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- Trahison -

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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:21

Titre : Trahison
Auteur : Gat/Ginnain
Classification : R
Résumé : Quand Diana Fowley fait du chantage à Mulder, Scully se sent menacée et trahi par son partenaire.
Disclamer : Diana Fowley ne m'appartient pas et tant mieux!
Note de l'auteur : Une fic qui a commencé sur un coup de tête parce que j'aime les fics avec Fowley qui vient perturber M et S et qui s'est prolongée sur la période de Noël...


TRAHISON


Scully émergea difficilement. Un brouillard l'entourait. Elle ne parvenait pas à ouvrir les yeux en grand. Elle se sentait encore fatiguée, exténuée même. Elle se tourna comme elle put pour regarder son réveil.
5h47. Elle pensait pourtant l'avoir programmé pour 6h. Le bruit retentit de nouveau. Elle se redressa douloureusement quand elle comprit que son téléphone fixe sonnait depuis au moins une bonne minute.

Son dos lui faisait atrocement mal. Comment avait-elle pu manquer autant d'attention la veille alors qu'elle traquait cet horrible agresseur en compagnie de son partenaire? Il lui avait bien dit de ne pas s'éloigner. Elle n'avait pas voulu entendre, une fois de plus et s'était aventurée, seule, à l'étage. Elle ne l'avait pas vu venir. Cette mauviette, car oui, elle le considérait comme une mauviette, l'avait frappée par derrière. Elle s'était écrasée au sol lourdement, avait raté l'arrestation de Henrik, et avait à peine pu adresser deux mots à son partenaire qui était assailli de questions par la police, les journalistes et le FBI. Elle était alors rentrée chez elle. Elle avait attendu son appel mais il devait être épuisé autant qu'elle. Trois semaines qu'ils le traquaient, trois semaines éprouvantes qui s'étaient soldées par l'arrestation de l'agresseur et d'affreuses douleurs dans le dos.

La sonnerie du téléphone la fit sursauter encore une fois. Elle glissa de son lit et enfila ses pantouffles. Manquant de trébucher, elle se rattrapa à la porte de sa chambre avant de pénétrer à tatons dans le salon et de décrocher le téléphone.

"Scully, c'est moi..."

Une once de colère l'envahit aussitôt suivi d'un certain soulagement. Il ne l'avait pas oubliée.

"Mulder, mon réveil n'avait même pas encore sonné" répondit-elle agacée, ne laissant rien paraître de son soulagement.

"Je sais, excuse-moi", répondit-il faiblement. Il détestait la réveiller au beau milieu de la nuit mais il le fallait.

Comme pour se justifier, il ajouta:

"Skinner vient de m'appeler. Il est au bureau. Il ne m'a rien dit de plus. Je crois que c'est urgent."

Elle raccrocha. Pas même une réponse. Il savait qu'elle ne lui en voulait pas mais que c'était ce qu'elle voulait lui faire croire. Dès que Skinner entrait dans la partie, c'était différent. Ce n'était plus lui, Mulder, qui la dérangeait, mais le boulot et il savait que le boulot comptait plus que tout dans la vie monotone de sa partenaire. Il avait l'habitude d'entendre le bip du téléphone retentir sans même qu'elle lui ait répondu quoi que ce soit. Il savait qu'elle le retrouverait au bureau, une heure plus tard, comme d'habitude. Pourtant, il avait senti quelque chose d'inhabituel dans le son de sa voix, comme si elle souffrait de quelque chose qu'il n'arrivait pas à définir. Avait-elle encore mal après le coup qu'elle avait reçu? Après tout, il n'avait pas eu le temps de s'occuper d'elle et de s'en inquiéter. Il n'avait pas dormi, avait passé toute sa nuit au bureau. Quand enfin il était rentré chez lui et s'apprêtait à se mettre au lit, Skinner l'avait appelé, plus énigmatique que jamais. Tout ce qu'il lui avait dit, c'est que cela n'avait rien à voir avec l'enquête qu'ils venaient d'achever. Il avait été très pressant, plutôt froid et paraissait inquiet.

A la salle de bain, Scully enfila un tailleur. Le froid à l'extérieur ne lui donnait guère envie de sortir à 6h du matin pour se retrouver dans un lieu tout aussi froid: le FBI. En ce moment, quelque chose la tourmentait. Elle ne se sentait pas à l'aise là-bas. Son partenaire et elle avait pourtant retrouvé leur sous-sol, leur "chez-eux", elle ne parvenait plus à retrouver ses marques et elle sentait Mulder différent d'auparavant lorsqu'ils n'avaient pas encore été dérangés par ces deux parasites qui avaient pris leur place un certain temps aux affaires non classées et qui avaient saccagé leur travail.


06h58 Batiment Edgar Hoover

Le couloir du 4ème étage du FBI paraissait interminable ce matin à l'agent Scully. Ses talons résonnaient jusqu'au bureau du directeur adjoint Skinner. Mulder attendait impatiemment sa partenaire pour entrer dans le bureau. Adossé au mur dans le couloir, il la vit arriver, la mine fatiguée et endolorie. Des poches se dessinaient sous ses yeux. Il devina qu'elle n'avait pas du dormir plus de 3h cette nuit encore et qu'elle ne rattraperait pas son sommeil de si tôt.

Elle le regarda à peine lorsqu'ils entrèrent dans le bureau. Pas un mot échangé, à peine un regard.

Le directeur adjoint les invita à s'asseoir rapidement. L'air grave, inquiétant, il leur expliqua les raisons de leur présence si tôt ce matin là.
Ils n'avaient qu'eux, eux deux pour résoudre cette affaire, eux deux en qui il pouvait avoir confiance. Il savait que ce serait difficile, que personne ne les aiderait et qu'on leur mettrait des bâtons dans les roues. Une enquête officielle avait été lancée. Le FBI était déjà sur l'affaire depuis un certain temps et elle était secrète. Mulder et Scully n'en avait pas entendu parler. Du moins, c'est ce que Mulder laissa paraître. En effet, il était au courant qu'une équipe du FBI, menée par l'agent Diana Fowley, enquêtait sur ces enfants retrouvés morts mystérieusement dans deux hôpitaux de la ville. Il ne savait pas si Scully en avait entendu parler, ils avaient été tellement occupés par leur propre enquête qu'elle n'avait pas du regarder une seule fois les informations en trois semaines. Il avait entendu dire que la nouvelle avait fait le tour de la ville pourtant, mais que la mort mystérieuse des enfants avait été maquillée et falsifiée par les autorités pour ne pas alerter et effrayer les habitants. Diana ne lui en avait dit que très peu, lui faisant bien comprendre qu'il n'était pas le bienvenu sur cette affaire et qu'il ne devait surtout ne pas en toucher mot à qui que ce soit s'il voulait garder son job aux affaires non classées. Elle l'avait mis à l'écart volontairement, pour le protéger. C'était ce qu'il pensait. Scully n'aurait certainement pas été aussi dupe.

Quelque peu bouleversée par la nouvelle, Scully tenta de se lever mais émit un gémissement de douleur lorsqu'elle se redressa. Son partenaire posa sa main sur son dos fragilisé, mais elle le repoussa, ce qui n'échappa pas à l'oeil attentif de Skinner. Il se demanda si la fatigue y était pour quelque chose. Cependant, il préféra de rien relever et les laissa sortir tous deux.

"Scully, je vais rester au bureau si tu veux, rentre chez toi, tu dois te reposer" déclara-t-il plein d'attention.

"Mulder, ça va aller, j'ai juste mal au dos à cause d'hier. Je m'en remettrai" dit-elle sur un ton las.

Il n'insista pas de peur de la rendre encore plus de mauvaise humeur. Depuis quelques temps, elle ne cessait de le repousser, sans jamais lui expliquer les raisons de son attitude. Elle était froide, il le sentait et avait l'étrange impression que c'était de sa faute.

Il déposa le dossier sur le bureau et se vautra sur sa chaise, les bras croisé derrière sa tête.

"Encore une longue journée qui s'annonce, voire même plusieurs longues journées, Scully. Toi et moi coincés dans ce bureau à parcourir des indices, nous trimballant aux quatre coins de la ville pour découvrir ce que complote le FBI et le gouvernement avec ces morts mystérieuses d'enfants. La routine, Scully!"

Bien tenté. Mais raté. L'atmosphère n'était vraiment pas joyeuse ce matin et elle le lui faisait bien ressentir par son silence de mort. Elle n'avait même pas fait l'effort de poser les yeux sur lui pour lui lancer son death glare habituel. Elle était ressortie de la pièce tel un fantôme qui va et vient à ses activités et était revenue avec deux cafés en main. Elle l'avait déposé assez distraitement sur le bureau, renversant quelques gouttes sur le dossier posé devant son partenaire. C'en était trop.

"Je peux savoir ce que je t'ai fait, Scully?" lança Mulder en se tenant droit sur sa chaise. Ses bras posés sur le bureau, les mains croisées, il avait l'attitude de l'homme prêt à affronter la colère d'une collègue de travail qui venait de passer une mauvaise nuit. Sauf que dans ce cas, il ne se doutait vraiment pas de l'origine de l'animosité qui envahissait sa partenaire à cet instant.

Elle ne répondit rien. Elle prit ses affaires, renfila sa veste et sortit en tournant les talons.


_____________________________________________________________

TBC


Dernière édition par Gat le Lun 27 Avr 2009 - 21:52, édité 1 fois
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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:22

Lorsqu'elle ressortit de l'hôpital, elle en était toujours à son point de départ. Elle était dépitée de n'avoir rien appris, éreintée et souffrait toujours de son dos. Rien n'y ferait, cette journée était vraiment à marquer en noir. Rien ne viendrait l'éclaicir.

Mulder avait enchaîné coup de téléphone sur coup de téléphone. Il était resté au bureau. Skinner avait éguisé sa curiosité le matin, mais son enthousiasme était vite retombé après avoir été abandonné par sa partenaire. Il avait tenté de la joindre sur son portable entre deux coups de fil qu'il pensait feraient avancer l'enquête. Ni l'un ni l'autre n'avait aboutit.

La porte claqua. Il jeta son blouson sur le canapé et s'y vautra de tout son long. Décidément, ce n'était pas sa journée. Il ne parvenait pas à y voir clair.

Elle s'en voulait. Et si ce n'était rien? Et si ce n'était que pour le travail? Elle n'arrivait pourtant pas à s'en convaincre. Il faudrait qu'elle lui parle. Elle ne supporterait pas de lui en vouloir sans raison valable. Et si elle avait raison, alors sa colère serait justifiée. Ce soir, c'était décidé, elle l'appellerait pour avoir des explications.

Mulder s'était assoupi depuis quelques minutes lorsqu'on frappa à sa porte.

"Diana? Que fais-tu ici?" demanda-t-il, étonné de voir son ancienne partenaire au pas de sa porte. "Je croyais qu'on ne devait plus se voir, que je te gênais dans ton travail?"

"Ecoute, Fox, j'ai quelque chose à te dire. C'est important. Si tu me laisses entrer, je... " hésita-t-elle.

"Entre".

Il désigna son appartement pour qu'elle en franchisse le seuil.

Elle resta debout près du canapé, songeuse. Il s'avança, méfiant. Qu'est-ce que cette femme lui voulait-elle encore? Elle ne voulait pas de lui dans l'enquête sur laquelle on venait de les mettre, Scully et lui, le matin-même. Il était au courant parce que Diana le lui avait dit mais elle lui avait bien rappelé qu'il ne devait rien dévoiler, sous peine d'être expulsé du bureau. A quoi jouait-elle? Venait-elle lui apporter des informations sur ces morts mystérieuses?

Comme si elle lisait dans ses pensées, elle lui répondit:

"Fox... Je ne suis pas venue ici pour t'apporter des informations sur l'affaire. Je ne peux rien te dire de plus que tu ne sais déjà. Ca te mettrait en danger, toi ainsi que l'agent Scully. Je suis venue ici pour te parler, te parler sérieusement... de nous..."

Elle avait parlé lentement, le regardant droit dans les yeux. Elle avait vu qu'il avait pali. Assis sur le canapé, il venait d'entendre tout ce qu'il redoutait depuis que Diana Fowley avait ressurgi dans sa vie. Il n'osait la regarder. Il avait peur qu'elle lise en lui des choses qu'il ne voulait en aucun cas révéler, ni à elle, ni à Scully.

"Ce n'est pas une demande en mariage, Fox. C'est une simple discussion que je souhaiterais. J'arrive à un point où j'ai besoin de réponses".

Aucun son ne sortit de sa bouche. Le mot "demande en mariage" l'avait fait frissonné et lui avait fait peur, mais elle s'était rattrapée et elle avait l'air sincère. Mulder ne savait plus que penser. Après tout, si elle voulait discuter. Il en avait besoin également, ne serait-ce que pour avoir les idées plus claires. C'est ce qu'il espérait en tout cas.

Pour toute réponse, elle le vit lever les yeux vers elle. Elle prit cela pour un oui.

Elle était partie en lui disant qu'elle préférait ne pas rester ici chez lui. Ils étaient peut-être surveillés. Elle voulait lui parler dans un endroit public, où personne ne penserait à les trouver et les déranger.

Il avait failli appeler Scully, attrapant son téléphone, prêt à composer son numéro. Que lui dirait-il? Elle ne décrocherait sûrement pas en voyant son numéro s'afficher sur l'écran de son portable et puis, à quoi cela servirait? Allait-il lui déballer ses sentiments au téléphone? Lui avouerait-il que Diana Fowley avait des idées derrière la tête et qu'elle l'avait invité ce soir? S'il souhaitait la mort de Scully, il l'aurait fait. Il était persuadé que ca aurait marché.
Il reposa le téléphone, enfila un sweat et son blouson, puis sortit.

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TBC
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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:23

Scully faisait les cent pas dans son appartement. Elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre. De la neige! Il ne manquait plus que ça! Elle s'arrêta pour réfléchir quelques instants. Immobile, telle une statue figée par quelque sculpteur, elle bouillonait cependant à l'intérieur, prête à fendre la pierre qui la retenait prisonnière.

Puis, elle secoua la tête. Comment pouvait-elle être aussi incapable? Se laisser anéantir par des sentiments qu'elle ne contrôlait plus. Elle détestait ça.

Elle jeta un oeil sur son portable. Elle s'était jurée de l'appeler. Elle le laissa là, posée sur son bureau.

La porte claqua derrière elle. Dans le couloir, elle vérifia l'adresse qu'elle venait de noter sur un calepin, la rangea dans son sac et pressa le bouton de l'ascenceur.
Après tout, elle pouvait très bien se débrouiller seule.

La voiture ralentit devant l'entrepôt. A l'hôpital cet après-midi là, une infirmière certainement pas au courant de ce qui se tramait derrière son dos ainsi que derrière celui de tout le personnel de l'hôpital, avait pu donner quelques informations à Scully. Ne pouvant pénétrer la morgue sans autorisation, elle avait choisi une autre piste. Peut-être ne mènerait-elle à rien, mais il fallait tenter. Parmi les quelques notes qu'elle avait pu prendre au cours de sa conversation avec l'infirmière, elle avait retenu le nom de l'entrepôt d'où avait été fournies les fleurs pour l'enterrement des jeunes enfants. Scully cherchait à remonter quelques pistes. Peut-être en apprendrait-elle davantage. De toute façon, c'était la seule et unique piste qu'elle avait. Le gouvernement cherchait-il à couvrir jusque dans les moindres détails ces morts mystérieuses? Etait-il allé jusqu'à choisir la société qui enverrait les fleurs pour l'enterrement des enfants?

L'endroit était sordide. Scully gara sa voiture un peu à l'écart et vérifia l'adresse. Elle s'approcha du bâtiment sinistre. Comment pouvait-on faire pousser des fleurs dans un lieu pareil? se demanda-t-elle. Elle observa les alentours. Quelques ruelles pas très accueillantes, des entrepôts à l'apparence désafectée, des vitres brisées. Elle parvint à grimper sur un tas de bois sur un des côtés du bâtiment. La vitre était sale et recouverte d'une peinture noire. Elle tenta de l'ouvrir légèrement mais la fenêtre grinça faisant résonner le bruit dans la pièce déserte et poussiéreuse qui se trouvait de l'autre côté du mur.

Scully se baissa lorsqu'elle crut apercevoir une ombre se déplacer à l'intérieur du bâtiment. Elle voyait mal mais avait cru distinguer une autre pièce, dans laquelle se trouvait d'étranges bacs remplis d'eau ou de liquide. L'obscurité ne lui avait pas permis d'en voir davantage.

Elle sauta du tas de bois, son dos lui fit pousser un bref gémissement de douleur.
Son arme à la main, elle retrouva sa voiture. Un étrange impression la parcourut lorsqu'elle ouvrit sa portière. L'impression que sa petite escapade à l'entrepôt n'avait pas échappé à tout le monde. Assise au volant, elle jeta un coup d'oeil dans son rétroviseur arrière, s'assurant que personne ne s'était introduit dans sa voiture. Ca n'aurait pas été la première fois. Maintenant, elle se méfiait de tout.

Elle rentra chez elle, mal à l'aise et troublée. L'impression qu'elle avait eu en quittant cet endroit sordide lui collait toujours à la peau. Elle posa son manteau, déposa son arme sur son bureau et jeta un coup d'oeil à la fenêtre, comme elle l'avait fait une heure auparavant. La neige tombait toujours, faiblement. Elle commençait à tenir sur le trottoir et dans les jardins. La rue était éclairée faiblement. Les nuages empêchaient l'éclat de la lune de percer et d'illuminer sa rue, qui lui semblait tellement plus vivante d'habitude. Aucune mouvement de vie à l'extérieur si ce n'était les flocons de neige qui venaient s'écraser sur le bitûme et sur les fenêtres. La ville semblait déserte, figée elle aussi par le froid et la nuit.

Au loin, Scully aperçut une voiture sombre qui roulait au ralenti non loin de son immeuble. Elle crut un instant que la voiture s'était arrêtée. Elle recula légèrement, inquiète à l'idée que l'impression qu'elle avait d'avoir été observée tout le temps où elle était sortie de chez elle ne soit vraie. Lorsqu'elle pencha à nouveau la tête pour observer la voiture, celle-ci avait disparu.

23h58. Il était tard, mais elle avait trop peur pour rester seule chez elle. Qu'allait-il lui répondre? Il l'enverrait peut-être balader, comme elle l'avait fait avec lui ce matin au bureau. Elle n'aurait jamais du lui en vouloir autant. A présent, elle avait besoin de lui. Elle n'avait pas voulu lui répondre lorsqu'il avait tenté de la joindre cet après-midi et elle s'en voulait. Pourquoi ne l'écoutait-elle jamais?

Elle laissa sonner une fois, deux fois, trois fois... Personne ne décrocha. Elle réessaya une nouvelle fois. Rien. Elle avait vraiment peur. Peur d'avoir commis une erreur ce soir et peur d'avoir perdu son partenaire.

A la troisième fois, il décrocha. Avant qu'il ne lui réponde, elle entendit le son de sa voix. Il s'adressait à quelqu'un d'autre:

"Attends, il faut que je réponde, j'en ai pour 2 minutes".

Deux minutes, c'était tout ce qu'il lui accorderait ce soir. Elle fut blessée et secouée. Mais la douleur la transperça lorsqu'elle entendit l'autre voix au bout du fil.

"D'accord, je vais demander l'addition" répondit Diana.

Alors, c'était donc ça. Elle ne s'était pas trompée l'autre soir lorsque derrière sa porte, elle avait entendu Mulder parler à Diana Fowley. Un instant, elle avait cru rêver, mais c'était bien elle, elle en était persuadée et ce soir encore, elle était là, avec lui. Que lui voulait-elle? L'addition? Elle percuta. Un dîner. Au restaurant.

Ses lèvres se mirent à trembler. Elle éloigna le téléphone de son oreille et le garda quelques secondes dans la main. Une larme dégringola et vint s'écraser sur l'écran.

"Allo? Allo? Scully? Tu m'entends? Scully?"

Elle n'avait pas raccroché, il savait qu'elle était toujours là. Au fond de lui, il maudissait Diana d'avoir prononcé ces mots. Mulder savait que Scully avait entendu. Elle ne le lui pardonnerait pas. Il raccrocha.
Lorsque Diana revint s'asseoir à table, il la regarda. Il était prêt à s'en aller, à fuir cette table qu'il maudissait plus que tout ce soir. Son amie avait besoin de lui. Au lieu de ça, il restait là, paralysé, envoûté par le charme maléfique de son ancienne partenaire à qui il venait de promettre de réessayer quelque chose, quelque chose à deux. Il avait promis cela sous le coup de la colère. Scully lui avait fait du mal. Il avait l'impression de la perdre. Toute sa vie était en train de lui glisser entre les doigts.
Diana posa délicatement sa main sur celle de celui qu'elle attendait depuis longtemps. Enfin, elle le possédait.

Scully éteignit sa lumière. Debout dans son salon, elle n'osait plus regarder les différents objets qui se trouvaient autour d'elle. Hantée par ses sentiments, sa jalousie, elle pleurait en silence. Des images qu'elle détestait tournoyaient dans sa tête. Rien ni personne ne pouvait les effacer, les empêcher de nuir. Elle s'accroupit contre un des murs de son salon, prit sa tête dans ses mains et resta là plusieurs longues minutes.

De l'entrée, il ne distingua d'abord pas la silhouette dans la pénombre. Lorsqu'il l'aperçut enfin, elle n'avait pas bougé. Il poussa la porte le plus discrètement possible.

Le coeur de Scully s'arrêta net lorsqu'elle perçut l'ombre dans son entrée. Elle était trop loin, elle ne parviendrait pas à atteindre son arme.

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A suivre!!!!!!
Gat
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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:24

Elle resta pétrifiée. A peine eut-elle le temps de se relever.

L'ombre prit alors forme et elle distingua son partenaire dans l'obscurité de l'entrée. Ses jambes se mirent à flagoler. Elle vacilla contre le mur de son salon. Il s'approcha pour la soutenir.
Il lui avait fait peur, extrêmement peur et il s'en voulait. Il l'aida à s'asseoir sur le canapé.

"Je ne voulais pas te faire peur, Scully" murmura-t-il pour s'excuser.

Elle lui adressa un regard embué de larmes. Il comprit que ce n'était pas à cause de cela qu'elle pleurait. Tout allait mal entre eux depuis quelques temps. Ils ne se parlaient plus. Elle ne lui parlait plus et il ne lui disait pas tout parce qu'il savait que àa la blesserait.

Pour ne pas entrer tout de suite dans le vif du sujet, il la questionna à propos de son coup de fil. Elle lui expliqua tout, du début de l'enquête à son retour chez elle en passant par sa virée nocture à l'entrepôt désaffecté.

"Tu n'aurais pas du y aller seule. Tu aurais du m'appeler", lui reprocha-t-il.

Elle leva vivement les yeux vers lui. Il prit conscience de ce qu'il venait de dire. L'appeler. Elle l'avait fait. Mais il n'avait pas été là pour elle.

"Je suis désolée Scully. Je ne sais pas quoi te dire d'autres. Ma vie est... quelque peu bouleversée depuis..."

Il n'acheva pas sa phrase. Cela ne ferait qu'accroître sa peine.

"Je ne veux pas que tu restes seule chez toi, Scully. Prends tes affaires et je t'emmène", ajouta-t-il sur un ton autoritaire.

Il se leva du canapé mais elle ne bougea pas.

"Je préfère rester ici si tu veux bien, Mulder. Je ne veux pas te déranger ni interférer dans... dans... ta vie". Elle se retenait pour ne pas pleurer.

"Tu ne me déranges jamais Scully", fit-il sur un ton presque offusqué.

"Pourtant c'est l'impression que j'ai, alors je te prierai de bien vouloir me laisser seule. Je n'ai ni la force ni l'envie de venir passer la nuit chez toi, Mulder".

Il prit ça en pleine figure. Il avait besoin de parler à son amie, mais elle le rejetait ce soir. Elle ne l'avait jamais fait auparavant.
Il se dirigea vers la porte, se retourna un instant espérant qu'elle le retiendrait. Elle n'avait pas bougé.

La porte se referma derrière lui.


7h30 - Sous-sol du FBI

Mulder n'était pas dans le bureau lorsqu'elle y entra. Elle posa son sac et accrocha son manteau. Elle se demanda s'il avait eu une panne de réveil ou bien s'il avait eu de la compagnie cette nuit et qu'il avait préféré tarder ce matin. Elle redoutait davantage cette dernière hypothèse. Mais elle ne souhaitait pas y penser.

Ce n'est qu'en s'approchant du bureau qu'elle découvrit que Mulder était en réalité déjà arrivé. Une tasse de café froid était posé sur une pile de dossiers ouverts. Elle y jeta un coup d'oeil.

"Enfants morts dans des hôpitaux de la ville. Le FBI enquête".

La porte s'ouvrit en grand. Elle se recula, surprise, comme prise en faute.

"Le FBI nous retire l'affaire. Ils disent qu'ils s'en sortent très bien sans nous. Skinner vient de me convoquer dans son bureau. Il dit que c'est trop dangereux, nous devons arrêter nos recherches".

"Mais..."

"C'est un ordre, Scully. Skinner m'a bien prévenu. C'est lui-même qui nous fera révoquer si nous n'arrêtons pas tout de suite", s'exclama Mulder sur un ton froid et menaçant.

Tout arrêter. Maintenant, alors qu'elle était sur le point de découvrir quelque chose la veille au soir. Cet entrepôt cachait quelque chose, elle le savait.

"Scully, rentre chez toi. Je pense que j'arriverai à gérer seul aujourd'hui."

"Il n'en est pas question. C'est aussi mon bureau et j'ai besoin de travailler." répondit-elle séchement.

Il laissa passer quelques secondes. Elle s'était assise dans l'autre pièce, à l'écart. Il savait bien qu'elle l'évitait, qu'elle voulait éviter cette conversation qu'ils seraient pourtant forcés d'avoir un jour ou l'autre.

"Ecoute, Scully..."

Elle ne le coupa pas, il se lança:

"Je... Je préfère te dire tout de suite qu'hier soir, je suis sorti avec Diana".

Il ne la regardait pas, il fixait son bureau. C'est alors qu'elle se leva pour le rejoindre. Son coeur battait à tout rompre. Elle était terrifiée à l'idée d'entendre Mulder dire ce qu'elle redoutait plus que tout. Mais elle prit son courage à deux mains et se dressa face à lui. Il ne pouvait plus reculer, elle attendait des explications. Il avoua, tel un criminel:

"Cela fait plusieurs semaines que nous travaillons sur la mort de ces enfants avec Diana, Scully. Skinner n'était pas au courant. C'est Diana qui est venue réclamer mon aide. Elle pensait que mon expérience serait bénéfique pour son enquête."

Elle le fixait, les bras croisés, attendant le moment tant redouté. Elle ne savait pas si ses idées étaient fondées, si son imagination et sa jalousie étaient plus fortes.

"Quoi qu'il en soit, hier, tu m'as repoussé Scully".

Elle sentit l'air qui commençait à lui manquer. La fin de ce dialogue aurait des retombées sur la propre vie, elle le savait. Elle sentait son sang frapper sa poitrine.

Voyant Scully pâlir à mesure qu'il parlait, Mulder se leva et s'approcha de sa partenaire. Droit devant elle, il posa ses mains sur ses épaules.

"Je t'en prie, Scully, dis-moi que j'ai fait une erreur", la supplia-t-il.

Les larmes lui montèrent aux yeux. Ses oreilles se mirent à bourdonner, ses genoux à trembler. Elle échappa à l'étreinte de son ami et s'enfuit en courant.

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TBC
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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:28

Mulder resta là, seul dans son bureau, une fois de plus, une fois de trop. Il la perdait de plus en plus chaque fois qu'ils se voyaient. La situation lui paraissait désespérée. Scully ne reviendrait pas et pourtant il gardait encore un peu d'espoir. Ils se demandaient ce qui pouvait être pire que la situation dans laquelle il se trouvait. Si seulement elle pouvait comprendre,
comprendre pourquoi il l'avait fait et ce qu'il ressentait vraiment. Il tourna trois fois dans le bureau, ne sachant que faire, errant telle une âme en peine. Comment le lui dire?

Skinner, il fallait qu'il trouve Skinner. Lui seul pourrait l'aider. Il avait toujours eu de l'affection pour Scully, Mulder le savait, même s'il n'en avait jamais parlé, sauf à Scully en plaisantant de temps à autre.

Le temps lui manquait, il devait la retenir par n'importe quel moyen. Il ne prit pas la peine d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur, grimpa les marches des escaliers de secours quatre à quatre, atterrit
devant le bureau de Skinner. Pas de secrétaire, tanpis, Skinner ne lui en voudrait pas. Il entra sans frapper.

Mulder découvrit sa partenaire, assise face au bureau de leur directeur adjoint. Des larmes roulaient sur ses joues. Elle leva les yeux vers l'intrus qui venait de pénétrer dans la pièce. Mulder. L'origine de toutes ses souffrances. Elle baissa la tête tandis que Skinner interrogeait son agent du
regard. Mal à l'aise et pris de panique, il tourna les talons et ferma la porte derrière lui. Le choc avait été
trop violent. Il s'attendait à tout sauf à cela. Scully était allée se confier à Skinner. Qu'avait-elle raconté? Non seulement il supportait mal d'admettre que Scully se confie à un autre que lui, encore moins qu'elle se confie à Skinner mais en plus, il doutait, il avait peur que tout cela ait des
répercutions, sur lui, sur elle, sur Diana aussi. Après tout, c'était de sa faute à lui, pas de la leur. C'est lui qui s'était laissé entraîner.

Il sortit dans le couloir, marchant lentement vers l'ascenseur, ne jetant pas un regard vers ses collègues qui lui adressaient des « salut Mulder » pour paraître aimables, et disparut.

Scully séchaient ses larmes, désolée d'infliger à son directeur mais aussi son ami sa peine et ses affaires personnelles.

« Etes vous certaine de vouloir être mutée agent Scully? » demanda-t-il inquiet. Il lui laissait encore une chance de se rétracter avant de commettre, pensait-il, l'erreur de sa vie. Il savait que sans Mulder elle ne tiendrait pas le coup et lui sans elle, encore moins. Il ne savait pas exactement ce qui se tramait
entre Mulder et Diana mais une chose était certaine pour lui, il ne laisserait pas la jeune femme qui se trouvait en face de lui à cet instant dans l'état où Mulder l'avait mise. Il fallait qu'il trouve une solution et il la trouverait.

Scully ne répondit pas à sa question. Il lui laissa le temps de réfléchir. Il voudrait une réponse le
lendemain, sachant que d'ici là, il aurait peut-être trouvé une issue pour ses deux agents.

Avant qu'elle ne franchisse le seuil du bureau, Skinner se leva maladroitement. Il s'approcha de Scully de quelques pas, sans oser franchir des distances trop intimes. Elle le regarda avec son regard vide et embué.

« Je pense que vous devriez lui laisser une chance de s'expliquer », lacha-t-il, réellement inquiet du sort de son agent.

Lorsque l'obscurité eut pénétré tout l'appartement de Scully, la jeune femme s'allongea sur son canapé.
Elle n'avait même pas la force de dormir correctement cette nuit-là. L'orage avait laissé place à la neige
et au brouillard. Le dehors était inquiétant et hostile, comme tout ce qui l'entourait actuellement. Plus rien ni personne ne pouvait la protéger. Elle se détestait d'autant plus qu'elle avait ces pensées en tête depuis
plusieurs jours. Inlassablement, elle se répétait et lui faisait comprendre que sa vie ne pouvait plus en rester là. Mulder et elle, seuls, le monde était parfait. Ils vivaient leur petite vie tranquillement chacun de leur côté, partageait la même passion pour leur travail, se donnaient corps et âme pour leurs enquêtes, pour leur quête à tous les deux, sans jamais poser de questions, sans jamais s'interrompre. Scully avait perdu tous ses amis, une partie de sa famille. L'autre ne lui adressait pour ainsi dire presque plus la parole et pourtant, elle était heureuse, heureuse de partager sa vie solitaire avec un être tout aussi solitaire qu'elle l'était.

Le passé fait toujours mal lorsqu'il ressurgit, c'est ce dont elle était en train de faire l'expérience. Sur ces
pensées, le sommeil la gagna finalement, après de longues, très longues heures de torture.

Mulder traversa le carrefour avant de prendre la petite ruelle sur sa droite. Il voulait éviter les avenues encombrées par les voitures, les taxis et les camions, pour ne pas risquer un accident. Quoi qu'à cet instant, cela ne semblait plus lui faire ni chaud ni froid. Par reflex, il freina devant un chat qui
traversa l'allée soudainement. Il cala. Lorsqu'il tenta de remettre le contact, la voiture toussa, bondit en avant de quelques centimètres et ce fut à nouveau le calme plat.

« Eh merde!!! Il ne manquait plus que ça!!! », grogna-t-il. Il sortit de sa voiture, ouvrit le capot. Le froid
gelait ses doigts presque instantanément. Son moteur fumait tant qu'il pouvait. Il sortit son téléphone de sa poche et composa un numéro.

« Allo? Fox? ... Il est 1h du matin! ... D'accord. J'arrive », répondit la voix à l'autre bout.

Trente minutes plus tard, une voiture grise se gara à quelques mètres de la sienne. Mulder s'avança vers elle, ouvrit la portière côté passager et s'engouffra à l'intérieur. La chaleur l'envahit. Il se sentit revivre.

« Merci, Diana. »

TBC
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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:32

Il l'invita à entrer chez lui. Il savait qu'il faisait encore une énorme erreur. Donner des possibilités à cette femme était la pire chose qu'il pouvait faire en dehors de
faire du mal à Scully. Elle ne le laisserait pas s'échapper. Elle le tenait comme un chien en laisse. Mais il ne voulait pas la laisser rentrer seule à 2h du matin avec toute cette neige, il ne souhaitait pas, même si c'était elle, avoir un mort sur la conscience.

Comment lui dire qu'il l'invitait mais qu'elle n'était pas la bienvenue? Elle n'accepterait jamais qu'il dorme sur le canapé. Leur accord ne tiendrait plus. Il ne devait pas lâcher maintenant.

6h45 Batiment du FBI

Mulder s'assit à son bureau. Il observa quelques instants les murs qui l'entouraient. Son poster tronait au milieu de tout le reste. Il en était fier et pourtant, avait-il vraiment la signification
qu'il méritait? Ce en quoi il croyait en vallait-il la peine? N'y avait-il pas d'autres choses en lesquelles il aurait pu croire? Il ne parvenait toujours pas à l'envisager. Il devait savoir, il devait trouver une réponse pour sa soeur. Il le devait pour elle, pour Samantha.

Scully entra dans le bureau du sous-sol une heure trente plus tard. Sans lui jeter un seul coup d'oeil, elle déposa son manteau, garda son sac à la main et se réfugia dans le seul endroit du
bureau où elle semblait se sentir chez elle en ce moment, la pièce adjacente, là où elle se trouverait le
plus loin possible de son partenaire. Ex partenaire? Sa décision n'était toujours pas prise. Pour la prendre, elle attendait une réponse.

Le silence qui s'était installé dans la pièce aurait fait froid dans le dos même au plus passionné de
films d'angoisse. La tension était palpable à mille lieues autour. Le FBI tout entier semblait comme paralysé par cette atmosphère. Les rares personnes qui descendaient au sous-sol pour apporter ou chercher quelque chose en ressortaient aussi livides que si elles avaient vu un extra-terrestre. Même cela leur aurait fait moins peur. Mulder était sec, froid, parfois muet. Scully semblait avoir perdu toute sa beauté, toute sa classe admirée par tant d'hommes au bureau. Son teint pâle et ses cernes se reportaient sur toute sa personne. Un vrai glaçon, pire que d'habitude, pensa la secrétaire de Skinner en sortant du bureau des deux agents.

Mulder tenta bien de jeter quelques coups d'oeil en direction de son amie. Mais son mutisme lui rendait la tâche impossible.

Tandis qu'il rangeait des dossiers classés dans les tiroirs, une silhouète féminine, que Scully reconnut comme le diable, entra, le pas assuré. Elle lacha ses rapports d'autopsie, qu'elle n'avait d'ailleurs pas réussis à lire attentivement et observa. Son estomac se noua. Elle se retint de se lever pour aller lui dire ce qu'elle pensait. Elle se sentait agressive, plus qu'elle ne l'avait jamais été envers quelqu'un.

Diana Fowley s'avança vers Mulder qui ne l'avait toujours pas entendue. Il se retourna enfin, les bras chargés de nouveaux dossiers qu'il venait de ressortir des archives.

« Oh! Bon, bonjour... Comment vas-tu? »

« Fox, tu oublies qu'on s'est quitté il y a à peine deux heures de cela? Je venais t'apporter les informations que tu m'as demandées hier soir, sur la mort de ces enfants. Je ne peux t'en donner davantage. Tu connais ma position, tu as entendu les ordres de Skinner et du Bureau. Je ne devrais même pas être ici pour t'aider. »

« Alors pourquoi tu es venue? », lacha-t-il sur un ton si naturel qu'elle recula.

« Je te demande pardon? Tu sembles oublier notre accord, mais aussi ce qui s'est passé hier soir, Fox. Ne joue pas avec moi. Tu sais de quoi je suis capable. »

Il ne le savait que trop bien. Sachant éperdument que Scully observait la scène, il insista, afin de prouver à sa partenaire qu'elle le manipulait, qu'il n'avait pas d'autres choix que de lui obéir. Il fit dire à Diana ce dont Scully avait besoin pour comprendre la situation. Sa soeur.

Elle commençait à comprendre mais elle le trouvait plus lâche que jamais. Que pouvait-elle donc bien lui avoir promis pour qu'il la laisse détruire sa vie à ce point? Pour qu'il risque de perdre sa confiance à elle?

Elle lui en voulait trop pour se mêler de leurs histoires mais pas assez pour la laisser l'humilier ainsi. Elle se leva d'un bond.

Diana aperçut Scully dans l'autre pièce. Surprise, irritée, jalouse, elle se colla à Mulder juste le temps d'écraser ses lèvres sur les siennes presque violemment pour marquer son territoire. Il ne bougea pas, paralysé par ce qu'elle était en train de faire.

Diana tourna les talons, jetant un regard satisfait vers Scully.

« A ce soir, Fox », murmura-t-elle sur un ton sulfureux.

Il resta planté là. Il savait que Scully avait compris, sinon elle ne se serait pas levée. Mais il savait aussi qu'elle ne le lui pardonnerait jamais.

A ce moment-là, Skinner pénétra dans le bureau. Il chercha Scully mais ne trouva que Mulder, debout, les bras balants, interloqué par la venue d'une nouvelle personne. Il sembla à Skinner que l'homme en face de lui venait de prendre un coup de massue sur la tête.

La voix de Scully raisonna dans la pièce silencieuse.

« Ma décision est prise, Monsieur. »

La phrase ne fit qu'un tour dans la tête du directeur adjoint, perdant davantage Mulder dans les ténèbres.
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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:34

Scully accompagna Skinner hors de la pièce.

Mulder l'avait trahie. Elle n'aurait jamais pensé cela de lui. En 5 ans d'amitié et de confiance, il avait suffit qu'elle ressurgisse pour ruiner sa vie tout entière. Les 5 ans qu'ils venaient de passer ensemble étaient réduites à néant. Etre mutée, s'éloigner de Mulder lui paraissait être la meilleure solution.

Dans l'ascenceur, Skinner, tendu, se tourna vers Scully. Il observa le visage de ce petit bout de femme qu'il admirait tant. Il souhaitait tant pouvoir l'aider. Il détestait la situation dans laquelle il se trouvait. Etre leur directeur à tous les deux était vraiment une position difficile à assumer. Il aurait aimé parfois être là en tant qu'ami, mais aujourd'hui, il allait peut-être pouvoir être davantage utile qu'un simple ami.

« Ecoutez, Scully, je ne suis pas descendu ce matin pour vous demandez quelle est votre décision. J'ai peut-être trouvé une solution pour vous aider. »

« Ca m'est égal », répondit-il elle dans le vague.

« Vous savez bien que non. Vous ne pouvez pas abandonner maintenant. Mulder a besoin de vous. D'après ce que vous me dites, il est dans une posture des plus délicates. Nous savons tous qu'il est capable de se laisser fourvoyer pour sa quête. Ca ne finira certainement jamais. Mais c'est pour cela que nous l'aimons tous, même si nous le trouvons parfois insupportable. Vous êtes la seule qui ait jamais réussi à rester à ses côtés. Vous avez fait de son travail le vôtre. Ne le lachez pas. Il ne s'en remettrait pas », expliqua-t-il sur un ton à la fois autoritaire et rassurant.

« Mais Diana est là, Monsieur... »

« Diana ne sera pas là éternellement. »

Ce fut la seule chose qu'il ajouta. Les portes de l'ascenceur s'ouvrirent pour laisser place au couloir bondé d'agents. Il était 8h30 du matin, les bureaux commençaient à se remplir les uns après les autres. Le FBI prenait une tout autre apparence aux yeux de la jeune agent. Comment allait-elle vivre sans cela? Aurait-elle la force de traverser un nouveau couloir plein d'hommes qui la détailleraient de la tête aux pieds sans l'espoir de trouver au bout du chemin l'homme qui la respectait le plus au monde, avant aujourd'hui?

Skinner lui demanda d'attendre dans le couloir justement. Il devait vérifier quelque chose avant de la faire entrer. Les regards interrogateurs ou provocateurs qui la gênaient d'ordinaire la laissaient indifférente désormais. Ces mêmes gens qui passaient et repassaient inlassablement chaque jour, chaque semaine, chaque mois, disparaitraient bientôt de son univers et elle n'en était pas mécontente. Ils trouveraient bien quelqu'un d'autre qui occuperait leurs discussions autour des machines à café, quelqu'un d'autre qu'ils appelleraient Mrs Spooky. D'ailleurs, elle pouvait même les aider dès maintenant en les mettant sur la voie, si ce n'était pas déjà fait. Diana était déjà connue au FBI. Elle était certaine qu'elle avait mis un temps record à la remplacer dans les conversations. Peu lui importait.


Alors qu'elle était appuyée là contre le mur gris du couloir, les portes de l'ascenceur s'ouvrirent une énième fois. Mulder en sortit, au même instant que Skinner invitait la jeune femme à pénétrer dans son bureau. Elle regarda son partenaire, troublée. Il s'était arrêté devant l'ascenceur et l'observait. Il n'avait d'yeux que pour elle. Elle savait que ce n'était pas pour Skinner qu'il était sorti de son trou. Les agents s'écartèrent inconsciemment laissant le champ libre à Mulder. Scully se sentit gênée d'être une nouvelle fois au centre de tous les regards.

Son sang ne fit qu'un tour lorsqu'elle vit Mulder s'approcher. Aurait-elle droit à une scène devant tout le monde? Qu'allait-elle lui envoyer à la figure si c'était le cas? Elle ne voulait pas paraître faible devant tout le bureau. Elle devait lui tenir tête.

Mais quand il ne fut plus qu'à quelques centimètres, elle perdit pied, sa mémoire se brouilla. Elle ne réagit pas. Il avait gagné. Il pouvait lui envoyer à la tête tout ce qu'il voulait, il était plus fort.

Avait-il prévu ce qui était en train de se passer? L'avait-il prémédité avant de monter ou avait-il improvisé? Mille questions traversèrent l'esprit de Scully lorsque Mulder colla son visage au sien pour déposer sur ses lèvres un baiser. Le FBI tout entier retint sa respiration puis elle entendit quelques murmures: « uhh t'as vu? Il n'a pas le droit se faire ça avec sa collègue! » ou bien « je te l'avais bien dit! Ah ces deux là alors...! »

Elle ne le repoussa pas, baissa sa garde quelques secondes pour profiter de ce moment qui ne durerait pas.

Quand leurs lèvres se détachèrent, Mulder envoya un regard à Scully qu'elle seule fut capable de comprendre.

Il tourna les talons, se retira par les escaliers sans prêter attention aux autres agents qui se retournèrent vers Scully. Sans plus attendre, elle entra maladroitement dans le bureau de Skinner.

Elle s'assit sur l'une des deux chaises en place devant ce meuble qu'elle commençait à connaître par coeur, porta instinctivement ses doigts à ses lèvres, ce que Skinner n'omit pas de constater. Il s'installa gêné par ce qui venait de se passer.

« Ils vont vous demander de rendre des comptes, dit-il après quelques minutes de silence. Tout le monde vous a vu. Vous connaissez le règlement. »

« Oui, Monsieur », se contenta-t-elle de répondre.

Il ne la retint pas plus longtemps. Il l'autorisa à sortir. Mais pour aller où? Elle n'avait aucune envie de rejoindre Mulder après ce qu'il venait de se passer. Elle lui en voulait toujours, même si elle savait
ce que cela lui coûtait de l'avoir embrassée ainsi devant tout le monde. Un sourire jaillit sur ses lèvres avant de se relâcher à nouveau. Diana serait au courant en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Elle ferait payer Mulder, elle en était capable. Ses relations étaient suffisamment haut placées pour que son partenaire s'en morde les doigts. Elle commença à paniquer. Ses pensées étaient un peu extrêmes en ce moment, mais elle le sentait en danger.

Elle rejoignit son bureau au sous-sol. Vide. Mulder n'était pas là. Quelques dossiers jonchaient le sol en désordre. Que s'était-il passé? Avait-il tout mis par terre dans un instant de colère?

Le téléphone sonna. Ca n'avait pas traîné. Ils étaient convoqués tous les deux dans le bureau du Directeur Kersch.
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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:37

La secrétaire autorisa Scully à entrer. Elle avait attendu son partenaire quelques minutes en bas mais en vain. Lorsqu'elle tourna la poignée, elle le vit, assis face au bureau.

« Agent Scully, asseyez-vous, je vous prie. Vous savez tous les deux pourquoi vous êtes convoqués dans ce bureau. Je vais faire vite. Inutile d'essayer de fournir des explications, tout l'étage a été témoin de votre petite fantaisie. »

Scully et Mulder n'osèrent se regarder. Les mains croisées, ils écoutaient le Directeur, sachant pertinemment ce qu'il allait leur demander.

« Vous connaissez le règlement. »

Ils acquiésèrent en silence.

« Bien. Je vous demanderais donc de ne plus recommencer. Que cela ne se reproduise plus. Dans le cas contraire, des mesures seront prises », ordonna-t-il prestement.

Ils purent disposer.

Avant de franchir le seuil, Kersch ajouta:

« Agent Mulder, j'aimerais vous garder cinq minutes. »

Il se tourna vers Scully lui faisant signe de la tête que tout irait bien. Il la rejoindrait dans quelques minutes.

« Agent Mulder, la direction a été obligée de prendre d'autres mesures concernant l'une de vos collègues. »

Mulder sut tout de suite qui était la collègue en question et comprit pourquoi Scully n'était pas restée.

« Sa conduite n'est pas celle que l'on attend d'un agent du FBI. Reconnaissez-vous avoir été abordé par cette personne pour l'aider sur une enquête qui n'était nullement de votre ressort? »

« Elle était de mon ressort, Monsieur le Directeur. »

Kersch le fusilla du regard. Mulder savait qu'il devait se taire s'il ne voulait pas aggraver son cas.

« Agent Mulder, depuis quand interférer dans une enquête pour laquelle vous n'avez pas été chargé est-il
autorisé? » hurla Kersch. Reconnaissez-vous avoir reçu ce matin des informations top secrètes de la main de cette même personne? »

Mulder pensa alors à Diana. C'était de leur faute à tous les deux. Jamais il n'aurait dû l'aider, jamais elle
n'aurait dû venir le trouver. Comment avait-il pu être aussi stupide?

Il nia les soupçons de Kersch avec insistance. Il ne savait pas d'où il tenait ses informations, il savait simplement qu'une seule personne était présente lorsque Diana lui avait tendu le morceau de papier froissé ce matin. Il fut déçu mais comprenait. Scully était parfois plus lucide que lui sur le compte de Diana, même si sa lucidité était brouillée par la jalousie.

« Trois semaines de mise à pied, Agent Mulder. Prenez vos affaires et tenez-vous à carreau jusqu'à votre réintégration. Un faux pas et vous connaitrez les conséquences de vos actes.
Quant à votre collègue, Diana Fowley, nous nous sommes vus dans l'obligation de l'assigner ailleurs qu'à Washington pour une durée indéterminée ».

Ce fut tout. Kersch avait été on ne peut plus clair. Mulder reçut la nouvelle de la mutation de Diana comme un coup de poignard. Il se fichait éperdument de son propre arrêt de trois semaines. Malgré tout ce qu'il pouvait penser, il tenait tout de même à elle, suffisamment pour lui offrir ce qu'elle attendait depuis plusieurs années en échange de quelques informations. Puis il pensa à Scully.

« Monsieur le Directeur? Qu'en est-il de l'Agent Scully? »

« Nous étudions sa demande de mutation. Néanmoins, il est clair que les arguments avancés ne sont pas en sa faveur. »

Mulder sourit faiblement. Sa partenaire n'obtiendrait pas sa mutation, il le savait. Skinner ferait tout pour empêcher cela. Il faudrait qu'il pense à le remercier un de ces jours et aussi à s'excuser.

En attendant, il était de nouveau seul.

Les informations que lui avait fournies Diana ne lui avaient rien apporté de plus sur la disparition de sa soeur. Elle l'avait manipulé encore une fois. Il était allé loin, très loin pour elle. Il avait presque commis l'irréparable. Finalement, ce n'était pas plus mal si elle disparaissait définitivement de sa vie comme il y avait déjà cru il y a quelques années avant de réapparaître.

Couverte d'une simple robe de chambre en soie blanche, Scully frissonna. Ses mains tremblantes lachèrent le dossier qu'elle était en train de lire, assise sur son canapé. Elle se dirigea vers la cuisine pour se faire une tisane. Elle repensa à tout ce qui s'était passé dans sa vie ces derniers jours, à quel point elle avait été mouvementée. Les coups de poignard qu'elle avait l'impression d'avoir reçu elle
aussi, semblaient l'avoir réveillée. Elle avait ouvert les yeux.

Elle faisait revivre dans sa mémoire la scène qui s'était déroulée le matin même dans le couloir du FBI, quand le téléphone sonna. Scully décrocha l'appareil, sa tisane brulante entre les doigts.

« Maman? ... Oh je suis désolée, j'ai complètement oublié! Bon anniversaire en retard Maman. Je viens seulement de retrouver un semblant de vie normale tu sais, il s'est passé tellement de choses en quelques semaines que je n'avais plus aucune notion du temps ... Rien de grave, ça va, je t'assure ... Maman ... Oui ... Mais ce n'est pas de sa faute », souffla-t-elle. « Je ne sais pas, peut-être ...
Ecoute, pour l'instant, je ne sais pas si c'est une bonne idée ... D'accord, je lui demanderai, mais je ne suis pas sure qu'il accepte de venir fêter Noël à la maison. Je ne suis même pas sure d'en avoir envie moi-même ... Aurevoir Maman ».

Scully raccrocha le combiné. Sa mère était incroyable. Elle savait mettre sa fille dans l'embarras à toutes les occasions.

Alors qu'elle se rasseyait dans le canapé avec sa tisane, on frappa à la porte. Hésitante, elle tourna la poignée de sa porte d'entrée. Le téléphone resonna au même instant. La porte entreouverte, elle lacha la poignée et décrocha.

« Agent Scully, votre demande de mutation n'a pas été acceptée. Mais je pense que vous vous y attendiez. »

Les paroles de Skinner la soulagèrent d'un poids énorme. Elle en oublia presque que quelqu'un attendait devant sa porte.

Son sourire s'effaça lorsqu'elle aperçut Mulder dans l'entrée. Elle ne savait pas s'il était là pour lui faire des reproches ou l'inverse. Allait-il s'excuser pour sa conduite? S'excuser de l'avoir trahie?

Le scénario de la matinée se répéta alors devant ses yeux. Mulder s'avança, d'un pas assuré cette fois, posa ses mains sur ses joues et carressa ses lèvres avec les siennes. C'était sa façon de s'excuser. Elle en était certaine à présent. Elle se refusa toute pensée négative. Au diable les réflexions, les Diana, les conséquences.

Scully remonta ses mains le long de son torse, glissa ses bras autour de son cou et vint sceller ainsi ce baiser qui n'en finissait plus. Quelques secondes, une éternité, où était la différence? Elle savoura le plaisir de goûter ses lèvres, respirer son odeur, si douce, si proche. Il la laissa respirer la regardant avec tendresse.

« Diana a été mutée, tu n'as plus rien à craindre », murmura-t-il esquissant un sourire.

Le nom de Diana la fit tressaillir néanmoins, mais elle fut soulagée d'entendre ces paroles. Il ne semblait pas véritablement affecté par cette nouvelle.

« Tu es sure qu'elle ne te manquera pas? » demanda-t-elle, inquiète.
Il la regarda fixement comme s'il allait pénétrer ses pensées. Elle rougit.

« J'en suis certain. Tu sais très bien pourquoi j'ai fait ce que j'ai fait ces derniers temps. »

« Je le sais, murmura-t-elle à son tour, mais mets-toi à ma place... »

« Que crois-tu que j'aie fait ce matin après le départ de Diana dans notre bureau? J'avais le choix entre te perdre ou te garder à mes côtés. Sans toi, je n'ai aucune envie d'avancer, je n'en ai pas la force » avoua-t-il sincèrement.

« J'ai vu mon monde s'écrouler ce matin », confessa-t-elle honteuse.

« Et je ne voulais pas être le responsable de ça... », souffla-t-il.

Il lui carressa délicatement la joue. Elle posa son front sur le sien.

« Que diront les autres quand ils sauront? »

« Ils ne sauront pas, répondit-il assurément. Et pour la plupart, ils savent déjà. Les règles sont claires pour ce qui est de la fréquentation des agents au bureau ou en mission, mais ils ne viendront pas espionner ce que nous faisons chez nous, de retour à la maison. »

Elle aimait l'entendre parler de cette manière. Elle avait l'impression d'exister pour quelqu'un, de partager un secret qui ne devait être connu de personne, elle n'était plus seule, ils étaient deux, deux âmes solitaires formant une unité.

« Est-ce que tu te sens prêt, Mulder? »

« Je ne sais pas, je crois que je suis tout aussi terrifié que toi. Je ne veux rien gâcher et je pense que tu seras d'accord pour qu'on prenne notre temps, Scully. »

Elle sourit, soulagée de l'entendre parler ainsi. Elle pensait exactement la même chose. Elle ne voulait pas que les choses accélèrent et deviennent incontrôlable. Ils prendraient leur temps, tout le temps qu'il leur faudrait. Ils n'étaient pas pressés et tant que les petits hommes gris restaient tranquilles, l'avenir s'offrait à eux.

« Je sais qu'on parle de ne pas aller trop vite, mais... »

Il la regarda, attendant la proposition qu'elle allait lui faire. Il devinait que ça ne serait pas indécent.

« Maman t'invite à venir passer le réveillon dans la famille si tu n'as rien d'autre de prévu. »

« Etant donné que je suis en vacances forcées pour trois semaines, je dirais que cela tombe plutôt bien, ria-t-il. A condition bien sûr que je sorte vivant de la soirée avec Bill. »

Elle ria également. Il n'avait pas relaché son étreinte.

« Je crois qu'il ne vaut mieux rien laisser paraître. Je veux dire, si ça te convient », suggéra-t-elle.

« Si ça peut nous garder en vie tous les deux, je ne suis pas contre. »

Il la lachâ enfin, soulagé que tout se soit déroulé de la sorte. Il n'avait pas prié pour que cela arrive, mais il l'avait espéré très fort. Peut-être avait-il été entendu.

Ils convinrent mutuellement qu'il vaudrait mieux pour l'un et l'autre que chacun dorme chez soi ce soir-là. Ne pas pousser les choses, c'est ce qu'ils avaient décidé. Pour l'instant, ils restaient amis, c'était le plus important à leurs yeux.

Le téléphone sonna alors que Scully venait de se glisser sous ses draps.

« Bonne nuit, Scully. »

« Bonne nuit, Mulder. »
Ils raccrochèrent.
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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:39

La semaine fut lente, très lente et pour l'un et pour l'autre. Scully vaquant à ses occupations au Bureau, Mulder s'ennuyant à mourir chez lui. Une semaine seulement et il comptait déjà les jours avant de se remettre activement au travail. Un être désespéré songeait-il, incapable d'apprécier la vie s'il ne pouvait poursuivre sa quête.

Sans son partenaire, les journées paraissaient bien mornes à
l'agent Scully. Il avait pensé à elle de temps à autre, lui avait passé un coup de fil pour savoir comment se déroulait le travail sans lui.

« Bien », lui répondait-elle chaque fois.

Le vendredi après-midi, avant de terminer sa semaine, Skinner débarqua dans le bureau des affaires non classés alors que Scully triait les derniers dossiers dont elle voulait se débarasser avant le week-end. La semaine n'avait pas été palpitante mais au moins, elle avait pu faire du rangement. C'était un bon point.

La venue du directeur adjoint au sous-sol du FBI était toujours
un événement rare, mais cela l'était encore davantage lorsqu'il se déplaçait sans véritable motif.

Après avoir tourné autour du pot pendant quelques minutes, il prit
son courage à deux mains et proposa à Scully de l'emmener dîner si elle n'avait rien de prévu ce soir-là. C'était Noël dans quelques jours, il voulait s'assurer qu'elle allait bien et qu'elle ne passerait pas les fêtes seules et déprimées.

Elle hésita quelques instants, quelque peu interloquée par
la demande. Elle savait qu'elle aurait le droit de refuser, mais elle ne s'en sentait pas capable, pas après l'aide qu'il lui avait apporté ces derniers jours.

« Mulder... Devine qui m'a invitée à dîner ce soir? » ria-t-elle au téléphone.

« Nooooooon! »

« Si!!! Je crois que nous allons devoir annuler notre film du vendredi
soir... », fit-elle sur un ton à moitié désolé moitié amusé.

« Parce que tu as accepté??? » Il partit dans un fou rire incontrôlable qui lui tordit l'estomac.

« Que voulais-tu que je fasse? Imagine la situation délicate dans
laquelle je me trouvais! Il a surgi sans prévenir, je ne m'y attendais pas une seule seconde. Et si je lui avais parlé de nos petites soirées cinéma du vendredi soir, il ne m'aurait jamais cru après ce qu'il a vu la semaine dernière! »

« Tu marques un point Scully. Maintenant, à toi de jouer pour lui ôter tout soupçon! »

Il raccrocha sur ces paroles. Que voulait-il dire par là? C'était
un dîner strictement amical et elle ne laisserait aucune porte ouverte.


19h15 Appartement de Scully

Comment avait-elle pu accepter un dîner avec Skinner? Plus elle y pensait, plus elle trouvait cela ridicule. Un dîner! Il lui donnait rendez-vous et elle avait dit oui!

Dans sa salle de bain, elle se regarda un instant dans le miroir. Elle
avait l'air correct, ni trop ni pas assez. Elle portait un simple pantalon noir avec un pull mauve. De toute façon, pour sortir, elle serait emmitoufflée dans son épais manteau.

Skinner sonna à sa porte. Elle le laissa entrer deux minutes, enfila
son manteau, passa son écharpe autour de son cou, attrappa son
sac à main et le suivit. Il l'accompagna jusqu'à sa voiture, la laissa monter seule du côté passager. Ce n'était pas le comportement d'un vrai gentleman ce qui la rassura. Il n'était visiblement pas là pour tenter quoi que ce soit mais bel et bien pour qu'elle ne se retrouve pas seule ce soir-là.

Il n'avait pas choisi le restaurant le plus chic ni le moins chic de la
ville. Ils discutèrent de choses et d'autres, de la pluie et du beau temps, de l'affaire qui l'avait laissée avec un mal de dos terrible il y avait de cela une dizaine de jours. Ils en étaient venus à parler de la mort mystérieuse des enfants, qui malheureusement n'avait toujours pas été résolue. Le FBI semblait-il avait pris soin de faire disparaître les moindres petites informations qui auraient pu mener plus loin dans l'enquête. Skinner soupçonnait même Diana Fowley
d'en être quelque part responsable. Elle avait très bien pu faire croire à Mulder qu'elle avait besoin de son aide pour l'appâter alors que par derrière, elle fournissait toutes les informations qu'ils trouvaient à l'Homme à la cigarette.

La soirée n'était finalement pas si désagréable
que cela. Scully prit du plaisir à discuter avec son directeur adjoint, du FBI, de tout et de rien. Sans vouloir en savoir trop, il lui demanda où elle passerait les fêtes.

« Dans ma famille », répondit-elle simplement.

Skinner s'inquiétait également pour Mulder. Il savait qu'il était seul, qu'il détestait les repas de famille, les grandes fêtes et réunions. Il n'y était pas à sa place.

« Ne vous inquiétez pas pour lui, monsieur, tout ira très bien ».

Il n'insista pas, haussa les épaules, peu convaincu. Elle le remarqua, mais elle avait peur des retombées que cela pourrait occasionner si elle en disait davantage.

« Je pense qu'il verra sa famille le 25, sa mère devrait lui rendre visite », mentit-elle.

Toujours pas convaincu, pensa-t-elle.

Il offrit le repas à Scully. Les quelques verres de vin l'avait rendue plutôt joyeuse. Il la raccompagna jusqu'à chez elle. Tout se pensa normalement, elle riait, gloussait parfois, entraînée par l'alcool. Il ne l'avait jamais vue comme ça. C'était inédit, et pour lui et pour elle.

Garé devant son appartement, Skinner insista pour la remonter jusqu'à chez elle. La neige avait recouvert la ville d'une pellicule blanche et épaisse. Les marches devant l'immeuble étaient glissantes. Plusieurs fois, elle faillit rater une marche, rattrapée par Skinner qui la soutenait comme il pouvait.

Il inséra les clefs de l'appartement dans la serrure, elle n'y voyait plus très claire. Elle lui assura que tout irait bien, mais il préféra rester, le temps qu'elle se couche. Il claquerait la porte en sortant.

Alors qu'elle était à la salle de bain, la sonnerie du téléphone retentit. Qui pouvait bien appeler à une heure pareille? Il hésita avant de décrocher.

« Allo? »

Quelques secondes de silence à l'autre bout du fil.

« Pourrais-je parler à ma fille, s'il vous plait? »

Elle sortait de la salle de bain, emmitoufflée dans une énorme
robe de chambre à ce moment-là. Il lui tendit le combiné, lui souhaita une bonne nuit et s'éclipsa alors qu'elle répondait à sa mère.

« Ma chérie, est-ce que tu aurais quelque chose à me dire? Tu sais, si Mulder et toi, vous... enfin... vous... »

« Maman!, coupa-t-elle. Ce n'était pas Mulder. »

Nouveau blanc.

« Oh!... Tu auras certainement des choses à me raconter dimanche, ma chérie, fit-elle en riant. Bonne nuit! »

Et elle raccrocha avant que Scully ait pu ajouter un mot. Elle soupira.
Le réveillon ne serait pas de tout repos, pensa-t-elle avant de se mettre au lit.
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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:43

Le lendemain fila à une vitesse folle. Scully avait couru partout en ville pour acheter des cadeaux pour les membres de sa famille. Bill et Tara seraient là avec leur petit bout d'un an, Charles
serait probablement là également, elle avait oublié de le demander à sa mère. Elle savait qu'un couple
d'amis de sa mère serait aussi de la partie, avec leur fils et leur fille qui devaient avoir environ son âge à présent. Elle ne les avait pas revus depuis son adolescence. Et puis il y aurait Mulder. Elle n'avait toujours pas d'idées pour un éventuel cadeau. Ils s'étaient jurés qu'ils ne s'en offriraient pas cette année, mais elle le connaissait par coeur. Il n'arriverait pas les mains vides.

A 18h45, elle ne pouvait plus attendre. Elle se décida et entra dans la boutique pour en ressortir quelques minutes plus tard.

Elle passa sa soirée à emballer ses cadeaux, faire sa valise. Elle ne partait que trois jours, mais elle était chargée comme si elle allait faire le tour du monde.

Mulder passerait la charger vers midi pour qu'ils arrivent dans l'après-midi. Scully voulait aider sa mère à
préparer le réveillon, même si elle lui avait bien fait comprendre qu'elle n'aurait pas besoin de sa fille et
qu'elle préférait qu'ils ne roulent pas trop vite par ce mauvais temps. Elle ne tenait pas non plus à arriver trop tôt pour ne pas infliger à Mulder un repas de plus aux côtés de ses frères.

De bonne heure ce matin-là, Mulder commençait déjà à faire les cent pas dans son appartement. Un petit jogging dans le froid lui remettrait peut-être les idées en place. Il détestait les repas de famille, mais il voulait faire plaisir à Scully et pour une fois, peut-être que tout se passerait pour le mieux. Il voulait croire...

« Tu es prête? » demanda-t-il franchissant le seuil de son appartement.

« Je crois que oui. Merci d'être venu me chercher. Ma mère vient de m'appeler, je lui ai dit que tu n'allais plus tarder. Elle avait l'air inquiète à cause du temps. »

La neige tombait encore un peu plus, rendant les routes pratiquement impraticables à certains endroits.

« Promis, je ferai tout pour qu'on arrive en un seul morceau », fit-il en ricanant.

Il attrapa sa valise qu'il pensait plus légère que cela avant de la soulever, les sacs remplis de cadeaux. Jetant un coup d'oeil, il se demanda si l'un d'entre eux serait pour lui, mais il se
souvint de leur promesse. Elle l'avait peut-être respectée, elle...

La route fut périlleuse. La neige qui était tombée la nuit s'était tranformée en gel. Mulder avait du mal
à garder le contrôle de la voiture. Plusieurs fois, il la rattrapa de justesse. Scully ne parvenait pas à fermer
l'oeil, même si elle se sentait fatiguée. Elle se cramponnait au siège, poussant de temps à autre des
petits cris qui faisaient sourire Mulder quand la voiture dérapait. Il faisait le fier, mais au fond, il n'était pas plus rassuré qu'elle.

Plusieurs heures après leur départ de Washington, il stoppa la voiture dans l'allée devant la maison de la famille Scully. Trois jours, il allait devoir tenir trois jours. Scully s'aperçut tout de suite du malaise qui avait envahi son ami en arrivant.

Elle lui adressa un sourire en le réconfortant par ces paroles:

« Mulder, t'inquiète pas. Maman a prévenu Bill, tout se passera très bien... Et je suis là », ajouta-telle.

Ces derniers mots le rassurèrent. Il répondit à son sourire pour la remercier.

Bill et Margaret Scully observaient la voiture qui venaient de se garer dans l'allée. Ils attendaient qu'ils sortent de la voiture pour aller les aider. Le froid dehors était assez rebutant.

« Il compte la séquestrer jusqu'à demain? » questionna Bill sèchement.

Sa mère le fusilla du regard. Puis ajouta:

« Tu n'as vraiment rien à craindre de Mulder, Bill. Je crois que ce n'est pas du tout ce que tu crois », répondit sa mère.

« Hum... », se contenta-t-il de répondre.

Lorsque Scully ouvrit la portière, le froid la saisit jusqu'aux orteils. Elle attrapa son manteau à l'arrière de la
voiture pendant que Mulder sortait tous les sacs de cadeaux du coffre.

Margaret les avait rejoints. Elle embrassa chaleureusement sa fille, lui faisant savoir à quel point elle était heureuse de les voir pour les fêtes. A son tour elle embrassa Mulder qui répondit poliment à son accueil.

« Où est-ce que je peux déposer les paquets? » demanda Mulder dans l'entrée.

« On va les mettre là haut en attendant ce soir. Maman a décidé que nous ouvririons les cadeaux après le repas parce que demain matin, elle chante avec sa chorale à la messe de Noël », répondit Scully.

« Bonjour Dana! » s'exclama Bill. Sa soeur se retourna et prit son frère dans ses bras. Tara le suivit de près avec le petit dans les bras. Scully craqua en voyant sa petite
frimousse. Une soudaine envie de le dévorer de bisous l'empara.

« Il est magnifique, Tara. Félicitations. Je regrette de ne pas l'avoir vu grandir cette année. Tout est passé tellement vite », se plaignit Scully.

« On ne t'a pas empêchée de passer à la maison, Dana », murmura Bill suffisamment fort pour être entendu de tous.

Scully ne répondit rien aux sous-entendus de son frère.

« Je suis heureuse d'être là pour fêter Noël avec vous », adressa-t-elle en direction de Tara. Elle ne souhaitait pas entrer dans le jeu de Bill et elle espérait que Mulder en ferait de même.

Les autres invités au repas de Noël firent leur apparition. Tout le monde se salua chaleureusement, heureux de pouvoir partager ces moments en une si bonne compagnie. Margaret s'attachait vraiment à rendre sa maison la plus accueillante possible pour tous ses invités, quel qu'ils soient.

« Suivez-moi, je vais vous montrer où vous allez dormir », dit-elle à Mulder.

Ils montèrent à l'étage de la maison. Comme à chaque fois, Scully retrouva sa chambre d'adolescente. Bill, Tara et le petit avaient la leur. Charles n'étaient pas là finalement, sa chambre serviraient donc à loger les amis de Margaret Scully. Leurs enfants, Lilian et Sara, prendraient la chambre de Mélissa. La mère de Scully tenait à ce qu'elle reste la chambre de sa chère fille, même si celle-ci n'était plus parmi eux.

Quant à Mulder, il lui restait le bureau. Margaret s'excusa pour le peu de place qu'il contenait.

« Je vous ai mis le seul lit qu'il nous restait en réserve, j'espère que ça vous ira »

« Ce sera parfait, Madame Scully. Tout aussi bien que mon canapé! » blagua-t-il.

« Margaret », glissa-t-elle.

« Margaret », acquiésa-t-il.

Margaret sourit, elle avait entendu parler du fameux canapé par sa fille.

« Maman, tu ne vas pas laisser Mulder dans le bureau! » s'étonna Scully.

« Dana, où veux-tu qu'il dorme à part là? La maison n'est pas un château. Il ne reste plus un lit vide. Le seule endroit où il reste de la place, c'est dans ton lit, ma chérie », plaisanta sa mère.

Scully, embarrassée, ne sut que répondre. Mulder la sauva de son embarras:

« Le bureau m'ira très bien, Madame Scul... Margaret ».

« Bien, alors c'est parfait! Nous allons pouvoir commencer à préparer le repas. Faites comme chez vous, Fox. Je vous emprunte ma fille une petite heure pour la cuisine, ensuite elle est tout à vous ».

Scully suivit sa mère jusqu'à la cuisine, laissant Mulder s'installer dans son bureau. Cela ne le changerait pas beaucoup du FBI, le poster d' « I want to believe » en moins.

Elle savait pertinemment que sa mère aurait pu se débrouiller seule à la cuisine ou demander de l'aide à son amie, mais Scully allait devoir fournir quelques explications sur ce fameux vendredi où sa mère avait téléphoné chez elle et était tombée sur Skinner.

En plein dans le mille. Elle n'avait pas franchi la porte de la cuisine que sa mère lui posait déjà cent questions.

« Doucement, Maman! Tu t'emballes pour pas grand chose », assura-t-elle.

« Alors si ce n'est pas grand chose, pourquoi ne me racontes-tu pas, ma chérie? »

« D'accord, d'accord... »

Scully prit une profonde inspiration.

« C'était Walter Skinner, le directeur adjoint du FBI... »

Margaret s'esclaffa:

« Le directeur??? Le directeur du FBI a passé la nuit chez toi, ma fille? »

Bill choisit cet instant pour entrer dans la cuisine.

« Quoi?? Le directeur du FBI? Tu veux dire le chauve? » questionna Bill interloqué.

« Mais nooon... », tenta vainement Scully.

« Hey Tara, tu sais avec qui ma soeur a passé la nuit? »

Sa femme venait de pénétrer à son tour dans la cuisine. Bientôt toute la maison serait au courant d'une information qui se voulait totalement fausse.

« Qui donc? » demanda la jeune femme.

« Walter Skinner! Le directeur adjoint du FBI a passé la nuit chez ma soeur! Ca pour une surprise... »

« C'est une surprise... », répliqua Mulder qui se trouvait à l'entrée de la pièce.

Scully se retourna, troublée. Son sang battait dans ses veines à la vitesse de l'éclair. C'était une vraie conspiration.

« Mais non, il m'a simplement invitée à dîner vendredi soir pour pas que je me retrouve seule chez moi après la semaine mouvementée que nous venions de passer », se justifia-t-elle maladroitement.

« Hmm, mouvementée... », siffla Bill en tournant autour de sa soeur.

« Bill! Je t'en prie, c'est notre directeur adjoint à Mulder et à moi », s'énerva-t-elle.

"Doucement soeurette, on plaisante... Mais j'en connais un qui devait faire la tête », ajouta-t-il à l'adresse de Mulder.

« Et pourquoi se fait-il que ce Walter ait répondu à mon appel dans ton appartement alors qu'il était déjà minuit passé, ma chérie? ». Sa mère ne cherchait pas à l'enfoncer mais elle dut avouer qu'elle n'était guère convaincue par les explications de sa fille. Après tout, c'était Noël, elle avait le droit de savoir si son enfant avait enfin trouvé quelqu'un pour accompagner ses nuits.

« Il t'a répondu parce que j'étais sous la douche, Maman », répondit Scully sans prendre conscience qu'elle s'embourbait davantage.

Tous les yeux se fixèrent sur Scully.

« Oh bon sang, croyez ce que vous voulez! »

Elle sortit de la cuisine, énervée. Elle en voulait à sa mère, à son frère, à Mulder. Pour qui la prendrait-elle désormais? C'était lui qui l'avait trahie il y a de cela une semaine, pas elle!

La porte d'entrée de la maison claqua violemment. Lilian et Sara faillirent la heurter en entrant.

« Que se passe-t-il? Dana ne va pas bien? » demanda Lilian.

« Ma soeur couche avec le directeur adjoint du FBI!! » s'exclama Bill, moqueur.

« Bill!!!!!!! Je ne te permets pas... », répondit aussitôt sa mère.

Il sortit de la pièce en riant. Même si c'était faux, il jouissait en voyant la tête que tirait Mulder. C'était sa petite vengeance de Noël. Il se l'était juré, il ferait tout pour que cet homme n'approche pas sa soeur ce soir.
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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:44

Margaret rejoignit sa fille sous le porche de la maison. Le froid était glacial.

« Tu vas être malade, Dana »

« Laisse-moi tranquille, Maman »

« Excuse-moi, ma Chérie. Je ne voulais pas te mettre dans l'embarras. Bill a exagéré, j'en suis désolée. Tu sais comment il est. »

« Je me fiche de ce que pense Bill », glissa-t-elle sur le ton de la colère.

« Alors quoi? »

Scully ne répondit rien.

« C'est Mulder, c'est ça? Tu penses qu'il va croire ce que Bill a dit? »

« Maman... »

« Dana, tu as des sentiments pour cet homme, c'est clair comme de l'eau de roche! La tension entre vous est tellement palpable. Quand arrêteras-tu de te voiler la face? »

« Maman... Il n'y a... strictement... rien entre Mulder et moi, d'accord? Tu n'es pas au courant de tout. Mais Mulder n'était pas, la semaine dernière, véritablement... seul. »

« Oh..., fit sa mère qui commençait à comprendre. Et ça t'a attristé, je le vois bien... »

« C'est plus compliqué que ça, Maman. Je préfère ne pas faire remonter toute cette histoire. Et surtout, je ne veux pas de scandal. Ma vie privée de regarde que moi et pas tout le reste de la famille. »

Sa mère posa son bras sur les épaules de sa fille.

« Viens, rentrons, tu vas attraper froid. »

Scully n'avait pas encore vu le salon décoré. Le sapin était sublime, comme chaque année. Sa mère passait tous les ans un temps fou à décorer la maison. Elle faisait ça comme une experte!

Mulder discutait avec Sara à un coin de la grande table de la salle à manger. Ils lui firent signe de les rejoindre.

« Tu savais que Sara était une passionnée d'extra-terrestres, Scully? » demanda Mulder.

« En voilà une avec qui tu devrais t'entendre », répondit Scully un peu plus froidement qu'elle ne l'aurait voulu.

Sara expliqua en quelques mots à Scully d'où lui venait cette passion pour les petits hommes verts. Parce qu'elle pensait encore qu'ils étaient verts. Mulder lui proposa de lui fournir quelques documents qui prouvaient que les extra-terrestres étaient en réalité gris.

Cette conversation ennuyait Scully au plus haut point. Elle se leva pour voir si sa mère avait besoin d'elle pour préparer le repas mais elle s'en sortait très bien avec l'aide de Tara.

Bill et Lilian partageaient quelques souvenirs d'adolescence tandis que les parents de Sara et Lilian terminaient d'emballer leurs paquets
dans la chambre.

Scully grimpa à l'étage et s'enferma dans sa chambre. Un peu de solitude lui ferait du bien avant d'attaquer la soirée. Elle s'allongea sur son lit, ouvrit le tiroir de sa table de chevet et en sortit un album photos. C'était l'album qu'elle avait commencé dans son adolescence, auquel elle ajoutait quelques photos chaque fois qu'elle revenait dans cette maison.

Elle tourna les pages, une par une, faisant remonter à la surface une floppée de souvenirs tous plus heureux les uns que les autres. Il suffisait qu'elle se replonge dans le passé pour se rendre compte à quel point sa vie avait été normale et joyeuse. Jusqu'à son entrée au FBI... Les photos se faisaient plus rares à partir de cette année. Plus aucune photo de son père... bientôt plus de photos de Mélissa... de rares photos de ses frères au temps des fêtes, une photo d'Emily prise à Noël dernier. Le souvenir de sa petite fille ressurgit comme la lumière dans le noir. Elle avait tenté de l'enfouir au plus profond d'elle-même pendant un an. Elle ne l'avait jamais oubliée mais n'en avait parlée qu'à de très rares occasions, à sa mère et à Mulder. La blessure n'était pas encore totalement cicatrisée et Dieu seul savait si elle le serait un jour.

L'album comportait encore quelques pages. Sur l'une d'elles, une photo de Mulder et elle, prise lors d'une enquête à Washington,
par un journaliste, qui était parue dans le journal à la suite de l'affaire classée. C'était une des seules photos de Mulder et d'elle qu'elle possédait. Il y en avait d'autres, mais ni lui ni elle ne les avait jamais tenues entre leurs mains. Les Lonn Gunmen en avaient pris un certain nombre, ils les leur avaient montrées comme ça à l'occasion. Ils avaient probablement du en envoyer quelques unes à Mulder par internet.

Le sommeil la gagna petit à petit. Pendant ce temps, tout se
préparait dans la maison. Sara avait réussi à mettre Mulder à l'aise. S'intéressait-elle à lui ou non? Il n'aurait pas vraiment été capable de le dire. Il lui avait bien fait comprendre qu'il y avait déjà plus ou moins quelqu'un dans sa vie mais qu'il faudrait encore du temps. Rien n'était fait. Sara ne se douta pas un instant qu'il pouvait s'agir de Dana étant donné ce qu'elle avait entendu cette après-midi de la bouche de Bill.

La soirée s'annonçait plus calme que ce que Mulder avait imaginé.

C'est Bill qui alla réveiller sa soeur. Il lui tapota l'épaule doucement, ne sachant trop comment s'y prendre pour ne pas la faire sursauter. Il s'excusa au passage pour sa conduite de tout à l'heure. Il s'était emporté et promit à sa soeur de ne plus recommencer ce soir. Encore à demi endormie, elle entendit ses paroles qui la rassurèrent un peu.

Son pied atteignit le sol au bas de l'escalier. Tous les invités étaient réunis dans le salon, servant l'apéritif dans un air de fête. Les guirlandes lumineuses teintaient la pièce de mille couleurs. Le sapin resplendissait au milieu du salon.

Mulder découvrit en même temps que les autres, la jeune femme apparaître dans le salon. Elle avait revêtu une fine robe noire qui tombait juste au-dessous de ses genoux. Ses chaussures noires à talons fins l'allongeaient de quelques centimètres. Un chale noir recouvrait ses minces épaules dénudées. La chaleur qui se dégageait de la cheminée l'empêchait certainement d'avoir froid. Il l'avait rarement vue aussi charmante.

Margaret Scully tandis un verre à sa fille pour qu'ils trinquent et puissent fêter dignement ce Noël. Dana s'assit sur le canapé entre Mulder et Lilian. Les deux hommes succombaient.



[size=12]Le moment du repas arriva enfin. Les invités s'étaient
déjà bien mis en bouche avec l'apéritif. Il leur tardait de découvrir le somptueux repas de Noël que leur avait préparé la chef de la famille. Mulder se glissa entre Scully et Sara, ce qui ne manqua pas de déranger quelque peu la première. Elle aurait aimé profiter davantage de son ami. Mais sa mère en avait décidé autrement. Lilian lui tiendrait compagnie à la place. En face, Bill, Tara et les amis de Margaret, et cette dernière, en bout de table.


Entrée, plat, dessert, tout avait été servi à la perfection. De discussions en discussions, de débats en débats, le dîner filait à toute allure. Sara et Mulder semblaient en parfaite harmonie, ce que ne manqua pas de faire remarquer Bill qui se trouvait juste en face de sa soeur. Il la vit baisser les yeux au moment où il prononçait ces mots.
Il se rendait compte petit à petit de l'importance que cet homme avait pris dans la vie de sa soeur et il détestait cela. En même temps, il ne comprenait pas ce qui pouvait les avoir retenus depuis si longtemps. Bill refusait que Dana souffre encore comme ça plus longtemps. Après le repas, il était bien décidé à mettre les points sur les « i » à Mulder.

Il était temps d'ouvrir les cadeaux. Ils avaient été placés au pied du sapin avec soin. Des étiquettes accompagnaient chaque cadeau pour un repérage plus simple.

Les papiers volèrent à travers la pièce. Des dizaines de cadeaux furent déballés. Les remerciements et les embrassades fusèrent.

Mulder enlaça Scully pour la remercier du cadeau qu'elle venait de
lui faire: une montre au bracelet en cuir marron. Il n'en avait jamais portée d'aussi belle. Elle était bien la première à se soucier de lui de cette manière.

« Tu avais peur que je sois en retard à mon retour de vacances, c'est ça? », plaisanta-t-il à l'oreille de sa partenaire en la prenant dans ses bras.

« C'était surtout pour éviter que tu me demandes l'heure toutes les
trente secondes, Mulder », répondit-elle à sa boutade.

« Est-ce que tout le monde a reçu ce qui lui était destiné? »
demanda Margaret.

« Non, répondit Mulder. Il en manque un. »
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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:46

Il grimpa quatre à quatre les marches de l'escalier et redescendit quelques secondes plus tard accompagné d'un tout petit cadeau emballé dans du papier argenté. Tous les
invités se tournèrent vers lui. Margaret avait une petite idée de la personne à qui pouvait s'adresser ce
présent. Scully le savait également, mais elle n'osa rien dire.

Mulder s'avança vers sa partenaire. Bill garda une certaine distance mais fit néanmoins attention à ce qu'il mijotait.

Les joues de Scully se mirent à rougir en voyant son ami lui tendre le cadeau. Elle ne s'attendait pas à ce que tout le monde assiste à la scène.

Elle fit glisser le noeud doré qui ornait le paquet, arracha délicatement le papier argenté pour en sortir une
petite boîte noire, allongée.

Sa surprise fut immense lorsqu'elle l'ouvrit. Elle ne parvenait pas à imaginer quelle valeur pouvait avoir ce bijou. Mulder l'aida à l'attacher. Un diamant blanc vint illuminer le cou de la jeune femme. Elle n'en croyait pas ses yeux.

Elle fixa son partenaire, les yeux scintillants. Elle ne savait comment le remercier.

"Mulder... Je...". Elle resta bloquée, ne pouvant articuler un mot, lui reprochant de lui avoir fait un cadeau qu'elle ne méritait pas.

Il l'admira un instant, ne pouvant évaluer sa beauté. Il la trouva tout simplement parfaite.

Ne faisant guère attention aux gens qui l'entouraient, Scully déposa un timide baiser au coin des lèvres de Mulder. Il rougit à son tour, observé par toute l'assistance. Margaret s'approcha de sa fille pour admirer le bijou. Elle lança un regard de remerciement à Mulder. Bill préféra ne pas se mêler à toute cette joie soudaine qui les avait tous envahis. Un diamant! Que cherchait-il exactement? S'était-il trompé sur leur compte? Dana leur aurait-elle caché la vérité sur sa relation avec Mulder? On n'offrait pas un
diamant à une femme pour laquelle on n'éprouvait rien, bon sang! A quoi jouait-il?

Il les observa tout le reste de la soirée, grommelant de temps en temps. Mulder et Scully jouèrent à un jeu de séduction comme jamais ils ne l'avaient fait auparavant. Des regards qui s'accrochent, des mains qui se frolent, des genoux qui se touchent, des mots murmurés au creu de l'oreille. Le jeu n'échappa
à personne ce soir-là. Mais ils ne voyaient rien, ne voyaient qu'eux.

Margaret, toute joyeuse, embrassa sa fille avant de rejoindre sa chambre, suivie par ses amis. Lilian et Sara restèrent quelques minutes de plus aux côtés de Mulder et Scully avant de rejoindre leur chambre également. Sara qui n'avait d'yeux que pour Mulder fut bien peinée de ne pas pouvoir rester seule davantage avec lui. Mais, il n'était pas prêt à ce soir.

En montant pour regagner leur chambre respective, Mulder et Scully s'attardèrent quelques minutes devant la chambre d'adolescente. Ils se regardèrent en silence, jouant avec
leurs doigts, qu'ils enlaçaient et delaçaient doucement. La maison semblait endormie mais ils ne voulaient pas risquer un scandal au cas où Bill déciderait de se lever pour une quelconque raison.

Après s'être souhaité bonne nuit, Mulder laissa Scully et rejoignit le bureau dans lequel il devrait passer la nuit, seul.
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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:49

Il enfila un caleçon et un t-shirt, défit les couvertures.

On frappa à la porte de la chambre de Scully. Elle se demanda qui cela pouvait être.

Margaret apparut alors, s'inquiétant de savoir s'il ne manquait rien à sa fille. Elle lui demanda également si Mulder avait tout ce qu'il lui fallait. Elle n'osait pas aller le déranger. Elle referma la porte derrière elle pour laisser sa fille dormir.

Nouveau coup, plus discret cette fois-ci. Sa mère avait du oublier de lui dire quelque chose. Scully ouvrit la porte s'attendant à la voir réapparaître.

Au lieu de cela, c'est Mulder qui se trouvait devant sa chambre. Rapidement, elle le fit entrer pour ne pas être prise en faute par sa mère, telle une adolescente. La porte refermée,
il se posta face à elle. Sans un mot, elle se glissa sur la pointe des pieds, passa ses bras autour de son cou et l'embrassa passionnément. Mulder carressa le dos de la jeune femme. Il
savait qu'ils s'étaient promis de ne pas aller trop vite, mais le désir était plus fort que la raison. Ils s'approchèrent du lit tout en s'embrassant et en se carressant, manquant de basculer.

« Mulder... Mulder..., murmura Scully entre deux baisers. On ne peut pas, pas maintenant, pas ici. »

« Je sais, je sais... », répondit-il ne pouvant s'empêcher d'embrasser sa partenaire.

Ses lèvres, ses joues, son cou, tout lui paraissait exquis. Ses doigts se baladaient le long de son dos, tandis qu'elle parcourait son torse, sous son t-shirt. Elle le lui ôta, gênée dans ses mouvements. Elle fit courir ses doigts en remontant de ses abdos musclés à son torse.

A elle, elle se retourna pour qu'il l'aide à descendre la fermeture-éclair de sa robe. Lorsque la tâche fut accomplie, il posa ses mains sur ses épaules et fit glisser lentement les bretelles de sa robe le long de ses bras. Sa peau était pâle et douce. Aussi gênée que lors de sa première fois, Scully croisa les bras sur sa poitrine. L'intimité qu'ils s'apprêtait à partager l'intimidait. Elle voulait que tout soit parfait. Que penserait-il d'elle? Etaient-ils vraiment prêts?

Elle lui tournait toujours le dos. Ses mains sur ses bras, il avança ses lèvres et embrassa son cou passionnément. Son souffle chaud la fit vibrer tout le long de son corps. Elle lui fit face et prit possession de ses lèvres. Elle l'attira, toujours plus proche et se laissa basculer sur le lit. Il s'allongea au-dessus d'elle et continua à la dévorer de baisers. Les carresses devenaient de plus en plus intenses. Scully se sentait coupable, mais l'idée que son frère puisse découvrir leur secret l'excita davantage. L'air était frais, mais elle n'avait pas froid.

Ils ne pouvaient pas aller plus loin, ils le savaient. S'arrêter serait une torture mais il le fallait. Encore un baiser, une carresse, suivie d'un autre baiser. Il ne voulait plus la lâcher.

Alors qu'il l'embrassait sensuellement le long de ses épaules, elle l'invita à rester.

« Ferme la porte à clef », ajouta-t-elle.

Il se sépara de la jeune femme, en profita pour l'admirer quelques secondes. A la porte, il passa sa tête dans le couloir pour voir si la maison était endormie. Il la vérouilla.

Scully avait retiré sa robe entièrement. Frissonnante, elle cachait sa poitrine pour tenter de se réchauffer. Debout à côté du lit, elle avait ouvert ses draps. Il la souleva, l'embrassa encore et la déposa dans son lit. Il se coucha à ses côtés. La danse des mains sur leur corps reprit de plus belle et ne se termina que tard dans la nuit. Tous les deux enlacés, ils s'endormirent, savourant la chaleur de l'autre. Qu'en serait-il le lendemain au réveil? Ils n'en savaient rien et préféraient de pas y penser.

Ils n'entendirent pas lorsque Bill frappa doucement à la porte de Scully pour lui demander si elle voulait venir à la messe avec eux. Il tourna la poignée mais en vain. La porte était vérouillée. Il n'avait pas vu sa soeur s'enfermer dans sa chambre depuis une bonne quinzaine d'années. Il fut étonné mais n'insista pas. Il descendit prendre son petit déjeuner avec sa femme et son fils. Margaret et ses amis étaient debouts depuis un moment. Quelques minutes après Bill, c'est elle qui alla frapper à la porte de la chambre de sa fille. Pas de réponse. Elle retoqua en l'appelant.

« Dana? »

Scully émergea difficilement du brouillard. Le bras de Mulder la retenait. Il dormait encore profondément. Elle se dégagea sans le réveiller, tira de son armoire une longue chemise blanche qui lui tombait au milieu des cuisses.

« Une seconde! » lança-t-elle à sa mère avant d'ouvrir la porte de quelques centimètres.

« Pourquoi tu t'enfermes à clef ma chérie? »

La question désorienta Scully qui trouva une parade maladroite.

« Oh... je... je ne voulais pas être dérangée. J'ai l'habitude de m'enfermer chez moi, tu sais. »

Elle savait que sa mère était la dernière des idiotes. Elle espérait seulement qu'elle n'ait pas vu l'homme qui était couché à moitié dévêtu dans son lit.

Pour ne pas éveiller les soupçons, Scully descendit la première prendre son petit-déjeuner. Ils n'étaient pas encore partis à la messe.

« Mulder n'est pas encore descendu? » demanda-t-elle à son frère.

« Non. Pas encore... » répondit-il sur un ton neutre.

Pourvu qu'il ait marché, pensa-t-elle. Sinon, tout à l'heure, j'aurai droit à une crise.

Mulder mit quelques minutes à se préparer. Il passa à la salle de bain avant de descendre lui aussi. En bas, il salua tout le monde, souhaita de nouveau un Joyeux Noël à la famille Scully ainsi qu'à leurs amis et prit place à côté de sa partenaire. Elle lui jeta un regard complice auquel il répondit par un sourire. La tension entre ces deux là était évidente, se dit Margaret en son fort intérieur.

« Bien, il est l'heure. Si nous trainons, nous allons être en retard. »

La table se leva. Mulder et Scully ne bougèrent pas.

« Je reste ici, Maman. J'ai quelques courses à faire et je ne vais pas laisser Mulder tout seul », dit Scully.

« Il est assez grand! » répliqua Bill sèchement.

Quand il comprit que ce ne serait pas la peine d'insister, il s'éloigna en maugréant contre sa soeur et sortit.

Mulder et Scully passèrent les deux jours qu'il restait en compagnie de la famille Scully. Leurs amis étaient rentrés. Les tensions entre Bill et Mulder s'apaisèrent quelque peu.

Margaret Scully invita sa fille et son partenaire à rester dîner avant de reprendre la route. La neige avait fondu en partie et n'était pas retombée depuis deux jours. Ils n'auraient aucun mal à rentrer à Washington, même après le repas.

La nuit tomba. Mulder sortit prendre l'air dans le jardin. Un grand espace vert s'allongeait devant la maison. Il descendit les marches du porche et se posta au milieu du jardin pour observer le ciel dégagé. Scully le rejoignit après avoir posé sur ses épaules un des chales de sa mère.

Dans l'obscurité de la nuit, ils échangèrent quelques commentaires amusés sur Bill. Le réveillon ne s'était finalement pas trop mal passé. Il s'habituerait. Il serait obligé.

« Comment comptes-tu le dire à ta mère? » s'enquit Mulder.

Elle le regarda avec malice.

« Je crois qu'elle l'a compris depuis longtemps », répondit-elle.

Scully enlaça ses doigts avec ceux de son partenaire et ils restèrent ainsi en silence.

« A table! » cria Margaret, du porche de la maison.

Elle devait les observer depuis un petit moment. Scully ne lâcha pas la main de Mulder et elle l'entraîna vers la maison. Sa mère souriait devant l'entrée, ce qui fit rougir sa fille. Ils se postèrent face à elle, main dans la main. Margaret déposa un baiser sur la joue de Mulder, qui ne sut plus où se mettre, puis elle embrassa sa fille.

Les valises trouvèrent leur place dans le coffre. Bill n'avait pas pris la peine de rejoindre la voiture. Tara et le petit dirent aurevoir à Mulder et Scully. Les larmes aux yeux, Margaret claqua la portière de sa fille pour les laisser filer. Elle ne savait pas ce qu'ils feraient en rentrant, mais elle leur souhaitait d'être heureux.

« Appelez-nous quand vous arrivez, même s'il est tard », ordonna-t-elle.

La voiture s'éloigna dans l'allée avant de tourner et de disparaître.

Maintenant qu'ils étaient libres, rien ne pourrait les empêcher de parler et de penser à l'avenir. Dans l'immédiat, ce qui les préoccupait était de savoir ce qu'ils allaient pouvoir faire du temps qu'il leur restait à passer ensemble avant que Scully reprenne le travail. Quant à Mulder, il lui restait une semaine de mise à pied pendant laquelle il allait mourir d'ennui. Elle le retrouverait probablement déséché devant sa télé à la fin de la semaine.

Ils convinrent qu'ils ne pourraient pas passer tous les soirs de la semaine ensemble. Il leur faudrait aussi passer du temps chez eux. Ils se voyaient déjà beaucoup au bureau. Passer trop de temps ensemble, ils le savaient, ne serait pas forcément une bonne chose. Ils avaient peut-être franchi un cap, il n'en restait pas moins que leur caractère était toujours le même et les discussions animées n'allaient pas cesser de si tôt.
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Cheveux de Scully saison 1

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Message  Gat Lun 27 Avr 2009 - 21:49

En arrivant à Washington, le portable de Mulder retentit. Numéro inconnu. Il décrocha. C'était peut-être important.

Scully le questionna dès qu'il eut raccroché.

« C'était Skinner. Il m'appelait pour me souhaiter un Joyeux Noël et
m'apprendre que ma mise à pied a été levée. Je reprends le travail dès demain et un nouveau dossier nous attend tout frais sur le bureau! » expliqua Mulder surexcité.

« Quel genre de dossier? », interrogea Scully.

« Aucune idée! Skinner ne m'a rien dit de plus. Il nous attend au bureau demain matin à 10h.»

Ils roulèrent à travers la ville. Noël était déjà passé, l'année se terminait, une page se tournait.

Ils s'arrêtèrent prendre quelques affaires à son appartement. Ils tenaient à profiter de leur dernière nuit de vacances bien méritées et il voulait la passer chez elle. Ils partiraient ensemble pour le bureau demain.

A pas feutré, elle entra dans sa chambre, recouverte d'une petite chemisette fine. S'il y avait prêté plus d'attention, il aurait pu voir à travers. Mais la chemisette ne resta pas longtemps sur le dos de Scully. A peine se fut-elle approchée, ils roulaient déjà l'un sur l'autre, leurs vêtements volant à travers la pièce. Ils n'avaient plus à s'inquiéter de la famille, ni des voisins. Ils pouvaient enfin laisser libre court à leur désir ardent. Les carresses et les baisers se firent beaucoup plus sauvages que la nuit de Noël. Mulder avait envie de dévorer sa partenaire, littéralement. Plus aucune culpabilité ne les freinait.

Cette nuit-là, ils firent l'amour pour la première fois. Toute la passion qu'ils avaient retenue en eux depuis plus de cinq ans s'échappaient enfin et les emportaient sur des voix inexplorées. Ils se découvraient véritablement l'un l'autre. Mulder aurait pu passer la nuit à couvrir sa
partenaire de baisers, de carresses. Il ne pouvait plus détacher ses mains de sa peau si douce. Elle le charmait sans même s'en rendre compte. Tout en elle lui plaisait. L'inverse était vrai également. Ils avaient mis du temps à se trouver mais cela avait vallu la peine d'attendre si longtemps. La passion n'en était que plus forte...

Batiment du FBI

Scully était plutôt heureuse d'avoir son bureau au sous-sol finalement. C'était la première fois qu'elle trouvait quelque chose d'agréable à dire sur cet endroit sordide. Au moins, ils ne seraient pas dérangés et s'il leur venait l'envie soudaine de se jeter l'un sur l'autre comme à cet instant précis, il leur suffirait de donner un tour de clef à la porte du bureau.

L'ascenceur n'était pas mal non plus...

Mulder avait plaqué Scully contre le mur et l'embrassait fougueusement. Elle se laissait faire, sentant le désir monter en elle. Les portes s'ouvrirent à l'étage du bureau du Directeur Adjoint. Scully se rhabilla correctement, remis de l'ordre dans ses cheveux avant de traverser le couloir. Noël n'avait strictement rien changé aux habitudes de ses collègues. Ils la déshabillèrent une nouvelle fois de la tête aux pieds. Elle avait repris des couleurs et sa grande classe était de retour.

« Ehh! Mais c'est que l'Agent Scully a eu l'air de s'éclater pour Noël! lui adressa l'un de ses collègues, réputé pour ses lourdes blagues, en pointant du doigt une marque rouge qu'elle avait dans le cou. Spooky a du s'en donner à coeur joie! »

Scully se mit à rougir. Elle fusilla son collègue du regard et tenta d'arranger son col pour cacher la marque dans son cou.

« Vous pouvez entrer », leur annonça la secrétaire.

Skinner les fit s'asseoir et leur demanda s'ils avaient pu jeter un oeil au dossier. Mulder et Scully s'excusèrent de ne pas l'avoir fait. Ils avaient été trop occupés.

Le regard malicieux qu'ils s'échangèrent n'échappa pas à l'oeil vif du directeur adjoint, pas plus que la marque dans le cou de Scully qu'elle cherchait à dissimuler sous sa main.

« Un phénomène inexpliqué a été signalé dans un village du Wyoming, des gens attaqués mystérieusement pendant leur sommeil. Aucune trace d'effraction. Vous partez demain matin. Une voiture passera vous chercher pour vous emmener à l'aéroport vers 6h. Votre voiture sur place est déjà louée, vos chambres de motel également. Vos deux chambres », précisa Skinner en insistant clairement sur le nombre.

Mulder et Scully échangèrent un nouveau regard.

« Comme toujours », assura Mulder à son directeur.

Au sous-sol, ils rejoignirent tranquillement leur bureau. La journée
ne serait pas très remplie. Ils avaient même obtenu la permission de quitter plus tôt pour se reposer avant leur départ de bonne heure le lendemain.

« Tu crois qu'il se doute de quelque chose, Mulder? » demanda Scully, inquiète.

« Vu le regard qu'il nous a lancé à tous les deux lorsqu'il a parlé des chambres de motel, je dirais qu'il se doute forcément de quelque chose », répondit-il, amusé. Le fait que leur supérieur les soupçonne de coucher ensemble ne déplaisait pas plus que ça à Mulder. Au moins, il n'inviterait plus sa partenaire à dîner.

« Deux chambres... », souffla-t-elle.

« Depuis quand respectons-nous le règlement de toute façon? », répliqua-t-il avec malice.

Le regard de sa partenaire pétilla. Elle s'approcha de lui lentement. Elle aimait se faire désirer.

Mulder donna un coup à la porte qui se referma derrière eux.


FIN
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