qu’il avait dû se passer sur la plage pour Mike, son fils ainé. L’horreur absolue.

Carol s’enfuit de la chambre de Josh en courant mais plusieurs petites boules de feu la poursuivirent.
Elle dévala les escaliers et les sphères radioactives étaient sur ses talons, agiles comme des insectes phosphorescents.

Elle traversa le salon et la salle à manger puis se réfugia dans la cuisine. Mais lorsqu’elle arriva dans la pièce qui était son ultime recours, une autre petite boule de feu lui faisait face, silencieuse, menaçante.
La femme au foyer était impuissante face à cet ennemi, elle était pourtant forte mais n’eut pas la possibilité de se défendre.

Elle était encerclée et la chaleur se fit de plus en plus insoutenable à force que ses bourreaux, les petites lucioles radioactives, se rapprochaient d’elle.

Elle hurla, dans un dernier souffle, avant de se faire, elle aussi, consumer par ces sphères flamboyantes d’origine inconnue.

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Message  Humbug Mer 21 Jan 2015 - 11:17

Chapitre 11 « Brulures »


Sur le chemin du meurtre de Tommy et Charlotte, alors qu’il conduisait une Ford Crown Victoria bleu marine de location, Mulder interrogea Scully.

-Tu connais les Foo Fighters ?

La rouquine regarda son partenaire, incrédule.

-Mon père m’en a parlé. C’est comme ça que les pilotes de l’Air Force surnommaient les pilotes japonais durant la deuxième guerre mondiale, en raison de leurs manœuvres imprévisibles et audacieuses.

Ce n’était pas la définition du terme que lui avaient donné les Lone Gunmen, mais il n’en fut pas étonné plus que ça.

-Je ne parlais pas de ça, Scully.
-Si tu penses à la « Bataille de Los Angeles », mon père m’en a parlé aussi, tu sais ?

Une deuxième chose en rapport avec les Foo Fighters dont les Gunmen ne lui avaient pas parlé. Mulder était un peu déçu de ses informateurs sur ce coup là. Ils ne savaient pas TOUT finalement.

-Laisse-moi te faire une petite leçon d’histoire à mon tour Mulder. Pendant la nuit du 24 au 25 février 1942, la DCA de Los Angeles ouvre le feu dans le ciel durant plusieurs heures en réponse au repérage de plusieurs objets volants non identifiés au dessus de Santa Monica. Au départ les autorités pensent qu’il s’agit d’une autre attaque de l’aviation japonaise après Pearl Harbor. Frank Knox, le secrétaire à la Marine des USA, a déclaré par la suite qu’il s’agissait d’une fausse alerte mais certains ont remis en cause cette version officielle. Qu’une simple fausse alerte mette en branle tout le système de défense anti-aérienne de la côte ouest et provoque même un couvre feu dans toute la ville de L.A rend certaines personnes très sceptiques, même si l’on prend en compte la paranoïa de l’époque liée à l’attaque encore récente de Pearl Harbor et le traumatisme qu’elle a occasionné.
-Ah oui, j’ai adoré le film de Steven Spielberg. Et pas que celui-là d’ailleurs ! Dit Mulder le sourire aux lèvres. Mais concernant cet événement historique, on a des preuves de l’attaque ? Il y a eu des blessés ou des morts ?
-il y a eu six morts civiles cette nuit là, trois furent tués par les retombées d’obus et les trois autres ont fait une crise cardiaque à cause du stress. Malgré un feu très nourri durant plusieurs heures, il n’y pas eu un seul aéronef touché.
-Et les théories ?
-Concernant les théories, c’est très variable. L’hypothèse des japonais a perdu de sa crédibilité quand, après la fin de la guerre, les autorités nippones ont déclaré n’avoir jamais planifié la moindre attaque sur Los Angeles. De plus, la ville était située bien au-delà du rayon d’action de la flotte aéroportée japonaise. Certains ont parlé de ballons sondes ou d’avions commerciaux ennemis opérant depuis le Mexique. Dans les journaux de l’époque, on a évoqué tes fameux « Foo Fighters ». Les plus hypocrites ont dit qu’il s’agissait d’un simple exercice militaire. En tout cas, cette histoire demeure encore aujourd’hui un mystère, y compris pour l’armée et le gouvernement.
-Tu m’impressionnes de plus en plus Scully ! Tu es sûre que ce sont des études de médecine que tu as faites ? Plaisanta son partenaire à moitié.
-Mon père nous a bassiné toute notre enfance avec ses histoires de guerre. J’étais sûre que ça me servirait un jour et que j’arriverais à en replacer certaines.

Scully eut un léger sourire de satisfaction.

Soudain les agents virent un barrage de police. Des voitures de patrouilles étaient en travers de la route et personne ne pouvait allait plus loin. Mulder décida de se garer sur le bas côté, à la lisière du bois.

-On va contourner le barrage à pieds, par les bois, proposa-t-il.

Sa partenaire opina du chef.

Les agents spéciaux sortirent de la Ford Crown Victoria et allumèrent leurs grosses lampes torches au xénon avant de pénétrer dans l’épaisse forêt.

Ils marchèrent sur un tapis de terre et de feuilles pendant une trentaine de minutes et finirent par atteindre une clairière. L’aiguille du compteur Geiger de Mulder s’affola de nouveau, comme au Skidaway Park. Ils s’arrêtèrent et leurs yeux furent attirés par un étrange ballet aérien, relativement haut dans le ciel, juste au dessus de la ville de Savannah.

Une grosse boule de feu faisait des mouvements erratiques dans le ciel. La sphère rétrécit car un petit globe s’en détacha et se dirigea vers les agents du FBI. Sa vitesse était supersonique et il était parfaitement silencieux. La petite boule faisait un peu office d’éclaireur. On aurait dit qu’elle regardait Mulder et Scully du coin de l’œil, comme pour évaluer la menace. Après plusieurs secondes de face-à-face, la sphère lumineuse de la taille d’un ballon de basket regagna sa source et la lumière disparut dans la nuit.

Les agents du FBI se regardèrent, interloqués.

-Oh mon dieu, Mulder !

Scully découvrit que des cloques avaient poussé sur le front et la joue droite de son partenaire.

-Quoi ?
-Tu t’es fait irradier !

Mulder entrouvrit la bouche.

-Toi aussi Scully !

Sa partenaire avait les mêmes stigmates que lui, sauf que c’était la partie gauche de son visage qui avait été touchée.

Une petite partie de leur visage était déformée.

La scientifique aux cheveux cuivrés se décomposa.

-Il faut qu’on aille à l’hôpital ! Tout de suite !!

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Message  Humbug Mer 21 Jan 2015 - 11:21

Chapitre 12 « Nick Bradshaw »



-Et ça Scully, c’était quoi d’après toi ? Un Ovni militaire ?
-J’en sais trop rien, Mulder ! Un feu de Saint-Elme ou même de la foudre en boule.

Les agents roulaient à vive allure en direction du Georgia Regional Hospital pour se faire examiner par des médecins et soigner leurs blessures.

-Un feu de Saint-Elme ? En pleine forêt du sud profond ? Protesta Mulder.

L’agent spécial savait que le père de sa partenaire était capitaine de l’US Navy depuis de nombreuses années et qu’en conséquence, cette dernière savait pertinemment que le feu de Saint-Elme, un phénomène sphérique et luminescent, était maritime avant tout et apparaissait surtout sur le haut du mât des bateaux les nuits d’orage.
-De la foudre en boule ? poursuivit-il, remonté comme un coucou suisse. Il ne pleuvait même pas dans cette forêt, aucun grondement de tonnerre, aucun éclair, juste cette boule feu qui nous a foncé dessus, nous a jaugés et est repartie comme elle était venue !
-Mulder, tu penses sincèrement que cette chose nous a « jaugés » ?
-C’est ce qu’on aurait dit en tout cas ! Elle est restée immobile au dessus de nous quelques secondes puis s’est envolée. Pourquoi ?
-Je n’ai aucune explication rationnelle à te fournir Mulder.
-Peut-être qu’elle nous a épargnés parce que nous n’étions pas ses cibles.
-Tu délires ! C’est de la pure science-fiction !
-En tout cas, ce qu’on a vu ce soir ce n’était pas un film genre « Rencontre du 3eme type » ! C’était là Scully et nous en avons subi les effets alors que ce n’est resté près de nous que quelques secondes. De plus ce n’était qu’une toute petite partie de la grosse boule qu’avaient vu Tom et Charlotte sur la plage. Regarde ton visage, regarde le mien. C’est tout sauf de la science fiction !

Les deux agents du bureau étaient arrivés à l’hôpital. Ils se présentèrent aux urgences et tombèrent nez à nez avec le shérif Heatherly.

-Qu’est-ce que vous faites là ? Demanda Scully d’une voix sèche.

Le shérif avait l’air déconfit.

-Il y a encore eu un drame ce soir !

Le policier remarqua les cloques sur les visages des agents du gouvernement.

-Qu’est-ce qui vous est arrivé ? Questionna-t-il.
-On est tombé face-à-face avec une boule de feu. Balança Mulder.
L’homme avait les yeux qui lui sortaient de ses orbites.
-C’est une plaisanterie ?
-Hélas non ! Répliqua Scully.
-Qu’est-ce qui s’est passé ? S’inquiéta l’agent spécial.

La voix du shérif était emplie de douleur.

-Carol et Josh Bradshaw sont morts.
-Où ça ? Quand ça ?
-Chez eux. Dans la soirée. Ce sont les voisins qui nous ont avertis. Quand on est arrivé c’était trop tard.
Mulder et Scully avait les yeux de plus en plus humides.

Les yeux bleus aux reflets verts de la scientifique posèrent la question sans qu’elle n’ait besoin d’ouvrir la bouche, pourtant le policier déchiffra son regard et répondit.

-Radiations.

C’était le troisième double-meurtre qui avait lieu à Savannah ou ses environs en quatre soirs, à chaque fois la cause de la mort était « les radiations ».

Sauf que là Mulder et Scully étaient complètement perdus. Pourquoi la boule de feu avait tué Carol Bradshaw et son fils de dix ans s’ils n’étaient pas sur la plage ? Ils n’avaient pas pu être les témoins involontaires d’une manœuvre top secrète de l’armée. Ce double homicide ne pouvait pas être gratuit, il était forcément lié à l’affaire mais d’une manière à laquelle les agents spéciaux n’avaient pas pensé. Soudain Fox Mulder eut une révélation, son regard se mit à briller.

-Eureka ! Pensa-t-il tel Archimède.

Puis il posa une question au shérif.

-Où est situé l’hôpital psychiatrique ?

Il avait la même attitude qu’un chien fou.

-Juste derrière, à moins de cinq-cents mètres.

L’agent spécial se précipita vers la première sortie.

-Mulder, qu’est-ce que tu fais ?
-Fais-toi soigner Scully ! Lui balança son partenaire en guise de réponse tout en continuant de courir.

Une fois dehors, il fut guidé vers l’asile par une lumière très intense dans le ciel, une sphère qui se rapprochait à vive allure d’un grand bâtiment. Plus il s’approchait et plus il entendait résonner des coups de feu, des rafales de M14.
Juste devant le bâtiment, il vit des véhicules militaires et une dizaine d’hommes qui avaient l’air d’être des Navy SEAL. Les membres des forces spéciales tiraient sans interruption sur la boule de feu. Cette dernière évita un maximum de balles grâce à des manœuvres hystériques puis ne bougea plus, semblant absorber les munitions. Soudain, elle s’éteignit, comme si quelqu’un avait appuyé sur l’interrupteur.

Mulder n’en crut pas ses yeux.

Tout à coup, il vit plusieurs SEAL sortir du bâtiment avec un homme en chemise de nuit blanche qui vociférait tout en se débattant.

-Carol ! Joshua ! Michael !

L’agent du FBI reconnut l’homme qui se trouvait sur les photos du salon de la famille Bradshaw. C’était Nick Bradshaw, le père de Mike. Les militaires l’emmenèrent contre son gré dans un SUV noir.

Dans le véhicule militaire, l’ancien pilote de chasse fit face à l’homme qui dirigeait les opérations, Jonathan Pryor : un homme grand et noir en costume cravate, musclé, avec un regard très intense, les cheveux courts et une barbe poivre et sel. Un homme qui avait déjà rencontré les amis de Mulder : Frohike, Langly et Byers, en 1989 à Baltimore et qui leur avait laissé la vie sauve, inexplicablement.

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Message  Humbug Dim 25 Jan 2015 - 3:09

Chapitre 13 « Le Fumeur »



J Edgar Hoover Building - siège du FBI - Washington DC
Mardi 28 Avril 1992 - 10h04

-Vous assumez tout ce qu’il y a dans ce rapport, agent Scully ? Demanda le chef de section Scott Blevins à sa subordonnée.
-Oui monsieur, à 100% ! Répondit l’agent spécial avec aplomb.

Dana Scully lui faisait face depuis plus de trente minutes dans son bureau, celui où il l’avait recrutée pour travailler aux X-files six semaines plus tôt. Elle avait encore les stigmates de sa rencontre avec la boule de feu radioactive même si son exposition avait été minime selon les médecins.

Après leur mésaventure en Géorgie, les deux enquêteurs avaient dû rentrer à Washington car l’agence sanitaire avait mis toute la zone en quarantaine. Ils en avaient profité pour se faire soigner dans un hôpital militaire du Maryland.

Blevins et Scully n’étaient pas les seuls dans la pièce, il y avait un homme silencieux qui tirait inlassablement sur sa cigarette, une Morley. Il était déjà là lors du premier entretien de Scully avec le chef de section et lorsqu’elle lui avait confié le petit implant trouvé dans le crane du cadavre de Ray Soames, après son exhumation. La seule preuve de sa première affaire non-classée qui n’avait pas été détruite par le feu. On aurait dit qu’il campait dans le bureau de Blevins.

-Vous pensez sincèrement que ce sont des « Foo Fighters », ces sphères luminescentes d’origines inconnues qui sont la cause des six meurtres de Savannah ?
-Malgré le manque de preuves matérielles, j’ai juste rapporté ce que j’ai vu monsieur. La DARPA a bouclé la forêt et tous les lieux des crimes, on ne peut donc plus retourner là-bas mais le témoignage de deux agents fédéraux devrait suffire à poursuivre les investigations. Sans compter notre état de santé à l’agent Mulder et à moi. Les radiations que nous avons subies ont été constatées par plusieurs médecins de Savannah et de Bethesda.

Blevins était un peu mal à l’aise.

-Et vous soutenez la thèse de l’agent Mulder qui prétend que le pilote Nicholas J. Bradshaw a dû faire la rencontre rapprochée d’un OVNI durant une de ses missions et qu’il en a perdu l’esprit ? Par la suite, l’intelligence aux commandes de cette « Boule de feu » a tenté de faire disparaitre le pilote ainsi que tous ceux à qui il aurait pu parler de cet événement : son fils ainé, sa femme et son fils cadet, les trois autres victimes n’étant que des dommages collatéraux ou des cibles secondaires ?
-Ça me coute de dire ça monsieur, mais c’est la seule explication plausible dans cette affaire. Et c’est la seule théorie qui explique TOUS les meurtres.

Le chef de section parut gêné de la réponse de Dana Scully et se retourna vers le fumeur silencieux en faisant la moue. Puis il reprit ses esprits et regarda sa recrue.

-Merci agent Scully, ce sera tout.

La scientifique salua les deux hommes, se leva et sortit de la pièce. A peine avait-elle refermé la porte que le chef de section se retourna vers le grand fumeur.

-Qu’est-ce que vous en pensez ? Demanda Blevins en désignant le rapport.
-Quoi qu’il en soit, ce qu’il y a d’écrit dans ce rapport ne doit surtout pas sortir de ce bureau. Jamais.
-Faites-moi confiance monsieur. Au fait, vous vous êtes occupés de  Nick Bradshaw ?
-Jonathan, mon Nettoyeur l’a mis en sécurité et il n’est plus une menace aujourd’hui.
-Et pour l’agent Scully ? J’espère qu’on ne va pas regretter de l’avoir choisie et placée là.
-Laissons-lui du temps, elle nous tient au courant des progrès de Fox Mulder, d’ailleurs son rapport lors de l’affaire des « Espions psy » était loin d’être néfaste pour nous. Une physicienne est un atout pour nous aux côtés de Mulder. Heureusement que ma nouvelle recrue m’a dit de lire sa thèse et me l’a vivement conseillée. Elle est jeune et idéaliste, donc malléable. Elle ne remettra jamais en cause sa hiérarchie ou une quelconque autorité.
-J’ai pourtant l’impression que l'agent Mulder commence sérieusement à déteindre sur elle. Protesta Blevins.
-C’est inévitable, il est très intelligent et charismatique mais je pense que nous avons fait le bon choix en misant sur elle. Si tel n’était pas le cas, nous devrons agir en conséquence.
-C’est-à-dire ? S’inquiéta le chef de section.
-Il y a plein de fous solitaires du genre de Lee Oswald ou James Ray. Un malheur est si vite arrivé. Mais nous devons garder cette carte en main jusqu’au dernier moment, quand tout le reste aura été tenté.
-Vous pensez que Mulder va se lasser, abandonner sa quête ?
-Malheureusement j’en doute ! Répondit l’homme à la cigarette du tac-au-tac. Nous lui avons enlevé une alliée pour lui mettre à la place une scientifique qui nous rend des comptes. Pour l’instant il faut qu’on les laisse faire tous les deux. Ils brassent du vent et ne sont pas prêts d’atteindre la vérité sans une aide extérieure. Les trois ahuris ne comptent pas, ils ne savent rien, ils ne sont pas à l’intérieur de la « Machine ». Ma nouvelle recrue m’a dit qu’un homme était venu la voir à l’académie et lui avait demandé d’être un soutien pour Mulder aux affaires non-classées mais elle n’a jamais voulu me donner son nom. Quand cette personne sera identifiée, elle devra être éliminée.

Blevins le regarda la peur au ventre.

Le grand fumeur tira une dernière fois sur sa Morley et l’écrasa dans un cendrier qui n’était là que pour lui car le chef de section ne fumait plus depuis des années. Il sortit en silence du bureau de son complice haut placé.

Scott Blevins s’empara des feuilles du rapport de Scully et se retourna vers sa déchiqueteuse à papier. Il y introduisit les feuilles une à une.

Méthodiquement.

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