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Le voyage de CGB Spender et Scully

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Le voyage de CGB Spender et Scully Empty Le voyage de CGB Spender et Scully

Message  DuaneB Dim 14 Jan 2018 - 18:55

Catégories: UST, R, Ship - -, X, S,

Les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de Chris Carter et la 1013, nanana...

Lors d'une affaire d'un garçon miraculeusement guéri d'un cancer par des hommes venus d'une boule de lumière, Scully décida d'aller sur les lieux, à Goochland, Virginie. CGB prétexta vouloir aider Scully et lui fit miroiter un remède miracle à toute pathologie si elle consentait à l'accompagner pour un road trip des plus long. La vérité bien moins avouable était que CGB n'avait eu de cesse d'éprouver une passion secrète pour Scully depuis toujours. Il se remémore aujourd'hui ce voyage et les sentiment qu'il avait éprouvés...




Virginie, printemps 2000

Carl avait tout vu. Des présidents mourir, des enfants courir, des agences gouvernementales s’asservir, des identités extraterrestres rougir puis s’assombrir, des velléités littéraires fuir, et des femmes souffrir…  Le fer de lance de sa vie ne fut presque exclusivement que la solitude. Même marié à Cassandra, ses actions, ses morts sur la conscience le faisaient encore plus crouler sous une solitude béante mais nécessaire. L’homme de l’ombre qu’il avait été devait ne pas verser dans la sentimentalité, la romance. Juste une vieille courtoisie de tenue, circonstancielle. En tant que puissant, Carl avait dû arborer sa vie durant une apparence de présidentiable, puisque c’était lui qui finalement tirait les ficelles. Depuis toujours sa ruse ne devait servir que la grande duperie, son Grand Projet. Beaucoup d’hommes dans son entourage, des familles derrière eux. Homme de goût, ses habitudes une fois ancrées ne devaient plus jamais le quitter. Observer, se retourner, ne point sourciller, se déshumaniser pour mieux comprendre, mieux décider, mieux œuvrer, mieux collaborer, mieux reconfigurer le logiciel sociétal et politique, au point d’abandonner le sort de sa famille à son propre dessein.

Lorsqu’en 1992 il vit pour la première fois Dana Scully, il sut que stratégiquement une femme aussi intelligente ne devait pas rester dans la partie trop longtemps. Ou plutôt qu’elle devrait rester, mais sous son contrôle intégral. La veille et collaboration de Scully auprès de Fox Mulder devaient servir de liant entre le FBI et lui. Mais quel fabuleux prétexte par ailleurs pour admirer sa créature désignée, sa victime érudite inconsciente, sa projection d’une vie au féminin réussissant dans la droiture quand lui avait réussi dans le crime. L’un vieux, l’autre jeune.
Très posée, cette femme-là, tout comme lui… La source de vie et de mort. Il avait dû tourner son machin dans tous les sens pour susciter des rencontres. Ses cigarettes résumaient à elles seules ses repentances non dites. Une pour Samantha sacrifiée, une pour Cassandra sacrifiée et torturée, une pour Teena rétroactivement malmenée, une pour Fowlley corrompue puis tuée, une pour son fils presque tué puis torturé, une pour JFK assassiné, une pour Krycek engagé, une pour Bill Mulder trompé puis tué par Krycek, une pour Scully enlevée, une pour Skinner manipulé, une enfin pour X, pour Marita… La liste était aussi longue que sa propre vie.

Aujourd'hui assis à son secrétaire, il se revoit en 2000, assis tout près de Scully, traversant la Virginie pour un voyage rempli de mystères, savourant chaque seconde. Serpent, il avait réussi à attirer sa proie dans son piège. Mais homme, il vibrait discrètement d’un lointain tremblement qu’il n’avait plus ressenti depuis sa jeunesse. Car s’il manipulait Dana depuis sept ans maintenant, il n’avait jamais trouvé l’opportunité de jouir de sa présence en tant que femme consciente, d’accord, sur la défensive mais le suivant malgré elle. La pureté de Dana lui insufflait encore plus le respect, la malice, le charme qu’il ne savait pas qu’elle pourrait lui trouver. Ce voyage-prétexte était un voyage expérimental au fin-fond de lui-même. Il la tenait là comme on cueille une fleur fragile et tordue, qui se meurt de n’avoir pas assez d’air. Comme il le disait: il avait eu sa vie entre les mains. Certes, mais jamais son corps, son écoute, son odeur, son impossibilité de visage, son inqualifiable beauté, son charme maladif, sa dureté de femme moderne pousse-au-crime, ses lèvres qui soufflent le mépris, sa sagesse interne qui brillait en elle, à l’extérieur d’elle, juste à coté d’elle. Comment faire? Rester sournois... Il savait faire. Son grand plaisir immédiat était de la provoquer, la pousser dans ses retranchements, la déstabiliser. Il savait qu’en se montrant mourant, la bonne corde sensible, en jouant sur la curiosité féminine, elle voudrait savoir, comprendre, le cerner… Elle le suivrait. Elle ferait, elle dirait, elle l’espionnerait. Carl était avant tout un maitre en la matière, il savait qu’il gagnerait la partie.

Lors de ce petit goûter chez Marjorie la championne du jardinage, elle avait vu Carl changer au fur et à mesure, se relâcher, s’humaniser, sourire, avoir de l’attention pour l’autre. Il planait chez cette vieille femme une odeur de muffin à la cannelle et d’une vie accomplie, peut-être cachant des malheurs, comme tout un chacun. Dana sentait à nouveau cette étrange connexion qu’elle avait ressentie en tant que victime d’enlèvement et de tests. La cicatrice à la base du cou de Marjorie venait appuyer ce sentiment…
-"Agent Scully, je vous en prie, asseyez-vous. Elle lui fit un signe de la main en lui désignant un divan en velours bleu, accoudoirs larges, coussins aux motifs brodés, point de croix visiblement.
CGB appuya l'invitation de Marjorie d'un sourire confiant et complice envers Scully, comme pour la mettre à l'aise.
La théière bouillait. Ça sentait bon le jardin qui s'invitait à l’intérieur, la lumière qui ricochait sur les visages...
Scully s'assit avec une expression de léger malaise qui était son expression la plus belle.
Furtivement, par en dessous, Carl la regardait avec précaution.
Marjorie revint servir le thé: "-Je sais ce que vous vous dites Agent Scully.
- Comment savez-vous mon nom madame?
- Oh, je crois que vous le savez, ou que vous craignez de le savoir. Disons que nous partageons plus qu'une simple tasse de thé vous et moi.
- Que voulez-vous dire?
- Rien de plus, mademoiselle. Vous êtes si jeune, et moi si vieille ! Mais voyez-vous, je suis au comble de ma vie. Et je veux que vous sachiez que Spender y a contribué.
- De quelle manière?
- Ne croyez pas que cela a été facile, non. Je lui en ai longtemps voulu, mais lorsque j'ai vu les effets de ces expériences sur moi, sur mes proches, alors j'ai compris.
- Je vous l'ai dit Dana, renchérit CGB, nous accomplissons l’œuvre de Dieu, dit-il dans un rire sarcastique caractéristique.
- Pardonnez mon indiscrétion, mais souffriez-vous d'un cancer, reprit Scully ?
- Absolument incurable aux dires des médecins. Et regardez ! J'ai encore gagné l'an dernier le concours local du plus beau jardin ! Si vous considérez que je suis plus que centenaire, vous êtes bien obligée de déduire ce qui s'impose, très chère. Encore un peu de thé ?
- Non, merci. Vous avez donc été enlevée ?
- Marjorie a fait parti des premières vagues d'enlèvements.Et bien que ce fut une source de déchirements, regardez le résultat Dana ! C'est une réponse pour laquelle la science humaine n'a toujours pas su faire face. Nous anticipons, rien de plus !
- En brisant d'autres vies ? Que dire de Mulder ?
- À chaque jour suffit sa peine. Il est important qu'il soit au FBI...
- Vous savez, ma capacité à continuer de vivre tient aussi dans ma capacité de pardonner, Dana. Regardez cette journée, par exemple. N'est-elle pas magnifique !? Sans eux je ne pourrais pas la partager avec vous. Vous devez me croire. C'est un mal pour un bien. Biscuits ?
Scully fronçait légèrement les sourcils mais esquissa péniblement un sourire de sympathie
"Merci", dit-elle en se servant délicatement.

Quant à Carl, elle devina même une bonhomie insoupçonnée, un charme qui s’évaporait de derrière ce visage mutilé de rides. C’était un de ces moments hors du temps, agréables, incongrus, pour le moins dépaysant.
Au fur et à mesure que Marjorie parlait de ses petits enfants, Dana en profitait pour scruter Carl, son raffinement, la façon qu’il avait de servir le thé, de se servir en petits gâteaux. Lui-même le savait, il se savait scruté et jouait la partition avec aisance; tout ce que Dana voulait voir, ou croyait voir, il s’appliquait à le faire, à paraitre agréable. Chaque espoir de femme - pour lui - se muait en ruse d’homme. Ce fut son fonctionnement durant toute sa vie; avec malgré tout la subtilité des grands seigneurs, du gentleman, au croisement d’une aristocratie lointaine et imaginaire… Une sorte de savoir vivre ressortait de lui. Scully ne rompait pas, mais voyait Carl avec d’autres yeux…
À l’issu de cette longue journée au volant, il bouillonnait intérieurement de voir cette femme endormie, côté passager. Elle avait dû en faire craquer des carapaces de protection pour finir par s’endormir à coté de lui… Quelques secondes de silences, le silence après l’extinction du moteur, ce petit air qui sent la voiture, la sensation d’être maitre de la situation…
Une fois arrivés, la nuit tombée, Carl savait tout ce qu’il voulait et ne savait plus rien. Ses gestes mêmes lui étaient étrangers. Ils avaient passé un bon moment de plaisirs simples qui tranchaient radicalement avec leurs destins chaotiques. La compagnie si bienveillante de Marjorie leur avait fait du bien. De l’affection lui montait, le coulis des faibles, pensait-il. Là non. Plus rien. Silence dans le silence. Scully à portée de bras… Cheveux magnétiques, mèches superbes, senteur inhabituelle, veste cache-seins, une peau soignée qui sentait le savoir, la contenance, peut-être même la frustration. Quelque part, ne serait-ce que pour ces deux raisons, bien que vécues différemment, ils avaient des points en commun. Mulder tenait une place dans son cœur, mais une part d’elle-même se fatiguait à repasser derrière sa folle de quête, son ronron complotiste drapé d’une chape de plomb paranoïaque… Avec ce voyage au côté du fumeur, sa soif de liberté déjà formulée et plus ou moins assouvie avec ce jeune divorcé il y avait trois ans, lui ramenait l’envie de risquer, de donner au diable une chance de s’expliquer.

Carl lui replaça une mèche de cheveux; elle ne sentit rien… Le chalet était là, bien debout en pierre avec vue sur le lac. Il prit encore une minute de contemplation, puis deux… il fuma une cigarette en soufflant la fumée par le nez. Il s’amusa sadiquement à souffler un bouffée ou deux sur ses cheveux à elle. Puis il enfila ses gants noirs… Les gants noirs du bandit solitaire qu’il avait toujours été. Là, sa grande force tressaillait, sa salive à ravaler. La gorge lui serrait devant cette femme si puissante d’impuissance, si coupable de le faire chavirer comme jamais… Il lui injecta un tranquillisant puissant qui la maintint endormie pour toute la nuit. Dans son escapade, Carl avait tout prévu: la seringue, le poison, les gants, sa malice en bandoulière, et la carte du malade en fin de vie. Il porta Scully dans ses bras de la voiture jusque dans la chambre à l’étage. Une fois les affaires rentrées dans le chalet, la porte verrouillée, Carl s’assit un instant pour allumer une cigarette face à la cheminée. La cigarette de la mission partiellement accomplie. Celle du désir et du mensonge, celle du mirage du pouvoir.
Elle était là, à l’étage, allongée, abandonnée, offerte, radieuse comme de la soie, caressante d’avance, jeune scientifique calmée, suspendue dans le rêve, livrée aux pulsions antagonistes de sa foi. Par pur plaisir, Carl prit tout son temps; surtout celui de penser à son fils Fox qu’il trahissait encore, et de la pire manière pour Fox. Cette cigarette, il la garda en bouche, laissant trainer des nuages dans la pièce. Il vit sur la table du salon des prospectus touristiques: randonnées pédestres, à vélo, sentiers balisés, horaires et accès aux plages durant la haute saison, circuit en kayak dans les environs… Il les jeta aussitôt en soufflant lentement une bouffée sous le lustre… Son esprit vagabondait entre Diana et Dana. Il avait déjà succombé à la première, à la différence près qu’elle était consentante, mais pour Dana il fallait profiter de ce repos forcé. L’effet ne durerait que huit heures à peine plus.
Il monta lentement les marches. Une fois dans la chambre elle était là, tranquille, les pieds encore chaussés. Il la déchaussa soigneusement, cigarette en bouche, mains gantées, puis la déshabilla avec un grand respect au moins aussi prononcé que son envie de profiter de la situation. Une fois nue, il l’admira. Ses jambes lisses, la fermeté du citron mêlée à la douceur de la crème, un buste aux courbes parfaitement proportionnées, quelques grains de beauté comme autant de signatures divines, fleurs du temps, nénuphars asymétriques… Son regard monta sur ses seins "poireux", tranquilles, bombés, éternels moteurs de compromissions, nichons d’ivoire solitaires, mamelons de l’oubli, tout cela était son spectacle, comment ne pas s’en remplir les pupilles? Toute la précaution de Carl, sa froideur, le surprirent à le contredire dans la partie plus basse de son corps. Il la caressa, sa main flétrie pressa légèrement le sein gauche, puis il caressa son visage, approcha le sien, lui fit un baiser sur le front, la joue, puis il se redressa. Pendant ce temps, il avait retrouvé ses vingt ans… Carl ne put ni ne voulut réprimer une puissante érection, péniblement acquise mais joyeusement retrouvée… Il se vit faire ce que son corps lui exigeait, empiriquement, biologiquement, amoureusement comme un coup soudain dans son cœur. Mais ne voulant en aucune manière se trahir en laissant trop de traces ADN, il se résigna à ne pas aller plus loin. Son malheur étant que prisonnier de son plan, il ne pouvait être prisonnier d’un viol sur la conscience. Pourtant, il n’avait pas retrouvé ses vingt ans depuis fort longtemps, et Dana dormait paisiblement, plongée dans une aventure surement plus douce que ce à quoi son corps était contraint. Il opta finalement pour une solution plus sage et qui elle aussi lui rappela ses vingt ans. Il se masturba à coté d’elle. Son membre flasque et péniblement dur ne devrait jamais rencontrer le corps de Dana Scully. Il humait sa proie en homme soigné, la caressait d'une main en se magnant le vit de l'autre. Elle fit quelques soupirs qui le firent s’inquiéter un instant qu’elle se réveille, mais non. Surement des restes de haine non exprimées. Cette courte interruption empêcha instantanément le maintient de son érection totale. Après quelques tentatives, il finit par se ressaisir, s’avoua vaincu, se leva puis habilla l’agent Scully dans un pyjama de soie rose, à l’image de cette extrême douceur qu’il faillit souiller…
Il se mordait la lèvre inférieure, témoignant une sorte de regret sur son visage. Cet homme qu’il était devenu, sa vie parsemée d’échecs, de renoncements à l’amour, à la famille, il vit tout cela en Scully. Une normalité bienfaitrice, la beauté des familles américaines implantées, à l’ascendance probablement irlandaise… Sa rousseur était inédite, son visage détendu laissait s’évaporer une douce odeur laitière, savonneuse, l’œuvre divine.

L’heure tournait. Il se décida. Il sortit la seringue de son étui après avoir renfilé ses gants. Sa seringue serait un prolongement de sa verge…

Le lendemain matin

Lorsque Scully se réveilla, elle se sentit immédiatement trahie, ne se souvenant plus de ce lit large et confortable, de cette chambre, et encore moins de sa nuisette en soie rose. Après s’être habillée en hâte, elle descendit en trombe l’escalier et confronta Carl dans cette lumière matinale qui sentait le café. Il lui tendit aimablement une tasse de café qu’elle s’empressa de jeter sur le perron pour lui manifester sa colère.

Pour faire amande honorable, Carl lui avait offert une magnifique robe verte foncée, sobre mais brillante, en lui proposant une invitation au restaurant. Très gentleman on vous dit...

Ce soir là, Dana fit ressortir toute sa puissance de totem féminin. Une rutilance aveuglante, presque fiévreuse. Lorsqu’elle s’assit, Carl senti ce même sentiment revenir, même son entre-jambes grossissait légèrement… Il décida de jouer sa dernière carte: celle de l’homme seul. Carl avait la mine d’un homme à l’honnêteté bricolée, une sincérité vraie mais fondue dans une grande mascarade tragique. Mais sa plus grande jouissance était de voir Dana encore à l’écoute, retranchée dans la compassion inexplicable qu’elle lui témoignait par les expressions de son visage. Ces mêmes expressions la trahissaient d’autant plus qu’elles donnaient crédit à la remarque que lui avait faite Carl sur son désir des hommes de pouvoir. Il y avait donc du vrai. Carl avait de fait un ascendant sur elle, ne serait-ce que par son âge, son expérience, sa vision sortie du manichéisme dont Scully était prisonnière. Lorsqu’elle mangeait, la grâce l’entourait. Ses regards répétés et appuyés témoignaient la présence d’un désir enfoui, moins sexuel que paternel sans doute, mais bien là.
Cette femme qui peut-être porterait la vie, une descendance dont elle ne suspecterait surement jamais l’origine avant longtemps...

DuaneB
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