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Missing Files 2x07 Ghost Riders

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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 6:32



Titre : Missing Files 2x07 Ghost Riders

Auteur : Humbug

Avertissement : R (c'est quand même un peu violent)

Catégorie : X

ship : =

Résumé de la saison 2 : L'épisode "Deep Throat" (qui n'est pas daté dans la série) s'est vu situé temporellement à la fin du mois de Septembre 1992 par mes Missing Files et comme il est logique de placer "Squeeze" durant l'été 1993, il restait encore au moins 8 mois d'enquêtes inédites à Mulder et Scully. 10 nouvelles enquêtes perdues encore plus sombres que les précédentes. La saison 2 des Missing Files.


Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas.



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X-Files







Missing Files




Saison 2








Episode 7








«Ghost Riders»



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Chapitre 1 « Driver »







Sanders - Arizona

Mercredi 24 Mars 1993 - 9h58



La porte vitrée de la banque s’ouvrit dans un grand fracas.

Trois hommes armés et cagoulés sortirent rapidement de la petite succursale de la Craddock Marine Bank. C’était une toute petite ville située au Nord-ouest de l’Arizona, pas le genre de bourgade où l’on s’attendait à trouver des sommes extravagantes, pourtant les braqueurs avaient minutieusement préparé leur coup.

Walden Bishop, le chef de la bande s’était fait embauché comme gardien environ deux mois avant l’attaque. Il avait fait tous les repérages nécessaires puis avait démissionné pour des raisons banales, usuelles, comme une paye trop faible et des horaires trop flexibles.

Il savait par exemple que le ramassage de l’argent par le fourgon blindé avait lieu le mercredi entre 12h et 14h, en fin de mois. Le moment où la banque avait le plus d’argent dans ses caisses était donc le matin du ramassage. Il savait aussi qu’il n’y avait qu’un gardien, à l’entrée, et connaissait l’emplacement des caméras. Il avait également appris le nombre exact de personnes présentes ce jour là et leurs horaires ainsi que le nom et l’adresse de tout le monde.

Bref, il avait toutes les connaissances requises.

Et l’attaque s’était passée de manière admirable. Pour l’exécuter il avait recruté deux vieux amis, deux petites frappes habituées des mauvais coups, des vols avec violence et des cambriolages. Malgré ce lourd passif, aucun des trois complices n’avait jamais braqué de banque ; pour tous c’était une première. Un coup d’essai mais assurément un coup de maitre.

Sanders était une petite bourgade, une petite ville tranquille où rien ne semblait troubler le bruit du vent. Pourtant ce jour là, Walden Bishop, Gene Guynes et Wayne Morris sortirent de la banque locale avec plus de 200 000 dollars en petites coupures dans un grand sac de sport.

Ils avaient bien réussi leur coup. Bishop savait exactement où était le bureau du Shérif et il avait chronométré que si l’alarme était donnée, ce qui serait très certainement le cas car tous les bureaux de la succursale étaient équipés d’un petit bouton d’alarme silencieuse, il faudrait au minimum 2,30 minutes au Shérif Norman Mortenson pour arriver jusqu’à la banque. Il fallait donc qu’ils déguerpissent de là au maximum 2 minutes après leur entrée sous peine de finir en prison, même si il restait de l’argent à prendre. Ils le savaient et tous étaient d’accord. Il fallait qu’ils soient parfaitement organisés, précis, qu’ils ne perdent pas de temps et que leur avidité ne prenne pas le dessus sur leur raison sous peine de finir à l’ombre ou même pire, six pieds sous terre.

Bishop faisait confiance à ses complices mais ce dernier point était le seul sur lequel il émettait des doutes. Guynes et Morris n’avaient pas inventés la poudre, loin de là, mais ils savaient ce qu’ils avaient à faire dans un boulot comme celui-là. Pourtant leur besoin de fric était tel qu’ils pouvaient cesser d’être raisonnable afin d’amasser quelques dollars supplémentaires et mettre leur sécurité en péril. Heureusement, ça n’avait pas été le cas cette fois-ci, quand leur chef avait annoncé « 2 minutes !!!! » bien fort, ils se replièrent dans la seconde. Bishop en avait été ravi.

Tout s’était donc passé à la perfection. Ils étaient arrivés dans la banque cagoulés et armés de usis. Très vite, Bishop assomma le gardien et le désarma, c’était sa première mission. Morris tira deux ou trois coups en l’air pour montrer qu’ils ne plaisantaient pas et que leurs armes étaient chargées. Les femmes crièrent et les hommes étaient transis de peur. Bishop avait dit à ses complices de ne pas dire « c’est un hold-up ! », il trouvait ça débile et évident. Par contre, il fallait rassurer les personnes présentes pour qu’ils ne fassent pas de gestes inconsidérés. N’importe qui dans la banque pouvait être armé et risquait de tenter une riposte. Il fallait à tout pris éviter ça. Pour ce faire, Guynes avait pour mission de leur dire « Vôtre fric est assuré ! Dans moins de 2 minutes nous sommes partis et vous ne nous reverrez plus ! Alors pas de blague ! ». Il le fit comme c’était convenu et Bishop Le Cerveau fut satisfait de son complice. L’argent arriva très vite dans le grand sac qu’ils avaient emporté et quand les deux minutes furent passées, ils mirent les voiles.

Une voiture les attendait devant la banque, une Ford noire, sans doute volée.

Ils montèrent dedans en une fraction de seconde. Bishop pris le siège passager. Les deux autres étaient sur la banquette arrière, ils devaient compter l’argent durant la fuite.

-Bien joué les gars !

Bishop avait tenu à féliciter ses complices. Après tout ils le méritaient.

Pour leur servir de chauffeur, ils avaient engagés un professionnel, pas exactement un complice, non, un inconnu, un professionnel du volant à qui ils avaient promis 30 000 dollars, un salaire fixe, tandis que les trois autres se partageaient le butin à part égale. C’était une somme importante mais si la totalité de l’argent amassée dépassait les 120 000 dollars, l’opération était bénéfique pour les trois complices car le chauffeur se retrouvait avec moins d’une part en sa possession.

Le chauffeur professionnel était blond et jeune. C’était le seul à ne pas avoir de cagoule. Les braqueurs ne connaissaient pas son nom de famille, ils savaient juste qu’il s’appelait Neal et qu’il était de Phoenix. De toute façon, c’était tout ce qu’ils avaient besoin de savoir.

Neal démarra en trombe tandis qu’ils entendirent la sirène de la voiture du Shérif Mortenson. Il était tout au bout de la rue et arrivait sur eux comme un aigle sur sa proie.

-Roule, putain, roule !!!! Lui ordonna Morris tout en tapant dans son siège.
-T’inquiète, c’est un pro, il sait ce qu’il doit faire ! Le rassura Bishop.

Effectivement, Neal mordait déjà le macadam et la Ford noire était sorti de la petite ville en un clignement d’œil tandis que le shérif et ses hommes étaient à leurs trousses.

-On va se faire choper, putain ! Protesta Guynes.

-Reste cool Gene, j’ai tout prévu.

Le Shérif gagnait du terrain mais la porte de sortie n’était pas loin.

-Tu vois ce panneau ? Demanda alors Bishop à Guynes.

Le complice vit alors une pancarte indiquant le nom d’une petite ville : « Lipton ».

-Ouais ! Lui répondit Guynes.
-Ce trou paumé est frontalier. Dès qu’on sort de là, on est au Nouveau-Mexique et le Shérif ne peut plus rien faire contre nous.

Morris et Guynes étaient soulagés.

-C’est pour ça que j’ai choisi Sanders ! Ajouta Bishop. Les flics ont tous une juridiction et ça, ça nous sauve la vie !

A ce moment là, ils enlevèrent tous les trois leur cagoule.

Les braqueurs étaient hilares. Quand ils passèrent le panneau indiquant la fin de l’Arizona et le début du Nouveau-Mexique, leur satisfaction redoubla d’intensité car ils virent les voitures de police s’arrêter net.

Maintenant dans un autre état, ils se pensaient en sécurité.

-Jusqu’où on va comme ça ? Demanda Morris à son chef.
-J’ai dit au chauffeur de nous emmener jusqu’à Gallup. Là-bas on lui donnera sa part. J’ai une bagnole qui nous attend près de la gare. On ira se planquer dans une autre ville le temps de réfléchir à un autre coup et on remettra ça. Ca vous va les gars ?

-Oh ouais, grave !!! Lui dit Morris.
-Ouais, grave aussi ! Ajouta Guynes.
-Ca marche les gars ! Bon, maintenant, comptez le pognon avant qu’on arrive à Gallup.
-Ouais, OK !

Wayne Morris ouvrit le sac, découvrant tous les billets qui s’y trouvaient. Il était comme un enfant dans un magasin de jouets.

Tout à coup, ils se retrouvèrent encerclés par des motards. Sans le moindre bruit avant-coureur.

-C’est quoi ce délire ?!! Demanda Bishop, très inquiet. Tu les as vus venir ?
-Non ! Répondit Le chauffeur.

C’était la deuxième fois qu’il ouvrait la bouche depuis qu’il était passé les prendre à Chambers, la petite ville qui précédait Sanders sur la mythique route 66. La première fois, c’était pour confirmer qu’il était bien le chauffeur professionnel qu’ils attendaient. Il n’était pas vraiment loquace, son métier ne se prêtait pas aux grandes tirades.

-Ils n’étaient pas là il y a 2 secondes ?! Ajouta le chef.
-Non !
-Putain, on n’a rien entendu du tout !

Les motards avaient tout l’air de bikers hors-la-loi et ils étaient tout autour de la voiture. Ils formaient comme un étau.

-Qu’est-ce qu’ils nous veulent ? On ne leur a rien fait ! Protesta Morris.
-Ils doivent vouloir le fric ! Pensa Bishop.

Soudain les braqueurs eurent leur réponse. L’un des motards, tout de cuir vêtu, portant les cheveux longs, une moustache et des tatouages aux bras, sorti une chaine en métal et mit de grands coups sur la voiture.

Le chauffeur tentait de garder le contrôle malgré tout.

D’autres motards sortaient eux aussi des chaines et frappèrent également le véhicule.

Les coups pleuvaient et résonnaient dans l’habitacle.

-Merde !!!! Hurla Guynes.
-Flinguez-les !! Ordonna Bishop.

Les braqueurs s’emparèrent alors de leurs pistolets-mitrailleurs usi et se mirent à tirer sur les motards à travers les vitres de la voiture. Mais les rafales de balles ne semblaient pas toucher les assaillants qui redoublaient de férocité. Les projectiles chemisés semblaient les traverser. A moins que les braqueurs ne visaient vraiment très mal, mais c’était peu probable.

Le chauffeur, nerveux, tentait de garder son calme tandis que ses passagers étaient paniqués. Ils connaissaient parfaitement la réputation des bikers hors-la-loi et savaient qu’ils pouvaient être d’une grande violence et qu’ils n’avaient aucune pitié.

Les coups de chaines se multiplièrent et Neal fini par perdre le contrôle du véhicule sous les assauts répétés des bikers. La voiture sorti de la route et fit une dizaine de tonneaux dans l’étendue désertique.

Les motards, eux, avaient déjà disparu. Envolés.




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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 6:57


Chapitre 2 « Crime Fédéral »







Route 66 – Frontière Nouveau-Mexique/Arizona
Jeudi 25 Mars 1993 – 13h56

Dana Scully regardait le désert autour d’elle.
Elle ne vit que du sable, des cailloux, de la poussière, quelques cactus et un long ruban de macadam sous ses pieds, s’étendant jusqu’à l’horizon dans les deux directions.
-Après une station sous-marine au large de San Francisco où l’on a tous les deux bien failli mourir, tu nous envoies en plein désert, Mulder ! Pour quel motif saugrenu cette fois ?
-Un braquage de banque, Scully ! Lui répondit son partenaire du FBI Fox Mulder tout en enchainant ses friandises favorites, des graines de tournesol.
-C’est un crime certes mais ça concerne la police locale.
-Pas celui-là Scully. Le braquage a eu lieu à Sanders.
-Et ?
-C’est en Arizona, là-bas, de l’autre côté de la frontière. Ici nous sommes au Nouveau-Mexique.
-Et ???
La voix de la jolie scientifique du FBI se faisait de plus en plus insistante.
-Les malfrats ont franchit une frontière d’état. Ca constitue un crime fédéral !
-Mulder, écoutes. Je te connais par cœur. Tu ne viendrais pas te perdre ici, au milieu de nulle part si tout ça n’avait pas un rapport avec les affaires non-classées. Alors dis-moi tout.
-OK, Scully, j’avoue. Je suis démasqué. Trois braqueurs et un chauffeur professionnel ont franchi la frontière hier matin avec 200 000 dollars en liquide et se sont fait attaqués par des bikers juste ici. Seul le chauffeur a survécu, c’était le seul à avoir sa ceinture. Ca ferait une bonne pub pour la sécurité routière, même si ces types étaient des malfrats.
-Tu ne m’as toujours pas dit ce que tout ça a à voir avec toi ! Les gangs de motards sont dans le viseur de l’ATF, pas dans celui des X-Files et de Fox Mulder.
-Ici, c’est loin d’être sûr, Scully. Depuis un an les agressions par des motards se sont multipliées. Le côté ironique de la chose c’est qu’à chaque fois, les victimes sont des chauffards, des gens qui conduisent trop vite ou très mal, ce qu’on appel des dangers publiques.
-Un gang de motards joue aux justiciers dans le coin ?
-Ca m’a tout l’air d’être autre chose.
-Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
-Quand les policiers sont arrivés, ils ont retrouvés tout l’argent dans la voiture. Aux dires du directeur de la banque de Sanders, pas un dollar ne manquait.
-Ces bikers n’étaient tout simplement pas des voleurs. Ils n’avaient pas besoin d’argent, et alors ?
-Scully, enfin ! Mais il n’y avait aucun témoin. Ils ont fait sortir de la route une voiture avec quatre hommes à l’intérieur. Les trois braqueurs sont morts dans l’accident et le chauffeur est paralysé. Ils auraient pu prendre tout le fric et n’avaient plus qu’à mettre un coup de barre de fer au chauffeur, personne n’aurait pu raconter ce qu’il s’était passé. L’argent leur tendait les bras et pourtant ils ne l’ont pas prit.
-Et c’est tout ce qui t’amène ?
-On frôle déjà le paranormal mais…pas exactement.
-Ah, je savais bien qu’on y viendrait petit à petit.
-Le chauffeur a déclaré que les motards n’étaient pas là une seconde avant l’attaque.
-Il ne les a tout simplement pas vus venir.
-Et où se seraient-ils cachés au milieu de ce désert ? Lui demanda Mulder en montrant l’étendue vierge, les deux bras tendus. D’après lui, ils étaient au moins sept. Sept motards en Harley derrière trois cactus ? Ca fait un peu beaucoup tu ne trouves pas ?
-A cause de l’adrénaline et de la pression dues au braquage, il devait être dans ses pensées pendant qu’ils arrivaient.
-C’est un chauffeur professionnel Scully. Conduire pour échapper aux forces de l’ordre c’est le métier qu’il a choisi, c’est son quotidien. Il a dit qu’il n’était pas stressé et qu’il était dans son état normal.
-Ca c’est ce qu’il prétend pour ne pas perdre la face.
-Il ne les a pas entendus non plus ! Les trois braqueurs aussi. Sept Harley Davidson, ça fait beaucoup de bruit Scully, surtout en plein désert alors qu’une seule voiture est là.
-D’accord, admettons. Alors tu penses à quoi, à des motards fantômes ?
-Scully, comme tu y vas ! Je n’ai jamais rien prétendu de tel !
-Disons que je te connais, toi et tes Théories.
-Toujours est-il que ce passage de frontière donne pleine juridiction au FBI, alors j’ai bien l’intention d’en profiter. Le Shérif Mortenson de Sanders, celui qui a poursuivi les braqueurs jusqu’aux limites de son territoire voulait que cette affaire lui revienne mais comme l’accident n’a pas eu lieu dans son état, il ne peut plus s’en mêler, cette affaire ne lui appartient plus. Le shérif Carlos Estevez, de Gallup, Nouveau-Mexique, lui par contre, il est très heureux de collaborer avec le FBI. Il m’a appelé hier soir et ne rêve que d’une chose, nous refiler le bébé.
-Pourquoi, à ton avis ?
-Les gangs de bikers sont une chose très difficile à gérer pour une police locale, surtout quand elle n’a pas beaucoup de moyens.
-Tu es sûr de ça ?
-Ils sont violents et sans scrupules, c’est ce que disent tous les rapports officiels depuis plus de 20 ans. Trafic d’armes, de drogues, racket, proxénétisme, ces mecs ne reculent devant rien et surtout pas devant un éventuel règlement de compte. Et puis ils sont très organisés. Que peuvent faire quelques policiers contre ça ?
-Et tu crois que toi, Fox Mulder, tu vas combattre les gangs de motards à toi tout seul ?
-Non, mais je vais tenter de résoudre cette affaire. Ce sont des motards qui ont fait ça, qui ont tué ces trois hommes ainsi que tous les autres depuis un an et je trouverais bien qui ils sont, tôt ou tard, même si ces gars là sont des fantômes de Hells Angels.
-Mulder, tu deviens vraiment impossible ! Alors tu proposes quoi maintenant ? Déclarer la guerre à tous les bikers du comté ? Vivants ou morts ?
-Non, pas encore, pour l’instant, j’aimerai plutôt aller voir le Shérif Carlos Estevez, il avait l’air sympa au téléphone. En tout cas, plus que certains flics locaux dont on piétine outrageusement les plates-bandes.


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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 6:59




Chapitre 3 « Gallup »








Route 66
14h31

Les agents spéciaux reprirent leur voiture de prêt et se dirigèrent vers l’Est, à Gallup, une des villes les plus connu du Nouveau-Mexique. Elle était le chef-lieu du comté de McKinley. Sa création remontait à 1880 et tirait son nom de David L. Gallup, le responsable local de la société de chemin de fer, qui avait établi son bureau dans cette localité sans nom et qui distribuait leurs payes à tous les employés qui construisaient la ligne. Le nom de la bourgade fut officialisé un an plus tard.
Ils empruntaient la mythique Route 66 et Mulder le fit bien évidemment remarquer à Scully.
-Mulder, elle a été déclassée, il y a près de 8 ans !
-Peut-être Scully, mais cette route reste mythique ! Elle a été la première route transcontinentale goudronnée d’Amérique et on la surnomme La mère de toutes les routes ou Main Street USA. Elle a inspiré plusieurs chansons et on la voit dans pleins de films. Durant la grande dépression, les fermiers l’empruntaient en direction de la Californie pour tenter l’Eldorado.
-Sauf qu’eux la prenaient dans l’autre sens. C’est peut-être ce que je devrais faire pour trouver une vie meilleure.
-Très drôle ! Reste avec moi, le Shérif va nous apprendre un paquet de trucs, j’en suis persuadé.
-Qu’est-ce qu’il t’a dit exactement ?
-Qu’il était pressé de me voir. Honnêtement je le comprends.
-Mulder, tes chevilles…
-Je plaisante, mais je suis quand même content de ne pas me faire rejeter pour une fois quand j’arrive dans la juridiction de quelqu’un.
-C’est vrai que c’est rare. D’un autre coté faut reconnaitre que tu es tout sauf quelqu’un de diplomate. Ce serait même plutôt le contraire.
-Dis-donc Scully, toi non plus tu n’es pas vraiment du genre à faire des ronds de jambe.
Soudain, ils entendirent une moto, loin derrière eux. Mulder regarda dans son rétroviseur et aperçu un homme en noir sur une Harley Davidson. Il les doubla sans difficulté et s’éloigna dans un vrombissement de tous les diables.
Mulder sourit et regarda sa partenaire.
-Tu as entendu Scully ?
-Quoi ?
-La moto qui vient de nous dépasser. Tu as entendu le vacarme qu’elle a fait ? Les braqueurs n’ont rien entendu du tout, eux. Ca te parait crédible à toi ?
-Je te l’ai déjà dit. Ils étaient grisés par le coup qu’ils venaient de faire. Quand il est excité, un homme n’entend plus rien et ce n’est pas toi qui vas me contredire, ça t’arrive tout le temps.
-Comment ça ?
-Tu n’as qu’à entendre parler de petits hommes verts et tu fonces tête baissée. Je pourrais te dire que tu as gagné au loto ou que l’amour te tend les bras, tu n’entendrais rien. Tu es monomaniaque, comme tous les hommes, mais en ce qui te concerne, l’objet de ton obsession est un peu plus lointain que celui des autres.
-Et bien ! J’ai bien fait de venir dans ce désert, moi ! Mais tu verras Scully, je suis sûr que le Shérif Estevez va pencher de mon côté.
-Qu’est ce qui te fait dire ça ?
-Je ne sais pas, une intuition. Et puis cette fois, il faut reconnaitre que j’ai des arguments de poids.
Scully leva les sourcils d’étonnement puis se retourna vers son partenaire.
-Tes motards fantômes ? Mulder, c’est la chose la plus ridicule que je n’ai jamais entendu.
L’agent spécial se tue durant tout le reste de la route, peut-être un peu vexé. Lui qui semblait inébranlable et sûr de ses convictions ne l’était peut-être pas toujours tout compte fait.
Ils arrivèrent au bureau du Shérif Carlos Estevez une dizaine de minutes plus tard. Mulder laissa passer Scully pour entrer. Ils montrèrent leur badge au policier qui se trouvait à l’entrée mais le Shérif vint à leur rencontre.
-Shérif Estevez ? Demanda Mulder.
-Oui ! Vous êtes Mulder et Scully ?
-Exact ! Répondit Le Martien.
-J’ai beaucoup entendu parler de vous. Lui confia le Shérif.
-En bien, forcément.
Le Shérif ne releva pas son trait d’humour.
Il était d’origine hispanique. Ses parents étaient venus du Mexique avant sa naissance. Son teint était halé et ses cheveux comportaient quelques mèches grises qui trahissaient ses 42 ans, tout comme les quelques rides qu’il affichait.
-Bah en fait, je suis très ami avec un agent du FBI local qui m’a parlé de vous.
-Dans quelles circonstances ?
-L’histoire des gamins de Dexter à la fin du mois de septembre dernier.
-Ah oui, je vois.
Mulder repensa à cette affaire où Scully et lui avaient été à deux doigts de mettre la main sur une pièce provenant très certainement d’un OVNI, celui qui s’était crashé à Roswell en 1947. Un petit cube qui semblait provenir du système de propulsion de l’engin. Hélas il avait disparu dans des circonstances mystérieuses et les agents spéciaux s’étaient même faits menacés par des hommes en noir.
Scully, elle, ne comprenait pas bien comment cette affaire avait pu impressionner un agent local du FBI au point que le nom de Fox Mulder soit tenu en si haute estime dans ces contrées. Peut-être parce que, grâce à son opiniâtreté, un adolescent kidnappé par les MIB avait retrouvé sa famille ?
-Alors, lui dit Mulder pour recentrer la conversation vers son but premier, quel est vôtre avis concernant cette histoire d’attaques sur la route 66 ?
-D’après le chauffeur, Neal Bundy, c’étaient des motards fantômes.
Le Martien regarda sa partenaire avec des yeux disant « je te l’avais dit ».
-Mais vous, vous ne croyez pas à ça, n’est-ce pas ? Lui demanda Scully pour savoir si il serait de son côté, de celui de la raison, ou pas.
-Non, pour moi, ce sont des motards 1% locaux qui ont fait ça, le reste c’est juste du folklore, des contes à dormir debout.
Scully était heureuse. Certes, il connaissait Mulder de réputation mais pour ce qui était des croyances, il semblait bel et bien de son côté à elle, enfin une bonne nouvelle. En plus, son partenaire, d’habitude si intuitif s’était complètement trompé pour une fois. Le Shérif de ce comté n’était pas un Believer contrairement à la majorité des policiers locaux qui contactaient directement Mulder à Washington.
« Mulder a raison, pensait-elle ; il est très bien ce Shérif Estevez. »
-Alors, par où commençons-nous ? Lui demanda-t-elle.
-Par le local des Coyotes.
-Les Coyotes ?
Mulder et Scully ne comprenaient absolument pas de quoi parlait le Shérif.




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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 7:00



Chapitre 4 « Le Club »







Limite Nord de Gallup – Nouveau-Mexique
15H24

15 minutes plus tard, ils savaient enfin, exactement, à quoi « Les Coyotes » faisaient référence. C’était le nom du club de motards hors-la-loi de Gallup. Les policiers étaient justes devant leur local, l’endroit qui leur servait de Quartier Général, de repaire. Quelques motos étaient garées là devant, des Harley-Davidson noires et chromées, parfaitement entretenues. Mulder leva la tête et vit écrit en gros sur le fronton « Coyotes MC » ainsi que la tête du canidé qui leur servait d’emblème, juste à côté. Il ne pouvait y avoir aucun doute, ils annonçaient la couleur et revendiquaient leur identité commune.
-Voilà la tanière des Coyotes ! Cru bon de préciser le Shérif Estevez. C’est ici qu’ils se retrouvent, pour boire, discuter, faire la fête ou comploter…
-C’est un bar ! Fit remarquer Mulder.
-Malgré leurs activités criminelles, ils ont tous une façade légale pour justifier leurs revenus. Le plus souvent c’est un bar ou un garage à motos. Et dans la plupart des cas, c’est cet endroit qui leur sert de local. Il arrive aussi que ce soit un lieu indépendant spécifiquement dédié à ça et qui ne sert qu’à leurs réunions, sans autre but officiel, comme le local de n’importe quelle association en quelques sortes. Mais en tout cas, croyez-moi, si vous voulez coincer les responsables de cette affaire, nous sommes au bon endroit.
-Vous pensez qu’ils ont commis ces attaques ? Lui demanda Scully.
-Bien sûr ! Ce sont les seuls motards 1% dans le coin.
-1% ?
-C’est une expression qui veut dire « motard hors-la-loi », agent Mulder. Quand les crimes et délits des bandes criminalisées se sont multipliés, les gens ont eu peur de tous les motards et la Fédération Internationale des Motocyclistes a tenu à les rassurer en disant publiquement que 99% des motards qu’ils rencontrent sur les routes sont des personnes honnêtes, pas des gangsters. Les gangs de motards ont alors assumé le fait de faire partie des 1% restants qui étaient considérés par leur fédération comme des criminels. C’est à la fois une revendication et une provocation. Ca les résume bien je dois dire.
-Combien sont-ils dans ce club ?
-Ici ils sont une dizaine mais ils ont plusieurs autres Chapitres.
Mulder avait pourtant une connaissance encyclopédique et une mémoire photographique, mais dans cette affaire, tout son savoir ne lui servait à rien, le Shérif Estevez lui parlait dans une autre langue quand il évoquait les gangs de motards. Il nageait dans le brouillard à chaque fois que l’homme à l’étoile tentait de le renseigner sur leurs potentiels ennemis.
-Des Chapitres ?
Carlos Estevez sourit de leur ignorance mais il ne se moqua pas. Il trouvait ça logique et était particulièrement fier de ne pas être l’ignorant de service face à ces deux supers agents de la grande ville, de la capitale Fédérale.
-Ce sont des espèces de franchises. Le club des Coyotes est une sorte de Marque et les Chapitres sont un peu ses succursales. Il y en a également à Phoenix et Tucson en Arizona, ainsi qu’à Albuquerque et Las Cruces au Nouveau-Mexique. Les Chapitres sont indépendants dans leur fonctionnement mais ils font tous parti d’un même groupe. Ils sont tous frères, tous unis par un même but.
-Lequel ?
-La criminalité, agent Scully ! Que ce soient les Hells Angels, les Outlaws, les Bandidos, les Mongols ou les Coyotes, tous les gangs se revendiquant du 1% sont des marginaux qui refusent le système. Ils ne souhaitent pas se mêler aux autres citoyens de ce pays, ils vivent entre eux, comme une meute, et ils se repèrent à leurs couleurs. C’est une veste en cuir ou en jean avec le nom de leur club, leur logo et l’emplacement du chapitre d’où ils viennent.
-Je vois ! Lui dit Mulder. Ils sont donc reconnaissables. Le chauffeur de la voiture qui a fait les tonneaux vous a dit si ceux qui l’ont agressé avait des vestes à l’effigie des Coyotes ?
-Hélas, non, agent Mulder. Ca aurait été beaucoup trop simple. Il n’a pas pu identifier ses agresseurs formellement, il a juste dit que c’était des motards avec des vestes sans manches noires, comme celles que portent les gangs et que leurs motos ressemblaient à des Harley. Mise à part ça, il n’a rien remarqué de spécial !
-Il n’y a donc aucune preuve contre eux ?
-Non, agent Scully. Mais c’est une habitude chez eux. Ils sont très malins, bien plus que n’importe quelle mafia. Très peu se font prendre. Ils mènent très bien leur barque. Mais l’attaque a bien été commise par des motards et les Coyotes sont les mieux placés pour emporter le Jackpot.
-Ca pourrait aussi bien être un des autres gangs que vous avez cité : les Hells Angels, les Mongols ou les Outlaws, par exemple ? Proposa Mulder.
-C’est peu probable lui opposa le Shérif. Comme les animaux ils ont un territoire et le protègent jalousement. Les Hells Angels sont très bien implantés en Californie, Les Bandidos au Texas et les Outlaws un peu plus au nord, mais ici, c’est le territoire des Coyotes. Il est impossible pour un autre groupement de motards d’établir un chapitre dans une ville où un club est déjà présent. Toute tentative entraine une guerre sans pitié qui se solde par des dizaines de morts des deux cotés. Ca s’est déjà produit plusieurs fois, mais les clubs en ont marre de perdre leurs frères. Ca en vaut rarement la peine et ils commencent à s’en rendre compte.
-D’accord. Fit Mulder. Espérons qu’ils ne vont pas croire qu’on vient empiéter sur leur territoire.
-Vous ne risquez rien. Ils ne collaboreront pas avec vous mais ils ne vous feront pas de mal. Malins comme ils sont, ils savent très bien que s’ils s’en prennent à des agents Fédéraux, ils vont tous passé leur vie à l’ombre et leur Chapitre sera dissout, peut-être même leur Club. Ce sont des criminels mais ils ont aussi l’instinct de survie.
-Bien alors, allons-y ! Jeton-nous dans le gueule du Coyote !
Scully remarqua que le Shérif n’avançait pas, qu’il restait en retrait.
-Vous ne venez pas avec nous ?
Il semblait apeuré.
-Non je ne préfère pas.
-Pourquoi ça ? Lui demanda Mulder.
-Je n’ai pas envie de les exciter. Vous savez comme les taureaux avec les capes rouges, mon uniforme a le même effet sur eux.
-Vous nous laissez y aller seuls ?
-Affirmatif, agent Scully. Vous vous débrouillerez bien mieux sans moi. Vous, vous êtes en civil, vous allez beaucoup moins les énerver que moi avec mon étoile, mon talkie-walkie et mon chapeau.
-Bien, fit Scully, résignée.
-Une dernière chose, les prévient-il. Sur le devant de leur veste, au niveau de la poitrine, ils portent une inscription sur un petit patch. C’est leur grade au seing du club. Le Sergent d’Arme c’est leur tueur attitré. Le secrétaire, c’est leur comptable. Celui qui est au sommet de la chaine c’est le Président.
-On saura s’en souvenir ! Lui répondit Mulder tout en avançant vers l’entrée du bar.
Scully suivi sont partenaire et tous deux entrèrent dans le local particulièrement sombre des motards 1%.


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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 7:02



Chapitre 5 « Le Président »







Local des Coyotes MC – Gallup – Nouveau-Mexique
15h42

Les agents fédéraux regardaient tout autour d’eux comme si ils étaient dans une attraction de Disneyland. Une attraction du genre « maison hantée ». C’était un monde étranger pour eux et pourtant leur métier les avaient emmené dans beaucoup d’endroits très différents, mais jamais encore dans le local d’un gang de bikers.
-Dis-moi, Mulder, toi qui prétends que la Vérité est Ailleurs, tu devrais être content, il y a de fortes chances qu’on la trouve ici.
-Scully, arrêtes tes sarcasmes, normalement c’est moi qui en use et abuse.
-C’est fermé ! Vous trouverez un bar ouvert un peu plus loin !
L’homme qui se trouvait derrière le comptoir, un géant de 2 mètres et avoisinant les 150 kilos, avec les cheveux blonds et longs, une barbe, des tatouages pleins les bras et une veste en cuir sans manche comme celles qu’avait évoqué le Shérif Estevez, n’avait visiblement pas apprécié leur entrée en matière. A moins qu’il ne se comporte comme ça avec tous ceux qui entraient là et que ce bar ne fut ouvert que pour les motards du club des Coyotes ?! Si c’était bel et bien le cas, il était évident que ce bistrot n’était qu’une simple couverture comme l’avait dit le Shérif, une façade légale pour leurs activités frauduleuses.
-Même si on veut juste une bière ? Demanda le renard de DC avec un air faussement innocent.
Le géant astiquait son comptoir et il n’était pas dupe. Scully regardait tout autour d’elle et remarqua des bikers attablés dans le fond. Ils étaient trois, tous plus chevelus et tatoués les uns que les autres, comme si ils s’étaient adonnés à un concours. Une chanson du groupe ZZ Top raisonnait dans le local et sur les murs, trônaient des photos de messieurs qui avaient tout l’air d’être des membres du club, des photos anthropométriques. Dans le coin haut et droit, un bandeau noir signifiait que ces hommes étaient morts.
Doucement, le barman releva la tête et fixa Mulder.
-Vous puez les Fédéraux ! Alors si vous êtes là juste pour boire une bière, moi je suis Donald Duck !
Cela fit rire Fox Mulder.
-Mince alors ! Faudrait vraiment qu’on s’habille ou qu’on se coiffe autrement ! Qu’en penses-tu Scully ?
Sa partenaire rousse ne répondit pas à son trait d’humour. Elle n’en menait vraiment pas large et ne voulait pas les provoquer, contrairement à son coéquipier qui avait ça dans le sang. Mulder se tourna à nouveau vers le motard.
-Bravo pour vôtre perspicacité ! On n’est pas là pour consommer. Mais est-ce qu’on pourrait au moins vous parler ?
-On ne parle pas aux poulets ici ! C’est contre nôtre religion. Et on a le droit d’exercer nôtre culte comme on l’entend, comme le dit la constitution.
-Sauf quand cela constitue une entrave à une enquête de police…Tenue à préciser Scully, un véritable livre de procédure ambulant.
Mais elle se fit couper dans son élan par Mulder, pas décidé du tout à adopter la même stratégie procédurière qu’elle avec cette bande de hors-la-loi.
-Pas de problème ! Au FBI nous respectons la religion de chacun. De toute façon, ça ne servirait à rien de parler avec vous puisque vous ne savez rien.
Le Coyote le regarda, éberlué. Il était partagé entre l’admiration qu’il avait pour son courage et l’envie profonde de lui faire payer son manque de respect. Le torchon qu’il tenait dans sa main aurait été réduit en miette s’il avait été fait d’une matière dure.
-Allez-vous-en ! Se contenta-t-il de leur conseiller sur un ton nerveux.
Scully était prête à rebrousser chemin. Le Shérif Estevez leur avait bien dit : Ils ne seraient pas très coopératifs, c’était couru d’avance. Elle le regarda avec insistance et lui agrippa l’avant-bras. Mais Mulder, lui, ne l’entendit pas de cette oreille et avait bien l’intention d’insister.
-Pas avant d’avoir vu vôtre Président !
Cette fois, le barman n’était plus éberlué, il était estomaqué. Comment ce fonctionnaire de la capitale pouvait-il savoir la manière dont les clubs de motards désignaient leur membre le plus haut placé, leur chef ?
Cette réplique provoqua un petit bruissement à la table des trois hommes.
-Qu’est-ce que vous lui voulez à son Président ? Lui demanda l’un des hommes attablés.
Ce n’était pas le plus barbu des trois mais il était assurément le plus tatoué. A ce petit jeu, il aurait remporté le concours aisément. Il avait les cheveux courts mais une large moustache et un cigare.
-Lui parler ! Mieux vaut s’adresser à Dieu qu’à ses Saints, vous ne croyez pas ?
-Comment savez-vous que ce n’est pas lui ?
-Là c’est vous qui nous sous-estimez. Sur sa veste, il est écrit « secrétaire ». Ce type est juste vôtre comptable. Mise à part dépenses, recettes et bénéfices nets, je ne vois pas bien ce qu’il peut nous apprendre.
Scully fut choqué de sont appoint, pourtant elle commençait à en avoir l’habitude. C’était leur 22ème affaire en commun.
-Qui vous a amené ici ? Ce n’est pas exactement un lieu pour les touristes.
-C’est le Shérif.
-Vous savez qu’on n’est pas vraiment amis lui et nous !
-Je sais, mais je pari sur vôtre intelligence et nos points communs. Moi non plus je n’aime pas beaucoup les types en uniforme !
Mulder exagérait à peine. Il était presque autant en conflit avec les autorités locales que cette bande de motards.
L’homme qui les avait apostrophés s’esclaffa d’un rire puissant et guttural. D’une voix bien grave. Ses deux acolytes l’imitèrent. Le barman, par contre, lui, n’était pas vraiment à la fête. Il se contenta de rependre son nettoyage où il l’avait plus ou moins laissé.
-Bien joué FBI !!! C’est moi le Président des Coyotes. Mais Beard a raison, malgré son grade de secrétaire. Aucun de nous ne parlera avec vous !
Les agents comprirent immédiatement que « Beard », qui signifiait « Barbe », était le surnom du barman.
-Vraiment navré de faire partie des autorités messieurs mais il en va de la survie de vôtre club. Nous ne sommes pas venu jusqu’ici et dans vôtre local juste pour vous dire des banalités du genre « vôtre mode de vie, ce n’est pas bien, etc… », On est là pour vous avertir de quelque chose de très grave. Vous ne voulez pas que vôtre club ferme n’est-ce pas ?
Les motards étaient ébranlés par les paroles de l’agent spécial. Ils se regardèrent, inquiets. Cela ne leur arrivait pas souvent.
-Pourquoi on devrait vous croire ? Leur demanda Le Président.
-Parce qu’on n’a aucune autre raison d’être là.
Mulder était devenu le porte-parole officiel du duo mais Scully attendait juste le bon moment pour poser les questions qu’elle avait en tête à ce chef de gang.
Le Président réfléchi, regarda de nouveau ses frères puis se leva.
-OK !
Il s’approcha.
-Je vous écoute.
-Il faudrait qu’on soit seuls.
Mulder avait décidément du cran. Le biker acquiesça. Les trois autres sortirent. Scully et son partenaire savaient qu’en allant dehors, ils verraient le Shérif Estevez sur le parking et ils n’allaient peut-être pas en être très contents. Ils étaient donc sur le qui-vive, plus que jamais.
-Ca vous convient, comme ça ? Dit le président à Mulder d’un air agacé par toutes ses requêtes.
-C’est parfait.
-Alors, allez-y. Qu’est-ce qui risque de faire fermer mon club ?
Mulder regardait son interlocuteur fixement, intensément. Il le jaugeait du regard, jugeait son intelligence et sa réactivité.
-Vous êtes au courant des attaques de motards qui ont lieu depuis environ un an à la frontière ?
-Plus ou moins. C’est ça vôtre grande nouvelle ?
-Non, fit Scully. Mais vous êtes dans le collimateur des autorités. Suspects numéro 1.
-Ce n’est pas la première fois, jolie rouquine ! Mais vous n’avez aucune preuve, rien, comme d’habitude !
-Mettons les choses au clair, Monsieur… ? Lui dit Mulder.
-Christie ! Sonny Christie !
-Monsieur Christie, vous ne risquez absolument rien de nôtre part. Vu de nôtre fenêtre tous les gens qui se sont fait agressés étaient des chauffards, les derniers étaient même des braqueurs de banque. Alors personne ne va vous arrêter pour ça, même si c’est vous qui l’avez fait…
Scully était choquée par ce que venait de dire son partenaire. Christie, lui, était intéressé.
-Mais ?
-Mais cela attire l’attention sur vôtre club et d’autres officines gouvernementales bien moins intentionnées que la nôtre risque de vous coincer pour d’autres motifs, à cause de ça, parce que ça fait tache dans le secteur.
-Et vous proposez quoi ?
-Vous menez vôtre propre enquête et vous nous dites qui fait ça pour vous mouiller.
-Qu’est-ce que ça me rapporte ? Je vous l’ai déjà dit, on ne pactise pas avec les poulets, c’est dans nôtre code d’honneur.
-Alors on n’a plus rien à se dire ! Tenta Mulder.
-Il me faut une bonne raison à donner à mes gars. Il faut que je leur dise, ça ne peut pas rester secret. Si je leur dit que c’est pour aider le FBI je deviens un rat. Pour nous c’est pire que tout. Je peux perdre mon grade, mes couleurs, et peut-être même plus.
-OK, je comprends, lui dit Mulder. Pour vous c’est double bénéfice. D’une part, ça nous permet de mettre la main sur quelqu’un qui vous fait du tort et d’autre part, ça maintient la police à distance de vôtre club. Pas de vagues, pas de flics, c’est aussi simple que ça !
-D’accord FBI, tu m’as eu ! T’es fort en négociations, mec ! Mais je ne le fais pas pour vous, je le fais pour mon club et rien d’autre. Je trouverais qui fait ça. Parole d’homme.
-Merci Monsieur Christie.
-Merci Monsieur Christie, fit Scully, comme un écho, elle qui n’avait quasiment pas participé à l’échange.
Elle n’était pas du tout à l’aise dans cet univers. Cette enquête n’allait pas être une partie de plaisir pour elle, elle le savait déjà.
-Au fait, vous auriez une idée de qui pourrait vous en vouloir ? Lui demanda-t-elle avant de prendre congé.
Le Président des Coyotes de Gallup réfléchi quelques instants.
-Question difficile. A la fois personne et tout le monde, c’est la particularité des marginaux. Mais si je devais désigner quelqu’un qui nous en veut vraiment beaucoup, je crois que je dois forcément vous parler des indiens. On a eu des petits soucis avec eux il y a un an et demi. Depuis c’est très tendu !
-Les Indiens ? Fit Mulder. Mais si mes connaissances en géographies ne me trompent pas, nous sommes en territoire Hopi ici, et ils sont surnommés « le peuple de la paix », je me trompe ?
Scully surenchérit.
-Il y a aussi de nombreux Navajos dans le coin, mais ils ne sont pas non plus réputés pour leur férocité.
-Ce n’est pas de ces indiens là que je parle. Ceux qui ont un contentieux avec nous vivent plus à l’Ouest, de l’autre côté de la frontière.
-Au Nord-Ouest de l’Arizona ? Mais c’est le territoire des Apaches ! S’exclama Scully.
-Exact !
Les deux agents comprirent immédiatement ce que cela voulait dire, ils connaissaient l’animosité des Apaches. Ils savaient de quoi ils étaient capables.
Christie les salua.
-Je ne vous sers pas la main, c’est un peu trop pour moi.
-Pas de problème. Lui répondit Mulder. Passez une bonne journée. A bientôt.




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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 7:07




Chapitre 6 « Apaches »







Gallup – Nouveau-Mexique
16h16

Mulder et Scully sortirent du local des Coyotes et furent aveuglés par le soleil. Le contraste entre l’obscurité du bar et la grande clarté du désert leur donna mal au crane, en plus de les rendre momentanément aveugles.
Après avoir réussi à faire le point, ils remarquèrent que les trois bikers et le Shérif se fixaient du regard, à distance, ils se toisaient, tentant de s’impressionner mutuellement. Un vrai duel de Western. Ne manquait plus qu’une musique stressante et lancinante, avec de l’harmonica.
Pour détendre l’atmosphère et leur montrer que le dialogue avec leur Président était resté courtois, Mulder se retourna vers les motards 1%, le sourire aux lèvres.
-Bonne journée Messieurs.
Scully avait une très bonne éducation mais elle trouva que dans ce cas là, c’était trop. Que ça faisait prétentieux. Elle ne suivi pas son partenaire sur ce coup là.
Les bikers furent très étonnés de voir les Agents Fédéraux sortir de leur local avec un tel sourire. Leur Président allait devoir leur dévoiler les tenants et les aboutissants de la conversation. Ils rentrèrent dans la tanière sans tarder tandis que Scully et Mulder rejoignirent le Shérif Estevez aux pieds de leurs voitures.
-Ca s’est bien passé ? Demanda l’homme à l’étoile.
-Comme sur des roulettes ! Répondit Mulder du tac au tac.
-Qu’est-ce qu’ils vous ont dit ? Qu’est-ce que Sonny Christie vous à raconté ?
Le policier local connaissait parfaitement le nom de Président des Coyotes.
-Que son club n’a rien à voir là-dedans.
-Ca c’était à parier ! Protesta le Shérif. Bon, où va-t-on maintenant ?
Mulder fut visiblement gêné.
-Shérif, j’aimerais que vous alliez à l’hôpital pour réentendre le témoignage du chauffeur des braqueurs sur l’apparence des motards qui les ont attaqués. Il faudrait qu’il vous les décrive scrupuleusement. Faites venir un dessinateur pour les portraits robots. C’est très important.
Estevez était perdu.
-Bien, mais…vous ? Où allez-vous ?
-Oh, il faut juste que je montre quelque chose à l’agent Scully. On se retrouve demain à vôtre bureau, n’ayez crainte.
Le policier acquiesça. Il parti d’un côté tandis que les agents du FBI partirent de l’autre, vers l’Est, l’Arizona, le territoire des redoutables Apaches.
-Je commence à te connaitre et quelque chose me dit que tu as voulu te débarrasser du Shérif ! Fit remarquer Scully à son partenaire.
-Exact !
-Pourquoi, il ne te plait plus tout à coup ?
-On va dire ça ! Répondit-il mystérieusement.
-En tout cas, je n’ai pas apprécié ce que tu as dit à ce chef de gang et je tenais à ce que tu le saches !
-Je sais, Scully, mais je n’avais pas le choix. Les règles sont différentes ici, et il faut qu’on joue selon ces règles là sinon on n’a aucune chance, même si c’est contre les prérogatives du bureau. De toute façon, le règlement et moi…
-Oh, ça je le sais ! Approuva Scully.
Une fois la frontière passée, ils traversèrent Lipton, la première ville (ou pour être précis « Bourgade ») d’Arizona sur le trajet de la Route 66. Ils passèrent également devant le panneau « Arizona Welcomes You ». Quelques mètres à côté d’eux se trouvait l’Interstate 40, l’Autoroute qui avait remplacée la Route 66. Tout à coup, Mulder tourna à droite sur la route 12, une vraie route de campagne qui s’apparentait d’avantage à un chemin ou une piste.
-Qu’est-ce que tu fais, Mulder ? S’étonna sa partenaire.
-Je vais au village Apache le plus proche de toute cette affaire.
-Comment tu sais où il est ? Le Président des Coyotes ne nous a rien dit !
-J’ai étudié les cartes du coin pendant que tu dormais dans l’avion. Depuis nôtre enquête en Alaska, je ressens le besoin de me renseigner sur les communautés indiennes qui jouxtent nos lieux d’enquête dès que je sens qu’il pourrait y avoir un lien.
Scully fut stupéfaite par cette révélation.
-Et c’était le cas ici ?
-Bien sûr !
-Mulder, tes méthodes sont de plus en plus extravagantes ! La prochaine fois, ce sera quoi ta solution pour résoudre une affaire ? Un pendule ou un bâton de sourcier ?
-Peut-être, qui sait ? Lui répondit-il par pure provocation. Tiens regardes, on arrive ! Ajouta-t-il en lui montrant le panneau qui indiquait « Apache ». Le nom du village était tout simplement le même que celui de leur nation. Une grande tribu, fière de son nom et de son héritage et c’était pour cette raison qu’ils avaient donné ce nom à leur lieu de vie.
A l’entrée du village, Mulder s’arrêta dans une station service et les deux agents descendirent de la voiture.
-Tu peux faire le plein, s’il te plait, je vais nous acheter un truc à boire.
Scully s’offusqua.
-Tu deviens de plus en plus macho !!!
Il s’en amusa et entra dans la boutique tandis qu’elle décrochait le pistolet de la pompe.
Mulder fit un petit tour et choisi deux canettes de soda puis se dirigea très vite vers la caisse.
-Bonjour ! Y a pas grand monde dans le coin, aujourd’hui !
Le tenancier était un jeune indien.
-C’est tous les jours comme ça ici. Vous faites du tourisme ?
-Pas exactement, lui répondit l’agent spécial en sortant son badge. FBI !
Le jeune homme fut impressionné. C’était le but.
-Etes-vous au courant d’une querelle entre vôtre tribu et le gang de motards de Gallup, au Nouveau-Mexique, les Coyotes ?
L’indien aux cheveux mi-longs souffla.
-Et bien, vous n’y allez pas par quatre chemin vous ! Les sodas c’était de la diversion, n’est-ce pas ?
« Il est plus malin qu’on pourrait le croire » se dit Mulder, admiratif.
-Oui et non. Disons que j’avais une petite soif, mais que j’aurais pu me passer de ces boissons, ce qui n’est pas le cas de la réponse à la question que je viens de vous poser.
-OK ! Je ne sais pas qui vous a raconté ça mais le mot querelle est bien en dessous de la vérité.
Mulder fut étonné, mais très intéressé.
-Ils ont déterré la hache de guerre ?
-En quelques sortes.
-Et vous connaissez la raison de cette guerre ?
-Oui, mais je ne peux pas trop vous en parler, c’est à nôtre chef de le faire !
Leur chef ? Encore ? Mulder se serait cru revenu chez les Bikers 1%.
-Et où puis-je le voir ?
-Il n’est pas là. Il sera là demain.
-Bien. Vous pourrez lui dire que les agents Mulder et Scully du FBI de Washington aimeraient beaucoup lui parler de cette affaire. Juste pour parler. Personne n’est accusé de rien. Passez-lui le message s’il vous plait.
-Je le ferais.
-Bien. Alors je vous dis surement à demain.
Mulder sorti des billets de son portefeuille.
-Je paye aussi pour l’essence, là dehors. Ma collègue à surement fait le plein.
Le jeune homme aux cheveux de jais regarda son écran.
-La pompe numéro 2 ?
-Sans doute !
Le Martien donna l’argent à l’Apache, qui lui rendit la monnaie. Il s’empara de ses boissons et sorties. Scully venait vers lui.
-Mulder, déjà ?
-Oui, tiens, je t’ai pris un coca sans sucre.
-Merci, mais maintenant, on va où ?
-A l’Hôtel ! Leur chef n’est pas là aujourd’hui. On n’apprendra rien de plus. J’ai pris rendez-vous pour demain.
La petite rousse était médusée et ses grands yeux pers très expressifs trahissaient parfaitement son incompréhension.



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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 7:24



Chapitre 7 « Route 66 »







Route 66 – Nouveau-Mexique
18h

Alors qu’ils se dirigeaient vers le petit motel de Gallup qui les hébergeait durant cette enquête, Scully regardait par la fenêtre de la voiture, pensive.
-Dis-moi, Mulder, on est bien sur la route 66, là, n’est-ce pas ?
-Exact, agent Scully ! Pourquoi cette question ?
-Parce que je pensais à quelque chose. Cette route a été déclassée, elle n’est plus officielle. Elle n’est plus considéré comme un itinéraire inter-état et ne sert plus qu’au niveau local, c’est bien ça ?
-Absolument. Pourquoi ?
-Parce que je me demandais ce qui a poussé ces braqueurs à fuir par là alors que l’autoroute 40 ne se trouve qu’à quelques dizaines de mètres.
-Ca je n’en sais fichtre rien ! Tu penses que ça peut avoir affaire avec nôtre enquête ?
-C’est possible…Moi aussi j’ai des intuitions tu sais !
-Mais je le sais Scully. Si j’aime bien travailler avec toi, c’est parce que j’ai toujours vu cette qualité chez toi.
-Oh !!! Un compliment de Fox Mulder ? Le ciel va nous tomber sur la tête !
-Cesse de te moquer ! C’est vrai que cet itinéraire n’est plus officiel depuis près de 8 ans, pourtant c’est par là qu’ils ont passé la frontière de l’Etat et qu’ils se sont mis à l’abri de leurs poursuivants, notamment le Shérif Mortenson. Il doit donc y avoir une excellente raison à cela.
-Tu veux que j’appelle le Shérif Estevez pour qu’il demande au chauffeur pourquoi il est passé par là alors qu’une autoroute aurait été plus pratique et surtout plus rapide ?
-Très bonne idée Scully.
La scientifique ne tarda pas. Elle s’empara d’un téléphone cellulaire muni d’une antenne et qui ressemblait à s’y méprendre à un talkie-walkie. Elle appela le bureau du Shérif de Gallup qui contacta Carlos Estevez par radio pour lui transmettre la requête des agents fédéraux.
-Voilà, c’est fait.
-Bien, lui répondit Mulder, satisfait.
-J’espère qu’il ne sera pas trop fâché de ton attitude et qu’il continuera à collaborer avec nous.
Mulder fut étonné.
-Pourquoi tu dis ça ?
-Mulder tu as vu ton comportement avec lui quand nous sommes sortis du local des Coyotes ?
-Non, pourquoi ? Qu’est ce que j’ai fait ?
-tu es tellement odieux avec les gens que tu ne t’en rends même plus comptes !
-Je t’assure que je lui ai parlé normalement. Tout ce que je voulais c’était qu’il nous laisse un peu tranquille. Je le trouvais gentil mais un peu trop collant. Je voulais aller chez les Apaches tranquillement et surtout, seuls, sans lui juste derrière pour nous demander de lui raconter tout ce qui s’est raconté en son absence.
-Je vois. Tu n’as pas aimé qu’il nous envoie seul dans la Tanière des Coyotes pour nous demander dès nôtre sortie de lui faire un rapport complet ?
-Exact ! J’ai déjà toi qui fais des rapports à Blevins sur mon travail, ça me suffit amplement.
-Mulder tu ne vas pas recommencer avec ça. D’ailleurs, je ne vois pas bien ce que je vais pouvoir mettre dans celui-là.
-Comment ça ? Il y a des tas de choses à mettre ! Des motards fantômes, un Shérif gentil mais intrusif, un gang de bikers, une guerre avec des Apaches…Tu veux que je continue ?
-Cesse de faire l’idiot Mulder ! Je parlais de choses censées, scientifiques, la base quoi ! Et puis, il faut dire que tu sembles la jouer solo dans cette affaire ; j’ai l’impression de n’être qu’une potiche qui te suit comme un petit toutou !!!
-Oh non !!! Scully, si tu penses ça, j’en suis vraiment navré, ce n’était absolument pas mon but.
-N’empêche que tu m’as laissé faire le plein de la voiture, alors que c’est toi qui la conduit, que tu es entré dans cette station service et que tu as posé toutes les questions dont tu avais envie avant que je ne puisse entendre quoi que ce soit. J’ai vraiment l’impression que tu te méfies de moi et je pensais que nous étions passés au dessus de ça toi et moi !
-C’est vrai Scully, je suis désolé. Je te promets que je t’impliquerai un peu plus à l’avenir. C’est juste que je pense à quelque chose et je suis sûr que tu ne me suivras pas dans cette voix.
-Si c’est quelque chose du type « pactiser avec un chef de gang », en effet, Mulder, je ne pourrais pas te suivre sur un terrain comme ça.
Mulder sourit.
-Non, ne t’inquiète pas. Ca c’était juste pour qu’il ait confiance en nous. Sinon, je savais qu’on ne pourrait rien en tirer. Ces mecs sont très méfiants, de vrais paranos. Il fallait que je l’endorme un peu.
-Ca a l’air d’avoir marché. Par contre j’ai bien l’impression que tes derniers mots au Shérif l’ont fait changer d’avis à ton sujet.
-C’est possible. On en saura plus demain. On retournera voir le Shérif Estevez puis on ira voir le chef des Apaches au village.
-Bien, mais maintenant, qu’est ce qu’on fait ?
-On attend, Scully ! Une bonne douche, un bon repas et une bonne nuit, voilà nôtre programme de la soirée.
-Ca ne te rassemble pas de lâcher l’affaire aussi vite !
-Sauf quand je sais que les réponses vont venir d’elles-mêmes comme des fruits bien mûrs, très bientôt, et qu’il me suffira de me baisser pour les ramasser, voilà tout !
-Si tu le dis, Mulder !
L’agent fédéral souffla et secoua la tête.
-Apaches contre Coyotes, on dirait presque un titre de Western ! Pas vrai ?
Scully le regarda, à nouveau dépité.



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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 7:25



Chapitre 8 « Attaque»








Lipton – Arizona
22h10

Dwight Gardner et Baxter Joplin étaient des prédateurs de la pire espèce, des monstres pervers ! Ce soir-là, comme d’habitude, ils étaient imbibés de bière et de bourbon. Ces deux là étaient inséparables, pour le pire uniquement, avec eux le meilleur n’avait aucun droit de citer.
Ils avaient déjà commis beaucoup de délits, plus ou moins graves mais ce qu’ils s’apprêtaient à faire ce soir-là était l’un des pires crimes qui puisse exister.
Ils avaient bu et fumé toute la journée et leur cerveau était complètement embrumé. Ils avaient totalement perdu pied avec la réalité.
Gardner et Joplin ne travaillaient pas et passaient leur journée à boire et faire les 400 coups ensemble tout en refaisant le monde à leur manière. Rien de bien original pour eux.
Mais soudain, leur soirée de beuverie « ordinaire » bascula dans l’atrocité.
Tout en sirotant leur bière, ils aperçurent Olivia Webb, tenancière du salon de coiffure local. D’habitude, elle fermait son commerce beaucoup plus tôt mais là, il fallait absolument qu’elle fasse ses comptes.
La nuit était tombée sur cette petite ville frontalière avec le Nouveau-Mexique et la rue principale était très calme. Les deux complices, eux préparaient un mauvais coup.
-Regardes Bax ! Lui dit Gardner en désignant la coiffeuse du doigt.
Baxter Joplin avait littéralement la bave aux lèvres.
-Oh ouais ! On va bien se marrer ce soir Dwight !
Les deux hommes quittèrent leur banc public situé de l’autre coté de la rue et s’approchèrent discrètement de leur proie. Elle ne les avait pas vus quand elle se dirigea vers sa voiture. Son trousseau de clés était le même que pour fermer son commerce. Au moment où elle ouvrit son véhicule, les deux hommes surgirent derrière elle. Joplin la ceintura puissamment tandis que Gardner lui asséna un coup de poing qui la fit s’évanouir.
-Bien joué ! Lui dit son complice. Qu’est ce qu’on fait maintenant ?
L’épave-humaine de 35 ans semblait incapable de réfléchir, contrairement à son ami qui paraissait être le dominant du duo.
-On va la mettre dans le coffre et on va l’emmener un peu plus loin pour se faire un petit plaisir !
-Ouais !
Dwight Gardner ouvrit le coffre du véhicule puis les deux hommes la portèrent pour l’enfermer à l’intérieur. Ils s’étaient emparés de ses clés de voiture et le dominant s’installa au volant. Il démarra et tous deux quittèrent la ville avec la voiture volée, leur infortunée victime dans son propre coffre.
-On va lui faire sa fête ! Se réjouit Joplin le pervers.
-Oh que oui ! Approuva son ami.
-Tu veux qu’on s’arrête où ?
-Dans le désert, ça sera parfait ! On pourra lui faire tout ce qu’on veut ! Personne ne pourra l’entendre !
-T’es vraiment le meilleur Dwight !
Les deux hommes avaient l’imagination fertile et passaient déjà en revue toutes les sévices qu’ils allaient pouvoir faire subir à cette pauvre femme.
Ils étaient tellement excités qu’ils n’avaient même pas remarqué qu’ils avaient passés la frontière de l’Etat et qu’ils étaient à présent au Nouveau-Mexique.
Ils n’avaient pas non plus remarqués qu’ils étaient suivit par une petite dizaine de motos. Des Harley Davidson qui roulaient tous phares éteints.
Soudain, les motards allumèrent leurs lumières et les deux complices furent aveuglés.
-C’est quoi ce bordel ?
-J’en sais rien, Bax ! Je crois que c’est des motos ! Répondit Gardner.
-Fout-les en l’air ! Lui conseilla son ami sans état d’âme.
-Attends, je crois qu’ils se rapprochent !
Ils étaient un peu inquiet, mais un peu seulement car l’alcool leur avait déjà ôté tout jugement et toute réflexion.
-Ouais, ils arrivent. On va les foutre dans le décor !
Baxter Joplin était très satisfait de sa méchanceté gratuite.
Les bikers se rapprochèrent à vive allure et les criminels purent entendre le bruit vrombissant de leurs motos.
A présent, les motards s’étaient placés tout autour de la voiture, l’encerclant pour impressionner ses occupants.
Le chauffeur donna des coups de volants à droite puis à gauche pour tenter de les faire sortir de la route. Mais ce fut en pure perte car les bikers contrôlaient parfaitement leurs engins.
Gardner paniquait de plus en plus. Il faisait valser la voiture d’avantage, de droite et de gauche, mais cela ne semblait pas avoir le moindre effet sur leurs assaillants.
-Bousilles-les Dwight !!!
Joplin se faisait de plus en plus insistant car il était véritablement paniqué.
-C’est ce que je fais mais ça ne marche pas !
Tout à coup, l’un des motards vint se porter juste à coté de Baxter Joplin, à moins d’un mètre. Le criminel assis sur le siège passager pouvait le voir à présent. L’homme portait les cheveux longs et une barbe épaisse. Leurs regards se croisèrent et le motard dégaina un pistolet.
-Non ! Hurla Joplin. Il a un flingue !
Il tenta de se cacher mais il n’avait nulle part où se dissimuler. Il se recroquevilla. Le motard tira sur eux et vida tout un chargeur. La vitre explosa et les deux hommes furent atteints de plusieurs balles.
La voiture fit une embardée et termina sa course sur la terre aride et infertile de l’étendue désertique.
Les deux criminels qui voulaient violer Olivia Webb étaient morts, criblés de balles, en plein désert.
Leurs assassins, les motards, eux, avaient continués sur la route 66 comme si rien ne s’était passé.
Et ils éteignirent leurs phares, devenant à nouveau invisibles.




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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 7:26



Chapitre 9 « Rapt »








Motel 6 – Route 66 – Gallup – Nouveau-Mexique
Vendredi 26 Mars 1993 – 7h45


Mulder avait fini de se préparer un peu en avance et il se dirigea vers la voiture que leur avait allouée le bureau local du FBI, situé justement à Gallup. Sa soirée avait été agréable et sa nuit aussi. Mais il était pressé d’en finir avec cette affaire et il était sûr que ça allait être le cas aujourd’hui. Avec Scully, ils avaient rendez-vous à la voiture à 8h, pourtant il préféra sortir de sa chambre avec 15 minutes d’avance. Il marchait calmement quand tout à coup une camionnette noire sans plaques d’immatriculation surgit de nulle part. Un crissement de pneu accompagna son freinage soudain et cela fit relever la tête de Mulder qui regardait plutôt le sol et n’avait pas vu du tout surgir le véhicule.
La porte latérale s’ouvrit et deux hommes en sortirent. Tout le monde était vêtu de noir et cagoulé, y compris le chauffeur. Les deux hommes maitrisèrent Mulder avec une facilité déconcertante et lui mirent un sac sur la tête. Il ne s’était pourtant pas laissé faire mais il n’était tout simplement pas de taille cette fois-ci, lui qui était un adversaire redoutable dans toutes les luttes au corps au corps. Il avait appris de nombreuses techniques de combat à l’Académie de Quantico mais là, tout cela ne lui servit à rien.
Il fut mit dans la camionnette comme un vulgaire pantin.
-Mulder, non !!!! Hurla Scully.
Elle aussi était prête en avance et voulait aller à la voiture tout comme son collègue. Lorsque le kidnapping eu lieu, elle était juste devant la fenêtre de sa chambre et rassemblait quelques affaires.
Elle se précipita dehors et couru après la camionnette mais c’était peine perdu, le véhicule était déjà loin.
Son partenaire, un agent spécial du FBI, venait de se faire enlever, en plein jour et sur le parking d’un motel.
Elle était aussi médusée que désemparée.
La camionnette roulait vite, très vite.
-Si c’est pour mon enterrement de vie de garçon, il y a erreur, je ne vais pas me marier ! Dit Mulder à ses kidnappeurs pour leur montrer qu’il n’avait pas peur et qu’il pouvait garder son calme et son sens de l’humour en toutes circonstances, mêmes les plus improbables.
Les hommes cagoulés ne lui répondirent pas. Le silence était pesant dans le véhicule. L’agent spécial choisi de se taire également.
20 minutes plus tard, la camionnette s’arrêta et les hommes le firent descendre puis marcher une trentaine de mètres. Il sentit qu’il n’était plus à l’extérieur, qu’on l’emmenait dans un lieu clos. L’odeur lui était familière.
Les hommes le forcèrent à s’assoir sur une chaise.
-C’est pour mon intronisation officielle chez les Coyotes ? Leur demanda-t-il.
Ils lui enlevèrent le sac qui l’aveuglait et Mulder vit l’homme qui lui faisait face. Sonny Christie. Le Président des Coyotes du Chapitre de Gallup.
Il avait vu juste.
-Tu dois avoir un sixième sens, FBI ? Comment tu l’as su ?
-Mes collègues m’appellent Le Martien, ça en dit long !
-On ne croit pas vraiment à ce genre de truc.
-Et bien en fait, c’est à cause de l’odeur. Ce n’est pas pour vous critiquer mais ça ne sent pas tout à fait la javel ici, les gars !
Il tourna la tête et regarda les autres membres qui l’entouraient.
Christie riait aux éclats.
-On a déjà fait taire des mecs pour beaucoup moins que ça !
-Je sais mais quelque chose me dit que vous avez besoin de moi en parfait état.
-Exact, agent Mulder.
-Si c’est pour une surprise, je suis d’accord. Le sac sur la tête n’était pas nécessaire.
-Oh que si ! Disons que ça fait partie d’une mise en scène, notamment pour votre partenaire.
-Comment ça ?
-Il ne fallait pas qu’elle sache pour la petite discussion que nous allons avoir.
-Une discussion ? A propos de quoi ?
Christie était gêné. Et ça ne lui ressemblait pas du tout.
-Il y a eu une autre attaque hier soir.
-Quoi ? Fit Mulder, incrédule.
-Deux délinquants de Lipton se sont fait cribler de balle sur la 66, au même endroit que tous les autres. Ce n’était pas nous agent Mulder, pas plus que les autres fois. L’un des nôtre a trouvé la voiture à l’aube, en rentrant d’une virée en Arizona. C’est nous qui avons prévenu le Shérif, anonymement.
-Mais il ne va jamais vous croire. Vous êtes vraiment très mal !
-C’est pour ça qu’on a besoin de vous !
-Vous voulez faire équipe avec un agent fédéral ? Vous ?
-Non ! Mais de deux maux, on choisi le moindre ! On sait que vous, vous nous croyez.
-Qu’est ce qui vous fait penser ça ?
-On a trouvé ce que vous cherchiez Mulder. On sait qui commet ces crimes. Et la solution va vous laisser sur le cul.
Je ne doutais pas de vos compétences les gars, mais là, je vous dis bravo ! Vous avez résolu cette affaire en un temps record !
-On a bougé pas mal de monde. La survie du Club en dépend.
-Alors je vous écoute, qu’est-ce que vous attendez de moi maintenant ?
-Que vous ne changiez absolument rien à ce qui était prévu pour vous ce matin. Par contre, vous devrez être sur le lieu des attaques à 16h tapante. Le Shérif doit être là aussi, on aura les responsables avec nous.
-Pas de problème, vous pouvez compter sur moi.
-OK FBI ! A 16h aujourd’hui, tout sera réglé.





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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 7:27



Chapitre 10 « La Malédiction »







Bureau du Shérif de Gallup - Nouveau-Mexique
11h45

Scully se rongeait tous les sangs et faisait les cents pas quand la porte du bâtiment s’ouvrit et qu’elle aperçu son partenaire.
Mulder était sain et sauf. Et il allait bien.
-Mulder !!!
Dana Scully avait rarement était aussi heureuse et soulagée. Elle se précipita vers lui et se retint de toutes ses forces de lui faire un câlin. Elle le scanna du regard pour voir s’il n’avait pas de blessure ou de contusion.
Rien.
Il était en parfaite santé.
-Mulder, ça va !
-Bah oui et toi ? Lui répondit-il comme si rien ne s’était passé.
-Tu t’es fait enlever ! Et ça fait 4 heures que tu as disparu !
-Ah ça ?! Dit-il d’un air faussement étonné. Ce n’était rien c’était juste quelques copains qui m’ont fait une petite surprise !
-Mulder, ces types t’ont mis un sac sur la tête. Leur véhicule n’avait pas de plaque !
-Ca faisait partie de la blague, Scully. Quant-à la camionnette, ils venaient juste de l’acheter dans un autre état et ils n’ont pas eu le temps de mettre les nouvelles plaques.
-Ca te fait peut-être rire mais pas moi !
Le Shérif Estevez les regarda et compris sans peine que cela cachait quelques chose de louche.
-Vôtre collègue s’est inquiétée agent Mulder. Où étiez-vous exactement ?
-Je vous remercie de vous être inquiété mais je vous jure que ce n’était vraiment rien de grave. Regardez-moi je vais bien ! Et merci à toi Scully pour avoir paniqué à ce point. Moi qui croyais que tu ne pouvais plus me supporter, me voilà rassuré.
-Mulder !
-Allez Scully, tout ça est fini, c’est une affaire classée maintenant.
Le Shérif le coupa.
-Peut-être en ce qui concerne vôtre petite escapade en solitaire agent Mulder, mais pas pour nous ! Il y a eu un autre carnage cette nuit.
-Qui ? fit Mulder, toujours aussi bon comédien.
-Dwight Gardner et Baxter Joplin, deux petites frappes de Lipton.
-Comment ?
-Cinq balles dans le corps chacun ! Lui répondit Scully.
-Il y avait une femme dans leur coffre. Olivia Webb, une coiffeuse. Elle est à l’hôpital. On soupçonne fortement qu’ils l’aient enlevée pour la violer dans le désert. Ils ont des antécédents d’exhibitionnisme et sont déjà tombés une fois chacun pour tentative de viol.
-Cette fois, ça aurait pu aller plus loin !
Mulder ignorait ce détail et il en fut révulsé.
-Sauf que les motards justiciers veillaient encore une fois ! Précisa le Shérif
-On dirait que vous commencez à les apprécier. Lui confia l’agent spécial.
-Détrompez-vous agent Mulder. Je suis entrain de rassembler toutes les preuves pour coincer les Coyotes et bientôt je les aurais. Leur club sera dissout d’ici quelques jours.
-Excellente chose ! Lui dit Mulder, même si il n’en pensait pas un traitre mot.
Puis il se retourna vers sa partenaire.
-Viens Scully, j’aimerai qu’on retourne au motel pour faire nos bagages ; ce dossier est bouclé, nous avons les responsables, les Coyotes !
Elle acquiesça.
Sur le chemin, elle se rendit compte qu’ils ne prenaient pas la bonne route.
-Mulder, qu’est ce que tu fais ? Ce n’est pas le chemin du motel.
-On va voir les Apaches, comme c’était prévu depuis hier.
-Mais tu as dis au Shérif que cette enquête était bouclée !
-J’avais oublié le rendez-vous. Ca ne se fait pas de poser un lapin à un vieil indien !
A l’entrée du Village Apache, Mulder s’arrêta à la même station service que la veille.
Sur un banc se trouvait un très vieil indien avec les cheveux longs et blancs comme la neige.
-Vous êtes Mulder ou Scully ? Lui demanda-t-il.
-Je suis Fox Mulder, répondit-il en insistant bien sur son prénom, pensant que cela pourrait lui accorder d’avantage de sympathie. Et voici Dana Scully.
-Je suis One Eagle Wakiza. Je suis le chef de cette communauté. D’après Waban, vous voulez savoir les raisons de nôtre haine envers le gang des Coyotes, ces motards sans foi ni loi.
-Oui, Monsieur One Eagle. Répondit Mulder. Merci de nous accorder un peu de votre temps.
-Ils ont tué trois enfants Apaches. Il y a un an et demi.
-Comment ? Demanda Scully.
-En leur roulant dessus.
Les agents furent écœurés par cette révélation. Pauvres enfants !
-Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Voulu savoir Mulder.
-Les enfants jouaient avec un ballon et leur balle est allée de l’autre coté de la route. Ils ont traversés mais les motards sont arrivés comme des bolides furieux et les ont écrasés !
-Oh mon dieu ! S’exclama Scully.
-Et qu’ont-ils fait ? Ils se sont excusés ?
-Oui ! Ils ne nous aiment pas beaucoup mais ils savaient que ces enfants étaient innocents. Ils nous ont dit qu’ils ne voulaient pas ça. Que c’était un accident.
-Mais le mal était fait, n’est-ce pas ?
Le vieil indien baissa la tête.
-Oui ! L’un des enfants était l’unique héritier du grand Geronimo.
Les agents fédéraux comprirent immédiatement les implications de cette tragédie. Une grande lignée amérindienne venait de s’éteindre à cause d’une virée à moto.
Le chef One Eagle, précisa.
-Geronimo n’était pas un chef, vous savez ? C’était un Chaman. Un homme très important pour nous ! Nous devions les venger.
-Alors qu’avez-vous fait ? Lui demanda Scully.
-Nous avons convoqués les esprits. Nous les avons invoqués. Des esprits bien plus puissants qu’une quinzaine de grosses brutes avec des motocyclettes.
-Qu’avez-vous demandez à ces esprits ?
-La justice Monsieur Mulder, la justice.
-Et ça a marché ?
-En moins de 6 mois, tous les motards du Club des Coyotes qui étaient là ce funeste jour étaient morts. Dans des accidents de motos, tous !
Mulder compris que c’étaient les hommes dont les portraits trônaient dans le local des Coyotes.
-Vous n’avez pas demandé que ça aux esprits n’est-ce pas ?
-Vous êtes vraiment rusé, Fox !
Tous les indiens qu’il croisait lui faisait cette réflexion quand il leur montrait son instinct hors du commun d’enquêteur. Ils trouvaient tous que son prénom était fort juste. L’indien repris.
-Nous avons aussi proféré une malédiction envers eux. Ce que nous ne faisons jamais. Mais les circonstances étaient exceptionnelles.
-Qu’avez-vous fait Monsieur Wakiza ?
-Nous avons demandé aux esprits de nettoyer l’âme de ces hommes. Pour nous, les coyotes symbolisent le mal absolu. Cet animal est diabolique. Et ces hommes aussi le sont pour nous. Ils portent parfaitement leur nom. Ils sont le mal incarner. Leur âme est salie par leurs crimes. Mais nous voulions qu’ils se rachètent.
-Vous êtes entrain de nous dire que vous avez maudit ces hommes pour que leur âme se rachète, mais comment ?
-En punissant les mauvais conducteurs, les hommes mauvais qui empruntent cette portion de la route 66, agent Scully.
-Vous voulez dire que ces attaques qui ont lieu depuis un an sont bien l’œuvre de motards fantômes ?
-Rien ne vous oblige à me croire, agent Mulder.
-Rassurez-vous monsieur Wakiza, je ne demande que ça !




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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 7:28



Chapitre 11 « Affaires Locales »







Route 66 - Nord-Ouest du Nouveau-Mexique
14h54

-Je suppose que tu crois à tout ce que nous a dit ce Monsieur One Eagle Mulder ?
-Pourquoi, pas toi ?
Scully souffla. Encore du sarcasme. A moins que cette fois, il était sérieux ? La scientifique doutait et elle n’aimait pas beaucoup ça.
-Avoues que ça tiens la route quand on analyse un peu les choses.
-Tenir la route ? Une Malédiction indienne ? Des motards fantômes ? Si on était dans la Quatrième Dimension, pourquoi pas, mais là nous ne sommes pas dans une série fantastique, Mulder, nous sommes sur une très vieille route et les victimes sont bien réelles !
-Ca c’est vrai ! D’ailleurs, il n’y a rien qui te choque concernant les deux dernières victimes ?
-Comme ça, je ne vois pas.
-Ils ont été assassinés par balles, surement par des motards, alors que tous les autres chauffards sont morts à la suite d’un accident.
-Qu’est ce que tu veux dire par là, exactement ?
-Cette fois il y a des preuves physiques de la présence des motards, ce n’était pas le cas avant. Je pense que cette fois c’était très différent.
-Ah, ça y est tu as abandonné ta théorie des motards fantômes et de la malédiction indienne ?
-Juste pour l’attaque de cette nuit, Scully, juste pour cette nuit.
-Et pour les autres tu penses toujours à des fantômes en veste de cuir ?
-Ecoutes, Scully, tout ce que je peux te dire, c’est que tout cela concerne des affaires locales. Ce qui nous a amené ici est peut-être un crime fédéral mais en réalité, les réponses sont locales à 100%.
-Enfin tu retrouves la raison ! Tes réponses ne sont plus ailleurs pour une fois ?
-Pas toujours Scully, pas cette fois, pas pour tout !
Soudain, il sembla se rappeler de quelque chose.
-Oh ! S’exclama-t-il en tapant des deux mains sur le volant.
-Quoi ? Fit Scully en le regardant avec insistance.
-J’ai oublié quelque chose ! Est-ce que tu pourrais appeler le Shérif pour lui dire de venir sur le lieu des attaques.
-Mulder, pour quoi faire ?
-Il faut que je lui dise une dernière chose.
-On a qu’à le retrouver à Gallup !
-Non, je préfère qu’il nous rejoigne sur la route.
-Comme tu veux.
-Tant que t’y es, dit-lui d’amener les portait robots des motards fait par le chauffeur du braquage, ça fera des preuves supplémentaires pour coincer les Coyotes.
-OK.
Scully était dubitative.
Elle s’empara de son téléphone mobile et suivi les instructions de Mulder. Heureusement, le Shérif était à son bureau.
-Allo, Shérif Estevez, c’est l’agent Scully. Il faudrait que vous veniez nous rejoindre dans le désert, à l’endroit des attaques.
-Pourquoi ?
Scully répéta sa question gênée.
-Pourquoi ? En interrogeant Mulder du regard.
Son coéquipier lui souffla la réponse.
-Parce que nous avons une preuve supplémentaire de l’implication des Coyotes.
Le Shérif était étonné mais ravi. Il voulait en savoir plus.
-Quelle preuve ? Et pourquoi ne pas me l’amener à mon bureau ?
Scully parlait fort et répétait tout ce que disait le Shérif Carlos Estevez pour que Mulder entende et participe. C’était son idée après tout.
-Parce que la preuve se trouve dans le désert !
Scully répétait aussi tout ce que lui soufflait Mulder. Elle n’aimait pas beaucoup cette situation et roula des yeux.
-Oui c’est ça, dans le désert.
Elle ne comprenait pas plus que le Shérif les tenants et les aboutissants de cette nouvelle histoire de preuve. Et Mulder lui souffla une dernière instruction.
-Et demande-lui s’il peut être là pour 16h !
Scully s’exécuta. Le Shérif acquiesça. Elle raccrocha et se tourna immédiatement vers Mulder.
-J’ignorais que j’étais devenu ta secrétaire !
-Désolé Scully, mais c’est très important. Tu comprendras tout, toute à l’heure.
-A 16h ?
-Oui, à 16h.
-Et qu’est ce qu’on fait en attendant ?
-On admire le paysage !



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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 7:29



Chapitre 12 « Twist »







Route 66
15h57

Le Shérif Estevez était ponctuel. Avec trois minutes d’avance, sa voiture arriva au loin vers le point de rendez-vous. Il n’était pas seul, son adjoint était avec lui.
-Le voilà ! Fit Mulder, satisfait.
Scully le regarda.
-Pourquoi tu souris comme ça ?
-Parce que tu vas assister à un twist comme tu en as rarement vu.
-Qu’est-ce que tu racontes, Mulder ?
-Cette histoire est, à la fois, beaucoup plus simple et beaucoup plus compliquée qu’elle n’en a l’air.
-Vivement que ça se termine, parce que je n’en peux plus de tes diatribes énigmatiques !
La voiture du Shérif était arrivée et les deux occupants en descendirent.
-Agent Scully, agent Mulder ; leur dit-il pour les saluer.
Son adjoint les salua également.
-Alors où est cette preuve ?
-Chaque chose en son temps, Shérif. Vous avez amené les portraits robots des motards ?
-Oui tenez !
L’homme à l’étoile donna deux feuilles à Mulder.
-Il n’y en a que deux ?
-Oui, le chauffeur n’a vu distinctement que deux hommes. Il a été incapable de décrire les autres.
-Mais il a bien prétendu qu’ils étaient sept n’est-ce pas ?
-Affirmatif.
-Voilà la preuve qui nous manquait Shérif. Voici la preuve que les Coyotes sont impliqués.
-Ces portraits correspondent à des membres ?
-Oh oui ! J’ai vu ces deux hommes en photo dans le local du Club.
-En photo, comment ça ?
-Parmi les sept portraits anthropométriques qui étaient accrochés sur le mur avec une bande noire dans le coin, en haut, à droite.
-Mulder, ces hommes sont morts ! Précisa Scully.
-Oui je sais. Mais ces deux portraits correspondent exactement à deux d’entre eux.
-Vous m’avez fait venir ici pour me reparler de cette histoire de motards fantômes ? Lui dit le Shérif, énervé.
Scully était gênée, l’adjoint aussi.
-Ils sont peut-être morts mais leur âme hante cette portion de la route 66 pour racheter leurs crimes. Ils sont devenus des justiciers de la route et punissent de mort toutes les personnes qui se conduisent particulièrement mal.
-C’est ridicule ! Répliqua le Shérif Estevez, dépité.
-Vous ne croyez pas aux malédictions indiennes ; aux pouvoirs des esprits de ce peuple ?
L’hispanique ne savait que répondre.
-Vous êtes parti vraiment très loin, agent Mulder. Je vous connaissais de réputation et je savais que vous avez une passion pour le paranormal, mais je pensais que vous abordiez vos affaires de manière logique et policière.
« Ca, c’est dans mes rêves ! » Pensa Scully.
-Vous êtes au courant de la mort de trois enfants Apaches il ya environ un an et demi, dans le village d’Apache en Arizona, juste de l’autre côté de la frontière ?
-Oui bien sûr ! C’est une tragédie qui a fait grand bruit ! Les indiens étaient furieux !
-Contre les Coyotes ! Précisa Mulder.
-Oui…Mais la justice a estimé qu’il s’agissait d’un accident. Les enfants ont traversés pour allé chercher leur ballon quand les motards sont arrivés.
-La justice ? Pourtant on m’a dit que les sept motards qui participaient à cette virée et qui ont écrasés les enfants indiens étaient tous morts dans les six mois suivants, tous d’un accident de la route ?
-C’est exact !
-C’est ça que vous appelez la justice ?
-Non, mais le juge a statué en faveur d’un accident, malgré la mort des Coyotes.
-Je vois. Nos coupables sont donc bien des Coyotes mais des Coyotes morts ! Et donc des motards fantômes.
Scully s’agaçait de plus en plus.
-Tous ces types se ressemblent, agent Mulder ! Protesta le Shérif. Une barbe, des cheveux longs, des tatouages, une Harley et une veste sans manche ! Voilà à quoi ils ressemblent tous, sans exception.
-Et c’est justement sur ça que vous comptiez, lui dit Mulder avec un petit sourire.
Au même moment, une camionnette noire et trois motos arrivèrent vers eux à vitesse élevée.
-Comment ça ? Lui demanda l’homme de loi.
-L’attaque de la nuit dernière était très différente des autres. N’est-ce pas Scully ?
-C’est la première fois qu’il y avait des preuves physiques des agresseurs. Des balles de 9mm Parabellum.
-Et alors ? Demanda le Shérif.
-Cette fois ce n’était pas des motards fantômes, Shérif, et vous le savez mieux que quiconque.
Le Shérif Estevez et son adjoint étaient dubitatifs.
-Vous pouvez préciser ?
Mulder n’avait pas l’intention d’y aller par quatre chemins. Il ne voulait plus tergiverser.
-C’est vous qui les avez engagé, Shérif Estevez !
L’homme à l’étoile était furieux. L’adjoint et Scully, eux, tombaient des nues.
-Mulder qu’est-ce que tu racontes ?
-Patience Scully, dans une ou deux minutes, la preuve sera devant toi.
Les motos et la camionnette se rapprochaient de plus en plus.
-Ce sont des accusations très graves, agent Mulder ! Lui acèna le Shérif.
-Vous croyez que je ne le sais pas ? La preuve arrive tout de suite.
Estevez regarda les motards. Scully, quant-à elle, reconnue la camionnette noire.
-Mulder, c’est la camionnette que j’ai vu sur le parking du motel ! C’est eux qui t’ont enlevé ?!
L’agent était très calme.
-Eux, mais non, je t’ai déjà dit qu’ils sont venus chercher pour me faire une surprise.
Sonny Christie, le Président des Coyotes, s’arrêta et descendit de sa moto. Ses frères firent de même et ouvrirent les portes arrière de la camionnette. Il y avait là deux hommes bâillonnés et saucissonnés. Les motards 1% les jetèrent sur la route, comme de vulgaires détritus.
-Qui sont ces hommes ? Demanda l’adjoint.
-Les tueurs de cette nuit, enfin deux d’entre eux ! Cracha Sonny Christie.
-Vous avez eu du mal à les trouver ? Lui demanda Mulder.
-Pas tant que ça, répondit le Président. Il a pris des petites frappes de Gallup qui avaient un casier et je suis sûr qu’il leur a promis l’amnistie.
-C’est scandaleux ! Protesta le Shérif. Vous n’avez aucune preuve. C’est ma parole contre la leur, des criminels !!!
Mulder ne sembla pas inquiet. Il se retourna vers Sonny.
-Ils vous l’ont dit ?
-Oh oui ! Ils ont chanté comme des cantatrices. On n’a même pas eu besoin d’insister.
-Dit quoi ? Voulu savoir l’adjoint.
Mulder répondit.
-Où est-ce qu’ils ont eu l’arme qui a tué les deux gars de Lipton.
Estevez était gêné, de plus en plus.
-Et alors ? Demanda Scully.
-C’est le Shérif qui leur a donné. Précisa Christie.
-Vous êtes fou ! Protesta le policier.
Sonny Christie repris la parole et s’adressa à l’homme de loi ainsi qu’aux agents spéciaux.
-Il était tellement sûr de lui ! Il croyait qu’il pourrait nous faire taire avec ce stratagème. Se servir des attaques et de la malédiction pour nous foutre en cabane et dissoudre le Club. C’est lui qui leur a donné l’arme. Elle provient forcément de son bureau. Soit c’est une arme de la police soit elle a été saisi et donc répertoriée.
-Où est cette arme ? Demanda le Shérif, toujours aussi furieux.
-Juste là ! Répondit Christie en sortant un pistolet de derrière de son dos avec sa main gantée. Vous la reconnaissez Shérif. C’est vous qui l’avez donné à ces petites frappes.
Mulder sorti une paire de menotte.
-Vous avez le droit de garder le silence, Shérif…
Il arrêta l’homme de loi, médusé.
-Pourquoi ? Demanda son adjoint.
-Je vais laisser les Coyotes répondre. Lui dit Mulder.
Le Président éclaira les lanternes du Deputy.
-On avait un accord secret depuis des années, avec vôtre patron.
-Quoi ?
Il avait beaucoup de mal à y croire.
-Si quelqu’un d’autre avait été au courant, cet accord n’aurait jamais pu durer aussi longtemps. Voilà pourquoi vous n’en saviez rien.
-Mais quel accord ?
-L’arrangement prévoyait qu’il nous laisse tranquille et qu’il ferme les yeux sur certaines de nos activités contre rétribution.
L’adjoint venait d’apprendre que son patron était un flic corrompu.
-Et qu’est ce qu’il s’est passé ? Voulu savoir Scully.
-Après la mort des trois enfants indiens, on a voulu changer de voie, littéralement. On a voulu abandonner nos activités pas très légales et se concentrer sur toutes les parties légales de ce qui pouvait nous rapporter de l’argent. Mais qui dit « légalité » dit « plus besoin de la protection du Shérif ». Ca représentait une grosse perte de gain pour lui. Il nous a menacé, il ne voulait pas qu’on cesse toutes nos activités les plus lucratives. Quand on lui a dit qu’on avait prit nôtre décision, il a pété les plombs.
-Et il s’est servi de moi, ajouta Mulder. Il a entendu parler de mes obsessions puis m’a contacté et en a profité pour m’attirer ici avec cette histoire de Motards Fantômes puis il a engagés ces pieds nickelés pour commettre un crime et mettre ça sur le dos des Coyotes. Il voulait leur faire payer leur décision. Il ne voulait plus d’eux dans le secteur.
L’adjoint était vraiment dépité.
-Je n’aurais jamais pensé ça de lui.
-Personne n’aurait pu penser ça de lui, précisa Christie, et c’est justement ça qui le rendait intouchable.




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Message  Humbug Dim 19 Mar 2017 - 7:30

Chapitre 13 « Le Marginal »







Gallup Municipal Airport – Nouveau-Mexique
19h24

Scully et Mulder attendaient, carte d’embarquement à la main, d’entrer dans l’avion qui devait les ramener à Washington DC.
Ils étaient dans la file d’attente et en profitèrent pour débriefer l’affaire. Scully était énervée.
-Je n’ai pas aimé que tu me laisses sur la touche pendant toute cette affaire, Mulder.
-C’est vrai mais c’était pour le bien de l’enquête et puis un policier corrompu doublé d’un assassin a été mis à l’ombre, avec deux de ses complices.
-Oui, je sais. Avec le concours de motards hors-la-loi. Inutile de te dire que mon rapport va faire grincer des dents à Washington !
-Tu n’es pas obligée de tout dire dans les détails.
-Mulder, ce que tu me demandes, ça s’appelle de la dissimulation !
-Non ! C’est juste que ça ne sert à rien de provoquer des réactions hostiles pour des détails.
-Et c’est toi qui dis ça ? Mulder, tu es le roi de la provocation, surtout des réactions hostiles ; et encore plus souvent pour d’infimes détails !
-Comme tu veux Scully. Mais si tu parles de mon accord avec les Coyotes, il faut aussi que tu évoques La Malédiction Apache et les attaques perpétrées depuis plus d’un an par des motards décédés. Tu t’en sens capable ?
-Si j’ai pu travailler avec toi depuis un an, je suis capable de tout.
-Tu me considères comme un baptême du feu ?
-Disons que si Blevins m’avait dit tout ce qui m’attendait en travaillant avec toi quand il m’a convoqué dans son bureau, je dois reconnaitre que j’y aurais réfléchi à deux fois !
-J’adore quand tu joues la provocation, Scully, quand tu combats avec mes armes. Mais je peux t’assurer que si ton rapport me descends, tu peux dire adieu aux affaires non-classées.
-Maintenant, tu tentes de me faire du chantage affectif car tu sais parfaitement que je trouve ton travail et ce service, essentiels au bureau, en tout cas plus que Blevins et Mc Garth. Mais ce ne sont pas des méthodes que j’approuve. Ca ne m’étonne pas que tu te sois bien entendu avec les Coyotes, Mulder, et en particulier avec Sonny Christie ; Tu es vraiment comme eux, un Marginal ! Tu ne souhaites pas te mêler aux autres, faire partie de la Grande Famille du FBI, tout ce que tu veux en étant Agent Spécial, c’est pouvoir avoir accès à certains dossiers classifiés et pouvoir te promener avec un badge afin de jouir de certaines entrées que ça te procure. Ce n’est pas la fonction d’Agent du FBI qui te fait lever de ton canapé le matin, c’est d’enquêter sur des affaires fleurant bon le paranormal pour te rapprocher de ce qui est arrivé à ta sœur. Tu te fiches complètement du FBI et de toutes les institutions, il n’y a que ta quête de la Vérité qui compte, tout le reste est balayé d’un revers de main. Et maintenant, tu me demandes te dissimuler tes méthodes pour t’assurer une certaine pérennité mais là tu vas trop loin Mulder. Tu deviens vraiment comme ces types, les Coyotes, seul ton propre jugement compte et ton propre code, mais dans un monde comme le nôtre ce n’est pas comme ça que ça marche, tout le monde assume les conséquences de ses actes. Et toi, y compris.
-Wow !
Mulder souffla. Il accusait le coup.
-C’est vraiment ce que tu penses de moi Scully ? Je ne suis qu’un gamin égoïste qui se fout des autres et du protocole ? Pour le protocole, je suis d’accord, car je le trouve caduque et dans mon cas, contre-productif, les règlements étouffent mon travail au lieu de le structurer ; mais pour les autres…Je pense surtout aux victimes, Scully, c’est même mon moteur, bien d’avantage que ma quête de la vérité. C’est dommage que je doive te le dire de vive voix car je pensais que tu l’avais compris par toi-même, en me voyant agir au quotidien. Tu veux faire un rapport à Blevins dans lequel tu précises que j’ai pactisé avec des criminels reconnus qui souhaitent changer de vie et se ranger, afin de révéler un criminel bien plus dangereux, qui se cache derrière une étoile de Shérif et qui a payé des gens pour en tuer d’autres afin d’envoyer d’autres personnes en prison, c’est ton choix, fais comme tu veux…Mais je ne peux pas m’empêcher de trouver ça injuste car, certes, je n’ai pas respecté les règles du bureau mais c’était pour la bonne cause, une sorte d’union sacrée temporaire. Honnêtement sans les Coyotes, on n’aurait jamais pu prouver que le Shérif Estevez était corrompu, j’ai juste fait ce que fait le FBI quand il protège un mafieux qui doit témoigner contre ses anciens partenaires, sauf que dans mon cas, mon travail a été facilité car les coyotes sont assez grands pour se protéger tous seuls d’éventuelles représailles.
Scully comprenait les arguments de son partenaire mais désirait quand même contrattaquer.
-Mulder, tu ne les as pas seulement amnistiés, tu t’es mit à agir comme eux, en secret, tel un comploteur, comme ceux que tu tentes d’arrêter à longueur d’année.
-Ne me compare pas à eux, Scully. Tout ce que j’ai fait dans cette affaire, c’est combattre le feu par le feu.
-Et qui te dit que ce n’est pas ce que font ces hommes quand ils dissimulent des secrets d’état ?
-Je peux t’assurer qu’ils sont beaucoup plus malintentionnés que moi. Tout ce que j’ai fait, c’est coincer un criminel en uniforme, eux discréditent des victimes innocentes, des gens qui n’ont rien fait de mal.
-Et c’est la seule chose qui te différencie d’eux à mes yeux quand tu agis comme tu l’as fait pendant cette affaire. Je ne sais pas encore ce qu’il y aura dans mon rapport, mais le fait qu’il ne te plaise pas m’indiffère autant que ce qu’en pensent les Chefs de Section. Je dois rester objective, et c’est d’ailleurs grâce à cela que tu as toujours ton poste. Si j’avais fait ce qu’ils attendaient de moi, tu serais muté dans un placard à balai aujourd’hui, mais, à l’inverse, si j’avais été dithyrambique envers toi, ils auraient trouvé ça louche et c’est moi qu’ils auraient muté dans un autre service ou renvoyé à Quantico pour mettre quelqu’un de plus docile à ma place et définitivement faire fermer les X-Files. Je dois continuer comme je l’ai toujours fait et ton attitude dans cette affaire ne prêche pas en ta faveur, tu dois t’en prendre uniquement à toi-même. Ne me mêle pas à ça !
Mulder comprit aussi où elle voulait en venir. Elle avait raison. Lui demander de mentir pour le couvrir était abusif, elle devait décider par elle-même, pas avec une pression extérieure.
-Bien, Scully, je comprends ton point de vue. Tu as raison, ce n’est pas à moi de te dicter quoi mettre dans tes rapports. Si tu mentionnes ce que j’ai fait pour coincer Estevez, je ne t’en voudrais pas, ça serait injuste envers ton intégrité.
Malgré cette accord après d’âpres discutions, l’ambiance entre les deux collègues s’était un peu refroidit. Leurs rapports étaient restées courtois et cordiaux mais plus tout à fait aussi amicaux qu’ils avaient pu l’être et Mulder s’en voulu, c’était sa faute.
Quand il lu le rapport de sa collègue sur l’affaire des meurtres de la Route 66, il eu le soulagement extrême de voir qu’il n’était absolument pas fait mention d’un partenariat, même temporaire, et d’une entente cordiale, entre Mulder et le Gang des Coyotes.
Il souffla de soulagement.
Il en était à présent sûr, il pouvait vraiment avoir confiance en sa partenaire.

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