CONCOURS DECEMBRE 2010 - FIC N°2 de Missy

de Missy

Nous sommes le 24 Décembre aujourd’hui.

24 Décembre, réveillon de Noel et je suis seul, comme tous les ans.
Rien d’inhabituel en soi.

Je suis affreusement mélancolique cette année sans trop savoir pourquoi. Il y a quelques jours à peine j’étais en compagnie de mon fils.
Je souris tristement.

Fox Mulder. Mon fils…. Celui de Bill.
Et surtout celui de Teena.

Secouant véhément la tête je me ressers un verre tout en continuant la contemplation du feu devant moi.

C’est peut-être ça la clé, le fait que j’ai fait opéré Mulder.
Je suis à l’origine de cette torture médicale qui, dans un sens, m’a rapproché de lui, moi qui depuis toujours rôde autour de lui avec une certaine distance.

Distance qui se fait bien mince maintenant qu’il sait la Vérité.

Un rire mort m’échappe.
La sacro-sainte Vérité qui lui est *si* chère, je ne suis pas sûr qu’il l’aime tellement celle-là.

Et puis il y a Scully….
Ah Dana Katherine Scully!
Une magnifique femme au tempérament fougueux et à l’apparence contrôlée.

Dire que cette décision de la lui "donner" pour le discréditer est finalement ce qui fera notre perte.
Et pourtant je ne peux m’empêcher de ressentir ce sentiment de fierté. Quel plus beau sort que celui de se faire abattre par sa propre chair ?

Je me demande bien ce qu’ils font en ce moment même. J’ai le sentiment qu’il est avec elle, bien sur *quand* n’est-il pas avec elle !?

J’espère que cette année il n’a pas eu à inventer une histoire de Manoir Hanté pour la convaincre….
Non, cette fois-ci j’ai bien envie de croire qu’il se trouve chez les Scully, je ne sais pas pourquoi mais je voudrai bien qu’il se sente en famille en cette période. Ce qu’il n’a jamais vraiment eu avec les Mulder, et encore moins avec moi.

M’agaçant de mon soudain sentimentalisme je reprends une gorgée, laissant avec un vilain plaisir l’alcool ambré brûler ma gorge.

La solitude je l’a mérite, je l’ai choisi il y a bien longtemps mais il m’arrive parfois de me questionner, sur mes choix, ceux que j’ai fait... et ceux que j’ai laissé de coté.

En rentrant chez moi je me suis arrêté devant le spectacle que tant de couples, d’enfants et de familles offraient.
Je n’arrivais pas à me mettre à leur place, ni là bas et encore moins maintenant, cette affirmation était réconfortante en un sens.
J’ai eu raison de choisir la vie que je mène actuellement.

A croire que cette opération partagée avec Mulder, ce lien, m’a rendu philosophique, je n’ai jamais autant réfléchi à ma situation.
Pas depuis que je l’ai accepté en tout cas.

La grosse horloge sonne les 12 coups de Minuit.
Voilà un Noel de passé, suivant bien d’autres et précédent tous ceux à venir.

Rien ne change. Jamais.

Je regarde le fond de mon verre, vide, et me demande si je dois m’en resservir un autre. Ca ne peut pas me faire de mal mais… ça ne me fera pas de bien non plus.

Finalement je repose mon verre à coté de la carafe, et décide de monter me coucher. Il est encore tôt je sais mais ce 24 Décembre est un jour des plus banal pour moi.

Je constate avec une douce ironie que la décision vient de m’être enlevée. Comme souvent.

Le téléphone vient de sonner.
Bien entendu je sais qui est à l’autre bout du fil.
Le Consortium.

Je n’ai pas envie de décrocher de suite et laisse sonner.
Ils rappelleront, ils rappellent toujours.

Subitement j’ai envie de foutre le camp, de sortir dans les rues glaciales de Washington, peut-être même d’aller lui rendre visite. Ou non.

La sonnerie se fait à nouveau entendre et cette fois-ci je décroche en sachant la réponse.
*Ou non.*

Ma vie appartient au Consortium, c’est aussi simple que cela.
En raccrochant j’ai quand même cette pointe de rébellion en moi.

Avant d’aller à mon rendez-vous je ferai un détour, j’irai chez Mulder.

J’ai un coté paternaliste finalement.
Enfin ne dit-on pas "mieux vaut tard que jamais" ?!