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Missing Files Prequel 03 Ogden

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Missing Files Prequel 03 Ogden Empty Missing Files Prequel 03 Ogden

Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 8:38

Titre : Missing Files Prequel 03 Ogden

Auteur : Humbug

Avertissement : R (c'est quand même un peu violent)

Catégorie : X, Fowley

ship : =

Résumé : Jusqu'à la diffusion de l'épisode "The End" (5x20), tout le monde pensait qu'avant l'arrivée de Scully lors du Pilot, Mulder enquêtait seul aux X-Files, mais c'était une erreur. Durant un an (1 saison) Fox Mulder a fait équipe avec l'agent Diana Fowley. Aucun épisode de la série n'a été consacré à cette période. Voici les 10 enquêtes perdues auxquelles ils ont été confrontés, les Missing Files Prequel.


Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas.


Missing Files Prequel 03 Ogden 15021311




X-Files








Missing Files







Prequel






Episode 3











«Ogden»



Missing Files Prequel 03 Ogden 001f0810






Chapitre 1 « Roadhouse »












Texas Roadhouse - 3969 Wall Ave - South Ogden - Utah

Vendredi 19 Juillet 1991 - 20h59



Callum Keith Rennie regarda sa petite amie fixement et plongea ses yeux dans les siens.

-Tu veux danser ?

Elle sourit et acquiesça. Il la prit alors par la main, ils se levèrent et se dirigèrent vers le milieu de la salle, là où il y avait un peu plus de place pour faire quelques pas de danse.

Quelqu’un avait mis une pièce dans le Jukebox chromé et avait sélectionné un vieux standard de Blues.

Leurs amis, qui étaient assis à table avec eux, les regardaient se déhancher, collé-serré, sourire aux lèvres.

-Ces deux là, ils sont vraiment amoureux, lança Billy Warwood, comme une évidence.

Billy était le meilleur ami de Callum. Ils se connaissaient depuis l’enfance et étaient presque comme des frères. Ils étaient infiniment proches et avaient fait les 400 coups ensemble depuis la maternelle. Dans cette petite ville, ils ne s’étaient jamais beaucoup éloignés l’un de l’autre, presque attachés comme deux faux-frères siamois.

Jill Roberts, la petite amie de Billy les observa quelques secondes puis tourna la tête vers son homme et acquiesça avec un petit sourire.

-C’est clair. Comme de l’eau de roche.

Son fiancé la regarda droit dans les yeux et sourit également.

-Et toi, tu veux danser, ma petite reine des dancefloors ?

Elle sourit d’avantage alors il se sentit obligé de se justifier.

-Bah quoi, moi aussi je suis amoureux.

Cette fois, elle déposa les armes tout en éclatant de rire.

-OK, t’as gagné, espèce de Roméo à la manque.

Billy et Jill étaient très différents. Jill avait une silhouette et un visage presque enfantins. Une chose était sûre, elle faisait bien plus jeune que son âge, et sa petite taille autant que se tâches de rousseurs n’aidaient pas à l’imaginer plus mûre.

C’était une excellente élève et elle possédait une culture générale très vaste. Les pièces de William Shakespeare, elle en avait lu plus d’une vingtaine alors lorsqu’elle faisait référence à Roméo et Juliette, elle ne le faisait pas à la légère, elle avait véritablement lu et appréciée cette pièce.

Warwood, lui était tout l’inverse : grand, très sportif, très gentil mais aussi loin d’être un puits de science. Par contre, il n’était pas ce genre d’athlète narcissique, imbu de sa personne, qui ne voyait que par le culte du corps et se fichait de son inculture parce que son physique lui apporterait de quoi bien vivre. C’était juste que le sport fût d’avantage dans ses gènes que les études.

Malgré tout, il ne profitait absolument pas de son ascendant physique pour terroriser les petits geeks frêles et binoclards, fans de jeux de rôle et de science-fiction, loin de là. Et non seulement, Billy n’avait jamais bizuté personne mais il avait aussi défendu à de nombreuses reprises des élèves se faisant maltraiter par des costauds imbéciles, beaucoup moins compréhensifs que lui.

C’était ce genre d’attitude et sa personnalité en particulier qui avait attiré la petite et studieuse Jill. Elle était tombée amoureuse de ce grand nounours adorable au fil des mois, en le voyant agir. Elle n’avait pas du tout vécu le coup de foudre immédiat symptomatique de l’adolescence et principalement dû à une attirance physique. C’était tout l’inverse qui s’était produit, le genre de sentiment qui se développait avec le temps mais s’ancrait si profondément en soi qu’il devenait tout simplement impossible de s’en détacher. Cet amour profond, celui qu’on voyait uniquement dans les films ou les romans à l’eau de rose, c’était précisément ce que ressentait Jill pour Bill ; à la vie, à la mort, malgré leurs différences évidentes. Ils formaient le parfait complément l’un de l’autre. Le jeune homme était lui aussi tombé amoureux de cette petite intello au fur et à mesure et lui aussi grâce à sa personnalité si attachante plus que par son physique.

Pour Callum et sa petite amie Calista Jammer, cela ne s’était pas du tout passé de cette manière, c’était même tout l’inverse. Leurs personnalités réciproques n’avait absolument rien à voir dans leur amour ni leur relation. Cette dernière était uniquement basée sur le physique et rien d’autre, du moins pour le moment. Contrairement à celle de leurs amis qui pouvait être qualifiée de cérébrale, leur union à eux avait tout d’animale. Et ils l’assumaient totalement.
Mais Billy avait remarqué que son ami Callum était de plus en plus accroché à cette tigresse blonde qui aimait plus que tout se vêtir d’un petit short en jean et de hauts très échancrés.

L’adolescente flamboyante avait grandit en regardant abusivement la télévision dans une famille désœuvrée et avait pris pour modèle la sublime Daisy Duke, incarnée par Catherine Bach dans la série « Shérif fais-moi peur ! », ainsi que Jody Banks dans « L’homme qui tombe à pic ». Ses deux héroïnes n’étaient pas connues pour leur intelligence mais belle et bien pour leur physique particulièrement avantageux et c’était tout ce que voulait Calista, leur ressembler le plus possible et tirer avantage de son physique hors norme.

Pour l’heure, elle sortait avec Callum, le meneur de l’équipe de basket locale, et leur relation était explosive.

Les quatre amis adoraient passer leurs vendredi soirs tous ensemble, au Texas Roadhouse, leur repère de virées nocturnes.

L’ambiance était chaude et feutrée.

De temps à autre il y avait eu de bagarres mais Callum et Billy se chargeaient de calmer les belligérants et il fallait être, aujourd’hui, suicidaire pour oser faire de grabuge dans ce Roadhouse en présence des deux costauds, habitués des lieux.

Cela faisait plusieurs mois qu’une chose pareille n’était pas arrivée, pour le plus grand bonheur du propriétaire de la boite, Lee Douglas.

Après plusieurs danses, rapides ou slows, les deux couples avaient décidés de mettre les voiles vers 23h, non sans avoir salué leur ami Lee, toujours aussi stoïque et placide derrière son comptoir.

Billy, Callum et Calista avaient bu quelques bières et étaient un peu gais. Jill, elle, n’avait souhaitée prendre que du Coca. Elle ne buvait pas du tout d’alcool. Elle avait essayé une seule fois et avait trouvée le gout infect. Pourtant c’était elle qui semblait la plus fatiguée des quatre.

Sur le parking, les couples continuaient à se faire des bisous, plus amoureux que jamais et l’alcool aidant un peu à les désinhiber.

Le carrosse qui les transportait était bien évidemment la voiture de Callum, un vieille Dodge noire. Calista et lui étaient assis devant, tandis que Billy et Jill étaient lovés sur la banquette arrière. Ils étaient fatigués et comptaient rentrer se coucher sans prolonger la soirée plus avant.

Les jeunes fêtards habitaient tous au nord de la ville et même s’il y avait d’autres lieux de sorties plus près de chez eux, leur endroit préféré demeurait celui-là, le Texas Roadhouse, qui se trouvait, lui, à l’extrémité sud de la localité.
Ils n’avaient qu’à traverser la petite cité qui les avait vus naitre et le tour était joué. Et c’était ainsi toutes les semaines, à la même heure, chaque vendredi soir. Une espèce de litanie festive que ces jeunes n’auraient jamais eue l’idée de remettre en cause tant c’était un moment qu’ils attendaient à chaque fois, malgré le coté répétitif et rengaine de l’évènement.

-C’était vraiment bien ce soir ! Résuma Callum Keith Rennie, en jetant un coup d’œil dans le rétroviseur intérieur afin d’observer la réaction Billy.

-Ouais, c’était vraiment sympa.

Jill dormait déjà à moitié, appuyée sur sa large épaule. Calista posa sa main sur la cuisse du conducteur.
Cette excellente soirée allait prendre fin, dans quelques minutes.

Soudain, Callum fut aveuglé par des phares puissants dans ses rétroviseurs, des feux de route allumés d’un seul coup.

-C’est quoi ça ? C’est qui ce malade ?
-Encore un qui a trop picolé, le rassura Calista.

Mais les intenses lumières se rapprochèrent de plus en plus, très vite. Tellement vite et tellement près que le véhicule inconnu fini par toucher le pare-choc arrière des quatre jeunes.

Ils furent violement bousculés. Le choc réveilla Jill, qui se demanda ce qu’il se passait.

-C’est un crétin qui veut s’amuser un peu, apparemment ! L’informa Callum.
-Il joue à « Pousse-pousse », précisa Billy.

Tout à coup, ils entendirent un bruit intense, très fort.

-Mais qu’est ce que c’est que ça ?

Calista n’en croyait pas ses oreilles.

-On dirait de la musique, ajouta Callum.
-De la musique ?

Jill reconnu la chanson et en informa son amie.

-Oui. On dirait « Jolene ».
-De Dolly Parton ? Voulu qu’on lui confirme le conducteur. En plus d’être un chauffard, ce type a vraiment des gouts de merde ! Ajouta-t-il sans attendre la réponse.
-Moi j’aime bien « Jolene », le contredit Jill.
-C’est pas le moment de parler musique, là ! Coupa Billy, après avoir tenté de voir quel type de véhicule était entrain de les agresser.

Ce dernier cogna à nouveau dans leur pare-choc arrière et le grand sportif réussi à le voir malgré l’éblouissement des phares jaunes et surpuissants.

-C’est un veille camionnette, genre « combi-Volkswagen », précisa-t-il à ses amis.
-De quelle couleur ? Lui demanda Callum.
-J’ai pas réussi à voir.

La camionnette les cogna de nouveau, à plusieurs reprises et de plus en plus fort.

Les occupants de la Dodge étaient de plus en plus nerveux, voir paniqués, surtout les filles.

-C’est un taré ! Hurla Calista. Il veut nous envoyer au tas.
-Ouais, approuva Billy. Il ne veut pas juste nous faire peur, il veut vraiment nous faire mal !
-Je vais le semer, leur dit Callum. Cette bagnole est bonne pour la casse, il ne pourra jamais nous suivre.

Et il joignit le geste à la parole en accélérant considérablement. Il déposa la vieille voiture sur place pour son plus grand bonheur, ainsi que celui de ses amis, qui furent soulagés et soufflèrent.

Les phares de l’agresseur disparurent au loin derrière eux et s’évanouirent dans la nuit.

Calista hurla de joie.

-Ralenti pas, chéri ! Fonce !
-T’inquiète pas ma puce !

Callum obéit à sa fiancée et fonça droit devant.

Mais soudain, des phares aveuglants lui firent face.

Une voiture fonçait droit sur eux. Un choc frontal semblait inévitable.

Callum réagit aussi vite qu’il le pu et donna un coup de volant vers la droite.

La Dodge des quatre jeunes amis s’encastra alors dans la vitrine d’un commerce, à plus de 100 kilomètre/heure, faisant retentir l’alarme du magasin.

Callum Keith Rennie, Calista Jammer, Billy Warwood et Jill Roberts venaient de mourir sur le coup.

La voiture qui leur avait soudain fait face et qui avait allumée ses phares tout aussi soudainement, provoquant leur écart et leur mort violente était la même que celle qui les avait cogné par l’arrière un peu plus tôt, la camionnette rouillée et déglinguée dont l’autoradio hurlait la chanson « Jolene » de Dolly Parton.

Elle s’éloigna, laissant ses pauvres victimes à leur sort, mais le poste radio se mit soudain à cracher une autre chanson, très différente cette fois, « My girl » des Temptations.





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Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 9:29




Chapitre 2 « Les Fées »









Route Interstate 15 – Sud d’Ogden - Utah
Mardi 23 Juillet 1991 – 11h36

-Diana, vous êtes sérieuse ?
-Oh que oui, Fox.
-On est vraiment dans le fin fond de l’Utah pour enquêter sur des Fées ?
-Personne ne vous a obligé à venir.
-Je vous l’ai déjà dit, on est une équipe. Et puis, faut que je m’aère l’esprit. Cette virée est donc bénéfique pour moi, qu’elle qu’en soit le prétexte.

Sa partenaire aux affaires non-classées ne le savait pas encore car l’agent du FBI Fox Mulder ne s’appesantissait pas sur le sujet, mais il venait tout juste de divorcer. Enfin les papiers n’étaient pas signés et ils n’étaient pas encore passés devant le juge pour officialiser cette décision, mais sa femme Abbie et lui étaient bel et bien séparés. D’ailleurs il ne portait plus son alliance à l’annulaire gauche mais sa collègue, pourtant une enquêtrice hors paire ne l’avait pas encore remarqué où n’avait peut-être pas jugé opportun d’évoquer le sujet avec lui. Elle savait être très diplomate quand elle le voulait.

-Je sais, on est une équipe. D’ailleurs c’est grâce à vous qu’on s’en est sorti vivant la dernière fois. Reconnu-t-elle.
Il repensa alors à l’affaire qu’elle venait d’évoquer.
-Ces fourmis géantes, c’était vraiment horrible. Quand je pense que ce n’était même pas une affaire officielle ! Se lamenta-t-il.
-Et il ne faut surtout pas que le FBI le sache, je vous rappelle.
-Rien à craindre. Je ne parlerais pas.
-Parfait.
-Vous ne m’avez toujours pas dit comment vous avez eu cette mission en Guyane Française ?
-Vous ne le saurez jamais. Ne me dites pas que vous êtes contre un peu de mystère ? Lui dit-elle sur un ton mutin.
Il se tourna alors vers elle et n’aperçu que ses longs cheveux noirs qui cachaient le profil de son visage.
-Non, répondit-il en souriant.
Il avait beaucoup aimé l’ironie de la remarque.
-Par contre, si vous voulez, je peux vous en dire un peu plus sur cette histoire de fées. Après tout, vous m’avez suivi jusqu’ici, je crois donc que vous avez le droit d’en savoir autant que moi.
-On arrive dans combien de temps, déjà ? Lui demanda Mulder tout en mangeant ses graines de tournesol.
-Un peu moins de trois heures.
-OK, alors j’écoute.
Diana Fowley commença son exposé.
-Hier après-midi, j’ai reçu un rapport provenant du Bureau de Salt Lake City. Apparemment de petits êtres féériques auraient été observés par plusieurs familles, en fin de semaine dernière, dans un tout petit village au nord de l’Etat.
-Il s’appelle comment ce village ?
-Hughes, c’est situé un peu au sud de Logan. C’est pour ça que j’ai pris deux billets pour Salt Lake City. J’étais sure que vous viendriez. Je commence à vous connaitre.
-Et ces apparitions féeriques, elles ressemblent à quoi ?
-A des Fées clochettes.
-Des quoi ?
-Vous connaissez « Peter Pan », j’imagine ? Et si vous connaissez « Peter Pan », vous connaissez forcément la Fée Clochette. Et bien c’est exactement ça que les témoins disent avoir vu : des Fées clochettes.
Mulder était aussi abasourdit qu’incrédule.
-Des Fées clochettes ? Sérieusement ? Et c’est pour ça qu’on est dans l’Utah ?
-Absolument, répliqua Diana Fowley sans se démonter.
-Rappelez-moi qui dit avoir vu ces Fées clochettes.
-Au moins quatre ou cinq familles.
-Des enfants, des femmes au foyer…
-Oui. Et des pères aussi, qui sont policier, comptable, patron de magasin, entre autre. J’étais sure que vous alliez remettre en cause les témoignages et c’est pour ça que j’ai étudié le dossier sous toutes les coutures. Je peux vous assurer que si on est là, c’est pour une bonne raison.
-Si vous le dites Diana. Je vois d’ici mon rapport, mais franchement, j’aimerai bien lire le vôtre et surtout voir la tête qu’ils feront quand les pontes le liront.
-Le chef de Section Carter est très intelligent et très compréhensif, je suis persuadée qu’il ne trouvera rien à redire.
-C’est beau d’y croire !
-Mais je veux y croire, sinon, je n’aurais rien à faire dans ce service.
-OK, admettons que toutes ces familles aient bien vu des petites fées, mais qu’est-ce que c’est, selon vous ? Une hallucination collective, un phénomène de Folie à Deux, de l’Hypnose, comme à Castle Rock ?...
-Pourquoi pas tout simplement des petites Fées ?
-Ne soyez pas grotesque, vous valez bien mieux que ça.
-Dois-je vous rappeler notre pari ? Et puis c’est toujours moi qui tient la corde.
-C’est inutile. Pour l’instant, il y a eu des phénomènes inexpliqués dans toutes nos enquêtes et c’était l’enjeu du pari. Si jamais, au cours d’une affaire, j’arrive à expliquer tous les phénomènes rencontrés, de manière rationnelle, je gagne, le fauteuil, le bureau et une plaque à mon nom, à la porte et sur le bureau.
-Excellente mémoire, agent Mulder.
-Heureusement qu’entre vous et moi ça commence à peine. Statiquement il y aura bien une enquête qui ne comportera aucun élément paranormal. Et je suis persuadé que c’est cette histoire de petites fées qui va me faire gagner mon fauteuil et mes plaques.
Fowley sourit et se tourna vers son partenaire.
-J’apprécie cette foi en l’avenir. Si seulement c’était pareil en ce qui concerne votre ouverture d’esprit.
-Tout ce que je souhaite dans la vie, c’est la vérité, qu’elle soit paranormale ou non.
-Vous pensez qu’elle peut quand même être paranormale cette vérité, non ?
-Parfois, oui, mais à chaque fois, je ne sais pas, ça serait…
-Surnaturel !
Mulder apprécia également ce nouveau grand moment de répartie sarcastique de sa partenaire.
-Exact.
Soudain il vit le grand panneau d’entrée d’une ville qui trônait au dessus de la route. C’était une grande arche qui enjambait la large voie et qui portait fièrement le nom de cette petite ville en lettres blanches sur fond noir « Ogden ».
-Ah, on est à Ogden. Vous voulez qu’on s’arrête boire un café ou manger un morceau ?
-Bonne idée, acquiesça-t-elle. Je crois que j’ai besoin d’un café bien fort.
-Par contre, j’espère qu’ils ne sont pas rétrogrades en ce qui concerne la conduite des femmes dans ce bled, sinon, ça risque de leur faire drôle de vous voir descendre du coté conducteur. D’ailleurs, j’aimerai bien pouvoir prendre le volant un de ces jours, c’est toujours vous qui conduisez.
-Et ça vous frustre ?
-Je réclame juste un peu d’égalité.
-D’accord, dès notre prochaine mission, vous conduirez. Ca vous va ?
-Vendu.
-Ok, pour l’instant, faut trouver une cafétéria.
Pendant que Fowley conduisait, Mulder regarda par la fenêtre et la petite ville lui paru très peu animée.
-C’est moi où il n’y a personne ici ?
-C’est la fin de la matinée, Fox, les gens sont au travail.
-Il devrait quand même y avoir plus de monde que ça dans les rues.
-Vous voilà parano tout à coup ?
Soudain, il remarqua que la devanture vitrée d’un magasin qui se trouvait de son coté avait été complètement cassée et remplacée par de grandes planches en bois. Ces dernières avaient été taguées par des jeunes gens qui avaient écrit à la bombe de peinture rouge « chauffard » et « Assassin ».
Il ne le dit pas à sa partenaire car au même moment elle trouva un endroit pour s’arrêter, mis son clignotant droit et se gara.











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Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 9:30



Chapitre 3 « Le Chauffard »







Sunset Diner - Ogden - Utah
12h23



Fowley & Mulder sortirent du véhicule et le moins qu’on pouvait dire était que les craintes de l’agent spécial étaient justifiées car le fait qu’une femme conduisait alors qu’un homme était présent dans la voiture, sembla perturber les clients du Diner au plus haut point.

Il y avait beaucoup d’hommes âgés dans la gargote et certains paraissaient vraiment bourrus, tout droit sorti d’un western ou d’un film des années 70 comme « La colline à des yeux » ou « Délivrance ».

Peut-être n’avaient-t-ils même jamais vu une femme derrière un volant, de toute leur vie. Pour eux cela provoqua presque le même effet que de voir un OVNI.

Les deux partenaires s’en amusèrent, avec délectation.

-Je sens que cette pause va être amusante, ajouta même Diana qui avait le sens de la provocation.

Avant d’entrer Mulder remarqua, quand à lui, la une du journal local, placardée sur la vitre du Diner. Les photos de quatre jeunes adultes trônaient sur la page blanche portant un bandeau noir, en haut, à droite, en signe de deuil. Le titre, écrit en majuscule et en caractères gras était « Tragique accident ».

Fowley entra en première dans la cafétéria, ce qui ne manqua pas d’interloquer les habitués. Encore une marque de son gout prononcé pour la provocation. Elle adorait ça parce qu’elle était sûre d’elle. C’était ainsi qu’elle marquait sa supériorité.
Mulder n’avait même pas remarqué le fait que leur entrée avait grandement surpris, trop occupé qu’il était à reconstituer le puzzle des événements dans sa tête. Très vite il remit les éléments en place et rapprocha le titre du journal de l’état de la vitrine du magasin. L’événement l’attrista et il comprit mieux pourquoi la ville était déserte à ce point. Elle était en deuil car quatre jeunes habitants venaient de périr dans un tragique accident de voiture.
-Bonjour messieurs, dit Fowley.
Il n’y avait là aucune femme, à part elle. Tous les clients firent semblant de ne pas l’avoir vu ni entendu et ne répondirent pas.
-Comme c’est charmant ! Constata-t-elle ironiquement.
-Bonjour. Qu’est-ce que je vous sers ? Demanda le patron en s’adressant uniquement à Mulder.
-On va vous prendre deux cafés ! Répondit-il en insistant bien sur le « deux » parce qu’il aimait lui aussi jouer les provocateurs.
Le vieil homme au crane dégarni ravala sa salive et se tourna vers sa serveuse, une jeune fille qui paraissait particulièrement timide et dévouée.
Elle portait un chemisier, une jupe et un tablier. Elle arriva très vite jusqu’à la table où les agents venaient juste de s’installer, posa les tasses sur la table et les rempli d’un liquide aussi noir que fumant.
-Bonjour ! Dit-elle tout en les servant. Le sucre est juste là, ajouta-elle en désignant un petit pot sur la table d’un mouvement de tête, et les touillettes aussi.
-Merci, répondirent Diana et Fox successivement.
-C’est calme, dans le coin, dites donc…
Mulder essaya de lui tirer les vers du nez quant-à l’ambiance pour le moins « lourde » qui régnait dans cette ville depuis leur arrivée.
La serveuse qui portait un badge indiquant « Jenny » resta muette et semblait effrayée, entre autre par les questionnements de Mulder.
Fox compris immédiatement son état émotionnel mais voulait en savoir plus. Son instinct d’enquêteur et ses sens radars étaient en éveille, à l’affut, car il lui semblait qu’il y avait autre chose derrière ce simple accident. Quelque chose de criminel.
-Vous pouvez parler, vous savez, nous sommes de la police.
Dans un premier temps, Diana ne comprenait pas l’attitude de son collègue puis remarqua cette lueur dans ses yeux, celle qu’il avait quand les pièces d’un puzzle commençaient à se mettre en place dans son esprit, comme au château des Mac Lachlan à Caste Rock, ou même en Guyane Française quand ils avaient été confrontés à des fourmis géantes mutantes. Elle décida donc de l’épauler, pour que la jeune femme se sente plus à l’aise.
-Jenny, nous sommes du FBI. Vous n’avez rien à craindre.
Cet interrogatoire à peine déguisé ne plu pas du tout au patron du Diner qui s’en mêla d’un ton agressif.
-Jenny est ma fille et je vous interdis de l’interroger comme ça. Elle n’a rien à vous dire. Et puis, vous avez un mandat ?
Fowley se mit à rire.
-On n’a pas besoin de mandat, on vient juste boire un café et on a remarqué que cette jeune fille n’avait pas l’air dans son assiette. En tant qu’enquêteurs fédéraux, on a juste voulu savoir si tout allait bien, c’est tout.
-Elle va très bien. Et puis, qu’est ce qui me prouve que vous êtes du FBI ?
-Ceci ! Répliqua Diana en sortant sa plaque et en la montrant bien haut pour que tout le monde la voit.
Cette fois, les clients attablés furent impressionnés et n’eurent pas l’intention de faire les malins avec elle. Ils savaient qu’elle représentait l’autorité et qu’elle avait l’ascendant sur eux.
-Ca concerne l’accident de voiture, c’est ça Jenny ? Insista Mulder auprès de la jeune fille. Tu connaissais les victimes.
-Oui. Dit-elle en s’effondrant, en larmes.
-Ca suffit ! Hurla son père. C’était un simple accident de la route comme il y en a tous les jours. Callum conduisait trop vite, comme d’habitude. Ca lui pendait au nez.
-Tu sais très bien que ce n’est pas vrai, Cornell, coupa un client qui buvait une bière, accoudé au bar.
-Tais-toi Charly ! Lui ordonna le patron.
Cet échange intéressa tout particulièrement les enquêteurs et les intrigua au plus haut point.
-Que voulez-vous dire par là, Monsieur ? Lui demanda Fowley.
-Je m’appelle Charly Stephen Allen. Et tout ce que je peux vous dire c’est que ça n’est pas un simple accident qui a causé la mort de ces quatre jeunes, vendredi soir. C’est un meurtre, causé par un chauffard.
-Qui est-ce ? Demanda Mulder tout de go.
-On ne sait pas qui c’est, répliqua Allen. Tout ce qu’on sait c’est qu’il conduit une vieille camionnette toute pourrie.
-Une camionnette ?
-Oui madame, répondit le quarantenaire à Fowley.
-Quelqu’un l’a vu ? Vous pouvez la décrire ?
-Oui je l’ai vu, avec ses accélérations intempestives et sa musique à fond. C’est un combi Volkswagen tout rouillé. Je ne sais même pas comment ce machin fait pour réussir à rouler dans cet état.
-Ca explique les graffiti « chauffard » et « assassin » à l’endroit de l’accident. Conclu Mulder.
A cet instant, Fowley le regarda, incrédule, et compris pourquoi Mulder avait une longueur d’avance sur elle, sur ce coup là. Il avait remarqué tous ces détails bizarres et avaient reconstitué le puzzle en quelques minutes. A présent, ils en étaient au même point, ils en savaient autant.
-Quelqu’un a vu le chauffeur, ou plutôt le chauffard ? Demanda Diana.
-Non, sinon, on lui aurait fait sa fête. Le problème c’est que la camionnette apparait comme ça sur la route et disparait aussi vite, sans laisser de trace, précisa Charly.
Ce nouvel élément qui fleurait bon le paranormal intéressa tout particulièrement les deux enquêteurs du service des affaires non-classées.
-Sans laisser de trace, vraiment ? Demanda Mulder.
-Parole de scout. Croix de bois, croix de fer…Jura le client.
-Tu vas trop loin, Charly ! Lui dit le patron. Le Seigneur est avec nous…
-Justement, coupa Fowley. Vous ne pensez pas que ce véhicule pourrait être une apparition ou une volonté maléfique ?
-Blasphème !! Proféra le vieil homme. Pourquoi le tentateur se servirait de cette camionnette pour tuer des enfants de la ville ?
-Je ne sais pas. Pour éprouver votre foi, peut-être, émis Diana.
-Mais nous avons la foi, nous avons tous la foi !
Tout à coup, le patron sursauta, tout en hurlant.
-Oh mon dieu !!! Elle est là !
-Quoi ? Demanda Mulder qui était assis dos à la fenêtre.
-La camionnette du chauffard. Elle vient juste de passer !
Mulder n’y croyait pas mais Fowley confirma.
-Il a raison, Mulder. Elle vient juste de passer.
-Allons-y ! Ordonna-t-il en se levant d’un bond.
Diana l’imita et tous deux sortirent en trombe, laissant le patron, la serveuse et les habitués, pantois.
-On reviendra vous payer les cafés, cru bon de préciser Fox, juste avant de passer la porte.





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Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 9:31



Chapitre 4 « La Camionnette »










Ogden - Utah
13h14


Encore une fois, Diana Fowley conduisait, au grand désarroi de Mulder.
-On ne la rattrapera jamais ! Se désola-t-il.
-Je suis une vraie pilote, je te signale !
-Enfin on se tutoie ! J’ai faillit attendre ! Lui confia-t-il après un léger étonnement.
-Le vouvoiement n’est pas très approprié à une course poursuite, du moins c’est ce que je pense.
-Parce que la confrontation avec des fantômes dans un vieux château hanté et la menace de fourmis géantes en pleine jungle s’y prête un peu plus, peut-être ?
-Non, mais…Ce n’était pas le moment, tout simplement.
-Ah, je vois, donc, nous vouvoyer durant tout ce temps, c’était une sorte de rite de passage, un bizutage.
-Ne le prends pas mal, Fox. J’avais besoin d’un peu de temps pour te connaitre un peu et t’appréhender. Nous tutoyer tout de suite, ça n’aurait pas été raisonnable.
-C’est vrai que poursuivre une vieille camionnette fantôme dans les rues d’une petite ville de l’Utah, c’est raisonnable, c’est vrai.
-Arrêtes de faire le pisse-froid. Quand je l’aurais rattrapé, tu feras moins le malin.
Mulder tendit le bras en montrant un point noir situé droit devant, au loin, de son index droit.
-Regardes, elle est là !
L’agent spécial avait les yeux brillants.
-Ca t’ennui si à partir de maintenant, je te surnomme Steve McQueen ?
Fowley sourit.
-Attends, on ne l’a pas encore rattrapé, mais c’est imminent.
Elle accéléra encore si cela eu été possible, en écrasant littéralement le champignon.
Tous les deux furent collés à leur siège tant l’accélération avait été brutale.
L’écart entre la camionnette du chauffard et la voiture de ses poursuivants fondit comme neige au soleil. Diana grignotait les mètres à la vitesse de l’éclair.
A présent, les agents pouvaient voir à quoi le véhicule ressemblait vraiment, tant la conductrice avait fondu sur lui comme un aigle sur une proie.
-C’est vrai qu’elle est carrément pourrie cette camionnette. Souligna Mulder. Tellement c’est une épave, je me demande même comment tu ne l’as pas rattrapée plus vite que ça. Finalement, je retire ma comparaison avec Steve McQueen.
-Arrêtes de m’asticoter, protesta Diana. Et admire !
Elle s’était encore rapprochée, mais soudain, la camionnette rouillée et délabrée tourna brusquement à droite, dans une ruelle, et les agents la perdirent à nouveau de vue.
-On l’a encore perdu ! Protesta Mulder.
-Pas pour longtemps, le rassura Fowley en tournant dans la même ruelle.
Mais là, elle tomba des nues.
La petite rue était bloquée par une grosse benne à ordure qui avait transformé l’étroite allée goudronnée en impasse.
-C’est un cul de sac ! Releva Mulder.
-Et la camionnette a disparue, précisa Fowley comme une évidence, en ne comprenant pas, surtout, comment Mulder avait pu oublier de relever ce fait, au combien important et incompréhensible. Ce qui avait fait basculer cette course poursuite dans le paranormal.
-Où est-ce qu’elle est ? S’interrogea Fox à voix haute, tout en regardant partout autour de lui.
Rien devant ni sur les côtés.
Mais tout à coup, aussi soudainement que jaillit un éclair, ils entendirent le vrombissement d’un moteur, juste derrière eux.
Ils regardèrent dans les rétroviseurs et reconnurent la vieille camionnette qu’ils étaient entrain de poursuivre.
Mais comment avait-elle pu se retrouver derrière eux dans une telle configuration ?
Elle était devant, puis avait tournée dans une impasse, ils l’avaient suivi et avaient retrouvé leur proie derrière eux, les bloquant dans le cul-de-sac et faisant ronfler son moteur pour signifier son exaspération et son envie de vengeance les concernant.
Une affaire non classée venait de leur tomber dessus, sans prévenir, sur le chemin de celle qui avait retenue l’attention de Fowley.
-On est pris au piège, se désola Diana.
-Attends, la rassura Mulder. On est agents fédéraux, il peut nous faire quoi, ce type ?
-Je te rappelle qu’il n’en sait rien. On n’a pas encore pu s’identifier. Pour l’instant, nous ne sommes que deux personnes qui l’avons tout à coup pris en chasse. A sa place, moi aussi je serais très énervé.
-C’est juste. Et bien présentons-nous.
Mulder ouvrit sa portière tout doucement et hurla distinctement.
-Nous sommes agents fédéraux ! FBI ! Nous allons sortir doucement et vous montrer nos cartes.
Mais le conducteur ne semblait pas vouloir coopérer car il faisait ronfler son moteur de plus en plus fort.
De plus, un autre son se fit entendre, d’un seul coup.
Les fédéraux purent entendre l’autoradio cracher la chanson « Jolene » de Dolly parton.
Mulder sortit doucement du véhicule et Fowley se préparait à le faire également.
-Agents Mulder et Fowley. Eteignez votre radio !
Au lieu d’obéir, le chauffeur changea de chanson et ce fut « My Girl » qui retentit.
-Je vous ai dit d’éteindre la musique ! Maintenant je vais sortir mon badge.
Le grand profiler mit la main droite dans poche intérieure, délicatement, pour en sortir sa plaque du Bureau, mais le chauffard ne le laissa pas faire.
Il fonça droit devant, défonçant le pare-choc arrière du véhicule de location des agents.
Mulder plongea sur le côté pour se protéger tandis que Fowley agrippa le volant du mieux qu’elle pu pour ne pas se fracasser la tête contre le par brise à cause du choc ultra-violent.
Quand Mulder se releva, la camionnette avait disparue.
Fowley avait été secouée mais elle regarda dans le rétroviseur intérieur.
Son agresseur n’était plus là.
Il s’était envolé aussi vite que lorsqu’il avait tourné dans l’impasse, en une fraction de seconde, ce qui défiait toutes les lois de la physique pour un véhicule comme celui-là.
Ils étaient bel et bien tombés, par hasard, sur une affaire non-classée. Du moins c’était ce dont se réjouissait Diana, tout en se remettant le mieux possible du choc qu’elle venait de subir.




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Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 9:32




Chapitre 5 « Jolene »














Route 89 - Ogden-Nord
13h30



Moins d’une minute plus tard, la camionnette apparue juste derrière le pick-up noir de Brian Gabriel Peters.
Il avait 22 ans et se disputait avec sa petit amie Lisa Anne Corpora.
Il avait les cheveux blonds comme les blés tandis que ceux de sa petite amie étaient noirs corbeau.
Très différents en apparence, mais fusionnels dans leur attitude.
Malgré leur jeune âge ils étaient ensemble depuis plus de six ans.
Et pas une seule dispute à déploré dans leur couple depuis tout ce temps…Enfin aucune jusqu’à cette après-midi.
C’était leur toute première mais ce n’était pas juste un petit accrochage ; c’était une très forte dispute, quelque chose qui semblait dévastateur et sans retour en arrière possible.
La jeune femme était furieuse.
-Tu m’avais dit que tu arrêterais Brian ! Tu me l’avais promis et tu n’as pas tenu parole !
Son petit ami tentait de tempérer la colère de sa fiancée.
-Allez, ma chérie, c’est bon, c’est rien.
Mais rien n’y fit.
-Non ce n’est pas bon, non ce n’est pas rien. Et ne m’appelle plus comme ça. Tu as dépassé les bornes.
Le jeune homme commençait lui aussi à monter le ton.
-Quoi, qu’est ce qu’il y a ? Tu veux me quitter, c’est ça ? Juste pour une bière avec des potes.
-Ce n’est pas pour ça et tu le sais très bien. Tu minimises tout. De toute façon, tu fais toujours ça.
-Mais qu’est ce que tu racontes ? Ce n’est pas ce que tu me reproches ? D’avoir bu une bière avec mes copains.
-Le problème ce n’est pas la bière. Ce qui me met hors de moi c’est que tu conduises sous l’emprise de l’alcool et en plus pour venir me chercher.
-Et alors ? C’est juste une bière et puis je maitrise mon véhicule. Je ne suis pas saoul si tu veux savoir.
-Ca c’est ce que tu dis.
-Mais je n’ai bu qu’une seule bière. On n’est pas saoul avec une seule bière, tous les médecins le disent, même les flics.
-Je m’en fous des médecins et je m’en fous des flics. Je ne veux pas mourir la tête décapité par le par brise comme Jayne Mansfield ou même cette pauvre fille.
-Pour Jayne Mansfield ce n’est qu’une rumeur. Mon oncle était policier dans le Mississippi en 67 et je l’ai entendu en parler à une réunion familiale. Pour l’autre fille, c’était un accident et tu le sais très bien. Et puis l’alcool n’a rien à voir là dedans.
-Ca a tout à voir, au contraire. Vous étiez bourrés et vous avez voulu faire une course. Et cette pauvre fille est morte. A cause de vous, toi et Callum notamment. C’est votre ivresse et votre ego qui l’ont tué. Et votre bêtise aussi. Vous êtes des meurtriers.
-Les flics ont dit que c’était un accident, tu le sais très bien.
-Les flics n’étaient pas là, ils ne savent pas ce qu’il s’est passé. Moi je le sais.
-C’est une menace, c’est ça ?
-Tu mériterais que je te dénonce, Brian !
-Tu ferais ça ? Pourtant je croyais que tu m’aimais.
-Et moi je croyais que tu ne boirais plus avant de prendre le volant. Tu me l’avais promis et tout ce que tu trouves à faire juste avant de venir me chercher, c’est de siffler des bières avec tes potes !
-Une seule, je n’en ai bu qu’une seule.
-Arrêtes de me prendre pour une idiote, arrête de mentir. Quand tu as voulu m’embrasser, tu empestais ! Une seule bière ne fait pas ça. Là tu t’es véritablement saoulé et ça c’est impardonnable.
-Tu es inquiète ou tu es furieuse ?
-Les deux. Je suis furieuse parce que tu n’as pas tenu parole et parce que tu me mens. Et je suis inquiète parce que je ne veux pas qu’il t’arrive ce qu’il est arrivé à cette fille, ou à Callum et ses amis.
-J’adore quand tu t’inquiètes, ma puce, je trouve ça trop choux.
-Arrête de m’appeler comme ça je t’ai dit. « Ma puce » et « ma chérie » c’est pareil, c’est prohibé, pour l’instant. Interdit tant que tu ne te seras pas excusé.
-Ok, c’est bon. Alors je m’excuse…Ma puce.
-Tu t’es excusé, mais c’est encore un peu tôt pour un « ma puce ». J’ai peur Brian. Vous les mecs, vous vous en fichez ! Vous buvez comme des trous et vous prenez le volant dans cet état, avec nous juste à côté. Vous dites que vous nous aimez mais comment peut-on mettre en danger la vie de celui ou celle qu’on aime ?
-Ca t’a vraiment secoué cette affaire, dis-donc ?
-Une fille est morte. Et Vendredi dernier, quatre jeunes de plus. Et on les connaissait en plus. Il t’en faut combien d’autres avant que tu ne comprennes que ce sont des comportements comme les tiens qui sont seuls responsables de ces tragédies ?
-C’est vrai tu as raison. J’ai déconné en buvant ces bières avant de conduire et je m’en excuse encore.
-Ah, tu as enfin compris ?
-Oui. Si on mettait un peu de musique pour se détendre un peu ? Ca te dit ?
-Vas-y. Mais promets-moi de me déposer chez moi en un seul morceau et de ne plus jamais boire avant de prendre le volant. Même une seule bière.
-Ok, c’est promis. Désolé, c’est la faute de Bobby. Il m’a un peu forcé. Je lui ai dit que je ne pouvais pas, que je conduisais, que je venais te chercher, que je t’avais promis etc…Mais il n’a rien voulu savoir et m’a poussé à la conso’.
-Celui-là, je le retiens, je vais lui faire la peau.
Comme le ton s’était un peu apaisé car Brian avait fait amende honorable, il tourna le bouton de l’autoradio pour détendre encore d’avantage d’atmosphère.
La chanson « Jolene » de Dolly Parton résonna alors dans l’habitacle du pick-up.
-Tu as vraiment de la chance, lui dit Lisa Anne, j’adore cette chanson.
Mais tout à coup, la camionnette folle, le combi Volkswagen tout rouillé apparu juste derrière eux et leur collait littéralement au train.
-Qu’est ce que c’est que ça ? Demanda le jeune homme à voix haute.
-C’est juste un gars pressé, un autre chauffard, comme toi. Laisse-le passer, ça sera plus prudent.
Brian Peters obéit à sa fiancée et se décala sur la droite pour que le suiveur puisse les doubler.
La camionnette les dépassa et au moment où cette derrière fut à leur hauteur, ils entendirent la chanson « Jolene » s’échapper de cette dernière.
Lisa Anne retrouva alors le sourire.
-Tiens, ce type écoute la même station de radio que nous.
-Je t’avais dit que c’était ringard d’écouter une radio qui s’appelle « chansons du passé ».
-C’est une très bonne station. Les vieux tubes, c’est mieux que toute cette soupe actuelle. Il n’y a plus d’imagination dans la musique d’aujourd’hui, plus de cœur. Avant on avait de vrais artistes !
-Tu parles vraiment comme une vieille mamie. Mais c’est aussi ça qui fait ton charme.
La vieille camionnette s’éloigna assez vite et cela surpris fortement le conducteur du pick-up.
-Il a du pep’s son moteur pour une vieille bagnole comme ça !
-Tant mieux, répliqua Lisa. On est mieux tout seul.
Brian mit la main sur la cuisse de sa fiancée et la caressa puis la regarda.
-Je t’aime, tu sais.
La jeune fille était à présent calmée.
-Moi aussi, grand dadet.
Ils se regardèrent tous les deux en souriant.
Le jeune homme sourit d’avantage et regarda la route à nouveau.
-Ca alors !
-Quoi ? Lui demanda la jeune femme.
-Bah, regarde. La camionnette. Elle n’est déjà plus là.
-Tu viens de le dire. Malgré les apparences, il a de la patate son moteur. Jamais juger un livre à sa couverture, ni une voiture à sa carrosserie.
-Si tu le dis.
Mais brusquement, le jeune conducteur cru être en plein cauchemar.
La vieille camionnette fonçait sur eux, à très grande vitesse, cherchant le choc frontal, le face à face.
Pour sauver sa vie et celle de sa fiancée, il fit une embardée mais atterri dans un poteau électrique.
La violence coucha le poteau et les deux jeunes gens moururent sur le coup.
La jeune Lisa traversa le par brise et fut décapitée, exactement comme une autre jeune fille de la ville avant elle, exactement comme ce qu’elle craignait le plus au monde.
Son pire cauchemar était devenu réalité.



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Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 9:33




Chapitre 6 « Personne au Volant »









Bureau du Shérif d’Ogden - Utah
13h57


Fowley et Mulder étaient retournés payer les cafés au Sunset Diner et avaient demandés où était le bureau du Shérif local à Cornell Payson, le patron.
Ils ignoraient ce qu’il venait de se passer au nord de la ville. Un nouvel accident mortel causé par la camionnette du diable.
Les agents poussèrent la porte du bureau du Shérif et découvrirent un homme jeune, en tout cas plus que ce à quoi ils s’attendaient, sans doute à cause de l’échantillon non représentatif de la population qu’ils avaient rencontrés au Diner.
Il était grand et fin comme une liane, semblant nager dans la plus petite taille d’uniforme. Ses cheveux étaient courts et châtains mais ses tempes commençaient déjà à s’éclaircir malgré la jeunesse apparente de ses traits. Il était rasé de près et son uniforme était parfaitement repassé. Il se dégageait de lui une certaine rigueur qui contrastait avec son apparence fragile et novice.
Sur son bureau, une plaque indiquait « Shérif Thomas Ryan ».
Au moment où Mulder avait poussé la porte, laissant passer Fowley devant lui, le jeune policier venait de décrocher son téléphone.
Le coup de fil semblait le miner, ses traits se tirèrent soudainement.
-Quoi ? Encore ? Ok, j’arrive tout de suite.
Les agents l’observèrent avec attention et Diana sorti son badge officiel pour lui montrer.
Il raccrocha en toute hâte.
-Bonjour Shérif, agents Fowley et Mulder, FBI. Nous aimerions vous…
Le jeune homme était stupéfait.
-Le FBI ? A Ogden ? Je suis désolé mais je n’ai pas le temps de vous recevoir. Il vient d’y avoir un autre accident de la route.
La grande brune aux cheveux long et le profiler se regardèrent. Ils avaient compris que ce nouvel accident avait un rapport avec ce qu’ils soupçonnaient déjà concernant la mort de ce quatre jeunes gens quelques jours auparavant.
Le Shérif était très pressé.
-Justement nous voulions vous voir à ce propos.
-Vous étiez déjà au courant ? Comment est-ce possible, cela vient juste de…
-Non. En réalité, on ne savait rien de cet accident mais on voulait vous parler du précédent, répliqua Mulder. Celui qui a impliqué quatre personnes.
-Celui de vendredi soir ? Oui mais…Désolé, il faut que j’y aille. Mais vous pouvez me suivre si vous voulez.
Les agents spéciaux ne se firent pas prier et lui emboitèrent le pas.
Une fois de plus, Fowley pris le volant. Tout en suivant le Shérif Ryan, elle se confia à son partenaire.
-Mulder, je peux te dire quelque chose ?
-Ca serait malheureux que tu ne puisses pas, avoue-le.
Cela lui décrocha un léger sourire.
-Quand la camionnette était derrière nous et qu’elle m’a foncé de dessus après que tu sois descendu, j’ai regardé dans le rétroviseur intérieur pour voir à quoi pouvait bien ressembler ce pourri.
-Oui et ? Il ressemblait à quoi ?
-C’est bien ça le problème, Mulder, je n’en sais strictement rien.
-Comment ça ? Tu n’as pas pu le voir parce qu’il était plongé dans l’obscurité ou… ?
-Non, tu ne comprends pas. Je n’ai vu personne.
Cette fois, ce fut Mulder qui ria, mais, aux éclats.
-Attends. Qu’est ce que tu essayes de me dire ?
-Ce n’est pourtant pas bien compliqué à comprendre.
-Le problème c’est justement que j’ai peur de trop bien comprendre. Alors mets-moi les points sur les « i » s’il te plait.
-Il n’y avait personne au volant, Fox.
Mulder rit de plus belle.
-Tu es incorrigible Diana. Tu veux me faire croire que c’est une camionnette fantôme juste pour garder ton fauteuil, franchement c’est vicieux et malhonnête.
-Je peux t’assurer que je dis la vérité. Crois-moi !
-Ok, je veux bien admettre que tu n’as vu personne au volant. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y avait personne. Le chauffeur était peut-être habillé tout en noir, avec une cagoule.
-J’ai aussi attentivement regardé le volant et il n’y avait aucune main dessus.
-Les gants noirs se marient très bien avec le reste de la tenue que je viens d’évoquer. Sans compter qu’il aurait très bien pu avoir les mains ailleurs quand tu as regardé.
-Si tu le dis, le psychologue. Mais je peux t’assurer que la cabine semblait vide, totalement vide. Et je ne dis pas ça pour éviter de te payer une plaque et de te laisser mon fauteuil, je suis bien trop honnête pour ça.
-Miss Droiture, ça, ça ne fait aucun doute. Alors c’est quoi ta théorie ? Tu penses à une voiture sans chauffeur et meurtrière, conduite par le diable, comme dans ce film avec James Brolin ?
-Enfer Mécanique ? Non, là tu vas trop loin. Je n’ai jamais parlé de véhicule possédé ou même incarnant une entité maléfique. Quand j’ai parlé de ça au Diner, c’était par provocation. Tout ce que j’ai dit, c’est qu’il n’y avait personne au volant et ça j’en mettrais ma main à couper. Par contre je ne saurais expliquer ni comment ni pourquoi. Du moins, pas pour l’instant.
-Dommage, il me semble pourtant que nous serions raccord au niveau des lieux car si je ne m’abuse l’intrigue du film se déroule justement non loin d’ici. En tout cas, ce qui est sûr c’est que, vu son état délabré, ce n’est pas une voiture magique qui se détruit et se reconstruit tout seule comme « Christine ».
-J’aurais vraiment préféré être victime d’une Plymouth Fury ou d’une vieille Buick que de cette antiquité toute rouillée.
-Tu penses vraiment à ça ? A quel model de voiture sans chauffeur tu préfères offrir ta vie ? Quelque chose ne tourne vraiment pas rond chez toi. Ca doit être toute ces affaires bizarroïdes vu sous ton angle uniquement paranormal, ça doit te retourner le cerveau.
-On en rediscutera quand toute cette histoire sera finie, tu veux bien ? Je crois qu’on arrive sur les lieux du crash.
-Ok, mais j’ai hâte de voir à quoi ressemble le chauffard qui tue tous ces jeunes. 10 contre un qu’il est rouge, avec de grandes cornes et une queue fourchue.














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Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 9:35




Chapitre 7 « McGuffin »










Route 89 - Ogden-Nord
14h21

Les ambulances étaient déjà arrivées et leurs gyrophares avaient rougit l’atmosphère, tant ils étaient nombreux.
Les sirènes, elles, s’étaient tues, donnant à l’ambiance présente un aspect hors du temps, comme si les minutes avaient cessées de s’égrainer et que le temps était suspendu tel un serpent se dorant au soleil.
Le Shérif s’arrêta et sortit de sa voiture. Il fut très vite imité par les agents fédéraux.
De nombreux badauds s’étaient rassemblés tout autour du point d’impact, la bouche à demi ouverte et les yeux révulsés d’horreur.
Il y avait même de jeunes enfants aux premières loges, pourtant le spectacle était horrible, et certainement pas de leur âge. D’autant que ce n’était pas un film, qu’il y avait ni coupe, ni filtre, ni censure. Tout se déroulait juste devant eux et ce n’était pas des effets spéciaux, les morts ne se relèveraient pas pour apparaitre dans un autre épisode sous une nouvelle identité. Ils étaient bel et bien morts, et ce, pour toujours.
Le coroner local emmenait les corps dans des housses mortuaires.
L’homme à l’étoile mis sa main droite sur la civière pour interrompre le trajet jusqu’au véhicule du coroner.
-Qui est-ce ? Demanda-t-il au jeune homme qui poussait le brancard à roulettes.
Ce dernier ne pouvait répondre et descendit légèrement la fermeture éclaire de la housse, laissant apparaitre les traits de la victime.
-Je connais ce gamin. Dit le Shérif. Brian Peters. Il aimait conduire vite. Je l’ai déjà arrêté plusieurs fois pour conduite dangereuse. Cette fois son imprudence lui a été fatale.
-Vous pensez vraiment que c’est un accident, Shérif ? Lui demanda Fowley avec un soupçon de provocation dans la voix.
-Ce type se prenait pour Burt Reynolds dans « Cours après moi Shérif ! » ou « L’équipée du Cannonball ». Il fallait bien que ça lui arrive tôt ou tard.
Au même moment, Mulder regardait le deuxième sac mortuaire et aperçu le visage très doux et juvénile d’une fille déciment trop jeune pour voir sa vie ainsi écourtée.
-Et cette jeune fille, qui était-ce ? Demanda-t-il à Tom Ryan.
-Lisa Anne Corpora.
-Sa petite amie, j’imagine, émis Fowley.
-Oui. Ca faisait très longtemps qu’ils étaient ensemble.
-Et ils sont partis ensemble. Ajouta Mulder pour souligner l’ironie du destin.
-Elle était avec lui dans la voiture quand vous arrêtiez Brian pour excès de vitesse ? Voulu savoir la spécialiste du paranormal.
-Non, jamais, répondit le Shérif. Il était toujours seul quand il était dangereux.
-Pourtant là, elle était avec lui, souligna Mulder pour montrer que quelque chose clochait mais sans savoir trop quoi.
-Et alors ? Il avait peut-être décidé de l’impressionner. C’était un peu le genre irréfléchi comme garçon.
-Shérif, ça ne colle pas. Lança Diana pour éviter toute palabre.
Le jeune homme au costume impeccable s’énerva.
-Vous vous croyez supérieur parce que vous êtes du FBI et que moi je suis juste un petit Shérif de province, c’est ça ?
-Non, pas du tout, tempéra Mulder, écoutez…
-Elle a raison, interrompit une petite fille qui se trouvait au premier rang, juste derrière les banderoles jaunes mises là par les autorités pour délimiter le périmètre de sécurité.
C’était une petite fille aux cheveux blonds et longs, et portant une robe.
Diana Fowley se précipita vers elle et s’accroupi pour être à la même hauteur, qu’elles puissent discuter face à face et se regarder dans les yeux.
-Bonjour, comment tu t’appelles ? Moi c’est Diana.
-Je m’appelle Vera. Vera Kramer.
-Et tu as quel âge, Vera ?
Mulder se rapprocha pour ne surtout pas rater une miette de la conversation. Cette dernière intéressait aussi le Shérif au plus haut point.
-J’ai 12 ans répondit Vera.
-Pourquoi tu as dit que j’avais raison ?
-Parce que tu as raison.
-C'est-à-dire ?
-Ce n’était pas un accident. J’étais juste là et j’ai tout vu.
Le Shérif était abasourdi.
-Que faisais-tu là, Vera ? Demanda-t-il à la petite fille.
-Maman m’avait demandé d’aller chercher des œufs à la superette pour les cookies du gouter.
Après cette réponse, somme toute logique de Vera, ce fut au tour de Mulder de s’en mêler.
-Je crois que la question la plus importante, Shérif, c’est, qu’est ce que tu as vu ?
La petite fille aux cheveux blonds comme les blés regarda Fox puis Diana. Elle ne savait plus où donner de la tête.
-Tu peux lui répondre, ma chérie, vas-y. Lui dit Fowley.
-Il y avait une autre voiture.
-Tu sais à quoi elle ressemblait ?
-C’était comme un camion. Mais pas un pick-up comme celui de mon père où celui qui se trouve juste là. C’était plutôt une sorte de vieille camionnette un peu comme celle du Scooby Gang, la bande de Scooby Doo.
-Oui, un combi, dit Mulder. D’ailleurs tu t’appelles Vera, exactement comme l’une des amies de Scooby Doo. C’est drôle, non ?
La jeune fille fit la moue.
-J’aurais préféré m’appeler Daphné, elle est plus jolie.
-Mais tu es très jolie, Vera, lui dit Fowley. Tu peux nous dire ce qu’a fait la camionnette qui était comme celle des amis de Scooby Doo ?
-Elle les a cognées, par l’arrière, plusieurs fois.
-Et ensuite ?
-Ensuite elle a disparue, c’était comme un tour de magie.
-C’est du délire, interrompit le Shérif. Vous voyez bien que cette gamine raconte n’importe quoi et fabule.
-S’il vous plait, Shérif, implora Fowley. Laissez-là finir. C’est notre seul témoin dans cette affaire. En tout cas la seule à se manifester spontanément pour l’instant.
-Et qu’est ce qu’elle va nous inventer ensuite ? Que cette camionnette toute droit sortit d’un dessin animé s’est envolée dans les airs, c’est ça ?
-Il dit n’importe quoi ! Protesta Vera. Elle ne s’est pas envolée du tout. Elle leur a foncé dessus.
-Comment ça, foncé dessus ? Lui demanda Mulder.
-Bah, en face quoi ! C’était comme un duel.
-Mais tu as dit qu’elle les avait cognés par l’arrière avant de disparaitre, résuma Fowley.
-Oui, c’est ça.
-Et elle s’est retrouvée devant eux quand elle a réapparue.
-Bah, oui. Je vous dis la vérité.
-C’est exactement ce qu’il s’est passé pour nous, tout à l’heure, dit Mulder à sa partenaire, avec un regard appuyé.
Fowley approuva d’un hochement de tête puis se retourna vers la petite fille.
-Tu as vu le chauffeur ?
-Non, je n’ai vu personne.
-Mais la camionnette, elle avait quelque chose de spécial ? Voulu savoir Mulder.
-Non. Enfin, elle était très très vieille.
-Mise à part ça, Vera ? Lui demanda Fowley. Elle n’avait rien qui pouvait la différencier des autres ?
La petite fille réfléchit.
-Non.
-Une vitre cassée ? Un autocollant ?
-Une plaque minéralogique d’un autre état ? Demanda Mulder à tout hasard.
-Non, c’était une plaque de l’Utah. Avec écrit en gros « McGuffin » !
-« McGuffin » répétèrent à l’unisson les trois enquêteurs en n’en croyant pas leurs oreilles.








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Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 9:36




Chapitre 8 « My Girl »










Hooper Ogden Car Breaks - Sud Ouest d’Ogden
15h27



Au même instant, la vieille camionnette homicide immatriculée au nom de McGuffin était stationnée à la casse automobile de Hooper.
Elle semblait inerte depuis des décennies alors qu’elle avait tué plusieurs jeunes en seulement quelques jours.
Son mode opératoire était la provocation de crashs, une mort horrible pour tous ces couples de jeunes adultes.
Joey Dean entra dans la casse automobile à pieds. Il venait juste de garer sa moto devant la haute muraille du commerce de pièces détachées et de voitures.
Il avait 25 ans, portait un blouson de cuir marron foncé et avait son casque dans la main droite. Ses cheveux étaient longs pour un garçon, ils lui arrivaient presque jusqu’aux épaules.
Il avançait lentement et se dirigea droit vers la cabane du propriétaire. Une pancarte indiquait « Ouvert ».
Il frappa deux fois et entra.
Les lieux étaient noyés sous un capharnaüm de pièces détachées automobiles, surtout des pièces de moteurs.
Le propriétaire des lieux s’appelait Chester Anuszak. Il avait 53 ans et son apparence était particulièrement négligée et sale.
Il était assis, ou plutôt affalé, dans un vieux fauteuil, les pieds sur un bureau tout aussi ancien. Il était plongé dans une revue pornographique et n’avait même pas entendu entrer le client.
« Ce qui est sûr, c’est que lui, ce n’est pas un mormon » Pensa Joey tout en souriant.
-Bonjour, dit-il tout fort.
Chester eu du mal à sortir de ses observations anatomiques de jeunes femmes aux attributs généreux.
-Vous êtes le propriétaire ? Demanda le motard, un ton au dessus.
Cela fit enfin sortir le vieil homme de ses rêveries. Il replia ses jambes pour s’assoir normalement puis posa son magazine ouvert sur le bureau. Il vit qu’un client venait d’entrer et referma la publication puis voyant qu’une blonde à forte poitrine en bikini bleu était en couverture, il le retourna, laissant voir la quatrième de couverture qui vantait les « bienfaits » des cigarettes Morley.
-Ouais, c’est pour quoi ?
-J’aimerai acheter un véhicule.
-Alors vous êtes au bon endroit. Dit Chester avec un grand sourire.
En effet, il savait que si ce type lui achetait un véhicule, il avait gagné sa journée.
Il se leva d’un bond.
-Venez avec moi.
Le client obéit et découvrit un nombre incalculable d’épaves dans le parc, certaines au dessus des autres, sur trois ou quatre étages.
-Vous recherchez quoi comme type de véhicule ?
-Une bonne occasion, du genre camionnette. Je pourrais y mettre ma moto, et puis je pourrais dormir dedans. En plus ça me permettrais de ne pas être mouillé durant l’hiver.
-Je vois. Vous avez quel budget ?
Joey Dean, sourit, un peu gêné.
-Pas grand-chose, je l’avoue.
Et il sortit de la poche droite de son jean quelques billets de 50$, cinq pour être précis.
-250$, ok. Ce n’est pas beaucoup mais c’est faisable. Par contre il ne faut pas vous attendre à un petit bijou. Mais pour ce prix là, je peux vous dégotter une excellente occase.
-C’est pour ça que je suis là. Vous m’avez été recommandé par un ami. Il parait que vous faites des miracles pour les budgets serrés.
-C’est le cas. Je vais vous trouver la perle rare, vous allez voir.
Ils marchèrent entre les épaves depuis plusieurs minutes lorsque Chester Anuszak s’arrêta soudainement.
-Voilà, c’est là. C’est celle qu’il vous faut.
Joey leva les sourcils et entrouvrit la bouche, de surprise.
-Ca ?
Il venait de voir un très vieux combi Volkswagen tout rouillé qui semblait abandonné à son triste sort depuis une trentaine d’années.
-Oui, c’est elle.
-C’est une blague ?
-Non. Vu votre budget, et vos demandes, c’est ça ou rien.
-Je vois. Vous n’êtes peut-être pas le faiseur de miracles qu’on m’a décrit, finalement.
-Croyez-moi, je le suis, même au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Et si je vous dis que c’est ça ou rien, c’est que même après avoir fait le tour du monde pendant toute une année, vous ne trouverez pas meilleure affaire que celle-là.
-J’ai quand même l’impression que vous me prenez pour un touriste.
-Ne vous fiez pas trop à son apparence déglinguée, elle en a encore sous le capot et c’est ce qui compte. Je l’ai vérifié moi-même et elle a une patate d’enfer.
-Je peux l’essayer, j’imagine ?
-Bien sûr.
Au moment précis où Chester répondit par l’affirmative, l’autoradio du combi se mis en route, balançant la chanson « My Girl » des Temptations.
“My Girl (My Girl, My Girl)
Talkin’ ’bout My Girl.”
-Il y a quelqu’un dedans ? Demanda Joey Dean.
Chester était très étonné.
-Bah nan. Bien sûr que non.
Il vérifia quand même par acquis de conscience en collant son visage contre la vitre latérale.
-Personne.
Mais tout à coup, comme pour le contredire, le moteur et les phares s’allumèrent.
Joey n’y comprenait plus rien et n’était, à vrai dire, pas très rassuré.
-Et c’est vous qui l’avez vérifié, hein ?
Le gérant se voulait rassurant.
-En tout cas, elle marche, non ? En plus, elle tourne à la perfection. Ca devrait finir de vous convaincre.
-Alors pourquoi ce n’est pas le cas ?
-Essayez-la, allez-y.
De toute façon Joey était la pour l’essayer et il s’approcha après avoir tendu son casque de moto à Chester, qui lui garda.
Mais alors que le jeune homme s’empara de la poignée de la portière gauche pour l’ouvrir, la camionnette accéléra et avança de quelques centimètres.
On aurait dit qu’elle désapprouvait.
Joey Dean, lui, était de plus en plus inquiet.
-Il y a quelqu’un là dedans ! Affirma-t-il.
-C’est bizarre. Je vous assure que je n’ai vu personne.
Tout à coup, la camionnette immatriculée McGuffin recula de trois mètres et se positionna pour que Joey apparaisse juste dans ses phares.
-C’est quoi ce délire ? S’exclama le jeune motard.
Sans crier gare, elle lui fonça dessus et l’écrasa sans aucune pitié, laissant Chester Anuszak glacé d’effroi.
Le combi recula de quelques mètres et repassa de nouveau sur sa proie, écrasant à nouveau le jeune homme, brisant l’intégralité de ses os.
Le vieux propriétaire des lieux était paralysé par la peur, mais soudain, il vit que les phares de la vieille camionnette déglinguée étaient juste en face de lui.
Elle avait choisi sa nouvelle cible. Lui.
Il eu la peur de sa vie et se vit prémonitoirement sous ses roues et écrasé sur sa calandre, son sang sur le par brise et des morceaux de chair sur son toit.
Il courut le plus vite possible à l’opposé du véhicule mais ce dernier lui fonça dessus comme un taureau dans l’arène.
Chester réussit à l’éviter au dernier moment, exactement comme un toréador expérimenté qui ne voulait surtout pas se faire encorner.
Il roula sur le capot d’un vieille Buick et se cacha entre cette même Buick et une Cadillac.
Comme il entendit que le moteur de la camionnette était loin, il sorti de sa cachette, se croyant en sécurité.
Mais quelle ne fut pas sa surprise de retrouver le combi et ses phares juste en face de lui, alors qu’il le pensait à l’opposé.
Derrière lui se trouvait des voitures, et sur les cotés aussi. Il était encerclé. Il ne pouvait plus fuir. Piégé.
La camionnette accéléra un grand coup avant de foncer vers lui, comme pour lui annoncer n’inéluctable, tel un coup de semonce.
A cet instant, il vit la mort en face.
Le combi sans chauffeur fonça sur lui à toute vitesse, l’écrasant entre sa calandre rouillée et plusieurs voitures qui se trouvaient là.
Comme dans sa vision prémonitoire, la chair et le sang volèrent dans tous les sens.







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Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 9:37




Chapitre 9 « 4 Juillet »













Domicile des MacGuffin – West Haven – Ogden
18h52


-Vous êtes sûr que ce sont les seuls McGuffin de la ville ? Demanda Mulder au shérif Ryan.
-Quelque chose me dit que vous êtes le sceptique du duo. Lui répliqua l’homme de loi. J’ai raison ?
-C’est possible, admit le profiler. Disons que je suis méfiant, voilà tout.
-Albert et Livia McGuffin ne sont pas les seuls McGuffin à Ogden, par contre, ce sont les seuls à avoir subit un traumatisme lié à un accident de la route ces dernières semaines.
-Je suis sûre que c’est d’eux qu’il s’agit. Lança Fowley avec son assurance habituelle.
Le jeune Shérif n’était absolument pas habitué à une telle attitude, surtout de la part d’une femme.
Arrivé en haut des trois marches qui menaient à leur perron, il sonna à la porte. Il y avait un ange en porcelaine accroché à cette dernière.
Le quartier était d’un calme absolu et ce léger bruit perturba le silence ambiant.
Quelques secondes plus tard, on vint leur ouvrir. C’était une femme rousse d’environ 45 ans et portant un carré.
Elle avait le regard particulièrement expressif et il paraissait indéniablement triste. Mulder le remarqua immédiatement, lui qui était dans une période peu réjouissante de sa vie.
-Oui ?
-Bonjour Madame McGuffin. Lui dit le Shérif. Je suis désolé de vous déranger. Je suis avec les agents Fowley et Mulder, du FBI, et nous aimerions vous poser quelques questions. Pouvons-nous entrer ?
Mulder lui brandit sa plaque pour prouver les dires du Shérif.
-Mon mari n’est pas là, répliqua-telle, d’un air apeuré. Il rentre d’ici 30 minutes.
-Nous allons l’attendre à l’intérieur, si vous le permettez, lui dit Fowley. Nous pourrons discuter avec vous pendant ce temps là.
Bon gré, mal gré, elle les laissa entrer. Les agents découvrirent alors une maison à la gloire de leur fils unique, un champion de natation. Il y avait des photos de lui partout, ainsi que des coupes et des médailles qui recouvraient littéralement le buffet du salon et plusieurs guéridons.
-Comment s’appelle votre fils ? Lui demanda Mulder en regardant une photo où le jeune homme était souriant et paraissait au summum de la béatitude.
-Caleb, il s’appelle Caleb. Répondit-elle les yeux embués. Vous voulez du thé ou un café ? Leur demanda-telle.
-Un café, s’il vous plait, répondit Fowley immédiatement. Sans sucre mais avec un petit peu de lait si vous avez.
-Agent Mulder ?
-Rien, merci.
-Shérif ?
-Un thé s’il vous plait, Livia.
Quelques minutes plus tard, la femme au foyer qui paraissait désespérée et déprimée arriva dans le salon avec un plateau sur lequel se trouvaient les boissons chaudes et le posa sur la table basse.
Les trois officiers étaient assis sur un canapé en tissus à fleurs.
Une fois servit, Fowley rajouta un nuage de lait dans son café puis se tourna vers le Shérif car elle était interloquée, mais aussi très curieuse.
-Vous semblez bien vous connaitre, avec madame McGuffin ?
-Oui. Je suis venu les voir au début de l’été, elle et monsieur McGuffin, pour leur annoncer une bien triste nouvelle.
-Laquelle ?
-Leur unique enfant, Caleb, venait d’avoir un accident de voiture.
Livia McGuffin sanglotait.
-Et il est dans le coma depuis ce jour.
Comme il venait de voir toutes les photos et les trophées à sa gloire, Mulder compris que ces parents devaient souffrir énormément de cette situation.
-Que s’est-il passé ? Demanda-t-il.
-Une course sauvage qui a mal tournée.
-Quand ? interrogea Fowley à son tour.
Le Shérif répondit.
-Je suis venu les voir au matin du 5 juillet mais l’accident à eu lieu le soir du 4 juillet.
-La fête nationale ? Remarqua Fox.
-Oui. Une soirée bien plus arrosée qu’elle n’aurait due l’être. Et une confiance en soit exacerbée.
-Pourquoi venir me voir aujourd’hui, alors cela remonte à plusieurs semaines ?
-Très récemment il y a eu plusieurs accidents de voiture mortels à Ogden. Dit Diana. Tous impliquant de jeunes gens, comme votre fils.
-Et vous pensez que cela pourrait avoir un lien avec l’accident de notre Caleb ?
-C’est possible.
-Qu’est ce qu’il s’est passé pour ces autres jeunes ? Je ne sors plus beaucoup et je ne lis pas la presse. C’est à cause de courses sauvages qu’il leur est arrivé malheur à eux aussi ?
-Non, c’est…
Tout à coup, un bruit à l’entrée interrompit la conversation. C’était la porte qu’on venait de claquer.
-Chérie, je suis là. Ca va ?
Albert McGuffin venait de rentrer. Il n’entendit pas de réponse de la part de sa femme et s’inquiéta. Il ne savait pas que trois agents des forces de l’ordre étaient avec elle dans son salon. Il enleva ses chaussures et sa veste puis se dirigea vers son living, pour en avoir le cœur de net.
-Chérie, pourquoi… ?
En arrivant dans le salon, il tomba nez à nez avec ces deux inconnus et le Shérif qui étaient assis sur son canapé.
-Shérif Ryan ? Qu’est ce que vous faites là ? Et qui sont ces gens ?
-Albert, ce sont des agents du FBI. Nous voulons vous parler de l’accident de Caleb.
Monsieur McGuffin interrogea sa femme du regard pour savoir si c’était bien la vérité. Elle répondit par l’affirmative d’un hochement de tête.
-Caleb est dans le coma depuis plusieurs mois et…
Fowley le coupa.
-Nous le savons Monsieur McGuffin. Mais nous aimerions en savoir un peu plus sur les circonstances de l’accident.
-Pourquoi maintenant ?
-Il y a eu plusieurs accidents de la route mortels en ville récemment. Nous venions justement d’en avertir votre femme. Vous le saviez ?
Le père de Caleb semblait hésitant.
-Non, oui. Je viens de l’apprendre. Ma femme a due vous dire qu’on ne s’intéresse pas beaucoup à ce qu’il se passe en ville ou dans le monde depuis ce qu’il nous est arrivé. Mais qu’est ce que tout cela a à voir avec nous ?
-Toutes les morts ont le même mode opératoire. Révéla Diana.
-Des meurtres ? S’étonna le père. Mais pour notre fils c’est un accident. C’est lui qui a provoqué son sort en faisant une course avec deux autres jeunes.
-Il conduisait une camionnette ? Demanda Fowley.
-Une camionnette ?
-Oui, le genre combi Volkswagen. Un très vieux model.
-Non, pas du tout. Il conduisait une Ford. Nous lui avions offert quand il a obtenu son diplôme en étant Major de sa promotion. Pourquoi cette question ?
Le shérif semblait gêné.
-Vous connaissez les noms des deux autres jeunes qui ont fait cette course avec lui ce soir là ? Demanda Fox.
-Oui. Rennie Callum et Gabriel Peters.
-Deux des six victimes de ces derniers jours, releva Diana.
L’agent aux cheveux noir ne comprenait pas comment le jeune homme à l’étoile avait pu omettre de leur révéler un détail aussi important pour cette enquête.
Elle se tourna alors furieuse vers le Shérif mais ce fut Mulder qui posa la question.
-Pourquoi vous ne nous l’avez pas dit immédiatement, Shérif ?
-Je n’ai pas trouvé ça opportun, répliqua-t-il, innocemment.
-Pas opportun ? Lui renvoya Fowley. C’est on ne peut plus primordial au contraire. Ces trois garçons ont été impliqués dans cet accident qui a plongé le jeune Caleb McGuffin dans le coma et ces derniers jours, les deux autres conducteurs qui s’en sont sorti indemnes ce jour là, ont mystérieusement perdu la vie sur la route, dans des accidents vraisemblablement provoqués par une camionnette immatriculée au nom de McGuffin.
-Quoi ?
Les parents de Caleb étaient estomaqués.
-Qu’est ce que c’est que cette histoire ? Dit le père. Nous n’avons aucune camionnette et nous n’en avons jamais eu.
-Pourtant quelqu’un a entreprit de venger votre fils au moyen de cette camionnette immatriculée à votre nom, répliqua Fowley. Et ce, en tuant les deux autres conducteurs qui ont participés à cette course tragique ce 4 juillet. Force est de constater qu’il a réussi son coup.
-Mais nous n’avons rien à voir là-dedans.
-Je vous crois, dit Mulder. Votre fils était seul dans la voiture quand il a eu cet accident ?
-Non, répondit Livia. Il était avec sa petite amie.
-Comme les victimes de ces derniers jours, dit le Shérif. Que des couples.
-Rien ne forçait l’assassin à les attaquer quand leur petite amie était à bord. Releva Mulder. Il pouvait très bien le faire quand les conducteurs étaient seuls. Le fait qu’ils soient en couple au moment de la mort doit être très important pour lui. Comment s’appelait sa petite amie ?
-Jo-Lynn Nathanson. Et ils s’aimaient à la folie.
-Elle s’en est sorti ? Demanda Fowley.
Livia McGuffin éclata soudain en sanglots. Son mari répondit à la question car elle en était incapable.
-Non. Elle est morte.
-Comment ? Voulu savoir Fowley.
Le shérif prit le relais.
-Le choc l’a propulsé en avant et elle a été éjectée dans le par brise, ce qui l’a décapitée.
-Oh mon Dieu, sanglota Livia.
« Exactement comme la dernière victime. » Pensa Fowley.
-Merci, leur dit Mulder. On ne va pas vous déranger plus longtemps.
Il se leva, immédiatement suivi par Fowley et le Shérif Ryan.














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Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 9:38



Chapitre 10 « Caleb (Boyfriend) »










Hôpital McKay-Dee - Ogden
20h17

Immédiatement après être sorti du domicile des McGuffin, Diana Fowley avait demandé au Shérif Ryan de les conduire à l’hôpital où était le jeune Caleb et il s’était exécuté, même s’il ne comprenait pas bien le but de cette visite.
-Pourquoi aller à l’hôpital ? Lui avait-il demandé. Il est dans le coma. Il ne répondra pas à vos questions.
-Je veux juste vérifier quelque chose, avait répliqué la grande brune avec un sourire énigmatique.
Une fois à l’hôpital McKay-Dee, les deux agents spéciaux et le policier s’étaient rendu directement dans sa chambre.
Le jeune homme, Caleb MacGuffin, était effectivement toujours plongé dans le coma.
-J’imagine que si vous avez voulu venir ici, c’est pour vérifier que le gamin ne s’est pas réveillé afin de prendre le volant de cette camionnette et de venger la mort de sa petite amie, n’est ce pas ? Dit le Shérif à l’agent Fowley. Et bien, de toute évidence, et c’est très facile à vérifier, Caleb n’a pas pu se lever d’ici et conduire la camionnette tueuse. Il est donc innocent de ces crimes. C’est même la seule personne dans cette ville à posséder l’alibi parfait.
-Justement. Corrigea Diana. Son alibi est trop parfait, je suis sûre que c’est lui, malgré tout.
Le Shérif tomba des nues.
-Vous paraissez sûr de vous ?! Un peu trop sûr d’ailleurs, aux vues de l’état de votre principal suspect.
Mulder sourit au jeune homme propre sur lui.
-Elle est toujours comme ça, un peu trop sûre d’elle. Mais je serais mal placé pour la blâmer, je crois qu’elle est entrain de sévèrement déteindre sur moi, et je ne suis pas sûr que ça me dérange tant que ça.
-Bien, alors, ça serait trop vous demander de m’expliquer ? J’ai vraiment hâte d’entendre par quel raisonnement scientifique ou policier vous en êtes arrivé à une telle conclusion.
-Son activité cérébrale.
Le shérif nageait toujours dans un océan de circonspection.
-Oui, son cerveau fonctionne toujours. Et son cœur aussi. Ca signifie qu’il est toujours vivant, pas qu’il a pu se lever d’ici pour jouer au chauffard tueur.
-Je pense que se lever d’ici n’était pas nécessaire pour prendre le volant de cette vieille charrette.
-Tu penses à quoi, Diana ? Lui demanda Mulder.
-A une projection.
-Une projection ? Demanda le shérif. Une projection de quoi ?
-De son esprit. Derrière le volant de cette camionnette. Répondit Mulder à la place sa coéquipière.
-Vous croyez à ce genre de chose vous aussi ? Lui demanda alors l’homme de loi.
Fox Mulder répondit en se contentant de hausser les épaules.
-J’ai lu plusieurs rapports à ce sujet, révéla alors Fowley aux deux hommes.
-Vous parlez de quoi exactement ?
Le shérif était décidément sceptique.
-Je ne sais pas encore, c’est assez flou, mais j’ai beaucoup de théories. Télékinésie, Projection astrale, Doppelganger… Et j’en passe.
-Et laquelle tu privilégies ? Lui demanda Mulder.
-Aucune pour l’instant. Tout ce qu’on sait, c’est que Caleb MacGuffin est en vie, qu’il a un mobile puissant et que la victimologie le désigne comme principal suspect de ces meurtres. Son état physique lui confère le meilleur des alibis mais paradoxalement, c’est ce dernier, ainsi que sa détermination et sa colère qui ont dû développer son pouvoir mental.
-Donc pour toi c’est une simple histoire de vengeance ?
-Pas si simple Mulder. On ne sait toujours pas comment il s’y prend ni comment on peut l’arrêter. Sans lui mettre un oreiller sur la tête pour tuer son corps et son esprit, je veux dire.
-Vous plaisantez, j’espère ? S’offusqua le Shérif. On ne peut pas tuer un jeune garçon qui est dans le coma. Quant-à votre théorie, elle est ridicule, agent Fowley.
-J’ai l’habitude de ce genre de réaction. Et ce qui me pousse à tolérer tout ça, c’est que j’ai raison dans la plupart des cas.
-Quelles sont vos preuves ?
-Il n’y avait pas de chauffeur dans la camionnette, je suis prête à le certifier, et sous serment.
-Il devait être caché. C’est peut-être quelqu’un qui en veut à Caleb et qui veut le faire accuser, c’est d’ailleurs pour ça qu’il a mis une plaque d’immatriculation « MacGuffin » sur la camionnette criminelle. Pour qu’on se précipite droit ici. Et ça a marché.
-Qui, par exemple ? Demanda Mulder.
-Un ancien petit ami, pourquoi pas. Ca peut être aussi Monsieur ou Madame MacGuffin. Une telle piste est plus raisonnable que votre histoire de projection. N’importe quelle piste est bien plus censée que toutes ces inepties, agent Fowley.
-Ce n’est pas si sûr, Shérif, interrompit Fox.
-Qu’est ce que vous voulez dire au juste ?
-Que parfois, pour résoudre une enquête, il faut savoir garder l’esprit ouvert.
Fowley était heureuse que son partenaire la soutienne, pour une fois, alors que d’habitude, il avait une approche beaucoup plus pragmatique des choses.
-L’esprit ouvert ? Comme quoi ? Croire aux vampires, aux loups-garous, aux Poltergeist ? C’est ça ?
-Je n’ai jamais dit cela, mais oui, pourquoi pas.
-Deux agents du FBI passent dans ma ville au moment où un cas épineux se présent à moi et au lieu de me réjouir car j’ai à disposition deux enquêteurs fédéraux chevronnés, j’ai juste envie de m’arracher le peu de cheveux qu’il me reste car je suis tombé sur deux illuminés.
-L’agent Fowley possède une connaissance encyclopédique de plusieurs dossiers dont le paranormal est une option envisageable à la résolution. Et je ne vois pas pourquoi cette affaire là ferait exception. Si elle pense que le paranormal est la cause de cette affaire, elle doit très certainement avoir raison.
Diana Fowley sourit, ce qui n’était pas vraiment dans ses habitudes. Surtout que pour une fois, elle était fière de quelqu’un, mais ce n’était pas d’elle-même, c’était de son partenaire Fox Mulder.



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Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 9:39



Chapitre 11 « Découvertes »








20h48


-Ce faisceau d’indices vous suffit, agent Mulder ? Sauf qu’en aucun cas, il ne constitue une preuve. Asséna le Shérif. J’aimerai bien savoir comment vous avez été recruté au FBI car votre processus d’investigation me parait vraiment très léger.
Mulder et Fowley savaient que la remarque du jeune homme de loi était injuste car, contrairement à ce qu’il prétendait, ils étaient des enquêteurs hors pair. Mais ils n’avaient pas l’intention de protester bruyamment comme ils auraient pu le faire. Ils préféraient laisser parler leur expérience en regardant partout dans la chambre de Caleb McGuffin, à la recherche du moindre indice qui pouvait étayer la thèse de Diana.
Ils farfouillaient partout dans la chambre, silencieusement et chacun dans son coin, sous le regard circonspect de Ryan.
Soudain, Mulder s’attarda sur un vieux poste à cassette. Il s’arrêta devant et se mis à le toucher. On aurait dit qu’il le caressait comme on fait à un animal de compagnie, pour qu’il se mette à lui parler. Son intuition quasi sans faille lui disait qu’il pourrait tirer quelque chose de ce poste radiocassette.
Il toucha les enceintes, délicatement. Le Shérif était éberlué. Tout à coup, la main droite de Mulder remonta jusqu’au niveau des boutons. Il appuya sur « play » avec son index droit.
-Qu’est ce que vous faites, agent Mulder ? Protesta Ryan.
L’agent spécial ne répondit pas et la musique envahi soudain la chambre.
C’était la chanson « My Girl » des Temptations.
-Arrêtez ça ! Lui asséna le jeune Shérif.
-Pourquoi ? Répliqua l’ancien profiler. Ca ne peut pas lui faire de mal.
-L’agent Mulder a raison, surenchérit sa partenaire. Si ce poste à cassette est dans cette chambre c’est que ses parents l’ont emmené et que Caleb aime la musique.
-Il y a même de fortes chances que « My Girl » soit sa chanson préférée. Ajouta Mulder avec un petit sourire satisfait.
-Tous les deux vous êtes vraiment fous. Le Seigneur devait en avoir après moi quand il vous a fait passer la porte de cette ville.
Cette référence religieuse explicite surpris fortement l’agent Mulder.
-Au contraire, répliqua Fowley, je pense qu’il vous a fait un sacré cadeau.
-Pourquoi dites-vous cela ? Jusqu’à maintenant vous n’avez absolument rien trouvé et vous n’avez fait que divaguer.
-Ah oui ? Ironisa Diana. Pourtant l’agent Mulder vient juste de vous donner la clé de l’énigme et toutes les preuves qui vont avec.
-Comment ça ?
Mulder regarda sa partenaire car il semblait tout aussi surpris que le Shérif. Son intuition l’avait poussé vers le radiocassette mais les pièces du puzzle ne s’étaient pas toutes rassemblées dans son esprit.
Fowley répondit.
-La chanson « My Girl », je suis sûre de l’avoir entendu jouée par la radio de la vieille camionnette juste avant qu’elle essaye de nous tuer.
-Une coïncidence ! Cette chanson est un tube et passe tout le temps à la radio. C’est un standard.
-Une coïncidence ? Dans ce genre d’affaire, il ne peut pas y en avoir. Et n’oublions pas Jolene.
-Jolene ? Quoi, Jolene ?
-La chanson « Jolene » de Dolly Parton. Le poste radio de la camionnette l’a aussi joué au moment des attaques.
-Et alors, vous allez me faire toute la playlist ?
-Elle a raison, approuva Mulder. La radio de la camionnette a joué ces deux chansons au moment où elle nous a foncé dessus. C’est trop gros pour être autre chose qu’un faisceau d’indice confondant et particulièrement concluant.
Le jeune Shérif était vraiment très énervé par la théorie de Fowley et Mulder. Un jeune homme dans le coma avait projeté son esprit dans un vieux combi Volkswagen pour se venger des autres participants à une course de voiture sauvage qui avait mal tournée, l’avait envoyée à l’hôpital et tuée sa petite amie. Effectivement, c’était une théorie qui tenait plus de « La Quatrième Dimension » ou « Au-delà du Réel » que d’une vraie enquête du FBI, du moins pour n’importe quel service, sauf pour les affaires non-classées.
Mulder surenchérit à son tour. Décidément, ces deux là étaient de véritables duettistes.
-La petite amie de Caleb MacGuffin s’appelait Jo-Lynn Nathanson. C’est le même prénom qua dans la chanson. Ca commence à faire beaucoup de coïncidences, Shérif.
-Le nom MacGuffin sur la plaque d’immatriculation de la camionnette, la chanson « Jolene », et puis « My Girl », résuma Fowley. Qui vous voulez que ce soit d’autre, franchement ?
Le jeune était bouche-bé.
Tout à coup, son talkie-walkie grésilla ce qui le fit sortir de sa réflexion silencieuse.
-Shérif Ryan, j’écoute.
-Shérif, on nous a signalé deux nouveaux morts, cracha une voix lointaine dans l’émetteur-récepteur.
-Où ça ? Demanda-t-il.
-A la casse Hooper !
-OK, j’arrive.
-Une casse automobile ? Lui dit Fowley. C’est surement là-bas qu’il a trouvé la voiture pour matérialiser sa vengeance.
-Mais qui ça « il » ?
-L’esprit de ce jeune homme, répliqua Mulder en regardant Caleb. Je pense que ce qu’elle essaye de vous dire.
-Ca suffit ! Arrêtez tous les deux ! On a encore de vrais morts à la casse et je n’ai pas le temps d’écouter vos inepties.
-On vient avec vous, Shérif, lui dit Diana. Cette casse doit aussi être une part importante de l’équation. C’est de là que vient la camionnette, j’en suis persuadée. Alors c’est là qu’elle doit mourir. Faut qu’on arrête cette vengeance.
-De toute façon, je suppose que je n’ai pas le choix, soupira le jeune homme.







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Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 9:40



Chapitre 12 « La Casse – Le Piège »












Casse Automobile Hooper Ogden Car Breaks
21h37



La voiture du Shérif Ryan arriva juste devant la casse automobile à toute vitesse, immédiatement suivie par celle des deus agents fédéraux.
La moto de Joey Dean était toujours là, seule.
Les corps venaient juste d’être emmenés.
-J’en ai marre d’arriver toujours après la bataille et ne trouver que des morts. Faut vraiment que ça cesse.
-On est tous dans le même cas Shérif, lui dit Fowley qui était juste derrière lui, suivie par Fox Mulder.
Il semblait sur les nerfs.
-Arrêtez avec vos divagations pseudo-magiques et toutes ces histoires sinon je vous fais boucler pour entrave à l’action de la police.
-Ca serait vraiment ironique, remarqua Mulder. Tout ce qu’on veut c’est vous aider.
-Je n’ai pas besoin de vous. En tout cas, je ne veux pas de ce genre d’aide.
Il semblait dépité.
-Je ne sais même pas ce que je fais là.
-On est tous là pour arrêter les meurtres, lui rappela Fowley.
-Si tout ça, c’est ce que vous dites, une vengeance, pourquoi est-ce que « l’esprit » de Caleb McGuffin ne s’est pas arrêté de tuer quand les autres participants à la course sont morts ? Les deux victimes de la casse n’étaient pas présents ce soit là et n’ont rien à voir avec la mort de Jo-Lynn.
-Peut-être que cette camionnette ne peut tout simplement plus être arrêtée, proposa Mulder en s’étonnant lui-même.
-Attendez ! Maintenant vous dites que le gout du sang l’a, en quelque sorte, galvanisé, et qu’à présent elle n’a plus besoin du prétexte de la vengeance pour tuer ?
Fowley sourit pour montrer son approbation avec ce que venait de dire le Shérif.
-Je dirais même que, dans l’état actuel des choses, tuer Caleb ne servirait à rien pour arrêter la camionnette. Elle a due acquérir sa propre conscience meurtrière suite à l’impulsion du fiancé revanchard.
-Vous avez vraiment lu des rapports officiels qui prétendent ce genre de choses ? Allons, soyons sérieux, agent Fowley ! A chaque fois que vous ouvrez la bouche c’est de pire en pire.
Diana était piquée au vif.
-Au lieu de me juger sans savoir, vous devriez chercher la camionnette avec nous.
Elle alluma sa torche, la pointa dans toutes les directions puis accéléra le pas en regardant partout, à droite et à gauche.
-Elle doit être là, marmonna-t-elle. Il faut qu’elle soit là.
Le rayon de sa lampe cherchait, en vain.
Mulder l’imitait mais pris une autre direction. Lui aussi balayait la casse automobile de son rayon lumineux.
Le Shérif semblait dépité par leur attitude, il s’éloigna dans une direction opposée.
L’impatience gagnait Fowley de plus en plus.
-Bon sang ! Où est-ce qu’elle est ?
Tout à coup, elle vit des rais de lumière et pensa naturellement que c’était les torches de Mulder et du Shérif Ryan. Ils venaient de la droite et semblaient parallèles, comme si les deux hommes marchaient cote-à-cote. Elle tourna alors pour les rejoindre mais ne vit ni son partenaire ni le jeune homme mince. Il n’y avait qu’un vieux combi sans chauffeur.
-C’est elle ? Se demanda-t-elle légitimement.
En effet, dans cette casse où s’entassait des milliers de véhicules délabrés, il ne pouvait pas y avoir un seul vieux combi volkswagen, c’était impossible.
Elle dégaina son arme de service car le danger pouvait être proche et pointa son Glock, tout comme sa torche, sur la camionnette immobile.
Cette dernière était inerte mais pouvait se réveiller à tout moment, elle était donc sur ses gardes, comme si elle venait d’entrer dans l’antre d’un sérial killer. Elle avançait pas à pas, fit le tour du véhicule avec une extrême prudence, mais ne vit rien de suspect.
Pourquoi alors ses phares étaient allumés ?
Il n’y avait pas de plaque d’immatriculation à l’avant, elle ne pouvait donc pas vérifier que cette dernière portait l’inscription « McGuffin ».
Mais lorsqu’elle fut derrière, elle la remarqua enfin, la plaque minéralogique au nom de famille du jeune Caleb.
C’était bien elle, la camionnette assassine. Au moment exact où Fowley vit l’inscription, retentit la chanson « My Girl » des Temptations.
L’agent spéciale eu le réflexe quasi paranormal de se jeter sur le coté, ce qui lui sauva la vie, car la camionnette recula pour l’écraser.
Diana pointa son arme droit sur le véhicule et se mit à tirer, plusieurs fois.
Le combi recula davantage pour avoir Fowley dans ses phares afin de la viser telle une proie.
Elle avait très peur mais était aussi très courageuse et visa la calandre afin d’atteindre la moteur. Elle voulait arrêter la camionnette, tout en sachant que si ce véhicule était bien contrôlé par l’esprit de Caleb McGuffin comme elle le pensait, ses balles ni ferait rien.
Mais elle voulait quand même tenter le coup, par sécurité.
La camionnette fonça droit sur elle tandis que la radio avait changé de chanson et balançait à présent « Jolene » de Dolly Parton, comme à chaque fois. La signature auditive de ses meurtres. Et pour la deuxième fois, la cible était Diana Fowley.
Tandis que le vieux véhicule fonça à toute allure dans sa direction, la grande brune réussi à se cacher et se protéger derrière d’autres amas de taule.
La camionnette avait cognée dans les vieilles voitures entassées et continuait d’avancer mais ses pneus patinaient.
Fowley était apeurée comme ça lui était arrivé rarement dans sa vie.
Soudain, des coups de feu retentirent. Quelqu’un visait les pneus de la camionnette VW. C’était Fox Mulder. Il était venu au secours de sa partenaire. Il couru vers cette dernière mais le véhicule homicide disparu tout à coup alors qu’il était en face de lui la seconde précédente.
Il continua d’avancer pour porter secours à sa coéquipière mais sentit tout à coup quelque chose derrière lui. Il n’eut aucun doute quand il vit deux rayons de phares jaunes et parallèles venant de derrière le dépasser pour pointer l’endroit où se cachait Fowley.
Visiblement, l’esprit de Caleb McGuffin avait l’intention de se débarrasser des deux agents spéciaux du FBI en une seule course.
Au son de « Jolene », dont le volume avait encore augmenté, la camionnette se rua sur Mulder qui couru droit devant pour lui échapper.
Mulder était très sportif et pratiquait souvent la course à pieds, il était donc très rapide et très endurant.
Il couru à perdre haleine en direction des voitures où s’était réfugiée Fowley et sauta dans l’une d’elle, juste avant que la camionnette ne l’écrase contre sa calandre.
Il ne s’en était fallu que d’un cheveu.
La camionnette fit alors marche arrière pour prendre à nouveau de l’élan afin de défoncer la protection des deux agents, puis fonça de nouveau sur eux comme l’aurait fait un taureau face à un toréador, en plein cœur d’une arène.
Le véhicule fit cela à plusieurs reprises et il ne fit aucune doute dans les esprits de Mulder et Fowley que leur bouclier de taule allait céder tout ou tard, les envoyant ad patres tous les deux en même temps.
Mais quelque chose de nouveau se produisit, réduisant le plan de Caleb à néant.
Le Shérif Tom Ryan intervint, au volant d’une grosse pelleteuse.
Il empala l’arrière de la camionnette avec les pointes situées au bout de son godet et cisailla sa taule comme l’aurait fait un ouvre boite.
Grace à son godet, il écrasa le véhicule puis s’en empara et souleva dans les airs la taule froissée.
La musique s’arrêta. La camionnette semblait belle et bien morte. L’esprit de Caleb McGuffin semblait l’avoir quitté. Une chose était sûre, il ne pouvait plus se servir de ce véhicule pour se venger de qui ou quoi que ce fut.
Le jeune Shérif descendit de la pelleteuse et alla voit comment allait les agents fédéraux.
Il alluma une torche et pointa le rayon vers les véhicules qui les abritaient.
-FBI ? Agent Fowley ? Agent Mulder ? Vous êtes toujours vivants ?
-Oouui. Sortit timidement Fox Mulder d’une voix presque inaudible.
-Moi aussi, dit Diana.
Le shérif les aida tous les deux à sortir de leur cachette.
Lorsqu’il remarqua la pelleteuse avec de la taule froissée, qui était auparavant la camionnette homicide, dans son godet, Mulder se tourna vers Ryan avec un air étonné.
-Heureusement que vous saviez conduire ce genre d’engin, Shérif.
-C’est l’avantage d’avoir affaire à un flic de la campagne, agent Mulder. Avant d’entrer dans la police, j’ai travaillé un peu dans les travaux publics. Comme je n’étais pas très costaud, on m’a mis à la conduite des engins. Ca ne serait pas arrivé avec un policier bureaucrate de la ville, avouez-le.
-En tout cas, vous nous avez sauvé la vie, le remercia Fowley. Malgré votre scepticisme dans cette affaire.
-Tout ce qui compte pour moi, c’est que les meurtres de cette camionnette cessent, peu importe qui ou quoi est au volant. C’est pour ça que mes concitoyens me payent et c’est pour ce genre de chose qu’ils comptent sur moi.
-Et ils ont vraiment de la chance de vous avoir, lui dit Mulder.
-Oula, trop de compliments vont finir par me mettre mal à l’aise. Allez, venez, je vous emmène à l’hôpital. En tout cas, si il y a un truc donc je suis sûr c’est que vous ne m’oublierez jamais, ni moi, ni ma bonne vieille ville d’Ogden.






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Message  Humbug Sam 24 Mar 2018 - 9:41

Chapitre 13 « Sentiments - Un Nouveau Cap »








Arlington - Virginie
Appartement de L’agent Diana Fowley
Mercredi 24 Juillet 1991 - 20h24

Diana Fowley était assise sur son canapé avec un livre mais n’arrivait pas à se concentrer sur la lecture, elle repensait trop à l’affaire de la camionnette fantôme pour ça.
Tout à coup, on frappa à la porte. Cela l’étonna grandement car elle n’attendait personne et n’avait pas commandé à manger. Elle mit son marque-page à l’endroit où elle s’était arrêtée et se leva pour ouvrir.
La grande brune eu l’immense surprise de découvrir sur son perron son équipier, l’agent Fox Mulder.
-Tiens, Steven Spielberg, lui dit-elle de manière sarcastique, en référence à son obsession pour les OVNIs.
Il sourit de cette petite blague même si le cœur n’y était pas.
-Qu’est ce que tu fais là à cette heure, Fox ? Lui demanda-t-elle.
-J’avais envie qu’on parle de cette affaire.
-Ici ? Et maintenant ? Ca ne pouvait pas attendre demain, au bureau ?
-Non Diana, il fallait que je te vois. Ce soir.
Elle comprit que c’était important pour lui.
-Ok, entre, je t’en pris.
Mulder découvrit alors l’intérieur de sa partenaire. Un environnement très cosy et très sophistiqué, véritablement à son image, avec beaucoup de livres.
Il scanna instantanément l’endroit et apprécia.
-C’est chouette ici ! Quand je pense que tu vis là et que tu passes ta vie au bureau, dans un cagibi. Tu dois être masochiste.
-Ca s’appelle la conscience professionnelle, Fox.
-Ne m’en parle pas, la mienne vient de me couter mon mariage. Lâcha-t-il.
Et voilà ! Nous y étions enfin ! Telle était la véritable raison de la venue de Mulder. Il voulait parler de quelque chose de privé, leur dernière affaire n’était qu’un prétexte. Diana l’avait compris instantanément. Elle détecta aussi que son partenaire n’allait vraiment pas bien et elle était très flatté qu’il pense à elle et vienne la voir.
-Ah, mince. Assied-toi, le canapé est confortable.

Malgré tout, elle s’inquiéta d’une chose.
-Mais avant qu’on discute, j’aimerais bien savoir comment tu sais où j’habite ?
-Je suis un enquêteur fédéral, Diana. J’avais besoin d’une information, je l’ai eu.
-Je vois. Je ne sais pas si ça doit me rassurer sur ton efficacité ou m’inquiéter de ne plus avoir de jardin secret pour mon partenaire.
-Oh, tu sais, tu n’as vraiment pas à t’inquiéter. Si jamais tu préfères qu’on discute demain au bureau, je comprendrais tout à fait. Quant-à ton adresse, c’est très simple, je vais complètement l’effacer de ma mémoire.
Elle sourit.
-Tu peux t’assoir, je t’ai dit, espèce d’idiot. Je vois bien que tu n’es pas dans ton assiette. Quel genre de monstre je serais si je te renvoyais chez toi dans cet état là ?
Il apprécia et obéit à la grande brune en posant ses fesses sur le canapé en cuir noir.
-Tu veux boire quelque chose ?
-Un café, s’il te plait.
-Ca tombe, bien, j’en ai une pleine cafetière dans la cuisine et il est tout chaud.
-Ca ne m’étonne pas de toi.
Diana s’en alla alors dans la cuisine et revint avec un petit plateau comportant deux tasses sur des soucoupes, deux cuillères et un pot rempli de carrés de sucres. Elle le posa sur la table basse et reparti chercher la cafetière. Elle rempli les deux tasses et demanda à Mulder combien de sucre il voulait.
-Un seul. Merci.
Elle s’exécuta, se servit également et s’assis juste à coté de son coéquipier.
-Alors, partenaire ? Qu’est ce qui t’amène vraiment chez moi ?
Mulder fit l’étonné.
-Comment ça ?
-Tu es arrivé en me disant vouloir parler de l’affaire, ce qui se comprend aisément, mais très vite tu m’as avoué que ton mariage était parti en fumée. Alors ? Qu’est ce qui t’amène ? Vraiment, je veux dire.
-Tu es trop forte Diana.
-L’affaire, ce n’était qu’un prétexte, c’est ça ? En fait c’est de ta vie privée que tu veux me parler ? Ca m’étonne beaucoup de toi, pour être franche.
-Pourquoi ça ?
-Parce que ce n’est pas ton genre. Tu dois être très mal, particulièrement mal, même, pour venir me voir, moi, alors que tu as des amis et de parents. Moi, je ne suis que ta collègue de boulot, presque une inconnue, qui plus est.
-Tu es ma partenaire, Diana. Sinon, oui, la vérité c’est que je suis mal. Jusqu’ici je me voilais peut-être la face ou je sous-estimais les conséquences de la décision d’Abbie sur ma propre vie, mais après être rentré d’Odgen, je crois que j’avais besoin de quelqu’un mais elle n’était plus là, à cause de moi. Sans doute cette histoire de meurtres de couples et cette soit disant vengeance d’amour qui m’a tourneboulé. Tous les sentiments de ces jeunes ont du déteindre sur moi.
-Je t’avoue que moi aussi ça m’a travaillé. Tous ces jeunes amoureux, fauchés par la mort alors qu’ils avaient toute la vie devant eux. Moi je n’ai personne pour m’épancher le soir lorsque je rentre du travail, je suis seule, mais c’est par choix. Toi, tu avais ce quelqu’un et tu l’as laissé partir.
-Je n’ai pas compris que je l’avais Diana, voilà la vérité.
-Tu étais tellement obnubilé par ta quête que tu en as totalement oublié les gens qui t’aimais ? Et plus particulièrement la femme qui t’aimais et partageait ta vie.
-Je plaide coupable. J’ai manqué de discernement sur ce coup là.
Diana le regarda dans les yeux.
-Qu’est ce que tu as ressentit quand elle est partie ?
Mulder souffla, de dépit.
-Avant tout de la fatalité. Enfin, je crois.
-Comment ça ?
-En fait, je crois que c’était inévitable. Je veux dire, je n’ai rien fait pour empêcher ça, et je suppose même que j’ai dû le provoquer. Abbie a été très patiente avec moi, sans doute trop. Elle a eu une patience d’ange et ce qui devait arriver s’est produit. Elle a fait la seule chose à faire et n’importe qui l’aurait fait bien plus tôt.
-Comment tu le vis ?
-C’est compliqué. C’était quand même ma femme. Mais avec le recule, je crois que je n’ai jamais été un bon mari, au sens traditionnel du terme. Dans tous les sens du terme, en fait. Je la comprends aisément. Je veux dire, j’ai passé tout mon temps au boulot alors que j’aurais dû lui en accordé un peu. Mais j’imagine que tu sais de quoi je parle.
-C’est très différent, Fox. C’est vrai que moi aussi je suis une bête de travail qui n’a aucune vie privée, je le reconnais, mais à la différence de toi, je n’ai aucun mari qui m’attende à la maison en se lamentant. Ca change tout.
-Tu as raison. Avoir quelqu’un ça oblige à ne pas voir le monde uniquement sous un seul point de vue. On n’a plus le droit d’être égoïste… Ou alors toi et moi on est condamné à trouvé son conjoint au travail.
-Ca n’est quand même pas un appel du pied, ça Fox ? Rassures-moi. Tu es célibataire depuis trop peu de temps pour te remettre déjà en selle.
-Noooonnnn !!! Répliqua-t-il d’une manière exagérément longue, ce qui fit rire Fowley.
-J’aime mieux ça. Personnellement je te verrais bien avec la secrétaire d’un de nos chef, que ce soit Carter ou Skinner.
Mulder sourit.
-Si c’est toi qui le dit.
-Sinon, maintenant, qu’est ce que tu comptes faire ?
-Aller de l’avant. Me jeter dans le travail encore plus qu’avant.
-Ca va être difficile.
-Oui, mais je n’ai plus de raison de ne pas le faire. Rien ni personne qui me retienne.
-C’est vrai. Alors profite-en. Tout ce que j’espère c’est que ça me permettra d’avoir un meilleur partenaire, parce que celui que j’ai en ce moment, il laisse sacrément à désirer côté implication.
Fox Mulder rit de cette remarque sarcastique.
Diana Fowley était véritablement une femme d’esprit, mais aussi une oreille attentive, et une partenaire idéale pour lui.
Il s’en rendit compte à cet instant précis.

















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