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Missing Files 03 Derviche

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Missing Files 03 Derviche Empty Missing Files 03 Derviche

Message  Humbug Dim 1 Fév 2015 - 6:08

Titre : Missing Files 03 Derviche

Auteur : Humbug

Avertissement : R (c'est quand même un peu violent ; le fait que certaines scènes puissent rappeler les événements tragiques du début du mois de janvier 2015 est parfaitement fortuit et indépendant de ma volonté, l'épisode à été écrit avant)

Catégorie : X

ship : =

Résumé : Il existe une "faille temporelle" dans la chronologie de la série X-Files. L’épisode pilot se déroule début Mars 1992 alors que l’épisode "Squeeze" (Compressions) se passe en 1993 vu que Tooms tue tous les 30 ans & que ses précédents forfaits remontent à 1963 & 1933. Entre les deux, l'épisode "Deep Throat" (Gorge Profonde), uniquement. Si l'on admet que "Squeeze" se déroule début 1993 et "Deep Throat" en décembre 1992, cela nous laisse environ 8 mois, les 8 premiers mois d’enquêtes de Mulder & Scully passés sous silence par Chris Carter & son équipe. Durant ces 8 mois, Mulder & Scully ont été confrontés à 13 enquêtes (inédites) particulièrement difficiles : voici ces "enquêtes perdues", ces "Missing Files".



Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas.

Missing Files 03 Derviche 15021316

Missing Files 03 Derviche 3a10



MISSING FILES






Episode 3




«Derviche»




Missing Files 03 Derviche Mort-d10






Chapitre 1 «Général Terence McQueen»




Arlington - Virginie
Lundi 10 Mai 1992 - 13h24



-Qu’est-ce qu’il se passe, bon sang ? Marcus ?

La route était complètement bouchée. Des travaux sur la chaussée bloquaient plusieurs files et le trafic était dense. Les voitures avançaient au ralenti, quand elles avançaient. Les pare-chocs avant collaient aux pare-chocs arrière. Le ciel était sombre au dessus d’Arlington mais quelques rayons de soleil perçaient au travers des nuages grisâtres.

-Désolé mon Général, c’est à cause des travaux ! S’excusa le chauffeur.

L’officier de l’US Army avait cinquante-et-un ans, les cheveux blancs comme l’écume et une moustache parfaitement taillée. Il était grand, plus d’un mètre quatre-vingt-dix, et mince.

-J’ai une réunion importante avec le Général Powell ! Précisa-t-il, énervé.
-Je sais mon Général, je fais ce que je peux !

Le Sergent Marcus Wright, un afro-américain de vingt-sept ans, qui lui servait de chauffeur, de garde du corps et de secrétaire, faisait effectivement son maximum pour que son passager soit à l’heure et ça le rendait nerveux. Il regardait sans cesse dans les rétroviseurs, y compris dans le retro intérieur pour surveiller l’évolution de l’appréhension du militaire de haut rang.

L’officier assis à l’arrière de la limousine noire de l’Us Army détestait plus que tout être en retard, comme tous les militaires. Il essayait de garder son calme mais dans ces conditions, c’était des plus compliqué. Il avait pourtant subi un entrainement autrement plus difficile que de résister à la pression des embouteillages urbains, lui, le Général Terence Steven McQueen, vétéran du Vietnam notamment décoré de la « Bronze star » , la « Silver star », la « Purple heart » et surtout la fameuse « Medal of Honor ».

Mais là, les enjeux étaient d’une toute autre importance, ils n’étaient pas militaires mais politiques. En effet, il avait une réunion au sommet avec l’état-major des USA au Pentagone.

Il était allé déjeuner dans un restaurant non loin de là, un petit endroit où il avait ses habitudes depuis très longtemps, depuis qu’il était en poste au Pentagone en fait. Avec les années, le patron était devenu un ami, un confident. Il subissait une telle pression, atteignant son paroxysme au moment de la guerre du Golf, qu’il adorait ces petits moments de détente où il n’y avait plus de « mon Général », plus de cérémonial, juste « Terry » et « Sam », le patron du restaurant, un homme grand et corpulent avec le cœur sur la main et qui était, lui aussi, un vétéran du « Nam ». Mais ils ne parlaient plus de ça depuis longtemps, ils étaient passés à des sujets un peu plus personnels et beaucoup moins convenus.

Prises dans cet entonnoir infernal, les voitures qui avançaient au pas subissaient les assauts de la poussière balayée par le vent tandis que les pelleteuses et les marteaux-piqueurs faisaient trembler la route dans un vacarme du diable.

Après plusieurs minutes, la voiture du Général passa enfin devant les engins de chantier. Le bruit répétitif et très désagréable décupla mais cela signifiait que le calvaire touchait à sa fin.

Au Même moment, un homme brun avec le teint mât, de corpulence moyenne et portant un sweat-shirt à capuche, rejoignait lui aussi le Pentagone mais par la ligne jaune du métro de Washington.

Il gratta le dessous de son nez car c’était une sensation nouvelle pour lui, depuis ce matin il n’arborait plus son épaisse moustache brune.

Il était calme, serein et attendait son arrêt, en faisant attention de ne pas trop croiser le regard des autres voyageurs.

Sur la route, la circulation était redevenue normale et le chauffeur du Général allait au maximum de la vitesse autorisée. Il y avait peut-être une chance que l’officier arrive à temps pour sa réunion.

Devant le plus grand bâtiment du monde, la longue voiture noire Lincoln se gara, sur la place réservée et marquée au nom du Général McQueen. Le grand moustachu dont l’uniforme était bardé de décorations descendit de sa voiture après que son chauffeur lui ait ouvert la portière. Il sortit et se dirigea d’un pas rapide vers le bâtiment avec son attaché-case, suivi de près par le Sergent Wright.

Soudain, l’officier entendit une voix sur le parvis. Quelqu’un derrière lui, à une trentaine de mètres, venait de l’appeler d’une voix forte, grave et déterminée. Le militaire et son garde du corps se retournèrent en même temps.

-Vous êtes le Général Terence McQueen ? Hurla l’inconnu avec un fort accent.

-Oui ! Répondit-il, interloqué.

Marcus Wright mit la main sur son pistolet semi-automatique, il pressentait quelque chose, une menace.

L’homme sortit de sous son sweat-shirt un pistolet de calibre 357 Magnum. Un de ces revolvers noirs avec un canon exagérément long et un barillet. Il ajusta le Général et tira sur lui sans la moindre hésitation, à quatre reprises, en pleine poitrine et ne fut arrêté que par les balles du Beretta 92f du Sergent Wright. Le militaire avait vidé le chargeur de son M9, quinze balles de 9mm Parabellum. Un tir groupé dans le poitrail du tireur fou.

Le garde du corps se retourna vers le Général, étendu devant l’entrée du Pentagone qui était dévolue à l’US Army. Ses décorations de bravoures militaires étaient souillées par son propre sang. Il était mort. L’endroit fut cerné en quelques minutes et des sirènes se mirent à retentir dans le ciel d’Arlington.

Après plusieurs minutes d’une incompréhension légitime qui affectait les gens présents, le coroner emmena les corps tandis que des agents du FBI interrogeaient Marcus Wright sur les circonstances du drame.

Le Général McQueen et son meurtrier étaient dans des sacs mortuaires bleus foncés et emmenés en direction de la morgue du comté.

L’assassin était arrivé en métro mais repartait du Pentagone dans une camionnette de coroner, les pieds devant.



Le médecin-légiste, un vieil homme petit, chauve et rond, avec des lunettes aussi petites et rondes que lui, ouvrit le sac de l’inconnu. Il regarda son visage. La personne étendue là avait un faciès moyen-oriental. Le regard aiguisé du docteur descendit lentement vers son sternum et son étonnement fut grand car il ne remarqua aucune tâche de sang, juste des trous bordés de brulures noires dans son sweat-shirt. Il découpa le sweat et déboutonna la chemise vert-kaki du tueur. Ses yeux s’écarquillèrent car il n’avait aucune blessure à la poitrine alors qu’on l’avait bien averti que la victime avait été tuée d’une quinzaine de balles de Beretta 9mm dans la région du cœur. Il palpa le torse de l’homme étendu devant lui, mais rien. Au cas où il aurait mal compris, il regarda ses bras, puis ses jambes avant que ses yeux ne se portent à nouveau sur son visage. Il fixa l’homme, intensément, empli d’incompréhension, quand soudain, ce dernier ouvrit les yeux en grand, deux iris noirs comme le fond d’un puits.

Le vieux médecin-légiste eut la surprise et la peur de sa vie.

Le tueur était bel et bien vivant et s’empara d’un scalpel avec lequel il égorgea le docteur, d’un coup puissant, net et précis.

L’hémoglobine giclait, mais cela n’émut pas le « miraculé » qui sortit tranquillement par la porte, tel un robot, couvert d’un sang qui n’était pas le sien. Il avait emprunté au passage la veste du médecin qui se trouvait sur le porte-manteau. Il l’avait prise et enfilée d’un seul geste, sûr de lui, comme si c’était la sienne.

Au même moment, son sac mortuaire glissa légèrement de la table d’autopsie et une quinzaine de balles de calibre 9mm dégringolèrent sur le sol froid et carrelé de la morgue, dépourvues de la moindre goutte de sang, toutes parfaitement intactes.


Dernière édition par Humbug le Ven 29 Juil 2016 - 16:51, édité 7 fois

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Message  Humbug Dim 1 Fév 2015 - 6:15

Chapitre 2 « Assistant du Directeur-Adjoint Walter S. Skinner »




J. Edgar Hoover Building - Siege du FBI - Washington DC
Mardi 11 Mai 1992 – 10h07

Le bureau de l’assistant du Directeur-Adjoint du FBI était beaucoup plus vaste que celui du chef de section Blevins, son subordonné direct. L’agent special Dana Scully n’était jamais entrée dans cette pièce et fut impressionnée par les lieux : un large bureau en bois massif, une grande table de réunion, une bannière étoilée, des photos sous cadre du président et du procureur général, bref, un endroit vraiment spacieux et décoré sobrement mais avec gout. Mais ce qui l’avait le plus frappé, c’était à quel point la secrétaire qui l’avait accueillie lui ressemblait : une rousse aux yeux clairs avec un carré.

-Si il n’a rien contre les rousses, tout devrait bien se passer. S’était-elle dit un peu vite, un peu…naïvement. Bien que cela ne lui ressemblait pas.

L’essentiel pour elle étant qu’il ne l’ait pas convoquée pour la réprimander, car elle était si professionnelle et dévouée à son travail qu’elle avait beaucoup de mal avec les remontrances, elle n’avait jamais su les digérer, d’une manière générale.

-Asseyez-vous agent Scully !

Walter Sergei Skinner ne l’avait jamais reçue auparavant. Il était l’assistant du Directeur-Adjoint chargé de la division des enquêtes criminelles. Face à lui, Scully était comme une élève de lycée face à son proviseur. C’était un homme grand et fort à l’allure autoritaire, chauve et portant des lunettes qui n’étaient devenues nécessaires qu’avec l’âge, sa vue ayant fortement baissé après ses quarante ans. On devinait sous son costume-cravate strict de fonctionnaire gradé du Bureau un corps musclé, façonné par des centaines d’heures de poids et haltères.

-Agent Scully ? Vous avez quitté l’enseignement de la médecine-légale à l’académie de Quantico à la demande du chef de section Blevins depuis combien de temps maintenant ?

Sa voix était grave, claire et assurée.

-Deux mois monsieur.

Elle répondait d’une manière disciplinée et carrée, presque militaire. Skinner enchaina avec une question rhétorique.

-Vous avez rejoint le service des affaires non-classées, c’est bien ça ?
-C’est exact.
-Et comment se passe votre collaboration avec l’agent Fox Mulder ?

Scully eut un léger sourire.

-Bien pour l’instant. Disons que pour le genre d’affaires dont nous traitons, nos approches sont…complémentaires et donc au plus proche de la vérité.
-C’est une très bonne chose. Je voulais vous recevoir pour faire un premier bilan de votre intégration dans ce service qui dépend de mon autorité.
-Que vous a dit le chef de section ? Hasarda-t-elle.
-Pas grand-chose en fait ! Ses rapports sur vos enquêtes sont pour le moins succincts. Mais de toute façon j’aime rencontrer mes collaborateurs, surtout au début d’une nouvelle affectation pour voir si leur acclimatation se passe bien.

Scully ne répondit pas, elle se contenta d’apprécier le professionnalisme de son responsable et d'esquisser un petit sourire. Après avoir jeté un coup d’œil au dossier qui se trouvait sur son bureau, il releva la tête et fixa l’agent d’un regard intense. Il avait l’air préoccupé.

-Agent Scully, ce n’est pas tout.

La scientifique en était sûre. Les remontrances allaient démarrer.

-Un Général deux étoiles est mort sur le parvis du Pentagone. Lâcha-t-il.

L’agent écarquilla ses grands yeux bleus aux reflets céladon. Elle n’en croyait pas ses oreilles. On était très loin des reproches auxquels elle s’attendait. Finalement elle aurait surement préféré.

-Quand ça ?
-Hier en début d’après-midi. L’information est restée secrète pour un motif de sécurité nationale.
-Qu’est-ce qu’il s’est passé, exactement ?
-Un tireur fou a dégainé son arme, 357 Magnum et lui a tiré quatre balles dans la poitrine avant d’être lui-même abattu par le Sergent Marcus Wright, l’aide de camp du Général.
-Sait-on s’il y avait un mobile ?
-Pour l’instant non mais le tireur l’a appelé par son nom et lui a demandé de confirmer son identité, la cible était donc bien cet officier.
-Les circonstances du drame ? Demanda-t-elle.
-Le Général Terence McQueen était allé déjeuner à Arlington puis se rendait à une réunion de la plus haute importance avec l’état-major de l’US Army. L’homme l’attendait sur le parvis, l’a interpelé puis l’a exécuté sitôt après que le militaire se soit identifié.
-Vous pensez à un contrat ?
-D’après le Sergent Wright ça ressemblait plutôt à quelque chose de personnel.

Scully se mit à réfléchir, son cerveau échafaudait déjà des théories.

-On a des informations sur le tueur ?
-Aucune, mais d’après les témoins il avait l’air de venir du Moyen-Orient et il semblerait qu’il soit arrivé au Pentagone par le métro.
-Le Sergent Wright l’a blessé ? Tué ?

L’assistant du directeur-adjoint parut gêné.

-C’est pour le déterminer que je fais appel à vous et Mulder.

Scully fut interloquée.

-Comment ça monsieur ?
-Le Sergent Marcus Wright, dont les états de services sont exemplaires, assure avoir vidé le chargeur de son M9 dans la poitrine de l’assassin. L’inconnu a été emmené à la morgue du comté pour autopsie mais il s’est passé quelque chose…

Skinner cherchait ses mots.

Scully l’interrogea du regard. Il retrouva ses esprits, bien que très affecté par ce qu’il s’apprêtait à dire.

-Le corps a disparu de la morgue. Le médecin-légiste, le docteur Howard Quinn, 30 ans de service, a été égorgé avec son propre scalpel. Il était père de quatre grands enfants et avait six petits-enfants.

L’agent spécial fut horrifiée.

-Le tireur portait un gilet pare-balle ?
-Toujours d’après le témoignage du Sergent Wright et les services du coroner, l’homme était bien mort quand ils l’ont mis dans le sac mortuaire et ils n’ont senti aucune protection quand ils ont examiné sa poitrine. Mais tout ce qu’on a retrouvé à la morgue ce sont les balles de l’arme du Sergent, parfaitement intactes, sur le sol de la salle d’autopsie.

Skinner paraissait désemparé par l’incompréhension.

Scully ne put s’empêcher de penser :

-Voilà vraiment une affaire digne de Mulder « Le Martien » !

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Message  Humbug Mer 4 Fév 2015 - 10:37

Chapitre 3 « Sergent Marcus Wright jr  »



La première fois qu’elle avait entendu ce surnom, c’était à l’académie du FBI, où elle enseignait. À l’époque, en 1991, un agent lui apporta un cadavre qui présentait des particularités physiques. Il avait les mains et les pieds palmés, ainsi que ce qui ressemblait fortement à des branchies. Scully fut interloquée et se retourna vers l’agent qui lui fit un sourire complice et lui dit :

-C’est pour Mulder Le Martien.

Elle ne connaissait pas cette personne mais autopsia le cadavre et remarqua plusieurs autres singularités physiologiques. Le lendemain, elle demanda des renseignements sur lui à d’autres collègues agents, à la cantine ou au détour d’une conversation anodine. Pourquoi ce sourire complice et narquois ? Pourquoi ce surnom ironique et moqueur ? Elle voulait savoir. Son amie Suzie Cox, qui avait été amenée à le côtoyer sur l’affaire du « Boucher de Bar Harbor », tuyauta Scully sur Fox Mulder. Ses études à Oxford, sa monographie sur « Les tueurs en série et l’occultisme », Monty Props, son instinct d’analyste comportemental hors norme…Bref, elle lui avait fait le topo complet sur le personnage. Enfin presque complet. Elle était loin de se douter de ce qui l’attendait en travaillant avec lui, car rien n’aurait pu la préparer à ça.

-Alors comme ça tu as vu Walter Skinner ? Quelle chance tu as, Scully ! Plaisanta Mulder.
-Faut croire que tu es trop « persona no grata » pour avoir cette chance ! Répliqua la rouquine.
-Ça je ne te le fais pas dire ! Consentit l’agent spécial en décortiquant ses graines de tournesol. Quand je pense qu’il faut que je retraverse le Potomac alors que je l’ai déjà franchi ce matin pour venir au bureau, ajouta-t-il dépité.

C’était en effet très rare que ses enquêtes l’emmènent aussi près de son domicile, plus près que le Hoover Building où il se rendait tous les jours. Alexandria, la ville où il avait élu domicile était sur la même rive du fleuve qu’Arlington et le Pentagone. Ce mardi matin, il avait pris le Woodrow Wilson Memorial Bridge vers le nord et le reprenait, là, dans l’autre sens, pour aller enquêter devant l’aile du célèbre bâtiment militaire qui était dévolue à l’US Army, le corps auquel appartenait le Général McQueen.

-C’est une chance, Mulder, tu vas pouvoir rentre chez toi ce soir au lieu de t’endormir sur ton bureau. Ça va te changer c’est sûr !

Ce matin Scully était d’humeur aussi taquine que son partenaire l’était tous les jours, son humour pince sans rire commençait à déteindre sur sa coéquipière.

-Dis-moi, au fait, Skinner t’a montré les balles de 9mm retrouvées à la morgue ?
-Oui ! Elles n’ont pas la moindre égratignure. Juste les rayures du canon qui prouvent bien qu’elles proviennent de l’arme du sergent Wright.
-Y a-t-il une chance qu’elles soient à blanc ?
-Pas la moindre. Elles ont bien été percutées et sont tout à fait normales, ni truquées, ni à blanc ! Vais-je avoir droit à l’une de tes « théories » ?
-Et si le tueur était un cyborg venu du futur ?
Scully le regarda du coin de l’œil, puis eut un petit sourire en coin.
-Tu t’es encore endormi en regardant « Terminator » ?
-Sarah Connor ? Dit-il d’une voix mécanique. BOUM !!! Général McQueen ? BOUM !!!
-Ton imitation est pitoyable !
-Pas grave je n’avais pas l’intention de me recycler de toute façon, se justifia-t-il en mangeant toujours ses graines de tournesol.
-Tout ce qui compte c’est que tu ne balances pas ta théorie à ces militaires de haut rang bardés de décorations sinon on risque de faire un petit tour au gnouf. S’inquiéta-t-elle, légèrement amusée.

Ils arrivèrent à l’édifice géométrique de cinq étages et présentèrent leur badge au garde militaire qui surveillait l’entrée. Leur venue était annoncée. Ils se rendirent au premier étage et dans une salle de réunion, on leur présenta l’homme de confiance du Général.

-Agents Mulder et Scully, dit Le Martien en montrant son insigne.
-Sergent de l’US Army Marcus Wright jr. Enchanté. Répondit-il en leur serrant la main.

Le militaire était nerveux mais pas parce qu’il se sentait coupable, plutôt à cause de ce qu’il venait de vivre. On l’avait prévenu que le corps qu’il avait criblé de balles s’était enfui de la morgue après avoir massacré le médecin-légiste. Il transpirait à grosses gouttes mais essayait de faire bonne figure.

-On a dû vous dire pour l’homme qui a tué le Général McQueen ? Attaqua Mulder immédiatement. Et pour le Docteur Quinn.
-C’est incompréhensible pour moi, agent Mulder ! J’ai tué cet homme, j’en suis sûr. J’ai vidé mon M9 sur lui et il était étendu sur le parvis. Plusieurs médecins l’ont examiné et n’ont pas repéré de signes vitaux. Il n’avait aucun pouls.
-Et c’est-ce qui vous sauve ! Lança Scully.

L’homme eut peur de comprendre.

-J’espère que je ne suis pas considéré comme complice du meurtrier du Général juste parce que son cadavre a disparu de la morgue ?

La physicienne aux cheveux roux avait envie de répondre que « si » mais l’ancien profiler la coupa dans son élan.

-Non, non, rassurez-vous Sergent ! Vous n’êtes pas suspecté de complicité. Pas du tout.

Scully regarda son partenaire avec l’envie irrépressible de l’étrangler. Elle ne soupçonnait pas le Sergent Wright mais voulait juste le pousser dans ses derniers retranchements pour qu’il leur apprenne quelque chose qu’il n’avait pas encore dit.

-Vous avez remarqué quelque chose de spécial concernant l’assassin ? Enchaina-t-il.
-Non, pas vraiment. Il était de taille et de corpulence moyenne. Je me rappelle aussi qu’il était brun et plutôt mât de peau. Il avait l’air d’être originaire de la péninsule arabique ou en tout cas du Moyen-Orient.
-Vous pensez que ça pourrait avoir un rapport avec la « Guerre du Golfe » ? demanda Scully.
-Franchement je ne sais pas. Comme je l’ai déjà dit à vos collègues, ça avait vraiment l’air personnel.
-Qu’est ce qui vous fait dire ça ?
-La façon dont cet homme lui a demandé si il était bien le Général McQueen, agent Mulder. C’est à lui qu’il en voulait personnellement, c’est certain. C’est sûrement une vengeance. Peut-être en rapport avec les activités du Général dans le Golfe, effectivement.
-Merci Sergent Wright. Vous ne vous souvenez de rien d’autre sur le tireur ? Un signe distinctif comme un tatouage ou une cicatrice ?
-Non je crois qu’il n’avait rien de tout ça.
-Voudriez-vous venir au siège du Bureau pour faire un portrait robot de l’homme avec nos spécialistes ?
-Bien sûr !

Les agents spéciaux le remercièrent de nouveau pour son témoignage et empruntèrent l’ascenseur pour se rendre au 5eme étage, chez les Généraux, pour un entretien que Scully espérait « normal ». Mais elle redoutait le pire à cause de l’énergumène qui lui servait de partenaire.

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Message  Humbug Mer 4 Fév 2015 - 10:40

Chapitre 4 « Pentagone  »



Dans l’ascenseur, Mulder demanda à sa coéquipière si elle avait une théorie.

-Sans doute que le tireur portait une protection ultrafine, un kevlar High-tech que le coroner n’a pas senti au moment de l’examiner. Il ne s’attendait pas à ce qu’il soit vivant, il n’a donc pas dû pousser l’examen. Si ça se trouve le Sergent Wright n’a même pas touché le tireur, il a cru l’avoir eu et l’homme a fait semblant d’être blessé ou mort en chutant lourdement sur le sol.
-Et les signes vitaux, Scully ? L’absence de pouls ?
-Il existe une drogue qui s’appelle la tétrodotoxine. C’est un neurotoxique qui provoque un état de catalepsie chez celui qui l’absorbe et ce dernier présente tous les symptômes extérieurs de la mort. Cette toxine est présente dans de nombreux animaux marins comme le tétraodon, le fugu, le poisson-perroquet, le triton de Californie, chez certaines grenouilles, certains crabes, chez les étoiles de mer de la famille des astropecten, le poulpe à anneaux bleus, la limace de mer…
-Tu crois vraiment que cet homme s’est avalé un plateau de fruits de mer et qu’il est allé tuer un Général deux étoiles au pied du Pentagone juste après ?
-Il était peut-être en plein délire ! Quant-à la mort apparente, c’est le fondement même de la base scientifique du vaudou et de la zombification.
-Cet homme serait un « zombie » ? Un zombie du monde arabe ?

Scully comprit que sa théorie était au moins aussi tirée par les cheveux que celles de Mulder.

-Bon vas-y ! Et toi ? A part ton robot exterminateur venu du futur, tu proposes quoi ?
-L’homme a peut-être développé la faculté de projeter des champs de forces.
-Des champs de force ?
-Une espèce de protection astrale, non physique. Une énergie synectique qui était entre lui et le Sergent. Ça a stoppé les balles et l’homme a simulé sa mort, pour pouvoir s’enfuir au moment propice.
-Sauf qu’il avait des trous dans son sweat-shirt et que les balles étaient bien dans son sac mortuaire.
-C’est donc son corps la protection ! Il a peut être une peau pare-balle. Une mutation génétique a surement durci sa peau jusqu’à ce qu’elle devienne comme le cuir des alligators.
-Mulder, si jamais tu dis à tous ces militaires que notre tueur est un « homme-alligator », c’est toi qui vas avoir besoin d’un kevlar.

DING !!

La sonnerie de l’ascenseur retentit. Cinquième étage. Les portes en métal s’ouvrirent et les agents avancèrent d’un pas décidé vers la grande salle de réunion qui les attendait.
Scully était presque gênée de fouler cette magnifique moquette beige avec les mêmes chaussures à talons que celles qui lui servaient à arpenter les rues. Mulder, lui, s’en fichait complètement.
Ils entrèrent tous les deux dans la grande salle où se trouvaient des Généraux, une bonne dizaine. Tous plus décorés les uns que les autres.
Les militaires avaient plutôt l’air anxieux mais saluèrent les agents de la manière la plus cordiale possible puis l’un d’eux entra dans le vif du sujet.

-N’y allons pas par quatre chemin. Nous connaissons votre réputation agent Mulder.

Le Général qui avait pris la parole était un métis afro-américain avec les cheveux poivre et sel, charpenté comme un Line Backer.

-Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler ! Répliqua l’agent spécial d’une manière faussement naïve.
-Allons ne faites pas l’ignorant ! En tout cas, nous n’écouterons pas vos histoires de petits hommes verts si c’est l’explication que vous avez l’intention de nous donner pour ce qui s’est passé à la morgue avec le meurtrier du Général McQueen.
- Et si je vous dis que c’est un cyborg en provenance du futur qui a fait le coup ? Vous la prenez ma théorie ?

Scully regarda son partenaire avec des yeux exorbités. Et voilà, il l’avait fait. Ça ne concernait pas les « hommes-alligators » mais il avait osé leur balancer sa théorie de l’homme indestructible.

Un autre Général s’en mêla. Il avait la cinquantaine, un visage carré et des petits yeux perçants.

-J’étais sûr que cet agent était un guignol !
-Écoutez, protesta Mulder. Si vous nous avez appelés c’est que vous êtes dans un sacré pétrin. Ce genre d’affaire c’est notre spécialité alors laissez-nous enquêter sans interférer et surtout sans nous dire quoi penser ou de quel coté aiguiller notre enquête. Nous allons où sont les Faits et pas où se trouvent les considérations primaires de victimes potentielles qui ont peur de ce que cette enquête pourrait faire ressortir.
-Qu’est-ce que vous entendez par là ? Demanda le métis.
-Apparemment, il s’agissait d’une vengeance personnelle ! Et comme l’assassin vient très probablement du Moyen-Orient, on a pensé que ça pouvait avoir un rapport avec la Guerre du Golfe.
-Vous sous-entendez que le Général McQueen a fait subir des exactions là-bas ?
-Nous n’en savons encore rien !
-Alors évitez de spéculer ! Si cela a un rapport avec la Guerre du Golfe, vous feriez mieux d’enquêter dans les milieux antimilitaristes de Washington. Celui qui a fait le coup devait être un Pacifiste intégriste qui projette de tuer des militaires de haut rang pour protester contre le sort des civils là-bas ! Mais  c’est contre Saddam qu’ils devraient protester, c’est lui qu’ils devraient tuer !
-Et pour le fait que l’assassin se soit relevé d’entre les morts ? Tenta désespérément Mulder.
-Il n’était que blessé, de toute évidence. Son cœur battait lentement et ils ont cru qu’il était mort. Quant au Sergent Wright c’est un excellent élément mais l’adrénaline et le stress ont pu lui faire manquer sa cible à plusieurs reprises.

Mulder crut entendre sa partenaire.

-Là c’est vous qui spéculez !
-Franchement, je ne sais pas pourquoi c’est vous que l’assistant Skinner a mis sur l’enquête ! J’étais sûr qu’on aurait droit à vos sornettes ! Allez donc rendre une petite visite aux milieux pacifistes, vous y trouverez très certainement l’assassin ! En tout cas plus que dans le futur ou dans une soucoupe volante !

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Message  Humbug Sam 7 Fév 2015 - 7:35

Chapitre 5 « Pacifistes »


Quartier Adams-Morgan - Washington DC
18h24

Comme Scully le redoutait, l’entrevue avec les Généraux ne s’était pas vraiment « bien passée ». Une fois de plus, son coéquipier avait joué la provocation frontale au lieu de faire profil bas et faire passer ses idées de manière subtile. Mais la subtilité n’était pas vraiment son crédo. C’était un passionné, un adulescent qui débordait d’enthousiasme pour tout ce qui touchait au paranormal. La provocation c’était sa manière à lui de faire comprendre à certaines personnes qui représentaient l’ordre que leur déni n’empêchait en rien la vérité d’être ce qu’elle était.

Dans leur Chevrolet Caprice blanche, les agents spéciaux se rendaient au QG de l’association « Peace In Gulf » et Scully rongeait son frein. Elle se mordait la lèvre inférieure tout en agrippant le volant des deux mains. Elle repensait à ce qu’il venait de se passer au Pentagone et n’était pas vraiment attentive à la route.

-Il a fallu que tu le fasses, Mulder ! Éructa-t-elle à son partenaire. Que tu leur parles de ta théorie du « Terminator » !
-J’espère que James Cameron ne me fera pas un procès pour plagiat ! Ironisa-t-il.
-Ce n’est pas drôle…

Elle repensa soudain à leur première affaire en commun, à Bellefleur, dans l’Oregon. A peine était-il arrivé au cimetière local que son équipier avait balancé ses soupçons le concernant au médecin-légiste, le docteur Jay Nemman. L’homme avait alors saisit Mulder par le bras et elle avait vraiment cru qu’il allait lui mettre son poing dans la figure.

-Un jour, Mulder, à force de faire ça tu vas pendre un direct dans la mâchoire !
-Mais c’est déjà arrivé. Balança-t-il avec son sourire habituel.
-Par un suspect ? Demanda-t-elle.
-Non, un sénateur.
-Un sénateur t’a balancé une droite ? Un de ses vieux hommes tout rabougris ? Tu as porté plainte contre lui j’espère ?
-Même pas, je ne suis pas procédurier bizarrement. J’avais fait le tour des sénateurs pour financer de manière un peu plus officielle mes recherches sur les OVNIS et 99% de ces hommes soit disant bien élevés se sont contentés de me répondre « NON ». Mais il y en un qui a fait du zèle et j’ai pris un coup de poing au visage.

Scully ne put contenir un léger sourire. Il fallait dire qu’elle comprenait à moitié l’homme qui avait réagi ainsi.

-Et qu’est-ce que tu as fait ?
-Bah j’ai été à la boucherie du coin et j’ai mis un beau steak de 200 grammes sur la plaie.

Ils arrivèrent à l’adresse de « Peace In Gulf », une association pacifiste (ou plus exactement antimilitariste) qui militait contre le conflit au Moyen-Orient mais de manière relativement musclée, un peu comme le faisait Greenpeace pour l’environnement. Le genre de militants qui s’enchainaient aux grilles de la Maison Blanche ou participaient à des manifestations retentissantes pour alerter l’opinion publique sur le sort des civils durant un conflit armé.

Leur QG était un entrepôt, un hangar gris sur le fronton duquel était inscrit le nombre 13, en très gros. Les chiffres prenaient toute la place du haut de la devanture. Mulder frappa énergiquement à la lourde porte en métal grise. Quelques secondes plus tard, un jeune homme aux cheveux roux et courts vint leur ouvrir. Les agents lui montrèrent leur badge du FBI et se présentèrent.

-Qu’est-ce que vous voulez ? Demanda-t-il, sur la défensive.
-Vous poser quelques questions. Répondit l’ancien profiler. Et voir le responsable de votre association. On peut entrer ?

Le jeune militant parut gêné mais accepta bon gré mal gré. Il ouvrit un peu plus grand la gigantesque porte sur rail pour les laisser passer.

En pénétrant les lieux, les agents spéciaux virent des gens des deux sexes et de tous âges, mais majoritairement des jeunes, s’affairer à préparer des affiches portant des slogans comme « Stop The War» ou « Gulf War Kills Kids », ainsi que des signes « PEACE ». Rien d’illégal. Ils se rendirent dans un bureau qui avait dû appartenir au contremaitre à l’époque où l’usine fonctionnait et pensaient que le responsable viendrait les rejoindre mais le jeune roux referma la porte derrière eux. C’était lui le responsable de ce groupe d’action antimilitariste.

-Alors ? Quelles questions voulez-vous me poser ?

Les agents se lancèrent un regard étonné.

-Qui êtes-vous ? Interrogea Mulder.
-Nathaniel Cole.
-C’est vous qui dirigez cette infrastructure ? Demanda Scully.
-Exact ! On est un petit groupe de militants, rien de plus.
-Mais la Guerre du Golfe est finie depuis plus d’un an ? Non ?
-Peut-être pour vous et pour les médias mais pas pour les civils qui continuent de mourir là-bas des suites de notre intervention. Ils osent appeler ça des « dégâts collatéraux », quelle honte ! Et ils se cachent derrière le « brouillard de guerre  » pour masquer le véritable nombre de victimes. C’est contre ça que nous luttons agent Scully, contre les exactions de la guerre et ses conséquences sur les populations civiles. Mais je n’ai pas l’impression que vous soyez là pour m’interroger là-dessus !
-Un Général de l’US Army est mort juste devant le Pentagone, hier après-midi. Cette info est classifiée, confessa Mulder.
-Pas de mort naturelle, je suppose ? Plaisanta le militant.
-Il a pris 4 balles de 357 Magnum. Précisa Scully. L’assassin a été blessé mais s’est enfui.
-Et vous croyez que c’est l’un de nous qui a fait ça ? Qui vous a dit ça ? Un des hauts gradés du Pentagone ? Désolé mais nous ne sommes pas des tueurs contrairement à eux. On a parfois utilisé des méthodes musclées pour exprimer nos idées mais on n’a jamais tué personne.
-Vous avez un alibi pour hier après-midi ? Demanda la petite rouquine.

Le jeune homme fut soulagé.

-Hier on était à New York toute la journée pour une manif devant le siège de l’ONU. Ça a été filmé par des caméras de télévision.
-Qui « on » ? Voulu savoir Scully, pugnace.
-Moi et plus de quarante de mes amis.
-Il nous faudra la liste de ces « amis ». Poursuivit Mulder. Et la liste de tous vos membres aussi.
-Pas de problème ! Répondit Cole avec assurance.
-Comme ça on pourra comparer qui était à cette manif et qui n’y était pas. Dit Scully avec un soupçon de malice. Faites nous confiance on vérifiera.
-Je n’en doute pas ! Ajouta-t-il avec provocation. Maintenant vous n’avez pas de mandat alors je vous demanderais de partir.

Il leur montra la porte derrière eux d’un signe de la main droite. Un vrai défi aux autorités sur deux jambes.

Les agents commençaient à se retourner et Mulder ouvrit la porte.

Rarement un de leur interrogatoire avait été aussi court. Quand ils questionnaient quelqu’un c’était qu’il était dans leur ligne de mire, or là, ils s’étaient rendus dans ce quartier populaire suite à la dénonciation un peu rapide d’un notable et ils repartaient sans avoir d’éléments supplémentaires, la queue entre les jambes. Le genre de choses qui arrivait souvent aux enquêteurs qui devaient faire face à la pression bureaucratique.

-Au fait, comment s’appelle le Général qui a été tué ? Voulut savoir le militant.

Scully répondit.

-Terence McQueen.

Le rouquin écarquilla les yeux.

-C’est une blague ? Le Général McQueen est mort ?
-Pourquoi cette question ? Demanda Mulder. Qu’avait-il de si spécial ?
-Je comprends mieux maintenant pourquoi les Généraux vous ont aiguillés vers notre association. Cet homme représente tout simplement le diable pour nous. Le Général McQueen fait partie d’un triumvirat qui a autorisé des frappes de missiles et des bombardements sur des populations civiles de Bagdad et Mossul entre autre. C’est un tueur de femmes et d’enfants.

L’ancien profiler fut très intéressé par cette révélation.

-Un triumvirat ? Qui sont les deux autres ?
-Ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler leur identité. Si un justicier veut les punir pour leurs crimes, ainsi soit-il.
-Vous devez nous le dire, protesta Scully. Sinon nous pouvons vous inculper d’obstruction à la justice et de complicité de meurtre.
-Allez-y, je ne serai inculpé que d’obstruction et ça ne va pas chercher très loin. Nous avons un excellent avocat. Je ne sais pas qui a fait ça et je n’approuve pas forcement sa méthode mais je ne sauverais pas ces deux tueurs d’enfants pour que vous puissiez arrêter votre assassin.

L’homme était déterminé à ne rien lâcher. Les agents spéciaux l’avaient bien compris et s’en allèrent en lui précisant à nouveau qu’ils comptaient sur ses listing pour vérifier son alibi et celui de ses membres.

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Message  Humbug Sam 7 Fév 2015 - 7:41

Chapitre 6 « Général Ryan Washington »




36th Street - Georgetown - Washington DC
22h24

Le Général Ryan Washington était éreinté, fatigué et encore stressé de sa journée. La mort de son collègue, le Général McQueen avait mis le Pentagone en ébullition, même si cela restait discret vu de l’extérieur, pour ne pas attirer les médias. Il alluma la lumière de l’entrée de sa magnifique demeure de trois étages située sur la 36eme rue et posa son porte-document sur le guéridon en bois colonial.

-Tout va bien, mon Général !

L’agent secret affecté à sa protection rapprochée venait de faire le tour rapide de la maison et n’avait identifié aucune menace. Ce dernier était grand et musclé, avec une coupe très courte de Marine. Son costume sombre à cravate semblait prêt à craquer sous la pression de son impressionnante musculature.

-Merci. Articula l’officier. Ce sera tout.

Cela signifiait que le garde du corps pouvait se mettre en stand by et se reposer. Il choisit d’aller dans la cuisine pour déranger le moins possible le Général. Le militaire, lui, se rendit dans son salon cossu et se servit un scotch on the rocks. Il en avala une bonne gorgée avant de s’assoir dans son fauteuil en cuir. Il regardait dans le vide tout en sirotant son whisky. Ses yeux se posant tour à tour sur les rideaux, la poignée de la porte, les livres de sa bibliothèque, sans aucun but précis. Soudain, un éclair le traversa. Il décrocha le téléphone qui se trouvait juste à coté de lui, sur la petite table ronde et composa un numéro local.

Quelqu’un décrocha au bout de trois sonneries. C’était le Général Samuel Pearce.

-Sam ? C’est Ryan. Faut qu’on parle du meurtre de Terry.

Son inquiétude et son rang au sein de l’armée américaine contrastait avec son visage juvénile. A presque cinquante ans, on lui en aurait donné facilement vingt ou vingt-cinq de moins. Il avait des lunettes ovales qui lui donnaient l’air d’un surdoué en mathématiques, des lèvres très fines, les oreilles légèrement décollées et les yeux rieurs d’un adolescent en pleine puberté. Bref, il avait l’air de tout, sauf d’un Général de l’US Army. Pourtant son CV était impressionnant puisqu’il avait commandé plusieurs divisions de troupes aéroportées dans le Golfe et remporté de nombreuses batailles avec les unités qui évoluaient sous son commandement.

-Pour dire quoi ? C’est un pacifiste extrémiste qui l’a tué. Point.
-Mais le tueur a disparu. Il est dans la nature.

Le Général Pearce comprit le sous-entendu.

-Si tu insinues que ce type en a après nous et qu’il nous traque pour ce qu’il s’est passé dans le Golfe, tu te goures !
-La balistique a analysé l’arme, calibre 357 Magnum. C’est un calibre utilisé par plusieurs pays du Golfe Persique.
-Et par les États-Unis aussi. Ryan si tu m’appelles pour me foutre les jetons, c’est raté.
-Non Sam ! Je veux juste que tu fasses attention à toi.
-Je le ferais. Mais arrêtes de m’appeler aussi tard. Sauf si c’est vraiment important.
-C’est important Sam ! Il s’agit de Terry…et de nous.
-Terry a été tué par un fou, un déséquilibré.
-Qui veut certainement nous avoir aussi.
-Ça, tu n’en sais strictement rien. De toute façon je n’ai pas envie de discuter de ça avec toi ce soir. On se voit demain au Pentagone. Bonne nuit.

Le Général Washington raccrocha juste après son interlocuteur, encore plus inquiet qu’avant son coup de téléphone. En fait, l’attitude désinvolte de son collègue avait aiguisé ses craintes au lieu de les apaiser. Il finit son whisky écossais d’un trait.

Soudain il entendit un bruit sourd qui provenait de la cuisine. Il tourna la tête et entendit le même son se répéter, puis, une troisième fois, une quatrième. Il entendit tout de suite après ce qui ressemblait fortement à un râle humain. Il posa son verre vide sur la table basse et se leva en direction des bruits suspects. Il était sur ses gardes et prit le revolver Beretta qui se trouvait dans un tiroir de son secrétaire, un tiroir qu’il gardait fermé à clé car il recevait de temps à autre ses petits enfants.

Il s’approcha de la cuisine à pas de loup, l’arme chargée et prête à faire feu dans la main droite. Il vivait seul avec son garde du corps dans cette grande maison, ça ne pouvait donc pas être sa femme. Elle l’avait quitté à la veille de son départ pour le Golfe et il n’avait retrouvé personne entre temps. Il n’avait pas vraiment eu le temps de chercher non plus et il était très bien comme ça.

En entrant dans la cuisine, il vit un homme visiblement moyen-oriental avec un grand couteau à découper la viande, ensanglanté, à la main. Ce dernier le fixait de ses yeux plus sombres que l’abysse. A ses pieds, gisait l’agent secret au physique de bodybuildeur, dans une marre de sang. L’assassin était vêtu de noir des pieds à la tête et n’avait pas la moindre plaie, ni aux mains, ni au visage. Comme si le garde du corps s’était laissé éventrer sans sourciller.

Le Général pointa son arme vers l’homme au couteau et appuya sur la gâchette à cinq reprises. Le choc des balles dans son poitrail fit légèrement reculer le tueur. Il baissa la tête pour regarder les impacts et sous les yeux incrédules du Général, les balles furent comme « recrachées » par son corps. Elles tombèrent sur le sol les unes après les autres.

Débarrassé du métal chemisé, il fondit sur le militaire en hurlant, une course de quelques mètres en ligne droite, et planta son couteau dans le ventre de l’officier. Le militaire ouvrit la bouche et un râle de souffrance retentit. L’inconnu retira le couteau de la plaie et lui assena un nouveau coup, puis un autre, comme pour son garde du corps.

Le Général agonisait. Le tueur le regarda s’éteindre et alla vers l’évier pour nettoyer le couteau qu’il prit aussi soin d’essuyer et de remettre à sa place avant de quitter les lieux en toute discrétion.

Auparavant, il avait gravé un mot dans le bois de la porte « Amriya » et sur la table, il avait laissé quelque chose en guise d’indice et de signature : une rose.


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Message  Humbug Mer 11 Fév 2015 - 9:02

Chapitre 7 « Dany Valadeo »



8h24

Les agents Mulder et Scully avaient été appelés sur place pour inspecter la scène de crime. Un deuxième Général de l’US Army avait été exécuté par un tueur apparemment indestructible et les indices étaient vraiment minces. A part le fait qu’il semblait venir du Moyen-Orient, que sa première victime avait autorisé des bombardements sur des cibles civiles durant la Guerre du Golfe et qu’il n’avait pas l’air de craindre les balles, les agents n’avaient pas grand-chose. Ils entrèrent dans la cuisine du Général Washington et constatèrent la boucherie. Le garde du corps des services secrets, une véritable montagne de muscle gisait dans son sang, complètement livide et le Général n’était qu’à quelques pas de lui, également dans son sang. Malgré leur habitude, les agents spéciaux furent écœurés par cette scène de crime. L’agent Scully vit la rose en premier. Elle se tourna vers un des techniciens de la police scientifique qui se trouvait là.

-On sait si la rose appartenait au Général où si c’est l’assassin qui l’a laissée comme une signature ?

Le jeune technicien lui répondit.

-Apparemment, le Général n’aimait pas spécialement les roses. On en a retrouvé nulle part ailleurs, ni en vrai ni en tableau. On pense donc que c’est un indice laissé par le tueur.
-Il opère autrement. Constata Mulder. Pour le meurtre du Général McQueen, il est allé à sa rencontre, devant l’un des bâtiments les plus surveillé du monde et en plein jour. Il a accompli sa mission mais a failli y passer alors qu’il lui restait plusieurs personnes à tuer. Sans sa faculté de régénération ou sa peau d’alligator, il n’aurait pas survécu et n’aurait pas pu continuer sa vendetta. Il s’est trop précipité. Pour son deuxième crime, il a décidé d’utiliser un modus operandi opposé. En pleine nuit, au domicile de sa victime et à l’arme blanche.

Il fit une pause.

-A moins que les deux crimes ne soient des mises en scène !?

Mulder s’interrogeait de manière obsessive sur ce tueur insaisissable. Soudain il se retourna vers le jeune expert.
-Sait-on s’il a ramené l’arme avec lui ou si il l’a prise sur place ?
-On va examiner tous les couteaux qui se trouvent chez la victime pour le déterminer. Répondit le technicien scientifique.
-Une rose c’est un symbole de paix, Mulder. Lança Scully. Tu crois que ce sont quand même les pacifistes qui ont fait le coup et qu’ils se sont joués de nous avec un alibi en béton fabriqué de toute pièce ?
-Guns & roses ! Guerre et Paix ! Je ne crois pas Scully. Sur ce coup là je crois les antimilitaristes sincères. Ils se réjouissent de la mort des Généraux mais ce ne sont pas eux qui les ont tués. Je pense que l’assassin a des motivations beaucoup plus personnelles qu’une simple conviction politique. Je ne sais pas, une intuition. Je ne vois pas les militants agir comme ça. Le premier meurtre, devant le Pentagone, leur ressemblait un peu, par son retentissement, mais celui là, pas du tout.

Par terre, il y avait aussi les balles de l’arme du Général Washington, intactes, comme à la morgue du comté. Elles étaient entourées de blanc comme sur toutes les scènes de crime. Mulder les regarda puis soudain ses yeux se portèrent sur la porte blanche où était gravé au couteau le mot mystérieux.

-AMRIYA.
-AMRIYA ? Qu’est-ce que c’est ? Demanda sa collègue.
-Je ne sais pas. Un autre indice laissé par le tueur. Son nom peut-être ? Ou celui d’une personne qui a été tuée à cause des Généraux ? Quelque chose me dit que cet indice et la rose sont très importants, presque comme si le tueur voulait nous mener à lui.
-Encore une intuition ? Lui demanda Scully avec un soupçon d’ironie.

Le cerveau de l’ancien profiler tournait à plein régime. Il continua l’extrapolation de son argumentaire.

-Pour le premier meurtre, il a mal calculé son coup mais là, il devient plus précis, plus méthodique. Même si la manière dont il les a tués ici relève presque de l’improvisation. Ça ne m’étonnerait pas qu’il accélère le rythme et qu’il tue sa troisième victime aujourd’hui.

Scully était dubitative. Elle trouvait que son partenaire poussait un peu trop loin son raisonnement mais n’en fit pas état. Elle préféra recentrer la discussion sur un point plus précis et terre-à-terre.

-Mais il nous manque le nom du troisième Général. En plus nous ne sommes même pas sûrs que le Général Washington fasse partie du triumvirat dont nous a parlé Nathaniel Cole.

Mulder réfléchit un instant.

-Je ne connais qu’une seule personne qui soit capable de nous fournir toutes ces infos.

Il sortit en trombe de la grande maison du Général. Il alla à la voiture et se saisit d’un gros téléphone mobile qu’il avait laissé dans le vide-poche de la portière gauche. Il composa un numéro à l’académie du FBI de Quantico. Scully l’avait rejoint.

-Qui appelles-tu, Mulder ? Questionna sa partenaire.
-Dany Valadeo. C’est le technicien informatique de l’académie. On travaillait beaucoup avec lui quand j’étais au bureau des sciences du comportement. Un vrai petit génie. C’était un hacker qui a commencé par le phricking avant de s’attaquer au hacking. Nom de code « Falcon ». Il était tellement bon que le FBI l’a recruté pour faciliter toutes les recherches qui ont attrait à l’informatique.

Soudain, Dany décrocha.

-Oui allo j’écoute !

Il avait une voix de jeune homme, presque d’adolescent. Il ne devait pas être bien vieux, vingt-cinq ans maximum.

-Dany, c’est Fox Mulder.
-Ça alors ! Ça va toi ? Dit-il d’un ton enjoué. J’ai appris pour ta coéquipière. Comment ça se passe avec la nouvelle ? La physicienne sceptique ?
Scully entendait tout. Mulder lui jeta un regard gêné.
-Ça va, ça se passe bien Dany. Dis-moi, je peux te demander un grand service ? On a un grave problème ici.
-No problemo, mais tu connais le tarif. Je ne me fais payer qu’en billets de matchs. Les Knicks jouent au Madison Square Garden dans deux semaines.
-OK Dany, pas de soucis. Si tu me trouves tout ce que je vais te demander, tu pourras même voir jouer Marc Messier et les New York Rangers jusqu’à la fin de la saison.

L’agent spécial entendit le sourire de Dany à l’autre bout du fil.

-Vas-y accouche, Mulder !
-J’aimerais que tu me trouves la signification du mot « Amriya ».
L’agent épela : A-M-R-I-Y-A.

Le jeune expert informatique tapota sur son ordinateur à la vitesse de l’éclair.

-Amriya, alors. D’après mon ordinateur, ça peut être deux choses. Soit c’est une entreprise pharmaceutique égyptienne…
-Et l’autre ? Coupa Mulder.
-C’est la première grosse bavure de l’armée américaine durant la Guerre de Golfe.
-C’est ça !  Dis-moi tout ce que tu as là-dessus Dany.
-Alors. Mercredi 13 Février 1991, vers 4h40 du matin, les alliés ont bombardé un abri anti-aérien situé dans le quartier résidentiel d’Amriya, à l’ouest de Bagdad. Deux bombes, dont une a percé le béton. Il y a eu quatre-cent civils tués par l’explosion et le manque d’oxygène dans le bunker. L’état-major pensait que c’était un centre de communication et de commandement mais il n’y avait là que des personnes civiles qui s’abritaient du pilonnage, notamment des femmes et des enfants.

Scully et Mulder furent effarés, écœurés. Ils comprirent aussi un peu mieux le mobile de l’assassin.

-Quels sont les hommes qui ont autorisé cette frappe aérienne ?
-Trois hommes.
-Les Généraux McQueen et Washington sont sur la liste ?
-Oui.
-Qui est le troisième, Dany ?
-Le Général Samuel Pearce.

La doctoresse s’éloigna, dépitée.

-Merci beaucoup Dany. Au fait, comment va Jerry ?

Le jeune hacker cherchait ses mots.

-Jerry Lamana a été promu à la direction du bureau d’Atlanta.
-C’est génial ! Lança Mulder, ravi pour son ancien équipier profiler.
-Nan ! Il a eu un problème. Il a mal évalué une preuve et un juge a été blessé.
-Merde ! Il a dû en baver !
-Il a été suspendu puis réintégré, mais à l’académie et sous conditions. Là il remonte la pente doucement mais c’est compliqué. Au fait, Mulder, la prochaine fois que tu as un truc à me demander, j’aimerai que tu passes directement me voir à Quantico ! Tes délires me manquent un peu je dois dire. Tout le monde est un peu trop coincé ici depuis que tu es parti.
-Je n’ai pas trop le temps là Dany mais c’est promis, la prochaine fois je passerai.
-C’est pas une promesse en l’air cette fois, Mulder ?
-Non, non Dany, je te jure que la prochaine fois je passerai.


Dernière édition par Humbug le Dim 22 Fév 2015 - 0:28, édité 1 fois

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Message  Humbug Mer 11 Fév 2015 - 9:12


Chapitre 8 « Général Samuel Pearce »


Mulder avait raccroché et sa partenaire revint vers lui, très énervée.

-Mulder, cet homme tue des Généraux parce qu’ils ont tué quatre-cent civils au moins. Le jeune pacifiste avait raison. Mon père est capitaine et jamais il n’aurait donné un tel ordre !
-Je sais Scully mais quoi qu’il ait fait, il faut qu’on sauve le Général Pearce et surtout, il faut qu’on arrête cet homme.

Ironiquement les rôles s’étaient un peu inversés, d’habitude c’était plutôt Mulder l’anticonformiste tandis que Scully le recadrait.

-Je suis d’accord avec toi Mulder mais où est le Général Pearce ? Il faut qu’on le prévienne au plus vite de la menace qui pèse sur lui.
-Allons au Pentagone, il doit surement être là-bas.
-Allons-y !

Les agents spéciaux montèrent en voiture et se dirigèrent à vive allure vers Arlington et le Pentagone. Le bâtiment aux cinq cotés avait dédié chacun des cotés à un corps d’armée des USA : un pour l’US Army, un autre pour l’Air Force, tandis que les autres étaient dévolues à la Navy, les Marines et les Gardes côtes. Mulder et Scully rejoignirent l’entrée de la partie de l’US Army, celle devant laquelle avait été abattu le Général McQueen. Ils allaient entrer quand le Général Pearce en sortit avec une armée de gardes du corps des services secrets.

-Général Samuel Pearce ? Lui lança Mulder. Visiblement vous savez pertinemment que vous êtes le prochain sur la liste. Ajouta-il en regardant les bodyguards.
-Ça suffit, agent Mulder ! Que voulez-vous ?
-Vous êtes le prochain n’est-ce pas ? Vous avez autorisé le bombardement du bunker d’Amriya qui a couté la vie de quatre-cent civils irakiens. Cet homme a sans doute perdu un proche là-bas et cherche à le venger. Il vous sent responsable de sa perte et de ce massacre.
-Vous croyez que je ne le sais pas agent Mulder !
-Et vous croyez que ce sont ces malabars qui vont l’empêcher de vous tuer ? Regardez ce que lui a fait le Sergent Wright ! La faculté régénératrice de cet homme semble hors du commun.
-N’ayez crainte agent Mulder, le portrait robot qu’a dressé le Sergent Wright est fini et les avis de recherche pour retrouver cet homme vont commencer à circuler dans très peu de temps. Les informations concernant les meurtres des Généraux McQueen et Washington ont été déclassifiées. Il est à présent activement recherché dans toute la grande banlieue de DC.

Mulder était soulagé de cette nouvelle car il y avait urgence. Mais soudain, il remarqua un petit point rouge sur le costume du Général Pearce, au niveau de son torse.

-Général !

Un bruit sourd retentit et du sang s’échappa de l’uniforme de l’officier. Il venait d’être touché en pleine poitrine par un tir de sniper, un tir de loin. Le tueur avait encore changé de méthode pour atteindre sa dernière cible, un vrai caméléon du crime.

Mulder se retourna pour voir d’où pouvait provenir le tir pendant que Scully et les agents secrets s’occupaient du militaire. Il remarqua un reflet au dernier étage d’un parking qui se trouvait juste en face du Pentagone. Il se mit à courir comme un champion de course à pieds. L’agent spécial était un grand sportif et adorait courir. Il s’adonnait au jogging le plus souvent possible, ainsi qu’au basket et à la natation. Il atteignit le parking en un temps record et commença à monter par la rampe circulaire. Au deuxième étage, il vit le tueur. Ce dernier n’avait pas d’arme, il avait dû laisser son fusil à lunette à son poste de tir. Il rebroussa chemin en quatrième vitesse et remonta jusqu’au dernier étage du parking. L’agent du FBI essayait de ne pas le perdre de vue. L’assassin traversa le sommet du parking suivi aux talons par Mulder. L’homme arriva en bout de course et l’agent spécial se tenait à distance puis dégaina son arme. Il mit le meurtrier en joue.

-Pas un geste !

Le tueur leva les mains en l’air et se retourna, il regarda dans le vide, en bas du parking.

-Ne bougez pas ! Insista Mulder.

Le fugitif s’approchait de plus en plus du précipice.

-Arrêtez !

Mais l’homme se jeta volontairement, de plus de vingt mètres de haut.

-Noooon ! Hurla Mulder en se précipitant vers le rebord.
Il regarda en bas et vit l’homme complètement écrasé au sol, les membres disloqués.

-Pourquoi a-t-il fait ça ? Se demanda-t-il en rengainant son arme. Pourquoi s’est-il suicidé ?

Il regardait toujours le meurtrier des Généraux et n’en crut pas ses yeux. Le tueur apparemment indestructible remit ses membres en place et se releva, avec difficulté. Il regarda en l’air et son regard croisa celui de Mulder. Il lui fit un signe de la main et se remit à trottiner pour s’enfuir.

Il avait pourtant l’habitude du fantastique et de l’inexpliqué mais là, il n’en crut pas ses yeux. Il n’avait jamais vu un homme se relever comme ça, d’une telle chute et recommencer à courir juste après.

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Message  Humbug Dim 15 Fév 2015 - 5:48

Chapitre 9 « Auto-Guérison »



Mulder était assis sur un banc public non loin du Pentagone. Il essayait de digérer ce qu’il venait de voir. Soudain sa partenaire vint le rejoindre. Elle portait une rose à la main et la tendit à son coéquipier.

-C’est gentil Scully mais on devrait peut-être avoir un rencard avant de commencer à s’offrir des cadeaux romantiques, tu ne crois pas ? Lança-t-il d’un ton sarcastique.

La scientifique eut un léger sourire. Ce trait d’humour de son partenaire ne l’étonna pas le moins du monde.

-Cette rose a été retrouvée juste à côté d’un fusil à lunette sans empreinte, au dernier étage du parking. Tu maintiens que cet homme a sauté de son plein gré et s’est relevé au bout de quelques secondes ?

-Je l’ai vu Scully.

Il s’empara de la rose et la regarda en la tournant dans ses mains, pensif.

-Cet homme est vraiment un mystère. Il contredit son propre profil, changeant de mode opératoire à chaque meurtre. Ça remet en cause toutes mes années d’expérience au bureau des sciences du comportement. Malgré mes statistiques et mon instinct de profiler, je n’ai pas pu l’empêcher de commettre les trois assassinats qu’il avait prémédités. Il a tué trois militaires de haut rang dans l’une des zone les plus surveillée du monde avec un aplomb et une facilité déconcertante, tout en nous laissant des indices pour le coincer et sans aucune crainte de la mort. Malgré tout, je pense l’avoir enfin cerné, grâce à cette rose.
-C’est-à-dire, Mulder ?
-Je ne crois pas que dans ce cas là, elle soit un symbole de paix. Pas pour ce type.
-Ah bon ? Ce serait un symbole de quoi alors ?
-Tu sais qu’elle est cultivée en Perse depuis plus de 5000 ans ?
-Non je l’ignorais.
-Je pense qu’ici, elle symbolise le soufisme. C’est très certainement la foi de notre homme.
-Le soufisme ?
-C’est une pratique orthodoxe et ésotérique de l’islam qui pousse certains de ses adeptes à posséder des facultés paranormales et leur symbole est la rose, depuis près de dix siècles.

Scully était très intéressée par ces révélations et voulut questionner son partenaire pour en savoir un peu plus mais Mulder enchaina.

-De plus je crois que notre homme est un Derviche.
-Un Derviche ? Ces sortes de chamanes qui rentrent en transe par des chants répétitifs et guérissent le mal grâce à cet état parallèle ?
-Non Scully. Toi tu penses aux Derviches Tourneurs qui vivent en Turquie et en Iran. Moi je te parle des Derviches Auto-guérisseurs.
-Ceux là je n’en avais jamais entendu parler.
-Parce qu’ils sont encore plus secrets que les Derviches Tourneurs. Le mot Derviche veut dire « mendiant » en perse, ce qui le rapproche fortement du mot arabe « fakir ». Les Derviches auto-guérisseurs ont les mêmes facultés que les fakirs, Scully. Lorsqu’ils sont blessés, ils ont ce qu’on appelle des « superréactions », c’est-à-dire qu’ils s’auto-guérissent beaucoup plus vite qu’une cicatrisation normale, grâce au pouvoir de leur foi et de leur esprit sur leur corps.
-Mulder, on a constaté des cas de guérisons rapides et inexpliquées dans plusieurs cas scientifiques mais cet individu s’est pris quinze balles de Beretta et s’est relevé presque instantanément d’une chute de vingt mètres. C’est impossible qu’il s’agisse d’auto-guérison !
-Ce sont les mystères de la foi. Tu dois le savoir, tu portes une croix en pendentif, non ?

Scully ne releva pas cette petite attaque sur sa propre croyance catholique.

-Pour prouver sa bonne foi, si je puis dire, le Cheikh al-Casnazani, qui fait partie d’un ordre très ancien de soufi auto-guérisseurs a financé lui-même les recherches scientifiques effectuées sur certains membres de son ordre. A partir de 1988, à Amman en Jordanie, le PPL, c’est-à-dire le PanAmman Programme Laboratories, s’est livré à plus de 50 expériences sur 28 membres. Les scientifiques les ont transpercés de part en part avec des couteaux, des dagues, des épées et des sabres, leurs langues ont été soumises à du venin de serpent et de scorpion, ils ont mangé du verre pilé et des lames de rasoir, frotté leur visage avec des torches en flamme. Personne n’est mort et aucune blessure ni brûlure n’a été constatée, pas même la moindre infection alors qu’aucun des outils utilisés n’avait été stérilisé. Ces hommes ont déclaré aux médecins n’avoir ressenti aucune douleur. Le plus surprenant c’est que pendant ces expériences, ces Derviches n’étaient même pas en transe, ils étaient parfaitement lucides et répondaient parfaitement aux questions simples qui leur étaient posées. Je pense que notre tueur fait partie de cet ordre très ancien et qu’il est venu aux États-Unis pour se venger des Généraux qui ont autorisé le bombardement du bunker d’Amriya.
-Et ta théorie de l’auto-guérison repose sur quelle base scientifique ? La guérison est un processus biologique qui prend du temps, au cours duquel les cellules inflammatoires interviennent afin  de répondre à une agression extérieure quel qu'elle soit. Le plus souvent, elles fabriquent un tissu fibreux pour combler et remplacer le tissu nécrotique et dans le cas du foie ou de la peau par exemple, il peut y avoir un mécanisme de régénération cellulaire. Mais cet homme n’a l’air de n’avoir aucune cicatrice, même diffuse. Il régénèrerait donc ses tissus nécrosés de façon fulgurante par un mécanisme de régénération tissulaire, mais comment ?
-Il en a acquis la faculté depuis qu’il est tout petit si tu veux mon avis. Il doit faire partie d’un ordre séculaire pour avoir une telle maitrise, et malheureusement pour elle, l’armée des États-Unis est dans sa ligne de mire.


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Message  Humbug Dim 15 Fév 2015 - 5:51

Chapitre 10 « Tariqa »



Communauté des « Enfants de Bagdad » -Washington DC
22h24

L’irakien rentrait chez lui. Il avait retrouvé toutes ses facultés, quelques minutes seulement après avoir sauté du dernier étage du parking. Le petit appartement où il avait élu domicile après son arrivée d’Irak n’était, pour ainsi dire, pas décoré. Il y avait des appliques en tant que lumières, pas de plafonniers, un petit miroir avec un cadre en bois et un papier peint devenu marron avec les années. Aucun tableau, aucun bibelot. Il y avait une table en formica blanc, des chaises en bois et un buffet en chêne. Le logement appartenait à une association qui trouvait un toit aux réfugiés de guerre qui ne pouvaient retourner dans leur pays d’origine. Pour éviter que les conflits ne se déplacent dans le pays hôte, cette association caritative veillait à loger les gens d’un même pays dans le même bâtiment, aussi pour que les plus anciens aident les nouveaux arrivants. La famille qui résidait au troisième étage, appartement 312, était arrivée six mois plus tôt. Car le tueur des trois Généraux ne vivait pas seul. Il y avait sur un vieux sofa vert foncé et tout déchiré, une femme irakienne et une petite fille de sept ans, Farah et Donya. Elles étaient allongées et regardaient la télé, des vieux dessins animés des Looney Tunes. La petite Donya était lovée dans les bras de sa mère. L’homme entra et enleva ses chaussures mais ne les salua pas. Il alla directement dans une petite pièce adjacente la cuisine. Cette pièce était normalement une chambre mais ne leur servait pas à dormir, c’était plutôt un sanctuaire.

-Karim ?

L’homme ne répondit pas et referma la porte à clé derrière lui. Il alluma de l’encens et des bougies puis s’agenouilla sur un tapis persan. Il pria pendant plus de trente minutes puis s’assit en tailleur. Il entama alors une toute autre sorte de prière, une prière à la fois très ancienne et très secrète. Une litanie qui le rapprochait de la Tariqa, la voie mystique qui faisait de lui un authentique Derviche et lui donnait son pouvoir d’auto-guérison. La Tariqa exprimait l’idée de prolonger et d’approfondir la tradition musulmane, en tant que vecteur d’une transformation de soi. Il saisit deux bougies allumées, une dans chaque main et les posa à ses cotés, de part et d’autre. Il plaça ses mains juste au dessus des petites flammes et se mit à réciter la prière qu’il avait apprise de son père. Cette dernière remontait au milieu du IXème siècle, lorsque son aïeul et homonyme Abdul Karim se retira dans la montagne durant deux ans et obtint, lors d’une méditation profonde, ce qu’on appelait un Canazan, c’est-à-dire un « Secret que nul ne connait ». Depuis ce jour, l’ordre soufi auquel appartenait la famille d’Abdul Karim fut baptisé Tariqa Casnazaniyyah, LA VOIE QUE NUL NE CONNAIT.

La chaleur des flammes n’avait absolument aucun effet sur lui, il ne ressentait aucune souffrance. Soudain il arrêta sa communion et regarda ses mains, aucun stigmate, aucune brulure. Ce soir là il dormit dans cette pièce, ce qui ne lui était jamais arrivé. Le lendemain matin, dès l’aube, il recommença le même rituel. Il se taillada aussi les bras et le visage avec un couteau mais les plaies se refermèrent immédiatement, sans laisser la moindre cicatrice, comme si il ne s’était jamais ouvert avec ce couteau. Karim se releva et vérifia une dernière fois le contenu d’un grand sac de sport noir. Il le referma, déterminé. Il souffla les bougies et déverrouilla la porte. Il s’empara de son sac et traversa l’appartement.

-Karim ? Tenta une nouvelle fois la jeune femme.

Elle s’était endormie sur le sofa avec Donya, devant la TV en attendant toute la nuit qu’il daigne sortir de sa retraite.
Il ne répondit toujours pas et Farah s’inquiétait de plus en plus de son comportement. La petite fille aussi. Il avait vraiment l’attitude de quelqu’un d’hypnotisé, de programmé (pour tuer).

-Où il va Karim, maman ? Pourquoi il ne nous parle plus ?
-Je ne sais pas ma chérie.
-Tu crois qu’il a des problèmes ?
-Ça aussi je ne sais pas. Mais on va tout faire pour le savoir.

Elle décida de lui emboiter le pas, de le suivre, car quelque chose ne tournait décidément pas rond. Elle se leva du sofa et prit la petite fille dans ses bras. Le temps qu’elle habille la petite Donya qui était en pyjama, l’homme n’était déjà plus dans l’immeuble et elle ne savait dans quelle direction il était parti. Mais elle choisit de rejoindre le centre ville.

Son inquiétude et son désarroi allait en grandissant et ses traits trahissaient ces sentiments qui la hantaient.


Dernière édition par Humbug le Dim 22 Fév 2015 - 0:31, édité 1 fois

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Message  Humbug Mer 18 Fév 2015 - 11:31

Chapitre 11 « Réfugiés »


Mulder et Scully s’étaient rendu à la communauté des « Enfants de Bagdad » avec le portrait robot du tueur dessiné par un spécialiste du FBI d’après le témoignage du Sergent Marcus Wright jr. Ils frappèrent à l’une des portes du rez de chaussée et quelques secondes plus tard, une vieille femme, petite et les cheveux tous gris vint leur ouvrir. Les agents lui montrèrent leur badge du Bureau et la vieille femme se mit à transpirer à grosses gouttes.

-N’ayez pas peur, dit Scully, nous ne sommes pas de l’immigration, nous ne voulons pas vous renvoyer en Irak.

Elle accompagnait ses mots de gestes explicites mais cela ne suffit pas. La vieille femme eut très peur d’être expulsée et renvoyée dans son pays d’origine car elle ne parlait pas un mot d’anglais. Elle paniqua, protesta et se mit à fondre en larmes. Scully essayait de lui montrer le portrait robot mais rien n’y fit. Mulder comprit qu’il n’y avait aucun espoir qu’elle les aide et lui dit une dernière fois qu’ils n’étaient pas là pour l’expulser puis s’excusa. Hélas la réfugiée n’arrêtait pas de pleurer, submergée par la peur. Une peur irrationnelle puisqu’elle n’était en aucun cas en infraction avec la loi, mais conditionnée par des décennies de dictature militaire et de terreur.

L’agent prit le bras de sa partenaire et ils se dirigèrent vers une autre porte. La vieille femme referma la sienne, légèrement soulagée. Scully frappa et s’était préparée à recevoir le même genre d’accueil mais ce fut l’inverse, c’était une petite fille de cinq ans qui leur ouvrit la porte.

-Bonjour. Tes parents sont là ? Demanda Mulder.
-Maman est morte. Papa travaille. Répondit la petite fille comme une litanie dans un anglais très scolaire et avec un fort accent.

Scully lui montra le portrait robot du tueur des Généraux.

-Tu connais cet homme ?

La petite fille baisa la tête et les yeux, rougit, puis leva son index de la main droite timidement vers le ciel. Les enquêteurs comprirent que l’homme vivait bien dans cet immeuble, dans un des appartements d’un étage supérieur.

-Tu sais où, exactement ? Insista Scully.

La petite fille ne répondit pas. Mulder coupa court. Il ne voulait pas traumatiser la fillette.

-Merci. Passe une très bonne journée.

Il regarda sa partenaire et elle comprit très bien pourquoi il n’avait pas voulu insister.

Ils montèrent les escaliers car l’ascenseur était en panne. Le lieu était lugubre et les agents plaignaient ces gens de vivre dans de telles conditions même si ils savaient aussi qu’ils avaient, heureusement, échappés à la guerre et à la mort en trouvant refuge aux USA. Au premier étage, ils rencontrèrent une jeune femme qui avait l’air d’une étudiante.

-Qui êtes-vous ? Leur demanda-t-elle dans un anglais parfait.

Les agents dégainèrent leurs badges en même temps.

-Agents Scully et Mulder. FBI.

L’étudiante parut énervée.

-Moi je suis bénévole ici. Ces gens sont en règle. Ce sont des réfugiés de guerre. Ils ont obtenu l’asile politique du gouvernement. Ce sont des irakiens anti-Saddam, comme il y en a beaucoup. Vous n’avez pas à les importuner et vous n’avez rien à faire ici.
-Nous le savons, coupa Mulder. Nous ne voulions pas importuner ces gens qui sont ici en toute légalité, mais nous traquons un tueur en série qui semble vivre dans cette communauté.

La jeune femme fut horrifiée.

-Oh mon dieu ! Vous êtes sûrs ?
-Il y a de fortes chances. Répliqua Scully. Il a déjà tué trois Généraux, dont deux, juste devant le Pentagone.
-Son mobile semble lié à une vengeance en rapport avec le bombardement du bunker d’Amriya. Ajouta son coéquipier.
-Seigneur !
-Voici son portrait robot, dit Scully en tendant une feuille à l’étudiante.

Elle écarquilla les yeux.

-Oui je le connais. Il habite au 3eme étage. Il est arrivé il y a six mois avec une femme et une petite fille. Il me semble qu’ils ont justement survécu au bombardement d’Amriya.

Il n’y avait plus aucun doute, c’était bien lui, le tueur de Généraux. Par contre, s’il vivait ici avec femme et enfant, cela signifiait que sa vengeance ne concernait pas sa famille. Qui pouvait-elle bien concerner ?

-Il est ici en ce moment ? Demanda Scully.
-Je ne crois pas, je l’ai vu partir dans la matinée avec un grand sac de sport. J’ai cru qu’il se rendait à la boxe ou quelque chose comme ça. Moins de cinq minutes plus tard, sa femme et sa fille sont sorties aussi. Je n’ai aucune idée d’où ils sont allés et je n’ai vu personne revenir.

« Un grand sac de sport ». Cette précision fit peur aux agents. Il pouvait y avoir n’importe quoi là-dedans, y compris des armes ou des explosifs.

Soudain le téléphone mobile de Mulder sonna et l’agent décrocha. C’était Walter Skinner.

-Vous devez rentrer tout de suite au Hoover building. Il y a ici une femme qui a reconnu le tueur sur les affiches et qui dit qu’elle vit avec lui.

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Message  Humbug Mer 18 Fév 2015 - 11:35

Chapitre 12 « Abdul Karim »


J. Edgar Hoover Building - Siege du FBI - Washington DC
14h27

Les agents avaient foncé droit au siège du Bureau pour rencontrer celle qu’ils prenaient pour la femme ou la compagne du tueur. Elle s’était présentée d’elle-même au FBI après être tombée, horrifiée, au détour d’un kiosque à journaux sur une affiche avec le portrait robot de son colocataire et titrée « Wanted by FBI for murder ». Elle avait essayé de cacher cette vision à la petite Donya et s’était tout de suite dirigée vers le Hoover Building. Elle demanda à avoir une interprète bilingue car elle avait des informations concernant ce tueur recherché par le FBI mais ne parlait que très peu de mots d’anglais. L’assistant du Directeur-Adjoint Walter Skinner l’avait immédiatement prise en charge et demanda que des assistants sociaux s’occupent de divertir la petite fille avec des jouets et des jeux, que toute cette affaire ne la traumatise pas davantage qu’elle ne risquait de l’être déjà. La jeune femme, Farah, attendait dans une salle d’interrogatoire réservée aux témoins, donc confortable, avec de la nourriture et des boissons, en compagnie de son interprète, une jeune américaine dont les parents avaient fuit le régime de Saddam Hussein au début des années 80. L’interprète et Farah se ressemblaient étrangement, elles étaient toutes les deux brunes aux yeux noirs et avec de jolis traits, mais Farah était légèrement plus âgée et beaucoup moins plongée dans la culture américaine que l’interprète. Cette dernière portait un maquillage léger tandis que l’irakienne, elle, n’en portait pas du tout.

Mulder et Scully étaient entrés dans la pièce et avaient salué les deux femmes d’un signe de tête courtois. Ils saisirent leurs chaises et s’asseyèrent quasiment en même temps, comme les vrais duettistes qu’ils commençaient à devenir. C’est Mulder qui commença à l’interroger.

-Votre nom, madame, s’il vous plait ?

L’interprète traduisit.

-El-Rubai, Farah. Répondit-elle, timidement.
-Vous avez déclaré à nos services connaitre l’homme qui est recherché pour le meurtre de trois Généraux ?

La traductrice fit de nouveau son office et traduisit chaque mot de Mulder puis de l’irakienne.

-Oui. Il s’appelle Abdul Karim, comme son illustre ancêtre.
-Son ancêtre était célèbre ? Demanda la scientifique.

L’interprète traduisit également les paroles de Scully puis de nouveau la réponse de Farah.

-Il était le fondateur du soufi des Derviches.

Mulder regarda sa collègue avec des yeux qui signifiaient « Une fois de plus, j’avais raison ! », ce qui irrita au plus haut point sa partenaire. Farah continua.

-Il y a 150 ans, au nord du Kurdistan irakien, le cheikh Abdul Karim s’est retiré pendant deux ans dans la montagne sur ordre de son maître soufi et ne donna plus signe de vie. Sa famille le croyait mort, mais une nuit, il est apparu en rêve à son frère et lui révéla le lieu de sa retraite. Le lendemain, sa famille se rendit sur place et retrouva le cheikh sain et sauf. Ces deux années de communion parfaite avec Dieu lui avaient donné le pouvoir d’auto-guérison, il en avait reçu le secret. Ce pouvoir s’est transmis à chaque mâle de sa famille depuis lors et augmente à chaque génération. Karim est l’unique héritier de cette famille. Tous les autres sont morts mais toujours de vieillesse, à plus de cent ans.
-Pourquoi a-t-il tué ces Généraux américains ? Demanda fort justement Scully.
-Parce que mon mari est mort à Amriya.

Mulder fut stupéfait.

-Comment ? Cet homme n’est pas votre mari ?
-Non. Karim et mon mari étaient des amis d’enfance. Sa famille a emménagé à Bagdad quand il avait 7 ans, l’âge de ma fille Donya. Il ne connaissait personne en ville et l’homme que j’ai par la suite épousé l’a pris sous son aile, comme un grand frère. Il l’a protégé durant l’enfance puis les pouvoirs de Karim se sont manifestés à l’adolescence. Nous n’aimions pas Saddam et quand il a pris le pouvoir en juillet 1979, nous en étions épouvantés, nous n’étions que des adolescents à l’époque mais nous savions que cet homme était dangereux. Nous n’avions pas pu protester mais nous n’en pensions pas moins et nous n’approuvions pas non plus l’invasion du Koweit, mais c’était peine perdue. Quand la coalition des alliés a bombardé Mossul et Badgad, nous les civils, nous nous sommes cachés dans des abris anti-aériens mais celui d’Amriya a cédé. Plus de quatre cent de mes voisins ont été tués ce jour là. Karim n’avait pas de famille, nous étions sa seule famille. Quand la deuxième bombe a transpercé le béton, Karim nous a protégé avec son corps, Donya et moi, à la demande de mon mari. Nous avons survécu, mais pas Zoubir, mon mari, le grand frère de cœur de Karim. C’est pour venger sa mort qu’il est venu aux États-Unis.
-Vous connaissiez ses projets ?
-Non madame ! Il m’a bien caché ses intentions. Après Amriya, nous sommes restés à l’hôpital plusieurs mois puis il a demandé pour nous le statut de réfugiés politiques, ce que les Etats-Unis ont accepté très vite, surtout à cause de la grosse erreur dont nous avions été victimes, c’était leur manière de faire « bonne figure ». Durant tout ce temps, il a été très protecteur envers moi et surtout ma fille. Il n’a manifesté aucune animosité envers l’armée américaine, ce n’est qu’après quelques semaines en Amérique qu’il a commencé à se replier sur lui-même et à prier de plus en plus.
-Il s’est tourné davantage vers son héritage soufi ?
-Oui monsieur. Mais ce qui est contradictoire c’est que ses motivations et ce qu’il a fait ici, en Amérique, sont considérés comme impurs dans sa propre foi. Il contredit ses croyances en tuant ainsi par pure vengeance. Il a perverti sa foi et son savoir, mais son pouvoir est si puissant que cette rupture avec les fondements même de sa religion n’ont pas affecté ses facultés de guérison. C’est un grand mystère pour moi. A l’instant même où il a tué le premier Général devant le Pentagone, il aurait dû perdre ses pouvoirs, son rapport privilégié avec Dieu.
-Vous savez où il est en ce moment ? Demanda Scully.
-Hélas non. Il était devenu très obscur depuis une semaine. Il ne communiquait presque plus avec nous. Il s’enfermait dans son sanctuaire, sa salle de prière et faisait juste des allers-retours avec le dehors, je ne le voyais même plus se nourrir. La dernière fois que je l’ai vu c’était ce matin, il est sorti de l’appartement avec un grand sac de sport. J’ai essayé de le suivre mais il avait disparu. Puis aux alentours du centre ville, j’ai vu une affiche du FBI avec son portrait robot près d’un kiosque à journaux et je suis venue immédiatement ici pour prévenir les autorités. Je ne sais pas ce qu’il va faire ni ce qu’il a mis dans ce sac mais je pressens quelque chose qui risque de ressembler à ce qui s’est passé ce matin là à Amriya.

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Message  Humbug Sam 21 Fév 2015 - 14:15

Chapitre 13 « Human Bomb »


Pentagone - Arlington - Virginie
Samedi 15 mai 1992 - 15h04


Karim Abdul était arrivé au Pentagone peu de temps après que Farah ne se rende au siège du FBI. Dès qu’il était sortit de son immeuble, il avait filé en direction de la ligne jaune du métro de DC pour se rendre une nouvelle fois vers l’édifice militaire, le centre de toutes ses attentions. Auparavant il était allé à quatre rues de là, chez Hector Gonzales, un immigré mexicain qui était aux USA depuis plus de vingt ans et qui avait été naturalisé. Il avait passé le Rio Grande au tout début des 70’s et avait exercé mille métiers pour subsister. Il était homme de ménage au Pentagone depuis environ sept ans. Comme chaque jour, cet homme de cinquante ans, veuf, avec les cheveux poivre et sel et portant une grosse moustache se préparait pour aller au travail lorsque quelqu’un frappa à sa porte. C’était Abdul Karim et ce dernier lui appliqua immédiatement un mouchoir plein de chloroforme sur le visage. Il ne voulait pas le tuer, pas lui, pas un immigré comme lui qui avait quitté son pays la mort dans l’âme afin de tenter de croquer, comme les autres, une toute petite part de l’apple pie du rêve américain. Il voulait juste le neutraliser pour prendre sa place d’homme d’entretien, le temps d’entrer dans l’édifice aux cinq côtés qui était mieux gardé que Fort Knox et en état d’alerte Maximum. En faisant le tour du Pentagone pour repérer les lieux dix jours plus tôt, il avait aperçu cet homme qui lui ressemblait beaucoup et qui avait un Pass officiel, le sésame indispensable pour pénétrer dans le bâtiment. Ce dernier portait, comme lui, une grosse moustache brune mais Karim savait qu’il devait la raser car ils n’étaient pas très nombreux à porter une pilosité si touffue sous leur nez à Arlington et il savait qu’après le meurtre du Général McQueen et sa « résurrection » sur la table d’autopsie, il serait pourchassé par toutes les polices et par les militaires. Il devait donc modifier cette partie de son apparence pour arriver au bout de son baroud et de sa revanche contre l’armée des États-Unis. Il l’avait suivi discrètement jusqu’à chez lui, comme un Prédateur à l’affût de sa proie, et avait mémorisé son adresse. En ressortant de chez Hector Gonzales après l’avoir soigneusement attaché avec une corde qu’il avait dissimulé dans son grand sac de sport, il avait la même apparence que le mexicain. Il ne l’avait pas bâillonné pour que l’homme puisse appeler « à l’aide » dès qu’il se réveillerait, attaché les mains dans le dos, étendu sur le sol de son living. Il ne voulait pas être cruel avec lui, il avait juste besoin de sa carte d’entrée.

Pour rejoindre Arlington et passer aux travers des mailles du filet tendu pour l’attraper, il avait pris soin de se grimer avec une casquette, des lunettes et une fausse barbe. Il portait aussi un blouson trois-quarts vert kaki qui, ironiquement, était un blouson de l’armée américaine. Plusieurs fois il passa devant des portraits robots le représentant et à chaque fois, il eu un petit rictus de satisfaction, car, grâce à son déguisement, le portrait n’était plus d’actualité et il fallait qu’il tombe sur quelqu’un de vraiment physionomiste pour faire le rapprochement avec lui. En redescendant de chez monsieur Gonzales et pour que l’illusion soit parfaite, il avait revêtu une combinaison d’homme d’entretien volée à sa victime, enlevé sa fausse barbe pour ne laisser que la fausse moustache, ainsi que son blouson kaki. Il s’était aussi teint les cheveux avec une bombe grise de peinture à cheveux qu’il avait également emmenée dans son sac de sport.

Il avait véritablement tout prévu. Ironiquement, sa vendetta était préparée comme une opération militaire des commandos. Il avait tout prémédité et préparé, dans les moindres détails. Même le fait de se faire tirer dessus par l’aide de camp du premier Général sur sa liste faisait partie intégrante de son plan. Ce n’était ni fortuit, ni improvisé. Sa « résurrection » devait provoquer la peur dans les rangs ennemis. C’était une stratégie qu’il avait apprise en lisant Sun-Tzu, « L’Art de la Guerre », notamment au travers de deux citations qui l’avait fortement marqué et influencé : « Toute guerre est fondée sur la duperie » et « En tuer un pour en terrifier un millier ».

Il se rendit devant le bâtiment d’un pas décidé et sûr de lui, même si quelques gouttes de sueurs coulaient sur son front. Il passa les portiques de sécurité sans soucis grâce à sa carte d’accès et le jeune militaire qui gardait l’une des entrées lui fit même un petit signe de tête pour le saluer. Il avait cru reconnaitre Hector Gonzales, l’homme qui venait nettoyer les couloirs depuis plusieurs années, alors qu’il s’agissait en fait de l’homme qui avait été dessiné par un professionnel du FBI et dont le portrait trônait dans tout le hall d’entrée du Pentagone. Sa duperie avait fonctionné une fois encore. Le Derviche entra dans l’édifice au nez et à la barbe d’une cinquantaine de militaires et d’agents du gouvernement déployés pour le coincer. Il fit quelques pas dans le hall et un nouveau petit sourire de satisfaction se lut sur son visage. Soudain un autre militaire, sans doute un peu plus physionomiste que le premier, le dévisagea et comprit que l’individu portait une moustache postiche.

-Hey vous, arrêtez-vous ! Dit-il en posant la main droite sur son arme et en se mettant en position de vigilance maximum.

Abdul Karim obtempéra. Il savait qu’il était démasqué. Lentement, il descendit la fermeture éclair de la combinaison aux couleurs de son employeur. Il se tourna encore plus lentement vers le militaire qui l’avait reconnu et l’homme distingua des pains de plastique, vraisemblablement du C4, et des fils autour du buste de l’homme à la casquette. Le temps était suspendu, comme figé. Plus personne ne bougeait dans le hall, comme si quelqu’un avait pressé la touche « pause ». Les autres militaires qui étaient à l’entrée et contrôlaient les allées et venues étaient sur le qui vive. Une nouvelle goutte de sueur perla sur le front de l’irakien.

-AMRIYA !!! Se contenta-t-il de hurler à la face des américains, comme pour leur rappeler leur responsabilité dans ce massacre de civils innocents et dans lequel son meilleur ami, père d’une petite fille, avait péri, écrasé par les décombres d’acier et de béton, et suffoquant dans la fumée noirâtre dégagée suite à l’explosion.

Les militaires firent enfin le rapprochement avec le portrait robot. Ils dégainèrent leurs armes et pointèrent l’homme venu d’Irak pour accomplir sa vengeance.

Les agents Mulder et Scully arrivèrent à ce moment là et lorsqu’ils entrèrent dans le hall, on aurait pu entendre une mouche voler tant le silence était pesant et l’atmosphère lourde, véritablement chargée d’une chape de plomb.
Mulder s’approcha tout doucement tandis que Scully resta un peu plus en retrait.

-Karim ? Abdul Karim ? Nous avons parlé avec Farah.

A l’écoute de ce nom, l’irakien se retourna vers l’agent spécial. Mulder tenait son attention et n’avait pas l’intention de la lâcher. Tant que l’homme parlait avec Mulder, il ne penserait pas à appuyer sur le détonateur de sa ceinture-explosive.

-Donya est en sécurité. Farah veut que vous arrêtiez, Karim.

L’irakien avait son doigt sur le détonateur de sa ceinture de kamikaze.

-Pensez à Zoubir. Il vous regarde d’où il est et n’approuve certainement pas votre croisade.

Karim s’énerva.

-Ne parlez pas de cet homme !!! Il est mort à cause de vous. Il était ma seule famille.
-Non c’est faux, répliqua Mulder, vous avez Farah et Donya qui vous aiment. Elles ont besoin de vous. Elles sont votre famille maintenant.

Scully observait la scène. Elle ne connaissait pas les talents de négociateur de son partenaire.

Les militaires présents étaient aussi abasourdis que la scientifique par cet homme et le laissaient faire car il semblait maitriser la situation et savoir exactement ce qu’il faisait. Ils étaient là en soutien mais n’intervenaient pas du tout dans le dialogue entre les deux hommes.

-Si vous mourrez aujourd’hui, elles seront seules une fois de plus, ajouta-t-il. Vous le devez à votre ami. Ne le décevez pas. Ne décevez pas sa femme et sa fille.

A l’écoute de ces paroles, l’homme parut soudain être quelqu’un d’autre. Il n’avait plus du tout la même expression dans les yeux. On aurait dit que les paroles de Mulder l’avaient soulagé, mais ça ne pouvait pas être ça. En tout cas, pas d’une manière aussi inattendue et radicale. A cet instant, avait-il toujours l’intention de se faire exploser avec une partie du Pentagone ? Le profiler-négociateur n’arrivait pas à répondre à cette épineuse question tant son changement d’attitude lui avait paru étrange, soudain et inexplicable. Mais tout à coup et contre toute attente, Abdul Karim s’effondra sur le sol en marbre de l’édifice, appuyant sans le vouloir sur le bouton du détonateur.

Tout le monde craignait l’explosion et se protégea le visage ou se jeta au sol. Mais rien ne se passa. Le temps s’allongea à l’infini comme un élastique. Finalement, la bombe qu’il avait à la ceinture n’explosa pas, pour le plus grand soulagement de tous les gens présents, parmi lesquels les agents Mulder et Scully, aux premières loges de l’événement.

Mulder s’approcha et se pencha vers l’homme inconscient. Pour tout le monde, sa perte de connaissance était due à la chute d’adrénaline qu’il avait subie en comprenant qu’il n’accomplirait pas son geste, mais il en était tout autre.

La responsable de la perte de conscience d’Abdul Karim et du désarmement de sa bombe était basée au complexe militaire de Los Alamos, au Nouveau Mexique, où elle avait été transférée deux semaines plus tôt. Elle avait été mandatée spécialement par le Pentagone pour retrouver et arrêter le responsable de la mort des Généraux McQueen, Washington et Pearce. Karim était demeuré introuvable pour les militaires lancés à ses trousses mais pas pour elle. Mulder et Scully avait informé l’armée des intentions de l’irakien après l’entretien avec Farah. Les militaires avaient alors transmis à la base secrète du Nouveau-Mexique des précisions et des dossiers sur la cible à repérer et arrêter, Search et Destroy comme ils disaient. Des cartes d’Arlington ainsi qu’un classeur contenant des informations sur Amriya et son dossier d’immigration figuraient dans ces dossiers. Parmi toutes les âmes qui vivaient près du Pentagone, elle avait eu beaucoup de mal à trouver l’assassin, jusqu’à ce qu’elle ressente une panique extrême dans le hall du principal bâtiment d’Arlington. Là, elle avait isolé l’homme, désamorcé sa bombe et le fit plonger dans un coma vigile. Tout cela par la seule force de son esprit, en se concentrant de toutes ses forces.

Il s’agissait d’une jeune civile blonde de dix-huit ans nommée Irina Trevelyan, la plus douée de tous les espions psy employés par le gouvernement américain.

Scully s’était, elle aussi, rapprochée du corps de l’homme à présent. Elle surplombait Mulder. L’état du Kamikaze lui paraissait suspect, illogique. Elle ressentit un peu de peine pour lui. Cet homme étendu là, comateux, était certes un assassin, mais aussi une victime collatérale de la guerre. D’habitude, c’était plutôt à son partenaire qu’on prêtait ce genre de réaction empathique. Mulder se retourna vers elle et leurs regards se croisèrent. Il savait pertinemment ce que pensait sa collègue, l’état de l’homme n’était pas normal et elle n’avait aucune idée de la raison de ce bouleversement. Mais des médecins et des militaires firent s’éloigner les agents spéciaux pour examiner le corps.

Le Derviche Auto-Guérisseur fut emmené à l’hôpital militaire de Bethesda dans le Maryland et placé sous très haute surveillance, même si Irina continuait de le maintenir dans le coma. Le lendemain, il avait été transféré dans un autre hôpital, inconnu celui-là.

Mulder et Scully avaient fait des pieds et des mains pour savoir dans quel hôpital il avait était emmené mais à toutes leurs questions, ils n’avaient obtenu qu’une seule et unique réponse, laconique : Sécurité Nationale.

Un homme d’âge mûr et en costume sombre, un de ceux qui était dans le secret des pyramides, lui rendait souvent visite au centre médical militaire d’Atlanta et bien qu’il soit interdit de fumer dans les hôpitaux, lui ne se privait jamais d’allumer une Morley tout en regardant cet homme allongé par le hublot de sa chambre. Et tout en tirant sur sa cigarette, il pensait que les pouvoirs exceptionnels de cet individu pourraient très certainement lui servir un jour prochain pour son Grand Projet.

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